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Controle Qualite 1 PDF
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Qualité
par Pierre CUÉNIN
Ingénieur Arts et Métiers
Ancien directeur Méthodes centrales fonderie-modelage Renault
Ancien président-directeur général de la Société bretonne de fonderie
et de mécanique (SBFM)
Ancien administrateur délégué Fonderie du Poitou (FdP)
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CONTRÔLE. QUALITÉ ____________________________________________________________________________________________________________________
■ Coulée
1. Contrôle Suivi des paramètres de coulée, température, temps de coulée,
produits inoculants, propreté du métal liquide.
Dans la production en série on utilisera le contrôle statistique qui ■ Parachèvement, finition
permet la réduction de la fréquence des opérations de contrôle, la
mesure de la dispersion du système, le suivi en continu de para- Contrôle des gammes, qualité des outillages de finition (matrice
mètres critiques et des réglages à bon escient en diminuant les tris de découpe par exemple), etc.
et retouches. L’énumération que nous venons de faire ne donne qu’une idée
de tous les contrôles envisageables. Grâce aux progrès dans tous
les domaines : électronique, informatique, appareils de mesure, de
régulation, etc., on a pu améliorer et multiplier les prises d’infor-
1.1 Contrôles de réception mations plus fiables, permettant ainsi de mieux régler et réguler des
paramètres de plus en plus nombreux. C’est une évolution impor-
tante dans la démarche de la fonderie vers la qualité.
Une fonderie approvisionne environ 30 % de son chiffre d’affaires
en produits extérieurs (hors énergie), ratio qui sera un peu plus
important pour une fonderie de non-ferreux, lié au coût plus élevé
des matières métalliques. Ce ratio souligne l’importance de ce poste 1.3 Contrôle des pièces
en coût et son influence sur la qualité des produits fabriqués.
C’est pourquoi il importe de mettre en place l’organisation néces-
saire pour que toutes les commandes de matières premières, Au stade final de la production, les pièces devront subir un certain
ferrailles, aluminium, sable, résines, produits spéciaux, etc., soient nombre de contrôles pour vérifier leur conformité aux spécifications
assorties d’un cahier des charges précisant exactement les spécifi- des cahiers des charges, contrôles que l’on peut classer en trois
cations du produit à approvisionner. catégories :
— contrôles des caractéristiques mécaniques (allongement,
À la réception, des contrôles doivent être pratiqués : par exemple
modules d’élasticité, résistance à la rupture...) ;
granulométrie des sables, conformité des analyses des métaux
— contrôles des caractéristiques physiques (dureté, dimensions,
neufs, caractéristiques des argiles, des résines, des liants, etc. ; la
rugosité...) ;
livraison de produits défectueux pouvant entraîner de graves
— contrôles non destructifs pour la recherche d’éventuels défauts
désordres en fabrication. D’où l’importance de ces contrôles et l’ins-
qui pourraient être détectés sur la pièce, sur sa surface ou dans sa
tauration, avec les fournisseurs d’une politique d’assurance qualité
masse.
s’inspirant de celle mise en œuvre entre le fondeur et ses donneurs
d’ordres.
1.3.1 Contrôle des caractéristiques mécaniques
1.2 Contrôles en cours de processus Il s’agit de contrôles très classiques qui comprennent tous les
essais mécaniques que l’on effectue sur des éprouvettes normalisées
obtenues en même temps que les pièces, attenantes ou non, ou sur
Ils permettent de vérifier, à chaque stade du processus de fabri- des éprouvettes obtenues par dissection des pièces.
cation, la conformité des variables de la production avec les réglages On mesure la dureté, l’allongement, la résistance à la traction, la
prévus par les fiches d’instruction. Nous en citerons quelques résilience, la résistance à la fatigue (flexion alternée)... sur des
exemples. machines spéciales généralement installées au laboratoire d’essais
■ Fusion mécaniques, parfois même à l’atelier.
— Température de coulée.
— Analyse rapide de l’alliage fondu (analyse thermique, éprou- 1.3.2 Contrôle des caractéristiques physiques
vette de trempe, etc., pour la fonte). des pièces
— Analyse chimique rapide par spectrographie.
— Poids des charges métalliques, des additions, etc. ■ Contrôle dimensionnel
Pour vérifier si toutes les cotes, la position des noyaux ainsi que
■ Moulage
la position des points de départ d’usinage sont bien dans les tolé-
Analyses et contrôles périodiques : rances prévues sur le dessin des pièces brutes, il est effectué sur
— des sables de moulage, par exemple toutes les demi-heures des pièces prélevées :
dans les installations de grande production, analyses faites géné- — soit en cours de fabrication : au décochage par exemple ;
ralement au laboratoire des sables ; — soit au stade du produit final.
— de la dureté des moules ;
Précédemment, pour les fabrications de grande série, cette véri-
— de la température de coulée dans les moules ;
fication se faisait sur des pièces échantillons, découpées en tranches
— des dimensions des pièces ;
et tracés au trusquin sur marbre de traçage. L’apparition de machines
— du bon fonctionnement des machines et des outillages ;
à mesurer 2D, puis 3D a permis de simplifier ce travail toujours long
— en fonderie en coquille : suivi du poteyage, de la température
et fastidieux surtout pour les pièces compliquées. Ces machines
des outillages, etc.
effectuent maintenant ces contrôles très rapidement en donnant,
■ Noyautage pour chaque cote contrôlée, sa valeur et son écart par rapport à la
cote nominale, ce qui permet d’avoir une vue très précise de l’usure
Contrôle des résines, des liants, caractéristiques des éprouvettes,
des outillages et de la qualité de la fabrication. En outre, la rapidité
vérification des formules de sables, des temps de gazage, des tem-
d’un tel contrôle permet de le faire journellement et d’améliorer ainsi
pératures des outillages (boîtes chaudes) des températures de
le suivi de la production.
réglage des étuves de séchage des enduits, etc.
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Cette méthode sonore peut être utilisée par exemple pour un ■ La section des essais physiques
contrôle automatique et non destructif d’éprouvettes en fonte GS On trouve ici les appareils d’essais mécaniques classiques :
pour en mesurer le taux de nodularité. machine de traction, mouton de Charpy... complétés par un atelier
de préparation des éprouvettes.
■ La section des essais des sables
1.4 Contrôle des outillages Elle rassemble tous les appareils d’essai et de mesure des sables
et des matériels neufs à la livraison, des sables de moulage et des sables à noyaux.
Pour les sables de moulage, les mesures généralement faites sont,
pour les plus importantes, la granulométrie, l’humidité, la teneur en
Les outillages et les matériels sont soumis, en fonderie, à des
argile ou en liant, la cohésion, la résistance au cisaillement, l’indice
conditions d’emploi très sévères (chaleur, abrasion par le sable, par
de moulabilité, l’aptitude au serrage, etc.
le métal liquide, contraintes mécaniques : secousses, chocs, pres-
sions, etc.) qui imposent de les contrôler régulièrement pour vérifier Les essais des sables à prise chimique sur barreaux-éprouvettes
leurs caractéristiques, leurs performances et la sécurité de leur normalisés y sont également effectués ainsi que tous les contrôles
emploi. des liants et des résines employés dans les formules de sable à
noyaux.
■ Pour les outillages
■ Les contrôles non destructifs
— Contrôle des châssis (bagues, goujons, planéité).
Ils sont installés dans l’atelier pour le contrôle continu des fabri-
— Contrôle des modèles, plaques modèles, qui s’usent par le frot-
cations. Ils doivent être suivis par des spécialistes du laboratoire pour
tement du sable et dont il faudra surveiller le degré d’usure pour
contrôler en permanence leur fiabilité.
que les cotes des pièces restent dans les tolérances prévues.
— Contrôle des boîtes à noyaux.
— Contrôle de l’épaisseur des poteyages (en coquille, gravité, 1.5.2 Fonderies de petite série
basse pression). ou de pièces unitaires
— Contrôle des moules à couler sous pression, et notamment des
empreintes (usure, érosion par le métal liquide, etc.) qu’il faudra Le laboratoire est en général plus modeste, mais il est important
remplacer périodiquement en fonction des quantités de pièces qu’il existe pour que soient contrôlés par un spécialiste tous les para-
produites. mètres de fusion et de moulage nécessaires à l’obtention et au suivi
— Contrôle des outillages de finition. de la qualité et à la vérification de la conformité aux spécifications
des produits fabriqués.
— Contrôle des montages et des appareillages de contrôle
eux-mêmes pour en vérifier périodiquement la fiabilité (pyromètres, Les moyens mis en œuvre sont dans leur principe les mêmes que
couples thermoélectriques...). pour les pièces de grande série. Parfois pour les très grosses pièces
unitaires devant respecter un cahier des charges sévère ils doivent
■ Pour les matériels être plus performants.
Il conviendra également de contrôler systématiquement le bon
fonctionnement et les performances des différents matériels et
installations employés en production (appareils de fusion, chantiers
de moulage, sableries, etc.) pour en suivre l’évolution et programmer 2. Qualité
en temps utile les opérations préventives de maintenance.
Tous ces contrôles, nombreux, onéreux, sont indispensables pour
obtenir un excellent niveau de qualité de l’outil de production, la La qualité en fonderie est avant tout le résultat d’un travail de
moindre défaillance de l’un quelconque de ces éléments pouvant prévention appuyé par des actions permanentes et rigoureuses de
entraîner des rebuts très coûteux en fabrication. respect des modes opératoires, des procédures et des fiches d’ins-
truction à tous les stades de la production, qui permettront l’obten-
tion de produits conformes aux cahiers des charges, aux conditions
d’emploi et aux exigences du client.
1.5 Laboratoire La qualité est, pour le fondeur, une exigence prioritaire pour
pouvoir :
— assurer la fiabilité de ses produits ;
Le laboratoire de fonderie rassemble tous les appareils de contrôle
— mériter la confiance des concepteurs et des utilisateurs ;
et de suivi des caractéristiques chimiques et physiques des pièces
— donner une bonne image de sa technicité.
fabriquées et des matériaux mis en œuvre.
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■ Phase 3
Elle a lieu après refroidissement, c’est la phase de parachèvement-
finition, avec traitements thermiques éventuels. Au cours de cette
phase la qualité proviendra du soin apporté à chaque opération, au
respect des gammes et au bon entretien des outillages de para-
chèvement.
■ Phase 4
C’est le contrôle final des pièces où l’on pourra déceler d’éventuels
défauts ou anomalies.
Le lancement d’actions correctives pour la suppression des
anomalies constatées devra s’appuyer :
— sur une bonne connaissance des propriétés de fonderie des
alliages coulés ;
— et sur une bonne identification des défauts qui permettra de
choisir les remèdes à appliquer ;
ces deux points étant développés dans les paragraphes 2.2 et 2.3
suivants.
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Ce sont des cavités ou des trous résultants de la présence de bulles 2.3.3 Niveaux de rebuts
de gaz dans l’alliage pendant sa solidification dont l’origine peut
être : Le problème de la qualité des pièces de fonderie peut donc sembler
— interne à l’alliage : gaz dissous, en général ; difficile à résoudre, compte tenu de toutes les causes possibles de
— externe à l’alliage : dépendant de la conception du moule, des défauts, dont les remèdes ne sont pas toujours faciles à trouver, et
matériaux mis en œuvre pour sa confection, de leurs qualités et des de l’évolution des pièces, vers des produits plus performants, plus
réactions moules-métal qu’ils engendrent ou des entraînements de précis, et plus fiables pour répondre aux exigences toujours élevées
gaz à la coulée. des concepteurs et des clients. Beaucoup des pièces actuellement
fabriquées en grande série, pour l’automobile par exemple, étaient
difficilement envisageable dans le passé, il y a seulement quelques
décennies. Citons notamment : les vilebrequins de moteurs, les
porte-fusées, les bras de suspension, les bielles... qui sont mainte-
nant d’application courante mais qui ne tolèrent aucune défaillance.
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Ces exigences accrues ont également augmenté les difficultés de Ce qui nécessitera :
fabrication, mais grâce à l’évolution des procédés et des techniques — une organisation de l’entreprise, simple, claire, efficace,
de production et de contrôle, la fonderie a su accompagner et même, d’autant plus indispensable que très souvent 80 % des problèmes
dans certains cas, promouvoir cette évolution vers des produits plus sont du type organisationnel ;
« haut de gamme », tout en maintenant des taux de rebuts de l’ordre — une recherche de la qualité dans tous les secteurs de l’entre-
de quelques pour-cent en fonderie et de 0,5 à 1 % maximum en prise, entretien, méthodes, outillages, achat, services administratifs,
pièces retour d’usinage (ces chiffres étant évidemment fonction de etc., dont l’action viendra épauler celle de la fabrication ;
la difficulté des pièces à fabriquer). Ce qui démontre toutes les — la mise en place d’un certain nombre d’outils de gestion pour
possibilités de la fonderie lorsque sa fabrication est parfaitement contrôler et améliorer le niveau de la qualité, comme par exemple :
maîtrisée et contrôlée.
• le manuel qualité de la fonderie,
• l’emploi des méthodes statistiques (contrôle statistique (SPC)
plan d’expérience, analyse des données),
2.4 Organisation et gestion de la qualité • mise en place de l’assurance qualité interne (plan de sur-
veillance, audits) et externe avec les fournisseurs ;
— suivi des dépenses de non-qualité :
Pour être efficaces, toutes les actions menées sur le plan technique • développement de la formation et de la motivation du person-
tant au niveau de la prévention qu’au niveau des actions correctives nel à la qualité,
devront s’appuyer sur une organisation de la qualité qui concernera • recherche de l’homologation et de la certification de l’entre-
toute l’entreprise et qui visera à obtenir la « Qualité totale », le zéro prise dans le cadre des normes internationales (par ex. ISO 9001 –
défaut étant pris dans le sens : zéro écart par rapport au référentiel. 9002 – 9003).
Le lecteur souhaitant approfondir tous ces aspects de la qualité
en fonderie, pourra consulter, entre autres, l’ouvrage édité par la
SGFF et intitulé Guide à l’usage des fonderies pour l’organisation
de la gestion de la qualité [2].
Références bibliographiques
[1] HÉNON (G.), MASCRÉ (C.) et BLANC (G.). – Dans les Techniques de l’Ingénieur [5] PORTALIER (R.). – Fonderie et moulage des
Recherche de la qualité des pièces de fonderie. alliages d’aluminium. M 810, traité Matériaux
Éd. Techn. de la Fonderie, 353 p. (1986, revu [3] CUÉNIN (P.). – Outillages de fonderie. M 3 535, métalliques, juil. 1990.
1991). traité Matériaux métalliques, déc. 1997. [6] CHÉRIÈRE (J.). – Élaboration des fontes
[2] Guide à l’usage des fonderies pour l’organi- [4] LESOULT (G.). – Solidification. Macrostruc- malléables. M 770, traité Matériaux métal-
sation de la gestion de la qualité. SGFF, 93 p. tures et qualité des produits. M 59, traité liques, janv. 1994.
(1981). Matériaux métalliques, oct. 1989. [7] DÉTREZ (P.). – Solidification. M 786, traité
Matériaux métalliques, juil. 1991.
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