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Collection Technique ..........................................................................

Cahier technique n° 145

Etude thermique des tableaux


électriques BT

C. Kilindjian

■ Merlin Gerin ■ Modicon ■ Square D ■ Telemecanique


Les Cahiers Techniques constituent une collection d’une centaine de titres
édités à l’intention des ingénieurs et techniciens qui recherchent une
information plus approfondie, complémentaire à celle des guides, catalogues
et notices techniques.
Les Cahiers Techniques apportent des connaissances sur les nouvelles
techniques et technologies électrotechniques et électroniques. Ils permettent
également de mieux comprendre les phénomènes rencontrés dans les
installations, les systèmes et les équipements.
Chaque Cahier Technique traite en profondeur un thème précis dans les
domaines des réseaux électriques, protections, contrôle-commande et des
automatismes industriels.
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« Extrait du Cahier Technique Schneider n° (à préciser) ».
n° 145
Etude thermique des tableaux
électriques BT

C. KILINDJIAN

Ingénieur diplômé en 1986 de l’Ecole Supérieure d’Energie et


Matériaux d’Orléans, à rejoint Merlin Gerin en 1986, au sein du service
technique de l’Unité Tableau Basse Tension.
En tant que responsable des études de base, il s’est occupé en
particulier des problèmes de transferts thermiques et de tenue
électrodynamique des équipements basse tension.
Après avoir suivi le développement technique des auxiliaires
thermiques pour les enveloppes BT en général, il intervient
aujourd’hui comme expert thermique dans les projets de
développement de la Division Basse Tension de Puissance de
Schneider.

CT 145 édition juillet 1998


Lexique

BT : Basse Tension Degré Kelvin, °K : Unité du système


CEI : Commission Electrotechnique international (SI). Echelle absolue car sa
Internationale définition repose sur des bases physiques
précises. Même graduation que l’échelle Celsius,
Coefficient de déclassement : Pour un appareil
mais avec une origine décalée de 273 degrés :
donné, rapport entre le courant thermique
La glace fondante correspond à 273°K.
conventionnel sous enveloppe (Ithe) et son
courant assigné d’emploi (Ie ou In). Sa valeur Ensemble d’appareillage à BT : Combinaison
dépend du mode d’installation et d’utilisation de d’un ou de plusieurs appareils de connexion à
l’appareil et de son environnement. basse tension avec les matériels associés de
commande, de mesure, de signalisation, de
Coefficient de diversité ou de foisonnement :
protection, de régulation, etc.., complètement
Rapport entre le courant assigné du disjoncteur
assemblés sous la responsabilité du
d’arrivée et la somme des courants assignés des
constructeur, avec toutes leurs liaisons internes
départs. Ce coefficient est aussi appelé facteur
mécaniques et électriques et leurs éléments de
de diversité.
construction.
Courant assigné d’emploi (Ie ou In) : Pour un
Enveloppe BT : Terme générique désignant les
appareil donné, il est défini par le constructeur et
coffrets, les armoires et les tableaux basse
tient compte de la tension assignée d’emploi, de
tension. Ce terme désigne également la
la fréquence assignée, du service assigné, ...
structure permettant d’assurer la protection des
Courant thermique conventionnel à l’air libre composants et appareillages BT contre certaines
(Ith) : C’est la valeur maximale du courant d’essai influences externes et la protection contre les
à utiliser pour les essais d’échauffement d’un contacts directs.
matériel sans enveloppe à l’air libre. Sa valeur
ES /EDS : Ensemble de série et ensemble
doit être au moins égale à la valeur maximale du
dérivé de série, équipements BT définis par les
courant assigné d’emploi du matériel sans
enveloppe, en service pendant 8h. normes, imposant différentes caractéristiques
techniques, règles de conception et d’essais.
Courant thermique conventionnel sous
enveloppe (Ithe) : C’est la valeur du courant Jeux de barres (de l’ensemble) : Terme
fixée par le constructeur, à utiliser pour les générique désignant l’ensemble des conducteurs
essais d’échauffement du matériel lorsqu’il est rigides distribuant le courant électrique à
monté dans une enveloppe spécifique. Si le l’intérieur d’une enveloppe BT à l’exception des
matériel est normalement destiné à être utilisé conducteurs placés en aval des divers appareils
dans des enveloppes non spécifiques, cet essai de protection et/ou de commande.
n’est pas obligatoire lorsque l’essai au courant Système : Au sens thermique du terme, c’est la
thermique conventionnel à l’air libre (Ith) a été région de l’espace que l’on considère et dont on
effectué. Dans ce cas, le constructeur doit être étudie les évolutions. Il est limité par des
en mesure de fournir des indications sur la frontières réelles ou fictives qui selon le type
valeur du courant thermique sous enveloppe ou d’échange se produisant à leur niveau nous
sur le facteur de déclassement. permettent de distinguer les systèmes isolés
Degré Celsius, °C (anciennement (aucun échange d’énergie ni de matière à
centigrade) : Température relative au point de travers sa frontière), les systèmes fermés
référence 0°C qui est la température de la glace (échange uniquement d’énergie à travers sa
fondante, et à 100°C qui est celle de l’eau frontière, par exemple : enveloppe BT étanche)
bouillante à la pression atmosphérique normale. et les systèmes ouverts (échange de matière et
d’énergie éventuellement à travers sa frontière,
Degré Fahrenheit, °F : Unité utilisée plus par exemple : enveloppe BT ventilée).
particulièrement dans les pays de langue
anglaise. Les points de référence sont : 32°F TGBT : Tableau Général Basse Tension
pour la température de la glace fondante et Thermique : Partie de la physique qui traite de
212°F celle de l’eau bouillante à pression la production, de la transmission et de l’utilisation
atmosphérique normale. de la chaleur. Ici, c’est l’aspect transmission qui
Pour obtenir l’expression de la température sera considéré, en présentant succinctement les
Fahrenheit à partir du degré Celsius, il faut lois de transferts (conduction, convection,
multiplier la température en °C par 9, puis diviser rayonnement) et des notions sur les méthodes
par 5, et ajouter 32. pour les évaluer.

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Etude thermique des tableaux
électriques BT

L’objectif de ce Cahier Technique est d’apporter une contribution à la


compréhension et à la maîtrise des problèmes thermiques que l’on
rencontre au niveau d’un tableau électrique BT.
Après un rappel sur les normes et les phénomènes thermiques :
conduction - rayonnement - convection, l’auteur montre comment à partir
des techniques de modélisation généralement réservées à d’autres
domaines, on peut modéliser les armoires BT.
La modélisation débouche naturellement sur des logiciels d’aide à la
conception d’armoires électriques équipées en appareillage.
Les résultats obtenus sont confrontés aux mesures réelles de température.
Enfin, la méthodologie et les possibilités du guide CEI 890 sont évoquées.

Sommaire
1 Introduction 1.1 Maîtrise thermique des armoires électriques BT p. 4
2 Les problèmes thermiques dans une 2.1 Causes - effets - solutions p. 5
enveloppe 2.2 Point sur les normes p. 6
3 Comportement thermique d'un tableau 3.1 Rappel sur les principaux phénomènes thermiques p. 8
électrique BT 3.2 Echanges au niveau d’un tableau p. 10
4 Présentation de la modélisation 4.1 Principe p. 11
4.2 Modelisation de la convection p. 12
4.3 Application aux enveloppes BT p. 13
5 Comportement des sources de chaleur 5.1 Les jeux de barres p. 14
5.2 L’appareillage p. 14
6 Méthode de calcul de la température dans 6.1 Principe p. 17
les enveloppes 6.2 Description des données à fournir et des résultats obtenus p. 17
6.3 Configurations modélisées p. 18
6.4 Résultats p. 18
6.5 Résultats expérimentaux p. 21
7 Méthode proposée par le rapport CEI 890 p. 22
8 Conclusion p. 24

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1 Introduction

1.1 Maîtrise thermique des armoires électriques BT


Les nouvelles méthodes de fabrication La maîtrise de son fonctionnement nécessite de
développées dans l’industrie depuis quelques connaître et de contrôler non seulement le
années (flux tendus...) ont mis en évidence une fonctionnement de ses constituants mais aussi
nouvelle notion : la sûreté industrielle. Ce les influences externes auxquelles ils sont
concept, qui englobe deux aspects différents : la soumis.
sécurité des personnes et des biens et la Un tableau électrique correspond à l’association
disponibilité de l’énergie électrique, montre de 4 éléments fondamentaux :
lorsqu’on l’applique à des processus c l’enveloppe,
complexes, les points critiques dont le
c l’appareillage,
fonctionnement doit être parfaitement maîtrisé.
c les conducteurs électriques,
Le tableau électrique est l’un de ces points c les fonctions qui assurent la signalisation, la
critiques. commande, le traitement de l’information.
Il faut noter que le problème est similaire en ce Le tableau électrique est de plus en plus
qui concerne le grand tertiaire. technique. Il nécessite un certain nombre
Naguère considéré comme un simple point de d’études de base afin de maîtriser, à la
passage, il est devenu le véritable centre conception, les conditions de fonctionnement de
nerveux des installations électriques. De sa ses constituants dans un environnement donné.
sûreté dépend la sûreté de l’ensemble de Ces études concernent entre autres les aspects
l’installation et donc de toute activité industrielle thermiques qui font l’objet du présent cahier
ou tertiaire. technique.

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2 Les problèmes thermiques dans un tableau

La maîtrise thermique est de plus en plus Ceci peut conduire à un problème


importante pour trois raisons principales : d'échauffement qui se traduira par des
c tendance à mettre le matériel électrique sous températures en différents points d'un appareil
enveloppes (sécurité) qui sont de plus en plus ou d'un équipement BT supérieures à des
réalisées en matériaux isolants (peu efficaces valeurs limites fixées par des normes ou liées à
pour dissiper les calories), la tenue de certains composants. Une étude
c évolution de l’appareillage qui intègre de plus thermique d'une enveloppe BT a pour objectif
en plus d’électronique et dont les dimensions principal de déterminer le courant admissible par
sont de plus en plus réduites, chaque appareil, compatible avec ses
c tendance à remplir les tableaux au maximum caractéristiques compte tenue de son
et coefficient de foisonnement qui augmente. environnement de fonctionnement.

2.1 Causes, effets et solutions


La température d’un matériel électrique est le pour la sécurité des personnes : température du
résultat : boîtier et des organes de manœuvre, écart de
c de l’effet Joule (P = R I2), c’est-à-dire de sa température maximale pour les bornes. Ceci est
résistance au passage du courant, vérifié par des essais de certification des produits.
Dans un tableau électrique, le matériel étant
c de la température ambiante. soumis à des conditions d’emploi très variées,
L’appareillage électrique est conçu dans le les causes de surtempératures sont multiples.
respect des normes de fabrication qui définissent Le tableau (cf. fig. 1 ) présente les principales
les températures maximales à ne pas dépasser causes, leurs effets et les remèdes possibles.

Causes Effets Protection Remèdes


Température externe trop c Température interne c Alarme c Améliorer la ventilation
élevée tableau trop élevée c Mise en route d'une du local et/ou tableau
c Déclenchement des ventilation
déclencheurs thermiques
c Vieillissement de
l'électronique
c Température parois de Situations
l'enveloppe trop élevée aléatoires CEI 439
Coefficient de c Déclenchement de la pro- c Délestage c Dimensionnement possibles
foisonnement élevé. tection de tête du tableau correct du tableau avec une
Dépassement des c Température interne conception
possibilités de tableau trop élevée dans les règles
l'installation c Température parois de de l'art.
l'enveoppe trop élevée
Court circuit ou c Détérioration des c Déclenchement de c Dimensionnement
surcharge conducteurs sécurité correct des conducteurs
c Détérioration des c Bonne tenue CEI 634
supports de barres isolants électrodynamique des
supports à T° élevée
Mauvais serrage c Destruction des conduc- c Déclenchement amont c Vérification des serrages Problèmes de
teurs de l'appareillage aléatoire c Détection des montage et de
échauffements maintenance
Erreur de
Section des conducteurs c Destruction des c Aucune c Dimensionnement conception de CEI 898
trop faible conducteurs correct des conducteurs l'installation
Erreur sur déclassement c Fonctionnement anormal c Déclenchement ou c Revoir choix constituants Erreur sur choix
de l'appareillage ou (déclenchement) signalisation et/ou positionnement ou emploi de CEI 947
mauvais positionnement c Vieillissement prématuré c Ventilation l'appareillage

Fig. 1 : problèmes thermiques en terme de cause/effet.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.5


Tout le problème consiste à s’assurer, au mo- Pour ce faire, trois types de solutions :
ment de la conception du tableau, que tous ses c l’expérience du tableautier,
composants fonctionneront dans des conditions c les essais réels pour les tableaux répétitifs,
de température moins contraignantes que celles
prévues par leurs normes de construction. Les c l’utilisation de logiciels avec lesquels il est
appareillages de connexion, (disjoncteurs, contac- possible de déterminer, en fonction des
teurs etc...), devront évidemment pouvoir, sans caractéristiques de l’enveloppe, le couple
problème, être traversés par le courant prévu. intensité/température pour chacune des sources
de chaleur, (appareillage - conducteurs) cf § 4,
Outre l’objectif de sécurité pour les personnes et
les biens, deux objectifs ne doivent pas être et ceci en fonction de leur position et de la
perdus de vue : température de l’air qui les entoure.
c disponibilité de l’énergie électrique, (pas de Il est bien évident qu’un logiciel validé par
fonctionnement intempestif ou de non l’expérience et les essais est très utile car il
fonctionnement), permet d’étudier comparativement les
c durée de vie des composants. nombreuses configurations d’installations
possibles et donc d’optimiser le tableau à
En définitive, le challenge consiste à prévoir réaliser sur les plans thermiques et ... coût.
avec un bon degré de certitude l’état de
fonctionnement thermique du tableau.

2.2 Point sur les normes


De nombreuses normes couvrent le domaine de c la notion d’ensembles totalement testés ES
la Basse Tension, par exemple la NFC 15100 (ensemble de série) ou partiellement testés EDS
pour la France qui définit les règles à respecter (ensembles dérivés de série),
pour toutes installations BT. c la notion de formes (cf. fig. 2 ).
Pour les aspects de définition et de conception
Sans entrer dans le détail, on peut dire que les
des appareils et des ensembles BT on se réfère
ES correspondent à des produits parfaitement
respectivement :
définis et figés tant au niveau de leurs
c aux normes appareillage par exemple à la composants (plans précis de chacun des
CEI 60947,
constituants) que de la fabrication (guide de
c à la norme CEI 60439 pour les armoires montage...) et devant satisfaire à des essais de
(ensembles) BT. type (échauffement, court-circuit, continuité de
La norme internationale CEI 60439 est divisée masse...) définis par la norme.
en cinq parties : Les EDS correspondent à des ensembles dont la
c CEI 60439.1 (nov.1992) qui rassemble les structure de base est un ES auquel une ou
règles pour les ensembles de série et les plusieurs modifications ont été apportées,
ensembles dérivés de série, modifications devant être validées par calcul ou
c CEI 60439.2 (1987) qui définit les règles pour par un essai spécifique.
les canalisations préfabriquées,
Quant à la notion de formes, elle correspond à
c CEI 60439.3 (déc.1990) qui concerne les une définition précise des degrés de séparation
ensembles d’appareillage BT installés dans des que l’on peut trouver dans un tableau et qui
lieux accessibles à des personnes non averties, augmentent la protection des personnes par une
c CEI 60439.4 (déc.1990) qui définit les règles non accessibilité aux parties actives (jeu de
pour les ensembles de chantiers, barres...). On distingue 4 types de formes allant
c CEI 60439.5 (mars 1996) qui concerne les en- d’une absence totale de séparation (forme 1) à
sembles pour réseaux de distribution, installés à un cloisonnement complet des différents
l'extérieur (par exemple, les armoires de trottoir). éléments du tableau (forme 4).
La partie qui nous concerne particulièrement pour Il faut noter que ces cloisonnements ont bien
les tableaux BT est la CEI 60439.1 éditée en 1992. évidemment une incidence très forte sur le
Dans le contexte européen, cette dernière sert comportement thermique de ces ensembles.
de charpente pour la plupart des normes La norme CEI définit également l’essai
nationales (British Standard, NFC, VDE...). En d’échauffement que doit vérifier un ensemble.
effet leurs contenus reprennent assez fidèlement Elle précise les conditions et les limites
le texte de la norme CEI, les différences d’échauffement (§ 8.2.1 de la norme) que ne
correspondant plus à des habitudes propres au doivent pas dépasser les différents constituants
pays qu’à des remises en cause des points de l’ensemble.
fondamentaux de la norme CEI.
En France c’est le cas de la norme NFC 63.421. c Conditions d’essai
L’ apport essentiel de cette norme a été de v L’ensemble doit être disposé comme en usage
définir de façon précise deux notions allant normal.
toutes les deux dans le sens d’une augmentation v Le courant correspondant à la valeur assignée
de la sécurité. Ce sont : est réparti dans les différents appareils en tenant

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.6


compte d’un facteur de diversité (Kd) variable c 30°K ou 40°K pour les surfaces métalliques
suivant le nombre de circuits principaux. extérieures accessibles ou non,
2 i nombre de circuits princ. i 3 Kd = 0,9 c valeurs spécifiques particulières pour les
4 i nombre de circuits princ. i 5 Kd = 0,8 constituants incorporés ainsi que pour les
6 i nombre de circuits princ. i 9 Kd = 0,7 isolants en contact avec les conducteurs.
nombre de circuits princ. u 10 Kd = 0,6 A signaler encore en terme de normalisation
v La stabilisation thermique est atteinte si la l’existence d’un guide technique de
variation de température n’excède pas 1°C/h. Les prédétermination de ces échauffements
conducteurs raccordés aux appareils doivent être (CEI 890). Son approche demande à être
de sections conformes aux directives de la norme. validée par de nombreux essais car elle n’a pas
v Les mesures de T° sont effectuées à l’aide de le statut de norme.
thermocouples. Elle fournit des résultats corrects pour des
v La température ambiante de référence est de configurations simples (enveloppe peu
35°C. compartimentée, sources de chaleur
Par rapport à la température ambiante, on ne uniformément réparties...). Une présentation de
doit pas dépasser les échauffements : cette méthode est proposée dans le § 7 ainsi
c 70°K pour les bornes de raccordement des qu’une comparaison avec notre approche de
conducteurs extérieurs, concepteurs d’« armoires ».
c 25°K pour les organes manuels de commande
en matériau isolant,

forme 1 forme 2b

forme 3b forme 4b

Fig. 2 : différentes « formes » selon norme CEI 60439-1/NFC 63421.

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3 Comportement thermique d’un tableau électrique BT

Un tableau électrique est un système constitué L’évolution vers l’équilibre thermique se fait par
d’un fluide, (l’air), et de corps solides dans transfert de la chaleur des parties actives
lesquels le passage de courant électrique (appareils, conducteurs...) où elle est générée,
s’accompagne de pertes d’énergie qui aux parties en contact avec l’extérieur qui la
provoquent une élévation de température. transmettent, à leur tour, au milieu environnant.

3.1 Rappel sur les principaux phénomènes thermiques


Les échanges thermiques permettent de décrire Ex : quelques valeurs de λ en W/m °C
le comportement d’un système quelconque, dont Argent λ = 420
le système tableau électrique. Ils font intervenir Cuivre λ = 385
trois types de phénomènes différents : Aluminium λ = 203
Acier λ = 45
Phénomène de conduction : qui correspond à Matériaux plastiques λ = 0,2
un transfert de chaleur à l’intérieur de corps Béton λ = 0,935
solides (cf. fig. 3 ). On distingue : Brique λ = 0,657
c d’une part les phénomènes de conduction Laine de verre λ = 0,055
simple pour lesquels le corps considéré n’est le Air (30 °C) λ = 0,026
siège d’aucun phénomène thermique ; par
exemple : conduction à l’intérieur d’un mur, Phénomène de rayonnement : correspond au
c d’autre part les phénomènes de conduction transfert de chaleur entre corps solides séparés
vive où le corps étudié est le siège d’une par un milieu plus ou moins transparent
création de chaleur ; par exemple : barre en (cf. fig. 4 ).
cuivre parcourue par un courant électrique. Ces échanges, qui s’établissent entre les
Les calculs concernant la transmission de la surfaces de corps quelconques disposés en vis
chaleur par conduction sont basés sur la loi de à vis, sont représentés par des relations assez
Fourier qui, pour des géométries simples, se complexes où interviennent :
réduit à la relation : c l’émission du solide qui, s’il est considéré
λS
( )
comme un corps noir, n'est fonction que de sa
Φi j = Ti − Tj avec température,
d
Φi j : flux échangé entre deux points i et j en W, c les états de surface par l’intermédiaire du
λ : conductivité thermique en W/m °C, coefficient d’émissivité ε qui caractérise l’écart
S : surface d’échange en m2, des surfaces de ces corps à la référence que
Ti , Tj : températures des deux points en °C, représente le corps noir,
d : distance entre les deux points en m, c des phénomènes de réflexion et d’absorption,
λ est caractéristique du milieu « conducteur ». c la disposition de ces surfaces les unes par
Sa valeur est fonction de la température mais est rapport aux autres, par l’intermédiaire des
le plus souvent considérée comme constante. facteurs de forme.

Fig. 3 : phénomènes de conduction.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.8


Cependant dans le cas particulier où une surface
(par exemple j) entoure complètement l’autre (i)
et tel que le rapport Si/Sj soit faible, le flux
échangé prend la forme suivante :
( )
Φi = εi σ Si Ti4 − Tj4 avec
Φi : flux de chaleur transféré à travers la surface
Si en W,
ε i : coefficient d’émissivité de la surface Si,
σ : constante de Stefan-Boltzmann
(5,67032 x 10-8 W m-2 K-4),
Si : surface en m2,
Ti , Tj : température des surfaces en regard en °K,
Phénomènes de convection : sous le terme
général de convection on regroupe en fait deux Fig. 4 : phénomènes de rayonnement.
phénomènes différents mais souvent couplés.
c le phénomène de convection proprement
dit qui correspond à un transfert de chaleur
entre un corps solide et un fluide en mouvement.
Selon l’origine du mouvement du fluide on
distingue la convection naturelle et la convection
forcée (cf. fig. 5 ).
Ces transferts sont caractérisés par des
coefficients d’échange hi :
Φi = hi Si (Tf − Ti ) avec
Φi : flux de chaleur échangé à la surface Si en W,
hi : coefficient d’échange en W/m2 °C, Fig. 5 : phénomènes de convection.
Tf , Ti : températures du fluide et de la surface
d’échange en °C,
D’un point de vue physique, le problème
d’échange de chaleur par convection est forte-
ment lié à un problème de mécanique des fluides.
Cependant d’un point de vue pratique, il peut
être abordé « simplement » par l’intermédiaire
des coefficients d’échange dont l’expression fait
intervenir :
v les paramètres décrivant la nature de
l’écoulement du fluide (vitesse ...),
v les propriétés physiques du fluide (conductivité
thermique, viscosité dynamique, capacité
calorifique, masse volumique ...) associés le plus
souvent sous forme de nombres sans dimension
ou caractéristiques (nombres de Nusselt,
Prandtl, Reynolds, Grasshof ... ).
Ex. : expression du coefficient d’échange en
convection naturelle pour une géométrie simple : Fig. 6 : phénomènes de mouvements convectifs.
plaque plane verticale de hauteur L et à
température uniforme
Nu λ température seulement à la puissance 0,25
h = avec donc :
Dh
h = K( ∆t)
Nu : nombre de Nusselt, 0,25

Nu = 0, 53 (Gr Pr )
0,25
c le phénomène de mouvements convectifs
où Gr et Pr sont respectivement les nombres de
qui correspond au transfert de chaleur au sein
Grasshof et de Prandtl fonctions des propriétés
d’un fluide par l’intermédiaire de boucles de
physiques du fluide et de l’écart de température
convection qui expliquent par exemple le
entre le fluide et la surface d’échange,
λ : conductivité thermique du fluide (W/m °C), gradient de température observé entre le bas et
Dh : dimension caractéristique (m). le haut d’un volume de fluide fermé, siège de
Le plus souvent, elle correspond à la plus phénomènes thermiques.
grande dimension du corps solide en contact Les mouvements d’air entre deux volumes i et j
avec le fluide en mouvement, ici L. sont caractérisés par des débits massiques
Remarque : Il est intéressant de noter que le fonction des sections de passage et de la vitesse
coefficient d’échange dépend de l’écart de de l’écoulement (cf. fig. 6 ).

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.9


Le transfert de chaleur est représenté par : Di j : distance entre les deux points i,j en m.
( )
⊂⊃
Φi j = M cp Ti − Tj De plus si le fluide considéré est supposé avoir
avec un comportement de gaz parfait, alors :
Φi j : flux de chaleur échangé entre i et j en W,
⊂⊃
(
∆ρ/ρ = β Ti − Tj d’où )
M : débit massique en kg/s,
cp : capacité calorifique du fluide en J/kg °C, (
Vi j = Cste β Ti − Tj g Di j )
Ti , Tj : température du fluide dans les volumes i 1
avec β =
( )
(cas des gaz parfaits)
et j (°C). Ti + Tj / 2
Remarque : Le transfert de chaleur est imposé
par le sens de l’écoulement. Ti , Tj : température du fluide en °K
Expression de la vitesse du fluide : dans le cas de Ces formules correspondent à des mouvements
la convection naturelle le fluide est mis en mouve- de volumes de fluide ascendants ou descendants.
ment entre les points i et j, par ses variations de Dans le cas de mouvement de fluide près d’une
masse volumique avec la température. paroi, il s’agit d’un problème couplé thermique/
La vitesse est donc supposée être hydraulique que l’on peut résoudre dans certains
proportionnelle à ces variations donc fonction de cas de façon analytique (écoulement laminaire le
la différence de température entre i et j. long d’une paroi).
Dans ce cas la vitesse du fluide le long de la
∆ρ
Vi j = Cste g Di j avec paroi a une expression similaire, c’est-à-dire est
ρ proportionnelle à un écart de température (fluide-
∆ρ/ρ : variation relative de masse volumique, paroi).
g : accélération de la pesanteur en m/s2, Voir p. 2 pour rappel de la définition °C, °K et °F.

3.2 Echanges au niveau d’un tableau


Dans le schéma suivant (cf. fig. 7 ) sont présentés
les éléments constituant le système étudié : air
ambiant, enveloppe, air interne, et les différentes Air ambiant
Murs local
sources de chaleur. Cette description de l'état

thermique du tableau montre que tous les phéno-
mènes d'échanges décrits précédemment sont
à prendre en compte et sont fortement couplés. Enveloppe ▲
Par exemple : ▲ ▲
c La température de l’air interne résulte :
v des échanges par convection entre l’air interne Air interne
et les surfaces des différents appareils, des
conducteurs et des parois,
v de la chaleur transportée par les mouvements ▲

convectifs de l’air.
Conducteurs, Appareils

c Au niveau de l’appareillage la chaleur JdB horiz. vert.


apparaissant par effet Joule est échangée :
v par convection entre sa surface d’échange et
l’air interne,
v par conduction avec les barres et les câbles, Conduction
▼ ▼

▼ ▼

v par rayonnement avec les parois de Rayonnement


l’enveloppe et les surfaces des autres appareils. Convection
Mouvements convectifs
Les phénomènes les plus importants intervenant
dans le comportement de l’ensemble sont les Fig. 7 : comportement thermique d'une enveloppe.
phénomènes de convection.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.10


4 Présentation de la modélisation

4.1 Principe
Toutes les méthodes de résolution sont fondées Expression du flux thermique équivalant de
sur un découpage du système à modéliser en l’intensité électrique :
(∆U)
blocs élémentaires que ce soit une méthode de 1
I =
( )
Monte-Carlo, aux différences finies, ou aux R
éléments finis. Φi j = Gi j Ti − Tj avec
La méthode retenue, l’analyse nodale, est issue Φi j : flux énergétique échangé entre les noeuds
d’une approche aux différences finies. Cette i et j,
technique, bien que classique, a l’intérêt de Gi j : conductance entre i et j, fonction du type
pouvoir représenter le comportement thermique d’échange considéré,
d’un système complexe en prenant en compte Ti , Tj : températures associées respectivement
les interactions entre les différentes parties ou aux nœuds i et j.
composants qui le constituent. Prenons en exemple la modélisation d’une pièce
Par exemple, elle peut être utilisée dans des dans laquelle il y a une source de chaleur.
domaines très variés pour décrire le On décompose ce système en 4 nœuds :
comportement d’un satellite artificiel, d’un moteur c 1 pour l’air interne,
électrique, les conditions climatiques à l’intérieur c 2 pour les parois (int. et ext.),
d’une station de transformation ou d’un bâtiment c 1 pour l’air ambiant extérieur.
de plusieurs pièces. Représentation nodale (simplifiée) (cf. fig. 9 ).
Sur le principe, cette méthode consiste à
décomposer le système étudié en différents
volumes isothermes appelés nœuds. A
Grandeurs thermiques Grandeurs électriques
chaque nœud sont associés différents
paramètres, entre autre une température et Température Potentiel
éventuellement un apport de chaleur Résistance thermique Résistance électrique
indépendant des échanges thermiques. On Flux de chaleur Courant
s’intéresse ensuite aux couplages entre Φ = G (T2 − T1) I =
1
(U − U1)
R 2
nœuds, c’est-à-dire aux différents échanges
Capacité thermique Capacité électrique
entre les volumes, ce qui nous permet d’écrire
nos équations de bilan (conservation de l’énergie Fig. 8 : correspondance grandeurs thermiques/
et de matière dans l’élément de volume attaché électriques.
à un nœud donné). Cette approche qui
correspond en fait à une discrétisation spatiale
du système, nous conduit à définir un réseau

thermique avec ses nœuds, ses capacités, ses


sources de chaleur, ses conductances, qui 1 2 3 4


traduisent les différents couplages entre nœuds


(analogie phénomènes électriques/thermiques)
(cf. fig. 8 ).

On aboutit ainsi à un système d’équations


couplées, éventuellement, non linéaires, qui vont Nœud 1 : air interne
nous permettre de définir une matrice, la Nœuds 2 and 3 : parois interne et externe
Nœud 4 : air ambiant extérieur
matrice d’admittance thermique. Reste alors à
Représente les échanges
préciser les valeurs numériques des éléments de par conduction
cette matrice qui correspondent aux
Représente les échanges

conductances thermiques. par convection


Expression des conductances par type Représente les échanges

par déplacement d'air


d’échange
Représente l'apport de chaleur

c Conduction : Gi j = λ i Si j / Di j Q1 dans le nœud 1


Représente la capacité calorifique
c Rayonnement :
( )(
Gi j = α σ ε S Fi j Ti + Tj Ti2 + Tj 2 ) associée à chaque nœud
Fig. 9 : représentation nodale simplifiée - modélisation
c Convection : Gi j = hi Si j
⊂⊃ d'une pièce.
c Mouvement convectif : Gi j = M cp

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.11


Equations traduisant les flux thermiques pour ce Remarque : les termes Ti correspondent
système simple : d Ti
à .
nœud 1 : dt
⊂⊃
Q1 − h1,2 S1,2 (T1 − T2 ) + M4,1 cp (T4 − T1) Ils ne sont donc pas à prendre en compte
⊂⊃ ⊂⊃ lorsque l'on s'intéresse seulement au régime
M1,4 cp (T1 − T4 ) = ρ1 V1 cp1 T 1 établi températures stabilisées.
nœud 2 : A partir de ces équations on en déduit le
λ 2 S2,3
h1,2 S1,2 (T1 − T2 ) −
d2,3
(T2 − T3 ) système d’équations [G] . [T] = [R]
correspondant bien sûr à :
= ρ2 V2 cp2 T 2
⊂⊃
( )
Φi j = Gi j Ti − Tj
où :
nœud 3 :
G : est la matrice d’admittance thermique
λ 2 S2,3
d2,3
(T2 − T3 ) − h3,4 S3,4 (T3 − T4 ) T : est le vecteur des températures inconnues
R : est le vecteur des sollicitations imposées
⊂⊃
= ρ3 V3 cp3 T 3 (sources de chaleur Q1, température,...).
Ce type d’approche a permis d’élaborer les
nœud 4 :
⊂⊃ codes de calcul et les règlements propres aux
h3,4 S3,4 (T3 − T4 ) + M1,4 cp (T1 − T4 ) problèmes thermiques des bâtiments.
⊂⊃ ⊂⊃
M4,1 cp (T4 − T1) = ρ4 V4 cp4 T 4

4.2 Modélisation de la convection


Comme nous l’avons déjà indiqué au § 3, il y a décrivant les débits massiques (mouvement
sous le terme de convection deux phénomènes d’air) l’autre les échanges thermiques (coefficient
le plus souvent couplés, (échanges corps fluide d’échange ...) les deux étant reliées par les
et échanges dans le fluide lui-même). dépendances transfert massique/thermique
La modélisation des échanges par convection (cf. fig. 10 ).
doit donc être divisée en deux parties, une partie



▼ ▼


▼ ▼








Mouvements d'air Schéma nodal correspondant


montrant les deux aspects de la convection

Fig. 10 : modélisation massique et thermique de la convection.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.12


4.3 Application aux enveloppes BT
On distingue pour la modélisation, deux grands que l’on peut avoir une dizaine de zones à
types d’enveloppes : associer,
c soit l’on fait une approche plus globale, sans
Des enveloppes non cloisonnées modéliser les boucles de convection à l’intérieur
(coffrets, armoires...). Dans ce cas le schéma des différents volumes, et en ne tenant compte
nodal, celui de la figure 11 , est assez proche que des débits d’air entre zones (cf. fig.12 ).
du schéma de la figure 10 , en intégrant les Ces modélisations nous ont conduit à élaborer
sources de chaleur. des logiciels adaptés à chaque type
d’enveloppe. Ces programmes sont tous
Des enveloppes fortement cloisonnées avec structurés de la même façon.
ou sans ventilation naturelle.
Avant d’entrer plus en détail dans l’utilisation
Deux approches sont possibles au niveau de la d’un logiciel (§ 6), il convient de mieux connaître
modélisation : les sources de chaleur (jeu de barres, appareils)
c soit chaque zone du tableau est modélisée pour déterminer le niveau de fonctionnement
comme précédemment et l’on associe ensemble réel d'un tableau.
ces différents volumes. Mais cela conduit à des
matrices beaucoup trop importantes sachant




Air ▼

ambiant ▼




Fig.11 : enveloppes non cloisonnées.

Ouverture

▼ ▼


Air
▼ ▼

ambiant
Zone Zone


A B

▼ ▼

Zone A Zone B

Fig.12 : cas d'une enveloppe cloisonnée.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.13


5 Comportement des sources de chaleurs - Caractéristiques

Les sources de chaleur considérées dans la des calories et non comme des nœuds de la
modélisation sont les jeux de barres, les modélisation. C’est-à-dire que l’on ne calcule pas
conducteurs de raccordement et les appareils leur température de fonctionnement mais l’inten-
électriques. sité maximale qu’ils peuvent véhiculer pour une
En ce qui concerne ces derniers, ils sont configuration d’installation donnée, afin qu’ils ne
considérés comme des « boîtes noires » dissipant dépassent pas leur température limite d’utilisation.

5.1 Les jeux de barres


Les jeux de barres sont calculés de façon à électrodynamiques et peut être étudiée
vérifier deux conditions : séparément ; par contre la première nécessite
c Pouvoir véhiculer le courant nominal souhaité de connaître le niveau de fonctionnement de
sans induire un échauffement des barres l’ensemble.
entraînant une détérioration des isolants qui En particulier il faut tenir compte de la
maintiennent les barres. température de l’air qui entoure les barres pour
Par exemple les barres peuvent être les dimensionner de façon précise et éviter
dimensionnées de façon qu’elles ne dépassent qu’elles ne dépassent une température critique
pas, en régime permanent une température de fonction principalement de la nature du matériau
110°C, cette valeur étant entièrement utilisé pour les supports. Ainsi, connaissant la
dépendante de la nature des matériaux isolants température de l’air dans les différentes zones
en contact avec elles ; par exemple les supports. du tableau, on peut déterminer en fin de
Le tableau de la fig. 13 donne pour une programme, la température des barres en
température ambiante de 50° et 65°C quelques fonction de leurs caractéristiques (dimensions,
valeurs de températures de jeux de barres. formes, dispositions...) et donc valider leur
c Pouvoir supporter un courant de court-circuit dimensionnement.
sans entraîner des déformations de barres Remarque : En ce qui concerne les calculs de
notables, une rupture des supports isolants, un flux thermique, on considère que les barres
échauffement excessif. La deuxième condition dissipent principalement la chaleur par
correspond à un problème d'efforts convection et rayonnement avec l’air interne.

Temp. à prox. des barres Section Intensité (A) Puissance dissipée (W) Temperature des barres (°C)
50 1 b 100x5 1000 45 79
50 1 b 100x5 1500 107 109
50 3 b 100x5 1500 10 65
50 3 b 100x5 3400 61 110
65 1 b 100x5 1000 45 92
65 3 b 100x5 1500 11 80

Fig.13 : valeurs thermiques relatives à quelques jeux de barres, d’une longueur de 1 m, placés dans une
ambiance donnée.

5.2 L'appareillage
Dans les armoires de distribution électrique, les calories lorsqu’ils sont traversés par le courant
disjoncteurs constituent l’essentiel de électrique.
l’appareillage de puissance. Ceux-ci et les Le tableau de la figure 14 nous donne, à titre
autres constituants que sont les contacteurs et indicatif, quelques valeurs de puissance dissipée
les sectionneurs fusibles, dissipent des par pôle.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.14


Disjoncteurs
Puissance mesurée par wattmètre et non calculée à partir de la mesure de résistance
In (A) 250 400 630 800
Pw - fixe (W) 14,1 19 40 41,6
à In - décrochable (W) 19,7 30 52 58
Sectionneurs-fusibles
In (A) 250 400 630 800
Pw à In (W) 30 44 67 _
Contacteurs
In (A) 265 400 630 780
Pw à In (W) 22 45 48 60

Fig.14 : puissance dissipée, par pôle, à In, par l'appareillage classique.

Electronique
« Déclassement »
volontaire
Bilame
compensé

Bilame
simple
T. ambiante
TN TL
TN : température nominale de fonctionnement
TL : température limite de fonctionnement

Fig. 15 : courbes de déclassement type des déclencheurs en fonction de la température.

Examinons plus en détail, les disjoncteurs face simple, thermique compensé, électronique,
aux problèmes thermiques : (cf. fig. 15 ), ce qui peut permettre de définir un
c La puissance dissipée est proportionnelle au courant maximal d’emploi différent de In.
Les paramètres qui interviennent dans la
carré de l’intensité qui les traverse :
2 détermination du déclassement tiennent compte,
 I
PW = PN   en plus de la température de l’air autour de
 In  l’appareil ( Ti ) :
où PN représente la puissance dissipée au
courant nominal d’emploi In. c De la température limite ( TL ) des composants
internes au disjoncteur :
c Le courant nominal d’emploi (In) d’un
disjoncteur correspond à une température v température maxi de fonctionnement du bilame
ambiante donnée, par ex. 40°C, fixée par la pour un disjoncteur à déclencheur magnéto-
norme de construction. En fait, pour certains thermique,
disjoncteurs, la température ambiante, v température des composants électroniques
correspondant à In peut atteindre et même pour disjoncteur à déclencheur électronique
dépasser 50°C., ce qui leur donne une sécurité intégré,
par exemple dans les pays chauds. v température à ne pas dépasser pour les
c Le courant de fonctionnement ( I th ou Ithe) peut matières plastiques les plus exposées dans un
varier en fonction de la température ambiante, disjoncteur à électronique déportée (relais
ceci selon le type de « déclencheur » : thermique extérieur/disjoncteur ouvert...).

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.15


Ces températures limites sont comprises entre Ti : température de l’air interne autour de
100 et 150°C. l’appareil en °C,
h = Cste S (TL − Ti )
c Du rapport entre le Ir du déclencheur et le α
courant réel de déclenchement quand celui-ci
d’où W1 = Cste S (TL − Ti )
1+ α
est placé à la température de définition de In
Ir Quand l’appareil est à l’air libre à 40°C on a une
K1 = (cf. fig. 16 ).
In relation similaire.
W2 = Cste S (TL − 40)
1+ α
c Des sections des câbles ou barres de raccor-
dement qui jouent un rôle de radiateur. Leur 1+α
influence est prise en compte par un coeff. K 2 . W1  T − Ti 
d’où =  L 
Remarque : il faut savoir que la section et la W2  TL − 40 
longueur des conducteurs utilisés en De plus on sait que
enveloppe BT sont rarement égales à celles
utilisées lors des essais de certification des W1 = RI the2 et W2 = RIr 2
disjoncteurs. β
 TL − Ti 
Le déclassement qui tient compte de ces donc I the = Ir  
 TL − 40 
divers critères peut s’exprimer mathématiquement.
avec Ithe : intensité traversant l’appareil,
Formule de déclassement : I d = K1 × In et β = (1+ α ) 2
Le disjoncteur et ses conducteurs de
β : coefficient qui caractérise le type d’appareil. Il
raccordement dissipent essentiellement par
est déterminé expérimentalement ou par une
convection et rayonnement.
analyse plus fine du comportement thermique de
On a donc la relation : l’appareil. Sa valeur est comprise entre 0,2 et 0,7.
W1 = h S (TL − Ti ) avec, Relation finale en intégrant en plus l'effet des
sections (coeff. K2)
W1 : puissance dissipée en W par un appareil
β
raccordé en enveloppe dans un volume d’air à la  TL − Ti 
température Ti, I the = In K1 K 2   .
 TL − 40 
h : coefficient d’échange en W/m2 °C,
c Les données qui correspondent au
S : surface d’échange en m2, comportement du disjoncteur, et qui
TL : température du point chaud en °C (par ex. le interviennent dans cette formule, sont utilisées
bilame), lors du calcul des températures dans l’armoire.

a) disjoncteur magnétothermique b) disjoncteur électronique


t t D
thermique
LR courbe limite
courbe limite long
du câble
du câble retard

magnétique

court
retard
CR

I
Ir Irm Icu Ir Irm Iinst Icu I
Ir = réglage du thermique ILR ICR
Irm = réglage du magnétique zone zone zone de
Icu = pouvoir de coupure ultime normale de sur- courts-circuits
chage

Fig. 16 : courbe de déclenchement d'un disjoncteur.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.16


6 Méthode de calcul de la température dans
les enveloppes

La modélisation présentée précédemment a servi Comme c’est souvent le cas en thermique, les
de base au développement de notre méthode de nombreuses relations entre paramètres,
calcul laquelle nous permet de déterminer le nécessitent une approche itérative donc
fonctionnement réel du tableau (intensité max. sur l’élaboration d’un logiciel dont nous allons
chaque départ...) et donc d’utiliser l’ensemble au présenter le principe.
mieux avec une sûreté maîtrisée.

6.1 Principe
Le programme procède par deux boucles d’itéra- 1re étape : description de la configuration, c’est-
tions imbriquées, afin de déterminer le niveau de à-dire type d’enveloppe utilisé, nom des
fonctionnement de l’enveloppe en régime perma- appareils et leur position. C’est à ce niveau que
nent. L’une concerne la résolution du problème le programme utilise les caractéristiques des
thermique, l’autre les coefficients de déclassement. appareils contenues dans un fichier de données.
Le schéma de calcul est présenté sur la 2e étape : découpage de l’enveloppe en sous
figure 17 . volumes isothermes (noeuds de la modélisation
nodale).
3e étape : début des boucles d’itération avec
Description configuration calcul :
étudiée c de la puissance dissipée (à la première
itération les coefficients de déclassement sont
pris égaux à 1),

Puissance dissipée c des coefficients de la matrice d’admittance à
dans l'enveloppe partir des équations de bilan,
▼ c des températures internes (résolution du
Intensités
problème thermique),
▼ c des nouveaux coefficients de déclassement
Cœfficients de Températures puis comparaison avec les précédents. Si l’écart

déclassement internes est jugé trop important (critère de convergence)


on réitère un nouveau calcul définissant les
nouvelles intensités traversant chaque appareil,
puis de nouveau la puissance dissipée...
Fig. 17 : principe de fonctionnement des logiciels.
4e étape : sortie des résultats.

6.2 Description des données à fournir et des résultats obtenus


Données : Résultats :
c type d’enveloppe (coffret, armoire, tableau) et c choix d’un jeu de barres horizontal et vertical
matière, (section) et intensité dans ces barres,
c indice de protection, c puissance thermique totale dissipée dans le
tableau,
c température ambiante autour de l’enveloppe,
c les intensités maximales d’utilisation Ithe pour
c nombre de rangées d’appareils,
chaque appareil compte tenu de sa température
c nom des appareils permettant la recherche environnante,
dans le fichier, c éventuellement la température atteinte par les
c configuration du tableau et position de barres et son niveau dans les différentes zones
l’appareillage. du tableau.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.17


6.3 Configurations modélisées
Bien sûr toutes les configurations d’installation
ne peuvent être prises en compte par un tel
programme. Seules les plus courantes ont été
retenues, c’est-à-dire celles qui nous permettent
de répondre à 90% des besoins ; cf. figure 18
qui donne un exemple.

Configuration 1 Configuration 2 Configuration 3


pas d'appareil appareil d'arrivée appareil d'arrivée
d'arrivée en position haute en position basse

Fig. 18 : configurations modélisées.

6.4 Résultats
Cette approche « logiciel » est particulièrement C’est-à-dire des niveaux de fonctionnement à un
intéressante car elle permet d’effectuer les instant donné des différents appareils.
différentes études ci-après :
Ex. : à un instant donné 2 départs par exemple
Etude détaillée d’une configuration donnée vont être sollicités au maximum et les autres à
pour optimiser la position d’un appareil ou le 0,5 de leur possibilité, d’où les conséquences
choix d’un jeu de barres, connaître la puissance sur le régime thermique de l’ensemble.
dissipée par l’ensemble pour dimensionner une Les résultats sont présentés sur la feuille de
climatisation adaptée... calcul figure 19 .
L’exemple suivant concerne une colonne d’un
Tableau de déclassement pour une
tableau industriel de puissance compartimenté,
configuration donnée
forme 2, contenant :
c un jeu de barres horizontal alimentant un Cette possibilité d’utilisation du logiciel, assez
appareil d’arrivée et une colonne adjacente, proche de l’utilisation précédente, permet de
c un appareil d’arrivée 2500 A, rassembler, pour une configuration fréquente les
c différents disjoncteurs boîtier moulé. déclassements des différents appareils en
Le programme nous fournit entre autre : tenant compte de leur position réelle dans le
c les coefficients de déclassement Kdecl, tableau, des sections de conducteurs utilisées,
c les intensités traversant chaque appareil, Ir. des indices de protection et de la température
ambiante extérieure.
Remarque sur le coefficient Kdiv: L’exemple d’un tel tableau concernant des
Ce coefficient nous permet de tenir compte du appareils installés dans une colonne d’un
coefficient de diversité ou de foisonnement tableau industriel de puissance est présenté
départ par départ. figure 20 .

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.18


Masterbloc : MB 200 IP = 31
Tableau avec appareil d'arrivée en position haute alimentée par le JdB horizontal.

Nom appareil Position Kdecl Kdiv Ia(A) Ir(A)


M25 H 1 12 .88 1 2200 2200
NS630/ST 17 21 .93 1 586 518
NS630/ST 22 26 .96 1 605 534
NS400/ST 27 31 1 1 400 353
NS400/ST 32 36 1 1 400 353
NS250/D250 37 40 1 1 250 221
NS250/D250 41 44 1 1 250 221

JdB hor. : intensité - 2200 A


section - 1 * 4b 100 * 5
JdB vert. : intensité - 2200 A
section - 1 * 4b 80 * 5

Puissance totale dissipée : 1953W, dont :


appareils : 593W - auxiliaire : 0W - M 25
JdB+dérivations : 1271W - JdB horizontal : 89W
NS 630


Température JdB hor. : 95 °C NS 630


Température Jdb vert. : 104 °C
NS 400


Température ambiante : 35 °C NS 400


T° toit : 70 °C - T° JdB hor. : 75 °C
T° appareillage : haut - 68 °C / bas - 35 °C NS 250


T° auxiliaire : haut - 52 °C / bas - 35 °C NS 250


T° JdB+dériv. : haut - 77 °C / bas - 35 °C
T°raccordement : haut - 58 °C : bas - 35 °C

Fig. 19 : résultat du calcul pour une configuration donnée.

IP 31 3b 100x5
T° amb 35 40 45 50 55
3b 100x5

M 25 0,9 0,87 0,84 0,81 0,79

4b 80x5
M 16 0,97 0,94 0,91 0,88 0,86 M 25
M 08 1 1 1 1 1 2500 A 3b 100x5
2b 80x5

M 16 ▼
IP 42/54 1600 A 2b 80x5
1b 80x5

T° amb 35 40 45 50 55 1b 63x5
M 25 0,79 0,77 0,75 0,73 0,71
M 16 0,87 0,85 0,83 0,81 0,79 M 08 ▼
M 08 1 1 1 1 1 800 A 1b 63x5
Vide

Fig. 20 : déclassement des disjoncteurs ci-dessus en fonction de la température ambiante.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.19


Tableau de déclassement pour un type puissance dissipée et de la température de
d’appareil l’ambiante extérieure cf. courbes fig. 22
Pour la plupart des disjoncteurs boîtier moulé le concernant un type d’armoire de distribution non
déclassement est relativement indépendant de cloisonnée,
la configuration. c des courbes permettant de déterminer les
Les coefficients de déclassement sont donc watts que ces enveloppes peuvent dissiper pour
établis, par excès, en plaçant successivement les un échauffement donné, en fonction de leurs
appareils en haut de l'armoire ou du compartiment. caractéristiques dimensionnelles.
Voir à titre d'exemple la figure 21 . Ex : T° ambiante ext. 35°C échauffement max
souhaité ∆T = 30°C
Courbes caractérisant le comportement v armoire : hauteur 2 m, largeur 0,9 m,
thermique d’un type d’enveloppe profondeur 0,4 m
Deux types de graphiques ont été établis : puissance dissipable 850 W
c un ensemble de courbes permettant de v armoire : hauteur 2 m, largeur 0,9 m,
déterminer la température moyenne à l’intérieur profondeur 0,6 m
d’une enveloppe donnée en fonction de la puissance dissipable 1000 W (cf. fig. 23 ).

IP 31 IP > 31
T° amb 35 40 45 50 55 35 40 45 50 55
NS 100 100 100 100 100 95 100 95 90 85 80
NS 160 160 155 150 145 140 150 140 135 125 120
NS 250 235 225 220 210 200 205 195 180 170 165
NS 400 380 370 360 350 340 350 340 330 320 310
NS 630 540 520 510 500 485 485 475 465 450 440

Fig. 21 : exemple d’intensités (en A) de déclassement de disjoncteurs Compact NS installés dans une enveloppe
BT donnée.

Température moyenne en °C
100
Tamb : 60 °C
90 Tamb : 55 °C
Tamb : 50 °C
80 Tamb : 45 °C
Tamb : 40 °C
70 Tamb : 35 °C
60 Tamb : 25 °C

50

40
Dimensions de l'enveloppe :
30 hauteur : 2m
largeur : 0,9 m
20 profondeur : 0,4 m
10

100 200 300 400 500 600 700 800 900 10001100 Puissance dissipée en Watts

Fig. 22 : température moyenne de l'air à l'intérieur d'une armoire de distribution métallique IP2 et de forme 1.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.20


Enveloppe de 400 mm de profondeur Enveloppe de 600 mm de profondeur

Puissance dissipée Puissance dissipée


en Watts en Watts
1600 1600 ∆T = 40 °C
1400 ∆T = 40 °C 1400
∆T = 30 °C
1200 1200
1000 ∆T = 30 °C 1000

800 1000 ∆T = 20 °C
∆T = 20 °C
600 600

400 400 ∆T = 10 °C
∆T = 10 °C
200 200

800 900 1000 1100 800 900 1000 1100


Largeur en mm Largeur en mm

Fig. 23 : puissance dissipable par une enveloppe pour un échauffement donné en fonction de sa largeur. Courbes
se rapportant à une armoire métallique de forme 1 de 2 m de haut.

6.5 Résultats expérimentaux


Des essais d’échauffement ont été réalisés au En ce qui concerne les températures d’air, l’écart
laboratoire Ampère de l’ASEFA sur divers types entre les valeurs mesurées et calculées dépend
d’enveloppes : coffrets tôle ou plastique, armoire du type d’enveloppe modélisée, puisqu’au
Prisma, tableau de distribution Masterbloc. niveau de la modélisation les approches diffèrent
Lors de ces essais, les mesures effectuées ont selon que l’on considère des enveloppes
été des mesures : compartimentées ou non.
c de températures : Sur l’ensemble des tests effectués sur des
v de l’air dans les différentes zones de tableaux, de différentes formes, (cloisonnés ou
l’enveloppe, non cloisonnés), les écarts maxi constatés ont
v des conducteurs : jeu de barres et dérivations, toujours été inférieurs à 6°C.
v des points chauds des appareils (bilame,
ambiante électronique) ; Les températures calculées pour les jeux de
barres montrent également une bonne
c d’intensité,
concordance avec les mesures et nous ont
c de paramètres intervenant dans la
permis de valider le logiciel.
modélisation, en particulier les coefficients
d’échange air/parois. En ce qui concerne les intensités, les écarts sont
Ces mesures ont permis, d’une part de vérifier la en moyenne inférieurs à 5%.
conformité à la norme CEI 439.1 de certaines Ainsi, lors d’une homologation récente d’une
valeurs (cf. limites d’échauffement mentionnées configuration du tableau Masterbloc en
dans le § 1.2 sur les normes), et d’autre part de échauffement, le logiciel nous a permis de
valider le modèle. prévoir le niveau de fonctionnement du tableau.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.21


7 Méthode proposée par le rapport CEI 890

Il n’y a pas si longtemps beaucoup d’armoires


électriques étaient choisies et équipées/remplies, Facteur de répartition
en fonction de l’expérience ; ceci en ce qui de température c
concerne le taux de remplissage et l’évaluation de 1,65 1
la température dans l’armoire en fonctionnement. 1,6 3
2
Par exemple : Température extérieure max 30°C 1,55 4
5
et 60°C max à l’intérieur (les fabricants d’appa- 1,5
reillage donnent le déclassement jusqu’à 60°C). 1,45
Cette pratique conduisait soit à une utilisation non 1,4
1,35
optimale du matériel, soit à des fonctionnements
1,3
intempestifs des protections ou à la nécessité
1,25
pour l’exploitant de fonctionner portes ouvertes. 1,2
La méthode proposée par le rapport CEI, même 1,15
s’il ne s’agit pas d’une norme mais d’un guide, 1,1
est donc d’un intérêt évident. Elle est présentée 1,05
en détails en annexe de la NFC 63410 ou dans 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
le rapport de la CEI N° 890. Facteur f
Courbe/type d'installation
Nous devons en rappeler les bases, en montrer
1 Enveloppe séparée, détachée sur tous ses côtés
les limites et la comparer avec la méthode
3 Enveloppe séparée, en montage mural
présentée dans le cahier technique.
2 Première ou dernière enveloppe détachée
Dans son principe, cette méthode s’applique à 3 Enveloppe centrale, détachée
des enveloppes pour lesquelles on peut faire les 5 Enveloppe centrale, en montage mural
hypothèses suivantes : 4 Enveloppe centrale, en montage mural et
c répartition uniforme de la puissance dissipée, avec partie supérieure ouverte
c appareillage disposé de façon à ne pas gêner Fig. 24 : facteur de répartition de température c pour
la circulation de l’air, enveloppes sans orifice de ventilation et avec une
c pas plus de 3 séparations horizontales. surface effective de refroidissement Ae>1,25 m2.
Données nécessaires :
c dimensions de l’enveloppe, Valeur de la surface efffective de Constante
c puissance dissipée dans l’enveloppe refroidissement Ae en m2 d'enveloppe k
(appareillage, conducteur),
c type d’installation (enveloppe isolée, ou à une 0,38
extrémité...), (cf. fig. 24 ). 1 0,36
0,34
Calcul: 1,5 0,32
la température est calculée uniquement en 2 0,30
2 points de l’enveloppe : 2,5 0,28
à mi-hauteur 3 0,26
T0,5 = Ta + ∆T0,5 avec ∆T0,5 = d k PW0,804
4 0,24
c d est un coefficient qui prend en compte 5 0,22
l’existence des séparations horizontales. 6 0,20
7
v Si Ae < 1,25 m2, d = 1 (définition de Ae, cf. ci- 8 0,18
dessous). 10 0,16
v Si Ae > 1,25 m2, d = 1 avec et sans orifices de 12 0,14
ventilation pour 0 séparation. 14
0,12
d= 1,05 avec et sans orifices de ventilation pour 0,10
1 séparation 0,08
d= 1,15 ou 1,10 si orifices de ventilation pour
2 séparations 100 200 300 400 500 600
d= 1,30 ou 1,15 si orifices de ventilation pour Section des orifices d'entrée d'air en cm2
3 séparations
Fig. 25 : constante d'enveloppe k pour enveloppe avec
c k est une constante qui caractérise l’enveloppe ; orifice de ventilation et avec une surface effective de
sa valeur est déterminée sur des abaques refroidissement Ae>1,25 m2.
(cf. fig. 25 ).

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.22


k est fonction de la surface d’échange de Limites:
l’enveloppe Ae (m2), Les limites essentielles de cette méthode sont
A e = ∑ A 0 b où A0 est la surface géométrique qu’elle :
des différentes parois de l’enveloppe. c s’applique bien à des enveloppes non
b est une constante qui tient compte du type de compartimentées type armoire, coffret et non à
paroi et du type d’installation. des tableaux de puissance fortement
compartimentés,
Valeurs de b :
v partie supérieure exposée b = 1,4 c ne tient pas compte de la position des sources
v partie supérieure couverte b = 0,7 de chaleur qui le plus souvent ne sont pas
réparties de façon uniforme.
v faces latérales exposées b = 0,9
v faces latérales couvertes b = 0,5 Comparaison avec notre approche
v faces latérales d’enveloppes centrales b = 0,5 On constate que les deux approches donnent
v partie inférieure b=0 des résultats similaires pour les armoires non
c Pw puissance dissipée en watts compartimentées et à sources de chaleur
au sommet de l’enveloppe : réparties (cf. figure 26 ).
T1 = Ta + ∆T1 avec ∆T1 = c ∆T0,5 où ∆T0,5 En ce qui concerne les enveloppes fortement
cloisonnées la localisation des sources de
représente l’échauffement précédent.
chaleur et les échanges entre les différentes
c c est une constante d’échauffement zones influencent beaucoup l’échauffement !
déterminée à partir d’abaques
Ex. d’abaque cf. figure 24
c est fonction de Ae et d’un des deux facteurs f
ou g
f = h 1,35 / (L P) si Ae > 1,25 m2
g = h 1,35 / L si Ae < 1,25 m2

Température en °C
90
80 Température calculée d'aprés la norme
70 Température calculée avec le logiciel MG

60
50
Température de l'air ambiant 35°C
40
30 Dimensions de l'enveloppe :
hauteur : 2m
20
largeur : 0,9 m
10 profondeur : 0,4 m

100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Puissance dissipée en Watts
Fig. 26 : température de l'air à mi-hauteur d'une armoire de distribution métallique IP2 et de forme 1.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.23


8 Conclusion

L’importance des tableaux électriques dans la


distribution n’est plus à démontrer.
A l’heure où la disponibilité de l’énergie
électrique et la sûreté de fonctionnement
deviennent incontournables, la maîtrise
thermique des tableaux électriques est un
objectif fondamental.
Les normes concernant les enveloppes et les
produits précisent les limites thermiques à ne
pas dépasser.
Il restait aux professionnels à devenir des
« architectes thermiciens » de la conception des
enveloppes et des tableaux électriques ; c’est
aujourd’hui chose faite, même pour les tableaux
cloisonnés.

Cahier Technique Schneider n° 145 / p.24


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