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Leçon 213 - Espaces de Hilbert. Bases hilbertiennes. Exemples et – Pro : Une famille orthogonale est libre.

– Ex : La base canonique de Rn est orthonormée pour < X, Y >= i xi yi .


P
applications.
– Dev : Théorème de Grothendieck : Soit (X, A, µ) un espace probabilisé et F un
On se place dans E un K-espace vectoriel avec K = R ou C.
sous-espace vectoriel de L∞ (X) fermé pour k.kp pour un 1 ≤ p < +∞.
1. Généralités sur les espaces de Hilbert. — Alors F est de dimension finie.

1. Espaces préhilbertiens et de Hilbert, exemples.— 3. Projection sur un convexe fermé. —


– Def : Produit scalaire : forme sesqui-linéaire sur H hermitienne, définie positive. – Théorème de projection sur un convexe fermé : Soit C un convexe fermé. Alors
– Def : Espace préhilbertien : espace vectoriel muni d’un produit scalaire pour tout x ∈ E il existe un unique p(x) ∈ C tel que pour tout y ∈ C on ait :
n ++
– Ex : Sur R , pour A ∈ Sn (R), <P t
X, Y >:= X .A.Y est un produit scalaire. < x − y, p(x) − y >≤ 0.
n t
– Ex : Sur C , < X, Y >:= X Y = i xi yi est un produit scalaire. – Pro : On a aussi kx − p(x)k = d(x, C).
– Pro : Pour R(X, A, µ) espace mesuré, L (X) := L (X, C)/N est préhilbertien pour
2 2 – Pro : On a |p(x) − p(y)| ≤ |x − y|. L’application de projection est 1-Lipschitzienne,
< f, g >:= X f (x)g(x)dµ(x). donc continue sur E.
( 2 – Pro : Si C est un s-ev fermé, alors p est linéaire, donc linéaire continue.
– Si X = N etPµ est la mesure de comptage, l N) := L (N) a pour produit scalaire :
– Cor : Pour F un s-ev de E, E = F ⊕ F ⊥ .
< u, v >:= n un vn .
– Pro : Un espace F est dense dans E ssi F ⊥ = {0}.
– (C([0, 1], K), < ., . >L2 ) est préhilbertien.
√ – Théorème de Hahn-Banach géométrique.
– Pro : Le produit scalaire induit une norme sur l’espace vectoriel. N (x) = < x, x >.
2 2 2 2 2 – Pro : Expression du projeté orthogonal sur un s-ev de dimension finie dont on a une
– Pro : On a : N (x + y) − N (x) − N (y) = Re(< x, y >) et N (x + iy) − N (x) −
2 base orthonormée.
N (iy) = Im(< x, y >).
2 2 2 2 – App : Procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt.
– Pro : Identité du parallélogramme : N (x + y) + N (x − y) = 2(N (x) + N (y))
– Thm : Une norme provient d’un produit scalaire ssi elle vérifie l’identité du paral- 4. Théorème de Riesz et conséquences. —
lélogramme. – Théorème de représentation de Riesz : Pour tout F forme linéaire continue sur E, il
– Thm : Inégalité de Cauchy-Schwarz : | < x, y > | ≤ N (x)N (y) avec égalité ssi existe y ∈ E tel que ∀x ∈ E, F (x) =< x, y >.
(x, y)estR − liée. – Thm : Hahn-Banach anlytique : Pour F un s-ev de E et f une forme linéaire continue
– App : Ainsi, pour Φy (x) :=< x, y >, kΦy k = N (y). L’application y ∈ E 7→ Φy ∈ E 0 sur G pour N , il existe g une forme lin cont sur E qui prolonge f, et telle que
est donc une isométrie. kf k = kgk.
– Def : E est un espace de Hilbert ssi il est préhilbertien et complet pour la norme – App : Définition de l’adjoint d’une appli lin cont : A∗ tq ∀x, y ∈ E,
engendrée par son produit scalaire. < Ax, y >=< x, A∗ y >.
– Ex : Rn avec < X, Y >:= X t .A.Y , L2 (X), l2 (N) sont des espaces de Hilbert. – Def : Convergence faible.
– Contre-Ex : (C([0, 1], K), < ., . >L2 ) n’est pas un espace de Hilbert car x 7→ xn est – Pro : La limite faible est unique.
de Cauchy mais ne converge pas dans C([0, 1], K). – Pro : Convergence forte implique convergence faible.
– Contre-ex : R[X] muni de N (P ) := sup[0,1] |P (x)| est préhilbertien non Hilbert. – Pro : Une suite qui converge faiblement a au plus une valeur d’adhérence. Elle
2. Orthogonalité, familles orthogonales.— converge ssi elle en a exactement une. Une suite faiblement convergente qui converge
en norme vers sa limite faible est convergente.
– Def : Orthogonalité x⊥y ⇔ < x, y >= 0.
⊥ – Contre-ex : (en )n converge faiblement vers 0 dans l2 (N) mais ne converge pas vers
– Def : Pour A ⊂ E, A . C’est un sous-ev de E.
0.
– Pro : A⊥ = (V ect(A))⊥ = (V ect(A))⊥ , et est toujours fermé.
⊥ ⊥ ⊥ ⊥ – Théorème de Banach-Alaoglu : La boule unité dans un Hilbert est faiblement com-
– Pro : A ⊂ (A ) . On a B ⊂ A ⇔ A ⊂ B .
pacte.
– Pro : V ect(A) ∩ A⊥ = {0}
2 2 2
– Pro : Formule de Pythagore : Pour x⊥y, N (x) + N (y) = N (x + y) . 2. Bases Hilbertiennes, exemples et applications.—
– Def : Famille orthogonale : Une famille dont tous les éléments sont orthogonaux 2
à 2. 1. Définitions et exemples. —
– Def : Famile orthonormée : Les éléments sont orthogonaux 2 à 2 et de norme 1. – Def : Base hilbertienne.
– Rem : Différence avec les bases algébriques. – Ex : Polynômes de Hermite, de Lagrange, de Chebychev.
– Ex : (en )n est une base hilbertienne sur l2 (N), la base canonique de Kn . – App : Polynômes de meilleure approximation.
– Thm : S’il existe a > 0 tq I ea|x| ρ(x)dx ≤ +∞, alors (Pn )n est une base hilbertienne
R
– Thm : Existence d’une base hilbertienne dénombrable pour un espace de Hilbert
séparable. de L2 (I, ρ).
– Cor : Tous les espaces de Hilbert séparables sont isométriquement isomorphes à
l2 (N).
– Cor : Un espace de Hilbert est séparable ssi il possède une base hilbertienne dénom-
brable. 3. Espaces de Hilbert à noyau de reproduction : Les espaces de Hardy et de
– App : Pour E Hilbert séparable, décomposition d’un élément dans une base hilber- Bergman. —
tienne (la suite des coeffs étant dans l2 (N), donc convergence l2 .)
– Def : Soit X un ensemble et H un espace de Hilbert de fonctions de X → C. H est
2. Base hilbertienne de Fourier. — un espace de Hilbert à noyau de reproduction ssi il existe K : D × D → C tel que
1
R 2π
– On regarde T := R/2πZ, et L2 (T) avec < f, g >:= 2π 0
f (x)g(x)dx. kz (.) := K(z, .) ∈ B 2 (D) ∀z ∈ D et tel que f (z) =< f, kz > ∀f ∈ B 2 (D), z ∈ D.
int
– Def : On définit en (t) := e ∀n ∈ Z. C’est une famille orthonormée. – Pro : Un espace de Hilbert de fonctions a un noyau de reproduction ssi les opérateurs
– Def : Pour f 2π-périodique et de carré intégrable, on définit cn (f ) :=< f, en >. d’évaluation δz : f 7→ f (z) sont continus ∀z ∈ X.
– Def : Définition de DN ,FN . – Théorème : Le noyau de reproduction caractérise l’espace de Hilbert : Si on se donne
PN −1
– Théorème de Féjer : FN ∗ f = N1 n=0 Sn (f ) converge uniformément vers f pour un noyau de reproduction K, alors il existe un unique (H, k.k) hilbert de fonctions
tout f 2π − périodique continue. X → C dont K est le noyau de reproduction.
Donc V ect(en ) est dense dans L2 (T) car Cc0 (T) est dense dans L2 . Donc (en )n base – Dev : L’espace de Bergman B 2 (D) := {f ∈ Hol(D) tqf ∈ L2 (D)} est unqespace de
hilbertienne de L2 (T). Hilbert pour k.k2 , dont une base orthonormée est la famille des en (z) = n+1 π
zn.
– Donc pour toute f ∈ L2 (T), kf k22 = n∈Z |cn (f )|2 .
P
f ∈ Hol(D) est dans B 2 (D) ssi pour f (z) = n an z n on a ( √an+1 )n ∈ l2 . On a une
P n
R1
– Ex : Pour f holomorphe sur D, ∀0 < r < 1, 0 |f (re2iπt )|2 dt = n≥0 |an |2 r2n .
P
condition d’intégrabilité qui ne porte que sur les coeffs du DSE en 0.
– Pour f 2π-périodique, paire, telle que f (x) = χ[0,π/2[ − χ]π/2,π] sur[0, π] , la formule L’espace de Bergman est un espace de Hilbert à noyau de reproduction. Son noyau
1 π2 π2
P P 1 π
de Parseval donne : k (2k+1) 2 = 8 . On en déduit k k 2 = 6 . de reproduction est KB (z, w) = (1−zw) 2.

– Pour f 2π-périodique, paire, telle que f (x) = |x| sur ] − π, π[, la formule de Parseval – Rem : Ainsi, on obtient beaucoup de propriétés sur B 2 (Ω) grâce à l’étude de son
1 π4 π4
P P 1
nous donne : k (2k+1)4 = 96 . On en déduit k k4 = 90 . noyau de reproduction, qui a une forme simple ici.
– Formule sommatoire de Poisson : Soit f de classe C 1 telle telle que f (x) = O( x12 ) et – Rem : On peut aussi définir B p (D) pour 1 ≤ p < +∞ et ramener certaines études
P+∞
f 0 (x) = O( x12 ) pour |x| → +∞. Alors la fonction S(t) = n=−∞ f (t + n) est bien sur les B p à une étude sur B 2 afin de profiter de son caractère hilbertien.
– Pour Ω un ouvert simplement connexe, on peut aussi définir B p (Ω) grâce à l’existence
définie, continue, et 1-périodique, et la fonction f ∗ (n) = R f (x).e−2iπnx dx est bien
R
de ψ : D → Ω biholomorphismes. Cette définition est indépendante de ψ, et B 2 (Ω)
définie, etPl’on a :
+∞ va lui aussi être un espace de Hilbert à noyau de reproduction, avec un noyau de
S(t) = a1 m=−∞ f ∗ (n)eim2πt
reproduction que l’on obtient à partir de celui de B 2 (D). On peut ainsi exporter des
3. Polynômes orthogonaux. — propriétés de B 2 (D) vers BP 2
(Ω).
– Def : On appelle fonction poids une fonction ρ : I → R mesurable, strictement – Def : On définit H (D) = { n an z n tq (an )n ∈ l2 (N)} l’espace de Hardy du disque.
2

positive, telle que ∀n I |x|n ρ(x)dq ≤ +∞.


R

– Def : On note L2 (I, ρ) l’espace des classes de fonctions de carré intégrable pour la – Pro
P : L’espace de Hardy du disque est un espace de Hilbert pour < f, g >=
mesure de densité ρ par rapport à la mesue de Lebesgue. Muni de son produit scalaire n an .bn . R 2π
1
f (reit )g(reit )dt).
R
I
f (x)g(x)ρ(x)dx, c’est un espace de Hilbert contenant les fonctions polynômiales. On a de plus : < f, g >= limr→1− ( 2π 0
– Pro : Il existe une unique famille (Pn )n de polynômes unitaires orthogonaux deux Une base orthonormée de H (D) est z 7→ z n .
2

à deux, vérifiant deg(Pn ) = n, que l’on appelle "famille des polynômes orthogonaux – Pro : C’est lui aussi un espace de Hilbert à noyau de reproduction pour KH (z, w) =
1
associée à ρ". On l’obtient en appliquant le procédé de Gram-Schmidt à la famille 1−zw .
n
(X )n .
– Pro : On peut injecter B 2 (D) et H 2 (D) dans L2 (D). Pour PB et PH les projecteurs
orthogonaux de L2 (D) sur B 2 (D) et H 2 (D), on a : PB (f )(z) =< f, KB (z, .) > et
PH (f )(z) =< f, KH (z, .) >, ∀f ∈ L2 (D), ∀z ∈ D.
– Thm : Dans un espace de Hilbert de fonctions à noyau de reproduction, si un
opérateur de composition Cϕ : f 7→ f ◦ ϕ est bien défini, alors il est continu.
– Thm : Pour tout g : D → D holomorphe, ∀f ∈ B 2 (D), f ◦ g ∈ B 2 (D). Idem pour
H 2 (D).
Références
Hirsch-Lacombe : I).II)1),II)2),II)3)
Objectif Agrégation : Contre-ex à F ⊕ F ⊥ , polynômes de meilleure approximation. Coef-
ficients de Fourier. Polynômes orthogonaux.
Zavidovique : Théorème de Grothendieck. (Dev)
Bayen, Margaria : Espace de Bergman. (Dev)
Gourdon : Séries de Fourier.
Candelpergher : Equation de la chaleur sur le cercle.

June 10, 2017


Vidal Agniel, École normale supérieure de Rennes

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