Chapitre 3.
Sommaire
1. Introduction .............................................................................................................. 36
2. Variables aléatoires multiples .................................................................................. 36
2.1. Probabilité Conjointe ................................................................................... 36
2.2. Probabilité Conditionnelle ............................................................................ 37
2.3. Covariance des Variables aléatoires Multiples ............................................ 38
2.4. Corrélation des Variables aléatoires Multiples............................................. 38
2.5. Moyenne et Variance conditionnelles .......................................................... 39
3. Transformations des lois de probabilité ................................................................. 40
3.1. Cas d’une fonction NON monotone ............................................................ 41
3.2. Cas d’une fonction monotone croissante ...................................................... 42
3.3. Cas d’une fonction monotone décroissante ................................................. 43
4. Transformations linéaires des variables aléatoires ................................................ 43
4.1. Système linéaire d’ordre 1 ............................................................................ 44
4.2. Généralisation .............................................................................................. 45
5. Transformations Non linéaires des variables aléatoires ........................................ 45
5. 1. Méthode d’expansion en série de Taylor du 1er ordre ................................ 46
5.2. Méthode de linéarisation équivalente ........................................................... 48
6. Exercices d’application ............................................................................................. 51
Chapitre 3.
1. Introduction
Dans les deux premiers chapitres, on a étudié quelques lois de probabilités d’une variable
aléatoire. Dans la plupart des cas, le système comporte plusieurs variables aléatoires soit
indépendantes soit liées par des fonctions linéaires ou non linéaires. Pour cela, dans ce
chapitre on étudie le cas de variables aléatoires multiples.
Ce chapitre est divisé en trois grandes parties. Dans la première, on introduit les notions de
Variables aléatoires Multiples, la Fonction de Distribution Cumulative Conjointe et Marginale
(FDCC) et la Fonction Densité de Probabilité Conjointe (FDPC) et Marginale. Dans la
deuxième partie, on introduit les transformations linéaires d’une variable aléatoire X à une
autre variable Y reliée par une fonction linéaire. Dans la dernière partie, on traite le cas de
transformation non linéaires entre variables aléatoires. Toutes ces notions théoriques seront
appliquées sur des exemples d’application de la mécanique
FX ,Y x, y ...................................... .................................
3) Les fonctions de répartition marginales FX(x) et FY(y) sont déduites à partir des égalités
suivantes :
FX ,Y x, y ................................
Si les dérivées partielles de F par rapport à x et y existent, alors la Fonction de Densité de
Probabilité Conjointe (FDPC) est définie par:
f X ,Y x, y ...............................
Nous pouvons également écrire la relation suivante:
p a X b, c Y d ................................................
2.2. Probabilité Conditionnelle
La fonction densité de probabilité conditionnelle de X sachant Y est définit par :
f X ,Y x, y f X ,Y x, y ........................
fX Y x y
fY y
Si les variables aléatoires X et Y sont statistiquement indépendantes, alors :
fX Y x y fX x
fY X y x fY y f X ,Y x, y ...................................
E XY xyf x, y dxdy xf x dx yf y dy
X ,Y X Y
E XY ...................................
Si X et Y sont statistiquement indépendantes, alors on a:
Cov XY ....................................... .......
Propriétés de la Covariance
• Si Cov(XY) est positive et grande, alors les valeurs de X et Y sont toutes les deux
grandes par rapport aux moyennes de X et Y.
• Si Cov(XY) est négative mais grande en valeur absolue, alors les valeurs de X sont
grandes et les valeurs de Y sont petites par rapport aux X et Y
• Si Cov(X,Y) est nulle, alors il n’y a pas de corrélation entre les valeurs de X et Y.
XY ............................. avec 1 XY 1
La figure 3.16 présente quelques cas de corrélation entre les variables aléatoires X et Y.
XY 1 XY .....
Var X Y y E X X Y Y y
2
2
Var X Y y x
X y f X Y x / y dx
Y gX
Dans ce paragraphe, on s’intéresse au début à présenter la méthode de détermination des
fonctions FDC et FDP de la sortie Y en fonction de celle de l’entrée X. Ensuite, on traite deux
cas de la fonction g(X) à savoir le cas linéaire et le cas non linéaire.
La figure 3.17 présente un cas particulier de système industriel avec plusieurs variables à
l’entrée et une variable de sortie.
Système
Cet exemple peut être sous la forme d’une poutre en flexion soumise à un chargement réparti
comme c’est présenté dans la figure 3.18.
EI X 1 f X1 x1 et q X 2 f X 2 x2
La flèche maximale de la poutre est la variable output:
5qL4 5 L4 X 2
Y g X1 , X 2
384 EI 384 X 1
On cherche donc à la détermination des FDP et FDC de Y à partir des FDP et FDC de X1 et
X2.
Pour simplifier les calculs, on commence par le cas d’une seule variable à l’entrée et une seule
variable à la sortie.
3.1. Cas d’une fonction NON monotone
La figure 3.20 présente les fonctions g(X) et fX(x) dans le même graphe.
Figure 2.15. Densités de probabilités de X et de Y liée par une fonction croissante monotone
FY y p Y y p g X y p X g 1 y FX g 1 y
Def
d
fY y FY y
Def dy
d d d
fY y FY y FX g 1 y FX x y
dy dy dy
d dx d dx
fY y FX x y FX x
dx dy dx dy
dx 1
fY y f X x fX x
dy g ' x
Finalement, cette fonction de densité de probabilité est définit par :
fY y ..................................
FY y p Y y p g X y p X g 1 y 1 p X g 1 y
Def
FY y 1 FX g 1 y
La fonction de densité de probabilité de la variable Y est définit par :
fY y
d
dy
FY y
d
dy
d
1 FX g 1 y FX x y
dy
d dx d dx
fY y FX x y FX x
dx dy dx dy
dx 1
fY y f X x fX x
dy g ' x
Finalement, la fonction de densité de probabilité est définit dans ce cas par la relation :
fY y ..........................................
On suppose qu’il existe une relation Linéaire entre la variable d’entrée et celle de sortie:
T
Y a X b
Avec
a a1 , a2 ,..., an : un vecteur de dimension n
T
E Y E a X b E a X E b a E X b
T T T
Y ........................
La variance de Y est définit par :
X
Y2 E Y Y E a X b a X b a X b a X b a E X X a
2 T T T T T T T
X
Y2 ...................
4.2. Généralisation
Pour généraliser les calculs du paragraphe précédent, on utilise le système linéaire de la figure
suivante :
X 1 , X 2 , ..., X n
T
Entrée: Vecteur aléatoire de dimension n X
Y1 , Y 2 , ..., Y m
T
Sortie : Vecteur aléatoire de dimension m Y
On suppose qu’il existe une relation Linéaire entre les composants du vecteur Y avec celle
des composants du vecteur X la variable d’entrée et celle de sortie par la relation linéaire:
T
Y A X B
Avec A : matrice d’ordre n
B : vecteur à n composants
On parle de transformation non linéaire quand la fonction g(X) est de type non linéaire. C’est
le cas de l’exemple cité précédemment de la poutre en flexion (figure 3.21) dont la fléché est
définit par la relation :
5qL4 5 L4 X 2
Y g X1 , X 2
384 EI 384 X 1
Avec X1 et X2 : deux variables aléatoires :
EI X 1 f X1 x1 et q X 2 f X 2 x2
Pour faciliter les calculs des moyennes et des écart types de la variable de sortie Y, on doit
linéariser la fonction g(X) par l’une des deus méthodes suivantes :
X 1 , X 2 , ..., X n
T
X
Pour ce vecteur, on pose :
Y g X , X n, Y
On note par :
Y : la moyenne de la variable output Y
2Y
: la variance de la variable output Y
g
n n n
Y Y g X
ˆ X i i i X i g X i i
i 1 X i X
X
i 1
i 1
b
i
Cette relation prend la forme générale suivante :
Yˆ X b
T
1 , 2 ,..., n
T
Avec * vecteur des gradients évalué à la moyenne de X tel que
ses composants sont définis par :
g
i
X i X X
Y E Yˆ .......................... et
Y2 Var Yˆ .....................
Généralisation
La figure 4.25 présente le cas d’un système non linéaire à plusieurs variables d’entrée et
plusieurs variables de sortie.
Figure 4.25. Cas d’un système non linéaire à plusieurs variables d’entrée et plusieurs
variables de sortie.
A l’entrée, on a le même vecteur X de moyenne X et de matrice de covariance X
Sortie : Vecteur aléatoire de dimension m définit par :
Y Y1 , Y 2 , ..., Y m
T
g1 X
.
Y ; X n ; Y m
.
g m X
L’approximation de la fonction gX par une expansion en une série de Taylor de 1er
ordre est donnée par:
Y gX X b
T
Avec :
g1
n
g1
...
g1 1 X i
g
i 1 X i X X
X 1 X X X n X X
.
T . ... . b
g .
g m
m ... g
n
X 1 X X X n g m i m
X X
m n
X i X X
X
i 1
m1
• Moyenne et covariance
En se basant sur la théorie de la transformation linéaire, on peut estimer la moyenne et la
variance du vecteur des variables aléatoires Y sont définit par :
Y Yˆ X
T
Y Yˆ E Yˆ T X b et
La méthode de l’expansion de Taylor du 1er ordre admet quelques limites tel que :
La fonction g doit être « approximativement » linéaire.
L’incertitude de la variable X ne doit pas être très grande; autrement dit, la
variance de X ne doit pas être très grande.
E YL Y E aX b g X
2 2
Une condition nécessaire mais non suffisante pour la minimisation de cette erreur est que la
première dérivée par rapport à a et b doit être nulle.
a
2
E YL Y E aX b g X E aX b g X
2 2
a a a
E 2 X aX b g X
Ce qui nous permet d’avoir la première égalité suivante :
…………………………………………………………………………………………
b
2
E aX b g X E aX b g X
2
b b
E 2 1 aX b g X
Et finalement, pour déterminer les deux variables a et b, il suffit de résoudre les deux
équations linéaires précédentes.
Cas Général
Le cas général d’un système non linéaire à plusieurs variables d’entrée et plusieurs variables
de sortie est présenté par la figure 4.26.
En appliquant la méthode de linéarisation équivalente, la relation non linéaire Y g X
sera linéariser sous la forme générale suivante :
T
YL a X b
Avec :
a1 1 ... a1 n b1
.
. .
T
a ... et
b
a m 1 ... a m n m n .
bm
m1
E YLi Yi
2
i=1,...,m
Le vecteur des valeurs moyennes des composantes du vecteur Y sont définis par :
Y Y E Y L aT X b
L
Y Y a X a
T
L
6. Exercices d’application
Exercice 1. Soit (X,Y) un couple de variables aléatoires dont la densité conjointe est donnée
par :
2e x e2 y x , y
f ( x, y )
0 si non
1. Déterminer la FDC marginale de X
2. Calculer la probabilité de l’événement (X<Y)
Exercice 2. Soient X et Y les débits (en m3) respectifs de deux robinets qui alimentent un
réservoir. Ces 2 variables aléatoires sont définis par la distribution conjointe suivante :
4.107 ( 6000 x y )
f XY ( x, y ) 0 x 4000 et 0 y 2000
6000
1. Quelle est la probabilité que le débit du robinet 1 soit le double du débit du robinet 2.
2. Déterminer la fonction de densité conditionnelle de X pour Y=1000 m3
3. Calculer la probabilité que X soit supérieure à 2000 m3 sachant que Y=1000 m3
Exercice 3. Soit (X,Y) un couple de variables aléatoires dont la densité conjointe est donnée
par :
kx 2 y 2 xy x 1,1 et y 1, 0
f ( x, y )
0 si non
1. Déterminer k pour que f soit une fonction densité du couple (X,Y)
2. Calculer p[{0 < X < 1}∩{-0.5 < Y < 0}]
3. Déterminer les fonctions densité marginales
4. Déterminer la fonction de répartition conjointe
Exercice 4. Soit (X,Y) un couple de variables aléatoires dont la densité conjointe est donnée
par :
2( x y 2 xy ) x 0,1 et y 0 ,1
f ( x, y )
0 si non
1. Determiner la fonction de distribution cumulative conjointe FXY
2. Determiner les densités conditionnelles de X sachant que Y=y et de Y sachant que X=x.
Exercice 7. Soient les deux variables aleatoires X et Y qui suivent les lois normales
suivantes :
Pour X : N( 1; 3 ) et Pour Y : N( 1;1 )
Déterminer les lois des variables aléatoires Z1=-2X+5, Z2=X+Y et Z3=X-Y
Exercice 9. Une poutre console est soumise à l’action de deux charges aléatoires S1 et S 2
ayant, respectivement, les moyennes et les écarts types 1 , 1 et 2 , 2 . Les charges S1 et S 2
sont statistiquement indépendantes.
T S1 S2
a b
Exercice 11. On considère une poutre de longueur L qui repose sur appuis simples et qui est
soumise à un chargement constant Q (voir figure ci-contre).
Ce chargement est modélisé par une variable aléatoire suivant une loi uniforme :
1 10 10 N m q 20 N m
Q fQ q
0 autrement
L, EI
Exercice 13. L’énergie cinétique K d’une particule de masse m en mouvement à une vitesse
1
V est donnée par : K mV 2 . La vitesse V est décrite par une variable aléatoire ayant la
2
fonction densité de probabilité (FDP) suivante :
1 1
9 v 3 3 v 0
1 1
fV v v 0v3
9 3
0 autrement
Déterminer la fonction densité de probabilité (FDP) et la fonction de distribution cumulative
(FDC) de l’énergie cinétique K .