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Le savoir-être : de quoi s’agit-il précisément ?

25 mars 2010 | Auteur David Vellut

Savoir et Savoir-faire
Si le savoir  désigne l’ensemble des connaissances acquises par une personne, le savoir-faire  vise son habileté à faire
réussir ce qu’elle entreprend, à résoudre les problèmes pratiques. Elle met ainsi son savoir en action.  Sanssavoir-faire,
le savoir demeure un concept ou un état d’esprit. Ainsi, un chirurgien peut-il être intellectuellement brillant (savoir) et
pratiquer l’art d’opérer avec plus ou moins de dextérité (savoir-faire).

Savoir-être
Quoique fréquemment utilisé, le terme  semble n’avoir mérité que fort peu l’attention des dictionnaires et des auteurs qui
l’emploient.

Le savoir-être semble s’attacher à une référence, à une valeur, une éthique, une mission, celles-ci comportant
nécessairement un sens.  Nous pourrions parler du savoir-être  du médecin en adhésion avec son serment d’Hippocrate,
du savoir-être de l’avocat en adhésion avec la déontologie du barreau, du savoir-être du manager de telle entreprise si
celle-ci a défini son éthique dans une charte, du savoir-être du maître nageur, etc.  Chaque fonction, chaque mission
contiendrait ainsi implicitement au moins, une éthique ou une valeur…  Et pour tous, n’y aurait-il pas le savoir-être du
citoyen ? Si l’on peut espérer mesurer le savoir et le savoir-faire  par des tests appropriés, le peut-on du savoir-être ?

Chacun n’est pas animé des mêmes valeurs citoyennes : il y les immolés volontaires, les poseurs de bombes,… pour
leur ‘’bonne cause’’. Il y a se faire justice soi-même ou trouver glorieux de pigeonner le naïf. Même les truands ont leur
éthique :  ils distinguent les grands,  des médiocres.  Les grands  travaillent proprement, sans saccage inutile, sans
laisser de traces et se mettent en route pour de gros butins ; les petits tuent pour 100 euros et laissent un jeu de piste
derrière eux !  Ainsi, même les truands ont leur savoir-être  !

Mais aussi les médecins, les infirmiers et infirmières, les managers, avocats, professeurs, formateurs, hôteliers puis tant
d’autres qui à compétences égales peuvent être si différents dans leurs contacts… et leurs réussites !

Petit dictionnaire de la pédagogie éclosive®


22 février 2011 | Auteur Jean Vellut

En pédagogie éclosive®, les mots « discuter », «  dicussions  » et leur sens, sont remplacés avantageusement
par «  partager  », « échanges »,…

La discussion a le plus souvent pour objet d’imposer son point de vue à l’autre, de le soumettre à « ma » vision.

«  - Je ne suis pas d’accord avec toi. Tu n’as rien compris.

«  - Si j’ai compris et j’ai raison, mais tu n’écoutes même pas ce que je dis.

«  - Tu ne me feras pas changer d’avis. Tu es complètement à côté de la plaque.

Nous soutenons l’hypothèse que, dans un groupe, les différences entre chacune ou chacun sont sources inépuisables
d’enrichissement pour tous et pour le groupe.

Le partage des idées, les échanges entre participants, sont soumis à une règle précise, acceptée par ceux-ci :

«  …sans contrainte ni critique…  »

Selon moi, ceci ne signifie nullement que je sois tenu d’adopter le point de vue de l’autre. Je puis bien évidemment
conserver mes opinions en même temps que je respecte celles de mon interlocuteur et qu’à son tour il respecte les
miennes.

Si je me donne la peine d’écouter et de vérifier la bonne compréhension de ce qui m’est exprimé, il y a beaucoup de
chance pour que ma vision bénéficie d’un éclairage nouveau et m’amène à réévaluer la position dans laquelle j’était
limité jusque là.

C’est ainsi que progressivement nous nous enrichirons l’un l’autre et que, si nous avons un but commun, nous pourrons
découvrir nos points de convergence et nous engager ensemble dans les voies de progrès qui nous amèneront à
réaliser cet objectif commun. Dans ce partage, ni l’un, ni l’autre n’ont perdu quoique ce soit. Au contraire, tous les deux
se sont enrichis.

Ce qui hier encore était source de conflits, devient aujourd’hui outil de performance.

Qu’en pensez-vous ?

La pédagogie éclosive® : qu’est-ce que ça change ?


13 mai 2010 | Auteur Jean Vellut

Peut-être que ça ne change rien… mais manifestement ça permet de changer ! La pédagogie éclosive®
ne manipule pas, n’instrumentalise pas le participant, elle crée les conditions dont il a besoin pour se
découvrir et s’épanouir.

On observe en effet, que le participant change, se change, se transforme, il se découvre. Il découvre aussi ses voisins,
ses collègues, il apprécie leurs différences. Mieux encore, il s’en enrichit, alors qu’hier encore, celles-ci lui posaient
problème. Dans son esprit et dans ses tripes, il remplace petit à petit compétition par complémentarité.

Cette progressive et profonde transformation, n’est pas due à l’absorption d’une quelconque potion magique. Elle n’est
pas davantage la conséquence d’un suivi scrupuleux d’une recette qui expliquerait « comment » il faut faire.

Le fruit de ses réflexions, partagés sans contrainte ni critique, avec ceux de tous les membres du groupe, amène le
participant à se remettre en question, à faire d’autres choix car il bénéfice de nouveaux éclairages. Il gagne en confiance
en lui et dans les autres, il découvre le respect et le partage, il perçoit sa richesse et celle de son entourage. Quelque
chose de fondamental a changé en lui : il s’épanouit, il développe son «  savoir-être  ».

Il ne suffit pas, me direz-vous, d’être bien dans sa peau, d’être poli et gentil avec son entourage, pour devenir
subitement efficace et être capable de surmonter les obstacles, le stress ou la lassitude.

Non, bien sûr !

Le « savoir-être » va lui permettre un nouveau regard sur sa vie professionnelle et privée. Pour lui, les choses vont
prendre un « sens », un nouveau « sens ».

C’est ce « sens » qui lui donne envie d’aller plus loin, de progresser davantage avec ses employés pour le manager,
avec ses étudiants pour l’enseignant, avec toute l’équipe de collaborateurs dans l’association,…

A contrario, le jardinier le plus soumis qu’on puisse trouver et qui serait prié de planter les salades les racines à l’air, en
supposant qu’il soit très docile et qu’il obtempère, ne restera pas motivé et actif très longtemps. Il pensera tôt ou
tard : «  Mais ce qu’on me fait faire n’a aucun sens !  ».

Le sens n’est-il pas primordial à toute démarche, à toute entreprise ? C’est notre raison d’agir : « En vue de quoi vais-je
agir, avec qui, pour qui ?  ».

Le sens étant acquis, l’envie de faire, de faire mieux, de «  savoir-faire  », va emboîter le pas au parcours entrepris. Et
pour savoir bien faire, ne serait-il pas utile d’acquérir un peu de « savoir  » ? La stimulation est en place, activée, non par
des instructions, des injonctions ou des pressions extérieures, mais bien par l’individu lui-même. Pourrait-il ne pas
adhérer à ses propres attentes, à ses propres projets ?

Mais, que vient faire la pédagogie éclosive dans tout cela ?


Revenons un instant à notre jardinier. Lorsque le maître des lieux attend de lui qu’il produise des légumes de qualité en
quantité suffisante, que fait-il ? Il prépare le terrain, y met les amendements nécessaires, il sème et ensuite il laisse agir.
Le légume, qui est programmé pour se développer, puisera dans le sol ce dont il a besoin et qui aura été mis à sa
disposition. Notre jardinier n’a aucune emprise sur cette phase d’épanouissement du légume. Tout juste peut-il veiller à
maintenir les conditions requises à une bonne croissance de la plante. Jamais vous ne le verrez tirer sur celle-ci pour la
faire grandir ; il sait qu’il la détruirait.

Le sens de la démarche pédagogique « éclosive » est de permettre au participant de se  grandir et se  développer et,
pour ce faire, de mettre à sa disposition et à celle du groupe les conditions, le climat, les circonstances nécessaires à ce
développement.
Selon quel processus ?
Acceptons d’abord que, dans une démarche d’apprentissage, le personnage central soit bien « l’apprenant » et non le
formateur ou l’enseignant. C’est pour les employés de l’entreprise que la direction investi en formation et non pour le
consultant quelle que soit sa renommée. C’est pour l’éducation scolaire des élèves que le Ministère responsable de
l‘enseignement consacre des budgets forts importants, etc. Ce sont les compétences et les performances des
apprenants qui sont l’objet des formations.

L’animateur en pédagogie éclosive® ne cherchera pas à briller ni à se faire valoir. Son rôle est de faciliter, de protéger,
de féliciter, d’encourager et de mettre les participants en valeur.

Pour ce faire, lors de l’animation du groupe, il respectera minutieusement les mécanismes très précis dont il dispose et à
l’usage desquels il a été formé. De sa rigueur, de sa discrétion et de la chaleur qu’il communiquera, dépendront la pleine
liberté et la confiance des participants, conditions essentielles pour leur permettre de s’épanouir.

Répétons le, les seules missions de l’animateur, ô combien exigeantes, sont donc :

 Faciliter les découvertes, la créativité et le partage, et non dicter ou imposer,

 Protéger  pour garantir le respect de chacun et permettre un climat de confiance dans le groupe,

 Féliciter  et  encourager, de s’être exprimé et d’avoir partagé,

 Mettre en valeur les participants, ce qui renforcera encore la confiance.

Un matériel pédagogique, très spécifique et exclusif, est mis à disposition des participants. Cet outil va inviter ceux-ci à
la réflexion, au partage, à la conceptualisation pour aboutir aux engagements que chacun prendra. Les « apprenants »
choisiront leurs options, et ce choix sera fait en fonction de leurs découvertes et toujours en vue de réaliser l’objectif
commun.

Leur solution au problème posé sera efficace et réalisable, car elle tiendra compte de leurs capacités individuelles et
collectives, de leur environnement, du sens qu’ils auront donné à leur action. Ce sont les participants qui agissent.

La pédagogie éclosive® ne change rien ni personne, mais elle met à disposition les éléments qui rendent
possible un changement profond et durable.

Ces valeurs qui donnent du sens !


7 mai 2010 | Auteur David Vellut

« Je voudrais tout d’abord distinguer trois ordres de valeurs : les valeurs de principe, les valeurs
intériorisées et celles qui sont pratiquées. Je crois que ces trois stades n’ont pas beaucoup de rapports
entre eux et qu’il ne faut pas les mélanger. »

Début d’un entretien avec Roger Sue, sous la direction de Jérôme Bindé (« Où vont les valeurs ? », éditions UNESCO ;
Albin Michel).

S’interroger et partager ensemble les « effets produits » par ce court extrait ne manquerait sans doute pas d’intérêt.

Pour ma part, en soulignant que les trois ordres de valeurs cités n’auraient pas beaucoup de rapports entre eux, l’auteur,
à sa manière, confirme mon expérience du sens de la démarche éclosive® et de la nécessité de ne pas y déroger.

En effet, si dans un groupe de formation par la pédagogie éclosive®, l’animateur exprimait des valeurs de principe avec
autorité, les échanges d’expériences sur des valeurs pratiquées (« effets produits ») risqueraient fort, selon moi, d’être
instantanément interrompus. Cette coupure se ferait aux dépens de la démarche pédagogique elle-même :savoir-
être vers savoir-faire et savoir. En revanche, ce serait tout profit pour le processus classique dans lequel l’animateur
aurait lui-même conduit son groupe. Or, ce processus, inverse, est souvent incapable de dépasser le stade des
connaissances et des principes enseignés.

De même, habituellement, lorsqu’un participant exprime avec conviction des valeurs de principe, l’animateur ne peut que
compter sur son savoir-faire pédagogique pour ramener le groupe dans le partage en cours, en vue de sauver l’éclosion
de valeurs pratiquées.
Effectivement, les partages de situations vécues, les convictions et les principes ne semblent pas se diluer, ni vivre en
nous en même temps, ni de la même manière, ni à toute occasion.

Ne coupons pas nos « effets » !

La pédagogie éclosive® : du prêt à porter sur mesure ?


21 janvier 2010 | Auteur Jean Vellut

Le paradoxe s’expliquerait par la similitude avec la ruche. Cette construction dispose d’une structure ferme et solide ;
elle est mise à disposition des abeilles qui y réalisent le miel et, au préalable, les alvéoles rigoureusement organisées,
pour le recueillir.

Malgré sa configuration quasi permanente, une même ruche déposée successivement à différents endroits, visitée par
des abeilles parcourant des fleurs différentes selon l’époque et les lieux, produira chaque fois d’autres miels dont la
qualité sera aussi influencée et par l’époque et par les circonstances de la récolte.

L’analogie ne saute-t-elle pas aux yeux ?

Le matériel pédagogique proposé dans les programmes de formation conçus en pédagogie éclosive®, structure stable
et rigoureuse, mise à disposition des participants d’un même groupe, leur permettra de partager les expériences
personnelles de chacun, vécues cependant dans le contexte familier, habituel et commun à tous.

C’est ainsi que les voies de progrès individuels et collectifs sont activées. Voilà donc comment le « sur mesure » sera
confectionné à partir d’un « prêt-à-porter ». La démarche se réalisera en fonction des ambitions et des objectifs de
chacun.

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