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:
Droit pénal de la sécurité sociale
Présenté par :
RAKETAMANGA Joanna Elodie
Encadré par :
Pr. T.LAGDALI
Filière :
Master en Droit des affaires
La sécurité sociale est assimilée à une protection sociale qui vise à prévenir les aléas
économiques pour les travailleurs du secteur public ou du secteur privé. Le régime marocain
de protection sociale assure aux intéressés une protection contre les risques de maladie
maternité, invalidité, vieillesse, survie, décès, chômage et il sert des prestations familiales.
Depuis peu, les travailleurs indépendants et les personnes non salariées exerçant une
activité libérale sont couverts par le régime d'assurance maladie obligatoire (AMO) et le
régime des pensions. Les prestations sont assurées par des institutions grâce aux cotisations
versées par les assujettis. On compte la CNSS pour le secteur privé et la CNOPS pour le
secteur public.
Donc, on peut définir la sécurité sociale comme suit : « La sécurité sociale est définie tantôt
par référence aux institutions chargées d’assurer des prestations à caractère social aux
travailleurs et à leurs familles, tantôt par rapport à l’objectif de protection de la population
contre les risques de détérioration de santé et de perte de revenus. »
Ce droit de jouir à la protection sociale est reconnu sur le plan international à travers divers
textes internationaux notamment l’article 22 de la déclaration universelle des droits de
l’homme du 10 décembre 1948, la convention n°102 de l’OIT concernant la norme minimum
de la sécurité sociale du 28 juin 1952 et plusieurs autres textes formant ce qu’on appelle
actuellement les normes internationales de la sécurité sociale.
Les origines du système de sécurité sociale marocain remontent à l’époque du protectorat
qui a introduit pour la première fois un système de sécurité sociale moderne basé sur
l’assurance sociale au profit uniquement des travailleurs français détachés au Maroc. Ainsi,
la législation Marocaine sur la sécurité sociale a connu une évolution. Au sens moderne, elle
vu le jour avec le dahir du 31/12/1959. Le régime institué a subi une réforme profonde par le
dahir du 27/7/1972 qui lui aussi a été modifié complété par le dahir du 24/11/2004 portant
promulgation de la loi n°17-02 ;
L’étude du sujet se limite au droit pénal de la sécurité sociale, qui nous permet d’aborder le
contentieux, les pénalités et les prescriptions dans le cadre de la protection sociale. Elle
permet également de connaitre l’importance de ce système pour la population et l’objectif
de l’Etat pour prévenir toutes formes d’aléas. Par ailleurs, le législateur a également posé
des sanctions comme une amende, l’astreinte ou l’emprisonnement dans le cas où
l’employeur ou le salarié a omis les prescriptions du Dahir n°1-02 ou qui a fait des fausses
déclarations.
Ainsi, la problématique se présente comme suit : « Dans quelle mesure l’employeur ou le
salarié engage sa responsabilité dans le cadre de la sécurité sociale ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de traiter les principales dispositions du
régime de la sécurité sociale (A) avant d’analyser les sanctions infligées en cas d’infractions à
ce droit (B).
Voici le plan du travail :
I- Les principales dispositions du régime de la sécurité sociale :
A- Les personnes et les employeurs assujettis
B- Le fonctionnement
II- Le régime de la sanction en cas d’infraction au droit de la sécurité sociale
A- Les sanctions à l’égard de l’employeur : les amendes, l’emprisonnement et
l’astreinte
B- Les sanctions à l’égard du salarié
I- Les principales dispositions du régime de la sécurité sociale
Dans cette partie, nous allons traiter les personnes et les employeurs assujettis (A) ainsi que
le fonctionnement de la sécurité sociale (B).
Dans cette dernière partie, nous allons voir les sanctions infligées en cas d’infraction au droit
de la sécurité sociale
1) Les amendes
Les infractions qui peuvent être sanctionnées par l’amende sont : les infractions au droit à la
sécurité sociale et les fausses déclarations.
a - Les infractions au droit de la sécurité sociale passibles de l’amende
L’employeur qui contrevient aux prescriptions édictées par la loi n° 17- 02 est passible d’une
amende de 50 à 600 dirhams et ce, sans préjudice de la condamnation au paiement des
cotisations dues, des majorations de retard et des astreintes, si ce paiement est requis par la
partie poursuivante (art 72). L’amende est appliquée autant de fois qu’il y a de salariés à
l’égard desquels l’employeur n’a pas observé les dispositions en vigueur sans que le total des
amendes dépasse la somme de 20.000 dirhams. Sur le plan, procédural l’action est intentée
par le ministère public à la requête du directeur général de la caisse nationale de sécurité
sociale ou des salariés immatriculées à la caisse. Conformément à l’article 73, en cas de
récidive, l’auteur de l’infraction peut être puni d’une amende de 1.200 dirhams au
maximum. Il y a récidive lorsque dans les douze mois antérieurs à la date d’exigibilité des
cotisations, l’auteur de l’infraction a été l’objet d’une condamnation pour une infraction
identique. Cette sanction est infligeable « sans préjudice de la condamnation au paiement
des cotisations dues, des majorations de retard et astreintes. »
b - Les fausses déclarations
En application de l’article 74, « l’employeur qui fait sciemment des déclarations inexactes
dans le but de faire percevoir par l’un de ses salariés des prestations auxquelles celui-ci n’a
pas droit est passible d’une amende de 5.000 à 10.000 dirhams qui pourra être doublée en
cas de récidive. En outre il est tenu de verser à la caisse nationale de sécurité sociale le
double de la somme indûment payée si ce versement est requis par la partie poursuivante.
2) L’emprisonnement
L’employeur qui a retenu indûment la contribution précomptée sur le salaire du travailleur
est passible d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 5.000 à 10.000
dirhams. En outre il est tenu de verser à la caisse nationale de sécurité sociale le double de la
cotisation due augmentée des astreintes et pénalités prévues par le présent dahir .
3) L’astreinte
Une astreinte de 50 dirhams est applicable dans la limite de 5.000 dirhams pour chaque
insuffisance dans la déclaration des rémunérations ou omission de salarié. En outre lorsque
l’employeur ne produit pas aux échéances prescrites les documents relatifs à la déclaration
de salaires pour chacun des salariés occupés dans l’entreprise, il sera obligé de payer une
astreinte de 50 dirhams par salarié figurant sur la dernière déclaration produite par lui et ce,
sans que le total des astreintes puisse excéder 5.000 dirhams. Si le retard dépasse un mois,
l’astreinte est automatiquement appliquée pour chaque mois ou fraction de mois de retard
supplémentaire. Si l’employeur n’a jamais produit de déclaration pour une partie ou la
totalité de son personnel, l’astreinte est encourue pour chaque salarié dont le contrôle a
révélé l’emploi dans l’entreprise sans que le total des astreintes puisse excéder 5.000
dirhams par échéance. Les astreintes précitées sont liquidées par le directeur général de la
caisse nationale de sécurité sociale et doivent être acquittées dans les quinze jours de leur
signification par lettre recommandée et sont recouvrées comme en matière de cotisations.
Les sanctions prévues pour le respect des dispositions régissant le régime de la sécurité
sociale sont les amendes, les astreintes et les remboursements indus. L’emprisonnement en
tant que sanction n’est prononcé que dans une seule situation, c’est à dire en cas de
rétention indue des contributions précomptées sur le salaire du travailleur.