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Economies, sociétés,
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Goubert Pierre. Une richesse historique en cours d'exploitation. Les registres paroissiaux. In: Annales. Economies, sociétés,
civilisations. 9ᵉ année, N. 1, 1954. pp. 83-93;
doi : https://doi.org/10.3406/ahess.1954.2245
https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1954_num_9_1_2245
Nul n'est prophète en son pays : il y a beau temps que des hommes de
toutes sortes se sont intéressés à ces documents si humbles et si communs, les
registres de baptêmes, mariages et sépultures, ancêtres et modèles de nos
modernes registres d'état-civil. Des hommes qui n'étaient pas seulement
des généalogistes à gages, ou de simples curieux à la recherche de leurs
ancêtres, — mais des hommes d'État, des « philosophes », de vrais historiens.
Sans remonter à Graunt, à Petty, à Sussmilch, nul n'ignore qu'on a publié
les actes paroissiaux de Paris depuis 1670, et chacun sait qu'après Vauban le
libraire Saugrain, Expilly, Messance et Moheau ont travaillé, ou fait
travailler, sur les registres paroissiaux. Travaux fameux, maintes fois loués,
cités, pillés, — mais jamais étudiés dans leurs sources mêmes, avec un souci
critique de vérification. Voici un siècle, Feillet appuyait par des relevés de
registres paroissiaux son célèbre ouvrage sur la misère au temps de la Fronde1.
A la même époque, un médecin dijonnais, trop oublié, publiait un travail
admirable sur la mortalité à Dijon depuis le xvne siècle2. En de nombreux
endroits, des érudits « locaux » ont effectué le relevé des baptêmes, mariages
et sépultures de leur paroisse natale8. Leurs publications n'ont jamais été
très remarquées, ce qu'on peut regretter.
Depuis quelques années, un intérêt nouveau semble s'être attaché aux
1. Alphonse Feillet, La Misère au temps de la Fronde et saint Vincent de Paul, lre édition,
Paris, 1868, in-8°. Extraits de registres d'état-civil, p. 369-373 et 558-561 de la 5e édition, Paris,
1886.
2. Dr. Louis Noirot, Études statistiques sur la mortalité et la durée de la vie dans la ville et
l'arrondissement de Dijon depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours, Paris et Dijon, 1850, in-8o,
88 p.
3. Citons, parmi les plus récents : Abbé J. Canard, Les Mouvements de la population à Saint-
Romain d'Urfé de 1612 à 1946, dans Bulletin de la Diana, t. XXIX, n° 4, p. 118-155 ; chanoine
L. Clément, Routot, des origines à la Révolution, Fécamp, 1950, in-8°, vm-306 p. (excellent) ;
René Samson, Un village de l'Oise au XVIIe siècle, Cannes, 1952, 48 p., dans Bibliothèque du
Travail, n° 187-188 (malheureusement trop condensé).
84 ANNALES
registres
1. Tremblevif,
déposés aux
aujourd'hui
Arch. dép.Saint-Viâtre (Loir-et-Cher, arr. Romorantin, canton Salbris) ;
2. Bourré (Loir-et-Cher, arr. Blois, canton Montrichard) ; registres déposés aux Arch. dép. ;
Bourré dépendait alors de Tours.
3. Études effectuées dans le canton de Taulé (Finistère, arr. Morlaix).
4. Arrêt du Conseil du 12 juillet 1746. Il s'agissait de faciliter le contrôle des décès
entraînant droits de mutation.
5. Introduction, p. ni, de Charles Oursel, Ville de Dijon, Inv. somm. des Arch. comm., t. V,
Dijon, 1910, in-4».
6. Se trouve parfois aux Arch. dép., dans une mairie voisine, voire dans un presbytère.
7. Il nous est arrivé de trouver des copies qui, par rapport à l'original, ne contenaient qu'un
acte sur deux 1 Cf. Estienne, ouvr. cité, p. vu à ix.
8. Répertoires alphabétiques qu'on trouve parfois dans les localités importantes (Château-
dun, Provins, Montereau) ; ces répertoires sont rarement complets.
86 ANNALES
Pendant tout le xvie siècle et la plus grande partie du xvne siècle, les
registres pèchent généralement par défaut : le curé n'inscrit que les décès des
notables de la paroisse, ceux qui ont fondé un obit ou donné un lopin à la
fabrique ; certains vont jusqu'à inscrire les décès notables du voisinage1.
Très souvent, les morts d'adultes sont correctement notées ; mais d'enfants,
point. Ils apparaissent ici en 1620, là en 1660, ailleurs en plein xviii6 siècle ;
et comme tout se rencontre dans l'ancienne France, telle « trêve » bretonne
inscrit, par contre, les seuls décès d'enfants. Ceux-ci font-ils enfin leur entrée
parmi les actes mortuaires? Alors, ils sont trop ! Aux enfants du pays, on
joint les nourrissons de la ville voisine : à Auneuil, au xvnie siècle, il. mourait
plus de nourrissons de Paris que d'enfants du pays3. Du moins leur qualité
de nourrisson paraît-elle toujours indiquée. C'est pourquoi on ne peut plus
tolérer les trop nombreuses erreurs causées par les nourrissons étrangers
dans tant de travaux de démographie historique, anciens et nouveaux, et
non des moindres. Que l'on fasse tant de cas des chiffres donnés par Messance,
et qui sont faux, routine sans doute ; mais que l'on renouvelle au xxe siècle
la plus grave cause d'erreur commise par le secrétaire de La Michodière, voilà
qui passe toute mesure8. *
Faut-il encore attirer l'attention sur d'autres pièges, si facilement
décelables ? Sur les « ondoyés-décédés », qui sont nos morts-nés, qu'il faut compter
deux fois, ou pas du tout, mais non pas seulement au chapitre des décès,
comme on le fait presque toujours? Sur les bans et fiançailles, qui ne sont
pas des mariages, pas plus que les transcriptions ? Sur les étrangers, qui ne
sont pas des gens de la paroisse ? On rougirait d'insister sur ces évidences,- si
l'expérience n'apprenait à quel point l'erreur la plus grossière peut être
courante. A la fin du xviii6 siècle, les curés fournissaient aux subdélégués, sur
des états imprimés, leur relevé annuel de baptêmes, mariages et sépultures :
on les retrouve souvent en fin de registre4. Qu'on refasse les additions
des curés : huit fois sur dix, elles sont fausses5. Que penser alors des
« statistiques » du xvnie siècle, qui reposent sur les chiffres fournis par les
curés ?
C'est dire à quel point il faut se méfier de ces anciens documents chiffrés
de population que Georges Bouchard réunissait récemment sous ce titre
spirituellement exact : « La douce enfance de la statistique »e. Écartons
résolument les « dénombremens d'habitans » de nos soucis et de notre ensei-
•\
Que peuvent donc nous donner, en fin de compte, tous ces registres
paroissiaux lentement mis en fiches ?
Très peu de ces données de démographie pure que Louis Henry aimerait
à retrouver, mais tout de même quelques-unes, pour le xvine siècle. Pour
mesurer la fécondité, la nuptialité, l'âge au mariage, la proportion des
remariages, la mortalité par âge et par état matrimonial, les registres paroissiaux,
doivent fournir continûment un luxe de détails qui apparaît rarement avant
1736, et pas souvent après cette date. Certes, nous ne négligeons pas ces
précieux renseignements ; mais ils ne pourront fournir que des résultats
épisodiques et tardifs. Quant à la « reconstitution des familles et de leur
1. Quelques exceptions : les inventaires de Merlet pour l'Eure-et-Loir (E, supp., 3 tomesb
1871, 1877, 1882) ; ceux de la Loire (t. 1, 1899, t. II, 1951, ce dernier, œuvre de l'abbé Canard,,
particulièrement précieux).
LES REGISTRES PAROISSIAUX .89-
nombre1. Pard'actes
exemple
analysés
Saint-Viâtre,
: 1079 ; bien
déjà entendu,
cité : âge étrangers
moyen deetlanourrissons
mort de 1771
ontà été
1790
écartés.
: 20, 59 ans ;
2. Beaumont-du-Gâtinais (Seine-et-Marne, arr. Melun, canton Château-Landon) ; âge
moyen au décès, période 1771-1791 : 23,02 ans ; nombre d'actes analysés : 779.
3. Chiffre que nous avions naguère fourni pour la natalité d'une seule paroisse, à une époque
assez sombre (1718).
4. Rappelons seulement Maurice Halbwachs, Réflexions sur un équilibre démographique,
dans Annales Œ. S. C), 1946, p. 289-305 ; voir p. 292 la citation de Malthus (« C'est des morts
que dépendent principalement les naissances et les mariages »), et, p. 295, l'entretien avec
Bergson.
5. Entre vingt exemples, cette note du curé sur le registre de Saint- Dyé-sur-Loire, en 1631 :
« Lannee précédante et lannee présente... ont este sy misérables et sy calami teuses que Ion ny
peut rien adiouster. Car il y a eu une sy grande cherté et disette que le septier de bled mesure de
Beaugency y a vallu ... jusques à trente livres. Ensuitte il y a eu une telle peste quy a régné plus
dun an de sorte quil est deceddé tant a cause de la disette et cherté que de la peste presque la
moittié du peuple... » — La moitié du peuple, certes non. Mais le témoignage du curé de Saint-
Dyé sur les origines de la mortalité est à retenir.
6. Sur Metz, terriblement atteinte en 1635-1636, cf. Jean Rigault, La Population de Metz
au XVIIe siècle ; quelques problèmes de démographie, dans Annales de l'Est, 1951, n° 4, p. 308-
315, — et ses Renvois à Zeller, La Réunion de Metz à la France, Paris, 1926. — Sur la
Bourgogne à la même date, vision assez noire dans G. Roupnel, Les Populations de la ville et de la
campagne dijonnaise au XVIIe siècle, Paris, 1922, in*8°, p. 38-39.
7. En attendant, la publication de nos recherches, on peut se référer aux chiffres de naissances
donnés par Rigault pour Metz, par Clément pour Routot (article et ouvrage cités) ; on verra
qu'ils n'infirment pas ce que nous disions du Beauvaisis à l'époque Louis XIII.
LES REGISTRES PAROISSIAUX 91
L'on nous a reproché aussi le rôle que nous avions attribué au prix des
grains dans le déclenchement des grandes « mortalités ». Du moins ne
pouvons-nous accepter qu'on rende la guerre dite de la «.Ligue d'Augsbourg »
responsable de la mortalité de 1694, surtout dans la région lyonnaise1. La
seule cause, véritable et immédiate, de toutes les mortalités, ce seraient les
maladies ; — allons plus loin : des arrêts du cœur, en série.... Mais quelles
sont enfin les causes des contagions? Pourquoi se produisent-elles presque
toujours quand les « bleds » atteignent leurs plus hauts cours? Faut-il redire,
après vingt autres, ce que disent mille documents, publiés depuis plus d'un
siècle ? — Que les innombrables pauvres ne pouvaient, en temps de cherté,
acheter ni pain, ni blé ; — qu'ils consommaient d'immondes nourritures
abondamment'
décrites : charognes, sang et «issues» des bêtes abattues,
trognons de choux bouillis, pains de racine de fougère, son bouilli dans le jus
des morues salées2 ; que leur faiblesse et leur alimentation les rendaient
malades ; que la contagion, favorisée par l'absence d'hygiène, étaient
exagérée par les déplacements accomplis pour mendier? — Le seul fait qui reste
à expliquer, c'est l'atténuation des «disettes» après 1750, du' moins en
certaines régions ; les famines antérieures nous paraissent parfaitement
claires à interpréter.
Plus rarement abordée, beaucoup plus délicate à élucider, l'éternelle
question du « contrôle » des naissances. On sait que les démographes
professionnels avancent habituellement, pour la France, l'expression de « fécondité
naturelle », tout au moins jusqu'au troisième quart du xviii® siècle. C'est
bien ce qui ressort du texte de L. Henry : il s'attache à expliquer les chutes
brutales de natalité au moment des grandes crises « cycliques » du xvne siècle
sans faire intervenir la notion de contrôle des naissances. Avouons que, sans
aborder nettement la question, nous avons paru adopter les conceptions
classiques : en citant notamment quelques mots de Moheau qui semblaient
dénoncer l'extension des procédés de restriction3.
Il est trop certain que nos ancêtres ne nous ont point, en ce domaine,
laissé leurs confidences. On n'ignore pas que des procédés de contrôle
relativement simples furent connus de toute antiquité : la Bible ne les signale-t-
elle pas4? On sait que la décadence grecque fut contemporaine d'une déna-
1. C'est ce qui paraîtrait résulter des hésitations de Châtelain sur l'interprétation des
« années noires » (1689-1695) de son village bugiste.
2. Enumeration qu'on pourrait indéfiniment prolonger. Celle-ci repose, en dehors de notre
expérience en Beauvaisis, sur : Canard, art. cité, p. 131 (pain de fougère, de coques de noix,
herbe) ; — Fernand Bournon, La Misère dans le Blésois en 1662, Blois, 1882, in-8°, 13 p., pour
charognes et trognons de choux ; — Paul-M. Bon dois, La Disette de 1662, dans Reoued Hist. Êc.et
Sociale, 1924, fasc. I. p. 53-118 (spécialement p. 70, son, eau de morue, trognons de choux...).
L'exploitation méthodique des recueils bien connus de Dbpping, Clément et Boislislb,
livrerait bien d'autres exemples, qu'il ne laut pas tous prendre à la lettre. Cependant l'« herbe »
et les « racines », au sens moderne de ces deux . mots, employés comme nourriture, ne sont pas
des légendes. Boiscuilbert, entre autres, l'atteste (Traité des grains, p. 346, de Daire,
Économistes et Financiers du XVIIIe siècle, 2e édition, Paris, 1851, gr. in-8°).
3. « Les femmes riches ... ne sont pas les seules qui regardent la propagation de l 'espèce comme
Une duperie du vieux temps : déjà ces funestes secrets, inconnus à tout animal autre que l'homme,
ces secrets ont pénétré dans les campagnes ; on trompe la nature jusques dans les villages »
(Moheau, Recherches et Considérations sur la population de la France, 1778, p. 258 de l'édition
Paris, Gonnard, 1912, in-8°).
651 4.p. Genèse,
(p. 388).
XXXVIII, 9. Référence due à Landry, Traité de démographie, Paris, 1945, in-8°,
92 ANNALES
talité volontaire, qui paraît bien établie. Mais on enseigne que le christianisme
mit fin à de tels errements, qu'il fut, et reste, fortement nataliste. Il semble
pourtant que les prostituées, avec certaines grandes dames, se fussent peu
souciées, sur ce point précis, des commandements de l'Église1. Et lorsque
Moheau s'indigne, avec une assez neuve liberté de langage, ne semble-t-il pas
surtout regretter l'extension à de larges couches sociales de pratiques qui
auraient dû rester l'apanage des classes aisées des grandes villes ?
D'ailleurs, est-on sûr que ce malthusianisme primitif se soit limité toujours
aux grandes dames et aux professionnelles des vastes cités ? L'examen détaillé
de la natalité lors des crises démographiques aiguës mérite peut-être attention.
Voici, dominant le Cher, perché sur son coteau, Bourré, village de
vignerons, peut-être 500 âmes/ Au lendemain de la «disette et peste » de 1631,
les naissances tombent de plus de moitié (octobre 1631-septembre 1632).
Après la famine de 1661-1662, elles n'atteignent pas, en deux années, le tiers
du total habituel (octobre 1661 -septembre 1663). Après l'année 1693-1694,
elles sont aux deux cinquièmes de la normale (septembre 1694-octobre 1695).
Accuserons-nous, avec Louis Henry, les avortements « spontanés », la
mortalité des femmes enceintes, la disparition de femmes mariées qui « auraient
eu» des enfants cette année-là2? A ces hypothèses, joignons cette
supposition : l'épuisement physique d'une population sous-alimentée et malade
diminuant la fécondité.... Il se trouve que, dans les trois cas précédents,
nous connaissons le nombre des morts, enfants compris : il varie de 60 à 96,
et n'atteint jamais le cinquième de la population. Parmi les victimes, le»
femmes mariées ne paraissent pas figurer en nombre exceptionnel, les enfants,
petits et grands, étant surtout frappés. Comment 12 à 20 p. 100 de décès
suffiraient-ils à provoquer un abaissement de natalité compris entre 55 et
70 p. 100 ? Sinon par une restriction volontaire, primitive dans ses procédés,
et bien compréhensible en période de misère aiguë? L'examen des registres
de Gien-le-Vieil et de Saint-Romain-d'Urfé a conduit Jean Meuvret et l'abbé
Canard aux mêmes constatations3, Joseph Ruwet, qui a étudié l'ancienne
démographie du pays de Liège4, a bien voulu nous faire part de ses
conclusions, qui sont identiques. Versons encore au dossier le témoignage de
quelques paroisses, fort variées, que résume le tableau ci-contre.
Il est même permis, en étudiant certaines paroisses, de se demander si ce
primitif birth control n'a pas joué aussi en dehors des périodes de crise.
Pendant le triste et long déclin du règne de Louis XIV, il semble bien, du
moins en certaines contrées, que les mariages se raréfièrent, et même qu'au
sein des mariages les naissances furent moins nombreuses. Dans la
bourgeoisie aisée, la restriction des naissances paraît même installée vers 1720.
1. Moheau, oup. cité, même édition, p. 257 : « Les personnes livrées à la prostitution ne
font point d'enfants. ... Les filles ou veuves ... ayant renoncé à la chasteté n'ont pas toujours
renoncé à la pudeur, elles craignent la fécondité comme une preuve de leur déshonneur, et sur
deux mille filles ou veuves qui se permettent des liaisons illicites, il n'y en a pas une qui donne
deuxenfans ».' <■
2. Louis Henry, art. cité de Population, p. 287.
3. Jean Meuvret, I es Crises de subsistances et la Démographie de la France d'Ancien Régime,
dans Population, 1947, n° 4, p 643-650, et J. Canard, art. cité, p. 6 du tiré à part.
4. Son travail sera publié en France.
LES REGISTRES PAROISSIAUX 93
II faudra revenir sur ces deux dernières questions, qui ne sont pas mûres.
Il apparaît aussi que de fortes variantes régionales seront à souligner. Bourg-
Achard, en Normandie1, souffrit en 1693-1694 : plus de 100 morts dans un
village de 7 à 800 habitants. Mais l'on n'y voit pas, comme ailleurs, fléchir
nettement le chiffre des naissances : une baisse de 20 p. 100 dans les douze
mois d'après-crise ne permet pas de faire entrer en jeu la restriction des
naissances. La ville de Nemours, sur des chiffres bien plus élevés, et à. la
même date, confirme trait pour trait le village normand.
Toute recherche démographique tentée sur des périodes antérieures au
xviii6 siècle risque-t-elle vraiment d'apparaître comme une «fantaisie»*?
La fantaisie ne nous paraît pas dominer décidément de telles enquêtes ; —
mais plutôt les hésitations, les scrupules, les doutes, le désir d'en savoir plus
encore. Sentiments qui ne suffisent pas à décourager le chercheur qui, dans
sa marche parfois rebutante, a besoin d'aide, et plus encore de judicieuses
critiques. Il espère pouvoir publier bientôt ses premiers dossiers, ceux du
Bassin parisien.
. Pierre Goubert
Paris, C.N. R.S.