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PLAN
I. INTRODUCTION.
IV. NEUROINFLAMMATION :
IV.1. DEFINITION.
VI. CONCLUSION.
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I. INTRODUCTION :
Le tissu nerveux est composé de deux types de cellules : les neurones (10%) et les cellules
gliales ou gliocytes (90%) (Figure 1).
a. Les neurones : il existe de nombreux types de neurones dont la structure diffère selon le
rôle qu'ils jouent dans le système nerveux ; un neurone sensoriel n'a pas la même
conformation qu'un neurone moteur ou qu'un interneurone de la moelle épinière ou de
l'écorce cérébrale. Quelle que soit sa fonction, le neurone se compose toujours de trois
parties essentielles, le corps cellulaire ou soma, les dendrites et l’axone.
b. Les cellules gliales : Les cellules gliales doivent leur non du mot grec GLOIOS qui veut dire
colle. Elles constituent le tissu de soutien des neurones et interviennent dans
développement et fonctionnement du tissu nerveux. Trois types de gliocytes existent au
niveau du SNC : les astrocytes, les microglies et les oligodendrocytes. Les astrocytes et
les oligodendrocytes proviennent d’un progéniteur commun à celui des neurones appelé
« Neural progenitor cells » tandis que Les microgiles ont une origine hématopoïétique,
elles dérivent des précurseurs hématopoïétiques mésodermaux qui ont infiltré le SNC au
cours des premiers stades de son développement. Les caractéristiques morphologiques
et fonctionnelles des différentes cellules gliales sont résumées dans le tableau 1.
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Du fait de son rôle fondamental, le tissu nerveux est particulièrement bien protégé des
agressions externes, par la boîte crânienne et les méninges. Il est aussi mis à l’abri des
agressions internes (substances toxiques, infections) par une structure particulière appelée
barrière hématoencéphalique (BEH).
La BHE est formée par la paroi vasculaire des capillaires cérébraux. Cette paroi est faite de
cellules endothéliales unies par des jonctions serrées. A cette paroi vasculaire s’ajoute la
lame basale de l’endothélium, les péricytes d’origine hématopoïétique, les macrophages
périvasculaires et de nombreux pseudopodes astrocytaires qui entourent étroitement les
vaisseaux sanguins cérébraux (Figure 2).
La BHE assure deux principales fonctions ; d’abord, elle exerce un contrôle strict sur les
échanges entre le sang et le parenchyme cérébral, permettant ainsi le maintien de
l’homéostasie du liquide interstitiel cérébral ; de plus, elle limite l’infiltration intracérébrale
par les agents pathogènes, les cellules circulantes et les facteurs solubles du SI, assurant un
rôle important dans le maintien du statut immunitaire privilégié du SNC.
En 1948, Sir Peter Medawar, prix Nobel en 1960, observait que des coupes de peau de lapin,
transplantées sur la peau d’un autre lapin, sont bien rejetées ; pourtant ces mêmes tissus,
transplantés à la surface du cerveau de l’animal receveur, sont tolérés. Cette observation a
marqué l’origine du concept du « privilège immunitaire » du SNC.
Cette première observation de Medawar a été suivie par d’autres travaux faisant constater
que le tissu nerveux à la différence des autres tissus, n’était pas drainé par des vaisseaux
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lymphatiques et qu’il était séparé de la circulation sanguine par une barrière quasi
imperméable pour les macromolécules et les cellules, la barrière hématoencéphalique (BHE).
Au cours du siècle passé, les expériences de Medawar étaient considérées comme une
démonstration de l’immunoprivilège inaliénable du SNC. Le SNC était très largement perçu
comme un sanctuaire immunologique, ce qui est pourtant loin d’être exact. En effet, des
expériences sur le modèle animal ont montré que des réactions immunitaires cellulaires,
dirigées contre des antigènes cérébraux (Encéphalite Auto-immune Expérimentale) et des
réactions d’hypersensiblité retardée pouvaient être induites au niveau du SNC.
Ces résultats suggèrent que Le SNC n’est pas totalement exclu de la surveillance
immunologique, ainsi, Medawar aurait seulement démontré que les greffons d’origine
cutanée sont rejetés plus tardivement quand ils sont placés au sein du SNC que lorsqu’ils
sont implantés dans l’épiderme.
Au cours de ces vingtaines dernières années, de nombreux travaux ont permis de constater
une communication bidirectionnelle entre le SNC et le système immunitaire. D’abord, à
l’état physiologique les lymphocytes T activés peuvent traverser la BHE et ce
indépendamment de leur spécificité antigénique. De plus Les antigènes cérébraux sont
drainés via le LCR dans les ganglions lymphatiques cervicaux. Ces constations ont conduit à
une reconsidération du dogme préexistant, ainsi le concept du privilège immunitaire a
évolué vers celui du statut immunitaire privilégié.
Le concept de statut immunitaire privilégié postule que Le SNC peut en effet être le siège de
foyers inflammatoires et de réponses immunitaires, mais leur survenue est modulée par la
conjonction de nombreux facteurs :
Facteurs anatomiques,
Facteurs histologiques,
Facteurs moléculaires.
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A. Facteurs anatomiques :
B. Facteurs histologiques :
C. Facteurs moléculaires :
1. Expression du Fas-L : les neurones et les cellules gliales expriment le Fas-L ce qui
permet l’élimination par apoptose des lymphocytes infiltrant.
2. Faible (voir absence) expression des molécules du CMH : les neurones et les
cellules gliales présentent une expression faible en molécules de CMH classe I,
une expression quasi nulle des molécules de CMH classe II. Les études in vitro ont
montré que Les neurones matures (actifs) sont Particulièrement réfractaires à
l’induction de l’expression des molécules de classe I par les cytokines pro-
inflammatoires (l’IFN-γ), Cependant, après induction d’une paralysie neuronale
par le blocage des canaux sodiques avec de la tétrodotoxine les neurones
paralysés se mettent à synthétiser des molécules du CMH sous l’action l’IFNγ. Ces
études suggèrent que l’activité « électrique » de la membrane neuronale pourrait
délivrer des signaux suppresseurs inhibant l’expression des molécules du CMH.
Quant aux trois autres types cellulaires qui constituent le parenchyme nerveux
(oligodendrocytes, astrocytes et microglie), le déficit d’expression des molécules
de CMH serait dû à l’action suppressive des cytokines anti-inflammatoires (TGF-
β) et de certains facteurs humoraux (nerve growth factor ou NGF) qui sont
sécrétés par les neurones.
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3. Activité modulatrice des neurones sur les cellules gliales : des travaux récents
ont démontré que les neurones, loin d’être de simples acteurs passifs au cours de
la réponse immune, exercent une importante activité régulatrice sur les cellules
gliales et ce via des facteurs solubles et des interactions membranaires :
IV. NEUROINFLAMMATION
IV.1. DEFINITION :
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Traumatismes cérébraux ;
Il reste admis qu’il existe un gradient nord-sud de prévalence dans l’hémisphère nord et inverse
dans l’hémisphère sud. Au sein d’une même zone, il existe des différences importantes de
prévalence avec des foyers à très haute prévalence pouvant dépasser 100 pour 100000 habitants
comme dans certaines régions d’Écosse, de Scandinavie ou en Europe du Sud, par exemple en
Sardaigne.
La clinique de la SEP est caractérisée par la variété topographique des signes et des
symptômes rencontrés, liée à la dissémination des lésions dans l’espace, et dans le temps.
Les signes inauguraux sont par ordre de fréquence décroissante : les signes moteurs (de 35 à
40 %), les névrites optiques (environ 25 %), les troubles sensitifs surtout subjectifs (environ
20 %), une diplopie (5 à 10 %), un trouble de l’équilibre (5 à 10 % des cas), et des troubles
sphinctériens (environ 5 %). On considère qu’un peu plus d’un tiers des patients sont
polysymptomatiques dès le début.
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La classification des formes évolutives de SEP a fait l’objet d’une tentative de consensus
international. Il a été proposé de retenir trois formes :
La forme rémittente (SEP-R), la plus fréquente, caractérisée par des poussées et des
rémissions avec ou sans séquelles ;
La SEP est une maladie inflammatoire chronique du SNC qui passe communément pour une
maladie autoimmune causée par des lymphocytes T qui, stimulés en dehors du système
nerveux central (SNC), franchissent la barrière hématoencéphalique (BHE) et se nichent au
sein du cerveau et de la moelle épinière. Selon ce concept, la reconnaissance de l’auto-
antigène spécifique par les cellules effectrices intruses déclenche une réaction
inflammatoire, qui aboutit à la destruction des gaines myélinisées et des axons.
Cependant, il faut souligner que, même si à l’heure actuelle cette pathogénie reste à être
confirmée formellement, elle est renforcée par un certain nombre d’arguments
convergents. D’abord, l’histologie suggère un processus immunopathologique. Dans leur
état actif, les plaques présentent typiquement des foyers inflammatoires, avec des cellules
immunes (lymphocytes et macrophages) qui enveloppent les vaisseaux sanguins, formant
des « manchons », et qui pénètrent dans le tissu nerveux voisin. De plus, on a trouvé dans
des lésions de SEP des cellules T spécifiques d’auto-antigènes de myéline. Chez l’animal
l’immunisation contre des constituants du SNC entraîne une pathologie similaire dans ses
aspects histopathologiques et cliniques à la SEP (Encéphalite Auto-immune Expérimentale).
Enfin, le succès clinique des thérapies immunomodulatrices (INF-β) suggère fortement une
pathogénie autoimmune.
Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer le déclenchement de la réponse auto-
immune observée au cours de SEP (molecular mimicry, bystander activation, epitope
spreading…). La théorie du mimétisme moléculaire est la plus communément admise à
l’heure actuelle, selon cette théorie, le déclenchement du processus auto-immun serait
consécutif à une infection virale ou bactérienne induite par des germes ayant des épitopes
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communs avec les constituants de du SNC (constituants de la myéline) ; les effecteurs
générés suite à ces infections, seraient dirigés, non seulement, contre le germe infectieux
mais aussi, par réaction croisée, contre les constituants du SNC.
Nous donnons, à titre d’exemple, les travaux d’Holmoy et col (2004) : Holmoy a isolé à partir du LCR
de malades atteints de SEP des lymphocytes T CD4+ spécifiques de la MBP (MBP85-99) qui réagissent de
façon croisée avec la RNA polymérase de l’EBV (EBV627-641).
IL faut, par ailleurs, souligner que malgré la multiplication des travaux visant à identifier le
germe responsable du déclenchement du processus auto-immun observé au cours de la SEP,
aucun germe précis n’a été retenu jusqu’à présent (Tableau 2).
La pénétration des lymphocytes auto-réactifs dans le SNC reste une énigme capitale :
comment les lymphocytes T auto-réactifs peuvent-ils franchir la BHE imperméable à la
plupart des cellules et macromolécules sanguines ? De plus, comment peuvent-ils
fonctionner effectivement dans un milieu réputé immunosuppressif ? Énigme de l’arrivée,
énigme centrale de la SEP.
Pour tenter de résoudre cette énigme, l’équipe d’Alexander Flügel a utilisé un protocole
permettant le marquage des lymphocytes T auto-réactifs par l’introduction d’un gène
encodant la protéine fluorescente verte (Green Fluorescent Protein, GFP), gène dérivé d’une
méduse marine bioluminescente. Introduit dans des lymphocytes T auto-réactifs à l’aide
d’un vecteur rétroviral, le gène PFV est fortement exprimé, sans gêner la fonction
(auto)immune. Après marquage, les lymphocytes T auto-réactifs (lymphocytes T dirigés
contre la MBP : protéine basique de myéline) sont transférés à des rats génétiquement
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susceptibles au développement de l’EAE (rat Lewis). Le suivi de la migration de ces
lymphocytes par microscopie à fluorescence, a montré que les lymphocytes auto-réactifs
pénètrent dans le SNC en deux phases. La première phase survient quelques heures après le
transfert adoptif et est faite d’un très faible nombre de lymphocytes auto-réactifs. La
deuxième phase survient 3 à 4 jours après le transfert et est caractérisée par une invasion
massive du SNC par les lymphocytes auto-réactifs qui coïncide avec le début des signes
cliniques. Pendant la période prodromique de 3 à 4 jours qui précède la deuxième phase, les
études immuno-histochimiques ont montré une up-régulation des molécules d’adhésion au
niveau des cellules endothéliales du SNC et une neo-expression des molécules de CMH par
les cellules gliales. Reste maintenant à expliquer ces observations !
Sans preuve formelle, il semble que les premiers lymphocytes T infiltrant le SNC (première
phase) secrètent des cytokines proinflammatoires dont l’INF-γ et la TNF-α qui vont entrainer
l’augmentation d’expression des molécules d’adhésion au niveau des cellules endothéliales
et la néo-expression des molécules de CMH, d’adhésion et de costimulation par les cellules
gliales. De ce fait la BHE, jadis imperméable, s’effondre, permettant ainsi une invasion
massive du SNC par les lymphocytes auto-réactifs (deuxième phase).
Question décisive : comment se fait la pénétration des premiers lymphocytes dans le SNC ?
Au cours de ces vingtaines dernières années, les travaux sur le modèle animal ont réussi à
démontrer que les lymphocytes T activés peuvent traverser la BHE en situation
physiologique. Ces lymphocytes patrouilleurs pénètrent dans le SNC à un très faible nombre,
en dehors de leurs spécificités antigéniques, et seraient impliqués dans l’immunosurveillance
du SNC. La nature des signaux dirigeant la pénétration des lymphocytes T à travers une BHE
« naïve » reste à l’heure actuelle inconnue.
En situation normale, les lymphocytes pénétrant ne reconnaissant pas l’auto-Ag vont soit
mourir d’apoptose soit ressortir du SNC pour gagner la circulation sanguine.
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En se basant sur les études post mortem chez des patients atteints de SEP, des données
obtenues à partir du modèle EAE, le mécanisme pathogénique de la SEP est classiquement
attribué à une réponse Th-1 prédominante, avec une surexpression des cytokines type Th-1
(INF-γ) et une accumulation des cellules mononucléée au niveau des espaces
périvasculaires et au sein des lésions (plaques).
L’analyse du LCR des patients atteints de SEP montre que la surexpression des cytokines Th1
(IL-2, IFNγ et TNFα) est corrélée aux formes actives de la maladie.
Le rôle pathogénique des lymphocytes Th-1 est lié principalement à son activité pro-
inflammatoire grâce à son pouvoir inducteur des cytokines pro-inflammatoires (IL-6, TNF-α,
IL-1) et de chimiokines sur les cellules gliales, et des molécules d’adhésions sur les cellules
endothéliales, entraînant le recrutement in-situ des macrophages et d’autres lymphocytes
périphériques. Les macrophages ainsi recrutés, de même que les macrophages résidents
(microglies) exercent une activité phagocytaire sur les gaine de myéline entraînant la
démyélinisation des neurones, l’analyse en microscopie électronique révèle qu'ils se
chargent de débris myéliniques après avoir contacté, déroulé et phagocyté la gaine de
myéline. De plus sous l'action de l'IFN-γ, ceux-ci peuvent sécréter du TNF-α, du monoxyde
d'azote (NO), des radicaux oxygénés et des enzymes protéolytiques (gélatinase B), ayant un
effet toxique sur les neurones. Par ailleurs, l’induction des molécules de CMH (I et II), des
molécules d’adhésion et de costimulation sur les cellules gliales sous l’effet de l’INF-γ et du
TNF-α favorise la présentation de nouveaux auto-antigènes (nouveaux épitopes) aux
lymphocytes T nouvellement recrutés, Ce dont résulte une diversification de la réponse
auto-immune (epitope spreading).
Au cours de ces dernières années, plusieurs études récentes concordantes ont suggéré un
rôle potentiel des lymphocytes Th-17 dans l’immunopathogénie de la SEP. En effet
Les travaux sur le modèle animal (EAE) ont montré que le transfert adoptif de lymphocytes
Th-17 induit une EAE nettement plus sévère que celle induite par le transfert des
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lymphocytes Th-1. (Langrish et al 2005). Chez l’Homme, la mesure du taux d’expression du
mRNA de l’IL-17A au niveau des CMN montre que Les patients atteints de SEP présentent
une expression plus importante par rapport aux sujets sains et que les patients en
exacerbation clinique expriment 3 à 5 fois de mRNA de l’IL-17A comparativement aux ceux
en rémission clinique. Les CD myéloïdes des patients atteins de SEP produisent plus d’IL-23,
suggérant une expansion des Th-17 chez ces patients. Enfin l’examen post mortem du tissu
cérébral de certains patients atteints de SEP montre une expression élevée de l’IL-23 qui
pourrait indiquer une expansion des lymphocytes Th-17 in-situ.
Au cours de cette dernière décennie, de nombreux auteurs ont insisté sur le rôle des
lymphocytes T CD8+ dans L’immunopathogénie de la SEP. En effet :
Certaines études ont montré une corrélation positive (statistiquement significative) entre le
nombre de LTCD8+ et le degré de l’atteinte axonale.
Par ailleurs, il faut souligner que malgré la multiplication des travaux visant à établir le rôle
pathogénique lymphocytes T CD8, ce dernier reste à l’heure actuelle hypothétique. Les
données obtenues à partir du modèle animal et des études in-vitro suggèrent deux
mécanismes effecteurs potentiels des lymphocytes T CD8 au cours de la SEP :
Selon le premier mécanisme les lymphocytes T CD8 exercent un effet cytotoxique via un
mécanisme Fas-FasL dépendant sur les axones, entrainant une atteinte axonale.
Selon le second mécanisme les lymphocytes T CD8 exerce un effet cytotoxique via un
mécanisme Fas-FasL dépendant sur les oligodendrocytes entrainant une démyélinisation et
une exposition des axones aux effets toxiques des médiateurs inflammatoires (MMP, NO,
TNF-α).
A coté des lymphocytes T qui constituent la population majoritaire, des lymphocytes B et des
plasmocytes sont retrouvés au sein des lésions. L’analyse par isoélectrofocalisation des LCR
des patients atteints de SEP mis en évidence une synthèse intrathécale d’IgG (bandes
oligoclonales dans le LCR) dans 95 % des cas. Les données obtenues du modèle animal
montrent que la présence auto-anticorps n’est pas requise au développement de l’EAE mais
serait un facteur aggravant de la maladie.
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Les spécificités antigéniques des auto-anticorps produits aux cours de la SEP sont très
diverses. Ces auto-anticorps peuvent être dirigés contre les différents constituants de la
myéline (MBP, MOG, PLP, MAG) ou même contre certaines protéines d’oligodendrocytes
(AN-2 pour oligodendrocyte-precursor surface protein et OSP pour oligodendrocyte-specific
protein). La fixation des auto-anticorps sur leurs cibles antigéniques expose la gaine de
myéline et l’oligodendrocyte aux effets toxiques du complément (complexe d’attaque
membranaire) et des macrophages (opsonisation/phagocytose, ADCC) entraînant une forte
démyélinisation des neurones.
Le rôle pathogène des lymphocytes B ne se limite pas à la production d’auto-anticorps, en effet les
lymphocytes B peuvent jouer le rôle de CPA en présentant des auto-Ag aux lymphocytes T
nouvellement recrutés, entrainant ainsi une diversification de la réponse auto-immune (epitope
spreading).
[1] La mort par apoptose des cellules inflammatoires : Le séjour des cellules inflammatoires
dans le SNC est éphémère, et ne dure que quelques jours. La plupart de ces cellules meurent
d’apoptose.
[2] L’activité régulatrice des lymphocytes T régulateurs : des lymphocytes CD4+ CD25high Foxp3+
sont retrouvés au sein des lésions, cette population lymphocytaire exercerait une activité
régulatrice sur les cellules inflammatoires (lymphocytes T CD4+ notamment) via la sécrétion
de cytokines anti-inflammatoires dont le TGF-β et l’IL-10.
Des études ont montré que des taux élevés de l’IL-10 sont corrélés à la phase de rémission clinique de
la maladie. Les travaux de Viglietta et al. ont montré une diminution du nombre et de l’activité
fonctionnelle (in-vitro) des lymphocytes CD4+ CD25high Foxp3+ chez des patients soufrant de SEP.
L’ensemble de ces mécanismes permet une régulation négative de l’activité des cellules
inflammatoires permettant ainsi la remyélinisation des neurones et la terminaison des
attaques cliniques.
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La maladie d’Alzheimer, décrite pour la première fois par Alois Alzheimer en 1907, est
définie comme une affection neurodégénérative du système nerveux central caractérisée
par une détérioration durable et progressive des fonctions cognitives associée à des lésions
neuropathologiques représentées par des plaques séniles et des dégénérescences neuro-
fibrillaires. Principale cause de démence, cette maladie touche près de 20 millions personnes
à travers le monde.
Age de début Formes précoces (avant l’âge de 6O ans) Formes à début tardif (après l’âge de 65 ans)
voire très précoces (<40ans)
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Facteurs génétiques :
APOEε4
Autres facteurs :
L’âge ;
Un antécédent de traumatisme
crânien ;
[1] Des lésions cérébrales localisées dans la substance grise de néocortex qui sont de deux
types : les plaques amyloïdes ou plaques séniles et la dégénérescence neuro-fibrillaire
(DNF)
Les plaques séniles sont des dépôts extracellulaires formés d’un polypeptide de 40
à 42 résidus d’aa, appelé peptide amyloïde bêta (pAβ). Le peptide amyloïde bêta (Aβ)
est un fragment protéolytique provenant du catabolisme d’une protéine de grande
taille nommée Amyloid protein precursor (APP). L’APP est une protéine membranaire
ubiquitaire abondamment exprimée à la surface du neurone et jouerait un rôle dans
l’adhésion et la mobilité cellulaire.
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Les protéines Tau sont des protéines associées aux microtubules. Elles sont
principalement exprimées dans les neurones et jouent un rôle dans la
polymérisation et la stabilité des microtubules. Cette fonction est régulée par l’état
de phosphorylation des protéines Tau.
Dans la MA, ces protéines sont hyperphosphorylées, perdant ainsi leur capacité
d’association aux microtubules pour s’agréger entre elles. L’agrégation des protéines
Tau perturbe le fonctionnement neuronal. Si l’altération du transport axonal
constitue la principale perturbation, d’autres conséquences restent encore mal
comprises comme le déficit en agents neurotrophiques et neurotransmetteurs.
[2] Une réaction inflammatoire locale : les lésions neuropathologiques (plaques séniles et
DNF) sont accompagnées d’une réaction inflammatoire locale caractérisée par une
activation des cellules gliales et du système du complément.
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ADAM-17
Dans la voie non-amyloïdogénique, l’APP est clivé, dans un premier temps, par une α
sécrétase en position 83 à partir de l’extrémité C-terminale pour générer un peptide de 83
aa(C83) qui reste attaché à la membrane cytoplasmique et un fragment N-terminal appelé
sAPPα qui est libéré dans la matrice extracellulaire, puis dans un deuxième temps le peptide
C83 est clivé par une γ sécrétase (PS1 ou PS2) conduisant à la sécrétion d’un petit peptide
nonamyloïdogénique appelé P3.
Dans la voie amyloïdogénique, l’APP est clivé dans premier temps, par une β sécrétase
(BACE1) en position 99 à partir de l’extrémité C-terminale pour générer un peptide de 99 aa
(C99) qui reste attaché à la membrane cytoplasmique et un fragment N-terminal appelé
sAPPβ qui est libéré dans la matrice extracellulaire, puis dans un deuxième temps le peptide
C99 est clivé par une γ sécrétase (PS1 ou PS2) conduisant à la sécrétion du peptide
amyloïde β qui est un peptide hydrophobe de 40 à 42 aa ayant tendance à s’agréger et à
former des dépôts amyloïdes.
P3
γ secrétase
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Figure 4 : Métabolisme de l’APP.
Dans les formes monogéniques de la maladie, Certaines mutations touchant l’APP la PS1,
PS2 (γ sécrétases) sont responsables d’une augmentation de la production du pAβ par la
voie amyloïdogénique entrainant ainsi son accumulation dans la matrice extracellulaire sous
forme de dépôts amyloïde et dans le cytoplasme des neurones sous forme d’oligomères. Les
oligomères du pAβ intraneuronaux entraîneraient une perturbation du métabolisme de la
protéine Tau favorisant son hyperphosphorylation. Les protéines Tau hyperphosphorylées
perdent leur capacité d’association aux microtubules pour s’agréger entre elles et entraîner
la DNF.
A titre d’exemple nous citons la mutation Swedish du gène de l’APP (APPSwe) dans laquelle la
substitution de 2 aa en positions 670 et 671 sur l’APP augmentant l’affinité de l’APP pour la β
sécrétase entraînant ainsi un shift vers la voie amyloïdogénique avec une production élevée de pAβ.
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Aβ solubles Formation P P
de PHF
Formation de plaque amyloïde PPP P
P P
Hyperphosph
orylation des
protéines Tau
NEUR
ONE
Accumulation
intracellulaire du peptide
PAβ sous forme
d’oligomères
Figure 5 : L’hypothèse de la cascade amyloïde.
IL est important de souligner que même si l’importance des mutations des gènes APP PS1 et PS2 est
incontestable, ces mutations n’expliquent pas toutes les formes monogéniques de la maladie
d’Alzheimer et, surtout, elles ne sont responsables que de formes très rares de la Pathologie (les
formes monogéniques représentent moins de 1 %).
Concernant les formes sans transmission mendélienne classique, il a été mis en évidence dès 1993,
l’impact majeur de l’allèle ε4 du gène de l’apolipoprotéine E (APOE4) sur le risque de développer la
maladie d’Alzheimer. Les individus porteurs de l’allèle l’APOEε4 ont un risque associée plus élevé à
développer la maladie (odds ratio 6.17; 95% confidence interval: 1.15–33.15). Le gène de l’APOEε4
serait associé à près de 20 % des cas de maladie d’Alzheimer. Néanmoins, l’implication de la protéine
APOE dans le processus physiopathologique n’est toujours pas élucidée. Cette première découverte
essentielle a pu laisser croire que l’étude de la génétique des formes sans transmission mendélienne
classique de la maladie d’Alzheimer serait rapide. Depuis la mise en évidence du gène de l’APOE4, et
malgré la multiplication des analyses, avec près de 200 gènes candidats étudiés et plus de 800
publications qui leur sont consacrées, aucun consensus n’a pu être obtenu quant à la caractérisation
de nouveaux déterminants génétiques de la maladie. Il a toutefois été estimé qu’au moins 4 gènes
majeurs présentant un effet similaire à celui de l’APOE, existeraient. De plus, par analyse de liaisons
génétiques sur les formes présentant une agrégation familiale, plus de 20 loci ont été caractérisés,
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susceptibles de contenir un déterminant génétique de la maladie d’Alzheimer. Un consensus s’est
dégagé pour 4 régions chromosomiques en 9p21, 9q22, 10q21-25 et 12p11-12. Il est donc probable
que plusieurs dizaines de gènes présentant un effet plus modeste, interviennent aussi. La très grande
majorité de la part génétique de la maladie d’Alzheimer reste donc encore à caractériser. Des
perspectives se sont ouvertes grâce au développement des nouvelles approches à haut-débit
permettant l’analyse de milliers de polymorphismes en un temps court et pour un coût par
génotypage faible. Par ailleurs, l’établissement de convergences biologiques pour sélectionner les
gènes candidats les plus pertinents devrait permettre de nouvelles avancées majeures. La
caractérisation de ces gènes devrait aider à la compréhension du (ou des) processus
physiopathologique(s) impliqué(s) dans le développement de la maladie d’Alzheimer.
Au cours de ces dernières années de nombreuses études ont montré que les lésions
neuropathologiques de la MA sont accompagnées d’une réaction inflammatoire locale. En
effet les études immunohistochimiques post-mortem montrent que les plaques séniles sont
entourées de cellules gliales exprimant les molécules de CMH (classe I et II) et une activation
du complément ; d’autres techniques plus performantes telles que le Western-blot, ELISA, la
mesure de l’expression des mRNA montrent une activation des cellules gliales avec une
surexpression de l’IL-1β, du TNF-α, des cyclooxygénases, du NF-Κb ainsi que d’autres
médiateurs inflammatoires.
Les dépôts du pAβ exercent un effet chimiotactique sur les microglies, l’interaction de ces
dernières avec les fibrilles du pAβ via les récepteurs scavengers-dont le RAGE (RAGE pour
receptor for advanced glycation end products)-entraîne leur activation. Les microglies activées
exercent une activité phagocytaire sur les dépôts du pAβ ainsi que sur les neurones
dégénérés, sécrètent des médiateurs inflammatoires (TNF-α, l’IL-6 et l’Il-1β), des chimiokines
(CCL-2, CCL-3), des prostaglandines et des protéases (MMP) et génèrent des radicaux libres
oxygénés et du NO.
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Les chimiokines CCL-2, CCL-3 libérés par les microglies entraînent le recrutement des
astrocytes qui vont entourer les plaques séniles et sécréter des médiateurs inflammatoire
tels que l’IL-1 et L’IL-6 et le NO.
Les médiateurs inflammatoires dont le TNF-α, les MMP, les radicaux libres oxygénés et le NO
sécrétés par les cellules gliales (notamment les microglies) ont un effet neurotoxique
entraînant la destruction des neurones sains.
De nombreuses études récentes ont démontré que les dépôts du pAβ, les fibrilles de
protéine Tau et l’ADN du neurone dégénéré, entraînent l’activation du système du
complément par la voie classique.
Les différentes fractions du complément (C1q, C2, C4…) seraient générées localement par les cellules
gliales activées et les neurones dégénérés.
VI. CONCLUSION :
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Inflammation & système nerveux central 2OO9
Cependant, de nombreuses pathologies touchant le SNC sont accompagnées d’une réaction
inflammatoire. Cette réaction inflammatoire peut résulter de l’invasion du SNC par les
cellules circulantes du système immunitaire (maladies autoimmunes) ou de l’activation des
cellules gliales (maladies neurodégénératives).
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