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de Rome
Résumé
Élu pape en 1878 dans un contexte de laïcisation combattive, Léon XIII ne se contente pas de poursuivre une politique de
défense religieuse mais entreprend de mobiliser les catholiques en vue de la construction d'une nouvelle chrétienté. Si les
efforts déployés pendant les vingt-cinq années de son pontificat pour imposer à l'Eglise une pensée homogène (le thomisme),
prendre en compte les changements politiques (Ralliement à la République en France) et élaborer une doctrine sociale (Rerum
novarum) sont bien connus, la dimension missionnaire n'a pas fait l'objet de travaux synthétiques. Pourtant la mission extérieure
constitue un objectif prioritaire et la congrégation De Propaganda fide (ou Propagande) occupe une place centrale dans le
gouvernement de l'Eglise, au point que son préfet est qualifié de «papa rosso» (pape rouge). Sous l'autorité d'un Souverain
pontife décidé à remplir pleinement son rôle de Vicaire du Christ, la congrégation romaine met à profit l'expansion de l'Europe
pour achever la centralisation de l'action missionnaire, déterminer les objectifs communs, uniformiser les méthodes et tolérer
parfois des ajustements en fonction des circonstances de temps et de lieux. Elle tente ainsi de répondre au défi de
l'enracinement dans des cultures non-occidentales par l'exportation d'un modèle de société chrétienne qui révèle sur le terrain
l'efficacité et les ambiguïtés de l'Idéal catholique intransigeant. Elle contribue enfin à servir les ambitions d'un pape qui rêvait de
devenir, grâce à son autorité morale et spirituelle, un médiateur universel.
, . Stratégie missionnaire du Saint-Siège sous Léon XIII (1878-1903) Centralisation romaine et défis culturels. Rome : École
Française de Rome, 1994. pp. 5-621. (Publications de l'École française de Rome, 186);
https://www.persee.fr/doc/efr_0000-0000_1994_ths_186_1
CLAUDE PRUDHOMME
STRATÉGIE MISSIONNAIRE
DU SAINT-SIÈGE
Diffusion en France:
DIFFUSION DE BOCCARD
11 RUE DE MÉDICIS
75006 PARIS
Europe 29 64 ? ? 3.941.000
Afrique
VIII. Afr. septentr. 1 6 ? 550 500.000
IX. Iles afric. de l'Atlantique 1 ? 3.000
X. Afrique occidentale 10 ? 102 22.000
XI. Afrique mérid. 5 ? 65 16.500
XII. Iles Océan indien occid. 2 5 28 140 296.000
XIII. Afrique orientale 3 ? 60
XTV. Afr. cent, dt Sahara, Zamb. 5 ? 50 22.500
XV. Egypte 2 6 ? 250 82.000
TOTAL 5 40 950.000
Asie
XVI. Arabie 1 3 500
XVII. Asie Min. Arm. Chypre 17 18 350 170.000
XVIII. Syrie et Palestine 25 27 200 368.000
XIX. Mésopotamie 21 21 200 33.000
XX. Perse 4 4 50 17.000
INDE (Padroado) 7 -
XXI. Inde sept, et Thibet 1 4 70 25.000
XXII. Inde centr. et mérid. 6 17 1000 1.369.500
XXIII. Ceylan 3 84 205.000
XXIV. Birm., Siam, Malaisie 2 5 104 50.000
XXV. Cochinchine et Cambodge 1 4 200 235.000
XXVI. Tonkin occid. et mérid. 1 2 207 228.000
Tonkin or. centr. mérid. 1 3 110 170.000
XXVII. Chine 6 33 640 500.000
XXVIII. Mongolie 3 35 14.000
XXIX. Corée 1 10 20.000
XXX. Japon 2
TOTAL 80(87) 148 3323 ? 3.477.000
Oceanie
XXXI. Oc. orient. (Indes holl.) 3 40 36.000
XXXII. Australie 16 2 350 522.000
XXXIII. Nelle Zelande 3 70 69.000
XXXIV. Oceanie centrale 4 82 46.000
XXXV. Oceanie occidentale 3 50 34.000
TOTAL 29 592 20000 707.000
5 A.M.A.E. N.S. Saint-Siège, vol. 18, f. 36-58. Rapport établi par M. de Na-
venne et envoyé par l'ambassadeur Nisard, Rome, le 7 janvier 1901. Le conseiller
d'ambassade se réfère à M. Kannengieser. France et Allemagne. Les missions
catholiques. Cet ouvrage cite 38 congrégations masculines comptant 7400 religieux
français, prêtres et frères, dans les missions. Il dénombre par ailleurs 8500
religieuses.
INTRODUCTION 7
Tableau n° 1
PRINCIPALES SOCIÉTÉS MISSIONNAIRES D'ORIGINE
OU À FORTE PARTICIPATION FRANÇAISE VERS 1900
(d'après J.B. Piolet s.j. - Rapport sur les missions catholiques françaises.
Exposition universelle de 1900).
Frères Français
Frères des Ecoles chrétiennes 1681 1817 (Bourbon) 1285
Frères Maristes 1817 1836 576
Fr. l'Instr. Chrét. (Ploërmel) 1819 1836 268
Total toutes congrégations environ 4 100
Religieuses
Filles de St Vincent de Paul 1633 Levant gde majorité
sur 265
St Joseph de Cluny 1807 1817 (Bourbon) gde majorité
sur 1400
St Paul de Chartres 1696 XVIIIe s. 350 fçses
N.D. du Bon Pasteur d'Angers 1835 54 fçses
Petites sœurs des Pauvres 1840 657 fçses
Sœurs Blanches 1869 141 fçses
N.D. des Apôtres 1876 134 fçses
Franciscaines Miss, de Marie 1877 env. 150 fçses
Total plus de 10 000
INTRODUCTION 9
Tableau n° 2
SOCIÉTÉ MISSIONNAIRES FONDÉES HORS DE FRANCE (XIXe S.)
REPRESENTANTS
POPULATION
1869) pour que soit abordée de front la mission chez les «païens»
grâce à un exposé du secrétaire Cretoni17. Mais elle pose d'emblée
une question préalable fondamentale pour le gouvernement de
l'Eglise : le Concile est-il compétent pour traiter des missions ou est-
ce une matière appartenant toute entière au Souverain Pontife?
Selon le porte-parole de la Propagande, le pouvoir pontifical
d'envoyer des missionaires est ordinaire, «corne un attributo del
primato», contrairement à celui des évêques qui s'arrête aux limites de
leur diocèse. Le concile doit se prononcer en demeurant dans
certaines limites (juxta modum), pour respecter l'autorité supérieure de
la papauté et la subordination de l'épiscopat au Vicaire du Christ
dans l'apostolat missionnaire. Il faudra donc mentionner que les
missionnaires sont sous la dépendance immédiate du pape. Un
second argument s'appuie sur l'Histoire, non sans procéder à une
relecture très subjective, affirmant que les papes n'ont pas cessé de
déployer leur zèle pour remplir leur mandat et envoyer des
missionnaires répandre la religion et la civilisation18. En somme, et cette
attitude ne surprend pas au concile du Vatican, le vote des évêques
devrait avoir pour fonction essentielle de consolider l'autorité
pontificale et de confirmer le monopole romain sur les missions.
Les sessions ultérieures s'inscrivent dans la même logique.
L'accord s'établit finalement autour d'un texte général où la nécessité de
l'autorité de la Propagande revient à plusieurs reprises. Les
préoccupations réformatrices s'en tiennent à l'amélioration du
recrutement : sélection plus rigoureuse des candidats, formation
linguistique et théologique dont la commission constate les trop fréquentes
faiblesses, valeur morale et spirituelle. En définitive, le contenu des
débats met en évidence quelques idées-force et une tendance
spontanée à envisager les missions extérieures en termes de
fonctionnement institutionnel, d'autorité pontificale, de contrôle par la
Propagande. Le préfet Barnabò suggère même de convoquer en congresso
une fois par mois les supérieurs généraux des congrégations
auxquelles sont confiés des missions, alors que beaucoup ne résident
pas à Rome19.
Pour la même raison, le centre accepte mal que l'impulsion
vienne de l'extérieur. Mgr Simeoni constate que les missions sont en
grande partie «aux mains des français» qui fournissent les 9/10 des
sujets. Il regrette que les autres nations ne soient pas aussi
entreprenantes. Or l'explication qu'il apporte et la solution qu'il propose sont
caractéristiques de la vision romaine de la mobilisation missionnai-
A Archives
ACPF (ou ASCPF) Archives de la Congrégation De Propaganda Fide
Acta Acta Sacrae Congregationis De Propaganda Fide
ALOPF Archives lyonnaises de l'Œuvre de la Propagation de la Foi.
AMAE Archives du Ministère des Affaires Etrangères à Paris.
AMEP Archives du Séminaire des Missions Etrangères de Paris
Annales Annales de [l'Œuvre de] la Propagation de la Foi.
APBI Archives des Pères Blancs (Rome)
ARSI Archives de la Compagnie de Jésus (Rome)
ASMA Archives de la Société des Missions Africaines (Rome)
ASS Archives de la Secrétairerie d'Etat
ASSR Archives des Sciences Sociales des Religions
ASV Archivio Segreto Vaticano, Secrétairerie d'Etat.
BM Bibliotheca Missionum
CICM Congrégation du Cœur Immaculée de Marie ou scheutistes.
CM Congrégation de la Mission ou lazaristes.
DHGE Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Ecclésiastiques
DIP Dizionario degli Istituti di perfezione
DTC Dictionnaire de Théologie Catholique
Lettere Lettres de la Congrégation De Propaganda Fide
MC Les Missions Catholiques. Bulletin hebdomadaire illustré de
l'Œuvre de la Propagation de la Foi.
MEM Missions Etrangères de Milan
Memoria Rerum Sacrae Congregationis De Propaganda Fide Memoria Rerum
(3 volumes, 5 tomes) sous la direction de J. Metzler
NS Nuova Serie, Archives de la Congrégation De Propaganda Fide
NZM Neue Zeitschrift für Missionswissenschaft
OMI Oblats de Marie Immaculée
OP Ordre des Frères Prêcheurs ou Dominicains
RHEF Revue d'Histoire de l'Eglise de France
RHOM Revue d'Histoire d'Outre-Mer
SC Scritture riferite nei Congressi (ACPF)
SJ Société de Jésus
Sp. Congrégation du Saint-Esprit ou spiritains
V. Αρ. Vicaire Apostolique
ZMR Zeitschrift für Missionswissenschaft
PREMIÈRE PARTIE
RADIOGRAPHIE DE LA CONGRÉGATION
DE LA PROPAGANDE
CHAPITRE 1
5 Collect. I, n. 2
28 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
8 Ainsi le pape Alexandre VIII érige en Chine le 10 avril 1690 les diocèses de
Pékin et de Nankin et les concède au padroado du Portugal malgré l'opposition de
la Propagande.
30 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
9 Sur toutes ces affaires voir la synthèse de Josef Metzler : Die Missionen der
Kongregation in Indien mit besonderer Berücksichtigung der Patronats Frage,
Memoria rerum III/l, p. 388-435.
LA PROPAGANDE AU SEIN DU GOUVERNEMENT DE L'ÉGLISE 33
Tableau n° 3
CARDINAUX DE LA CURIE MEMBRES DE LA PROPAGANDE
ET DES AFFAIRES ECCLÉSIASTIQUES EXTRAORDINAIRES
250 ¦¦
200"
150'·
100 ¦
50"
Mil
Croquis
? VI n° 3 -? Répartition
VII parLXII
les
pondérée
Collectanea.
? Vili
des décisions
G XVI sélectionnées
PIX L XIII
à peu près souverainement, dans les pays «païens» comme dans les
zones à majorité protestante. Elle envoie des instructions détaillées
à l'épiscopat des Etats-Unis sur la procédure à suivre avec le clergé
dans les causes criminelles et disciplinaires : n° 75, 1878; n° 78,
1883. Elle rappelle fermement en 1845 l'obligation de former un
clergé indigène au moment où le débat se développe en Asie sur ce point
(Instruction Neminem profecto, n° 228, 1845). Le chapitre VIII
consacré au clergé (SCPF : 22 actes sur 27), le chapitre IX (Préfets
de missions : 16 actes sur 18), le chapitre X (Collèges et Séminaires)
confirment ce quasi monopole de la Propagande. La place
d'Espagne exerce une autorité très étendue sur les chefs de mission et les
missionnaires, ieurs pouvoirs, leurs devoirs. Elle donne ses
instructions et attend des comptes réguliers sous forme de rapports établis
à partir de questionnaires détaillés (n° 104, 1861; n° 109, 1877).
Il faut cependant noter que l'intervention du pape a été jugée
nécessaire à plusieurs reprises : pour déterminer les droits et devoirs
des vicaires apostoliques (n° 54 : Clément IX, 1669); pour obliger les
évêques réguliers à résider (n° 84 : Alexandre VII, 1662); pour
interdire toute activité commerciale au Japon et aux Indes orientales,
sous peine d'excommunication Iatae sententiae (n° 333, Const. Ex
debito d'Urbain VIII); interdiction répétée et étendue à toutes les
missions par Clément IX (n° 339) et Clément XIII (n° 340).
Il y a donc une limite par le haut à l'autorité du dicastère et un
domaine réservé au Pape. Le Saint- Office, les congrégation du
Concile et des Rites sont également citées dans cette section. Mais
les décisions de ces deux dernières n'ont pas de caractère
spécifiquement missionnaire. Celles du Concile sont généralement précédées
de la mention ad omnes episcopi. Elles visent plutôt des Eglises déjà
solidement établies en Amérique du Nord et en Europe, dans
lesquelles éclatent des conflits entre évêques et clergé diocésain,
obligeant à préciser la juridiction des premiers sur les seconds. Les Rites
rendent des avis avant tout «techniques», nécessitant une parfaite
connaissance des usages liturgiques. On précise par exemple qu'il
faut citer le nom de l'évêque ou du vicaire apostolique au canon de
la messe à partir de la prise de possession du siège et non de la
nouvelle de sa désignation (n° 135, 1879); ou que l'évêque et le vicaire
apostolique peuvent céder le trône episcopal au délégué apostolique
mais n'y sont pas obligés n° 136, 1880)... Ces deux décrets, sympto-
matiques du souci de tout réglementer, ont cependant disparu de
l'édition de 1907.
Plus significatifs sont les recours au Saint-Office. La ligne de
partage des compétences apparaît ici imprécise sur la question des
facultés d'où avait surgi le premier conflit de compétence. Quatre
interventions concernent les facultés accordées aux chefs de mission
émanent du Saint-Office, soit pour les limiter, dans le temps (n° 144,
LA PROPAGANDE AU SEIN DU GOUVERNEMENT DE L'ÉGLISE 47
1749), ou dans leur extension (n° 147, 1781), soit pour préciser le
sens des formules employées (n° 156, 1865; n° 158, 1877; n° 291,
1874). Mais dans d'autres cas la Propagande tranche de son propre
chef (par exemple n° 149 à 154). Autre exemple d'hésitation,
l'interdiction de commerce faite aux missions est examinée en fonction
des situations concrètes exposées par les vicaires apostoliques. La
solution est donnée alternativement par l'une ou l'autre
congrégation : le Saint-Office en 1777 (n° 341), 1782 (n° 342) ou 1851 (n° 347);
la Propagande en 1665 (n° 335 et 336), 1834, 1837, 1841, 1849 (n° 343
à 346).
Le point essentiel réside ici dans l'importance grandissante du
Saint-Office. En 1851 il répond à une demande du vicaire
apostolique de Corée en renvoyant à un décret antérieur... de la
Propagande (n° 348)42. Mais la «suprême et universelle Inquisition»
couvre désormais de son autorité la solution apportée, parce que
son approbation devient nécessaire pour confirmer et garantir une
instruction de la Propagande touchant à un point aussi sensible et
disputé que l'interdiction de commercer faite aux missionnaires. En
1862 (n° 350) et 1873 (n° 351), deux lettres de la Propagande, la
première adressée au vicaire apostolique de Lhassa, la seconde de
portée générale, se contentent de répercuter les décisions du Saint-
Office et de la Papauté. Le centre de gravité semble bien s'être
déplacé au profit du dicastère qui dit l'orthodoxie dogmatique et morale,
réduisant de ce fait les prérogatives anciennes de la Propagande.
Plus étonnants sont les avis donnés quelquefois par le Saint-
Office à propos de situations qui relèvent spécifiquement d'un
contexte missionnaire. C'est lui qui répond le 20 juin 1866 à Mgr
Massaja, vicaire apostolique des Gallas (Abyssinie), sur l'attitude à
tenir à l'égard de la «caste» des Mangio, victime d'une antique
ségrégation sociale. Après avoir expliqué qu'un missionnaire aperçu en
conversation avec les ressortissants de ce groupe est aussitôt mis en
quarantaine par le reste de la population, le missionnaire capucin
demande si les conséquences néfastes pour l'apostolat des autres
«castes« justifient de renoncer à instruire les «Mangio», notamment
de leur refuser le missionnaire qu'ils demandent. La réponse du
Saint-Office est l'occasion d'un long développement, appuyé sur une
réflexion théologique. Elle rappelle l'universalité du salut et le devoir
pour l'Eglise d'imiter Jésus Christ qui n'a exclu personne, vient évan-
géliser les pauvres, ne craint pas de manger avec les publicains et les
42 Coll. 1893, n° 348 : S.C.S. Officii 12 febr. 1851 - (Vie. Ap. Corae). -
Impossibile est habere in Corse viaticum nostrum totum in solidum : liceat illud mutare
in merces, sive lucrum sit, sive iactura.
R. Detur decretum 13 Augusti 1834 S.C. de Prop. Fide.
48 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
46 Ibid. p. 43.
47 J. Simier, La Curie romaine. Notes historiques et canoniques, p. 47.
LA PROPAGANDE AU SEIN DU GOUVERNEMENT DE L'ÉGLISE 53
COLLECTANEA
180
250
200
CROISSANCE ET ADAPTATION
1 Son titre officiel est De Propaganda Fide pro negotiis ritus orientalis
(Congrégation de la Propagande pour les affaires orientales). L'Eglise latine
comprend les rites romain, ambrosien, mozarabique et les rites particuliers des
ordres religieux. L'Eglise orientale se compose (Benoît XFV, bulle Allatœ sunt,
1755) des rites grec, arménien, syrien, copte. {Annuaire pontifical catholique,
1899, p. 415).
2 Les titulaires du poste sous Léon XIII sont : Mariano Rampolla del Tindaro
(1877-1880); Serafino Cretoni (1880-1889); Ignazio Persico (1899-1891); Andrea
Aiuti (1891-1893); Luigi Veccia (1893 - 1899); Antonio Savelli - Spinola (1899-
1905).
56 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
300-
250- ■ 1869
■ ■
200- H 1879
150' luuJlll
II
Ü 1889
100· ^^Hq99SSh§SI
^mIIIIÜÜ
BasSUli
1
50·
ΛU H — J ^(lllllll+j
Carni Chine Coch. Corée Indes orles Japon
Laos, S am Birm H. Tonkin
Kong
Croquis n° 8 - Asie.
5,97%
4,23% 18,43%
Deuxième série.
14 C'est du moins le délai donné en 1900 par John Prior, op. cit.
15 V. Martin, Les congrégations romaines, op. cit., p. 22.
16 Ibid. p. 23. Les seuls retrouvés concernent les réunions tenues avec la
Congrégation des Affaires ecclésiastiques extraordinaires. Ex. Acta 1889, f. 751 -
754 (patronat portugais en Afrique).
17 Rome, le chef suprême... op. cit., p. 402.
66 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
26 Ibid.
27
28 Félix p.
Grimaldi,
247.
249. ibid. p. 246-251.
70 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
29 Ibid. p. 250.
30 Cf. Aldo Merlino in Memoria rerum, III/l, p. 67-97. «Il patrimonio della S.
Congregazione». Rappelons qu'avant 1914 il y a parité entre le franc et la lire.
31 Ibid. p. 78.
32 On le retrouve dans tous les fonds d'archives missionnaires, par exemple
Arsi Mission 2 F II. Les M.C. y font écho en 1885, p. 42.
CROISSANCE ET ADAPTATION 71
Francs
8000000
7000000
6000000
5000000 -
4000000 -
3000000
2000000
1000000
ο ■■■!
Années 18181818181818181818181818181818181818181818181818181919
22 25 28 31 3437 40 43 46 49 5255 58 61 64 6770 73 76 79 82 8588 91 94 97 0003
Quelle que soit l'incidence d'un événement qui ne doit pas être
séparé d'un contexte de mobilisation catholique autour du Pape, les
seuls budgets que nous avons retrouvés montrent une amélioration
des ressources disponibles pour les missions33. Le poste missions
passerait de 150 000 L. dans les années 1880 à environ 300 000 L. en
1891. Mais ces évaluations sont très approximatives car des
ressources supplémentaires peuvent être mises à disposition en cours
d'exercice. Le budget prévisionnel de 1888 tablait sur 860 000 L. Il
est gratifié d'une rallonge de 375 000 L. ayant pour origine :
la caisse des procures étrangères : 40 000 L.
un don exceptionnel du Pape sur les fonds recueillis à l'occasion
du jubilé : 300 000 L.
Divers : 13000 L.
AU CŒUR DE LA PROPAGANDE :
LES FONCTIONNAIRES PERMANENTS
1 - Vue d'ensemble.
Les secrétariats des deux sections comportent d'abord des
employés désignés par le terme générique d'officiali, ou d'aggiunti. Il
n'est pas possible de les comptabiliser car seuls les scrittori
apparaissent dans les annuaires. Les Missiones catholicae citent quatre
scrittori en 1886, puis cinq à partir de 1891. La stabilité dans l'emploi
y est très forte. Déjà cité en 1886, Formuli est toujours en poste en
1901. Marcucci a été nommé scrittore suppléante le 16 avril 1877; il
est titularisé le 1er avril 1879 à l'occasion du départ à la retraite de
Domenico Veglia2. Il exerce toujours son emploi en 1895. Trois des
scrittori de 1891 sont en poste dix ans plus tard (Formuli, Quintini,
Cola). Leur fonction consiste à effectuer un travail de rédaction, de
mise en forme, «en se conformant aux méthodes de la curie pour le
style et l'allure extérieure»3. Les chances de promotion sont
nécessairement limitées, étant donné le petit nombre de minutanti et le
faible taux de renouvellement dans cet emploi. Mais gravitent aussi
dans les bureaux des copistes surnuméraires, stagiaires, employés
occasionnels dont on apprend la présence à l'occasion d'une
promotion ou d'une mutation.
Contrairement aux employés des services annexes, le personnel
d'exécution des secrétariats n'est pas l'objet sous Léon XIII d'une
réunion plénière des cardinaux afin de fixer les salaires ou réformer
le règlement intérieur. Cette lacune rend très difficile une enquête
J FMAMJJASOND
Croquis n° 12 - Répartition mensuelle des lettres expédiées en 1891
15 A.C.P.F. Acta 1874. P. I (vol. 241) f. 54, fin de la note (l'ensemble des
feuillets est regroupé sous f. 54).
82 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
Tableau n° 4
MINUTANTI EMPLOYÉS PAR LA SECTION LATINE SOUS LÉON XIII
(1878-1903)
(à suivre)
LES FONCTIONNAIRES PERMANENTS 87
Sources biographiques :
ASCPF. Acta 1874; P. I (vol. 241), f. 54 : Nota d'archivio sul concorso
per la nomina degli officiali della SCP. Janvier 1874.
ASCPF. N.S. 1893, voi. 1, f. 45 à 95 Nomination d'un minutante
ASCPF Lettere 1879 (voi. 375) f. 175 (Marcucci, Zecchini)
Lettere, 1884, f. 304 (Zecchini), 281 (Gualdi), 334 (Sbaretti)
Lettere, 1885, f. 509 (Bruni), 604 (Laurenti), 660 (Gualdi)
Lettere 1887 Laurenti (23/11), Zecchini (26/11)
Lettere 1889 f. 121 (Bruni), 126 (Bergamaschi)
N.S. voi. 29, f. 68-69 (Bergamaschi), 70-72 (Corti)
La Gerarchla cattolica, passim
Annuaire pontifical, passim
Dizionario bibliografico degli italiani
courbées sous son joug pacifique. Quelle leçon pour ceux qui
persécutent l'Eglise!33».
33 L. Zaleski. Voyage à Ceylan et aux Indes, 1887, par Mgr Zaleski. Rome,
impr. A Befani, 1888, 427 p., p. 51-53. La même tonalité est rendue par de
multiples ouvrages de mémoires.
34 A.M.E.P. Journal de Delpech, vol. III, 22 mai 1891.
92 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
peut qu'être vive entre les candidats qui présentent des profils et des
arguments très proches. Quels sont donc les critères retenus par le
congresso des cardinaux pour choisir les chefs de section de la
Propagande?
La qualité scientifique du candidat constitue en première
lecture un argument décisif dans le recrutement. Les clercs qui font
acte de candidature le savent bien. Ils ont soin de mettre en valeur
les récompenses obtenues afin d'attester qu'ils ont accompli des
cursus universitaires de qualité35. Mais les tergiversations dans la
procédure et la diversité des considérations ne permettent pas
d'extraire des règles bien définies.
Trois recrutements opérés en 1874, 1878 et 1893 fournissent
exceptionnellement des informations précises. Le premier est aussi le
plus précieux parce qu'il comporte une nota d'archivio destinée à
éclairer les cardinaux sur les modalités de recrutement des
employés de la Propagande. Le besoin de faire le point trahit déjà le
flou des pratiques. On y apprend qu'une délibération de 1858 a
décidé l'instauration d'un concours qui a alors été appliqué aux
employés des Archives. Deux ans plus tard le principe est étendu au
personnel de la comptabilité et du secrétariat. Il prévoit un examen
oral et écrit. Mais la décision ne sera observée qu'une seule fois en
1861 pour la nomination d'un secrétaire. Sur la recommandation du
pape, le poste à pourvoir dans la comptabilité l'a été par simple
examen de l'unique candidat. Par la suite trois minutanti de la section
latine sont nommés sans concours ni examen en 1861 (Chanoine
Roncetti), 1862 (Chanoine Delicati) et 1866 (abbé Jacobini transféré
des Archives au secrétariat).
Les emplois d'archivistes, ou de rang inférieur, ne connaissent
pas davantage d'examen ou concours entre 1862 et 1866. Nouvelle
donne en 1867 après une réunion cardinalice qui opte pour d'autres
modalités. Afin d'éviter les inconvénients (?) du concours, le
congresso décide d'instaurer un stage pratique au terme duquel sera évaluée
la capacité de l'employé. Mais ces stages, réservés à un employé déjà
en poste, relèvent de la promotion interne et écartent les candidats
extérieurs. Cette formule est appliquée en 1868 aux adjoints des
archives (dont Sambucetti et Borgia) et à un secrétaire; en 1869 à la
nomination de Giovanni Pierantozzi au poste de minutante adjoint
avec droit de succession et d'un autre adjoint d'archivé (Raffaele Be-
neglia). La note d'archivé conclut, non sans humour, que le
concours est théoriquement la loi... mais que la congrégation et le
35 Nous devons cependant avouer que l'abondance des médailles et des prix
cités dans les dossiers rend délicate l'appréciation de leur signification exacte.
LES FONCTIONNAIRES PERMANENTS 93
36 A.C.P.F. Acta 259 (1889). Nomina del sacerdote Giovanni Bruni e Mons.
Emilio Bergamaschi a minutanti della Segreteria, 28 janvier 1889, f. 22-27.
37 A.C.P.F. N.S. vol. 1, f. 45 à 95. Nomination d'un minutante pour la section
latine de la SCPF. Relation verbale du 24 avril 1893.
LES FONCTIONNAIRES PERMANENTS 95
38 A.C.P.F. N.S. 147 (Rub. 2/1899) f. 175-176. Sulla nomina di minutanti alla
Segreteria.
96 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
39 Ibid. f. 199-200.
LES FONCTIONNAIRES PERMANENTS 97
pour que ce que vous dira Mgr Zitelli vous permette d'en apprécier
le caractère et de m'en informer exactement40».
Quelques mois plus tard, au retour d'une visite - inspection à
Rome, Lavigerie condense sa volonté par des directives fort
explicites :
«II faut éviter de faire des visites inutiles soit aux cardinaux, soit
aux prélats, soit aux communautés religieuses. Ces visites ne
peuvent que faire perdre l'esprit intérieur, la considération même, et
mêler nos missionnaires à des cancans, et par suite à des divisions et
à des haines qu'il faut absolument éviter.
En conséquence et pratiquement, je défends au père Burtin de
faire aucune visite personnelle soit aux cardinaux, soit aux Evêques,
aux Prélats, soit aux communautés, autrement que pour traiter
quelque affaire à sa charge, ou accomplir une commission précise qui lui
serait donnée par ses supérieurs. Il s'abstiendra, en particulier,
d'aller voir, comme il l'a fait jusqu'ici, les Evêques de France, lorsqu'ils
viendront à Rome, et il se contentera de leur porter sa carte au
moment où il pourra prévoir qu'ils ne sont pas chez eux.
Il ira en moyenne une fois par semaine à la Propagande, pour
demander à Mgr Zitelli, à Mgr Zonghi ou à Mgr Jacobini s'ils ont
quelque chose à me faire savoir qui intéresse nos Missions...41».
Ce guide du bon usage de Rome marque bien la coexistence
d'une sphère ecclésiastique mondaine, propice aux rumeurs, à la
formation des tendances et des clans, et d'une minorité travailleuse,
prudente, peu loquace mais qui détient l'information et exerce
véritablement le pouvoir. Selon Lavigerie, les deux minutanti
appartiennent précisément à ce cercle très restreint. Le père Burtin suivra
fidèlement les instructions du cardinal. A vrai dire, il ne les avait pas
attendues pour rencontrer régulièrement les minutanti. Mais il est
clair que la fréquentation du palais de la Propagande lui apprendra
à utiliser au mieux ses relations. Il est efficacement servi dans cette
tâche par l'habileté de Lavigerie qui sait comment on gagne la
confiance et les faveurs d'un fonctionnaire ecclésiastique de la
Curie. Le procureur des Pères blancs confirme une semaine plus
tard l'efficacité de ce réseau romain :
«Le Saint Père s'intéresse à Mgr Zitelli sur votre puissante
recommandation. Je ne sais pas où sa Sainteté veut le nommer; mais ce
que je sais, c'est qu'elle a demandé à Mgr Jacobini s'il était content du
Minutante de la Propagande, si on pouvait facilement le remplacer. . .
Ce dernier ne se possède pas de joie et il m'a dit : voyez ce que peut
S.E. le Cardinal Lavigerie42.»
52 S.M.A. 1/3 1900-1903. Procure Rome. Bricet à Planque, 13 juillet 1900 : «M.
Bruni m'objecte maintenant que peut-être il faudra attendre la réponse des pères
blancs, que Mgr Veccia (le secrétaire de la S.C.P.) voudra peut-être attendre
l'arrivée du Cardinal...».
53 Ibid. Bricet à Pellet, Rome, Séminaire français, Bricet à Pellet, le 14 mai
1903.
54A.M.E.P. Journal de Delpech, vol. III, 7 avril 1891.
LES FONCTIONNAIRES PERMANENTS 101
LES CONSULTEURS
1 - La fonction.
Tableau n° 5
CONSULTEURS DE LA PROPAGANDE (1884)
Religieux.
Allard F., ancien vie. apost. du Natal, archev. de Taron, O.M.I.
Bartolini G., abbé général des Cisterciens.
Bianchi R., procureur général o. p.
Tableau n° 6
CONSULTEURS DE LA PROPAGANDE EN 1898
Religieux.
Anselme Knapen, Frère mineur.
Augustinis E. de, jésuite, 1891 1S, professeur de théologie sacramentaire à la
Grégorienne.
Baravelli Α., barnabite, 189116.
Brichet H., spiritain, procureur des spiritains.
Buonpensiere E., dominicain, 1895 ", recteur de la Minerve.
Calasanzio da Llevaneras, capucin.
Corrado M., congrégation de la Mère de Dieu, 1885 18.
Fernandez y Villa V., ermite de Saint- Augustin, 1895, auteur d'un Cursus theologi-
cus (1890)19.
Grabowski Ch., congrégation de la Résurrection.
Grasselli A.-M., Frère mineur conventuel, archev. tit. de Colosses, président de la
Commission pour examiner les relations des évêques et Vicaires
Apostoliques.
Marcellino da Civezza Frère Mineur.
Martinis R. de, archev. titulaire de Laodicée, lazariste.
Raffaele d'Aurillac, Frère Mineur, 189220, procureur général des Mineurs
observants.
Serafini D., abbé général des bénédictins cassiniens de la première observance,
189421.
Smolikowski P., supérieur général de la congrégation de la Résurrection, recteur
du collège polonais, 189522.
Tommaso da Forli, capucin.
40 Cf. chapitre 9.
41 A.P.F. Acta 258 (1888), f. 261-306. Tommaso Maria Gentili (1828-1888),
dominicain, missionnaire en Chine (1853), vicaire apostolique du Fou-kien (1883-
1884), consulteur de la Propagande (18857-1888). Auteur de Memorie di un
missionario dominicano nella Cina, Roma, 1887.
42 F. Grimaldi. Les congrégations romaines, op. cit., p. 254.
43 D'après B. Noël in D.H.G.E. op. cit.
LES CONSULTEURS 117
répondu que je ne devais pas regretter d'être venu trop tard, parce que
quelques-unes des modifications apportées dans le dernier exemplaire
envoyé par votre Eminence sont précisément celles que la Propagande
aura l'honneur de Vous soumettre...
Tous ces Messieurs de la Commission m'ont chargé de Vous dire
qu'ils avaient été très heureux de faire passer l'examen des Règles de
Nos religieuses avant celui des Règles des différentes congrégations.
Ils m'ont tous dit qu'ils restaient les admirateurs dévoués de vos
Œuvres d'apostolat ... 56 ».
L'opinion des consulteurs peut être sollicitée aussi bien sur des
questions dogmatiques que des usages quotidiens concernant les
aspects les plus matériels, tel le vêtement ou la discipline
ecclésiastique. Si la préoccupation d'orthodoxie est à l'origine de nombreuses
questions adressées à Rome, il faut également prêter attention aux
multiples interrogations très prosaïques qui témoignent, elles aussi,
de la mentalité ambiante. Le premier cas que nous retiendrons sera
donc emprunté à cette catégorie. Il concerne la demande d'activité
commerciale formulée par les pères blancs en 189958. La meilleure
manière de comprendre le mécanisme de consultation et les
références des protagonistes est d'écouter l'exposé des demandeurs.
Se situant d'emblée par rapport aux normes que donne la
Propagande, le chef de la mission affirme sa volonté de se conformer aux
directives... pour mieux montrer les contradictions auxquelles
peuvent conduire en Kabylie les directives romaines :
«La S.C. de la Propagande ne cesse de recommander aux
missionnaires de ne pas compter uniquement sur la charité des
catholiques, pour assurer l'entretien de leurs Missions et de leurs œuvres.
Elle les engage, dans ce but à chercher des ressources dans les
produits des pays qu'ils habitent.
Or les missionnaires de la Kabylie (Afrique du Nord) ne trouvent
pas d'autres moyens d'entrer dans les vues si sages de la Propagande
que la préparation des huiles d'olive, à peu près seul produit du pays.
Craignant d'aller contre les lois canoniques relatives au commerce, ils
demandent humblement à votre Eminence Rév. s'ils peuvent se livrer
à la préparation et à la vente de ces huiles en sûreté de conscience».
Une fois entré dans cette problématique, le quémandeur y reste
fidèle. Il tente de concilier le commerce de l'huile avec la règle
établie par le droit de l'Eglise plutôt que de mettre en avant
l'inadaptation du droit à la réalité missionnaire en Kabylie :
«Du côté des Missionnaires, il est à remarquer que cette industrie
ne peut pas prendre de grandes proportions, puisque les Pères d'une
station ne peuvent acheter que des propriétaires voisins de leurs
missions. Il est à remarquer aussi qu'il est impossible aux missionnaires,
faute de ressources, de pouvoir acheter des terres assez étendues pour
62 Mgr Cazet s'inquiète en 1899 de la pratique bien établie parmi les missions
jésuites de Madacascar d'acheter et de vendre des objets de piété, du matériel
LES CONSULTEURS 125
scolaire, des livres scolaires. Les congresso du 23 septembre 1899 lui répond «to-
lerare posse usum praedictum in missione». A.C. P. F. 161 (1899) f. 274-276. Cazet,
Tananarive, le 24 août 1899. La réponse est expédiée dès le 25 septembre.
63 A.C.P.F. N.S. 185 (1900). Prières en Ibo. In conferentia, 28 avril 1899. f. 137
à 170. Lettre de Zappa, Préfet Apostolique, 14 mars 1899, f. 137-148; examen du
consulteur Dionysius a Sta Theresa, Rome, Corso d'Italia, 17 mai 1899, f. 155 à
164. Préfet Ledochowski à Zappa, Rome le 14 juin 1899, f. 165-170.
126 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
64 Ibid. f. 165. Pour le Vietnam : A.C.P.F. N.S. 1898, vol. 137, rub. 48. Lettre
de Mgr Gendreau, Hanoï, 10 mai 1898, f. 116-119.
LES CONSULTEURS 129
67 M.C. 1883, p. 461. Un bref du 11 septembre 1883 l'envoie enquêter sur les
difficultés survenues à l'Ecole de médecine de l'Université Laval (Montréal).
CHAPITRE 5
LES DÉCIDEURS :
CARDINAUX ET FONCTIONNAIRES MAJEURS
13,61%
11,69% 38,22%
4,89%
19,37%
Tableau n° 7
CARDINAUX PONENTI SOUS LE PRÉFET SIMEONI
1879 1880 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92
Alimonda 1 2 2
Aloisi-M. © 2 1
Apolloni 1 3
Bartolini 2 1
Bilio 1 1 t
Czacki © 3 5 t
C. Di Pietro 1 it
Franzélin 3 2 1 2 2 2 t
Hassun 3 1 It
Howard 1 1 1 1 1
L. Jacobini 1
Lasagni it
Massa]a © 3 t
Meglia © 1 1 1 t
Mazzetta © 2 1 2
Melchers © 2 1
Mertel 1 1 1 1 3 1 2
Nina 1 t
Oreglia 2 1 2 1 1 1 1
Parecchi 7 1 1 1 2
Vitra 2 1 2 1
Randi 1 1
Sacconi 1
Sanguigni 1
Schiaffino 2 1
Serafini 2 1 5 2 1 1 1
Simeoni G. 1 1 1
Vannutelli S. © 1 4 1 3 5
Vannutelli V. ©
Verga © 1 2 2 2
Zigliara © 2 5 1 2
© = créé cardinal
t = décès
LES DÉCIDEURS : CARDINAUX ET FONCTIONNAIRES MAJEURS 137
Tableau n° 8
CARDINAUX PONENTI SOUS LE PRÉFET LEDOCHOWSKI
Agliardi © 4 3 2 3 3
Aloisi-M. t
Ciasca © 3 1
Cretoni © 3 2 2 2 2 3
Galimberti © 3 4 1 t
D. M. Jacobini © 1 4
Mathieu 2 6
Mazzetta 7 3 1 1 1 1 t
Melchers 1 1 t
Parocchi 1 1 2 3
Persico ©2 2 2t
Satolli © 1 3 1 1
Segna © 3 3 1 1 1 1
Serafini 2 t
Steinhuber © 2 2
Vannutelli S. 1 1 2 5 4 2
Vannutelli V. 5 5 3 6 5 5 1 4 4 4
Verga 2 t
Vives © 1 1 1
Zigliara t
© = Créé cardinal
t = Décès
Tableau n° 9
CARDINAUX PONENTI LES PLUS SOUVENT CITÉS
V. Vannutelli 42 42
S. Vannutelli 29 14 15
Parocchi 19 12 7
Mazzella 19 5 14
Serafini 15 13 2
Agliardi 14 14
Franzelin 12 12
Segna 11 11 11
Mertel 10 10
Zigliara 10 10
138 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
tôt les salons romains et leur carrière se déroule comme si elle était
programmée. Ils sont pensionnaires du collège Capranica en même
temps que Rampolla et se succèdent à la chaire de dogme du
séminaire du Vatican. Vincenzo, le puîné, y est nommé alors qu'il vient
d'être ordonné prêtre et a seulement vingt-cinq ans. Serafino
remplace son frère qui entame en 1863 une carrière diplomatique en
qualité de collaborateur du cardinal Oreglia (Hollande, Belgique).
Serafino l'imite dès 1864 et suit le cardinal Meglia (Mexico,
Munich).
Chacun gravit rapidement les échelons d'une carrière qui
conduit Serafino aux nonciatures de Bruxelles et de Vienne,
Vincenzo à celle de Lisbonne (1883-1889), où il négocie le concordat sur les
Indes (1886) après avoir été délégué apostolique à Constantinople.
L'aîné devient cardinal le 14 mars 1887 et son frère le 30 décembre
1889 (in petto). Ils sont l'un et l'autre des personnages clés de la
Curie, réputés pour leur talent de diplomates et bénéficient des
sympathies de la compagnie de Jésus. Bien que plutôt favorables à la
Triplice, mais avant tout romains, ils appartiennent au petit cercle
des conseillers privilégiés, tempèrent la francophilie de Rampolla,
sont omniprésents. Vincenzo est préfet de l'Economat de la
Propagande (1892) puis de la congrégation du Concile (1902). Serafino est
brièvement préfet de la congrégation des évêques et réguliers (1892).
La nomination de Serafino à l'archevêché de Bologne en 1893 en
aurait fait l'héritier désigné de Léon XIII, si l'intéressé ne l'avait pas
refusé20, préférant sans doute participer effectivement et
immédiatement au gouvernement de l'Eglise, ou craignant d'être éloigné de
Rome. Il obtient l'évêché de Frascati, mais ne reçoit plus après 1893
de «poste de direction» à la Curie. Quant à Vincenzo,
l'impressionnante liste des congrégations et associations qui l'ont choisi pour
protecteur atteste son influence et son prestige.
Deux autres cardinaux interviennent plus ponctuellement sur
les matières doctrinales. Cretoni se voit chargé du premier synode
de la province de Vérapoly en 189921. Cet érudit polyglotte, que l'on
dit homme affable, d'abord professeur de littérature à l'Apollinaire
et de philosophie scolastique à la Propagande, a mené une brillante
carrière au sein de la Curie. Sous-archiviste et archiviste de la
Propagande de 1868 à 1878, il devient secrétaire de la section orientale
entre 1880 et 1889. Il a également été employé à la congrégation du
Concile comme secrétaire de la commission pour les affaires
orientales et sert au Saint-Office en qualité d'assesseur (1889). Il est nom-
cellence sait trop bien dans quels sens le cardinal Ledochowski use
de son pouvoir pour que j'aie besoin de le mettre en relief59».
L'application d'une grille de lecture nationale se révèle avec les
années tout à fait dérisoire. A la fin du pontificat, ce préfet
longtemps accusé par les allemands de parler l'allemand «mal et à
regret», au contraire du français et de l'italien60, est sévèrement
critiqué par l'ambassade française61». Quant au cardinal Ledochowski, il
est connu : au point de vue russe et français, c'est un ennemi
déclaré»... «c'est moins lui qui gouverne que sa créature, M. Montel, avec
lequel il passe toutes ses soirées. A eux deux ils tiennent les clés de la
Propagande. Depuis que trompant la confiance du Pape et du
cardinal Rampolla, Mgr Ledochowski a pris la direction du ministère
public le plus important du Saint Siège, il a constamment lutté contre
les œuvres qui sont pour nous une source d'influence... M. de Bé-
haine a dû rompre avec lui et M. Poubelle ne fréquente pas encore
chez lui. C'est là une situation d'une infériorité extraordinaire62».
A vrai dire Ledochowski n'est pas fermé au monde germanique.
Il conserve à travers sa famille, en Autriche ou en Prusse, des liens
qui permettent difficilement de voir en lui un ennemi acharné des
empires centraux. Il ne nourrit pas davantage d'hostilité envers la
France. Placé à la tête de la Propagande, il s'efforce de mener une
politique conforme aux intérêts des missions, pas de régler ses
comptes.
La désignation le 29 juillet 1902 du Frère Girolamo Maria
dell'Immacolata Concezione, carme déchaussé, devenu le cardinal
Gotti, est peut-être l'illustration la plus éclatante de l'importance de la
polyvalence chez un préfet de la Propagande. L'énumération de ses
fonctions successives est étonnante. Il a d'abord enseigné les
mathématiques et la physique à l'Ecole Navale de Gênes. Il passe dès lors
pour un homme d'Eglise qui sait compter et gérer. Appelé par Léon
XIII à administrer le Denier de Saint Pierre quand ce dernier
traverse une phase difficile, il se révèle excellent financier, et son
travail est particulièrement apprécié à un moment où l'administration
temporelle de la Propagande est en crise.
65 In Ch. Weber op. cit. p. 479 : «Dem Papste gegenüber weiß er seine
Ansicht, wo er dies für nöthig hält mit fast verletzender Rücksichtslosigkeit zu
vertreten, so daß Leo XIII. vor dem «rothen Papste» eine gewisse Scheu empfindet,
wie sehr er ihn auch seiner Befähigung wegen schätzt...».
CHAPITRE 6
tion du territoire qui formerait cet évêché, et sur lequel le pape aurait juridiction
en vertu de son titre episcopal.»... (p. 490).
7 Cf. Le chef suprême..., Préface p. VII et ss.
8 Ibid. p. 55
160 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
ROME
Diplomatie Ministère pastoral
préfet de congrégation :
Sbaretti
Laurenti
cardinal :
Agliardi, Cavicchioni
secrétaire d'une congrégation
nonce : Sambucetti
Délégué apostolique : di Maria
sous-secrétaire ou rang équivalent
Tampieri, Toroni
Zecchini, Zonghi
auditeur Evêque :
Bergamaschi
minutante
Corti, Pierantozzi, Zitelli
Nous avons situé chaque minutante sur le degré le plus élevé atteint et
en fonction du profil général de sa carrière : à gauche (diplomatie), au
centre (Curie), à droite (ministère pastoral).
Par rapport à l'axe central, le tronc commun initial admet une
pos ibilité de passage par un ministère pastoral hors de Rome (Agliardi,
Bergamaschi).
Le cursus type 1 se déroule entièrement sur cet axe. Seul Laurenti gravit
tous les échelons et devient cardinal.
Le type 2 passe par la diplomatie, à la gauche du schéma et aboutit à la
nomination de trois cardinaux : Agliardi, Cawichioni, Sbaretti.
Le type 3 concerne seulement Bergamaschi.
Di Maria se distingue en occupant un évêché résidentiel avant de
poursuivre une carrière diplomatique.
plus peut-on estimer que les itinéraires, selon une combinaison qui
nous échappe, sont le produit de plusieurs variables : la compétence
de l'individu, ses aspirations personnelles, la volonté de l'intéressé et
les faveurs des supérieurs ecclésiastiques.
Cependant quelques traces subsistent qui permettent d'imaginer
le poids prépondérant de certains facteurs. La voie 1 (Curie) ne
sanctionne pas l'incapacité de l'individu à occuper des responsabilités
plus en vue. Les notices biographiques font allusion à des refus
délibérés de promotion, soit que certains clercs soient peu attirés par le
départ vers des pays éloignés, soit qu'ils ne se sentent pas de goût
pour la carrière diplomatique et lui préfèrent un poste dont
l'obscurité relative n'empêche pas de disposer d'un réel pouvoir. C'est ce
que suggère la notice nécrologique consacrée à Giovanni Pierantoz-
zi :
RELATIONS AVEC
LES ETATS ET LA
SOCIETE CIVILE
Tableau n° 10
COMPOSITION DES PRINCIPALES CONGRÉGATIONS EN 1884
Agostini
Alimonda Alimonda
Bartolini Bartolini Bartolini Bartolini
Bianchi
Bilio Bilio Bilio Bilio
Chigi Chigi Chigi
Consolini Di Canossa
Czacki Czacki
D'Avanzo
Di Pietro C. Di Pietro C. Di Pietro C. Di Pietro C.
Ferrieri Ferrieri Ferrieri
Franzelin Franzelin Franzelin Franzelin
Hergenroether Hergenroether
Hohenlœ
Howard Howard
Jacobini (L.) Jacobini (L.) Jacobini (L.) Jacobini (L.)
Ledochowski Ledochowski Ledochowski Ledochowski
Martinelli Martinelli
Mertel Mertel Mertel Mertel
Monaco la V. Monaco la V. Monaco la V. Monaco la V. Monaco la V.
Newman
Nina Nina Nina Nina
Oreglia di S. St Oreglia
Panebianco Panebianco Panebianco
Parocchi Parocchi Parocchi
Paya y Rico
Pecci (G.) Pecci
Pitra
Randi
Sacconi Sacconi Sacconi
Sbaretti Sbaretti
Schwarzenberg Schwarzenberg
Serafini
Simeoni (G.) Simeoni (G.) Simeoni (G.) Simeoni (G.)
Zigliara
Tableau n° 11
COMPOSITION DES PRINCIPALES CONGRÉGATIONS EN 1893
Saint-Office Propagande Aff. Eccl. Extr. Concile Etudes
Aloisi-M. Aloisi-M.
Apolloni Apolloni
De Ruggiero
Hohenlohe
Laurenzi Laurenzi Laurenzi
Ledochowski Ledochowski Ledochowski Ledochowski Ledochowski
Mazzella Mazzella Mazzella
Mertel Mertel Mertel Mertel
Mocenni
Monaco la V. Monaco la V. Monaco la V. Monaco la V. Monaco la V.
Oreglia Oreglia
Parocchi Parocchi Parocchi Parocchi Parocchi
Persico Persico
Rampolla Rampolla Rampolla Rampolla
Sepiacci Sepiacci
Serafini Serafini Serafini
Vannutelli S. Vannutelli S.
Vannutelli V. Vannutelli V. Vannutelli V.
Verga Verga Verga
Zigliara Zigliara Zigliara Zigliara
Tableau n° 12
COMPOSITION EN 1900
Saint-Office Propagande Aff. Eccl. Extr. Concile Etudes
Agliardi Agliardi
Aloisi-M. Aloisi-M.
Ciasca
Cretoni Cretoni
Di Pietro A. Di Pietro A. Di Pietro A.
Ferrata Ferrata
Gotti Gotti
Jacobini D. Jacobini D.
Ledochowski Ledochowski Ledochowski Ledochowski Ledochowski
Mazzella Mazzella
Mertel Mertel Mertel
Mocenni
Oreglia Oreglia Oreglia
Parocchi Parocchi Parocchi Parocchi
Rampolla Rampolla Rampolla Rampolla
Satolli Satolli
Segna Segna
Steinhuber Steinhuber Steinhuber
Vannutelli S. Vannutelli S. Vannutelli S. Vannutelli S. Vannutelli S.
Vannutelli V. Vannutelli V. Vannutelli V. Vannutelli V.
Verga Verga Verga Verga
Vives y Tuto
Préfets en caractères gras
COHÉSION INTERNE ET INTÉGRATION DE LA PROPAGANDE À LA CURIE 173
opérés par Léon XIII. Il prend soin d'installer aux postes clés des
hommes partageant ses convictions, surtout en matière
philosophique et théologique. Mais après avoir obtenu, et parfois imposé,
une vision commune du monde et de l'Eglise dans le monde, le pape
doit favoriser un fonctionnement qui assure la cohérence, mobiliser
le maximum d'hommes en faveur de son projet ecclésial. La vie de la
Propagande se déroule dans cette globalisation de l'action et n'a pas
de sens en dehors de celle-ci.
L'étude des carrières ecclésiastiques corrige donc la
représentation d'une bureaucratie technocratique confisquant le
gouvernement de l'Eglise sans avoir quitté Rome. Plus encore que les
hommes politiques dans les états modernes, les responsables de la
Propagande doivent être aptes à la mobilité administrative et
géographique. Cela laisse cependant ouverte la question du pouvoir et
de la définition de la doctrine. Quelles sont les logiques de
gouvernement : celle de la théologie (plus que des théologiens), de la politique
(plus que des diplomates), ou de la pastorale?
La présence de théologiens ou de canonistes dans les organes de
la Propagande (congresso, commissions spécialisées) et à toutes les
étapes de l'examen des dossiers (consulteur, réunion des consul-
teurs, réunions des cardinaux) confirme la place prioritaire des
critères doctrinaux dans les prises de décision. Mais il convient aussi
de préciser sous quelle forme s'affirme l'autorité des théologiens. Il
est évident que les déclarations explicitement dogmatiques sont
exceptionnelles et ne permettent habituellement pas d'en tirer des
applications automatiques dans les territoires missionnaires. Les avis
des consulteurs eux-mêmes répètent l'enseignement des autorités,
en particulier Augustin, Thomas d'Aquin et Bellarmin. La théologie
abandonne généralement toute ambition spéculative au profit de ses
branches qui ont vocation à fournir des normes pratiques dans la vie
chrétienne, telle la théologie morale ou sacramentaire.
Dans ce contexte, la liaison entre théologie et droit canon revêt
une importance capitale par la répartition des tâches qu'elle permet.
Or le système universitaire romain favorise les diplômés en droit
canon car l'obtention de grades juridiques couronne le cycle
théologique. Le doctorat en droit canon constitue le principal critère de
recrutement des fonctionnaires de la Propagande, le seul grade
vraiment indispensable aux candidats. Certes la frontière est imprécise.
Il n'est pas toujours possible de faire la part entre les arguments
juridiques et théologiques dans les raisonnements du Saint-Office et de
la Propagande. Cependant l'approche juridique semble l'emporter
dans la résolution des questions missionnaires. Elle se traduit par
l'impressionnant développement du droit ecclésiastique qui assume
la redoutable responsabilité de donner réponse aux problèmes les
plus divers.
COHÉSION INTERNE ET INTÉGRATION DE LA PROPAGANDE À LA CURIE 177
32 Coll. 1893, p. 42, n° 88, 20 sept. 1741. (statistiques annuelles); n° 90, 17 juin
1747 (relation annuelle); p. 43, n° 97, 31 oct. 1843 (Annuelle).
33 Coll. 1907, T. I, p. 565, n° 1039, 24 décembre 1849.
34 Distinction réapparue nettement en 1843 : Coll. 1893, p. 44, n° 98.
35 S.C.P.F. Acta 244 (1876), f. 7-15 v. 1er février 1876.
COHÉSION INTERNE ET INTÉGRATION DE LA PROPAGANDE À LA CURIE 181
à Ceylan et aux Indes. 1887, Rome, Impr. A. Befani, 1888, 427 p. (Biblioth. de l'U-
niv. de la Propagande).
37 A.C.P.F. Lettere 1886 (382), f. 679-680. Instructions à Mgr Agliardi,
délégué apostolique, Rome, 11 décembre 1886.
38 Ladislaw Zaleski, né le 26 mai 1852 à Wiolena (diocèse de Samogitien),
mort à Rome, patriarche d'Antioche le 5 octobre 1925. Cf. Ann. Pont. 1925, p. 173,
1926, p. 891... Cf. W. Malej. Patnarcha Zaleski. Delegai Apostolski Indii Wschod-
niej arcybiskup Teb, Patriarcha Antiochii, Rome, 1965.
COHÉSION INTERNE ET INTÉGRATION DE LA PROPAGANDE À LA CURIE 183
39 A.C.P.F. N.S. vol. 261 (1903), rub. 128. «Appunti confidenziali sullo stato
della Delegazione», Rome, 25 mai 1902, f. 154 v.
40 A.C.P. F. N.S. voi. 166 (1899). Kandy le 14 novembre 1898. Zaleski à Ledo-
chowski. Il se plaint d'apprendre par les journaux la nomination des évêques et
d'en avoir confirmation seulement par les élus qui lui annoncent leur prochaine
consécration episcopale. «Sarebbe desiderante che la nomine dei vescovi nelle
limiti di questa Delegazione mi fossero communicate subito.
41A.C.P.F. N.S. 76 (1896) f. 138-139; 138 (1898) f. 40-42...
42 A.C.P.F. N.S. 76 (1896) f. 119-121. Zaleski à Ledochowski, Kandy, 23 juillet
1895 : projet de visite des missions et demande des dispenses, f. 122 : refus en
congresso; n'est pas dans les attributions du délégué apostolique, f. 126r-v :
Ledochowski à Zaleski, Rome, 11 novembre 1895. Informe du refus et autorise des
visites amicales et informelles.
184 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
44 ARSI,
43 F. Grimaldi...
Missions,op.SCP
cit. 1887-1891,
p. 37. Varia, 3,1,2. Simeoni au Général, Rome,
22 juillet 1887.
45 A.S.M.A. Rome, vol. I, 4 juin 1894, nomination du P. Poirier comme
procureur.
46 Cf. Rome. Le chef suprême..., p. 652.
COHÉSION INTERNE ET INTÉGRATION DE LA PROPAGANDE À LA CURIE 185
52 On trouvera sur tous ces thèmes les références aux décrets concernés dans
l'Index des Collectanea, 1907. Consulter notamment les termes cera, vinum,
ecclesia, campanae, cantus, inclinatio, indumenta, missa (de missa ritibus), offi-
cium divinum, pileum, pyxis, stola, vinum...
188 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
l'état d'esprit dominant autour de 1900 est aux antipodes d'un souci
de reconnaissance du pluralisme culturel. Le respect dû aux rites
orientaux traditionnels, hautement affirmé par Léon XIII, n'induit
pas qu'on puisse autoriser de nouvelles exceptions pour les jeunes
Eglises. Si la Propagande a une section qui tient compte de la
spécificité des rites orientaux, sa principale branche, appelée d'ailleurs
dans le langage courant section latine, ne conçoit pas que les
missions fondées en Afrique, en Asie, en Oceanie ne se moulent pas
dans la matrice latine du catholicisme.
64 «Je crois que Votre Grandeur ferait bien de me faire adresser, par petite
vitesse, trois caisses de vin doux, dont l'une serait offerte au maître de Chambre du
pape, l'autre au majordome et enfin, la troisième, à S.E. le Cardinal Satolli,
l'ancien professeur de nos Pères à la Propagande, qui m'a manifesté le désir de
goûter notre vin que lui ont tant vanté certains prêtres canadiens. Les deux premiers
prélats me rendent d'immenses services pour nos bienfaiteurs qui viennent à
Rome, en me donnant des billets d'audience ou de consistoire, et je ne sais
comment les remercier.» (A.P.Bl. 1-7, n° 1254, Burtin à Lavigerie, 23 novembre 1896).
65 A.S.M.A. Lettres du supérieur Planque, T. X (1883-1884). Lyon, le 20
septembre 1883. Le destinataire n'est pas mentionné.
66 Ibid. f. 882. Mgr Leray, V. Ap. des îles Gilbert, au T. St Père. Boutaritari, le
10 décembre 1901. «C'est avec une vive reconnaissance que nous avons reçu les
deux précieux chapelets bénits par Votre Sainteté. Merci mille fois, T. St P., pour
cette délicate attention...».
192 RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
1 Nous citons l'Instruction de 1659 d'après le texte établi par J. Guennou (dit
texte B) et publié in Memoria rerum III/2 p. 697-704.
... «denique ad Evangelicae Charitatis normam efformati, aliorum se
ingenio ac moribus accomodantes, nec sociis, quibuscum vixerint, graves nec exteris
invisi, ingrative reddantur, sed cum Apostolo fiant omnia omnibus.»
2 Le secret et l'anonymat sont rendus nécessaires par les prétentions du Pa-
droado à assurer lui-même la mission.
196 LA DIRECTION DES MISSIONS
3 Pour une analyse plus fine et la bibliographie voir J. Metzler, Memoria re-
rum vol. I/I, p. 165-172.
4 Bonne synthèse de la genèse et de la postérité de l'Instruction in : Massimo
Marcocchi, Colonalismo, cristianesimo e culture extraeuropee, Milano, Jaca Book,
1980, 88 p., p. 51-59
5 J. Metzler, Memoria rerum I/I, p. 165.
198 LA DIRECTION DES MISSIONS
16 «Id sane, ut notum est, gratissimum SSmo D. N. erit qui tantam de philo-
sophia S. Thomae restituenda sollicitudinem ostendit uti ex eius literis encyclicis
patet. Item animadvertendum erit qua ratione in philosophicis et praesertim
theologicis doctrinis tradendis errores et praeiudica nationis prae oculis haberi
ac refutari debeant... Denique in id maxime contendum est ut in doctrina De
Ecclesia tradenda alumni de vi ac ratione primatus Romani Pontificis ac de eius
prerogativis ac dotibus diligentissime iuxta Concilii Vaticani decreta edoceantur,
ac Romanae Ecclesiae amore ac reverentia intima imbuì valeant.»
204 LA DIRECTION DES MISSIONS
17 «apud sinenses mos sit caput coopertum gerere in signum obsequii et re-
verentiae».
18 «1° Cognoscant principalia mysteria fidei, Symbolum, Orationem
dominicain, decalogum, praecepta Ecclesiae, effectum Baptismi, aetus virtutum theolo-
galium earumque motiva.»
19 St Office, 30 mars 1898. Collectanea 1907, vol. 2, p. 365-366, n° 1993.
L'ÉLABORATION DE LA DOCTRINE MISSIONAIRE 207
22 Extrait de Histoire des Missions de l'Inde, t. IV, p. 4-5, Paris, M.E.P., 1898.
210 LA DIRECTION DES MISSIONS
crum ministerium haberi in iis, qui rite fuerint ad id instituti. Ceterum cum
Christus Ecclesiam suam fundaverit, ut omnes gentes ambitu suo complectere-
tur, non est dubitandum quin praeclara charismatum dona possint penes omnes
populos efflorescere, Eius Spiritu Sanctu afflante, qui, ut ubi vult spirans,
infirmas naturae vires erigit ut ad ardua quaeque consurgant.
33 Ibid. n° VI. «lis igitur praesertim in locis, ubi primum sancta Evangelii
doctrina fuerit, firmissimum enscenti fidei praesidium scholae suppeditabunt,
L'ÉLABORATION DE LA DOCTRINE MISSIONAIRE 215
per quas recentium fïdelium soboles christiana disciplina mature instituta stabi-
lis veluti nucleus constituitur, qui novis christianorum accessionibus granatini
postea augeatur.»
34 Ibid. n° VII, p. 290. «Quippe pacata in India omnia, patefacta itinera, Epis-
coporum praesidio res christiana ornata ac munita, adsiduoque novorum institu-
torum appulsu, vetera, gradatim minus firma, cum patria superstitione nutant.»
216 LA DIRECTION DES MISSIONS
4 Collectanea 1907, vol. I, n° 645, p. 393-394 : Instr. S.C. de Prop. F. «De in-
formatione exhibenda pro novis Diocesibus, Vicariatibus, vel Praefecturis erigen-
dis», 1798.
QUESTIONNAIRES, RAPPORTS ET CONTRÔLE DE L'ACTION MISSIONNAIRE 223
5 Collectanea 1893, n° 104; Ex litt, encycl. S.C. de Prop. Fide, 24 avril 1861,
p. 45-46.
6 Cf. Collectanea 1893, n° 110, Instructio S.C. de Prop. Fide super Visitatione
SS. Liminum, 1er juin 1877.
7 Cf. la synthèse de Marcel Storme in Memoria rerum, vol III/l, p. 261-263. La
Secrétairerie d'Etat et la Propagande bénéficient d'une excellente information
grâce à Leopold II et au nonce V. Vannutelli. La Propagande adresse le 31 août
une circulaire aux sociétés missionnaires «leur demandant de s'informer auprès
de leurs missionnaires 'sur la marche des affaires, les résultats à espérer pour la
religion et sur les meilleurs moyens à employer à cet effet.'»
224 LA DIRECTION DES MISSIONS
ment cependant s'y intercalent six questions (n° 29 à 34) sur le culte
divin. Enfin la dernière série s'étend assez longuement sur la vie
chrétienne en insistant sur le respect de la discipline en matière de
jeûne, de funérailles et d'administration des sacrements.
L'élargissement des préoccupations et les aménagements
apportés à un esprit strictement directif ont-ils pour autant introduit une
autre logique et une autre approche de la chrétienté?
On peut d'abord s'interroger sur cette volonté de rationalisation
qui conduit à des regroupements artificiels, comme celui qui
rassemble sous le même titre les maisons accueillant les catéchumènes,
les catéchistes et les hôpitaux... L'existence d'un tel questionnaire
implique fondamentalement que l'organisation spatiale, les
institutions, la doctrine, la discipline, la vie religieuse doivent répéter un
modèle unique en Europe, en Amérique, en Asie, en Afrique, en
Oceanie. En conséquence l'enquête continue de focaliser son intérêt
sur une chrétienté idéale, déjà constituée, reproductible
universellement, dont la paroisse est l'unité de base, symbolisée par le registre
«d'état des âmes» et l'observation du «précepte pascal»8.
Les ouvertures contenues dans quelques questions ne mettent
pas en cause cette conviction. Elles ne sont jamais des appels à
l'innovation pastorale mais des invitations à proposer des remèdes
contre les abus ou les défaillances, à se rapprocher progressivement
de la chrétienté idéale. Cette logique conduit à contrôler en priorité
tout ce qui concourt à assurer la reproduction du modèle et à
préserver les Eglises de toute contamination extérieure. L'étude du
vocabulaire et des termes récurrents est très révélatrice de ce double
souci. Il prône d'abord la soumission aux normes pour obtenir dans
tous les domaines l'uniformité, gage de concorde, selon les
prescriptions du concile de Trente, du rituel romain et du droit canon.
Le second objectif majeur est de protéger la chrétienté contre la
contagion des néophytes par des idées, des mœurs, des croyances
(superstitions) répandues dans le milieu environnant non
catholique. Anticipant sur l'instruction de 18839, la série de questions
consacrées aux écoles insiste sur la nécessité de respecter une stricte
séparation, certes entre garçons et filles (n° 37) mais surtout entre les
catholiques et les autres. Elle presse les préfets et vicaires
apostoliques de se prémunir contre les risques qu'entraîne dans les collèges
lement par ses incidences sur la juridiction, mais de plus en plus par
la nécessité de les faire coïncider avec les délimitations coloniales.
La communauté catholique est composée de fidèles baptisés ou en
voie de l'être, sous la direction de prêtres. La paroisse reste l'idéal,
mais provisoirement il faut se contenter de stations où le petit
nombre de prêtres ne permet généralement pas la résidence d'un
missionnaire. L'effort porte dans la première étape de l'évangélisa-
tion (elle a été entreprise au Dahomey en 1861) sur la mise en place
d'un réseau d'œuvres d'assistance et d'écoles. La question du clergé
indigène ne se pose pas encore. Le préfet apostolique n'en signale
pas moins son absence. Il éprouve enfin le besoin de donner
quelques renseignements complémentaires sur les langues indigènes et
les difficultés de communication, sans doute pour souligner les
difficultés de la mission et prévenir éventuellement des jugements trop
sévères concernant ses progrès. Implicitement se dessine le portrait
d'une chrétienté organisée autour de ses missionnaires, de son
église, de ses écoles, de ses orphelinats et de ses œuvres d'assistance.
Ces critères sont aussi ceux qui sont retenus par les statistiques
officielles. Les Missiones catholicae™ proposent des tableaux de
l'Afrique ou de l'Océanie distribués en cinq colonnes : nombre de
catholiques, stations, églises ou chapelles, prêtres, établissements
d'éducation et charitables. La même présentation est conservée pour
l'Asie, avec des variations mineures (rubriques écoles et orphelinats
de préférence aux appellations institutions d'éducation et de
charité). Cependant elle distingue les prêtres indigènes des missionnaires
européens et met à part les séminaires.
uniformité de doctrine :
«15. Nous n'avons point remarqué de divergences entre les
missionnaires pour l'enseignement de la morale. Plusieurs fois nous
avons voulu tenter d'établir des conférences pour discuter des cas de
morale, exciter les études ecclésiastiques, et promouvoir plus
facilement l'uniformité. L'éloignement des stations, la difficulté des
communications ne nous ont pas permis la réalisation de nos désirs.
Reste le moyen de s'éclairer par lettres. Au besoin il est employé.
17. Nous avons adopté le catéchisme suivi dans toutes nos
missions de la Côte; à quelque chose près, c'est le catéchisme du diocèse
de Cambrai.»
31 A.C.P.F. N.S. 242 (1902), f. 919-925 : relation de Mgr Navarre, Vie. ap. de
Nouvelle Guinée au Cardinal Gotti. Thusday Island, octobre 1902. Citation f. 924.
32 Ibid. f. 926-927. Gotti à Navarre, 20 mai 1902.
242 LA DIRECTION DES MISSIONS
ments de mission et de fondation, par Jean Bonfils et Noël Douau. Paris, Médias-
paul, 1985, 293 p., spécialement p. 114-119.
44 Cf. en 1868 le plan de Comboni pour justifier la fondation de l'œuvre de la
Régénération de l'Afrique par l'Afrique elle-même. Texte intégral dans : Jean Mau-
zaize. Présence missionnaire de Daniel Comboni dans la France du Second Empire,
E.M.I., Bologne, 1980, p. 179-192.
45 Cf. Rédactions successives des constitutions provisoires dites Règles de la
société des Missionnaires d'Afrique., 1872, 1874, 1876. Présentation dans Roger
Heremans. L'éducation dans les Missions des Pères Blancs en Afrique Centrale
(1879-1914), Univ. catholique de Louvain, Recueil de Travaux Historiques, VIe
série, fascicule 26, Louvain et Bruxelles, 1983, p. 43-44.
46 Constitutions S.M.A. discutées par la Propagande en 1889 : chapitre X § 1 :
«Le but essentiel de cette Société est, non seulement de propager notre sainte
religion dans les immenses régions d'Afrique, mais en outre de travailler avec
dévouement à la fondation de vraies églises par l'établissement d'un clergé Indigène,
et de donner aux Missions dont elles est chargée, autant que les circonstances le
permettent, la forme et la Constitution des diocèses régulièrement établis.»
(A.C.P.F.
47 Cf. Acta
R. Heremans
259, f. 536op.r.)cit. p. 30.
QUESTIONNAIRES, RAPPORTS ET CONTRÔLE DE L'ACTION MISSIONNAIRE 245
Chine
clergé indigène
missionnaires
Indochine
1886 : 375-290 (soit 56% de prêtres autochtones)
1891 : 377-327 (53,5%)
1895 : 363-378 (49%)
1901 : 527-512 (50,7%)
Indes
1886 : 93-1089 (soit 8% de prêtres autochtones)
1891 : 194-705 (21,5%)
1895 : 263-662 (28%)
1901 : 349-809 (30%)
clergé indigène
missionnaires
Repères chronologiques.
1803 : Synode du Se-Tchouen (Szechwan).
1822 : Extension à toute la Chine du synode du Szechwan.
1851 : Réunion des Vicaires ap. à Shangaï.
1860 : Traité de Tientsin (liberté d'action missionnnaire, exterritorialité,
réparation des dommages et restitution des biens)
1869-70: Réunion des vicaires ap. pendant le concile à Rome.
1880 : Synodes régionaux dans toute la Chine.
Première région (Pékin) : 2 CM (F), 1 MEP (F), 1 Scheut (Β), 1 SJ (F)
Deuxième région (Shansi) : 3 OFM (I), I MEM (I), 1 Scheut (NL)
252 LA DIRECTION DES MISSIONS
1ONGO L Ι Ε
/'
ÔRÏÈNT'**)
,.,Π M. JAUNE
-, ϊ SU-TCHUEN
1 Josef Metzler, Die Synoden in China, Japan und Korea, 1570-1931. F. Schö-
ningh, Paderborn-München-Wien-Zürich, 1980, p. 99 à 120.
2 A.C.P.F. Acta 250 (1882), f. 359-520. Voto de D. Jacobini. Pour l'ensemble
de la ponenza dont le rapporteur est le cardinal Alimonda : f. 358 r-638 v, 18
septembre 1882.
3 A.C.P.F. Acta 250 (1882), op. cit. f. 359 r-v : Indice del voto.
4 Cf. chap. 7,3.
5 Cf. chap. 7,2.
SYNODES RÉGIONAUX ET DÉLÉGUÉS APOSTOLIQUES 255
Diagnostic.
9 Acta 250, op. cit., voto Jacobini f. 398 à 417. Chapitre 3 : clergé indigène.
Art. 1 : Observations sur les décrets. Art. 2 : considérations générales sur le clergé
indigène, éducation des clercs indigènes dans les Séminaires, régime du clergé
adulte attaché au ministère.
10 Ibid. f. 535 r. «con tanti tentavi fatti dalla Santa Sede e dai missionari, con
tanti sudori e tanto sangue sparso si rimanga ancora sì limitato e impedito il
progresso dell'idea cristiana.»
258 LA DIRECTION DES MISSIONS
11 Ibid. «De si faibles résultats sont dûs à l'état même des missions qui, si
elles ont connu sans aucun doute depuis un demi siècle un fort accroissement,
comme on l'a noté au début, sont cependant encore loin de présenter une action
puissante pour établir la Foi dans les populeuses contrées du céleste Empire».
12 Nous reviendrons ultérieurement sur ce memorandum qui récapitule les
critiques et les rancœurs chinoises (chapitre 15).
13 Ibid. f. 535 «comme autant de pas en vue d'inféoder aux européens autant
de portions du territoire chinois».
14 Voto Jacobini f. 535 r-v.
SYNODES RÉGIONAUX ET DÉLÉGUÉS APOSTOLIQUES 259
15 Ibid. f. 5256 r.
16 Ibid. f. 534 ν.
17 Ibid. f. 536 r.
260 LA DIRECTION DES MISSIONS
ses fondements, condamnée à errer tant qu'elle n'a pas renoncé à ses
valeurs et ses représentations? Le catholicisme semble incapable de
concevoir pour les rites chinois une laïcisation du politique qu'il
refuse d'ailleurs aussi en Occident. La distinction tentée aux siècles
précédents par les jésuites entre rites civils et religieux, distinction
réactivée au début du XXe s. par les travaux du père J. Brucker22,
demeure extérieure au discours de la Propagande et l'enferme dans
une stratégie du tout ou rien.
De cette opposition jugée irréductible entre les totalités
chrétienne et chinoise découle une stratégie de la substitution d'une
civilisation à l'autre et une pastorale de la séparation entre les catholiques
et le milieu ambiant. Celle-ci aboutit à édifier des chrétientés -
refuges, retranchées derrière leurs murs et leurs œuvres, ou
simplement modestement disséminées, mais isolées, dans la campagne. La
rupture avec la société d'origine devient la condition de l'adhésion au
catholicisme, pour le fidèle ordinaire, le catéchiste ou le clerc.
on a la tête rasée, excepté le sommet d'où partira plus tard une queue
de cheveux qui descend sur les épaules, des chaussures avec des
semelles en carton etc.. Avec ce costume on n'est plus remarqué par les
Chinois, bien qu'ils distinguent entre mille les Européens chinoises33.»
37 A titre d'exemple, lire les 53 articles (dont l'exigence d'un rapport annuel
inspiré des questionnaires de la Propagande) que comporte le «Règlement des
catéchistes de Wenchow ou recueil synthétique des avis donnés aux catéchistes
depuis 1900 jusqu'à 1919». In : En Mission... extraits des Lettres de Cyprien Aroud,
CM., missionnaire en Chine, 1899-1928, Paris, 1933, p. 255-266.
38 A.C.P.F. Rapport Jacobini op. cit. f. 526 v-527 r.
39 «II y a toujours impossibilité pour un chrétien chinois, déterminé à ne pas
faire les cérémonies prohibées, d'atteindre à aucun des grades littéraires sans
lesquels on ne parvient pas à la considération, à la fortune et et à l'influence sociale
en Chine. «(D.T.C., Chinois (rites) op. cit.).
40 M.C. 1881, p. 365. «Son livre, qui comprend six volumes, est intitulé : Tsi-
chouo-tsiun-chen, c'est-à-dire La vérité démontrée par les textes réunis.
Le père Hoang, dit le Hong-Kong Catholic Register, est bien placé pour
connaître exactement la situation des chrétiens en Chine. Très versé dans
l'histoire ecclésiastique, il a suivi la méthode des anciens apologistes du
christianisme, en s'appuyant sur les textes des plus chauds partisans du paganisme pour
prouver la fausseté de leurs croyances. Il n'est pas rare d'entendre des Chinois se
plaindre que les chrétiens dénaturent l'histoire de leurs idoles. Le p. Hoang, étant
parfaitement au courant des plus célèbres publications en faveur des
superstitions chinoises, attaque ses antagonistes sur leur propre terrain et les bat par
leurs propres armes... Le sixième volume est une charge à fond contre les trois
principaux systèmes religieux : religion de Confucius, bouddhisme et
rationalisme de Lao-Tseu. Il met en évidence leurs contradictions, quand on les compare
l'un à l'autre, et il montre combien ils sont ridicules de l'avis de leurs propres
partisans».
41 Vincent Lebbe arrive à Pékin en mars 1901 et Antoine Cotta en 1906.
268 LA DIRECTION DES MISSIONS
45 Pour un extrait des articles les plus importants, voir M.C., 1886, p. 437,
ainsi qu'un résumé des principales modifications dans le même volume p. 469-
471.
46 1887 : Bangalore et Allahabad; 188 : Nagpur; 1889, 1893 et 1896 : Verapoly;
1890 : Allahabad, Lahore et Agra; 1891 : Coïmbatore; 1898; Goa; 1902 :
Hyderabad.
47 A.C.P.F. Lettere 382 (1886), f. 679-680. Instructions du Préfet de la
Propagande à Mgr Agliardi, 11 décembre 1886.
270 LA DIRECTION DES MISSIONS
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avec l'archevêché de Goa. Sans doute les espoirs placés dans l'accord
seront en partie déçus car les rivalités de juridiction ou la
compétition entre les clergés subsistent et entretiennent des conflits
interminables jusqu'en 1950. Mais l'essentiel est acquis, les conditions
préalables sont réunies pour passer à la réalisation des points 2
(établissement de la hiérarchie régulière) et 3 (formation et promotion
du clergé indigène).
Dans ce processus, la chronologie souligne la place stratégique
SYNODES RÉGIONAUX ET DÉLÉGUÉS APOSTOLIQUES 271
qui ne sont pas pris en compte. La plupart d'entre eux sont liés au
statut du missionnaire européen. L'action auprès des élites
indiennes supposerait une présence dont le missionnaire n'a «ni le
temps, ni le goût». Car, l'auteur le regrette, «le missionnaire
demeure généralement étranger à la vie littéraire, politique,
économique et sociale de l'Inde; il ne fait pas partie d'associations, ne
fréquente pas les meetings, n'écrit pas dans les journaux; il n'est pas un
personnage officiel avec lequel le gouvernement ait à compter, et
dont l'influence se fasse sentir dans le mouvement de civilisation et
de progrès matériel qui emporte le pays vers l'avenir»70.
Pour combattre cette marginalisation du catholicisme, le
délégué apostolique incite les chefs des diocèses à faire entendre la voix
de l'Eglise sans concession; mais il leur interdit de participer à des
associations qui les placeraient dans une position de subordination
inadmissible pour un représentant de la hiérarchie catholique. Mgr
Mayer, évêque auxiliaire de Madras, est accusé d'avoir cherché une
vaine notoriété quand il a accepté de siéger dans l'académie
provinciale, compromettant l'Eglise en acceptant un poste secondaire sous
la présidence d'un ministre protestant...71.
De la même manière la rencontre des masses indiennes ne peut
s'effectuer sans respecter les règles de la vie sociale indienne. Or les
visites à domicile ne sont pas concevables. «(Le missionnaire) visite
peu les chrétiens, les coutumes indiennes ne le permettent pas; mais
ceux-ci vont souvent chez lui, ils sont reçus dans la pièce d'honneur,
celle du milieu tout à la fois salon et salle à manger; les femmes
n'entrent pas et restent sous la véranda où, pour traiter l'affaire qui
les amène, le missionnaire se tient avec un catéchiste»72.
Les instructions romaines relayées, voire durcies par Zaleski, ne
donnent pas prise sur la résistance globale de la société autochtone
au christianisme, résistance qu'illustre la place démesurée accordée
aux baptêmes des enfants in articulo mortis à l'insu de leurs parents.
En d'autres termes le modèle de la chrétienté en milieu indien nous
paraît là encore indissociable d'une pastorale fondée sur la
multiplication des œuvres et l'intégration progressive des individus au
noyau initial. Zaleski observe que les conversions se font plus
facilement au voisinage des chrétientés car les païens sont «à demi-appri-
voisés. Et puis en rompant avec la société païenne, l'infidèle entre de
suite dans celle de la localité : il ne sera jamais isolé»73. C'est ainsi
que le délégué apostolique invite le missionnaire réservé pour l'évan-
gélisation des païens à établir son quartier général dans un village
«Le P. Jules Billas était une âme ardente, naïve et sans mesure
dans le dévouement. Pour convertir les infidèles, il rêva de prendre le
genre de vie du P. de Nobili : abstinence absolue de viande, de pain et
de vin, du riz cuit à l'eau et un seul repas vers les cinq heures du soir.
La réalité suivit immédiatement le rêve. Le père Verdier80, prévenu de
ces excès, les défendit absolument. Le rude missionnaire en appela à
Mgr Canoz81; c'était son droit. Sa Grandeur pour ne pas affliger ce
grand cœur, lui permit de continuer sa vie pénitente, mais là
seulement où elle pourrait influencer les populations idolâtres. En maints
endroits les païens admirèrent en effet une vertu si rare mais pas un
seul ne se convertit. Les temps étaient passés où cette manière de
vivre attirait au baptême. Le seul résultat trop visible de ce jeûne
perpétuel fut que le P. Billas y perdit la santé et les forces du corps»82.
fier des usages sociaux que les européens considèrent comme «un
abus, une erreur, une absurdité, tout ce que vous voudrez», il
manifeste un grand respect pour la culture indienne et n'hésite pas à
relativiser les normes européennes.
«Pour mieux faire ressortir ma pensée, laissez-moi supposer que
la France, avec ses mœurs et sa civilisation actuelles, soit plongée
dans l'infidélité; que les brahmes de l'Inde étant chrétiens, mais
conservant tout ce qui dans leurs usages sociaux n'est pas
rigoureusement opposé à l'Evangile89, vont en France y prêcher la religion
chrétienne; mais que par inadvertance ou attachement à leurs coutumes,
ces missionnaires retiennent leurs usages et leurs idées particulières,
concernant ce qui est convenable ou messéant, bien plus, ils exigent
que leurs néophytes se conforment à ces usages, adoptent ces idées.
Pensez- vous que ces brahmes réussiraient beaucoup?»90
95 Sur les préparatifs et la discussion, voir A.P.F. Acta 262 (1892), f. 45-97 r et
Lettere 1891 f. 113, 1892 f. 381.
96 A.P.F. Acta, 263 (1893), f. 343-349 r. «Sul celebrare i Sinodi provinciali
nelle Indie orientali». Le délégué présidera chaque synode dont il a fixé le lieu de
réunion (Pondichery, Madras, Verapoly, Bombay, Agra, Calcutta, Colombo) et le
programme (f. 345v-346v).
97 Le père Verdier émet en 1885 l'hypothèse que les M.E.P. ont renoncé à
ordonner des séculiers indiens avec l'accord tacite de la Propagande : Mgr Bonjean,
à cause des difficultés survenues, n'ordonne plus de séculiers, dit-on avec la
permission de la S.C.P.» (A.R.S.I., Maduré, 5, II, 5, Pallancotah, 17 mars 1885).
98A.R.S.L, Maduré, 5,VIII,20. Verdier au général, Bombay, 22 décembre
1893.
SYNODES RÉGIONAUX ET DÉLÉGUÉS APOSTOLIQUES 287
103 A.C.P.F. N.S. 143, f. 470-480 v. Rapport de Mgr Zaleski sur le clergé
indigène. A propos du synode provincial de Pondichéry, Kandy, 15 mai 1894.
104 Ibid. f. 490-493 ν. A propos du titre de missionnaire apostolique. Zaleski à
Propagande, Kandy, 20 mai 1894.
105 Sur les origines, les pouvoirs et la manière d'obtenir le titre de
missionnaire apostolique : Annuaire pontifical catholique, 1903, p. 496-498.
106 Zaleski, rapport de 1902, f. 175-177. Il décrit les situations anormales
créées par cette tradition, surtout à Pondichéry. A table, un vieux prêtre indigène
doit céder la place à de jeunes missionnaires français à peine sortis du séminaire.
Zaleski a proposé à l'archevêque de «tailler dans le vif» en établissant la
préséance selon l'ancienneté, sans autre distinction. L'archevêque a refusé,
prétextant l'opposition des missionnaires. En fait, les jeunes seraient d'accord mais
l'archevêque camoufle son propre attachement à cette tradition antique.
SYNODES RÉGIONAUX ET DÉLÉGUÉS APOSTOLIQUES 289
viennent d'abord les esprits en notre faveur. Enfin, l'expérience de près d'un
siècle nous a appris que toutes les conversions doivent se commencer par le
moyen des catéchistes. C'est une nécessité d'en avoir toujours un grand nombre,
car, outre qu'il y a toujours beaucoup de travail, le catéchiste d'une basse caste ne
peut servir à instruire des Indiens d'une caste élevée. Un homme de haute caste
serait à jamais déshonoré auprès des siens, déchu de son rang et proscrit comme
un lépreux, s'il avait écouté des instructions d'un homme de basse caste.» (M. C.
1886, p. 424, Mangalore (Hindoustan), lettre d'un missionnaire jésuite du Manga-
lore).
114 «Les chrétiens des missions de Pondichéry, du Maïssour et du Coïmba-
tour appartiennent en majorité à la classe des parias et des pauvres. La
prédication de l'Evangile, à ses débuts, convertit principalement ceux que le monde
méprisait; l'empreinte dont elle fut alors marquée ne s'est pas effacée.» (A. Launay,
Histoire... Inde, t. IV, p. 485).
115 «En général, les chrétiens de l'intérieur presque tous habitants des
campagnes, sont dociles, patients et simples sauf quand il s'agit de leurs usages, de
leurs idées et de leurs privilèges de caste; alors les meilleures raisons n'ont
aucune prise sur eux, et facilement ils vont jusqu'à la révolte (A. Launay, Histoire...
Inde, t. IV, p. 485-486.)
SYNODES RÉGIONAUX ET DÉLÉGUÉS APOSTOLIQUES 293
116 A.C.F.P. Acta 263 (1893), f. 63 à 130. Sur le premier synode national du
Japon.
117 Ibid. f. 67 r : «b). Nostri clerici, quamvis eodem Sacerdotio decorati et
eidem ministerio mancipati sint, ac Sacerdotes Europaei, attamen loco et incessu
his cedunt. Ita a Romano Pontifice sancitum est, qui speciali titolo missionarium
apostolicorum insignitos esse voluit eos qui ad gentes exteras mittuntur
sacerdotes.
c) Quod ad cibos, vestes, habitationes attinet, nemo mirabitur non pari jure
et conditione esse indigenas et europeos qui aliunde sunt, aliis indigent, nec
eodem modo educati sunt, id est non de sumptibus missionis et singulis annis
viaticum personale de praestituis ad hoc recipiunt.»
294 LA DIRECTION DES MISSIONS
118 Des observations très pertinentes dans : Julien Gayard (M.E.P., groupe
missionnaire de Kitakyushu). «La grande illusion. Dix ans d'évangélisation
durant l'ère Meiji (1885-1895)». Echos de la rue du Bac, n° 202, janvier 1986, p. 11-20.
119 Ibid. p. 18.
120 Ibid. p. 20. Témoignage du père Ligneul à la mort de Mgr Osouf (1906).
CHAPITRE 10
DÉLIMITATIONS ET «COMMISSION».
LA GESTION AU QUOTIDIEN
45 A.C.P.F.
Ibid. p. 370-372V.
Acta f. 140. Limites de la préfecture du Zambèze confiée aux
jésuites, 10 février 1879 (f. 135-140).
6 Par exemple quand il s'agit de rattacher un territoire du Bas Niger (vicariat
du Bénin) au Dahomey pour des raisons de communication et d'efficacité de l'é-
vangélisation. Les missions africaines de Lyon occupent les deux rives du fleuve
Acta 264 (1894), f. 266-268, 30 avril 1894.
7 A.C.P.F. Acta 266 (1896), f. 542-544.
8 A.C.P.F. Acta 253 (1884), f. 59 v. Erection de la préfecture apostolique du
Niger, (f. 53-59 v).
298 LA DIRECTION DES MISSIONS
14 A.C.P.F. Acta 267 (1897/1), f. 801 r-v, lettre de Mgr Le Roy au Préfet de la
Propagande, Rome, 24 janvier 1897. Ponenza : Erection d'une nouvelle
préfecture en Guinée française, 20 septembre 1897.
15 A.C.P.F. Acta 259 (1889), f. 253-256. 1er avril 1889, Erection de la Préfecture
du Niger inférieur ou Bas Niger. Emonet utilise successivement l'argument
administratif et l'obtention d'allocations de la Propagation de la Foi.
Acta 350 (1890), f. 26-29 r. Erection d'une préfecture apostolique dans les
possessions allemandes dites du «Cameron».
16 A.C.P.F. Acta 248 (1880). Pondichéry, f. 570-622.
300 LA DIRECTION DES MISSIONS
22 ARSI. Curie Rome vol. III, p. 25. Beckx à Simeoni, Fiesole, 25 novembre
1881... «que nous voulons tout envahir, dominer partout».
Ensemble du dossier : A.P.F. Acta 250 (1882) f. 248-261, 18 septembre 1882.
23 Récit des tractations par Ng'ekieb Mukoso. Aux origines de la mission du
LA GESTION AU QUOTIDIEN 303
Tableau n° 13
IMPLANTATION DES OBLATS DE MARIE AU XIXe S.
1816 France
1831 Suisse
1841 Angleterre
Canada
1847 Etats-Unis Ceylan
1852 Afrique du Sud
1856 Irlande
1858 Mexique
1860 Ecosse
1862 Lesotho
1880 Pays-Bas
1882 Italie et Espagne
1891 Belgique
1895 Allemagne
1901 Galles
52 A.C.P.F. Acta 246 (1878), t. 604 r-v. Sulle pretese del Governo di Spagna
relative alla nomina del Prefetto Ap. del Marocco (25 novembre 1878) «Les raisons
qui s'opposent aux dites prétentions découlent de la nature de la préfecture, de
l'exemple de toutes les autres préfectures et vicariats apostoliques, quand bien
même ils sont subventionnés ou soutenus par quelque gouvernement, et de
toutes les autres raisons développées oralement dans la discussion».
314 LA DIRECTION DES MISSIONS
(Acta 253 t. 20-21). 1899 : Alain Guynot de Boismenu, 29 ans, coadj. de Mgr
Navarre, 8 mai 1899 (Acta 270 f. 324-326).
66 Cf. les remarques de Roger Heremans op. cit. A propos de Mgr Gerboin, v.
a. de rUnyanyembe : «Peut-être plus encore qu'à d'autres, on songe à lui, en
relisant la phrase du cardinal Lavigerie qui rappelait aux évêques Pères Blancs que
«dans leur diocèse d'origine, ils seraient probablement restés de simples curés de
campagne.» (p. 181).
67 Roger Heremans cite ce rapport du P. Malet en 1907 : «Je ne connais pas
encore d'Allemand qui nous est donné satisfaction. Pourquoi donc à Trêves, Hai-
gerloch, leur inspire-t-on un culte ridicule de la science. Ces braves gens que j'ai
connus et qui n'avaient rien de transcendant, tant s'en faut, ne parlent que de
pédagogie, ethnographie, géologie etc. . . On en fait des gens de livres qui ne rêvent
qu'articles et pour lui la valeur d'un homme se mesure à la science. Pourquoi
donc ne pas leur inspirer un peu de mépris pour tout cela?» (p. 215, note 2).
LA GESTION AU QUOTIDIEN 319
1878 1903
105 A.C.P.F. Acta 247 (1879) f. 25-34. Demande d'approbation des Règles et
Constitutions des Missionnaires d'Afrique, 3 février 1879.
106 A.C.P.F. Acta 252 (1883) f. 1071 r. Relation du 1er octobre 1883.
107 A.C.P.F. Acta 259 (1889) f. 508 à 648. Sur l'approbation des Constitutions
et du séminaire des Missions africaines de Lyon. Renvoie aussi à Atti della
Commissione per la revisione delle Regole (1890), voi. 8, pon. 2 a.
108 Ibid. f. 575r-576r.
328 LA DIRECTION DES MISSIONS
Tableau n° 14
APPROBATION DES SOCIÉTÉS MISSIONNAIRES PAR LE SAINT-SIÈGE
129 Sur l'affaire Meurin : Acta 256 (1886), f. 1 à 240. Sur les décisions du 5
avril 1880 autour des missions des jésuites et sur quelques difficultés concernant
le vicaire apostolique de Bombay, 18 janvier 1886. (La ponenza figure aussi vol.
255, f. 2 à 21).
334 LA DIRECTION DES MISSIONS
130 A.C.P.F. Acta 264 (1894), f. 378-385 v. Sur l'état actuel du V. ap. d'Afrique
centrale, 21 avril 1894. Le gouvernement autrichien lui décerne la Grande Croix
de l'Ordre de François-Joseph. Mgr Sogaro vit à Rome jusqu'à sa mort en 1912 et
occupe plusieurs fonctions dans la Curie avant de devenir président de
l'Académie des nobles ecclésiastiques.
131 A.C.P.F. N.S. 261 (1903), f. 915-926. Relation verbale sur Mgr Anzer, s. d.
12 mai 1903. Précédée des pièces du dossier, f. 817-914 (30 janvier 1895 à 27 avril
1903).
132 Lu avec ces informations, le récit de la mort d'Anzer par les Missions
Catholiques (1903, p. 587-588) prend une connotation pathétique. «Mgr von Anzer...
de passage à Rome, est mort subitement le 24 novembre, au collège allemand, dit
l'Anima où il était descendu.. C'est dans toute la force de l'âge et au moment où il
était permis d'attendre beaucoup de son activité et de ses talents que le zélé prélat
a été enlevé par une foudroyante attaque d'apoplexie... M. Rotenham, ministre de
Prusse près le St-Siège, venait d'arriver au collège pour saluer Mgr Anzer, qui
devait partir le jour même pour Berlin. On frappa à la porte du prélat pour le
prévenir. Ne recevant pas de réponse, on enfonça la porte. Mgr Anzer était mort».
LA GESTION AU ΟυΟΉϋΙΕΝ 335
133 Cf. l'opinion de l'évêque de Verapoly en 1899 (A.P.F. N.S. 128, f. 492-500,
18 avril 1899) auquel s'oppose le Père Denis de sainte Thérèse, consulteur de la
Propagande (A.P.F. N.S. 1666, f. 492-500, 31 mai 1899 : «Je vais essayer de
dégager la question des brouillards dont le bon évêque de Verapoly l'a enveloppée...»).
Pour une vue d'ensemble voir Elisée De La Nativité OCD, Les Missions des
Cannes Déchaussés in Etudes carmélitaines (1930) p. 1-39.
134 P. Celestino. «Il Cardinale missionario cappucino Ignazio Persico». Studi
e Ricerche Francescane, 10 (1981) p. 115-132.
135 A.C.P.F. Acta 253 (1884), f. 199-261 v. Mesures pour une meilleure marche
des Missions des Capucins, 6 septembre 1884.
336 LA DIRECTION DES MISSIONS
141 La Société du Divin Sauveur de J.B. Jordan, fondée à Rome en 1881, doit
renoncer à l'organisation initialement prévue qui transgresse les frontières clercs
/laïcs, vie commune/vie séculière et hommes/femmes. (DIP, vol. 8, article Società
del Divin Salvatore).
CHAPITRE 11
18 Ibid. p. 368. Mgr Touvier a été conseillé par le célèbre explorateur français
Antoine d'Abbadie.
19 Ibid. p. 370.
MODÈLES ECCLÉSIAUX ET ACTION MISSIONNAIRE 345
20 Ibid. p. 373-374.
21 Constitution Orientalium dignitas Ecclesiarum, Léon XIII, 30 novembre
1894.
22 La missione... op. cit., p. 376.
346 LA DIRECTION DES MISSIONS
des délais, jamais de ne pas prévoir des écoles et séminaires pour les
futurs clercs. L'établissement d'un séminaire est tenté dès 1842 à
Wallis (vicariat d'Océanie centrale) et les quatre premiers prêtres
sortent du séminaire de Lano en 1884 25. Vingt ans après avoir reçu la
charge du Congo français, les spiritains ont fondé un institut de
religieux indigènes et ouvert un séminaire à Landana. Le père Emonet,
supérieur général, fonde de gands espoirs en 1886 sur trois élèves
qui ont achevé le cycle de philosophie et commencent celui de
théologie. Il y voit un argument sérieux pour transformer la préfecture
en vicariat26.
La véritable question surgit du décalage observé entre les
efforts déployés et les résultats obtenus. La bonne volonté des
missionnaires, aiguillonée par la Propagande, n'est pas contestable
globalement. Pourtant la constitution du clergé indigène sera
beaucoup plus longue et laborieuse que ne l'imaginaient les
contemporains .
Une première réponse peut être recherchée dans la stratégie
de latinisation des missions. Programmes, modes de formation,
vie en internat sont calqués autant que possible sur les séminaires
européens. Il serait anachronique d'interpréter la position romaine
à la lumière des débats contemporains sur l'acculturation
religieuse. Elle s'inspire d'une autre logique, celle de la promotion par
la formation. Mais il est vrai qu'elle conduit à réunir deux
stratégies apparemment inconciliables, l'adaptation étant accusée de
nier l'égalité des hommes, puisqu'elle refuse aux autochtones le
droit de vivre comme le missionnaire européen. Ce débat s'étend
d'ailleurs à toute la politique scolaire, et le refus de
l'occidentalisation semble à beaucoup une manière de maintenir l'indigène dans
une position inférieure. Mais l'absence de programme préétabli et
de directives concrètes laisse souvent les missionnaires libres dans
leurs choix pédagogiques27. Au contraire, la formation des clercs
est d'emblée subordonnée à la reproduction du séminaire selon les
prescriptions tridentines. Le caractère définitif, intemporel et
universel prêté au modèle sacerdotal romain interdit désormais toute
innovation.
«Il clero nativo in India deve essere formato, come si forma il cle-
25 M.C. 1886, p. 388. Cite une lettre de Mgr Lamaze, V. ap., au Cardinal Si-
meoni.
26 A.C.P.F. Acta, 255 (1886), f. 422R Erection du Congo français en vicariat.
Nomination du P. Antoine Carrie comme vie. ap. (f. 421-425 v).
27 Cf. par exemple les conclusions générales de Roger Heremans in
L'Education dans les Missions des Pères Blancs en Afrique centrale (1879-1914). Objectifs et
réalisations. Louvain-Bruxelles, 1983.
348 LA DIRECTION DES MISSIONS
28 Ibid. F. 174 r. «Le clergé indigène indien doit être formé comme on forme
le clergé européen. Il faut suivre strictement la méthode indiquée par le Concile
de Trente, la méthode que la Sainte Eglise a toujours et partout suivi. Chercher
d'autres méthodes, c'est la même chose que se croire au-dessus des Pères du
Concile, prétendre avoir une expérience plus grande que l'Eglise catholique».
29 Ibid. 169 r. «de manière égale aux blancs et aux noirs».
30 Ibid. «Secondo l'istruzione del 1883 la S. Congr. ha vietato che si faccia
innovazioni alcune al piccolo catechismo : e solo desidera che si compenga un
catechismo unico, ad imitazione del catechismo romano, per uso dei catechisti».
MODÈLES ECCLÉSIAUX ET ACTION MISSIONNAIRE 349
traiter tour à tour avec des catholiques, des gentils, des protestants ou
des musulmans, il est souvent moralement impossible ou difficile de
suivre les règles canoniques. Je supplie donc votre Eminence de
vouloir m'accorder ou de m'obtenir la dispense de recourir au St Siège
pour une foule de cas où il me paraît bon d'agir promptement. En
général il est mieux de saisir l'occasion par les cheveux, quand je crois
qu'il y va de l'intérêt des Eglises, et c'est ce que j'ai fait jusqu'ici31.»
Or la force (apparente) du droit canon est de faire place à ces
cas particuliers sans changer la législation, de tolérer des exceptions
provisoires sans mettre en cause le système. La distinction entre la
lettre et l'esprit, c'est-à-dire ici la norme à atteindre et les règles
immédiatement applicables, apporte le minimum de souplesse
indispensable. Rome utilisera la remise des facultés et des dispenses pour
laisser aux missionnaires une marge de manœuvre à géométrie
variable.
Il reste cependant à déterminer combien de temps la législation
pourra s'imposer sans multiplier les dispenses, tolérer des
exceptions au point de vider la loi de toute signification. La vie des
missions érode le mythe de la codification uniforme. Rome exige-t-elle
la suppression des chants liturgiques en langue vemacuaire, aussitôt
les chefs de mission s'inquiètent des conséquences pour les fidèles
africains :
«La procession du St Sacrement, en la fête du Corpus Christi, est
une véritable manifestation de la foi de nos chrétiens. Eux-mêmes y
tiennent beaucoup. Sans chants, pour eux une procession ne serait
plus une procession... peut-être devra-t-elle être supprimée en
certaines stations où elle se fait, ce qui serait un scandale pour les fidèles,
parce que nos chrétiens ne peuvent pas chanter du latin pendant toute
une procession32.»
Pour ne pas accumuler les exemples de cette avalanche de
demandes de dispenses, et les limites de ce fonctionnement, citons
cette autre demande du préfet apostolique Bricet (Bénin). Il
souhaite que les missionnaires soient autorisés à porter l'Eucharistie
aux malades la tête couverte d'un casque colonial à cause du soleil et
parce que les fidèles seraient scandalisés de voir un européen tête
nu. La Propagande lui répond d'utiliser un dais. Il s'épanche alors
auprès du supérieur général Planque, dénonçant une décision
dangereuse (le dais ne protège pas) et déplore l'indifférence de la
Propagande à la mortalité missionnaire, notamment par insolation33.
L'écart qui se creuse entre les protagonistes risque de rendre le dia-
L'établissement de la hiérarchie.
Tableau n° 15
QUELQUES ÉTAPES DE LA PLANTATIO ECCLESIAE
34 R.P. Léon Hermant, O.M.I. Au sud africain. Chez les Basutos, les Zoulous,
les Herreros. Bruxelles, 1924, p. 16.
35 Ibid. p. 17-19. Il est vrai que la scène se déroule début mai.
354 LA DIRECTION DES MISSIONS
rentes selon les lieux et les hommes. Zaleski représente une position
dure, parfois inattendue pour un diplomate de Léon XIII, même s'il
a été formé au temps de Pie X. Il manifeste avec virulence sa
répulsion contre les idées funestes de 1789, en particulier la tolérance
religieuse qui caractérise les colonies britanniques et profite au
«brahmanisme» :
«C'est hideux ce qu'on appelle : tolérance religieuse. On s'indige-
rait à coup sûr, si l'on entendait dire qu'un chrétien a permis que l'on
insulta à sa table le saint Nom de Jésus... Mais est-ce donc autre chose
qu'insulter le Seigneur, lorsqu'on tolère le culte solennel et religieux
du démon, sur une terre que gouvernent les chrétiens... Le culte
rendu au Diable est un crime contre lequel les lois de presque tous les
pays de l'Europe décréteraient la peine capitale. Ici (Indes) on le
permet ouvertement et officiellement... plus encore, les représentants du
gouvernement visitent les pagodes, et souffrent que Souamis et Bottos
les reçoivent avec ostentation. Permettre le paganisme, c'est tolérer le
crime40.»
44 A.C.P.F. Acta (1897), f. 252 à 287. Zaleski revient sur cette affaire dans son
rapport confidentiel de 1902 : f. 221 v-222 r.
45 C'est l'accusation formulée par le rapport Zaleski de 1902 (f. 22 r.)
46 A.C.P.F. N.S. 128 (1899). Rapport sommaire de Mgr Mussard, Vicaire ap.
de Saigon (f. 668-676).
358 LA DIRECTION DES MISSIONS
52 Ibid., f. 669 ν.
53 Ainsi l'examen de l'important synode de Bombay s'attarde sur le baptême
des païens adultes à l'article de la mort (f. 49 r) et modifie la rédaction primitive
du décret (f. 57 r-60 ν : Tit. V, Chap. 3, art. 3).
54A.C.P.F. N.S. 185 (1900). f. 510-511. Ledochowski à Frère Bertrand, préfet
ap. du Radjpoutana, Rome, 1er septembre 1900.
MODÈLES ECCLÉSIAUX ET ACTION MISSIONNAIRE 361
concepts est ainsi écartée. Or il ne suffit pas d'imposer dans tous les
séminaires l'enseignement du thomisme pour éliminer ou
neutraliser des modes de pensée étrangers à la tradition chrétienne et qui
restent bien vivants dans la culture environnante. Hindouisme,
confucianisme, bouddhisme, philosophies et métaphysiques
africaines ou océaniennes continuent de dominer les mondes dans
lesquels le catholicisme entend s'implanter.
Le mariage constitue un second môle de résistance contre lequel
échouent la prédication missionnaire et les sentences des canonistes
romains. Perceptibles tout au long de l'histoire des missions
modernes, les difficultés autour du mariage augmentent en proportion
des progrès du catholicisme outre-mer. Les bureaux de la
Propagande croulent sous les demandes de nullité et de dispenses qui
nécessitent la création d'un poste de minutante spécialisé56, Les ca-
suistes répondent sans se décourager aux problèmes nouveaux qui
leur sont posés sans mettre fin à l'inflation des demandes. Une
première instruction de la Propagande examine en 1877 dix-huit cas de
dispenses de mariage57. Une seconde propose en 1883 un véritable
petit traité de droit matrimonial ecclésiastique qui comporte pas
moins de qurante sept points58. Aucune ne suffit à résoudre les
problèmes rencontrés. Quand le Saint-Office a tranché les six doutes
soumis par les pères blancs du Victoria-Nyanza à propos du mariage
des néophytes avec des «infidèles»59, les missionnaires du Niger
soulèvent de nouvelles questions nées de la polygamie60 ou l'âge des
épouses61. La rubrique mariage devient la plus fournie des
Collectanea sous Léon XIII. D'autres rites de socialisation provoquent
l'embarras des missionnaires, telle la circoncision62 et soulèvent des
problèmes mal résolus. Etrangers à une réflexion ethnologique, les
théologiens romains ne peuvent pas concevoir la gravité des conflits
qu'engendre la lutte aveugle contre les superstitions63.
A travers le mariage, se jouent à la fois l'articulation du catholi-
Bricet, Préfet ap. du Bénin, propose comme livres de base pour la société
des missions africaines de Lyon : les Collectanea, les Monita ad missionarios, les
manuscrits du fondateur Marion Brésillac, les lettres de Libermann. (A.S.M.A.
Bricet, Agoué, 16 juillet 1896).
72 La longévité des manuels de théologie morale est remarquable. Outre
Alphonse de Liguori qui bénéficie en France d'un succès tardif au XIXe s., A.M.
Verricelli reste la référence bien que son manuel Quaestiones morales ut plurìmum
novae et peregrinae, seu Tractatus de apostolicis missionibus, Venezia., 1656, ait
été condamné pour laxisme. Bricet cite aussi le franciscain A. Breno (De missio-
nariis apostolicis) et «Antoine, théologie morale», très probablement le jésuite
P.G. Antoine qui publie en 1726 une Theologia moralis universa, très antiprobabi-
liste. «Il eut la faveur de Benoît XV, qui en prescrivit l'usage au collège de la Pro-
pragande.» (D.T.C, article probabilisme, XIII/1, col. 562).
73 A. privées. Lettre à ses parents, Chang-Kia-Chouang, 30 avril 1879.
74 «Ces représentations (d'épisodes bibliques et de la Passion), comme les
processions, ne plaisent pas aux européens, et quelquefois pas davantage aux
jeunes missionnairres, et cependant elles sont utiles, pour ne pas dire
nécessaires, elles réveillent la foi et la piété des Indiens, elles sont dans l'esprit des
païens des manifestations honorables pour les catholiques, elles tiennent lieu de
prédication. «(Histoire... Inde, op. cit. p. 490.)
368 LA DIRECTION DES MISSIONS
78 Ibid. p. 7.
79 On peut la rapprocher des instructions de Lavigerie : «Qu'aurait-on pensé
de St Pierre et de St Paul, s'ils avaient voulu faire des Hébreux des enfants des
premiers néophytes de Rome? Et que dirions-nous de St Irénée, s'il avait voulu
faire des Grecs des enfants de Dieu?... (Nouvelles Instructions aux missionnaires
d'Afrique equatoriale, 1879).
80 A.C.P.F. Acta 253 (1884), f. 199-261. Relation du P. Giuseppe Val d'Eremao,
f. 205 à 248. Rome, 16 juillet 1883.
81 «Cela reviendrait à dire que se faire chrétien donne au converti le titre et le
droit de passer du mode de vie indigène à celui de l'Europe, de vivre aux dépens
des missionnaires et de recevoir des pères en permanence un aide en argent et en
vivres».
370 LA DIRECTION DES MISSIONS
LA POLITIQUE MISSIONNAIRE
LA MARQUE DE LÉON XIII
CHAPITRE 12
In suprema, 1882. Sur la célébration des messes pro populo par les
Evêques
Quo se placabiliorem, 1889, dévotion à St Joseph.
Consensus mutuus ,1892, Sur les contrats de mariage.
Magnae Dei Matris, 1892, Dévotion à la Vierge : Rosaire.
Ilud est proprium,1894, sur l'institution des chanoines.
Abrogata, 1897, abrogation de la tradition d'administrer la
confirmation avant le baptême.
Ubi primum, 1898, sur les confréries du Rosaire.
Officiorum, 1897, interdiction et censure des livres.
LA MISSION EXTÉRIEURE DANS L'ENSEIGNEMENT DE LÉON XIII 377
Sancta Dei civitas, 1880, sur trois œuvres pieuses (d'aide aux
missions).
Romanos Pontifìces, 1881, juridiction des évêques sur les religieux
missionnaires.
Humani generis, 1893, sur la Sainte Enfance.
Orientalium dignitas, 1894, sur le maintien et la conservation de la
discipline des orientaux.
Au Délégué apostolique aux Etats-Unis, 1895.
Apostolicae curae, 1896. Validité des ordinations anglicanes.
Trans Oceanum, 1897, sur les privilèges de l'Amérique latine.
Testern benevolentiae, 1899, Contre l'américanisme.
moisson est riche; mais les ouvriers sont peu nombreux et ils le
deviendront peut-être encore moins.»
L'inévitable rappel de la permanence des prises de position du
magistère, en particulier par la référence à Grégoire XVI, n'empêche
pas davantage l'expression d'une sérénité et d'une conviction qui
avaient déserté les interventions antérieures. L'introduction de
l'encyclique emprunte le langage d'Isaïe pour anticiper un avenir en
train de se réaliser. «La cité sainte de Dieu, qui est l'Eglise, n'étant
limitée par aucune frontière, a reçu de son fondateur une telle force
que chaque jour elle élargit l'enceinte de sa tente et elle étend les
peaux qui couvrent ses tabernacles (Is.44/2)». A la suite de cette
vision quasiment prophétique, une série de références évangéliques et
pauliniennes rattachent à la tradition apostolique la responsabilité
romaine de diriger la propagation de la foi. Le soutien aux missions
est vigoureusement articulé à une mobilisation générale des fidèles.
Cette dernière donne à chacun, selon son rang, le devoir de
participer activement au mouvement catholique : par l'argent, par la
prière, par la paternité et la maternité, par le choix de la vie
missionnaire. Elle constitue pour le catholique un moyen privilégié de
concourir à son propre salut car la propagation de la foi «est, pour
ceux qui y participent, grandement utile et fructueuse, puisqu'elle
leur assure les richesses, leur fournit un sujet de mérite, et leur
donne, pour ainsi dire, Dieu comme débiteur».
Les impératifs plus prosaïques du gouvernement ecclésiastique
ne sont pas pour autant négligés au milieu de ces considérations
spirituelles. L'approbation donnée à la multiplication des initiatives
locales, preuves de la vitalité du catholicisme, suppose que les
associations créées déploient leur action sous la conduite de l'autorité
romaine, comme «coopérateurs» et non maîtres d'œuvre. Le discours
réintroduit discrètement la nécessité de l'union car le Souverain
Pontife est seule source de légitimité10.
L'encyclique Sancta Dei Civitas a ainsi synthétisé le fondement,
les buts et les moyens des missions chez les païens. Plus qu'à
l'invention d'une théologie de la mission, le discours de Léon XIII affirme
sa capacité à l'aggiornamento des formulations et au renversement
des perspectives pour affronter l'avenir dans un esprit conquérant et
confiant.
Après 1880 la référence à la mission de l'Eglise et à la vocation
10 «Ces trois sociétés ayant donc fleuri avec la faveur si marquée des
Souverains Pontifes et n'ayant jamais cessé de poursuivre chacune son œuvre avec un
zèle sans rivalité, on les a vues produire des fruits abondants de salut, aider
puissamment notre congrégation de la foi à soutenir la charge des missions, et
prospérer au point de donner pour l'avenir l'heureux espoir d'une plus ample
moisson» (Ibid. p. 125).
LA MISSION EXTÉRIEURE DANS L'ENSEIGNEMENT DE LÉON XIII 381
18 A.S.V., S.S., Rub. 1/1886 Fase. 18 à 20. Sous la référence Fase. 18 figure un
dossier de 132 pages.
19 Ibid. dossier F. 18, f. 6. Le télégramme initial est tout à fait modéré.
«Gouvernement espagnol très satisfait des dispositions amicales et conciliantes
Allemagne, il condamne exagération de grande partie presse surexcitée par la forme
Lui parvient nouvelle qu'on méconnaissait absolument nos droits antiques et
traditionnels aux Carolines».
20 Ibid. f. 10. Amb. d'Espagne près St Siège. Transmet copie dép. télégr.,
Madrid, 16 septembre 1885. «Remarque, que majorité presse européenne annonce
révolution comme imminente ici. Absolument faux. Devant efforts faits par
révolutionnaires pour tourner conflit allemand contre institutions, tous hommes
d'ordre ralliés. Monarchie facilitant tâche gouvernement. Révolutionnaires
découragés. Armée plus royaliste que jamais. Ceci entièrement exact».
384 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
«Il n'est personne qui, en cela, grand prince, n'ait reconnu Votre
équité et Votre humanité, d'autant plus que tous les prêtres, habitant
votre florissant empire pour y prêcher l'Evangile, sont envoyés par les
Pontifes Romains, de qui ils tiennent leurs charges, leur mandat et
toute leur autorité. Ils ne sont pas recrutés dans une seule nation : on
en compte aujourd'hui un grand nombre de l'Italie, de la Belgique, de
la Hollande, de l'Espagne, de l'Allemagne, qui habitent dix provinces
de votre vaste domination. Les prêtres tant de la Compagnie de Jésus
que de la Congrégation des missions, qui travaillent en d'autres
provinces, viennent de nations très diverses. Et cela est pleinement
d'accord avec la nature de la religion chrétienne qui n'est pas faite pour un
seul peuple, mais pour tous, qui unit tous les hommes par des liens
fraternels, sans aucune distinction de pays ni de race»25.
Une seconde lettre (12 mai 1885), destinée cette fois à l'empereur
38 Ibid.
39 «Au cours de ces manifestations populaires, parmi ces démonstrations
d'allégresse et de piété filiale, une pensée obsédait notre esprit : Nous songions
aux multitudes immenses qui vivent en dehors de ces grands mouvements
catholiques, les unes ignorant complètement l'Evangile, les autres, initiées, il est vrai,
au christianisme, mais en rupture avec notre foi. Notre cœur vole tout d'abord
vers les nations qui n'ont jamais reçu le flambeau de l'Evangile, vers celles qui
n'ont pas su l'abriter contre leur propre incurie ou contre les vicissitudes du
temps : nations malheureuses entre toutes, qui ne connaissent pas Dieu et vivent
au sein d'une profonde erreur» (Prœclara gratulationis, 20 juin 1894, Lettres
apostoliques... t. 4 p. 9)
392 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
notre âme et nous les consacrons autant qu'il est en Nous, au Cœur
Sacré de Jésus»40.
Les interventions suivantes n'apportent plus d'élément
véritablement nouveau et les incises consacrées aux missions prennent un
caractère répétitif. Aucune initiative publique ne revêt le caractère
spectaculaire de la médiation des Carolines ou de la campagne
antiesclavagiste. La fin des grandes envolées missionnaires et
l'imprégnation d'un certain pessimisme correspondent également aux
échecs subis dans l'évangélisation de l'Asie. Les allocutions
consacrées à la Chine consistent désormais en des appels à des prières
publiques pour les victimes des mouvements nationalistes et
antichrétiens (janvier 1900). Le recul de l'optimisme conquérant dans le
discours se traduit par un repli sur un objectif apparemment moins
éloigné : le retour des orthodoxes au sein du catholicisme. La
détérioration de la conjoncture, les déceptions de la diplomatie, les
difficultés provoquées par l'évolution de la Troisième République, les
impasses dans laquelle s'enlise la question romaine expliquent pour
une part ce sentiment d'un essouflement. Sans négliger les facteurs
externes qui pèsent sur cette évolution, et sur lesquels nous
reviendrons ultérieurement, il convient également de s'interroger sur les
raisons intrinsèques de cette impuissance à produire une doctrine
missionnaire originale.
43 «Puisque tout salut vient de Jésus-Christ et qu'il n'est point sous le ciel
d'autre nom donné aux hommes, par lequel nous puissions être sauvés (Act. 4/12),
c'est notre vœu le plus ardent que le très saint nom de Jésus se répande
rapidement sur toutes les plages et les pénètre de sa bienfaisante vertu... Aujourd'hui
encore, c'est bien souvent que l'on voit des hérauts de l'Evangile franchir les mers
par Notre autorité, et s'en aller jusqu'aux extrémités de la terre; et tous les
jours, nous supplions la bonté divine de vouloir multiplier les ministres sacrés,
vraiment dignes du ministère apostolique, c'est-à-dire dévoués à l'extension du
règne de Jésus-Christ, jusqu'au sacrifice de leur santé, et, s'il le faut même,
jusqu'à l'immolation de leur vie» {Prœclara gratulationis, 1894, op. cit., p. 11).
44 «C'est donc le cri du salut public de revenir au point qu'on n'aurait jamais
dû abandonner, à Celui qui est la voie, la vérité et la vie : cela, non seulement
pour les individus, mais pour la société humaine toute entière. Dans cette société,
comme dans son domaine il s'agit de réintégrer le Christ Seigneur, de faire puiser
et imprégner à la source de sa vie tous les membres et tous les éléments de la
société, les ordres et les défenses des lois, les institutions populaires, les maisons
d'enseignement, le droit conjugal, et les rapports domestiques, la demeure du
riche et l'atelier de l'ouvrier. Qu'on ne l'oublie pas : c'est là la grande condition de
cette civilisation si vivement recherchée.» (Tametsi futura, 1900, op. cit. p. 157).
394 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
49 AVSS. Médiation pour les Carolines, 1/1886/ Fase. 18, f. 116 r-v. «La natura
destinata ai bisogni degli uomini ciascuna nazione ha il diritto di appropriarsi un
paese per usarne e non impedire che altri ne usi, sia che si faccia discendere dal
principio, più nobile e generale della civilizzazione, la quale abbraccia l'onesto e
l'utile dei popoli...»
50 Mgr Le Roy, Le Correspondant, 10 juin 1902. Artide partiellement cité par
Charles-Robert Ageron, L'anticolonialisme en France de 1871 à 1914, dossier Clio,
PUF, 1973, p. 88-89.
LA MISSION EXTÉRIEURE DANS L'ENSEIGNEMENT DE LÉON XIII 397
compter sur le bras séculier occidental plutôt que sur les autorités
locales pour assurer la liberté religieuse. Cette différence de
traitement affaiblit du même coup la portée des paroles vigoureuses qui
veulent placer les missionnaires au-dessus des conflits nationaux
pendant la guerre franco-chinoise (1884-1885) et postulent une
supra-nationalité:
«L'œuvre de ceux qui travaillent au nom de l'Evangile est très
salutaire, même aux choses publiques. Ils doivent s'abstenir des affaires
politiques, et se donner tout entiers à la propagation et à la
sauvegarde de la doctrine de Jésus-Christ. Or les principaux préceptes de la
religion chrétienne sont: craindre Dieu, conserver en toute chose
invariablement et inviolablement la justice, d'où cette conséquence qu'il
faut se soumettre aux magistrats, honorer le roi, non seulement par
crainte de sa colère, mais surtout par conscience. Rien, certes, n'est
plus propre que ces vertus à tenir la multitude dans le devoir et à
conserver la sécurité publique»51.
Pour être totalement crédible, il aurait fallu que ce discours
trace toujours fermement la frontière entre mission et colonisation.
Emportés par la vague des nationalismes, les missionnaires sont
persuadés dans leur immense majorité que la protection militaire
des puissances européennes est la seule garantie efficace qu'ils
peuvent raisonnablement espérer. Or Léon XIII admet sans réserve
le devoir pour les Etats catholiques de protéger les missions. Il
considère que le missionnaire peut être à la fois agent du
catholicisme et instrument du rayonnement national. La lettre au cardinal
Richard est l'exemple le plus net de cette confusion entretenue par la
volonté de mettre les Etats au service de la mission et d'en suggérer
la réciproque.
«Si admirable est l'activité des congrégations françaises qu'elle
n'a pu rester circonscrite aux frontières nationales et qu'elle est allée
porter l'Evangile jusqu'aux extrémités du monde et, avec l'Evangile, le
nom, la langue, le prestige de la France. (Suit la description de la
conquête des âmes et de l'action civilisatrice auprès des peuples)...
C'est précisément sur l'action laborieuse, patiente, infatigable de
ces admirables missionnaires qu'est principalement fondé le
protectorat de la France, que les gouvernements successifs de ce pays ont été
jaloux de lui conserver, et que Nous-même Nous avons affirmé
publiquement. Du reste, l'attachement inviolable des missionnaires
français à leur patrie, les services eminente qu'ils lui rendent, la grande
influence qu'ils lui assurent, particulièrement en Orient, sont des faits
reconnus par des hommes d'opinion très diverses et naguère encore
proclamés solennellement par les voix les plus autorisés»52.
53 J.B. Piolet, s.j. Rapport sur les Missions catholiques françaises dressé au
nom du comité d'organisation de l'Exposition des Missions. Paris, Tequi, 1900,
p. 123 (conclusion du rapport).
54 Cf. chapitre 16.
55 «Rien n'empêche que l'Eglise n'approuve le gouvernement d'un seul ou
celui de plusieurs, pourvu que ce gouvernement soit juste et appliqué au bien
commun. Aussi, réserve faite des droits acquis, il n'est point interdit aux peuples
de se donner telle forme politique qui s'adaptera mieux à leur génie propre, ou à
leurs traditions et à leurs coutumes» (Diurtinum, 29 juin 1881, Lettres
apostoliques, t. 1, p. 143-144).
«Et ce grand devoir de respect et de dépendance (dû au gouvernement)
persévérera, tant que les exigences du bien commun le demanderont puisque ce bien
est, après Dieu, dans la société, la loi première et dernière». (Au milieu des
sollicitudes, 16 février 1892, ibid. t. 3, p. 118).
56 Immortale Dei, 1er novembre 1885, ibid., t. 2, p. 23.
LA MISSION EXTÉRIEURE DANS L'ENSEIGNEMENT DE LÉON XIII 399
4 - L'impensable acculturation.
57 Ibid. p. 120.
400 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
68 Exposé très clair par Louis Caperan, Le problème du salut des Infidèles op.
cit. p. 445-459 (Lamennais et traditionalistes) et 549-553.
69 Ou à des vagues traces de la révélation primitive, mais détournées de leur
sens initial par le Démon, ce qui les rend inutilisables» pour l'évangélisation.
70 Cf. Trans Oceanum, 18 avril 1897, qui admet la «variété de la discipline»
opposée à «l'immutabilité du dogme» mais s'empresse de délimiter strictement
les «privilèges» de l'Amérique latine.
71 Selon la volonté du pape, et non sans réticences de la Propagande, comme
le montre Claude Sœtens, Le Congrès Eucharistique international de Jérusalem,
op. cit. p. 275-276.
LA MISSION EXTÉRIEURE DANS L'ENSEIGNEMENT DE LÉON XIII 403
son Père; et, d'une part, ayant mis en elle tous les moyens de salut
pour l'humanité, d'autre part il enjoignit très formellement aux
hommes d'obéir à son Eglise comme à lui-même et de la prendre
soigneusement pour guide toute leur vie. Celui qui vous écoute m'écoute,
et celui qui vous méprise me méprise (Luc 10/16). Donc, c'est
uniquement à l'Eglise qu'il faut demander la loi du Christ : et, par
conséquent, si pour l'homme le Christ est la voie, l'Eglise l'est aussi,
l'un par lui-même et par sa nature, l'autre par délégation et par
communication de pouvoir. Par conséquent, tous ceux qui veulent
arriver au salut en dehors de l'Eglise se trompent de route et font de
vains efforts»80.
Une telle affirmation a toutes les chances de fortifier les
pratiques missionnaires déjà marquées par des schémas
simplificateurs. L'importance accordée par les contemporains au risque de la
damnation, la prédominance d'un discours négatif sur l'Autre parce
qu'il est païen, la brutalité et les déboires du contact sur le terrain,
prédisposent les missionnaires à une interprétation littérale de la
nécessité du passage par l'Eglise grâce à une adhésion immédiate et
formelle.
La pastorale du baptême des infidèles en est une preuve
éclatante. Nous avons dit combien l'administration de ce sacrement
était au cœur de la stratégie missionnaire. Tous les récits publiés à
l'époque mettent en scène les mille moyens utilisés pour obtenir le
baptême des adultes et celui des enfants des infidèles in articulo
mortis. Cette véritable obsession correspond à la conception
dominante de l'action du rite sacrementel ex opere operato et à la
conviction que le baptême est «de nécessité de moyen» au salut des âmes.
A partir de cette affirmation, la théologie admet des opinions
divergentes en ce qui concerne les adultes. Pour les auteurs, la
responsabilité est inégalement engagée, selon qu'il s'agit d'infidèles négatifs
(qui n'ont pas pu avoir connaissance de l'Evangile) et positifs (qui
n'ont pas adhéré à l'Eglise malgré l'évangélisation). Pour les
premiers, l'ignorance invincible oblige à imaginer qu'ils ont pu sous
d'autres formes accéder à la foi. Pour les seconds, la bonne foi
pourra éventuellement être prise en considération. Mais l'opinion que la
responsabilité des hommes est beaucoup plus fortement engagée
quand l'Evangile a été proclamé rend paradoxalement la situation
des infidèles davantage compromise après l'évangélisation. Le païen
persistant dans l'erreur est condamné à la damnation, alors que le
bonheur éternel est promis au croyant mort muni des sacrements de
l'Eglise. En d'autres termes, la pratique missionnaire gomme les
tentatives de la théologie pour sortir d'un dualisme du tout ou rien,
prévenir le clergé contre la tentation de décréter le sort éternel des indi-
83 Cf. dans l'Index des Collectanea 1907 les trois colonnes de renvois à l'article
baptismus.
84 L'article baptême des infidèles (D.T.C., II-1, col. 342-353) illustre
parfaitement la démarche suivie depuis Benoît XIV. L'auteur traite d'abord le baptême
des enfants d'infidèles (ou de juifs) en distinguant : 1° la validité du baptême
malgré les parents; 2° sa licéité; 3° le cas du danger de mort; d'abandon; de
disparition du pouvoir parental; 4° ce que l'on doit faire des enfants d'infidèles baptisés
malgré leurs parents; 5° le baptême d'enfants infidèles quand le sacrement est
demandé par les ou un parent... Puis est abordé le baptême des adultes infidèles : 1°
à quel âge une enfant est-il en droit de demander le b. malgré ses parents? 2° et 3°
l'interdiction de baptiser contre la volonté de l'adulte (illicite et invalide); 4° le
consentement; 5° la préparation au baptême.
LA MISSION EXTÉRIEURE DANS L'ENSEIGNEMENT DE LÉON XIII 409
1 Pour les raisons que nous avons indiquées plus haut, les budgets publiés
par les missions locales sont très approximatifs. Les recettes annuelles publiques
font apparaître la prépondérance de la Propagation de la Foi, dans un rapport de
2/3-1/3 avec la Sainte Enfance. Les associations spécialisées dans l'aide à une
société ou à des missions nationales jouent un rôle très variable, et selon toute
probabilité accessoire. Paul Marie Baumgarten a évalué le budget des missions
catholiques pour le XIXe s. à 16 millions de marks ou 20 millions de francs. (Cf.
Arens p. 269).
412 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
pour tous. La seule lecture des tables des Annales donne une idée de
ce «donnant-donnant», même si l'échange n'était évidemment pas
vécu sous cette forme grossière.
1865 : rescrit accordant aux prêtres qui font partie d'un Conseil ou d'un
Comité chargé de la direction de l'Œuvre les mêmes faveurs qu'aux prêtres
collecteurs de centuries., XXXVIII, 251-253.
MODES DE FINANCEMENT 415
Tableau n° 16
COMPARAISON DE QUELQUES RECETTES.
Tableau n° 17
FONDATIONS D'ASSOCIATIONS D'AIDE AUX MISSIONS (1818-1900).
1818- 1831- 1841- 1851- 1861- 1871- 1881- 1891-
1830 1840 1850 1860 1870 1880 1890 1900
Allemagne 1 1 2 4 6 5
Angleterre 1 1 1
Autriche 1 2 3
Belgique 1 2 7 10
Espagne 1 1 1 1
France 2 3 3 6 10 6 7 9
Irlande 1 1
Italie 1 2 2 1 3
Luxembourg 1
Pays Bas 1 1 4 5
Suisse 2
Tchécoslovaquie 1
Amer, du nord 4 2 4
TOTAL 4 5 6 10 21 13 31 45
(Source : ARENS p. 289)
Allem. Anglet. Autr. Belg. Esp. France Iride Italie Lux. P. Bas Suisse Amer.
du nord
Croquis n° 21 - Associations d'aide aux missions (1818-1900).
Tableau n° 18
BUDGET DES QUÊTES POUR LA LUTTE ANTIESCLAVAGISTES(1891-1892)
(EN LIRES)
Budget 1891
Entrées 1.312.263
dont Recettes 1.127.673
Intérêts Guerini 14.590
Don du St Siège 170.000
Sorties 1.188.387
dont subsides distribués 328.000
Missions africaines de Lyon 240.000
Zanzibar 220.000
Lavigerie 400.000
dépenses diverses 387
Reste 123.876
Budget 1892
Recettes 1.293.963 L.
Dépenses 891.704 L.
dont Spiritains 220.000
Sémin. St Pierre et Paul 19.774
Pères Blancs 400.000
Mission de Cunene 30.000
Zambèze 101.000
Madagascar 20.000
Sénégal, Bas Congo 60.000
Oubangui 40.000
Reste 402.258
Nouveaux affrontements.
A partir de 1891 les tensions observées dans la correspondance
se doublent de conflits sur le terrain. Le premier éclate en Amérique
Latine, notamment au Mexique où la Propagation de la Foi a envoyé
un Délégué, le père Terrien, des Missions Africaines de Lyon, pour
une tournée de prédication en faveur de l'œuvre. Alors qu'en 1883 le
Cardinal Simeoni invitait par une circulaire les épiscopats
d'Amérique latine à soutenir et installer la société dans leurs diocèses,
Rampolla intervient en septembre 1891 pour fixer la répartition des
aumônes recueillies. Il exige que le tiers soit réservé à la
Propagande. Dans les années qui suivent, le contentieux s'alourdit encore.
La nomination de Ledochowski n'amène pas l'assouplissement
escompté dans la position pontificale et M. Hamel confie son
inquiétude au père Delpech en mai 1892. Il redoute les effets sur Léon XIII
d'une suggestion du Cardinal Gibbons : réduire la concurrence par
la suppression de la quête de l'Epiphanie en faveur de l'œuvre
antiesclavagiste.
L'affaire du Mexique illustre cette dégradation des relations. Le
pape y décide personnellement une répartition des aumônes
défavorable à la Propagation de la Foi : 1/3 pour le Denier de Saint Pierre;
2/3 divisés en trois entre la Propagation de la Foi, la Propagande,
l'ordinaire du Mexique. Les voyages répétés de M. Hamel et de Mgr
Morel à Rome tentent de rétablir la confiance entre les partenaires
mais la menace du transfert du siège de l'Œuvre reste brandie au-
dessus des conseils. Delpech note dans son journal : «Sans doute la
question du transfert à Rome du siège de l'Œuvre n'est pas pour cela
enterrée à jamais»48. Pourtant les événements les plus graves vont
Tableau n° 19
SOMMES MISES À LA DISPOSITION DU SAINT PÈRE POUR SES ŒUVRES
ORIENTALES (EN FRANCS)
Tableau n° 20
Budget 1895
Recettes 468.437 6.587.049
Reste sur 1894 68.823
Total Entrées 537.260
Dépenses 340.027 6.586.473
Reste 197.233 Disponible pour le St Père 200.000
Budget 1899
Recettes 592.649 6.820.273
Dépenses 488.095 6.817.843
Reste 104.554 Disponible pour le St Père 1 1 1 .000
Tableau n° 21
RECETTES COMPARÉES DE LA PROPAGATION DE LA FOI
65 Cf. A.C.P.F. Acta 290 (1919), f. 376 à 546. Relazione con Sommario e Nota
d'Archivio circa un progetto di riorganizzazione della Pia Opera della
Propaganda della fede.
66 1902 : 24.444; 1903 : 18.973; 1904 : 51.483; 1911 : 98.767F.
67 Sources : A.L.O.P.F. Les chiffres sont arrondis au franc inférieur. En 1915
et 1920 les recettes de l'Allemagne ne sont pas comprises dans le total; ni en 1921,
celles de l'Allemagne, de l'Autriche, des Pays-Bas, de l'Italie.
CHAPITRE 14
25 A.S.S. 1885, rub. 250, fase. 2, Berlin, f. 41-42 : Secret. d'Etat au nonce de
Vienne, 18 novembre 1884.
26 Ces quatre points sont la liberté de commerce, la suppression de
l'esclavage, la liberté de navigation sur les fleuves, la fixation d'une procédure uniforme
dans les futures occupations territoriales en Afrique.
27 A.S.S. 1886 rub. 261, facs. 2. M.A.E. Paris. Documents diplomatiques.
Affaires de Madagascar, 1884-1886. Paris, Impr. Nationale, 1886, 178 p. p. 70-71 :
compte rendu de la séance de la conférence de Berlin du 19 novembre 1884.
452 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
28 Cité par Teobaldo Filesi in «L'Italia alla Conferenza di Berlino, Africa, XV,
1, 1985, p. 21. (Il s'agit de la revue Africa italienne). Le même auteur a condensé
ses analyses sous le titre «Conferenza di Berlino e colonialismo italiano (1884-
1885)». Storia Contemporanea, 56, 1985, p. 866-903.
NOUVELLES AMBITIONS ET OUVERTURES UNIVERSELLES 453
29 A.S.S. 1885, rub. 250, fase. 2 op. cit. f. 44-45. Instructions au nonce de
Paris, 3 décembre 1884.
454 LA POLmQUE DE LÉON XIII
32 A.C.P.F. Acta 249 (1889). f. 274 à 333. Con secreto pontifìcio. Résolution in
SC, Indie, 1013, f. 964.
458 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
tion d'un Etat tiers. Ce dernier thème sera donc spontanément mis
au centre de la lettre pontificale. Mais l'appel à la bienveillance
impériale n'est que la partie visible d'un projet plus vaste :
l'instauration de relations diplomatiques entre la Chine et le Saint-Siège.
La politique romaine se déploie ainsi dans deux directions. Elle
profite de la situation internationale pour court-circuiter le
protectorat français. Cependant elle a soin de ménager autant que possible
la troisième République, au moment où l'Italie s'efforce elle aussi
d'exploiter la conjoncture pour placer les 72 missionnaires italiens
de Chine sous sa protection, provoquant l'embarras de la Curie35.
Avant d'être rendu public, le projet de lettre est annoncé
officieusement par «un des membres de la congrégation de la Propagande» à
l'ambassadeur de Béhaine au début du mois de décembre 188436.
Un mois plus tard, le cardinal Simeoni exalte devant
l'ambassadeur le rôle missionnaire de la France et l'oppose à la détestable
politique italienne qui achève à la même époque la
conversion-spoliation des biens de la Propagande. Il souligne l'avantage que retire la
France d'un soutien aux instituts missionnaires pour «l'extension de
son influence dans le monde entier» et souhaite que les possibilités
ouvertes en Afrique soient rapidement exploitées37.
Mais cette caution apportée à l'alliance du missionnaire et du
colonisateur fait partie du jeu subtil et ambigu de l'époque car la
politique de collaboration pratiquée dans une Afrique colonisée ne
peut s'appliquer dans une Chine travaillée par un puissant
sentiment nationaliste.
Les informations fournies en décembre à la France n'avaient
d'ailleurs pas vraiment dissimulé les véritables ambitions de Léon
XIII. L'officieux émissaire de la Propagande avait prévenu que Léon
XIII entendait rappeler «le rôle de l'Eglise, son caractère universel
qui lui donne juridiction spirituelle sur tous les peuples de la terre.
C'est pourquoi, bien que placés par une tradition ancienne sous la
protection française, les missionnaires proviennent des nationalités
les plus diverses. Mais ils tiennent leur mission du pape seul et cette
mission consiste, en dehors de toute visée politique, à répandre la
morale chrétienne chez les populations dans le but d'améliorer leur
45 Cf. J.L. Van Hecken, op. cit. p. 2-26. Des missionnaires ambulants
parcouraient le pays avec «leur soutane noire et leur longue barbe. Quand ils arrivaient
dans une ville, ils se présentaient d'abord à la police, qui examinait leur
passeport, les recevait en hôtes du gouvernement et le plus souvent leur indiquait
l'hôtel où ils devaient loger. Puis, s'ils en faisaient a demande, la police les autorisait
NOUVELLES AMBITIONS ET OUVERTURES UNIVERSELLES 463
Rome, 12 janvier 1886. Elle invite la France à ne pas abandonner son protectorat
sur les catholiques d'Orient mais n'engage pas juridiquement le Saint-Siège.
10A.M.A.E. ibid. f. 133-136, de Béhaine à M.A.E., Rome, 19 février 1886.
11 A.A.E.E. Francia, 1886-1888, pos. 767-775, fase. 405. Lavigerie à Secrétaire
d'Etat, Paris, 23 mars 1886.
12 Lavigerie, ibid.
13 Une dépêche de l'ambassade de France en date du 26 février 1886 se fait
l'écho des vives reproches de Léon XIII au cardinal bénédictin, accusé de
soutenir une coterie hostile à Léon XIII au sein de la communauté de Solesmes.
(A.M.A.E. Rome, St Siège, 1083, f. 155-156. Pitra, érudit bénédictin, cardinal de
Curie, spécialiste des rites orientaux à la Propagande, avait publiquement pris
LA FIN DU RÊVE? 469
parti en mai 1885 pour le rédacteur du Journal de Rome, Henri des Houx, dont les
articles excessifs et violemment antirépublicains avaient provoqué le retrait de la
confiance pontificale au profit du Moniteur de Rome. En s'engageant aux côtés du
premier, Pitra critiquait indirectement le Souverain Pontife dont chacun savait
qu'il inspirait le Moniteur dirigé par Mgr Galimberti.
14A.M.A.E. Rome, St Siège 1083, f. 161-164, Rome, 27 février 1886.
470 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
17 A.A.E.E. Francia, 1886, 766/404 op. cit., Sommario, n° 2, p. 79. Les huit
articles du Memorandum chinois et leur réfutation par les Vicaires apostoliques.
18 Cf. Extrait du rapport de Mgr Raimondi, Vie. Ap. de Hong-Kong, Hong-
Kong, 12 mai 1885. Traduction A. Sohier, NZM.1968, XXTV/2, p. 109.
Original A.A.E.E. Francia 1886, op. cit., Sommario, n° XIV, p. 127.
472 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
22 Ibid. p. 17.
23 Deux lazaristes, neuf filles de la Charité, le consul français et sa famille,
plusieurs chrétiens sont tués en juin 1870 à Tien-Tsin.
24 Ibid. p. 18-19.
LA FIN DU RÊVE? 475
25 Ibid. p. 19.
26 Ibid, sans date, dernier folio.
476 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
27 Ibid. p. 20.
28 A. Sohier. La nonciature pour Pékin (2) op. cit. p. 98.
LA FIN DU RÊVE? 477
L'enlisement.
française qui se garde bien de prendre parti. Alors que les grands
quotidiens suivent l'affaire avec attention, les Missions catholiques et
les Annales observent un prudent silence...
Au fur et à mesure que les semaines passent, l'isolement de Léon
XIII s'aggrave. Incapable de discerner précisément les intentions
chinoises dont Dunn et Favier donnent des versions contradictoires,
soumis à une pression française qui croît avec l'indécision romaine,
la papauté gagne du temps, puis tente une dernière fois de forcer les
résistances. Elle laisse filtrer la rumeur de la prochaine désignation
de Mgr Agliardi comme nonce à Pékin42, puis elle la fait annoncer le
4 août par plusieurs agences de presse en remplaçant la qualité de
nonce par celle de «Délégué apostolique et de ministre résident»43.
L'information est immédiatement corrigée et nuancée, présentée
comme un projet qui n'est pas définitif.
A vrai dire la nouvelle de la nomination ressemble plus à un
ultime test qu'à une décision ferme. Le gouvernement français, qui le
comprend ainsi, répond par une raidissement et va jusqu'à
programmer le départ immédiat de l'ambassadeur de France. Puis il
demande à ses diplomates en poste à Rome d'étudier l'hypothèse d'une
rupture des relations diplomatiques, sans y penser très
sérieusement44.
A bien des égards, la nouvelle dramatisation du conflit début
août, favorisée par la maladie du cardinal Jacobini, donne le
sentiment que Léon XIII, ayant épuisé les possibilités de compromis,
décidé à ne pas céder sur ses droits et à préserver le caractère
diplomatique de son envoyé à Pékin, cherche à sortir de l'impasse
diplomatique la tête haute. Sa détermination à aboutir n'est pas totalement
établie, et dans l'audience qu'il accorde à de Béhaine le 9 août, Léon
XIII tient des propos nuancés, distinguant son droit à envoyer un
diplomate, conformément au souhait chinois, et l'opportunité de cet
envoi. L'attitude française permet d'imputer à cette opposition un
échec qui repose aussi sur d'autres facteurs. Le gouvernement
français s'était d'ailleurs résigné à la nomination d'Agliardi («ce serait un
bon choix», 24 juillet)45 et de Béhaine avait chaleureusement plaidé
en faveur du maintien de l'ambassade :
59 A.A.E.E. Francia fase. 403, pos. 760, f. 13v-15r, lettre de Mgr Osouf au
Secrétaire d'Etat sur une nouvelle visite au Ministre des Affaires Etrangères. Tokyo,
23 décembre 1885.
60 Ibid., lettre citée du 23 décembre 1885.
LA FIN DU RÊVE? 489
7172 P.
Ibid.
Daniee
Osouf,Bertoli.
Tokyo,L'affirmazione
28 septembre del
1891.
cristianesimo in Giappone nel corso
dell'ultimo secolo sotto il profilo storico-giurìdico. Rome, Univ. Urbaniana, 1972,
303 p. (Doctorat en missiologie).
CHAPITRE 16
1 Cf. la Lettre sur les devoirs des catholiques, 19 mars 1902, Lettres
apostoliques, T. VII, p. 133-134.
2 Sacra Congregazione per la Chiesa orientale. Verbali delle conferenze
patriarcali sullo stato delle chiese orientali e delle adunanze della commissione
cardinalizia per promuovere la riunione delle chiese dissidenti tenute alla presenza del
S.P. Leone XIII (1894-1902). Con note e appendice di documenti. Pro manuscrip-
to. Tipografia poliglotta Vaticana, 1945.
Nous citons ici la réunion XXVI du 20 mai 1899, p. 276-289.
CONSOLIDATIONS ET COMPROMIS 495
3 Ibid. p. 288.
496 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
9 A.M.A.E. Rome, St Siège, vol. 1116, 1894, f. 149r-v. Rome, 4 mai 1894.
10 A.M.A.E. St Siège N.S. vol. 28, f. 70-71. Poubelle à M.A.E., Rome, 19 juillet
1897.
11 Ibid. f. 92-94. Rome, 21 septembre 1897.
12 A.M.A.E. N.S. vol. 16, f. 112-115r. Poubelle à Hanotaux, Rome, 8 mars 1898.
498 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
23 Cité p. 267 par A. Sohier dans son excellente mise au point : «La
diplomatie belge et la protection des missions en Chine, jusqu'à la séparation de l'Eglise
et de l'Etat en France», NZM, 1967, p. 266-283.
24 R.P. Louis Kervyn, Méthode de l'apostolat moderne en Chine. Hong-Kong,
Imprimerie M.E.P., 1911, 894 p.
502 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
32 A.C.P.F. Acta (1890), f. 44-46,12 mai 1890. La terne est constituée par : 1.
J.B. Sarthou, né en 1840, lazariste, professeur au séminaire de La Rochelle,
envoyé en Chine en 1870, vicaire apostolique du Tcheli (ou Pe-Techeli) oriental
depuis 1885, recommandé comme successeur par Tagliabue. 2. Auguste Coqset, vie.
ap. du Kiang-si. 3. Claude Guilloux, missionnaire en Chine depuis 1885.
L'absence de Favier semble voulue par le supérieur général Fiat (c'est ce que Favier
insinuera) mais Rome n'y est peut-être pas étrangère.
33 A.C.P.F. S.C. Cina, vol. 35, 1891-1892, f. 122-124. Sarthou à Propagande,
Pékin, 6 février 1891.
34 Ibid. f. 164.
35A.S.S. 1900, rub. 242, fase. 4, f. 111-115. Favier, Pékin, 25 août 1890.
CONSOLIDATIONS ET COMPROMIS 505
36 Ibid. f. 114.
37 A.SS. 1900, rub. 242, fase. 5, f. 8v. Relation de Favier, Pékin, 24 juin 1891
(f. 3r-9r).
506 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
50 A.S.S. 1900 rub. 242, fase. 7, f. 97-978 : lettre de Favier du 29 mai 1899.
«Bien malgré moi, la position que j'occupe me force à m'occuper de toutes les
affaires religieuses...»
f. 99 : réponse de Léon XIII.
51 A.S.S. 1900, rub. 242, fase. 7, f. 141. Pékin, 26 octobre 1899.
52 Ibid. f. 91-93. Nonce à Rampolla, paris, 19 mars 1899.
53 Ibid. f. 118-121 Instructions au Nonce de Paris, Rome, 22 août 1899.
54M.C. 1899, p. 229-230. Lettre de Mgr Favier, Pékin, le 2 avril 1899, saint
jour de Pâques.
55 M.C. 1900, «Son journal du siège de Pékin», p. 541, 553. Nommé chevalier
de là légion d'honneur avec Mgr Jarlin, coadjuteur et d'autres religieux, p. 604.
CONSOLIDATIONS ET COMPROMIS 509
que des causes internes à l'Eglise ont exercé jusqu'au bout une
action paralysante.
Les unes tiennent de plus en plus ouvertement aux effets pervers
du protectorat. Par pesanteur étatique, la diplomatie pontificale
veut vainement composer avec la France qui se montre intraitable.
La seule issue réside dans un engagement formel et crédible du
gouvernement chinois à protéger les chrétiens, ce qui rendrait peu à peu
caduque la protection française. Ayant obtenu la liberté religieuse et
la sécurité pour les missions, Rome eût probablement montré plus
de conviction à s'entendre directement avec Pékin. Les conditions ne
sont jamais réunies pour cet engagement, encore moins son
application dans les provinces de l'immense Empire. Quand des décrets
sont publiés, leur efficacité s'avère aussitôt négligeable et renforce
les partisans d'une politique de fermeté. Toutes les tentatives pour
sortir de cet engrenage inexorable échouent en 1886, en 1893, en
1899...
Les conséquences de cette ingérence étrangère sont
dramatiques mais la Curie n'en mesure pas exactement la gravité. Elle se
fie aux témoignages missionnaires qui entretiennent une double
illusion. A lire les rapports, l'Eglise peut s'accommoder du protectorat
sans dommage à craindre pour les missions car pointe l'aube d'un
mouvement massif de conversions. La correspondance
diplomatique des puissances offre, elle, un tableau bien différent de la
réalité. A. Sohier montre remarquablement comment les Etats
manipulent les missions, au point d'espérer des victimes pour exiger des
réparations.
Le système connaît son apogée à la fin du siècle avec l'affaire du
Chantong. Le meurtre de deux missionnaires allemands, les pères
Henle et Nies, en novembre 1897, fournit à l'Allemagne un prétexte
pour une intervention militaire et aboutit à l'acquisition à bail du
port de Kiao-tchow (Ts'ing-tao). Malgré les remous provoqués en
Allemagne par cette affaire qui alimente une campagne contre Mgr
Anzer et ses missionnaires, accusés de collusion avec les groupes de
pression impérialistes, l'Allemagne établit un véritable protectorat
allemand sur le Chantong. L'exemple allemand fait alors école et le
représentant belge écrit à son ministre en juillet 1898 : « Le meurtre
dans ces conditions bien curieuses d'un missionnaire bavarois a
apporté à l'Allemagne sa nouvelle colonie de Kiao-tchow. Voici que
l'assassinat plus récent d'un prêtre français dans le Kuang-si aura
valu à la France le privilège de construire un chemin de fer Pakhoi à
Nanning-fu, sur la frontière du Tonkin.» Et il ajoute cyniquement le
4 septembre :
«On connaît à présent le moyen d'acquérir en Chine une colonie,
ou tout au moins une 'concession' à peu de frais : il en coûte la vie de
deux ou trois missionnaires, d'avance résignés au martyre... Si la vie
510 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
68 A.A.E.E.
69 Ibid. Relazione
Italia pos.
p. 16-18.
737 Fase. 268 f. 35. Relazione stampata et Sommario.
516 LA POLITIQUE DE LÉON XIII
70 Ibid. p. 19.
71 Ibid. p. 20.
72 Ibid. p. 21-22.
73 Ibid. p. 25-26.
CONSOLIDATIONS ET COMPROMIS 517
1 - Sources manuscrites
A Paris
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Vol. 1, 2 avril 1883 à 31 décembre 1887.
Vol. 2, 1er janvier 1888 à 18 mars 1891.
Vol. 3, 19 mars 1891 à 19 mai 1892.
Vol. 4, 20 mai 1892 au 28 mai 1892.
Vol. 5, 29 mai 1893 au 15 mai 1894.
Vol. 6, 16 mai 1894 au 1er juillet 1895.
(Le 1er juillet le père Armhester est élu supérieur général mais, après son
décès prématuré, Delpech est réélu le 1er juillet).
Vol. 7, 13 février au 31 décembre 1897
A Lyon
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de Propaganda Fide Praefecto, cura ac studio Raphaelis De Martinis,
eiusdem Cong. Consult, et Missions Sacerdotis... I-VIII, Romae, 1888-
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. . . Pars Secunda complectens . . . auspice Miesilao Ledochowski S. C. de
Propaganda Fide Praefecto... Romae, 1909.
Lettres apostoliques de S.S. Léon XIII. Encycliques, Brefs etc. Texte latin avec
traduction française en regard. Bons livres, 7 Tomes, Paris, A. Roger et F.
Chernoviz,
Leonis XIII Pontificis Maximi Acta 1-12, Rome, 1881-1905.
Monita ad missionarios S. Congregationis De Propaganda Fide. Titre abrégé
d'un ouvrage ayant connu de nombreuses éditions depuis l'édition
originale publiée sous le titre Instructiones ad Munera Apostolica Rite Obuen-
da (sic) Peritules (sic) Missionibus Chinae, Tunchini, Cochinchinae, atq:
Siami. Accomodatae, a Missionariis Seminarii Parisiensis Missionum ad
exteros Juthiae regia Siami congregatis, anno Domini 1665 concinnatae,
dictae Summo Pontifici Clementi IX. Juxta Exemplar Romae. XXIV p.;
370 p.; 71 p.
Edition à Rome en 1667 sous un titre corrigé en un volume, 285 p.
Editions par la Propagande en 1840, 1853, 1874, 1886, 1893 (Bibl. Urba-
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538 STRATÉGIE MISSIONNAIRE SOUS LÉON XIII
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552 STRATÉGIE MISSIONNAIRE SOUS LÉON XIII
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Tragella Giovanni-B. Le Missioni estere di Milano nel quadro degli
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109e congrès des Sociétés Savantes, Dijon, 1984. Pubi. Paris, CTHS,
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Paris, Desclée de Brouwer, 1959, X-319 p.
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186, Paris, Nelles Edit. Latines, 1961, 64 p.
Wei-Tsing-Sing Louis, Le Saint-Siège et la Chine de Pie IX à nos jours, Sotte-
ville-les-Rouen, Edit. Allais, 1971, 470 p.
LISTE DES CROQUIS
Page
1 - Comparaison de la nationalité des chefs de mission de 1878 à
1903 10
2 - Concile du Vatican I. Représentants et population par grands
sembles géographiques 12
3 - Décrets et actes du Saint-Siège dans les Collectanea. Part des
quatre congrégations les plus citées 43
4 - Répartition des actes de la Propagande selon leur destination
graphique sous Pie VII 53
5 - Id. sous Léon XIII 53
6 - Lettres expédiées par la Propagande vers l'Afrique 57
7 - Id. vers l'Amérique 57
8 - Id. vers l'Asie 58
9 - Evolution globale des lettres expédiées (1869, 1879, 1889) 59
10 - Destination des lettres expédiées en 1889 60
11 - Recettes de l'Œuvre de la Propagation de la Foi (1822-1903) 71
12 - Lettres envoyées mensuellement en 1891 77
13 - Délibérations des cardinaux en congresso 132
14 - Mobilité des minutanti 163
15 - Essai de schématisation du gouvernement de l'Eglise romaine.... 169
16 - Itinéraires individuels des Secrétaires de la Propagande 174
17 - Itinéraires individuels des Préfets de la Propagande 175
18 - Clergé indigène et clergé missionnaire en Chine 248
19 - Clergé indigène et clergé missionnaire en Indocine 249
20 - Clergé indigène et clergé missionnaire aux Indes 249
21 - Associations fondées pour aider les missions entre 1818 et 1900. 418
DOCUMENT 2
Liste des vicaires apostoliques en 1878 : Afrique, Asie, Oceanie.
Age
Nom Territoire Société Nomin. Naiss. Dép. Nat.
mort
Balsieper Giordano Bengale Est Ben. Mt Ca 1878 1835 D. 55
Bardou Joseph Coïmbatour M.E.P. 1874 1834 1858 Fr. 69
Bax Jacques Mongolie Scheut 1874 1824 1871 Bel. 71
Biet Félix Thibet M.E.P. 1878 1838 1864 Fr. 53
Bonjean Christophe Jama O.M.I. 1868 1823 1847 Fr. 69
Borgna Jean-Bapt. Quilon Carme dec 1871 1817 1851 It.
Bourdon Antoine Birmanie sept. M.E.P. 1872 1834 1863 Fr. 84
Bray Gérald Kiang-si CM. 1870 1825 1858 Fr. 80
Butler Antoine Guyane brit. S.J. 1878 1830 Br.
Calderon Michel Foukien O.P. 1831 1803 1824 Esp. 80
Canoz Alexandre Maduré S.J. 1846 1805 1840 Fr. 83
Cezon Barnabe Garcia Tonkin O.P. 1865 1834 1860 Esp. 65
Chiais Efisio Chensi Min. obs. 1844 1808 It.
Ciurcia Luigi Egypte Min. obs. 1866 1818 It. 63
Ciaessens Adam Batavia Sécul. 1874 1818 1848 Nl. 77
Cocchia Rocco St Domingue Cap. 1878 1830 It.
Colombert Isidore Coch. ortale M.E.P. 1872 1838 1863 Fr. 56
Colomer Antoine Tonkin Est M.E.P. 1870 1833 1855 Fr. 69
Comboni Daniele Afr. centrale Verone 1877 1831 1857 It. 50
Cosi Eliseo Chantong Min. obs. 1865 1819 1849 It. 66
Croc Yves-M. Tonkin mérid. M.E.P. 1868 1829 1854 Fr. 56
Delaplace Louis-Gab. Tchely sept. CM. 1852 1820 1845 Fr. 64
Desfleches Joseph Sutchouen Est M.E.P. 1840 1814 1838 Fr. 73
Dordillon Hildephonse Marquises Picpus 1855 1845 1845 Fr.
Dubail Constant Mandchourie M.E.P. 1879 1838 1862 Fr. 49
Dubar Edouard Tchely sept. S.J. 1864 1826 1861 Fr. 52
Duboin François Sénégal Spir. 1876 1827 1851 Fr. 66
Fennelly Stephan Madras Sécul. 1868 1814 1844 Irl. 66
Ferres Joseph Kuan-Tong O.P. 1875 1818 Esp.
Filippi Alessio Houpé mérid. Min. réf. 1876 1818 1845 It. 70
Foucard Pierre Kouangsi M.E.P. 1878 1830 1860 Fr. 59
Galibert Louis-M Coch. ortal M.E.P. 1879 1845 1868 Fr. 38
Garcia-Cezon Barn. Tonkin O.P. 1865 1834 1834 Esp.
Garnier Valentin Nankin S.J. 1879 1825 1868 Fr. 73
Gasnier Edouard Siam odtal M.E.P. 1878 1833 1857 Fr. 63
Goethals Paul Bengale odtal S.J. 1878 1832 1877 Bel. 69
Grassi Gregorio Chansi Carme dèci 1876 1833 1860 It. 67
Guerry Edmond Tche-Kiang CM. 1864 1825 1825 Fr. 77
Hamon Ferdinand Kanson Scheut 1878 1840 1875 Bel. 35
Jacopi Michel-Ange Agra cap. 1868 1812 1841 It. 79
Jolivet Charles Natal O.M.I. 1874 1826 1849 Fr. 77
(à suivre)
CARTES, STATISTIQUES, DOCUMENTS 561
(suite)
Age
Nom Territoire Société Nomin. Naiss. Dép. Nat. àia
mort
Laouenan François Pondichéry M.E.P. 1871 1822 1846 Fr. 70
Laucaigne Joseph Japon mérid. M.E.P. 1873 1839 1863 Fr. 46
Le Berre Pierre-M Deux-Guinées Spir. 1877 1819 1846 Fr. 72
Leonard Jean Cap B. Esp. W Sécul. 1872 Irl. ρ
Lions François-Eug. Kouytchéou M.E.P. 1871 1820 1848 Fr. 73
Massaja Guglielmo Gallas Cap. 1846 1809 1846 It. 80
Mellano Leonardo Verapoly Carme décl. 1870 1826 1851 It. 71
Meurin Louis Bombay S.J. 1867 1825 Bl. 70
Moccagatta Luigi Chansi Min. obs. 1844 1809 1840 It. 82
Petit Jean Bernard Japon mérid. M.E.P. 1866 1829 1860 Fr. 55
Pinchon Jean Setchouen N.E. M.E.P. 1858 1814 1846 Fr. 77
Ponsot Joseph Yunan M.E.P. 1840 1803 1830 Fr. 78
Pontvianne Martin Coch. centrale M.E.P. 1877 1839 1863 Fr. 40
Puginier Paul Tonkin odtal M.E.P. 1868 1829 1858 Fr. 63
Raimondi Timoleano Hong Kong M.E.M. 1874 1827 1852 It. 67
Riano Emmanuelle Tonkin O.P. 1868 1829 1852 Esp. 55
Ricards Jacques D. Cap B.E. Est Sécul 1871 1828 1849 Irl. ρ
Ridel Félix Corée M.E.P. 1869 1830 1860 Fr. 54
Semprini Eusebio Hounan Min. réf. 1876 1823 1859 It. 72
Suter Fedele Tunisie Cap. 1844 1896 1843 It. 87
Taurin-Cahagne Luigi Gallas (coadj.) Cap. 1873 1826 1873 Fr. 73
Tissot Jean Vizagapatam St Fr. Sales 1863 1810 1847 Fr. 80
Touvier Marcel Abyssinie CM. 1869 1825 1869 Fr. 63
Van Ewjih Martin Curaçao O.P. 1869 1827 1851 Nl. 59
Vey Jean-Louis Siam ortal M.E.P. 1875 1840 1865 Fr. 69
Volenteri Simeone Hunan M.E.M. 1873 1831 1859 It. 73
Zandi Eustache Houpé ortal Francics. 1861 1831 It.
Nationalités
France : 35 (51,5%) Italie : 17 (25%) Espagne : 5 (7,3%)
Belgique : 4 (5%) Irlande : 3 Hollande : 2 G-B:l Allemagne (D) : 1
Principales sociétés
M.E.P. : 21 Franc. : 5 Carmes : 2 Sch.:2 Bén.:2
S.J. : 6 Cap. : 5 M.E.M. : 2 Sp.: 2
O.P. : 6 Laz. : 4 O.M.I. : 2 Min. réf.: 2
562 ANNEXES
DOCUMENT 3
Evêques et vicaires apostoliques en 1903 : Afrique, Asie, Oceanie'·
Age
Nom Territoire Société Nomin. Naiss. Dép. Nat. àia
mort
Abels Conrad Mongolie Est Scheut 1897 1856 1881 Be. 86
Adam Jean-Martin Gabon Spir. 1897 1846 1892 Fr. 83
Albert Maximilien Côte d'Or S.M.A. 1901 1866 1888 D. 37
Allgeyer Emile Zanguebar mér. Spir. 1897 1856 1885 Fr. 47
Anzer Jean-Baptiste Chantong mér. Steyl 1896 1851 1879 D. 52
Arguinzonis Bern. Verapoly coadj. carme déch. 1896 1852 1883 Esp. 81
Augouard Prosper Congo fr. Spir. 1890 1852 1877 Fr. 69
Banci Ezechias Hupé occ.-sept. Fr. min. 1871 1833 1861 It. 42
Bardou Joseph Coïmbatour M.E.P. 1874 1834 1856 Fr. 79
Bazin Hyppolite Sahara P. Bl. 1901 1849 1888 Fr. 61
Beiderlinden Bernard Poona S.J. 1886 1842 D. ■)
Benziger Ulrich Quilon coad. carme déc. 1900 1864 Hei. ■>
Berlioz Alexandre Hacodate M.E.P. 1891 1852 1879 Fr. 77
Bermyn Alphonse Mong. W-mér. Scheut 1901 1853 1878 Be. 62
Bouchut Jean-Claude Cambodge M.E.P. 1902 1860 1883 Fr. 68
Bourdon Charles Birmanie sept. M.E.P. 1872 1834 1863 Fr. 84
Bray Gérald Kiangsi mérid. CM. 1870 1825 1858 Fr. 80
Broyer Pierre Arch. Navigai. Mariste 1896 1846 1874 Fr. 72
Bruguiere Jules Tchely mér.-w CM. 1891 1851 1877 Fr. 55
Cardot Alexandre Birmanie mér. M.E.P. 1893 1857 1879 Fr. 68
Carlassare Epiphane Hupé ortal Cap. 1884 1844 1870 Fr. 65
Carrie Antoine Congo fr. Spir. 1886 1842 1869 Fr. 62
Caspar Antoine Coch. sept. M.E.P. 1880 1841 1865 Fr. 76
Cavadini Abbonato Mangalore S.J. 1895 1846 1879 It. 64
Cazet Jean-Bapt. Mad. centr. S.J. 1885 1827 1874 Fr. 91
Chatagnon Marc Sétchouen mér. M.E.P. 1887 1839 1863 Fr. 81
Chatron Jules Osaka M.E.P. 1896 1844 1873 Fr. 73
Coulet Marie-Félix Mandch. mér. M.E.P. 1900 1854 1880 Fr. 69
Chouvellon Célestin Sétchouen Est M.E.P. 1891 1849 1873 Fr. 75
Clemente Isidoro Amoy O.P. 1899 1853 1883 It. 62
Clerc Jean-Marie Vizagapatam Si F. Sales 1891 1847 1881 Fr. ?
Colgan Joseph Madras Sécul. 1886 1821 Irl. ρ
Coqset Auguste Kiangsi mérid. CM. 1887 1847 1875 Fr. 70
Corbet François Madag. sept. Spir. 1898 1836 1867 Fr. 78
Coudert Antoine Colombo coadj. O.M.I. 1898 1861 1886 Fr. 68
Couppe Louis Nle-Poméranie SC Issoud. 1889 1850 1884 Fr. 76
Cousin Jules Nagasaki M.E.P. 1891 1842 1866 Fr. 69
Crochet J. -Marie Nagpour St F. Sales 1900 1844 1874 Fr. 59
Crouzet Jacques Mad. mérid. CM. 1886 1849 1875 Fr. 84
(à suivre)
Les évêques sont indiqués en caractères italiques.
CARTES, STATISTIQUES, DOCUMENTS 563
(suite)
Age
Nom Territoire Société Nomin. Naiss. Dép. Nat. àia
mort
Cuaz Joseph-Marie Laos M.E.P. 1899 1862 1885 Fr. 51
Dalhoff Theodor Bombay S.J. 1891 1837 D. ρ
Dartois Louis Dahomey S.M.A. 1901 1861 1896 Fr. 44
De Saune Henry Mad. cent, coadS.J. 1899 1852 1899 Fr. ρ
Dunand Jul.-Marie Se-Tchouen M.E.P. 1893 1841 1869 Fr. 74
Escoffier Joseph Yunan, coadj. M.E.P. 1895 1861 1886 Fr. .54
Favier Alphonse Pékin CM. 1897 1837 1862 Fr. 68
Fee Renaud Malacca M.E.P. 1896 1856 1879 Fr. 48
Fenouil Jean Yunan M.E.P. 1881 1821 1847 Fr. 86
Fernandez Maxime Tonkin centr. O.P. 1898 1848 1867 Es. 78
Ferrant Paul Tché-Kiang CM. 1898 1859 1884 Fr. 51
Fiorentini Agostino Chansi sept. Fr. min 1902 1866 1895 It. 75
Fraysse Hilarion Nelle-Calédon. Mariste 1880 1846 1874 Fr. 34
Galton Compton Guyane brit. SJ. 1902 1855 Br. ρ
Gandy Joseph Pondichéry M.E.P. 1883 1839 1867 Fr. 70
Gaughren Matthieu Orange O.M.I. 1902 1843 Irl. 85
Gendreau Pierre Tonkin W M.E.P. 1887 1850 1873 Fr. 85
Gentili Carlo Agra Cap. 1897 1840 1882 It. 77
Geurts Ernest CM. 1899 1862 1886 Nl. 86
Giraudeau Pierre Thibet M.E.P. 1897 1855 1878 Fr. 76
Grangeon Damien Coch. ortie M.E.P. 1902 1857 1883 Fr. 76
Guichard François Koui-tchéou M.E.P. 1884 1841 1865 Fr. 72
Hanlon Emile Nil. supr Mill-Hill 1894 1862 1890 Br. 75
Hirth Jean Vict.-N. Mér. P. Bl. 1889 1854 1887 Fr. 77
Hopkins Frédéric Honduras brit. SJ. 1899 1844 Br. ?
Hudrìsier Marcel Port-Victoria Cap. 1890 1848 Fr. ρ
Hurth J. -Pierre Dacca Ste Croix 1894 1857 Fr. ?
Jarlin Stanislas Pékin coadj. CM. 1899 1843 1889 Fr. 90
Jarosseau André Gallas Cap. 1900 1858 1881 Fr. 83
Jolivet Charles Natal O.M.I. 1874 1826 1849 Fr.
Joulain Henry Jaffna O.M.I. 1893 1852 1880 Fr. 67
Kleiner Eugène Mysore M.E.P. 1890 1841 1865 Fr. 74
Kunnemann Alphonse Sénégambie Spir. 1901 1856 1892 Fr. 52
Lalouyer Pierre Mandch. sept. M.E.P. 1897 1850 1873 Fr. 73
Lamaze Armand Oceanie centr. Mariste 1879 1833 1863 Fr. 73
Lang Joseph Bénin S.M.A. 1902 1868 Fr. 44
Lechaptois Adolphe Tanganyka P. Bl. 1891 1852 1886 Fr. 65
Leonard Jean Cap. B.E. W Sécul. 1872 1829 Fr. ρ
Leray Joseph Iles Gilbert SC Issoud. 1897 1855 1886 Fr. 75
Le Roy Alexandre Supérieur Spir. 1892 1854 1877 Fr. 84
Livinhac Léon Supérieur P. Blancs 1883 1846 1878 Fr. 76
(à suivre)
564 ANNEXES
(suite)
Age
Nom Territoire Société Nomin. Naiss. Dép. Nat. àia
mort
Luypen Edmond Batavia S.J. 1898 1855 NI. ?
Mac Sherry Hugues Cap. B.E. ortal Sécul. 1896 1852 Irl. ρ
Magabure Pierre-Xa. Tokyo coadj. M.E.P. 1902 1850 Fr. ρ
Marcou Jean-Pierre Tonkin marit. M.E.P. 1895 1855 1880 Fr. 82
Martin Rogatien I. Marquises Picpus 1892 1849 1878 Fr. 63
Masot y Gomez Salv. Fo-kien O.P. 1884 1845 1869 Es. 66
Melizan André Colombo O.M.I. 1893 1844 1868 Fr. 61
Mondaini Luigi Hynan mérid. Fr. min. 1902 1868 1891 It. 66
Mossard Lucien Coch. occid. M.E.P. 1899 1846 1876 Fr. 78
Mutel Gustave Corée M.E.P. 1890 1854 1877 Fr. 81
Navarre André Nelle-Guinée S.C. Issoud 1888 1836 1881 Fr. 76
O'Neill Pierre Port-Louis Bén. angl. 1896 1843 Br. Ρ
Osouf Pi.-Marie Tokyo M.E.P. 1876 1829 1856 Fr. 77
Ossi Ferdinande Quïlon carme déch. 1886 1843 1883 It. 62
Otto Hubert Mongolie cent. Scheut 1890 1850 1876 Be. 88
Pagani Clemente Kandy Bén. sylv. 1886 1834 It. 77
Paris Prosper Nankin S.J. 1900 1846 1883 Fr. 85
Passerini Pio-G. Chensi Mér. Sém. P. et P. 1895 1866 1889 It. 52
Pellet Paul Vie. Gai S.M.A. 1895 1859 1884 Fr. 55
Perez y Perez Luis Hunan sept. Augustin 1896 1846 1880 Es. 64
Piazzoli Luigi Hong-Kong M.E.M. 1895 1845 1869 It. 59
Pineau Louis Tonkin mér. M.E.P. 1886 1842 1866 Fr. 79
Ramond Paul-Marie Tonkin supr M.E.P. 1895 1855 1881 Fr. 89
Reynaud Paul Tche-Kiang M.E.P. 1884 1854 1879 Fr. 72
Rizzi Oderico Chensi sept. Fr. min. 1902 1858 1889 It. 47
Roelens Victor Congo supr P. Bl. 1895 1858 1892 Be. 89
Rooney John Cap B.E. W eoa sécul. 1886 1844 1896 Irl.
Ropert Gulstan I. Sandwich Picpus 1892 1839 1867 Fr. 64
Scarella Stefano Honan sept. M.E.M. 1882 1842 1864 It. 70
Schang Césaire Chantong ortal Fr. min. 1894 1835 1883 Fr. 76
Simon Jean-Marie Fleuve Orange St F.S. Tr. 1898 1858 1885 Fr. 41
Streicher Henri Vict.-N. sept. P. Bl. 1897 1863 1890 Fr. 70
Terres Jose Tonkin ortal O.P. 1875 1843 1864 Es. 63
Timmer Albert Chansi mérid. Fr. min. 1901 1859 1884 Nl. 84
Tornatore Rocco Birmanie Est M.E.M. 1889 1836 1867 It. 72
Van Aertselaer Jér. Mongolie cent. Scheut 1898 1845 1873 Be. 79
Van Baars Ambroise Curaçao O.P. 1897 1854 NI.
Van Reeth Joseph Galle (Ceylon) S.J. 1895 1843 Be.
Van Ronsle Camille Congo belge Scheut 1896 1862 1896 Be. 76
Velasco Maximino Tonkin sept. O.P. 1890 1851 1875 Es. 74
(à suivre)
CARTES, STATISTIQUES, DOCUMENTS 565
(suite)
Aee
Nom Territoire Société Nomin. Naiss. Dép. Nat. àia
mort
Verdier Joseph Tahiti Picpus 1882 1835 1874 Fr. 87
Verhaegen Théotime Hupé W-mér. Fr. min. 1900 1867 1894 Be. 37
Vey Jean-Louis Siam M.E.P. 1875 1840 1865 Fr. 69
Vic Casimir Kiangsi ortal M.E.P. 1885 1852 1877 Fr. 60
Vidal Julien Fidji Mariste 1887 1846 1872 Fr. 76
Vigano Pietro Hyderabad M.E.M. 1897 1858 1880 It. 64
Volenteri Simeone Honan mérid. M.E.M. 1873 1831 1831 It. 73
Wulfingh Guillaume Surinam Rédempt. 1889 1839 Nl.
Nationalités
France 79 Belgique 8 Italie 16 Esp. 6 Ail. 4 Holde Br. 4 Irl. 4
5
Sociétés
M.E.P. : 33 S.J. : 10 Laz. : 7 M.E.M., O.P., O.M.I.,
Scheut, Sp. : 5
566 ANNEXES
DOCUMENT 4
DOCUMENT 5
Hc/3
DIVISIONS ECCLÉSIASTIQUES MISSIONNAIRES So
Soi gä
1 Mandchourie Sud Vie. apost. Miss. étr. de Paris. 10000000 17 500 23 260 45 2 162
2 Mandchourie Nord Vie. apost. Id. 8000000 8 983 10 14 27 1 60
3 Mongolie Est Vic. apost. M. étr. belg. (Scheut.). 10000000 9060 27 126 29 3 49
4 Mongolie centrale Vic. apost. Id. 5 000000 17340 29 113 77 1 91
5 Mongolie Sud-Ouest Vic. apost. Id. 5680 27 30 29 1 56
6 I-li Préf. apost. Id. 133 3 2 2 1
7 Kan-Sou Vie. apost. Id. 21500000 3010 17 23 13 1 10
8 Pe-tchi-li Nord Vie. apost. Lazaristes. 10000000 40000 24 699 287 2 146
9 Pe-tchi-li Nord-Est Vie. apost. Id. 4000000 3 000 3 84 31 » 30
10 Pe-tchi-li Sud-Ouest Vie. apost. Id. 8000000 32270 13 397 304 2 106
11 Pe-tchi-li Sud-Est Vie. apost. Jésuites. 7155420 50000 42 614 652 4 426
12 Chan-tong Nord Vie. apost. Franciscains. 12 000000 18 200 13 424 216 2 160
13 Chan-tong Est Vie. apost. Id. 9000000 11930 12 142 133 1 51
14 Chan-tong Sud Vie. apost. M. étr. allem. (Steyl). 10000000 16190 31 30 342 16 32
15 Kiang-nan Vie. apost. Jésuites. 50000000 124 140 95 981 996 14 1047
16 Tché-Kiang Vie. apost. Lazaristes. 25000000 10500 13 171 59 2 74
17 Kiang-si Nord Vie. apost. Id. 10000000 5 070 9 115 29 2 85
18 Kiang-si Sud Vie. apost. Id. 10000000 5 500 11 140 28 1 19
19 Kiang-si Ouest Vic. apost. Id. 10000000 10860 10 210 47 1 96
20 Fo-Kien Vie. apost. Dominicains. 20000000 41320 26 112 ? 1 61
21 Amoy Vie. apost. Id. 8000000 4780 23 58 32 1 36
22 Kouang-tong Vie. apost. Miss. étr. de Paris. 30000000 42 500 58 636 165 1 165
23 Kouang-si Préf. apost. Id. 16000000 1530 17 46 26 1 42
24 Hong-Kong Vie. apost. Miss. étr. de Milan. 3 000000 9265 13 54 40 1 44
25 Macao Diocèse Séculiers. ? 21000 40 9 48 ■) ■>
26 Chen-si Nord Vie. apost. Franciscains. 7000000 20400 16 258 157 2 23
27 Chen-si Sud Vie. apost. Miss. étr. de Rome. 5000000 10200 15 52 65 3 74
28 Chan-si Nord Vie. apost. Franciscains. 6000000 13150 9 204 186 2 75
29 Chan-si Sud Vie. apost. Id. 6000000 9630 21 198 81 2 21
30 Ho-nan Nord Vie. apost. Miss. étr. de Milan. 7000000 3 000 9 61 34 15
31 Ho-nan Sud Vie. apost. Id. 23000000 10300 14 9 94 1 55
32 Hou-pé Est Vie. apost. Franciscains. 16000000 18016 14 242 89 2 2
33 Hou-pé Nord Vie. apost. Id. 6000000 11168 10 256 58 2 "i
I
DOCUMENT 6 .
Liste et statistiques des Missions catholiques aux Indes (1900).
CATHOLIQUES EUROPÉENS ET CHAPEL ES SÉMINAIRES COL ÈGES <j
PRÊTRES STATIONS ÉCOLES
ÉGLISES <£
DIVISIONS ECCLÉSIASTIQUES MISSIONNAIRES li
oï
ET Xhu
DOCUMENT 7
GUINEE PORTGse
Guinée fçse
SIERRA- LEONE Côte Cote
Libéria "^d'Ivoire
DOCUMENT
(suite)
MISSIONS
DOCUMENT 9
On voit que l'occasion ne leur manque pas pour l'amener à partager leur
manière de voir sur la politique générale et les questions particulières.
Enfin, en cas de conclave, ce sont les cardinaux de Curie qui le plus
souvent conduisent les autres et finissent par décider de l'élection. De là le
dicton que «si le pape est quelquefois un non-romain, ce sont toujours les
romains qui le nomment». Par Romains il faut entendre ici les princes de
l'Eglise, qui ont leur résidence à Rome.
Or, si la Curie se compose presque entièrement d'Italiens, il n'y a aucune
raison pour que le Pape n'y admette pas d'étrangers; l'histoire des derniers
pontificats est là pour l'attester. Pie VII appela près de lui sept cardinaux
étrangers, Léon XII deux, Pie VIII un, Grégoire XVI, il est vrai, rompit avec
la tradition, mais Pie IX y revint presque aussitôt et pendant les trente-et-un
ans de son règne, il ne créa pas moins de neuf étrangers cardinaux de curie.
Léon XIII a déjà fait quatre promotions de ce genre.
Parmi les étrangers appelés à prendre rang parmi les membres du Sacré
Collège, résidant à Rome, on rencontre un certain nombre de Français.
Quand, après la conclusion du Concordat, le premier Consul sollicita la
création de quatre cardinaux de couronne, chosis par les évêques nationaux,
il négocia pour obtenir un chapeau en faveur de Mgr de Bayanne, qui,
depuis vingt-cinq ans, exerçait les fonctions d'auditeur de Rote pour la France.
Bonaparte avait compris l'intérêt politique qui s'attachait à la présence dans
la Ville Eternelle d'un haut dignitaire de l'Eglise capable de défendre les
intérêts français près du Pontife et au sein des congrégations. Les ouvertures du
Premier Consul furent bien accueillies. D'abord réservé in petto, puis
proclamé en janvier 1803, le Cardinal de Bayanne vécut jusqu'en 1818, résidant
tantôt à Rome, tantôt à Paris, rendant des services discrets mais précieux à
la politique impériale. Napoléon le fit sénateur en 1813 et Louis XVIII rendit
hommage à ses talents en lui ouvrant plus tard l'accès de la Chambre des
Pairs.
En 1827, un autre auditeur de Rote est appelé aux honneurs de la
pourpre. Mgr d'Isoard ne resta, il est vrai, que deux ans dans la Curie, qu'il
quitta pour prendre possession de l'Archevêché d'Auch; mais grâce à
l'expérience qu'il avait acquise des choses de Rome, il ne rendit pas moins à la
France de grands services dans le conclave qui suivit la mort de Léon XII. Il
y joua un rôle considérable et contribua plus que personne à l'exaltation de
Pie VIII.
Les Français appelés par Pie IX à participer aux travaux des
congrégations en qualité de Cardinaux sont au nombre de trois. C'est d'abord en 1855,
Mgr de Villecour, puis en 1863 dom Pitra, le savant bénédictin qui, devenu
plus tard préfet de la bibliothèque, rendit jusqu'à sa mort en 1890, des
services signalés à nos savants, notamment aux élèves de l'Ecole française de
Rome. Quant au Cardinal de Falloux, créé en 1877, il ne joua jamais à Rome
qu'un rôle effacé.
Aujourd'hui on ne rencontre dans la Curie aucun Cardinal français
tandis que l'Allemagne y est représentée par trois de ses fils : les éminents Ho-
henlohe, Melchers et Ledochowski. Le premier n'exerce par lui-même
aucune influence sur les affaires ecclésiastiques, mais, par ses relations
mondaines, et par son nom, il conserve dans la Ville Eternelle une situation à
part. Le Cardinal Melchers est au contraire, fort modeste mais on l'écoute
574 ANNEXES
DOCUMENT 10
Lorsque dans ces dernières années, le Souverain Pontife Léon XIII dans
sa sollicitude apostolique pour la religion dans les Indes Orientales,
instituait dans ces pays la hiérarchie ecclésiastique, il n'avait pas seulement en
vue de relever le prestige et la dignité de cette Eglise lointaine, mais aussi, et
surtout, de donner une force nouvelle et un élan fécond à l'évangélisation de
cette immense contrée.
C'est ce qu'avaient déjà insinué les évêques de cette région lorsque, dans
les synodes qui furent tenus aux Indes à cette occasion, ils publièrent des
décrets remarquables, dans le but de promouvoir l'œuvre de la conversion des
païens.
Mais, comme il est nécessaire qu'à l'opportunité des temps que la grâce
divine nous accorde correspondent aussi le zèle, l'action et le résultat fécond
du travail, la S. Congrégation à laquelle est confiée le soin et le devoir de la
propagation de la foi dans le monde, doit exercer la vigilance assidue
qu'exige l'importance de ses hautes fonctions. Elle ne peut manquer
d'accorder une attention spéciale aux missions des Indes Orientales.
On a déjà fait beaucoup dans les endroits où la religion chrétienne a été
introduite par les Européens, pour consolider la foi et pourvoir aux besoins
spirituels des fidèles. De nombreuses stations ont été établies où les prêtres
exercent leur ministère, avec des églises, des écoles et d'autres instituts aptes
à consolider la Foi.
De nombreuses communautés de chrétiens indigènes ont été établies,
au progrès et à l'agrandissement desquelles travaillent les missionnaires. Et
ces chrétientés indigènes sont la preuve de la sollicitude des évêques et des
missionnaires, sollicitude que la S. Congrégation apprécie et comble de
louanges.
Mais il faut marcher toujours en avant, progresser dans la voie de
l'apostolat, prêcher la religion catholique à cette multitude innombrable
d'hommes, qui vivent dans les ténèbres de la superstition, ignorant les
lumières de la Foi.
Cela se fait déjà avec zèle et succès et non sans de grandes difficultés,
dans bien des endroits, où l'on amène des groupes d'infidèles à la Foi
chrétienne et à piété. Mais ce qui est l'honneur de plusieurs devrait être le travail
et la sollicitude de tous.
Il y a des provinces aux Indes où depuis près d'un siècle, la religion
chrétienne a fait peu de progrès, de manière qu'une grande multitude de païens
n'ont pas encore entendu l'Evangile du Seigneur, et, retenus dans leur
idolâtrie, n'ont pas appris à invoquer le nom qui seul apporte aux hommes le
salut éternel : Quomodo enim invocabunt, in quem non crediderunt? aut quo-
modo credent ei quem non audierunt? quomodo autem andient sine praedi-
cante? (Rom. X/14).
La ruine de ces âmes innombrables qui périssent misérablement émeut
vivement la S. Congrégation, qui n'a jamais cessé d'exhorter ceux qui sont
placés à la tête des missions pour qu'ils procèdent avec un zèle infatigable à
la conversion des païens.
576 ANNEXES
I.
faire usage d'un langage évangélique; qu'on doit traiter tous les païens avec
courtoisie et leur rendre les honneurs dus à leur rang et à leur position
sociale; supporter leurs infirmités et répondre à leurs doutes, avec bonté,
charité et sans ostentation. Du reste, il faut considérer ce qui se prête le mieux à
l'intelligence et aux usages de chaque peuple, car souvent les grands
résultats dépendent de petites choses.
Que les missionnaires ne se découragent pas si, au commencement,
leurs efforts ne sont couronnés que de peu de succès, ou même leur
semblent stériles. Loin d'abandonner leur travail, il faut, au contraire, qu'ils
redoublent d'efforts, qu'ils cherchent de nouvelles voies, qu'ils persévèrent,
jusqu'à ce que la grâce de Dieu vienne favoriser leurs efforts; car c'est elle
qui fait germer la semence que l'industrie humaine a plantée et arrosée. La
constance et la persévérance briseront toutes les difficultés et rendront le
travail fructueux.
II.
Bien que les moyens dont disposent les missions soient très limités, les
évêques doivent prendre soin de ne pas tout dépenser au bénéfice des
fidèles, mais, quelle que soit la somme de leurs revenus, ils doivent la diviser
entre les diverses branches du ministère, de manière à ce qu'une partie soit
toujours réservée à la conversion des païens.
Et pour qu'ils puissent le faire plus facilement, qu'ils s'abstiennent de
bâtir des édifices imposants, même quand ils doivent servir à la
magnificence du culte divin, car rien n'orne autant l'Eglise du Christ qu'un grand
nombre de fidèles, pleins de foi et pratiquant toutes les vertus chrétiennes.
Comme la providence a voulu que les choses humaines et temporelles
servent aussi à étendre le règne de Dieu, que les évêques se souviennent qu'il
est de leur charge de prendre soin des biens temporels des missions. Or, la
plupart des diocèses de l'Inde n'ont presque pas de revenus locaux et ont
besoin, pour se maintenir, de subsides qu'on doit quêter ailleurs et qui, de ce
fait, sont des revenus précaires et insuffisants. Et comme il est d'une
souveraine importance d'assurer l'avenir des missions, la S. Congrégation attire
l'attention des évêques sur la nécessité de pourvoir les diocèses de l'Inde de
revenus propres et assurés.
Il faut donc chercher à pourvoir ces diocèses d'un patrimoine, comme
on l'avait fait autrefois dans certaines parties de l'Inde. Du reste, comme les
nécessités urgentes du moment ne permettent pas que l'on mette de côté des
sommes considérables, tout ce que la S. Congrégation demande aux
évêques, c'est qu'ils réservent de temps en temps de petites sommes d'argent
pour les besoins futurs de la mission, pour les vicissitudes de l'avenir, et
qu'ils les déposent en lieu sûr.
Il appartient à chaque évêque de décider, selon les circonstances,
comment cet argent devra être placé. Ce que la S. Congrégation préférerait, c'est
que, profitant de moments opportuns, on cherchât à acquérir des terrains
que l'on cultiverait au profit des missions ou qu'on louerait aux chrétiens
indigènes.
Du reste, que les évêques observent ce qui a été recommandé aux
vicaires apostoliques de l'Inde, dans l'instruction du 8 septembre 1869, savoir :
578 ANNEXES
m.
En ce qui regarde les ouvriers apostoliques, qui font la force et le succès
de la mission, les évêques doivent avoir soin d'en faire venir d'Europe un
nombre proportionné à l'étendue de leur diocèses et au nombre de ses
habitants. Ce devoir incombe aussi aux supérieurs des Ordres et des
Congrégations religieuses qui ont été chargés du ministère dans un diocèse. Que les
supérieurs se souviennent qu'ils sont liés par le très grave devoir de pourvoir
d'un nombre suffisant de missionnaires la mission que la S. Congrégation
les a chargés de cultiver.
Leur premier devoir est de fournir à la mission un nombre de
missionnaires suffisant.
Ils doivent aussi fournir avec diligence tous les moyens matériels dont la
mission a besoin.
Et s'ils ont pris un fardeau qui soit au-dessus de leurs forces, ils doivent
en aviser la S. Congrégation, afin qu'elle prenne les précautions nécessaires
pour pourvoir aux besoins de l'apostolat.
Quelles sont les conditions de l'âme et du corps de ceux à qui l'on confie
le travail apostolique dans ces terres étrangères, la S. Congrégation l'a ainsi
défini en écrivant, en 1659, aux premiers vicaires apostoliques du séminaire
des Missions étrangères de Paris :
II faut choisir soigneusement des hommes que l'âge et la santé rendent
aptes à supporter ces travaux et, ce qui est plus important encore, doués
d'une charité, d'une prudence peu communes, et qui ont donné des preuves
de ces vertus dans d'autres offices qu'ils ont bien remplis; des hommes
capables de garder le secret, doués de courtoisie, de mansuétude, d'humilité,
de patience, de manières graves, et des autres vertus chrétiennes, pour qu'ils
confirment par leur exemple, les paroles de la prédication que leurs lèvres
feront entendre; qu'ils soient enfin formés dans la charité évangélique, pour
qu'ils ne deviennent pas un fardeau pour leurs confrères et ne se rendent pas
odieux aux étrangers, mais pour que, avec l'Apôtre, ils se fassent tout à tous.
IV.
Que les évêques soient bien persuadés qu'avec les seuls missionnaires
européens, le Christianisme ne fera pas les progrès qu'il doit faire parmi les
idolâtres. Car, grâce au travail des missionnaires, le nombre des Chrétiens a
augmenté au point que les soins qu'on doit prendre d'eux absorbent les
missionnaires. L'Europe ne peut pas fournir un plus grand nombre, de manière
qu'il n'en reste que très peu pour s'occuper des infidèles. Le progrès des
missions devra, de la sorte, nécessairement s'arrêter et cesser.
CARTES, STATISTIQUES, DOCUMENTS 579
aptes à supporter les travaux les plus difficiles. Il ne faut donc rien négliger
pour que les choses dans lesquelles Dieu se sert de l'industrie humaine
soient fidèlement exécutées.
A cet effet, on choisira soigneusement, dans les écoles, les garçons
catholiques qui se distinguent par leur talent, leur piété et leur bonne conduite
et qui montrent des indices de vocation à l'état ecclésiastique. Qu'on
développe en eux les germes de la grâce, dans quelque collège diocésain, d'où
ceux que l'on croit dignes seront admis au séminaire, où on les formera de la
manière et suivant la méthode prescrites par les lois de l'Eglise, et que
l'expérience a démontré être les meilleures pour arriver au but désiré.
Il faut que les prêtres indigènes formés dans la science et la piété,
deviennent, au moyen de l'éducation qu'on leur aura donné, les égaux de ceux
qui viennent d'Europe et soient capables de remplir toutes les fonctions
ecclésiastiques.
Il est utile de rappeler les synodes de Colombo, de Bangalore et d'Alla-
hahbad que nous avons déjà mentionnés, et dans lesquels les évêques de
l'Inde avaient décrétés entre autres choses que :
- Chaque diocèse aura son séminaire pour la formation du clergé
indigène.
Et si un diocèse suffragant n'avait pas les moyens d'ériger un séminaire,
l'évêque serait tenu d'envoyer à ses frais ses séminaristes indigènes au
séminaire métropolitain.
V.
Après les prêtres indigènes dont la nécessité est si grande, viennent les
catéchistes choisis parmi les laïques indigènes. L'expérience des temps et
des lieux nous démontre combien grande est leur utilité pour les missions.
L'appui de leurs labeurs sera toujours utile aux missionnaires européens qui
travaillent à la conversion des païens. Car, étant eux-mêmes des indigènes,
ils auront un accès plus facile auprès du peuple païen, ils aplaniront la voie
du prêtre qui, trouvant les païens ainsi préparés, aura moins de difficulté
pour les amener à embrasser la foi du Christ.
Ces catéchistes doivent être des hommes de mœurs éprouvées, instruits
dans les mystères de la religion, à la fois aimables et sérieux, pour qu'ils
soient bien vus de tout le monde et se rendent respectables à cause de leurs
doctrines et de l'exemple qu'ils donnent.
Pour arriver à ce but, les évêques doivent prendre soin qu'ils soient bien
formés depuis leur jeunesse. Et la S. Congrégation aurait désiré que, comme
cela se fait déjà avec un excellent résultat, les catéchistes fussent formés
dans un collège spécial dans les séminaires.
VI.
Après ce qui vient d'être exposé par rapport au devoir des évêques en ce
qui regarde les progrès de la foi, on ne peut pas passer sous silence la
question de l'éducation de la jeunesse.
CARTES, STATISTIQUES, DOCUMENTS 581
VIL
Les évêques se souviendront de ces instructions que la S. Congrégation
considère comme très importantes pour conserver et propager la religion,
dans les synodes provinciaux qu'ils célébreront prochainement, et
pourvoiront à leur observation permanente par les décrets qui y seront rendus.
582 ANNEXES
Et que ceux qui sont à la tête des missions se souviennent que ce ne sont
pas seulement des avis que leur donne la S. Congrégation, mais des ordres
qu'ils doivent exécuter, particulièrement dans tout ce que regarde la
conversion des païens et la formation du clergé indigène.
Qu'ils se soumettent volontiers à ces ordres de la S. Congrégation,
confirmés par l'autorité et la volonté positive du Saint Père. Qu'ils s'y
soumettent comme à un ordre de Jésus-Christ lui-même pour la gloire duquel
ils travaillent, bien persuadés que, quel que soit le fruit de leurs labeurs,
Dieu récompensera toujours leurs efforts.
Mais il faut qu'ils espèrent avec confiance, qu'avec l'aide de Dieu leurs
labeurs porteront d'abondants fruits. D'autant plus que les grandes
difficultés qui les entourent diminueront avec le temps. Nous voyons l'Inde
pacifiée et toutes les voies ouvertes, les chrétientés pourvues d'évêques et, sous
l'impulsion des institutions nouvelles, les anciennes superstitions ébranlées.
Les occasions ne manquent pas à ceux qui acceperunt ministerium verbi...
testifìeari Evangelium gratiae Dei (Actes XX, 24) ...
DOCUMENT 11
Questionnaire destiné aux chefs de Missions
De clero indigena.
De instituas regularium.
25. Utrum et quae bona immobilia, vel quos reditus Missio in promptu
habeat ad finem memoratum adhibenda : et quatenus negative an aliqua
ratio innui queat, ut pedetentim certi reditus, sive per oblationes fidelium, sive
per alias praestationes ab ipsis solutas constitui possint.
26. Si Missio bona immobilia vel reditus possideat, significandum erit
an ab aliquo in hac possessione ecclesiastica turbetur vel prorsus ipsa pos-
sessio a Gubernio recognoscatur.
27. Quae cautelae adhiberi possint, ut securitati ecclesiasticorum bono-
rum provideatur.
28. Utrum adsit Consilium aliquod missionariorum ad eadem bona vel
reditus administrandos, et ad impediendam eorumdem dissipationem, et
utrum fidelis aliquam pattern habeant in praedicta administratione.
De coemeteriis et sepulturis.
De sacramentorum administratione.
DOCUMENT 12
Rapport quinquennal de la
Préfecture Apostolique
du Dahomé. Le 3 Mars 1899
Le gouvernement de la Mission.
Du Clergé Indigène.
10. 11. 12. Les Missionnaires de la Société des Missions Africaines et des
Frères et des Sœurs, formés par le Supérieur général actuel de la Société,
seuls, travaillent dans la Préfecture. Ils travaillent beaucoup à l'instruction et
l'éducation de l'enfance; ils y sont aidés par des laïcs indigènes formés par
eux. Les Pères, Frères, Sœurs portent le même costume qu'en France, sauf la
couleur qui est blanche.
13. Nous avons sous presse un Directoire pour la conduite privée des
missionnaires et leurs rapports avec les fidèles.
14. Le Préfet Apostolique est large vis-à-vis des pouvoirs. Il délègue lar-
gements les pouvoirs à ses Confrères, par caractère et parce qu'il croit que
c'est l'esprit de Rome.
15. Nous n'avons point remarqué de divergences entre les missionnaires
pour l'enseignement de la morale. Plusieurs fois nous avons voulu tenter
d'établir des conférences pour discuter des cas de morale, exciter les études
ecclésiastiques, et promouvoir, plus facilement l'uniformité. L'éloignement des
stations, la difficulté des communications ne nous ont pas permis la
réalisation de nos désirs. Reste le moyen de s'éclairer par lettres. Au besoin il est
employé.
16. Nous n'avons point trouvé aux mains de nos chrétiens de livres
dangereux.
590 ANNEXES
17. Nous avons adopté le catéchisme suivi dans toutes les missions de la
Côte; à quelque chose près, c'est le catéchisme de Cambrai.
18. Chaque station des missionnaires est dirigée par une supérieur.
19. Les livres de baptêmes, mariages, confirmations, status animarum,
et des familles sont tenus exactement. La brièveté de notre vie rend ces livres
encore plus nécessaires. La communion pascale est forte à Pâques, mais
beaucoup voyagent, communient hors de leur district. Chaque station est
érigée en forme de paroisses dont les limites seules ne sont pas bien fixées,
mais qui a ses prêtres, ses œuvres propres, ses écoles etc.
20. Les dispensaires, le soin des malades dans nos asiles et à domicile,
la visite des païens, les récompenses accordées aux enfants qui avertissent
quand ils connaissent des malades ou qui amènent quelque nouvelle recrue
au catéchisme, sont de bons moyens d'évangélisation.
Du Culte divin.
35. Nous avons quatorze écoles, dont 9 pour les garçons et 5 pour les
filles. Elles suffisent pour les enfants des catholiques.
36. Nous admettons dans ces écoles des infidèles et des protestants, à
condition qu'ils apprennent le catéchisme et assistent à tous les exercices
pieux à l'église. Il n'y a aucun danger pour la foi des catholiques; et ces
infidèles et ces protestants se convertissent tous. Nous n'admettons point les
musulmans parce qu'ils sont inconvertissables et sont convertisseurs. Il y
aurait danger pour nos catholiques.
37. Les écoles de garçons sont parfaitement distinctes et éloignées des
écoles de filles. En une station, des petites filles sont admises à l'école des
garçons, car il n'y a point là de maîtresse d'école.
38. Les classes des garçons sont faites par des Indigènes sous la
direction d'un Père; celle des filles par les religieuses; quand les religieuses
consentiront à se faire aider par les filles indigènes, l'économie et l'apostolat
feront un réel progrès.
39. Nous n'avons point de collèges.
40. Les Wesleyens ont une seule école fréquentée par leurs
coreligionnaires et les musulmans.
41. Dans chaque station, nous avons un double orphelinat soutenu par
la Sainte Enfance. Et notre grand orphelinat antiesclavagiste de garçons,
grâce au secours que veut bien nous donner le Cardinal Préfet de la Sacrée
Congrégation, et auquel il faudrait joindre un orphelinet de filles arrachées
aussi à l'esclavagisme.
42. Nos catéchumènes vivent dans leur famille, il n'y a à cela aucun
inconvénient, et c'est une économie énorme. Leur nombre et la durée du caté-
chuménat ne le permettraient pas. Ils apprennent aussi bien la doctrine que
s'ils étaient nos pensionnaires. Les pauvres reçoivent des aumônes et il y a
des asiles pour malades et vieillards.
43. Les visiter souvent et examiner leurs enfants.
44. Nous avons deux asiles pour malades et vieillards. Le Gouverne-
592 ANNEXES
56. Les bans sont soigneusement publiés dans l'église aux jours
prescrits.
57. Oui, il y a quelquefois à dispenser d'empêchements prohibants. Les
Indigènes réprouvent les mariages entre consanguins, surtout dans les
degrés les plus rapprochés. Nous avons cependant l'occasion d'exercer les
pouvoirs que cette S. C. nous a donnés à cet effet.
58. Les dispenses sont et ne peuvent être que gratuites.
59. Les dispenses publiques se donnent par écrit avec notation expresse
de la délégation apostolique.
60. Il n'y a point de cérémonies superstitieuses dans les mariages.
DOCUMENT 13
Voto de Mgr D. Jacobini sur les synodes de Chine, 1er septembre 1881.
CONCLUSIONE
sono però ancora lontane dal presentare una poderosa azione per lo
stabilimento della Fede nelle popolose contrade del celeste Impero. Discorrere le
cause le quali hanno prodotto questo ritardo si sensibile nelle propagazione
del Cristianesimo in quelle parti sarebbe prolisso. Certo è assai da
meravigliare che con si lunga predicazione del Vangelo, considerato anche il solo
periodo dal secolo XVI. in qua..., con tanti sudori e tanto sangue sparso si
rimanga ancora si limitato e impedito il progresso dell'idea cristiana. Ma per
accennare di volo le dette cagioni sembra che esse sieno di doppia specie,
altre cioè esterne all'azione dei missionari e alle nuove cristianità, altre
interne. Tra le esterne prima è l'odio dei pagani assai antico e come tradizionale
in Cina a tutto quello che vien di fuori, considerato sempre da essi come
mezzo agli stranieri di impadronirsi dell'impero; e però simile giudizio
hanno recato della fede e della Chiesa, e han riguardato i Missionari come
strumenti di politica avversa agli interessi del paese. Questo spirito ha informato
ed informa ancora il governo : basterebbe dar una occhiata al Memorandum
del 1871 più volte citato per convincersene intieramente. Di qua i continui
ostacoli posti dai mandarini all'azione dei missionari e ai loro acquisti cui
considerano come tanti passi diretti ad infeudare agli europei altrettanti
lembi del territorio cinese. Di qua le persecuzioni quasi continue fino ai
nostri giorni che spesso han devastato le missioni, invase e confiscate le loro
proprietà.
Questa prima e grande causa di ritardo trova un addentellato molto
forte in un'altra, cioè nel carattere cinese. L'ho descritto sopra parlando del
clero; il laicato è naturalmente inferiore ad esso e per intelligenza e per virtù.
Il cinese è vile e timido sicché basta talvolta l'azione energica di un
mandarino governatore d'una provincia che sia ostile alla Chiesa per ritardare
molte conversioni e allontanare da essa un gran numero di proseliti. In
questo senso il governo cinese è un vero incubo per impedire la propagazione
del Vangelo e non vi è dubbio che quanto suonerà alta la voce delle potenze
europee per la libertà vera di religione, quanto più riescirà efficace, tanto
più numerosa sarà la conversione di quelle genti alla Fede.
Ma questa influenza Europea invece di giovare sino ad ora in questo
senso, molte voce è riuscita quasi di ostacolo al bene, perché i governi di
Europa ο deboli amici della Chiesa ο aperti nemici non hanno curato i suoi
interessi, e al più costretti dalla forza di certi falsi principi di libertà
chiedendola per loro han solo lasciato che ne godesse ancora la Chiesa. Qualche
volta, è vero, hanno ottenuto che essa respirasse ed anzi si proclamasse la
libertà religiosa, come ad esempio nel trattato di Pekino del 1860. Ma nella
pratica poco si sono curati della esecuzione dei Trattati, e la stessa Francia
che pure avrebbe si gravi motivi politici per proteggere l'azione dei
missionari ha bene spesso operato debolmente e trasandati talvolta gl'interessi
della Fede. Non vi è dubbio che ove i ministri europei volessero, potrebbero
riuscire d'un validissimo appoggio alla propagazione del Vangelo; certo si à che
la insolenzà cinese va in ragione inversa della energia dei rappresentanti di
Europa.
Oltre a queste cause che sono, secondo è evidente, assai gravi, un'altra
non men potente ve ne è nella stessa natura della società cinese. Assai più
forse che nell'antico mondo romano, la vita cinese è immersa nelle
superstizioni : tutto ne è pieno, l'individuo, la famiglia, la città, la vita politica e so-
CARTES, STATISTIQUES, DOCUMENTS 595
ciale ribocca di usi superstiziosi. Il culto dei morti, di Confucio, l'idea della
buona ο mala ventura signoreggia talmente ancora questi popoli, che non si
prevede quanto tempo dovrà passare prima che si rompa questa rete
diabolica in cui sono presi. La potenza delle superstizioni in Cina si pare manifesta
dalla stessa questione sui riti cinesi, che die tanto a fare alla S. Sede, e dalla
quale vennero tanti danni alla propagazione del Vangelo.
Arroge a questo la scostumatezza largamente dominante, le ingiustizie
comunissime nei contratti, l'abuso dell'oppio e tanti altri elementi che lungo
sarebbe anche accennare e si avrà l'idea delle grandi difficoltà che incontra
colà l'opera dei missionari.
A siffatte cause esteriori si aggiungono le interne. La Chiesa avrebbe
bisogno in Cina di grandi mezzi per dare una consistenza maggiore alla
comunità cristiana. Ma più che di mezzi abbisognerebbe di persone che
si recassero colà ad aumentare il numero dei banditori del Vangelo ora
veramente pochissimi rispetto all'estensione dell'impero e al numero dei
pagani. Poco dunque può sentirsi l'azione dei missionari. Essi sono intie-
ramente volti ai ministeri più necessari e comuni per l'assistenza di
fedeli, e pochissimo, per non dir per nulla, possono pensare a nuove
conversioni. Principale danno poi in queste missioni è il non essersi ancora
riuscito a stabilire un clero indigeno savio e veramente affezionato alla
Fede. In più di tre secoli non si è giunto ad avere Vicari Apostolici di
nazione Cinese, se ne tolga uno nel Foukien, e i preti sono pur troppo
anche ora assai deboli e non scevri dei pregiudizi dei loro connazionali
verso gli europei. Da altra parte finché non si avrà un clero indigeno
veramente affezzionato alla Fede e alla Chiesa Romana che si ponga tam-
quam clypeus pro domo Domini, è inutile sperare un serio sviluppo
progressivo e dirò così nazionale, del Cristianesimo in Cina. È per questo
che proporrei si avessero da concentrare su questo punto tutti gli sforzi e
procurare il consolidamento dei Seminali, la regolarizzazione e un
severo governo del clero adulto.
Anche è grave difetto in quelle missioni la mancanza di cognizione della
lingua : si è veduto che i PP. dei Sinodi sono stati assai solleciti di ciò nelle
loro riunioni. I nostri missionari non hanno in questo secondato quel primo
movimento che seppero dare agli studi con molta utilità i primi missionari
della Compagnia di Gesù. Essi sanno tanto di cinese da capire i loro soggetti,
amministrare i sacramenti, e predicare, spesso malamente. Onde è
incredibile quali difficoltà debbono sperimentare. La lingua cinese è generalmente
una, ma i suoi dialetti sono si vari, in certe provincie i mescolamenti con
altre lingue si complicati che di fatto non uno ma assai molteplice riesce il
linguaggio.
Se non si pone mano all'opera perché uno studio serio di esso si faccia
almeno nei centri maggiori di ciascun gruppo di missioni, la cognizione
delle cose cinesi sarà sempre scarsa e la predicazione riuscirà inefficace in gran
parte.
Fino ad ora a questi imbarazzi e ostacoli che sperimentavano i
missionari si aggiungeva quello del non riunirsi mai insieme i capi delle missioni,
del non comunicare facilmente tra loro le idee, il che produceva una
incredibile varietà di opinioni e di pratiche, sicché nuove cagioni di confusione e di
ritardo ne venivano al progresso della Fede. Pertanto il mantenere in ogni
596 ANNEXES
Urnö Dm ο Servo
D. Jacobini Arciv. di Tiro i. p. i.
DOCUMENT 14
Achat Transport
Prix du voyage à Zanzibar 900 fr
1. 4 Gandouras à 35 fr 140 f.
2. 6 chemises flanelle à 15 fr 90
3. 2 tricots chausse à 8 fr 16
4. 10 paires de bas garnis à 2.50 fr 25
5. 2 paires de brodequins à 20 fr 40
6. 2 paires de souliers bas à 10 fr 20
7. 2 paires de souliers toile à 3 fr 6
8. 1 paire bottes imperméables 50
CARTES, STATISTIQUES, DOCUMENTS 597
Achat Transport
9. 2 chapeaux feutre 40
10. 1 chapeau en liège 6
11. 2 chéchias à 5 fr 10
12. 4 bonnets de nuit à 1 fr 4
13. 2 rosaires à 2 fr 4
14. 12 mouchoirs en fil à 1 fr 12
15. 6 serviettes de toilette 6
16. 6 serviettes de table 6
17. 2 couteaux de poche avec scie et canifs 12
18. 1 fort parapluie couverture blanche 15
19. 1 en tout-cas 6
20. 1 nécessaire contenant 2 paires ciseaux, fil, aiguilles,
boutons . 10
21. 1 imperméable en toile 20
22. 2 peignes, 2 brosses, graisse spéciale pour chaussure 10
23. 1 douillette merinos 40
24. 2 pantalons en velours jaune foncé, 2 redingotes, 2
gilets 60
25. 2 pantalons coutil crème à 4,50 fr 9
26. 1 culotte de velours à 7.50 fr 7,50
27. 2 ceintures de cavalerie à 5.50 fr 11
28. 1 pharmacie personnelle 100
29. 4 caisses en fer battu pour les objets ci-dessus
mentionnés à 14 f (2 charges de porteur) 60 400
30. 1 lit de camp en bois avec sac
imperméable } 1 charge 30
31. 3 couvertures 40 200
32. 1 sac de nuit toile imperméable servant lieu de
traversin 3
33. 1 fusil Lefaucheux à percussion centrale léger, 1
revolver, ceinturon, cartouchière et munitions 200
34. 1 selle molle pour âne, avec étriers, bride à mors brisé,
collier en cuir avec anneaux munis d'une chaîne pour
attacher 50
35. 1 âne de Mascate (60 piastres) 300
36. 500 biscuits pour en prendre 2 par jour durant 8 mois 100 200
37. 30 kilos de riz 10 200
38. 1 charge sel, café, poivre et autres condiments 20 200
39. 2 charges vin de messe 60 400
40. 1 charge conserves : sardines, thon, fromage, liebig,
saucisson julienne, soupes préparées, chocolat, thé, 200
rhum, cognac 100
41. 1/2 charge savon avec caisse de 15 f 35 100
42. 1/2 charge bougies, cierges, lampe à huile, allumettes, 100
hosties 40
43. 1 caisse chapelle portative 1/2 charge 100
44. 1/2 charge 2 haches emmanchées, 2 tarières, 2
marteaux tenailles pointes, avant-clous, limes, pincettes,
ficelles, fil de fer, cordes longues et solides, 2 scies an- 100
glaises 50
598 ANNEXES
DOCUMENT 15
La France, la Chine et le Saint-Siège.
sauver la France des crises, pour lui conserver les bienfaits inappréciables de
la paix civile et religieuse», l'article poursuit :
DOCUMENT 16
La politique coloniale
DOCUMENT 17
fère la direction des missionnaires européens à celles des natifs, et que les
bons prêtres ont plus de confiance en l'impartialité d'un évêque européen
qu'en celle des évêques natifs.
Autres remèdes.
1° Tenue à époques régulières et assez rapprochées de synodes
provinciaux avec la solennité canonique; les évêques syriaques étant soumis
officiellement à l'archevêque latin, en tout, comme les autres évêques...
La publication de ces statuts faite aux fidèles serait un bouclier puissant
derrière lequel chaque évêque abriterait sa responsabilité; et le
mécontentement du peuple, s'il y en avait, s'éparpillant sur plusieurs têtes, atteindrait
moins directement l'évêque du lieu. En outre le mot de règle générale, de
coutume à suivre désormais, a une puissance étrange sur l'indien.
2° La tenue régulière des synodes diocésains dans la forme prescrite. Le
seul fait de voir ses prêtres se grouper autour de l'évêque et revenir porteur
de règlements, persuadera un laïque que l'épiscopat et le clergé ne font qu'un
et qu'il doit obéir.
En terminant, je me permets de rappeler à Vootre Excellence une parole
qu'elle me dit il a bien six ans : «Le concile de Vérapoly n'a été publié que
pour les Latins. Les syriaques se trouvent en fait sans aucune législation.»
Là où il n'y a pas de législation, peut-on espérer de la subordination ?
Lavigne
INDEX DES NOMS DE PERSONNES
Bilio, Cardinal Luigi, 39, 135-136, 144, Caspar Antoine m.e.p., 562.
171, 173. Cassetta, Cardinal Francesco di Paola,
Biserna Quintino, 79. 104, 105, 112-114, 161.
Bismarck Otto Fürst von, 1, 383-384, Caterini Prospero, 167.
447-456, 464. Cauchy Augustin, 413.
Boccali Angelo, 121*. Cavadini Abbondio s.j., 562.
Bonet-Maury pasteur, 368*. Cavagnis, cardinal Felice, 37, 111-112.
Bonfils Jean s.m.a., 243*. Cavicchioni, Cardinal Beniamino, 86,
Bonjean Christophe o.m.L, 305, 311, 92, 105, 110, 113, 161, 163.
560. Cazenave Pierre m.e.p., 100, 108, 115,
Bonnand Clément m.e.p., 32. 186, 189*, 327.
Borgia Luigi Oreste, 77-84, 92. Cazet Jean-Baptiste s.j., 38, 124*, 315-
Borgna Giovanni Battista carme, 560. 316, 562.
Bosco Dom Jean, 309. Celestino Pietro, 335*.
Bottero Hugues m.e.p., 320, 340*, Cezon Barnabeu Garcia o.p,m 560.
349*. Charbonnaux E., 15.
Bouchut Jean-Claude m.e.p., 319*, Charles Pierre s.j., 340.
562. Charmetant Félix, 314.
Boudens Robrecht, 287*, 305*. Chatagnon Marc m.e.p., 562.
Bourdon Charles m.e.p., 560, 562. Chatron Jules m.e.p., 562.
Boyer Henri, 90. Chausse Augustin s.m.a., 298*.
Brasseur Paule, 243*, 445*. Chiais Efisio, franciscain, 560.
Bray Gerald cm., 560, 562. Chicaro Anacleto, 104, 162, 516.
Bricet Hyacinthe s.m.a., 100*, 186, 219, Chigi Cardinal Flavio, 171.
229*, 237, 240, 300, 349*, 367*, Chiocchetta Pietro, 16*.
372*. Choulet Marie-Félix m.e.p., 320.
Brichet Henri sp., 105, 106, 108, 110. Chouvellon Célestin m.e.p., 562.
Brou Alexandre s.j., 310. Ciasca Agostino, 63, 105, 107, 110, 112,
Broyer Pierre mariste, 562. 116, 135, 137, 140, 147, 149, 172, 174,
Brucker Joseph s.j., 261, 268*. 229*, 286.
Bruguière Jules cm., 322, 562. Cirino F. M., 105.
Brunetti sp., 117. Ciurcia Luigi franciscain, 560.
Bruni Giovanni, 82*, 84, 86, 91, 94, Ciaessens Adam, 560.
100, 160. Clément IX, 46.
Bullig o.m.i., 90. Clément XI, 206, 260, 261.
Buonpensiere Enrico o.p., 106, 111-112, Clémente Isidoro o.p., 562.
114. Clementi Pietro, 80.
Burtin Louis p. bl., 96, 99, 119*, 120- Clerc Jean-Marie, salésien d'Annexy,
121, 185, 189, 190*, 315*, 427*, 430, 562.
436. Cocchia Rocco capucin, 560.
Butler Antoine s.j., 560. Colgan Joseph, 562.
Colin Jean-Claude, fondateur des ma-
Calansazio da Llevaneras, 106. ristes, 309.
Calderon Michele o.p., 560. Collin Charles o.m.i., 134, 323, 357.
Callixte III, 385. Colombert Isidore m.e.p., 560.
Cambon Jules, 496. Colomer Antonio o.p., 560.
Canoz Alex, s.j., 281, 560. Comboni Daniele, 16, 143, 244*, 309,
Caperan Louis, 402*, 405, 409*. 330, 332, 335, 441-442, 560.
Capranica, Cardinal Domenico, 88. Consolini, Cardinal Domenico, 171.
Carcani Α., 105, 107, 110-112, 114. Conrado Gustavo, 105, 111.
Cardella Valeriano s.j., 105. Coqset Auguste cm., 248*, 504*, 562.
Cardot Alexandre m.e.p., 562. Corbelli Guido, 308, 333.
Carlassare Epifanio cap., 465, 506, Corbet François sp., 562.
562. Cormier Henri o.p., 112-114.
Carrié Antoine sp., 347*, 562. Cornevalini Battista, 53.
INDEX DES NOMS DE PERSONNES 607
Abyssinie, 2, 38, 47, 445-448, 512. Camera degli Spogli, 68, 72.
Académie des Nobles Ecclésiastiques, Capranica (collège), 88, 139, 164.
81, 89, 146, 151. Cardinaux de curie, chapitre 5
Acculturation, Adaptation, Indigénisa- (passim).
tion, 213, 260-264, 280-285, 271-285, Carolines (îles), 382-385.
361-372, 399-403. Carrières ecclésiastiques, 91-96,
Administration des sacrements, 226, chapitre 6 (passim).
259. Catéchisme, 204, 272.
Affaires Ecclésiastiques Chine, 1, 31, 33, 49, 115-116, 138, 140-
Extraordinaires (Congrégation des), 35-39, 141, 198, 201, 251-268, 386-388, 417,
165, 457, chapitres 14 à 16 (passim). 458-461, 465-484, 499-511, 523.
Afrique, 2, 12, 16, 26, 29, 40, 51, 57-60, Chrétientés (modèle missionnaire
73, 98, 124-129, 142-143, 188, 223, des), 215, 225-227, 255, 266, 358-
235-241, 391, 400-402, 430, 441-445, 360.
486-488, 511. Clergé indigène, 202-203, 207, 213-214,
Algérie, 2, 122-124, 141. 244-250, 282, 285-293, 346-349, 365.
Allemagne, 1, 10, 26, 98, 383-384, 417, Collectanea, 43-53, 81-82, 187, 199-202,
449-456, 501-503, 506, 509 (voir 376-377.
aussi à Bismarck). Colonisation et Papauté, 34-35, 392-
Amérique du nord, 12, 17, 52, 57-60. 399.
Amérique latine, 15, 26, 29, 57-59, 432- Commissions spécialisées, 66, 108, 115,
435. 144.
Annales de la propagation de la foi, 6-7, Concile (Congrégation du), 46, 112.
412-413, 415. Concile du Vatican, 11-16, 203, 404.
Anthropos (revue), 368, 401. Conférence d'Edimbourg, 19.
Antiesclavagiste (campagne), 376, 388- Conférence de Berlin, 385, 449-456.
392, 429-432. Congo, 232, 242.
Apollinaire (Séminaire romain), 88, Congo (Etat Indépendant du), 354,
93, 94, 111, 114, 139-140, 145, 157, 523.
166. Consulteurs, 64, chapitre 4.
Archivistes, 78-84. Contrôle des missions, 271-274, 325-
Asie (en général), 12, 26, 40, 51, 58-60, 338.
201, 223, 456-464. Convention Berthemy, 33-34.
Associations d'aide aux missions, 417- Corée, 1, 33.
423. Curie (fonctionnement d'ensemble),
Association Saint-Pierre-Claver, 419. 168-177.
Attribution des territoires, 295-301.
Australie, 2, 17. Dahomey, 186, 229-231, 234-241.
Autriche, 35, 417-419, 421-422, 449- Délégués apostoliques, 181-184, 268-
456. 293 (Voir aussi à Agliardi, Aiuti, Za-
leski).
Baptême, 206, 357, 406-408. Délimitation des missions, 296-301,
Baptême in articulo mortis, 413. 308, 486-488.
Belgique, 2, 10, 35. Doctrine missionnaire de la
Brésil, 10. Propagande, chapitre 7 (passim).
614 INDEX DES MATIÈRES
missions dans les colonies 304-307, Questionnaires pour les missions, 221-
310-312. 229, 231-232, 252, 583-587.
Neminem profecto (Instruction), 202,
210, 217-219, 285. Ralliement et missions, 495-498.
Nomination des chefs de mission, 317- Rapports annuels, 229.
325. Rapport Jacobini sur la Chine, 252-
Nouvelle-Zélande, 2, 17, 140. 268.
Rapports pour ériger une mission, 231-
Oceanie, 12, 26, 34, 51. 235.
Œuvre d'Orient, 6, 413. Rapports quinquennaux, 235-241.
Officiali, 56, 76. Réforme de la Curie (1878), 117.
Orient, 33, 35, 432-435. Réforme de la Curie (1908), 170.
Règlement, 76.
Padroado, 29-33, 37-38, 133, 173, 209, Risoluzione, 65.
385, 448-449, 456-457, 484-486, 523. Ristretto, 65.
Païens (conversion des), 204, 211, 274- Rites (Congrégation des), 46.
279.
Papauté et Etats colonisateurs, 313- Saint-Office, 25, 40-52, 112, 113.
319. Sainte-Enfance (Œuvre de la), 6, 413,
Perugini, 145-147. 416.
Plantatio Ecclesice, 339. Salut, 404.
Piîeum, 206, 341, 348. Sanctions, 332-335.
Pologne, 151. Secrétaires de la Propaganda Fide, 76,
Ponenti (cardinaux rapporteurs), 134- 147-150.
144. Secrétairerie d'Etat, 35-39, 56,
Ponenza, 56, 65. chapitres 13 à 16 (passim).
Portugal, 28-29, 181, 418, 420-421, 448- Sociabilité romaine, 188-192.
449, 484-486, 511 (voir aussi à po- Sociétés missionnaires, 302-307, 309.
droado). Synodes, 251-257.
Préfectures apostoliques (créations),
566. Tsong-Ly-Yamen, 461, 503*.
Préfets de la Propagande, 62-63, 150-
155, passim. Urbain (Collège), 71-72, 111, 112, 139,
Procures, 184-186. 146, 147, 150, 487.
Propagation de la foi (Œuvre de la),
6-9, 70-71, chapitre 13. Vicariats apostoliques, 30, 178, 315,
Protectorat des missions, 33-35, 38, 560-566 (listes).
173, 456-484, 499-511, 523. Visite ad limina, 179, 223.
TABLE DES MATIÈRES
Pag.
Introduction 1
Abréviations et sigles 21
Première Partie
RADIOGRAPHIE DE LA PROPAGANDE
LA MACHINE ADMINISTRATIVE
Deuxième Partie
Troisième Partie
Sources 529
Bibliographie 541
Annexes :
1. Carte des circonscriptions dépendant de la S. Congrégation de la
Propagande en Europe, Afrique, Asie, Oceanie (1900), p. 558; 2. Liste des vicaires
apostoliques en 1878 : Afrique, Asie, Oceanie, p. 560; 3. Liste des évêques et
vicaires apostoliques en 1903 : Afrique, Asie, Oceanie, p. 562; 4. Préfectures
apostoliques créées sous Léon XIII, p. 566; 5. Liste et statistiques des
Missions catholiques en Chine (1900), p. 567; 6. Liste et statistiques des
Missions catholiques aux Indes (1900), p. 568; 7. Missions catholiques d'Afrique
(1900), p. 569; 8. Liste et statistiques des Missions catholiques d'Afrique
(1900), p. 570; 9. Rapport du conseiller de l'ambassade de France F. de Na-
venne à l'intention du Président du Conseil et ministre des Affaires
Etrangères Casimir Périer (Rome, 5 janvier 1887), p. 572; 10. Instruction de la
Propagande aux évêques des Indes (Cum postremis, 19 mars 1893), p. 574.
Traduction, p. 575; 11. Questionnaire de la Propagande destiné aux chefs de
Missions, p. 582; 12. Rapport quinquennal du Préfet apostolique du
Dahomey (3 mars 1899), p. 587; 13. Voto de Mgr D. Jacobini sur les synodes de
Chine (1er septembre 1881), p. 593; 14. Budget prévisionnel pour le voyage
des missionnaires pères blancs aux «Grands lacs Nyanza ou Tanganika»
(1885), p. 596; 15. «La France, la Chine et le Saint-Siège», article du
Moniteur de Rome, 20 mai 1886, p. 598; 16. «La politique coloniale», article du
Moniteur de Rome, 7 juillet 1887, p. 600; 17. Opinion de Mgr Lavigne s.j.,
évêque de Trincomalee, sur la question du clergé indigène (9 mars 1904),
p. 601.