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CT 145
CT 145
C. Kilindjian
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C. KILINDJIAN
Sommaire
1 Introduction 1.1 Maîtrise thermique des armoires électriques BT p. 4
2 Les problèmes thermiques dans une 2.1 Causes - effets - solutions p. 5
enveloppe 2.2 Point sur les normes p. 6
3 Comportement thermique d'un tableau 3.1 Rappel sur les principaux phénomènes thermiques p. 8
électrique BT 3.2 Echanges au niveau d’un tableau p. 10
4 Présentation de la modélisation 4.1 Principe p. 11
4.2 Modelisation de la convection p. 12
4.3 Application aux enveloppes BT p. 13
5 Comportement des sources de chaleur 5.1 Les jeux de barres p. 14
5.2 L’appareillage p. 14
6 Méthode de calcul de la température dans 6.1 Principe p. 17
les enveloppes 6.2 Description des données à fournir et des résultats obtenus p. 17
6.3 Configurations modélisées p. 18
6.4 Résultats p. 18
6.5 Résultats expérimentaux p. 21
7 Méthode proposée par le rapport CEI 890 p. 22
8 Conclusion p. 24
forme 1 forme 2b
forme 3b forme 4b
Un tableau électrique est un système constitué L’évolution vers l’équilibre thermique se fait par
d’un fluide, (l’air), et de corps solides dans transfert de la chaleur des parties actives
lesquels le passage de courant électrique (appareils, conducteurs...) où elle est générée,
s’accompagne de pertes d’énergie qui aux parties en contact avec l’extérieur qui la
provoquent une élévation de température. transmettent, à leur tour, au milieu environnant.
Nu = 0, 53 (Gr Pr )
0,25
c le phénomène de mouvements convectifs
où Gr et Pr sont respectivement les nombres de
qui correspond au transfert de chaleur au sein
Grasshof et de Prandtl fonctions des propriétés
d’un fluide par l’intermédiaire de boucles de
physiques du fluide et de l’écart de température
convection qui expliquent par exemple le
entre le fluide et la surface d’échange,
λ : conductivité thermique du fluide (W/m °C), gradient de température observé entre le bas et
Dh : dimension caractéristique (m). le haut d’un volume de fluide fermé, siège de
Le plus souvent, elle correspond à la plus phénomènes thermiques.
grande dimension du corps solide en contact Les mouvements d’air entre deux volumes i et j
avec le fluide en mouvement, ici L. sont caractérisés par des débits massiques
Remarque : Il est intéressant de noter que le fonction des sections de passage et de la vitesse
coefficient d’échange dépend de l’écart de de l’écoulement (cf. fig. 6 ).
▼ ▼
4.1 Principe
Toutes les méthodes de résolution sont fondées Expression du flux thermique équivalant de
sur un découpage du système à modéliser en l’intensité électrique :
(∆U)
blocs élémentaires que ce soit une méthode de 1
I =
( )
Monte-Carlo, aux différences finies, ou aux R
éléments finis. Φi j = Gi j Ti − Tj avec
La méthode retenue, l’analyse nodale, est issue Φi j : flux énergétique échangé entre les noeuds
d’une approche aux différences finies. Cette i et j,
technique, bien que classique, a l’intérêt de Gi j : conductance entre i et j, fonction du type
pouvoir représenter le comportement thermique d’échange considéré,
d’un système complexe en prenant en compte Ti , Tj : températures associées respectivement
les interactions entre les différentes parties ou aux nœuds i et j.
composants qui le constituent. Prenons en exemple la modélisation d’une pièce
Par exemple, elle peut être utilisée dans des dans laquelle il y a une source de chaleur.
domaines très variés pour décrire le On décompose ce système en 4 nœuds :
comportement d’un satellite artificiel, d’un moteur c 1 pour l’air interne,
électrique, les conditions climatiques à l’intérieur c 2 pour les parois (int. et ext.),
d’une station de transformation ou d’un bâtiment c 1 pour l’air ambiant extérieur.
de plusieurs pièces. Représentation nodale (simplifiée) (cf. fig. 9 ).
Sur le principe, cette méthode consiste à
décomposer le système étudié en différents
volumes isothermes appelés nœuds. A
Grandeurs thermiques Grandeurs électriques
chaque nœud sont associés différents
paramètres, entre autre une température et Température Potentiel
éventuellement un apport de chaleur Résistance thermique Résistance électrique
indépendant des échanges thermiques. On Flux de chaleur Courant
s’intéresse ensuite aux couplages entre Φ = G (T2 − T1) I =
1
(U − U1)
R 2
nœuds, c’est-à-dire aux différents échanges
Capacité thermique Capacité électrique
entre les volumes, ce qui nous permet d’écrire
nos équations de bilan (conservation de l’énergie Fig. 8 : correspondance grandeurs thermiques/
et de matière dans l’élément de volume attaché électriques.
à un nœud donné). Cette approche qui
correspond en fait à une discrétisation spatiale
du système, nous conduit à définir un réseau
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Air ▼
ambiant ▼
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Fig.11 : enveloppes non cloisonnées.
Ouverture
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Air
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ambiant
Zone Zone
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A B
▼
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Zone A Zone B
Les sources de chaleur considérées dans la des calories et non comme des nœuds de la
modélisation sont les jeux de barres, les modélisation. C’est-à-dire que l’on ne calcule pas
conducteurs de raccordement et les appareils leur température de fonctionnement mais l’inten-
électriques. sité maximale qu’ils peuvent véhiculer pour une
En ce qui concerne ces derniers, ils sont configuration d’installation donnée, afin qu’ils ne
considérés comme des « boîtes noires » dissipant dépassent pas leur température limite d’utilisation.
Temp. à prox. des barres Section Intensité (A) Puissance dissipée (W) Temperature des barres (°C)
50 1 b 100x5 1000 45 79
50 1 b 100x5 1500 107 109
50 3 b 100x5 1500 10 65
50 3 b 100x5 3400 61 110
65 1 b 100x5 1000 45 92
65 3 b 100x5 1500 11 80
Fig.13 : valeurs thermiques relatives à quelques jeux de barres, d’une longueur de 1 m, placés dans une
ambiance donnée.
5.2 L'appareillage
Dans les armoires de distribution électrique, les calories lorsqu’ils sont traversés par le courant
disjoncteurs constituent l’essentiel de électrique.
l’appareillage de puissance. Ceux-ci et les Le tableau de la figure 14 nous donne, à titre
autres constituants que sont les contacteurs et indicatif, quelques valeurs de puissance dissipée
les sectionneurs fusibles, dissipent des par pôle.
Electronique
« Déclassement »
volontaire
Bilame
compensé
Bilame
simple
T. ambiante
TN TL
TN : température nominale de fonctionnement
TL : température limite de fonctionnement
Examinons plus en détail, les disjoncteurs face simple, thermique compensé, électronique,
aux problèmes thermiques : (cf. fig. 15 ), ce qui peut permettre de définir un
c La puissance dissipée est proportionnelle au courant maximal d’emploi différent de In.
Les paramètres qui interviennent dans la
carré de l’intensité qui les traverse :
2 détermination du déclassement tiennent compte,
I
PW = PN en plus de la température de l’air autour de
In l’appareil ( Ti ) :
où PN représente la puissance dissipée au
courant nominal d’emploi In. c De la température limite ( TL ) des composants
internes au disjoncteur :
c Le courant nominal d’emploi (In) d’un
disjoncteur correspond à une température v température maxi de fonctionnement du bilame
ambiante donnée, par ex. 40°C, fixée par la pour un disjoncteur à déclencheur magnéto-
norme de construction. En fait, pour certains thermique,
disjoncteurs, la température ambiante, v température des composants électroniques
correspondant à In peut atteindre et même pour disjoncteur à déclencheur électronique
dépasser 50°C., ce qui leur donne une sécurité intégré,
par exemple dans les pays chauds. v température à ne pas dépasser pour les
c Le courant de fonctionnement ( I th ou Ithe) peut matières plastiques les plus exposées dans un
varier en fonction de la température ambiante, disjoncteur à électronique déportée (relais
ceci selon le type de « déclencheur » : thermique extérieur/disjoncteur ouvert...).
magnétique
court
retard
CR
I
Ir Irm Icu Ir Irm Iinst Icu I
Ir = réglage du thermique ILR ICR
Irm = réglage du magnétique zone zone zone de
Icu = pouvoir de coupure ultime normale de sur- courts-circuits
chage
La modélisation présentée précédemment a servi Comme c’est souvent le cas en thermique, les
de base au développement de notre méthode de nombreuses relations entre paramètres,
calcul laquelle nous permet de déterminer le nécessitent une approche itérative donc
fonctionnement réel du tableau (intensité max. sur l’élaboration d’un logiciel dont nous allons
chaque départ...) et donc d’utiliser l’ensemble au présenter le principe.
mieux avec une sûreté maîtrisée.
6.1 Principe
Le programme procède par deux boucles d’itéra- 1re étape : description de la configuration, c’est-
tions imbriquées, afin de déterminer le niveau de à-dire type d’enveloppe utilisé, nom des
fonctionnement de l’enveloppe en régime perma- appareils et leur position. C’est à ce niveau que
nent. L’une concerne la résolution du problème le programme utilise les caractéristiques des
thermique, l’autre les coefficients de déclassement. appareils contenues dans un fichier de données.
Le schéma de calcul est présenté sur la 2e étape : découpage de l’enveloppe en sous
figure 17 . volumes isothermes (noeuds de la modélisation
nodale).
3e étape : début des boucles d’itération avec
Description configuration calcul :
étudiée c de la puissance dissipée (à la première
itération les coefficients de déclassement sont
pris égaux à 1),
▼
Puissance dissipée c des coefficients de la matrice d’admittance à
dans l'enveloppe partir des équations de bilan,
▼ c des températures internes (résolution du
Intensités
problème thermique),
▼ c des nouveaux coefficients de déclassement
Cœfficients de Températures puis comparaison avec les précédents. Si l’écart
▼
6.4 Résultats
Cette approche « logiciel » est particulièrement C’est-à-dire des niveaux de fonctionnement à un
intéressante car elle permet d’effectuer les instant donné des différents appareils.
différentes études ci-après :
Ex. : à un instant donné 2 départs par exemple
Etude détaillée d’une configuration donnée vont être sollicités au maximum et les autres à
pour optimiser la position d’un appareil ou le 0,5 de leur possibilité, d’où les conséquences
choix d’un jeu de barres, connaître la puissance sur le régime thermique de l’ensemble.
dissipée par l’ensemble pour dimensionner une Les résultats sont présentés sur la feuille de
climatisation adaptée... calcul figure 19 .
L’exemple suivant concerne une colonne d’un
Tableau de déclassement pour une
tableau industriel de puissance compartimenté,
configuration donnée
forme 2, contenant :
c un jeu de barres horizontal alimentant un Cette possibilité d’utilisation du logiciel, assez
appareil d’arrivée et une colonne adjacente, proche de l’utilisation précédente, permet de
c un appareil d’arrivée 2500 A, rassembler, pour une configuration fréquente les
c différents disjoncteurs boîtier moulé. déclassements des différents appareils en
Le programme nous fournit entre autre : tenant compte de leur position réelle dans le
c les coefficients de déclassement Kdecl, tableau, des sections de conducteurs utilisées,
c les intensités traversant chaque appareil, Ir. des indices de protection et de la température
ambiante extérieure.
Remarque sur le coefficient Kdiv: L’exemple d’un tel tableau concernant des
Ce coefficient nous permet de tenir compte du appareils installés dans une colonne d’un
coefficient de diversité ou de foisonnement tableau industriel de puissance est présenté
départ par départ. figure 20 .
▼
Température JdB hor. : 95 °C NS 630
▼
Température Jdb vert. : 104 °C
NS 400
▼
Température ambiante : 35 °C NS 400
▼
T° toit : 70 °C - T° JdB hor. : 75 °C
T° appareillage : haut - 68 °C / bas - 35 °C NS 250
▼
T° auxiliaire : haut - 52 °C / bas - 35 °C NS 250
▼
T° JdB+dériv. : haut - 77 °C / bas - 35 °C
T°raccordement : haut - 58 °C : bas - 35 °C
IP 31 3b 100x5
T° amb 35 40 45 50 55
3b 100x5
▼
4b 80x5
M 16 0,97 0,94 0,91 0,88 0,86 M 25
M 08 1 1 1 1 1 2500 A 3b 100x5
2b 80x5
M 16 ▼
IP 42/54 1600 A 2b 80x5
1b 80x5
T° amb 35 40 45 50 55 1b 63x5
M 25 0,79 0,77 0,75 0,73 0,71
M 16 0,87 0,85 0,83 0,81 0,79 M 08 ▼
M 08 1 1 1 1 1 800 A 1b 63x5
Vide
IP 31 IP > 31
T° amb 35 40 45 50 55 35 40 45 50 55
NS 100 100 100 100 100 95 100 95 90 85 80
NS 160 160 155 150 145 140 150 140 135 125 120
NS 250 235 225 220 210 200 205 195 180 170 165
NS 400 380 370 360 350 340 350 340 330 320 310
NS 630 540 520 510 500 485 485 475 465 450 440
Fig. 21 : exemple d’intensités (en A) de déclassement de disjoncteurs Compact NS installés dans une enveloppe
BT donnée.
Température moyenne en °C
100
Tamb : 60 °C
90 Tamb : 55 °C
Tamb : 50 °C
80 Tamb : 45 °C
Tamb : 40 °C
70 Tamb : 35 °C
60 Tamb : 25 °C
50
40
Dimensions de l'enveloppe :
30 hauteur : 2m
largeur : 0,9 m
20 profondeur : 0,4 m
10
100 200 300 400 500 600 700 800 900 10001100 Puissance dissipée en Watts
Fig. 22 : température moyenne de l'air à l'intérieur d'une armoire de distribution métallique IP2 et de forme 1.
800 1000 ∆T = 20 °C
∆T = 20 °C
600 600
400 400 ∆T = 10 °C
∆T = 10 °C
200 200
Fig. 23 : puissance dissipable par une enveloppe pour un échauffement donné en fonction de sa largeur. Courbes
se rapportant à une armoire métallique de forme 1 de 2 m de haut.
Température en °C
90
80 Température calculée d'aprés la norme
70 Température calculée avec le logiciel MG
60
50
Température de l'air ambiant 35°C
40
30 Dimensions de l'enveloppe :
hauteur : 2m
20
largeur : 0,9 m
10 profondeur : 0,4 m
100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1100
Puissance dissipée en Watts
Fig. 26 : température de l'air à mi-hauteur d'une armoire de distribution métallique IP2 et de forme 1.
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