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Covey Stephen R-Les 7 Habitudes de Ceux Qui Réalisent Tout Ce Qu'Ils Entreprennent
Covey Stephen R-Les 7 Habitudes de Ceux Qui Réalisent Tout Ce Qu'Ils Entreprennent
Covey Stephen R-Les 7 Habitudes de Ceux Qui Réalisent Tout Ce Qu'Ils Entreprennent
Covey
LES 7 HABITUDES
DE CEUX QUI
RÉALISENT TOUT
CE QU’ILS
ENTREPRENNENT
La 8ème Habitude
Titre original : The Seven Habits of Effective People.
© Covey, 1989, 2004.
Publié en accord avec l’éditeur original : Free Press, une division de Simon
& Schuster, New York.
À mes collègues
Préface
DEPUIS la première édition des Sept Habitudes de ceux
qui réalisent tout ce qu’ils entreprennent, le monde a connu de
spectaculaires transformations. La vie est devenue plus
complexe, plus exigeante, plus stressante. De l’ère industrielle,
nous sommes passés à celle de l’information et du travailleur
du savoir – avec les conséquences profondes que cela suppose.
Dans notre vie privée, familiale et professionnelle, nous
devons faire face à des problèmes inimaginables il y a
seulement dix ou vingt ans. Ces difficultés sont autres non
seulement par leur ampleur, mais aussi par leur essence.
Ces bouleversements de la société, et ceux qui
s’annoncent sur des marchés internationaux transformés par
l’informatique, soulèvent une question primordiale (que l’on
me pose souvent) : « Les Sept Habitudes sont-elles toujours
d’actualité ? Et qu’en sera-t-il dans dix, vingt, cinquante ou
cent ans ? » Ma réponse : plus les changements sont radicaux
et difficiles à affronter, et plus ces attitudes se justifient.
Pourquoi ? Parce que nos problèmes et nos soucis, qui sont
universels et ne cessent de s’accentuer, trouvent et trouveront
toujours leur remède dans des principes universels qui, au sein
de toute société durablement florissante, vont de soi depuis la
nuit des temps. Je ne saurais m’en arroger la paternité. Je les ai
seulement identifiés et classés.
Voici l’un des enseignements les plus profonds que m’ait
apportés l’existence : qui veut réaliser ses aspirations les plus
élevées, relever les défis les plus ardus, doit découvrir et
mettre en application le principe, ou loi naturelle, qui
gouverne ses objectifs. La façon d’y parvenir varie amplement
en fonction des qualités de l’individu et de sa créativité. Mais
en fin de compte, le succès de nos efforts dépend toujours
d’une concordance entre nos actes et ce principe.
De nombreuses personnes ont un point de vue contraire,
au moins inconsciemment. En fait, les modes de pensées et les
pratiques en cours dans notre culture populaire s’avèrent de
plus en plus souvent en nette opposition avec des solutions
nourries de principes. J’illustrerai cette divergence par
quelques comportements courants.
Peur et insécurité. Un sentiment de crainte se généralise
aujourd’hui. Les gens ont peur de l’avenir. Dans le monde du
travail, ils se sentent vulnérables, angoissés à l’idée de perdre
leur emploi et les moyens de subvenir aux besoins de leur
famille. C’est pourquoi ils se résignent à une existence
dépourvue de risques, dépendante vis-à-vis d’autrui, dans le
cadre professionnel comme privé. Dans notre culture, la norme
consiste à réagir à ce problème en gagnant toujours plus
d’indépendance : « Je vais m’occuper de moi, et de ce qui
m’importe. Je ferai mon boulot, et je le ferai bien, mais mes
véritables satisfactions, je les trouverai ailleurs. »
L’indépendance représente une valeur et une finalité
importantes, voire vitales. L’ennui, c’est que la réalité qui nous
entoure est de nature interdépendante, et que nos réussites les
plus marquantes exigent une aptitude à l’interdépendance bien
supérieure à nos capacités actuelles.
Dimension intellectuelle :
Tendance culturelle : regarder la télévision (« Distrayez-moi ! »).
Respect de principes : lire en privilégiant la profondeur et la diversité, se
cultiver en permanence.
Dimension affective :
Tendance culturelle : utiliser ses relations dans un but égoïste et
intéressé.
Respect de principes : accorder aux autres une écoute attentive et
respectueuse, les aider, et accéder ainsi à une joie et à un épanouissement
intenses.
Dimension spirituelle :
Tendance culturelle : succomber à la perte de foi et au cynisme
ambiants.
Respect de principes : admettre que notre quête fondamentale de sens,
de même que la satisfaction de tous nos espoirs, se fonde sur des
principes — lois naturelles qui, selon moi, trouvent leur source en Dieu.
– Stephen R. Covey
stephen.covey@stephencovey.com
www.stephencovey.com
Provo, Utah (États-Unis) 24 juillet 2004
Avant-propos
À l’attention de mes lecteurs français
PRIS dans la tourmente de la concurrence et du
changement, nous réfléchissons tous à la nécessité d’améliorer
nos façons de diriger. Nous sommes submergés d’ouvrages,
d’articles, de programmes et de propositions de consultants.
Chacun vante la formule qui nous transformera tout
simplement en dirigeants puissants.
Stephen R. Covey
Première partie
PARADIGMES ET
PRINCIPES
De l’intérieur vers l’extérieur
Aristote
Habitudes efficaces
Principes internes et modes de comportement
Les proactifs concentrent leurs efforts sur le cercle d’influence. Ils travaillent aux
faits sur lesquels ils ont un certain contrôle. Leur énergie est positive, elle a un effet
démultiplicateur et élargit le cercle d’influence.
CONCENTRATION PROACTIVE
(L’énergie positive élargit
le Cercle d’influence)
Goethe
ORGANISATIONS HEBDOMADAIRES
Samuel Johnson
Edwin Markham
Gagnant/gagnant Perdant/perdant
Gagnant/perdant Gagnant
Perdant/gagnant Tout ou rien
Gagnant/gagnant
Ce paradigme suppose que les individus veulent, dans
leur cœur et dans leur esprit, que toutes leurs interactions
débouchent sur des bénéfices mutuels, sur des satisfactions
mutuelles. Lorsqu’un problème trouve une solution, les deux
parties ressortent, toutes deux, vainqueurs. Pour ceux qui
veulent gagner ensemble, la vie n’est pas le théâtre d’un
combat, mais un immense terrain d’entente. La plupart des
gens voient la vie par dichotomies : le faible et le fort, gagner
ou perdre, la manière douce ou la manière forte. Mais ce mode
de pensée est défectueux à la base. Il repose sur le pouvoir, et
non sur des principes. Au contraire, lorsque l’on pense à
partager la victoire avec autrui, on part du principe « qu’il y en
aura pour tout le monde », que le succès des uns ne dépend pas
de l’échec des autres.
Gagner ensemble, c’est suivre la voie du juste milieu : ce
n’est pas votre solution qui l’emporte, ni la mienne, mais une
troisième, une solution meilleure, plus noble.
Gagnant/perdant
Un tel paradigme sous-tend la « politique des
Seychelles » présentée dans l’exemple précédent : « Si je
gagne, vous perdez. » Cela donne un style de direction très
autoritaire : « Vous faites ce que je dis ; vous n’obtiendrez pas
ce que vous voulez. » Les personnes fonctionnant selon ce
paradigme usent de leur position, de leur pouvoir, de leur
crédit, de leurs richesses ou de leur personnalité pour obtenir
que leur volonté soit faite.
Beaucoup d’entre nous grandissent en suivant ce
scénario. Déjà, et surtout dans la famille, cette relation de
force se ressent lorsque, par exemple, on compare les enfants
entre eux. Les preuves d’amour, la patience et la
compréhension des parents se répartissent alors inégalement
en fonction des résultats comparatifs. Chaque fois qu’un
individu doit « gagner » son amour en respectant certaines
conditions, cet amour conditionnel lui communique en fait
qu’il n’a pas de valeur intrinsèque, qu’il n’est pas digne d’être
aimé. Sa valeur lui vient de l’extérieur, d’une comparaison
avec quelqu’un, ou d’une attente à laquelle il doit répondre.
Qu’arrive-t-il alors lorsqu’un esprit encore jeune,
lorsqu’un cœur encore tendre, encore dépendants de l’amour et
du soutien des parents doivent affronter cet amour
conditionnel ? L’enfant se trouve ainsi moulé, façonné,
programmé par cette mentalité « gagnant/perdant » : « Mes
parents ne m’aiment pas autant que ma sœur. Si je deviens
meilleur qu’elle, ils m’aimeront plus. »
Ce scénario se répète aussi au sein des groupes. L’enfant
a d’abord besoin de se faire accepter de ses parents, puis de ses
pairs, de ses frères et sœurs ou de ses camarades. Et nous
savons tous comme cette expérience peut se révéler cruelle.
Un groupe acceptera un individu ou le rejettera en bloc selon
qu’il se conforme aux attentes, aux normes du groupe. Le
système d’évaluation scolaire relève également de ce modèle.
J’obtiens 15/20, parce qu’en comparaison votre travail
vaut 13/20. Ces notes se soucient peu du potentiel de chacun.
Alors que vous avez peut-être su utiliser toutes vos capacités
pour réaliser ce travail quand je n’ai pas su les mobiliser. Or,
ces notes revêtent une immense valeur sociale. Elles ouvrent
des portes, en ferment d’autres. La concurrence règne sur nos
systèmes éducatifs, et coopérer est souvent interprété comme
une tricherie.
Le sport programme aussi les enfants selon ce mode de
pensée. Gagner, c’est battre ses adversaires sur le stade. La loi
aussi fonctionne parfois selon ce modèle. Nos sociétés ont
certes besoin de lois, mais celles-ci nous apportent bien peu de
synergie, car elles reposent sur l’adversité : les parties, lors
d’un procès sont toujours sur la défensive et ne peuvent donc
se montrer ni créatives ni coopératives. Les affaires peuvent
tout au plus aboutir à un arrangement à l’amiable.
Bien entendu, certaines situations de réelle concurrence
où règne la méfiance nous amènent à penser selon ce
paradigme « gagnant/ perdant ». Mais la vie ne représente pas
en elle-même une grande compétition ! Nous n’avons pas à
lutter sans cesse contre notre conjoint, nos enfants ou d’autres
personnes de notre entourage. Se demander « Qui a gagné le
mariage ? » tient du ridicule. Et si les deux conjoints ne
gagnent pas ensemble, alors ils perdent tous deux.
La vie est faite d’interdépendance plus que
d’indépendance et la plupart des résultats que vous désirez
obtenir reposent sur des actions communes. Le paradigme
« gagnant/perdant » s’oppose totalement à cet esprit de
coopération.
Perdant/gagnant
Certaines personnes raisonnent au contraire selon le
paradigme inverse : « perdant/gagnant ». Elles se considèrent
perdues d’avance et préfèrent laisser les autres gagner pour
conserver leur tranquillité.
Ce mode de pensée leur nuit encore plus que le précédent,
car il ne répond à aucune norme, aucune attente, aucune
perspective. Ces personnes sont généralement faciles à
contenter. Elles recherchent en effet leur force dans la
popularité. Elles expriment peu leurs propres sentiments et
leurs convictions et se laissent vite intimider. Pour ces
individus, négociation signifie capitulation, diriger signifie
laisser faire et être indulgent. L’individu « perdant/gagnant »
est un « chic type », même s’il est toujours la lanterne rouge.
Il dissimule de nombreux sentiments, des sentiments
enterrés vivants qui finissent par ressortir de façon encore plus
néfaste. Certaines maladies psychosomatiques proviennent
souvent de dissensions, de grandes déceptions et de
désillusions refoulées. Cette inhibition aboutit également à des
colères excessives, à des réactions exagérées face à de petites
provocations, et au développement d’un esprit cynique. Les
individus qui refoulent ainsi leurs sentiments se trouvent
souvent blessés dans leur amour-propre et cela finit par
détériorer leurs relations humaines.
Ces deux schémas de fonctionnement
(« gagnant/perdant », « perdant/gagnant ») n’offrent aucun
appui stable. Ils reposent sur un manque d’assurance. À court
terme, le schéma « gagnant/perdant » produira plus de
résultats, car il utilise la force et l’expérience des personnes
dites battantes. Le second, au contraire, reproduit les faiblesses
et le chaos.
Beaucoup de cadres, de dirigeants ou de parents passent
sans arrêt d’un paradigme à l’autre. Ils balancent entre le
manque d’égards envers autrui (« gagnant/perdant ») et la
permissivité (« perdant/gagnant »). Lorsqu’ils ne supportent
plus le désordre, le manque de direction, d’attentes précises et
de discipline, ils s’accrochent au premier schéma, jusqu’à ce
qu’un sentiments de culpabilité les repousse vers le second
paradigme, et ainsi de suite.
Perdant/perdant
Lorsque deux personnes fonctionnant selon le modèle
« gagnant/perdant » (deux individus déterminés, obstinés et
égocentriques) entrent en relation, toutes deux finissent par
perdre. Il en résulte un troisième mode de pensée :
« perdant/perdant ». Chacun veut « rendre la monnaie de sa
pièce » à l’autre, ou souhaite du moins « être quitte ». Ils ne
réalisent pas que cette agression mutuelle les mène en fait au
« suicide ». La vengeance est en effet toujours une arme à
double tranchant. J’ai eu connaissance d’un cas de divorce
fonctionnant sur ce modèle-ci. Le mari ayant été « condamné »
à vendre tous les biens en commun pour en partager le
bénéfice avec sa femme, il bradait littéralement tout ce qu’il
vendait afin que son ex-femme touche le moins d’argent
possible.
Certaines personnes deviennent obnubilées par leur
ennemi. Elles ne pensent plus qu’à leur vengeance et ne voient
pas que celle-ci leur nuit. Cette philosophie est celle de
l’adversité constante, de la guerre. Elles est aussi celle des
personnes dépendantes qui ne peuvent se diriger d’elles-
mêmes, qui se sentent malheureuses et souhaitent que le
monde entier soit également malheureux. Car, après tout,
lorsque personne ne gagne, être perdant fait moins mal.
Gagnant
On peut aussi penser uniquement à gagner, tout seul, sans
pour autant désirer que l’autre perde. Les gens qui pensent
ainsi ne ressentent aucun plaisir particulier à écraser autrui.
Tout ce qui compte, c’est d’obtenir ce que l’on veut, c’est-à-
dire assurer ses arrières, et laisser aux autres le soin d’assurer
les leurs. En dehors des situations de concurrence manifeste,
ce mode de pensée reste sans doute le plus fréquent.
Quelle option faut-il prendre ?
Il n’existe pas de règle générale sur l’efficacité de ces
paradigmes. Bien entendu, dans une rencontre sportive, si vous
gagnez, l’autre perd. Vous pouvez aussi préférer cette solution
si vous dirigez une division d’entreprise sans concurrence
importante sur un certain territoire. Cela stimulera, en effet, les
affaires. Toutefois, à l’intérieur même d’une société, ce
paradigme peut entraîner des catastrophes puisque le travail
requiert la coopération de tous. Si, dans une situation donnée,
le plus important reste les rapports que vous entretenez avec
l’autre partie, vous pouvez renoncer, pour une fois à gagner.
Vous préservez ainsi les relations. Vous pouvez aussi penser
que le temps et l’énergie nécessaires pour arriver à un bon
compromis constitueraient un trop grand investissement par
rapport au résultat escompté. Dans d’autres circonstances,
vous voudrez simplement gagner. Par exemple, si votre enfant
était en danger, vous ne vous soucieriez pas de ce qui arrive
aux autres. Vous ne penseriez qu’à sauver sa vie.
Le bon choix dépend donc de la réalité rencontrée. Toute
la difficulté consiste à reconnaître la réalité de manière précise
et à ne pas se réfugier toujours dans un de ces modèles. La
plupart des situations qu’offre la vie reposent cependant sur
l’interdépendance. Gagner ensemble constitue alors la seule
solution viable.
En effet, dans ces situations, si vous perdez contre moi,
vos sentiments et nos rapports en souffrent. Ma victoire à court
terme se transformera en un échec à long terme. Si, au
contraire, je pars perdant, vous aurez l’impression de gagner.
Mais comment pourrais-je ensuite travailler correctement avec
vous ? Comment ma société pourrait-elle remplir notre
contrat ? Je n’aurais peut-être plus envie de vous fournir à des
prix aussi avantageux. Je fournirais en revanche vos
concurrents. Nous perdrons tous les deux, ce qui n’est pas
envisageable. En m’occupant de vaincre, je ne me soucie pas
des conséquences, bonnes ou mauvaises, de ma victoire. Je ne
cherche pas à développer des relations constructives.
Dans ces situations d’interdépendance, gagner ensemble
apparaît donc bien comme la solution la plus avantageuse pour
tous.
J’eus un jour une conversation intéressante avec un de
mes clients. Il trouvait que gagner ensemble était
effectivement la meilleure solution pour les relations
humaines, mais ne comprenait pas que cela fonctionnait en
affaires. Nous avions pragmatiquement étudié toutes les
possibilités, et il avait fini par admettre qu’il pouvait gagner
des clients en gagnant avec ses clients. Mais quelque chose le
gênait encore : « Je peux faire ça avec mes clients, mais pas
avec mes fournisseurs. » Je lui fis simplement remarquer qu’il
était, pour ses fournisseurs, ni plus ni moins qu’un client ; si le
paradigme se révèle juste pour ses propres clients, pourquoi ne
fonctionnerait-il plus pour lui-même ? Il me répondit qu’il
avait déjà essayé, qu’il avait négocié avec un fournisseur en
partant sur cette base. Mais finalement, il s’était fait « rouler ».
En discutant, nous sommes arrivés à la conclusion suivante :
puisqu’il s’estimait roulé dans cette affaire, c’est qu’il avait
abordé les négociations vaincu d’avance. Dans le cas
contraire, il aurait prolongé la phase de communication plus
longtemps avant de signer un contrat. Il aurait écouté le
fournisseur, il aurait exprimé son opinion avec plus de courage
et ce jusqu’à ce qu’un contrat profitable aux deux parties
puisse être conclu.
Tout ou rien
S’ils n’avaient pu trouver un contrat profitable à tous, ces
deux personnes auraient pu alors opter pour le paradigme tout
ou rien : puisque l’on ne peut pas s’entendre sur un point,
autant respecter nos divergences et ne pas conclure de contrat.
Si nos buts, nos valeurs s’opposent manifestement, il vaut
mieux ne pas s’engager ensemble, ne pas créer d’attentes, ne
pas espérer de résultats précis. Il vaut également mieux
réaliser cela dès le début, au lieu d’attendre que les
négociations portent leurs fruits. Car, en réalité, les deux
parties perdent alors leurs illusions.
Partir avec ce principe en tête vous libère. Vous ne vous
sentez pas obligé de manipuler les gens, de bousculer votre
agenda, d’imposer votre volonté. Vous restez ouvert à toute
éventualité et essayez de comprendre les difficultés qui sous-
tendent les différentes positions. Vous pouvez affirmer
sincèrement vos intentions (tout ou rien). Faites comprendre à
votre interlocuteur qu’il est préférable de ne pas passer de
contrat plutôt que d’en conclure un qui ne bénéficie pas aux
deux parties. Vous pourrez peut-être vous entendre la
prochaine fois.
Chaque fois qu’une des parties perd, cette défaite
provoque des conséquences à long terme sur les relations. Il
faut donc estimer avec soin ces conséquences avant de prendre
toute décision.
Et, bien souvent, se retirer du jeu vaut mieux que de mal
jouer.
Dans une famille, cette solution donne à chacun une
immense liberté affective. Si personne ne veut, par exemple,
regarder la même émission à la télévision, il est toujours
possible de s’accorder pour faire quelque chose de totalement
différent qui plaise à tout le monde. Dans certaines conditions,
il ne peut être question de refuser tout accord : je
n’abandonnerai jamais ma femme et mes enfants sous prétexte
de ne pas pouvoir trouver la solution avantageuse pour tous. Je
préfèrerais chercher un compromis qui ne laisse personne
complètement vaincu.
Si cette option (gagner ensemble) convient très bien
lorsque les relations débutent, elle reste parfois difficilement
applicable dans des relations d’affaires suivies, au sein d’une
entreprise familiale ou d’une association amicale. Là, les
compromis s’accumulent, année après année, donnent
naissance à des problèmes tant sur le plan humain que sur
celui des affaires. Ceci se révèle d’autant plus vrai lorsque la
concurrence exige des victoires communes et la force de
synergie que crée un travail d’équipe.
Privées de cette possibilité de refus, beaucoup de ces
entreprises se désagrègent, ou doivent finalement faire appel à
une aide professionnelle extérieure. L’expérience montre qu’il
vaut mieux se reconnaître, dès le départ, un droit au refus de
s’engager en cas de désaccord flagrant. Une sorte de contrat
sur les possibilités de compromis ou de refus peut être établi
afin que les affaires puissent prospérer sans détruire les
rapports humains. La liberté d’action offerte par ce paradigme
est alors surprenante.
GAGNANT/GAGNANT : CINQ PARAMÈTRES
ESSENTIELS
Penser « gagnant/gagnant » revient à acquérir l’habitude
nécessaire pour nous diriger dans nos relations avec autrui.
Pour cela, nous faisons de nouveau appel à ces dons
spécifiquement humains : conscience de soi, imagination,
conscience morale et volonté indépendante. Nos rapports avec
autrui doivent aboutir à un apprentissage réciproque de chaque
caractère, permettre une influence mutuelle et des bénéfices
communs. Ceci requiert un grand courage et beaucoup
d’attention, particulièrement si l’interlocuteur a tendance à
penser « gagnant /perdant ». Pour nous diriger dans nos
relations humaines, il nous faut savoir où nous voulons aller. Il
nous faut prendre l’initiative et disposer de toute notre
assurance, d’autodétermination, de sagesse et de force, de
toutes ces qualités que nous développons en axant notre vie
sur de justes principes.
Gagner ensemble constitue un principe essentiel pour la
réussite de nos interactions. Il se compose des cinq paramètres
suivants : le point de départ est notre caractère, viennent
ensuite les relations humaines puis les accords qui découlent
de ces deux premiers éléments ; tout ceci grandit grâce aux
structures et aux systèmes de notre environnement, et demande
que nous suivions un processus progressif. Nous ne pouvons
pas essayer autrement de gagner ensemble.
Le caractère
Cinq traits de caractère constituent la base d’une victoire
commune.
Blaise Pascal
George Bush
Bruce Barton
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