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Généralités
Généralités
La tumeur peut-être défini de façon très large comme une maladie liée à la prolifération et la
diffusion incontrôlée de cellules de l’organisme devenues anormales.
Lorsque le néoplasme est localisé et ne possède pas les caractéristiques d’invasivité ou de
métastase, il est dit bénin ; dans le cas contraire on parle de néoplasme malin ou de cancer ;
LES ANTICANCEREUX
Les moyens thérapeutiques anticancéreux peuvent être schématiquement divisés en deux
groupes :
Les traitements locorégionaux, c’est-à-dire capables de détruire les cellules tumorales en
un site localisé de l’organisme : il s’agit de la chirurgie et de la radiothérapie ;
A. Chimiothérapie anticancéreuse
La chimiothérapie anticancéreuse est la branche de la thérapeutique qui concerne le traitement
des tumeurs malignes par des substances chimiques cytotoxiques.
I. Classification des anticancéreux
Les molécules anticancéreuses sont classées par familles selon leurs mécanismes d’action.
Elles ciblent différents facteurs de la division cellulaire et de la réplication de l’ADN :
Ä Interactions directes avec l’ADN :
Réactions chimiques (agents électrophiles) ;
Modifications de structure (agents intercalants) ;
Coupures (agents scindants).
Ä Interactions indirectes avec l’ADN :
En amont :
Antimétabolites ;
Inhibition enzymatique (topoisomérases).
En aval :
Formation du fuseau ;
Protéines enzymatiques.
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Anticancéreux
Nucléotides Protéines
Purines Microtubules
II. Pharmacocinétique
1) Absorption :
Complète si le médicament est administré par voie IV, ce qui est le cas pour la majorité
des anticancéreux.
Par voie orale, il existe d’énormes variations d’un sujet à l’autre, et même d’une cure à
l’autre. Les causes en sont variées :
prise régulière ou non par le malade ;
dissolution irrégulière du comprimé ou de la gélule ;
passage variable à travers la muqueuse gastro-intestinale vers la veine porte ;
métabolisme plus ou moins important au niveau hépatique.
2) Distribution :
Les voies métaboliques qui activent ou catabolisent les anticancéreux sont souvent sujettes
à des variations environnementales ou génétiques qui modifient considérablement la
disponibilité des formes actives au niveau de leurs cibles.
Certains médicaments sont des « prodrogues » nécessitant une activation intracellulaire.
Cette activation peut avoir lieu au niveau de l’organisme, en particulier du foie, qui
délivre alors dans la circulation les métabolites actifs à destination de la tumeur. Elle peut
également avoir lieu dans la cellule tumorale, cette dernière activant dans ce cas le
précurseur pour son compte.
De même, les voies de dégradation des anticancéreux peuvent se dérouler, soit au niveau
du foie, soit au niveau de la cellule tumorale.
Les cytochromes P450 constituent une famille d’oxydoréductases capables de réaliser de
nombreuses biotransformations des xénobiotiques. Rarement activateurs, comme dans le
cas du cyclophosphamide, ils sont plus volontiers impliqués dans la dégradation,
principalement hépatique, des anticancéreux.
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Anticancéreux
4) Excrétion :
b. Agents intercalant :
Molécules polycycliques coplanaires capables de se glisser
entre deux paires de bases contiguës de l’ADN écartement et
rotation des paires de base diminution de la spiralisation de
l’ADN excision de la région avec l’agent intercalant Cassure
de l’ADN.
La génération de radicaux libres par des fonctions quinones ou
semiquinones portés par les cycles de ces molécules polycycliques participe à la
cytotoxicité.
La doxorubicine subit une réduction monoélectronique, catalysée par la NAD(P)H CYP450
réductase et le complexe I mitochondrial (NADH ubiquinone oxydoréductase). Il en résulte la
formation d’un radical semiquinone, qui s’oxyde en transférant son électron à l’O 2, formant
l’O2°-.
c. Agents scindants :
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Anticancéreux
La bléomycine parait agir en se fixant à l’ADN, ce qui entraîne des cassures mono et
bicaténaires consécutives à la formation de radicaux libres, et l’inhibition de la synthèse de
l’ADN.
La fragmentation de l’ADN semble due à l’oxydation d’un complexe ADN-bléomycine-Fe2+
et aboutit à des aberrations chromosomiques.
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Anticancéreux
La toxicité médullaire représente le premier facteur limitant pour les agents cytostatiques
Leucopénie avec neutropénies – thrombocytopénie ;
Récupération complète après 21 - 28 j ;
Toxicité variable en fonction de la drogue et selon le type de cellules souches
atteintes ;
Anémie.
Pour la toxicité digestive, il s’agit de toxicité muqueuse (mucites, ulcérations digestives,
diarrhée, constipation) et de nausées, vomissements.
La toxicité sur la peau et les phanères est fréquente : alopécie réversible après arrêt de
deux mois du traitement, érythèmes, hyperpigmentations, modification des ongles.
La toxicité sur les gonades varie :
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Chez l’homme, la lignée germinale est très sensible (azoospermie d’où la nécessité
de congélation de sperme avant le début de la chimiothérapie) la fonction hormonale
est assez résistante.
Chez la femme, la lignée germinale est résistante, la fonction hormonale est sensible
avec risque d’aménorrhée définitive.
Toxicité cardiaque
Anthracyclines, Anthracines diones entraînent une myocardiopathie : insuffisance cardiaque,
dose dépendante et cumulative.
Toxicité pulmonaire
Fibrose pulmonaire : Bléomycine ; Busulfan.
Toxicité rénale, vésicale et métabolique
Rénale : Sels de platine surtout le cisplatine, Nitrosourées (BCNU - CCNU),
Mitomycine C.
Vésicale : Toxicité vésicale (Cyclophosphamide - Ifosfamide) : cystite
hémorragique.
Métabolique : Syndrome de rétention hydrique (Docetaxel et cyclophosphamide
haute dose), hypokaliémie, hypomagnésemie (cisplatine).
Neurotoxicité :
Neuropathies périphériques (Alcaloïdes de pervenche, Cisplatine, Oxaliplatine,
Taxanes).
Ototoxicité cumulative (altération initiale dans les hautes fréquences, acouphènes)
(Cisplatine).
Toxicité centrale (Cisplatine, Méthotrexate, 5 FU, Ifosfamide, Aracytine).
Toxicité hépatique : Cytolyse, choléstase, maladie veino-occlusive.
V. Analyse toxicologique
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Dosage du Méthotréxate :
Le STP du MTX ne vise généralement pas à adapter la posologie du MTX mais celle de
l’acide folinique administré ultérieurement pour prévenir les accidents toxiques provoqués
par le MTX.
Dosage du platine :
Les applications du dosage du platine dans les milieux biologiques concernent :
Cisplatine, Carboplatine, Oxaliplatine.
Pour ces médicaments, de corrélations entre pharmacocinétique et I’activité ou toxicité
ont été montrées avec la forme libre de platine (non Liée aux protéines).
L’adaptation des doses de cisplatine et d’oxaliplatine est généralement faite en fonction de
la surface corporelle.
B. Hormonothérapie anticancéreuse
I. Généralités
De façon très schématique, alors que la chimiothérapie a pour objet la destruction des
cellules tumorales, l’hormonothérapie exerce un effet inhibiteur sur la prolifération
tumorale.
Les hormones sexuelles et corticosurrénaliennes sont employées dans le traitement de
plusieurs types d’affection néoplasiques.
Les hormones sexuelles sont impliquées dans la stimulation et le contrôle de la pro -
lifération de certains tissus dont les glandes mammaires et la prostate.
Les corticostéroïdes (de façon plus précise, les glucocorticoïdes) se sont avérés utiles
dans le traitement de la leucémie aiguë, des lymphomes, du myélome et d’autres cancers
hématologiques, tout comme dans le cancer du sein évolué et comme traitement
symptomatique des hypercalcémies liées à de nombreux types de cancer.
II. Pharmacodynamie
Les hormones stéroïdiennes se fixent sur des récepteurs protéiques dans les cellules cancé -
reuses et des concentrations élevées de récepteurs permettent de prévoir la sensibilité à un
traitement endocrinien.
Des récepteurs hautement spécifiques ont été identifiés pour les œstrogènes, la
progestérone, les corticostéroïdes et les androgènes dans certaines cellules néoplasiques.
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NB :
Les tumeurs étant hétérogènes (cellules hormonodépendantes et hormono-indépendantes),
elles échappent à un moment ou à un autre à ce traitement.
C’est pour cette raison que, rapidement, s’est posé le problème de l’association de
l’hormonothérapie à la chimiothérapie.
C. Immunothérapie anticancéreuse
L’immunothérapie des cancers fait appel à la stimulation des défenses propres du malade. Ses
résultats sont cependant modestes et ses indications encore très limitées. Elle repose sur :
Les méthodes dites non-spécifques : c’est le cas des instillations endovésicales de
BCG qui permettent de guérir les cancers de vessie non infiltrants.
L’utilisation de cytokines, qui agissent sur l’immunité cellulaire : il s’agit surtout de
l’Interféron alpha et de l’Interleukine 2, qui ont démontré une activité certaine dans
le traitements des formes évoluées d’adénocarcinomes du rein.
Elles utilisent des composés dirigés contre les cibles moléculaires spécifiquement
activées dans la carcinogenèse et la croissance des tumeurs.
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3- L’angiogenèse :