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HISTOIRE DE LA PENSEE POLITIQUE

Cours du Pr. AKONO
Vol 1 du Samedi 07 Novembre 2020

INTRODUCTION

A la suite d’un travail, de ciseaux et de colle documentaire, l’enseignement sur l’histoire

de la pensée politique a pour modeste ambition de répondre à un questionnement
arbitrairement mais pertinemment sélectionné.

- De quelle histoire de la pensée politique s’agit-il ?

- Sur qui et sur quoi repose la pensée politique ?

- A quoi nous sert l’Histoire de la pensée politique ?

PREMIERE CONSIDERATION : A propos de l’histoire de la pense politique concernée

Il s’agit d’une pensée politique connexe et distincte d’autres disciplines, universelle

et à la fois objective et normativ reposant sur les jugements de valeur et les jugements de
réalités. Elle porte à la fois sur les fondements, l’exercice et les finalités du pouvoir.

L’histoire de la pensée politique est une discipline saisie en fonction des disciplines
telles que l’idéologie politique, la théorie politique, la philosophie politique et l’histoire
des idées politiques.

L’Histoire de la pensée politique se distingue de l’idéologie politique qui est un

discours dans l’action politique et pour l’action politique, selon Pierre ANSART. Or la
pensée politique est un discours sur la politique mais qui peut aussi bien prendre en
compte les idéologies qui sont des discours naturellement politiques.

Cours d’Histoire de la Pensée Politique Vol1 1

 La pensée politique n’est pas la théorie politique qui consiste en l’explication de
la politique à partir d’une systématisation des observations. De ce fait, la pensée
politique est spéculative même si à l’analyse aucun travail scientifique n’est ni
exclusivement objectif ni totalement subjectif.

La pensée politique se rapproche de la philosophie politique. En effet, les deux

disciplines s’intéressent à la problématique de l’ordre politique désirable, bien que l’on
puisse de facto se pencher sur l’idée d’une pensée politique moins spéculative et
normative.

La pensée politique et idée politique veulent dire la même chose si l’on s’en tient
à Georges LESCUYER, qui souligne que : « les deux disciplines sont les discours sur la
politique, les jugements spéculatifs appliqués à la politique non informée par les enjeux
de la politique pratique ».

A ce niveau donc, il apparait que l’Histoire de la Pensée Politique est une histoire sur
les discours politiques de différents auteurs, de différentes époques informées ou non de
l’observation.

DEUXIEME CONSIDERATION : A propos du contenu de l’enseignement

Il y a notoirement une manière de faire l’Histoire de la pensée politique en fonction

des différentes phases de l’évolution de l’humanité, avec une forte dose occidentale : De
l’antiquité gréco-romaine à nos jours.

Une telle posture scientifique abusivement et communément partagée échoue en

ce sens qu’elle se manifeste par une myopie intellectuelle, qui ignore que la pensée
politique s’inscrit dans la longue durée (Fernand BRAUDEL), et n’est pas toujours
contextuelle ou datée mais fait sens dans toutes les étapes de l’histoire de l’humanité et
des sociétés politiques. On peut citer entre autres le droit, la démocratie, la violence etc….

La question du pouvoir ou de la politique ne connaît de société ni même des peuples.

En réalité, ce qui se joue et se déjoue, se noue et se dénoue, se construit, se déconstruit et
se reconstruit : c’est le discours sur le pouvoir dans toutes ses dimensions. Une telle

Cours d’Histoire de la Pensée Politique Vol1 2

remarque participe de la réhabilitation de l’Afrique dans le développement de la pensée
politique. Ceci veut dire que l’histoire de la pensée politique s’inscrit entre universalisme
et relativisme et donne à voir la production intellectuelle occidentale et non occidentale
notamment africaine (PLATON, ARISTOTE, Thomas D’AQUIN, MACHIAVEL, CONFICIUS,
IBN RUSHD, ABD-EL-KADER, KWAME NKRUMAH, Nelson MANDELA, Abdoulaye WADE,
Jean Marc ELA, Alioune DIOP, Paul BIYA, etc.) L’approche retenue est un cocktail
méthodologique mélangeant jugement de valeur et jugement de réalité.
Conséquemment, le cours n’épouse pas une approche nécessairement graduelle et
graduée.

Dans le cadre de cet enseignement, il s’agit d’une part d’une Histoire de la Pensée
Politique sur le fondement et l’exercice du pouvoir (Partie I) ; et d’autre part une Histoire
de la Pensée Politique sur la finalité du pouvoir (partie II).

Avant d’y parvenir, précisons-en les objectifs.

TROISIEME CONSIDERATION : A propos de l’objectif de l’enseignement

L’Histoire de la Pensée Politique est utile pour plusieurs raisons :

Connaitre les principaux auteurs et les objets de la pensée politique ;

Etudier les formes de pensée politique à partir desquelles les sociétés politiques
comprennent leur époque et pensent leur devenir (Chaque pensée politique est d’abord
étudiée en rapport d’avec son contexte, son époque et appréciée au regard de l’évolution
du temps) ;

Saisir les continuités et les discontinuités afférentes aux fondements, à l’exercice

et à la finalité du pouvoir ;

Et, comprendre que les pensées politiques s’inscrivent entre universalisme et

relativisme et aboutissent en réalité à l’universalisme de continuité dont parle Michael
WALZER.

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