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Réduction des
Endomorphismes
Partie I; Rappel et Compléments
Algèbre IV - M 17 -SMA, S3
FSR-2020-2021
(2020 - 2021)
Partie I : Rappel et Compléments
4
1 Somme et somme directe
5
1.1 Dé…nition et caractérisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2 Théorème du rang . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3 Multilinéarité 10
3.1 Groupe Symétrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.2 Applications multilinéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.3 Application aux déterminants : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1
Chapitre 1
Somme et somme directe
Notation :
Dans toute la suite, n est un entier 1, K est un corps commutatif, E est un K-espace vectoriel
et les espaces vectoriels (e.v) considérés ci-dessous sont des K-e.v.
Théorème 1.1.3 Soient E1 ; :::; Em des sous-espaces vectoriels de E. Les propositions suivantes sont
équivalentes :
P
m
1) La somme Ei est une somme directe.
i=1
P
m
2) Si xi = 0, où xi 2 Ei pour tout i = 1; :::; m; alors xi = 0; 8i = 1; :::; m.
i=1 TP
3) Pour tout i = 1; :::; m; Ei Ej = f0g:
j6=i
5
Dé…nition 1.1.6 Soient F et G deux s.e.v de E. On dit que F et G sont supplémentaires dans E si
E = F G (On dit aussi que G est un supplémentaire de F dans E).
6
Chapitre 2
Dé…nition 2.1.2 Soit (E; +; :) un K-e.v muni d’une deuxième loi interne notée . On dit que
(E; +; :; ) est une K-algèbre si :
- (E; +; ) est un anneau unitaire.
- 8 2 K; 8x; y 2 E; :(x y) = ( :x) y = x ( :y):
* On dit que E est une K-algèbre commutative si est commutative.
* On dit que E est une K-algèbre intègre si l’anneau (E; +; )est intègre.
Exemples :
1) C est une R-algèbre commutative et intègre.
2) (K[X]; +; :; ) est une K-algèbre commutative et intègre.
Remarque 2.1.4
1) Si n 2, alors Mn (K) est une K-algèbre non commutative et non intègre.
2) Soit E un K-e.v de dimension n. Si n 2, alors L(E) est une K-algèbre non commutative et
non intègre.
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Proposition et Dé…nition 2.1.5
1) L’ensemble des automorphismes de E, noté GL(E) ou Aut(E), muni de , est un groupe appelé
groupe linéaire de l’espace vectoriel E.
2) L’ensemble des matrices carrées d’ordre n à coe¢ cients dans K inversibles, noté GL(n; K) ,
muni de la multiplication, est un groupe appelé groupe linéaire.
2.2 Projecteurs
Dé…nition 2.2.1 Soit p 2 L(E). On dit que p est un projecteur ou p est idempotent si p2 = p.
Exemples :
1) Soit p 2 L(R3 ) dé…ni par p(x; y; z) = (3x 2z; x + y + z; 3x 2z). Alors, p est un projecteur.
2) Soit p1 2 L(R3 ) dé…ni par p1 (x; y; z) = (x; y; 0) et p2 2 L(R3 ) dé…ni par p2 (x; y; z) = (0; y; z).
Alors, p1 et p2 sont des projecteurs tandis que p1 + p2 n’est pas un projecteur.
Théorème 2.2.5 Soient E1 ; :::; Em des s.e.v. de E. Alors, les propositions suivantes sont équiva-
lentes :
L
m
1) E = Ei .
i=1
2) Il existe des projecteurs p1 ; :::; pm 2 L(E) avec Ei = Im pi ; 8i = 1; :::; m; et tels que p1 +:::+pm =
idE et pi pj = 0 si i 6= j:
2.3 Symétries
Dans cette section, on suppose que carK 6= 2.
Dé…nition 2.3.1 Soit s 2 L(E).On dit que s est une involution ou s est involutif si s2 = idE :
8
Exemples :
1) Soit s : R3 ! R3 ; (x; y; z) ! (x; y; z). Alors, s est une involution.
2) Soient s1 : R3 ! R3 ; s1 (x; y; z) = (x; y; z) et s2 : R3 ! R3 ; s2 (x; y; z) = ( x; y; z). Alors,
s1 et s2 sont deux involutions de R3 , mais s1 + s2 n’est pas une involution.
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Chapitre 3
Multilinéarité
Théorème et Dé…nition 3.1.1 (Sn ; ) est un groupe d’ordre n! appelé groupe symétrique.
Notation :
1 2 3 ::: n
1) Si 2 Sn , on note = .
(1) (2) (3) ::: (n)
2) On note e l’identité de Sn :
3) Soient 1 ; 2 2 Sn . On note 1 2 = 1 2 et ainsi le groupe Sn est noté multiplicativement.
Exemples :
1 2 3
1) La permutation = 2 S3 est la permutation de f1; 2; 3g dé…nie par (1) =
2 1 3
2; (2) = 1 et (3) = 3:
1 2
2) S2 = fe; g:
2 1
1 2 3 1 2 3 1 2 3
3) Soient 1 = ; 2= 2 S3 . Alors, 1 2 = .
2 1 3 2 3 1 1 3 2
Dé…nition 3.1.3 Soient i1 ; i2 :::; ik , où k 2, des éléments distincts de f1; :::; ng. La permutation
de Sn , notée = (i1 i2 :::ik ) et dé…nie par : (i1 ) = i2 ; (i2 ) = i3 ; :::; (ik 1 ) = ik ; (ik ) = i1 et
(j) = j pour tout j 2
= fi1 ; i2 :::; ik g,est appelée un cycle de longueur k (ou un k-cycle).
Un cycle = (ij) de longeur 2 est appelé une transposition et est notée = ij = (ij).
Exemples :
1) Dans S4 , le 3-cycle (234) est la permutation de S4 dé…nie par (1) = 1; (2) = 3; (3) = 4 et
(4) = 2:
2) Dans S4 , la transposition (12) est la permutation de S4 dé…nie par (1) = 2; (2) = 1; (3) = 3
et (4) = 4:
3) S3 = fe; (12); (13); (23); (123); (132)g:
4) Soit le k-cycle = (i1 i2 :::ik ) 2 Sn , alors 1 = (i i
k k 1 :::i2 i1 ).
5) Si = (ij) 2 Sn , alors 1 = :
10
Dé…nition 3.1.4 Dans Sn , deux cycles c1 = (i1 i2 :::ik ) et c2 = (j1 j2 :::jm ) sont dits disjoints si
fi1 ; i2 ; :::; ik g et fj1 ; j2 ; :::; jm g sont disjoints.
Dé…nition 3.1.6 Soient 2 Sn et i; j 2 f1; :::; ng tels que i < j. On dit que (i; j) est une inversion
de si (j) < (i):
Dé…nition 3.1.8 Soit 2 Sn . On dit que une permutation paire (resp. impaire) si ( ) = 1 (resp.
( ) = 1).
Exemples :
1 2 3 4 5 6
1) On considère la permutation = 2 S6 . Alors, = (26)(34).
1 6 4 3 5 2
2) On considère le k-cycle c = (i1 i2 :::ik ) 2 Sn . Alors, c = (i1 i2 )(i2 i3 ):::(ik 1 ik ) = (i1 ik )(i1 ik 1 ):::(i1 i2 ):
1 2 3 4 5 6
3) On considère la permutation = 2 S6 : (2; 3) est une inversion de ,
1 6 4 3 5 2
I( ) = 8, ( ) = 1 et ainsi est une permutation paire.
Dé…nition 3.1.12 Le sous groupe ker de Sn , noté An , est appelé le groupe alterné.
Remarque 3.1.13
1) Si 2 Sn , alors ( 1) = ( ):
2) jAn j = n!
2:
Exemples :
1 2 3 4 5 6
1) Soit = 2 S6 , alors = (12)(23)(45) et ainsi ( ) = 1:
2 3 1 5 4 6
2) A3 = fe; (123); (132)g:
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3.2 Applications multilinéaires
Soit p 2 N :
Dé…nition 3.2.1 Soient E1 ; :::; Ep ; F des e.v. et ' : E1 ::: Ep ! F une application. On dit que
' est une application p-linéaire, ou multilinéaire, si ' est linéaire par rapport à chaque variable, i.e.,
8i = 1; :::; p et 8(x1 ; :::; xi 1 ; xi+1 ; :::; xp ) 2 E1 ::: Ei 1 Ei+1 ::: Ep …xés, l’application
'i : Ei ! F; x 7 ! '(x1 ; :::; xi 1 ; x; xi+1 ; :::; xp ) est linéaire.
Si de plus F = K, on dit que ' est une forme p-linéaire.
Remarque 3.2.2
1) Une d’application 1-linéaire n’est autre qu’une application linéaire. Une forme 1-linéaire est
appelée une forme linéaire.
2) Une application (resp. une forme) 2-linéaire est appelée application bilinéaire (resp. forme
bilinéaire).
3) Une application (resp. une forme) 3-linéaire est appelée application trilinéaire (resp. forme
trilinéaire).
4) Soient E1 ; :::; Ep ; F des e.v. et ' : E1 ::: Ep ! F une application p-linéaire.
Si (x1 ; :::; xi 1 ; xi+1 ; :::; xp ) 2 E1 ::: Ei 1 Ei+1 ::: Ep , alors '(x1 ; :::; xi 1 ; 0Ei ; xi+1 ; :::; xp ) = 0F .
Exemples :
1) L’application ' : K p ! K; (x1 ; :::; xp ) 7 ! x1 ::::xp est une forme p-linéaire.
2) L’application ' : Mm;n (K) Mn;p (K) ! Mm;p (K); (A; B) 7 ! A:B est une application
bilinéaire.
Pn
3) L’application ' : K n Kn ! K; (X; Y ) 7 ! xi yi , avec X = (x1 ; :::; xn );
i=1
Y = (y1 ; :::; yn ) 2 K n , est une forme bilinéaire.
Proposition 3.2.3 Soient E1 ; :::; Ep et F des e.v. L’ensemble des applications p-linéaires de
E1 ::: Ep dans F , noté Lp (E1 ::: Ep ; F ) et muni de la somme et de la multiplication par
un scalaire déduites de la somme et de la multiplication par un scalaire dans les Ei , est un K-e.v.
Dé…nition 3.2.4 Soient F un e.v. et ' 2 Lp (E; F ). On dit que ' est alternée si '(x1 ; :::; xp ) = 0
chaque fois qu’il existe i; j distincts tels que xi = xj :
Proposition 3.2.6 Soient F un e.v. et ' 2 Lp (E; F ) alternée, alors 8 2 Sp ; 8(x1 ; :::; xp ) 2 E p ;
'(x (1) ; :::; x (p) ) = ( )'(x1 ; :::; xp ):
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3.3 Application aux déterminants :
Soit A = (aij )1 i;j n 2 Mn (K). On rappelle qu’en utilisant une récurrence sur n, on dé…nit det A
de la manière suivante :
* Si n = 1, i.e. A = (a), on pose det(A) = a:
Pn
* Si n > 1, on pose det(A) = ( 1)1+j a1j det A1j , où Aij est la matrice obtenue à partir de A
j=1
en rayant la ieme j eme
ligne et la colonne.
Soient E un e.v de dimension n, B = (e1 ; :::; en ) une base de E, (u1 ; :::; un ) une famille de n vecteurs
de E et M(u1 ; :::; un ; B) = A = (aij ) 2 Mn (K) la matrice de la famille (u1 ; :::; un ) relativement à
la base B. On rappelle que detB (u1 ; :::; un ) = det(A) et ainsi si A 2 Mn (K), alors det A est le
déterminant de ses vecteurs colonnes dans la base canonique de K n :
On rappelle aussi que si A = (C1 ; :::; Cn ), où C1 ; :::; Cn sont les vecteurs colonnes de A dans la
base canonique de K n , alors
1) Si Cj = Cj1 + Cj2 , alors det(A) = det(C1 ; :::; Cj1 + Cj2 ; :::; Cn ) = det(C1 ; :::; Cj1 ; :::; Cn ) +
det(C1 ; :::; Cj2 ; :::; Cn ):
2) Si 2 K, alors det(C1 ; :::; Cj ; :::; Cn ) = det(C1 ; :::; Cn ):
3) Si Cj = Ck avec j 6= k, i.e. deux colonnes de A sont égales, alors det(A) = 0:
4) det(In ) = 1:
Corollaire 3.3.4 Soient E un e.v de dimension n, B = (e1 ; :::; en ) une base de E et x1 ; :::; xn des vec-
n
X P
teurs de E tels que pour tout j = 1; :::; n; xj = aij ei . Alors, detB (x1 ; :::; xn ) = ( )a (1)1 :::a (n)n :
i=1 2Sn
P
Corollaire 3.3.5 Soit A = (aij )1 i;j n 2 Mn (K). Alors, det(A) = ( )a (1)1 :::a (n)n :
2Sn
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Université Mohammed V de Rabat 2020-2021
Faculté des Sciences M17 - SMA -
Département de Mathématiques S3-Algèbre IV
Série 1
Compléments : Sommes directes et déterminants
Dans tout cette série et sauf mention contraire le symbole K désignera le corps R ou C.
1 1 1
1 cos(θ ) cos(2θ )
cos( ϕ) cos(φ) cos(ψ) ; cos(θ ) cos(2θ ) cos(3θ ) .
sin( ϕ) sin(φ) sin(ψ) cos(2θ ) cos(3θ ) cos(4θ )
1 x1 x12 · · · x1n−1
1 x2 x22 · · · x2n−1
Vn ( x1 , · · · , xn ) = = ∏ ( x i − x j ).
.. .. .. . . ..
. . . . . 1≤ j < i ≤ n
1 x n x n · · · x n −1
2 n
2