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Le droit constitutionnel : l'organisation politique de toute

collectivité humaine constituée en Etat.


1° Institutionnalisation de la vie politique :

Dèf°: Mise en place de structures et de mécanismes, organisant et encadrant


juridiquement l'exercice du pouvoir politique et les luttes que sa conquête, son contrôle, sa
défense suscitent.

2° Le droit constitutionnel et la pratique :

L'écart entre la théorie et la réalilté est ici plus large qu'ailleurs et ce qui compte n'est
pas tant de savoir comment un peuple devrait être gouverné à en croire sa Constitution, mais
comment il l'est.
C'est un droit qui n'est pas assez sous contrôle. Le bulletin de vote et les juges constit ne
suffisent pas.C'est un «droit de la lettre». C'est donc un droit politique ou encore un droit de la
politique.

3° Les règles comme instruments de la lutte autour du pouvoir

Dèf°: C'est un droit instrumental qui met à la disposition des acteurs du jeu poilitque
un arsenal de règles et de procédures dans lequel chacun puise les instruments (ou les armes)
aptes à renforcer sa position, à «marquer des points», si possible à faire triompher ses idées et
sa politique.
Détournement possible des outils ex : le référendum plébiscite...La lettre du texte l'emporte
sur son esprit. Le détrournement de procédure n'est pas sanctionné en droit constit.

Les progrès de l'Etat de droit doivent faire du respect de l'esprit et des finaliltés du texte
constitutionnel une exigence morale dont le suffrage universel sera la sanction.

4° Trois grandes techniques de mise en oeuvre pour limiter le pouvoir :

– la dépersonnalisation par : l'institution (Burdeau : L'Etat, c'est le pouvoir


institutionnalisé) (1925 ; M.Hauriou : L'institution est une organisation sociale
créée par un pouvoir qui dure parce qu'elle contient une idée fondamentale
acceptée par la majorité des membres du groupe) ; La constitution (statut juridique
de l'Etat).
– L'équilibre des pouvoirs séparés (Locke ; Montesquieu) ; libertés
participation/autonomie ; Facultés de statuer / d'empêcher...
– Le contrôle juridictionnel du pouvoir ou constitutionnalisme. C'est un préalable à
l'Etat de droit = soumission de l'Etat au droit : deux écoles : droit naturel contre
positivisme juridique. Les juristes allemands ont dégagé au milieu du XIX la
notion d'Etat de droit (Reichtstaat). L'Etat de droit a pour but d'encadrer l'Etat par
le droit. Il se caractérise par l'existence d'une hiérarchie des normes (Pyramide de
Kelsen, Théorie pure du droit, 1934)

PARTIE I : Les principes fondamentaux du droit


constitutionnel :
Chapitre I : Etat et constitution :

Section 1 : La notion d'Etat (comme société poliltique organisée)

I / Eléments constitutifs :

Analyse classique (Max Weber) : Un pouvoir de contrainte qui permet d'assurer la


pérennité de l'organisation politique et juridique d'une population rassemblée sur un
territoire.

1° un pouvoir de contrainte :

L'Etat a le pouvoir de fixer des règles de comportement et d'en imposer le


respect. L'idée d'Etat est liée à celle de droit = Le pouvoir normatif et Le monopole de
la force de L'Etat. Un Etat qui laisse se développer des pouvoirs de contrainte privés,
qui lui échappent, abdique = anarchie = désagrégation ( ex : Liban en 1972, Zaïre et
Congo en 1997).

2° Une population : (Etat = Nation ?)

Théorie objective : la race, la langue, la religion, une culture, une mémoire et une
histoire communes. (Fichte)
Théorie volontariste : la libre décision d'individus choisissant de s'associer pour
un destin collectif.(Renan)
Renan parlait de de «vouloir-vivre collectif», c'est à dire une volonté de vivre ensemble,
enraciné dans une histoire et des souvenirs communs. Beaucoup d'auteurs font un
mélange des deux théories. Malraux parlait quant à lui de «la communauté des rêves».
En fait le peuple est un concept sociologique, la nation un concept politique, l'Etat un
concept juridique.

Dérives du nationalisme...

Aujourd'hui souvent l'Etat précède la Nation dans des zones où les peuples ont été
séparés par des évènement (Guerres mondiales, colonisation...). Ces peuples séparés
retrouveront-ils leur unité ? Il s'agît là d'un des facteurs de destabilisation les plus aigus
de la société internationale (Palestine, Afrique, Kurdes, Tamouls, Tibétains,
Tchétchènes...). En france et G-B : Etat et Nation nés en même temps = coïncidence
Etat/Nation (Hauriou).

Crise de l'Etat-Nation, d'où l'idée de structures super ou inter etatiques commme


l'Union européenne par exemple...
3° Un territoire (le principe de territorialité)
Un espace délimité par des frontières sur lequel l'Etat exerce sa souveraineté
territoriale, maritime et aérienne.
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L'Etat est aussi le cadre d'expression du pouvoir politique : capacité d'organiser la
société en fonction des fins qu'on lui suppose. Ce qui implique une idée de puissance et
ce qui présuppose un acte de volonté de gouvernement. Le pouvoir politique va le mieux
s'appliquer dans un système étatique. Enfin le epouvoir politique va être assorti de trois
prérogatives essentielles : la légitimité (de droit divin, historique, charismatique, ou
démocratique), la permanence (Etat = stare = demeurer), une situation de monopole (de
la contrainte). (Louis XIV : l'Etat c'est moi ; Proudon : l'Etat c'est nous).

II / Les caractères juridiques :

1° L'Etat est une organisation dotée de la personnalité morale

C'est une collectivité organisée. La personnalilté de l'Etat ne se confond pas avec la


personne de ses dirigeants. Le pouvoir est attaché à la fonction et non à la personne de
son titulaire. On obéit à la règle et non à la personne de celui qui l'a édictée. Le
patrimoine des gouvernants est distinct du patrimoine de l'Etat (idée romaine).

2° L'Etat est souverain

Caractéristique juridique essentielle de l'Etat.


Souveraineté : Jean BODIN XVI°s Les 6 livres de la République dépersonnalisation du
pouvoir.

Le pouvoir de l'Etat est non subordonné (aspect interne) = son pouvoir est originaire et
illimité. Auteurs allemands : la compétence de ses compétences...Il a le monopole de la
contrainte.
Souveraineté absolue contre Etat de droit = Etat soumis au droit mais comment ? Droit
naturel ? Patere legem quem fecisti (auto limitation) ?deux écoles : droit naturel contre
positivisme juridique.

Le pouvoir de l'Etat est indépendant (aspect externe) mais les traités peuvent venir
limiter sa souveraineté (onu, UE) : pacta sunt servanda.

Question de la souveraineté dans le monde d'aujourd'hui : elle n'est plus illimitée :

en interne : droits de l'homme, vie privée, décentralisation, mondialisation, golbalisation


de l'économie et des communications.

en externe : relations internationales, oi, accords, conventions, traités, ingérence


humanitaire (quant l'Etat en cause n'est pas trop puissant...)

Question de L'UE :
– position du conseil constit : 30/12/76 : limitations de souveraineté acceptables
– 22/05/85 : conditions essentielles d'exercice de la souveraineté = noyau dur =
respect des institutions de la République ; continuité de la vie de la nation ;
garantie des droits et libertés des citoyens.
– 9/04/92 : (maastricht) critères plus précis pour apprécier l 'atteinte : domaine
du transfert de compétence ; ampleur du transfert ; modalités d'exercice de la
compétence transférée. Si atteinte selon ces critères, il faut réviser la
constitution : fait le 25 juin 1992.
– 31/12/97 (amsterdam) confirme 92 : révision le 25 janvier 1999.

On ne peut plus aujourd'hui en droit constit envisager uniquement un cadre national...


Section 2 : L'origine de l'Etat :

Toute société soumise à un pouvoir n'est pas un Etat.


D'après HEGEL, la fonction de l'Etat est précisément de réaliser la conciliation du
particulier et de l'universel et de surmonter l'opposition entre l'individu et la collectivité.

I / L'Etat phénomène volontaire et les théories du Contrat social :

Phénomène volontaire = les Hommes créent consciemment l'Etat : idée issue du Contrat
social développé au XVII et XVIII (Hobbes, Pufendorf, Locke, Rousseau).

Analyse de Rousseau (du contrat social 1762) :


– Au départ les Hommes sont dans l'état de nature, aucun lien social n'existe
entre eux : ils sont libres et égaux sans la société organisée. L'homme est bon
de nature mais il se fait pervertir par les séparations...
– Contrat social = convention qui par la volonté unanime des individus libres et
égaux forme la société légitime et juste. Chacun s'aliène et met tout en
commun sous la suprême direction de la volonté générale. La liberté une fois
laissée dans le pacte réémerge aussitôt puisque tout le monde y a intérêt
(volonté générale) = liberté civile.

II / L'Etat phénomène naturel :


(Aristote)
= l'Etat s'impose :
– dans toute organisation humaine et il y évolue comme le montre l'Histoire.
– Il n'y a pas de vide : en cas de disparition suite à un évènemênt il réapparait
rapidement

III / L'Etat laïque :

En 1850, lal loi Falloux a limité la subvention publique à 10% des dépenses annuelles des
établissements privés d'enseignement.
Loi 1905 séparation...
En 1959, la loi Debré a offert aux établissements privés la possibilité de passer un
contrat avec l'Etat.
Le Conseil d'Etat, avis du 27 Novembre 1989 : reconnaît aux élèves un droit d'exprimer
et de manifester leurs croyances religieuses à l'intèrieur des établissements scolaires.
IV / Adversaires et partisans de l'Etat

– adversaires : libéraux ; anarchistes ; marxistes


– partisans : sociaux-démocrates ; nationalistes

Section 3 : La Constitution :

Tous les Etats du monde ont une Constitution.

1° La Constitution a une signification symbolique

Symbole de la fondation de l'Etat, du régime, de l'organisation. En France, depuis 1791 :


11 constitutions.

2° La Constitution a une portée philosophique : l'Etat de droit :

Un Etat qui accepte d'être limité par le droit et de le respecter par opposition à l'Etat de
fait ou de police. Cf Article 16 DDHC. Mais cela ne suffit pas, il faut une démocratie et
examiner le contenu du droit, ses objectifs, ses moyens etc...

3° La Constitution met en place un système juridique :

Ensemble de règles juridiques organisant la vie politique et sociale ainsi que le pouvoir
et s'imposant à lui.

Dèf° : La Constitution est l'acte solennel soumettant le pouvoir étatique à des règles
limitant sa liberté pour le choix des gouvernants, l'organisation et le fonctionnement des
institutions, ainsi que dans ses relations avec les citoyens.

I / La notion de Constitution

1° Les origines

– Des coutumes aux Constitutions écrites :

Grande-Bretagne : pas d'organisation du pouvoir dans son intégralité ; que des règles
particulières.
Premières C° inscrites : Cités grecques entre le VII et le VI av JC puis Rome.
C° nationales modernes : USA : 1787 ; Pologne et France : 1791 ; Puis révolutions de
1830 et 1848 ont accéléré le mouvement, puis 1958 ( décolo°) et 1989...
USA et France ont innové fin XVIII en ce sens que leur C° ont vocation à régler
entièrement le statut des institutions. Elles sont volontaristes, abstraites et générales.

2° Typologie

– La constitution écrite, les lois organiques et les règlements des Assemblées

écrit : sécurité ; Napoléon : «une constitution doit être courte et obscure».


Lois organiques : complètent le texte principal ; 58 : domaine et procédures prévus
Règlement des assemlées : elles l'élaborent mais le soumettent au conseil constit. C'est
une résolution.

– Constitution coutumière et coutume constitutionnelle :

C° coutumière : s'adapte aux réalités au fure et à mesure ; mais manque de sécurité et


de démocratie...

Coutume constit : praeter legem (complète et comble les vides du texte principale) mais
risques de violations de la constitution par habitude (contra legem)...n'existe pas en
droit français. Critères coutume : répétition ; constance ; clarté ; consensus.

La pratique :

Royer-Collard écrivait en 1820 : «les Constitutions ne sont pas des tentes dressées pour
le sommeil; les gouvernements sont placés sous la loi universelle de la création et sont
condamnés au travail».

– Principe :

Valeur politique uniquement.


Exemples : élections le dimanche, conseil des ministres le mercredi matin...

– Les conventions de la Constitution


– Constitution théorique et Constitution réelle

Il y a dans tous les pays, sous tous les régimes, un décalage, fruit d'usages et de
pratiques, entre la Constitution officielle et la mise en oeuvre quotidienne, concrète de
cette même Constitution.

Anatole FRANCE : «Nous ne dépendons point des Constitutions, ni des chartes, mais de
l'instinct et des moeurs.»
Ch de GAULLE : «Une Constitution, c'est un esprit, des institutions et une pratique».
(conférence de presse 1964)

Constitution politique/sociale : le doyen Hauriou : sous-jacente à la Constitution


politique il existe toujours une Constitution sociale : moyen au service d'un projet
d'organisation sociale.

Constitution juridique / politique


Constitution matérielle / formelle
Constitution suprême / dépassée (DIP...)

3° Contenu de la Constitution :

Un objet commun : Aménager l'organisation et le fonctionnement du pouvoir ainsi que


les relations des gouvernants et des gouvernés.

– déclarations des droits ou préambule ou les deux (DDHC 1789...). Question de


la valeur juridique de ces déclarations des droits. Il faut regarder leur place
dans le texte constit, la nature propre et la forme de leur énoncé, enfin,
l'existence d'organismes juridictionnels habilités à imposer leur respect.
– Les principes d'organisation économique, sociale : en général des objectifs
juridiquement peu contraignants
– Règles d 'organisation et procédures de fonctionnement des institutions :
noyau dur contraignant.
– Dispositions diverses (drapeau, hymne...)

II / Elaboration, révision et abrogation

1° Rédaction de la Constitution :

pouvoir constituant originaire / pouvoir constituant dérivé (prévu par le texte précédent
par ex).

– L'élaboration non démocratique : la charte octroyée = monarchie limitée


(Louis XVIII 1814 par ex)
– L'élaboration mixte : la charte négociée : pacte entre le monarque et les
représentants de la Nation. (ex en france : la charte de 1830 et un peu la C° de
58).
– L'élaboration démocratique : l'assemblée constituante (exclusive ou non) ;
L'approbation populaire ; La consultation populaire.

2° Révision :

Il n'est pas de Constitution qui puisse être définitive.

– Constitution souple (simple loi suffit) ou rigide (procédure spéciale ; méfiance


envers le législateur)
– L'initiative : gouvernementale ; parlementaire ; populaire
– La procédure : concilier sécurité et efficacité, désigner l'organe compétent,
définir les formes de la procédure, poser des limites
3° Abrogation :
4° sanction des violations de la constitution :

- sanction politique : soit laissée à l'initiative du citoyen (droit de résistance dont


le fondement n'est pas juridique mais est venu justifier la révolution à posteriori), soit la
sanction est organisée (impeachment, Haute cour de justice...). Mais manque d'efficacité
de tous ces systèmes. Dès lors, cette inadéquation de la sanction politique fait tout
l'intérêt de la sanction juridique.
- La sanction juridique : le contôle de constitutionnalité : peut être a priori ou a
posteriori ; peut être par voie d'exception (USA), par voie d'action (FR) ou on combine
les deux (bcp de pays d'Europe). Il faut définir l'étendue du droit de la saisine et la
signification du contrôle. En france, le conseil constit a vraiment pris son rôle à partir de
la décision du 16 Juillet 1971 (liberté d'association), entérinée par un élargissement de la
saisine par la loi constitutionnelle du 29 Octobre 1974. Attention au caractère politique
du contrôle de constitutionnalité. (composition, «le gvt des juges»).En France : le bloc de
constitutionnalité (Louis Favoreu)
5° La constitution dans l'ordre international et communautaire :

DI et droit français : monisme et dualisme (normes intnales pas directement intégrées


dans l'ordre juridique interne)il faut une loi de réception. Depuis 1946 : monisme en
France.
Constitution de 58 : A55 ; A54
Traités et lois :
Le conseil constit s'est déclaré incompétent pour juger de la conformité d'une loi à un
traité (CC 15/01/1975 IVG). Le contrôle de conventionnalité appartient donc aux juges
ordinaires (CC 21/10/1988).
Un traité abroge une loi antèrieure contraire (lex posterior derogat anteriori). Pour une
loi postrèrieure les juges ont finalement admis la supériorité de la loi : cass

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