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Auteur

De la même autrice, aux éditions Leduc


La règle des 5 secondes, 2018.

Mel Robbins est une ancienne avocate, animatrice radio et TV récompensée et serial entrepreneuse.
Elle est considérée comme l’une des oratrices les plus motivantes au monde. Sa méthode a déjà
changé la vie de plus de 20 millions de personnes. Elle est l’auteure de La Règle des 5 secondes,
best-seller international.

Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client.
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Cet ouvrage est la traduction de The High 5 Habit, publié initialement chez Hay House en 2021.
Tous droits réservés. Aucun extrait de ce livre ne peut être reproduit par moyen mécanique,
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L’auteure de ce livre ne prodigue pas de conseils médicaux ni ne préconise le recours à une
quelconque technique pour traiter un problème d’ordre physique, émotionnel ou médical sans l’avis
direct ou indirect d’un médecin. La volonté de l’auteure se résume à délivrer une information de
nature générale destinée à aider le lecteur dans la recherche d’un bien-être émotionnel, physique et
spirituel. Dans le cas où vous vous serviriez des informations de ce livre pour vous-même, l’auteure
et l’éditeur déclinent toute responsabilité quant à vos actions.

Conseil éditorial : Pascale Senk


Traduction : Delphine Billaut
Maquette : Patrick Leleux PAO
Correction : Pascale Braud
Design de couverture : Antartik

© 2021 Éditions Leduc (ISBN : 979-10-285-2191-2) édition numérique de l’édition imprimée ©


2021 Éditions Leduc (ISBN : 979-10-285-1974-2).

Rendez-vous en fin d’ouvrage pour en savoir plus sur les éditions Leduc
À Chris, Sawyer, Kendall et Oakley
Sommaire
Chapitre 1 : Vous méritez une vie high five

Chapitre 2 : Une confirmation scientifique

Chapitre 3 : J’ai quelques questions…

Chapitre 4 : Pourquoi me torturer ainsi ?

Chapitre 5 : Suis-je nul ?

Chapitre 6 : D’où vient toute cette négativité ?

Chapitre 7 : Pourquoi vois-je soudain des cœurs partout ?

Chapitre 8 : Pourquoi la vie est-elle si facile pour les autres et pas pour moi ?

Chapitre 9 : N’est-ce pas plus facile si je ne dis rien ?

Chapitre 10 : Et si je commençais… demain ?

Chapitre 11 : Mais est-ce que tu m’aimes ?

Chapitre 12 : Comment se fait-il que je rate tout ?

Chapitre 13 : Suis-je vraiment capable ?

Chapitre 14 : Non, vous n’aurez peut-être pas envie de lire ce chapitre

Chapitre 15 : À la fin, tout prendra sens

Attendez, ce n’est pas fini !

Remerciements

Bibliographie

À propos de l’auteure
CHAPITRE 1

VOUS MÉRITEZ
UNE VIE HIGH FIVE
Laissez-moi vous raconter ce jour, il n’y a pas très longtemps, où j’ai
fait une découverte très simple, que j’ai appelée « l’habitude de la tape
dans la main ». Cette habitude va vous aider à améliorer la relation la plus
importante de votre vie : celle que vous entretenez avec vous-même. Je
vais vous narrer cette histoire, vous parler des recherches sur le sujet et de
la manière dont vous pouvez l’utiliser pour vous aussi changer votre vie.
Tout a commencé un matin tandis que je me brossais les dents dans ma
salle de bains. En voyant mon reflet dans le miroir, j’ai pensé :
Beurk.
J’ai commencé à détailler tout ce que je n’aimais pas dans mon
apparence : les cernes foncés sous mes yeux, mon menton pointu, mon
sein droit plus petit que le gauche, la peau distendue de mon ventre. J’ai
commencé à me dire : J’ai l’air affreuse. Il faudrait que je fasse plus de
sport. Je déteste mon cou. Chacune de ces pensées n’a fait qu’empirer ce
que je pensais de moi.
J’ai regardé l’heure : ma première réunion Zoom commençait dans
quinze minutes. Il faut que je me lève plus tôt. J’ai pensé à la date butoir
qui approchait, au contrat que je devais respecter. Aux e-mails et aux
messages auxquels je n’avais pas répondu. Au chien qui n’avait pas encore
été sorti. Aux résultats de la biopsie de mon père. Et à toutes les choses
qu’il fallait que je fasse pour les enfants aujourd’hui. Je me suis sentie
complètement débordée alors que je n’avais même pas encore enfilé un
soutien-gorge ni bu un café.
Argh.
Tout ce que j’avais envie de faire ce matin-là, c’était de me servir un
café, de m’affaler devant la télé et de simplement oublier toutes les choses
qui m’ennuyaient… tout en ayant conscience que ce n’était pas une bonne
idée. Je savais que personne n’allait débarquer pour régler mes problèmes,
réaliser toutes les tâches sur ma liste, faire du sport à ma place, ni gérer
cette conversation difficile que je devais avoir pour mon travail.

JE VOULAIS JUSTE… SOUFFLER UN BRIN


Ces quelques derniers mois avaient été horribles. Du stress non-stop.
J’avais passé mon temps à prendre soin et à m’inquiéter de tout le monde,
mais qui prenait soin de moi ? Je suis sûre que cela vous parle aussi à
certains égards. Dans de tels moments, quand les aléas de la vie
s’accumulent, que votre moral en prend un coup, la spirale descendante
n’est pas loin de s’enclencher.
J’avais besoin que quelqu’un me dise : Tu as raison, c’est dur. Tu ne
mérites pas ça. Ce n’est pas juste… mais si quelqu’un peut faire face, c’est
TOI. C’est cela que j’avais envie d’entendre. J’avais besoin qu’on me
rassure et qu’on m’encourage. Et, même si je suis une des conférencières
spécialisée en motivation les plus demandées au monde, aucune parole ne
me venait à l’esprit.
Je ne sais pas ce qui m’est arrivé, ni pourquoi je l’ai fait. Quelle qu’en
soit la raison, là dans ma salle de bains, en nuisette, j’ai levé la main
devant mon reflet fatigué, comme pour me saluer. Je te vois : voilà tout ce
que je voulais dire. Je te vois et je t’aime. Allez, Mel, tu vas y arriver.
Au moment où j’esquissais ce geste, je me suis rendu compte que ce
salut à moi-même était un simple high five, un tope-là, une tape dans la
main. Un signe reconnaissable, caractéristique, aussi courant qu’une
poignée de main. Nous avons tous tapé dans la main de quelqu’un
d’innombrables fois dans notre vie. C’est peut-être même un geste un peu
rebattu maintenant. Pourtant je me tenais là, sans soutien-gorge ni caféine
dans les veines, au-dessus du lavabo, en train de taper dans la main de mon
propre reflet.
Sans prononcer un mot, je m’adressais un message que j’avais
désespérément besoin d’entendre. Je m’assurais que je pourrais y arriver,
quelles que soient mes difficultés. Je m’encourageais moi-même et
j’incitais la femme que je voyais dans le miroir à relever la tête et à
persévérer. Tandis que ma main touchait la glace et entrait en contact avec
mon reflet, j’ai senti mon moral remonter légèrement. Je n’étais pas seule.
Je m’avais, MOI. C’était un geste simple, une preuve de gentillesse envers
moi-même. Quelque chose dont j’avais besoin, et que je méritais.
Aussitôt, j’ai senti que ma poitrine se desserrait, j’ai relevé les épaules
et j’ai esquissé un sourire en me disant combien ce high five semblait bête,
mais soudain, je n’ai plus eu l’air si fatiguée, je ne me suis plus sentie aussi
seule et cette liste de choses à faire ne m’a plus semblé aussi
insurmontable. J’ai attaqué ma journée.
Le lendemain matin, le réveil a sonné. Les mêmes problèmes. Toujours
aussi dépassée. Je me suis levée. J’ai fait mon lit. Je suis allée à la salle de
bains et j’ai aperçu mon reflet : Salut, Mel. Sans réfléchir, j’ai souri et je
me suis surprise à me taper dans la main une nouvelle fois dans le miroir.
Le troisième matin, je me suis rendu compte en me levant que j’étais
impatiente d’aller devant le miroir pouvoir m’adresser ce high five. Je sais
que c’est idiot mais c’est la vérité. J’ai fait mon lit un peu plus vite que
d’habitude et suis entrée dans la salle de bains avec un enthousiasme que
personne n’a à 6 h 05 du matin. Je ne vois qu’une seule façon de décrire
cela :

C’ÉTAIT COMME SI J’ALLAIS VOIR UN AMI


Plus tard ce jour-là, j’ai réfléchi aux occasions dans ma vie où l’on
m’avait tapé dans la main. Bien sûr, j’ai pensé aux sports d’équipe que j’ai
pratiqués quand j’étais jeune. Aux courses que j’ai courues avec mes
amies. Ou aux matchs de base-ball à Fenway Park quand tout le public se
lève dans le stade et se tape dans les mains lorsque les Red Sox marquent.
Ou aux high fives que j’ai faits à cette amie quand elle a eu sa promotion,
qu’elle a rompu avec ce nul ou qu’elle a gagné aux cartes.
Puis je me suis souvenue de l’un des plus grands moments de ma vie :
lorsque j’ai couru le marathon de New York en 2001, deux mois seulement
après l’attaque terroriste du 11-Septembre qui a causé la mort de
2 977 personnes et l’effondrement des Tours jumelles.
Tout au long des quarante-deux kilomètres du parcours, les trottoirs
étaient noirs de monde et, aussi loin que le regard portait, on voyait des
drapeaux américains aux fenêtres des appartements, dans chacun des cinq
arrondissements qui composent la ville de New York.
Sans les spectateurs amassés sur toute la longueur du circuit, qui
m’encourageaient et me tapaient dans la main, jamais je n’y serais arrivée.
Seule, je n’ai pas ce genre de courage à toute épreuve. Je suis sur les
rotules quand je monte mes courses au deuxième étage. À l’époque, j’étais
maman depuis peu, je travaillais à plein temps avec deux enfants de moins
de trois ans, et je n’avais pas l’entraînement adéquat pour une course aussi
longue. Effectivement, mes baskets étaient à peine usées mais participer à
ce marathon avait toujours fait partie de ma liste de choses à faire une fois
dans ma vie, si bien que quand cette occasion s’est présentée, j’étais
déterminée à y aller. Tant de fois mes genoux ont flanché, ma vessie a fui
et mon esprit a supplié : Impossible. Je ne peux pas. À certains moments,
je n’ai plus avancé qu’en clopinant. Pourquoi ne m’étais-je pas davantage
entraînée ? Pourquoi est-ce que j’avais acheté de nouvelles baskets deux
semaines avant ? Vers le vingtième kilomètre, j’ai supplié les bénévoles au
ravitaillement d’eau de me confirmer que je ferais mieux d’abandonner. Ils
n’ont rien voulu entendre. Abandonner ? Maintenant ? Avec tout ce que
vous avez parcouru jusqu’ici ? Leurs encouragements ont fait taire mes
doutes, alors j’ai continué.

VOUS ÊTES BEAUCOUP PLUS FORT QUE VOUS NE LE


PENSEZ
Si j’ai pu terminer ce marathon, c’est uniquement grâce à ces personnes
qui m’ont encouragée et félicitée tout au long du parcours. Si j’avais
écouté les voix dans ma tête, je me serais arrêtée aux environs du onzième
kilomètre, quand mes ampoules aux pieds se sont ouvertes et que chaque
pas est devenu affreusement douloureux. Quel bonheur de se sentir
encouragée : c’est ce qui a permis à mon esprit de garder sa détermination
et à mon corps de continuer de courir. Ces tapes dans la main ont été le
carburant qui a alimenté ma conviction que j’étais finalement capable
d’accomplir une chose que je n’avais encore jamais faite.
Quand tous ces coureurs m’ont doublée et que le découragement m’a
gagnée, c’est la tape dans la main d’un inconnu qui m’a empêchée de
renoncer. Voilà le secret : le high five est bien plus qu’une tape dans la
main. C’est un transfert d’énergie et de foi d’une personne à une autre, qui
réveille quelque chose en vous. Il vous rappelle une chose que vous aviez
oubliée. Chaque high five me disait : Je crois en vous, et c’est ce qui m’a
fait croire en moi et en ma capacité à avancer, pas après pas, pendant six
heures, jusqu’à ce que je franchisse la ligne d’arrivée et atteigne mon but.
Quand on saisit tout le pouvoir que peut avoir la tape dans la main d’un
inconnu, il devient facile d’établir un parallèle entre ce marathon et la vie
en général. Tous deux sont parfois longs, gratifiants, grisants et
douloureux. Imaginez en vous levant chaque matin pouvoir puiser dans
cette même énergie et vous encourager tandis que vous accomplissez votre
parcours de vie quotidien.
Arrêtez-vous un instant pour réfléchir à cela. Est-ce que les critiques
que vous vous adressez vous sont d’une quelconque aide ?
Et si vous pouviez inverser cela et apprendre à vous encourager vous-
même chaque jour, chaque semaine, chaque année de votre vie, pas après
pas, tandis que vous vous dirigez vers vos objectifs et vos rêves ? Imaginez
simplement que vous pourriez être votre plus grand fan, votre supporter,
votre soutien. Difficile, n’est-ce pas ? Pourtant, ça ne devrait pas l’être.
Répondez à cette question en toute honnêteté : Vous encouragez-vous
souvent vous-même ?
Je parie que vous en êtes venu à la même conclusion que moi.
Quasiment jamais.
Mais la question est : Pourquoi ? Si être aimé, encouragé et célébré fait
tant de bien, si cela vous permet de persévérer et vous aide à atteindre vos
buts, pourquoi ne le faites-vous pas pour vous-même ?

« ENFILEZ D’ABORD VOTRE PROPRE MASQUE À


OXYGÈNE »
J’ai entendu cela un millier de fois, mais en réalité je n’ai jamais
vraiment su comment appliquer ce conseil dans ma vie de tous les jours.
Bon sang, si vous saviez à quel point cette tape dans la main devant le
miroir m’a ouvert les yeux ! Pour s’accorder la priorité, il faut s’y
encourager parce qu’on a tendance à la donner à tout le monde plutôt qu’à
soi.
Voyez à quel point vous êtes doué pour soutenir et féliciter autrui.
Encourager vos équipes préférées, suivre vos acteurs, musiciens ou
influenceurs favoris. Vous achetez des billets pour assister à leurs matchs,
vous vous levez pour les ovationner lors de leurs spectacles, suivez leurs
recommandations, achetez leurs nouvelles collections de vêtements et vous
tenez au courant de leurs réussites, des résultats sportifs aux récompenses
musicales.
Vous êtes aussi fort pour remonter le moral des gens de votre entourage
que vous aimez : conjoint, enfants, meilleurs amis, famille, collègues. Vous
organisez des anniversaires et des fêtes pour tous les membres de votre
famille, acceptez du travail supplémentaire pour soulager votre collègue
débordé, et êtes le premier à féliciter votre amie quand elle vous montre
son profil sur son site de rencontre (Tu es superbe !) ou qu’elle démarre
une activité de vente de compléments alimentaires (Je vais t’en prendre
pour l’année). Vous encouragez tout le monde à poursuivre leurs objectifs
et leurs rêves, même cette femme que vous avez rencontrée ce matin à
votre cours de yoga. Quand le professeur a évoqué le prochain stage de
formation d’enseignant, vous n’avez pas hésité : Vous allez vous inscrire ?
Vous devriez ! Votre chien tête en bas est très réussi !
Mais pour ce qui est de vous féliciter et de vous encourager vous-même,
non seulement vous n’êtes pas à la hauteur, mais en plus vous faites
l’inverse. Vous vous dénigrez. Vous vous regardez dans le miroir et vous
vous critiquez. Vous vous démolissez, vous, vos objectifs et vos rêves.
Vous vous mettez en quatre pour les autres mais jamais pour vous.

IL EST TEMPS DE VOUS ADRESSER


LES ENCOURAGEMENTS QUE VOUS MÉRITEZ ET
DONT VOUS AVEZ BESOIN
L’estime de soi, l’amour de soi, la confiance en soi trouvent tous leur
source à l’intérieur de vous. C’est la raison pour laquelle je veux que vous
débutiez chaque journée par une tape dans la main dans votre miroir. C’est
une habitude que vous devez prendre, dont vous devez comprendre le
principe et que vous devez mettre en pratique tous les jours. Et ce n’est que
le début.
La tape dans la main est plus qu’un geste, c’est une attitude globale par
rapport à la vie, un état d’esprit, une philosophie et une stratégie qui
permet de reprogrammer les schémas inconscients de l’esprit. En
m’appuyant sur des recherches scientifiques, des expériences personnelles
et les résultats concrets de cette habitude dans la vie de gens des quatre
coins du monde (vous en rencontrerez un grand nombre au cours de ce
livre), je vais vous donner envie de prendre le contrôle de votre vie en vous
tapant dans la main, chaque jour, de différentes manières toutes plus
sympathiques les unes que les autres.
Vous allez apprendre à identifier les pensées et les croyances qui vous
diminuent psychologiquement, comme la culpabilité, la jalousie, la peur,
l’anxiété et l’insécurité. Et, surtout, vous allez découvrir comment les
convertir en de nouvelles pensées et en de nouveaux comportements qui
vous remonteront le moral et vous aideront à aller de l’avant. Bien sûr, je
vais détailler tout cela et vous montrer comment procéder, expliquer les
études qui montrent pourquoi ces outils fonctionnent, et je serai même
présente à vos côtés chaque jour (je vous en dirai plus très rapidement).
Il ne s’agit pas juste de savoir comment se lever heureux le matin, se
remonter le moral quand on est triste, ou se motiver avant de vivre l’un des
moments les plus importants et les plus excitants de sa vie (vous allez
apprendre chacune de ces choses).
Il s’agit de comprendre et d’améliorer la relation la plus importante au
monde : celle que vous entretenez avec vous-même. Au fil des pages de ce
livre, vous allez prendre conscience de vos besoins les plus fondamentaux
et de la manière de les combler. Vous allez aussi découvrir des stratégies
psychologiques éprouvées capables de vous aider à traverser n’importe
quels moments, les bons comme les mauvais, sans jamais abandonner la
personne que vous voyez dans le miroir.

LE REGARD QUE VOUS PORTEZ SUR VOUS EST CELUI


QUE VOUS PORTEZ SUR LE MONDE
Comme vous l’imaginez sûrement, j’ai beaucoup réfléchi à ce high five
lorsque j’ai écrit ce livre, probablement plus qu’on ne le devrait. J’ai pris
conscience à présent, maintenant que je pratique l’habitude de la tape dans
la main, que j’ai passé les premières décennies de ma vie à dénigrer mon
reflet, ou à en être déçue, ou bien carrément à ne pas regarder la femme
que je voyais. Quelle ironie quand on connaît mon secteur d’activité.
En tant que conférencière spécialisée en motivation et auteure de best-
sellers parmi les plus sollicitées au monde, je me suis donné pour mission
de vous offrir les outils et l’encouragement dont vous avez besoin pour
changer votre vie. La confiance que j’ai en vous vous donnera confiance
en vous. Quand j’y pense, mon travail est l’incarnation d’une tape dans la
main. Tout ce que je partage, que ce soit devant un public ou dans mes
livres, mes vidéos YouTube, mes cours en ligne ou mes publications sur
les réseaux sociaux, vise à vous dire : Je crois en vous. Vos rêves
importent. Vous pouvez le faire, continuez d’avancer.
Je vous tape dans la main depuis des années.
Pourtant, malgré les encouragements que je vous prodigue, je n’ai pas
toujours été très douée pour me faire des high fives à moi-même. Je suis
mon pire critique. Je parie que vous êtes vous aussi votre pire critique. Ce
n’est que très récemment, quand j’ai commencé à me taper dans la main,
d’abord devant mon miroir puis de tant d’autres façons très symboliques,
que j’ai compris. Une fois que vous avez appris à vous adresser
considération et soutien, il devient plus facile de repérer ces moments où
votre moral commence à décliner et de les convertir en un état d’esprit plus
puissant et plus optimiste. Avec un esprit positif, vous êtes motivé à agir de
manière positive pour transformer votre vie. Une fois doté de cette énergie
et de cette attitude d’encouragement, vous pouvez réaliser n’importe quoi.
Lorsque j’ai commencé à adresser des high fives à mon reflet au lieu de
le dénigrer, ça a été bien plus qu’un signe d’encouragement un jour de
cafard. Ce geste a totalement renversé cet état d’esprit de critique et de
détestation de soi. Il a modifié le prisme à travers lequel je voyais ma vie.
Il a sonné le commencement d’un immense changement. Il a été comme un
trait que l’on trace dans le sable. Il a marqué le début d’une toute nouvelle
connexion avec la personne la plus importante de ma vie : moi-même. Une
nouvelle façon de me voir, un nouveau champ des possibles. Il m’a inspiré
l’envie de me créer une toute nouvelle manière de vivre ma vie.
C’est pour cela que j’ai écrit ce livre.

IL EST TEMPS DE VOUS ENCOURAGER VOUS-MÊME


Les encouragements, la célébration, l’amour sont les forces les plus
puissantes au monde. Pourtant, vous vous les êtes refusés. Vous n’êtes pas
le seul. Nous le faisons tous.
Peut-être que vous éprouvez des difficultés à vous aimer ou que vous ne
parvenez pas à changer malgré tous vos efforts. Ou peut-être faites-vous
partie des gens « qui en veulent » mais que vous ne réussissez pas à
apprécier la vie parce que vous vous concentrez sur ce qui ne va pas, plutôt
que sur ce qui va. Peut-être que votre passé est émaillé de choses affreuses
que l’on vous a faites, ou que vous avez faites à autrui.
Quoi qu’il vous soit arrivé, il faut que vous regardiez la vérité en face.
Une belle vie vous attend, et vous ne la voyez pas. Un avenir formidable se
profile devant vous ; il faut juste que vous en preniez le contrôle et que
vous le créiez. Votre meilleur allié, une équipe de choc, une arme secrète
fabuleuse vous regardent dans le miroir, et vous n’en tenez pas compte. Si
vous voulez faire de grandes choses dans la vie ou simplement être plus
heureux, il faut vous réveiller et commencer à vous traiter bien mieux que
vous ne l’avez fait jusqu’à maintenant. Cela démarre par ce moment
chaque matin, face à vous-même devant le miroir.

C’EST PLUS FACILE QUE VOUS L’IMAGINEZ


Demandez-vous ce que vous avez envie de ressentir dans chacun des
domaines de votre vie. N’avez-vous pas envie d’une « vie high five » ?
D’un couple et d’un travail emplis d’encouragements, de reconnaissance et
de célébration ? Ne désirons-nous pas être des parents, des amis emplis de
ces énergies ? N’aspirez-vous pas à être vu et reconnu, de sentir l’élan de
vos forces et de vos convictions vous pousser en avant ?
Bien sûr que si. C’est là le sujet de cet ouvrage : cultiver une confiance
intérieure à toute épreuve et prendre l’habitude de célébrer chaque jour la
personne que vous êtes. Avec elles, vous pouvez être ou faire tout ce que
vous voulez. Une réaction en chaîne s’enclenche. Ce geste vous aide à
créer un élan, vous propulse vers la célébration, forge un lien de confiance
avec vous-même et vous baigne de l’énergie intense de la joie.

CELA COMMENCE PAR VOUS


Si vous voulez davantage de célébration, de validation, d’amour,
d’acceptation et d’optimisme, vous devez vous entraîner à vous les
octroyer à vous-même. Réellement. Cela commence par vous. Si vous ne
vous acclamez pas, vous et vos rêves, qui le fera ? Si vous ne pouvez pas
regarder dans le miroir et y voir une personne qui mérite d’être aimée,
pourquoi quelqu’un d’autre le pourrait-il ? D’ailleurs, en parlant des
autres, quand vous apprendrez à vous aimer et à vous soutenir vous-même,
toutes les autres relations que vous avez dans la vie s’en trouveront
améliorées. Lorsque vous êtes capable de vous célébrer, cela vous aide à
encourager plus encore votre entourage, vos amis, vos collègues, votre
famille, vos voisins, votre conjoint. En effet, il est impossible de donner
véritablement à autrui ce que l’on ne s’accorde pas d’abord à soi-même.

UN MOT D’AVERTISSEMENT
La tape dans la main est une chose qui paraît simple, et peut-être même
trop. Aussi, accordez-moi quelques instants.
Ce geste agit profondément sur l’inconscient et au niveau des
connexions neuronales. Le changement qu’il occasionne en vous dure plus
longtemps que les traces de doigts que vous laisserez sur le miroir de votre
salle de bains. Au début, la tape dans la main n’est qu’un geste, mais avec
le temps la validation, la confiance, la célébration, l’optimisme et l’action
qu’elle symbolise deviennent partie intégrante de la personne que vous
êtes.
Voici la révélation que j’ai eue : on peut travailler dur tout en étant
indulgent envers son âme. On peut prendre des risques, se planter et retenir
la leçon, sans se couvrir de honte. Vous pouvez avoir des ambitions
immenses tout en faisant preuve de gentillesse et de bienveillance envers
vous et autrui. Vous pouvez être confronté à des situations vraiment dures
et terribles et malgré tout faire preuve d’un optimisme redoublé, de
résilience et d’une foi qui vous permette de les traverser. Lorsque vous
cesserez de vous reprocher ce que vous ressentez, vous vous sentirez
aussitôt mieux.
Ce n’est que lorsque vous aurez appris à vous encourager, à vous
féliciter et à vous soutenir au gré des hauts et des bas que vous connaîtrez
que votre vie commencera à se diriger naturellement dans la direction qui
est faite pour vous. Vous n’avez pas idée à quel point les choses pourront
être plus faciles dès lors que vous cesserez d’être si dur envers vous-même.
Combien la vie pourrait être plus belle. À quel point vos victoires
pourraient s’avérer plus gratifiantes si vous ne vous rabaissiez pas
constamment.

VOUS MÉRITEZ D’ÊTRE CÉLÉBRÉ


Pas dans un an. Pas quand vous aurez décroché cette promotion, perdu
du poids ou atteint un objectif. Vous méritez d’être félicité, tel que vous
êtes, ici, maintenant, dès aujourd’hui. Non seulement vous le méritez, mais
vous en avez aussi besoin. Il s’agit de combler vos besoins émotionnels les
plus fondamentaux : être vu, entendu et reconnu. Plus encore, les
recherches montrent que ce type de soutien permet de s’épanouir. Sentir
que l’on vous encourage, que l’on croit en vous et que l’on vous célèbre
compte parmi les forces les plus inspirantes au monde.
C’est la raison pour laquelle, à mes yeux, notre quotidien devrait être
émaillé d’habitudes conjuguant célébration et optimisme. En vous
félicitant délibérément pour le simple fait de vous être levé, d’attaquer
votre journée et de prendre l’habitude de vous soutenir vous-même quoi
qu’il arrive, vous pourrez vous débarrasser de tout ce qui vous freine,
transformer votre vie et œuvrer pour votre propre épanouissement.
C’est exactement ce qui m’est arrivé.
Au bout de quelques semaines de tapes dans la main devant mon miroir,
j’ai su que cette habitude simple était en train de me changer
profondément. Je ne me focalisais plus sur les choses que je croyais
détester en moi. J’ai commencé à me rendre compte que la chose la
MOINS importante à mon sujet était bien mon apparence. La meilleure
partie de moi est ce qui se trouve en moi.
Dès que j’ouvrais les yeux au réveil, j’étais impatiente de voir mon
reflet dans la salle de bains. Je me vois dans la glace chaque matin depuis
plus de cinquante ans, mais je n’ai pas souvenir d’avoir jamais été
impatiente. Le high five que l’on adresse à soi-même a aussi cela
d’étrange : vous cessez de voir votre personne physique pour voir celle qui
est à l’intérieur de vous. Cette personne et tout ce que votre vie représente.
Le miroir ne vous renvoie pas seulement le reflet de votre corps
physique, il vous permet aussi de saluer sa présence, comme un voisin qui
vous dirait bonjour depuis le pas de sa porte. Vous levez la main et vous
dites silencieusement, chaque matin : Hé, toi ! Je te vois ! Tu peux le faire.
Allez. Tout cela a eu un effet notable sur mon humeur, mes sentiments, ma
motivation, ma résilience et mon état d’esprit. Je commençais autrefois
mes journées avec le sentiment de pousser un boulet jusqu’en haut d’une
colline. Dorénavant, je sors chaque matin de ma salle de bains avec
l’impression d’avoir le vent dans le dos.
Chaque jour, tandis que je levais la main vers mon reflet, cette
connexion avec moi-même se renforçait.
En fait, c’était si agréable que j’ai pris une photo de moi en train de me
taper dans la main et je l’ai postée sur les réseaux sociaux. Vous savez,
c’est ce que nous autres influenceurs avons l’habitude de faire. Nous
partageons notre amour. Je n’ai ajouté ni légende ni explications, ni même
un hashtag. J’ai juste posté sur ma story Instagram l’image de moi en train
de me faire un high five devant le miroir de ma salle de bains, puis j’ai
attaqué ma journée.
Il s’est avéré que je n’étais pas la seule personne sur cette Terre à avoir
besoin d’un high five ce jour-là.
CHAPITRE 2

UNE CONFIRMATION
SCIENTIFIQUE
Voici le tout premier high five que j’ai partagé sur les réseaux sociaux.
Vous remarquez qu’il n’y a pas d’instructions. Seulement moi, debout,
avec heureusement plus que des sous-vêtements. Ma gouttière encore dans
la bouche. Ma tête au réveil. En train de me taper dans la main devant le
miroir.
En moins d’une heure, des gens du monde entier ont commencé à me
taguer sur des photos d’eux en train de se taper dans la main dans un
miroir. J’étais stupéfaite : des hommes, des femmes, des enfants, des
grands-parents, avant le travail, avant l’école, avant que la journée ne
commence. Des gens de tous âges et de tous horizons prenaient un instant
pour se célébrer devant leur miroir. On aurait dit une convention « Tête au
saut du lit » en distanciel. Incroyable !

C’ÉTAIT LE PREMIER JOUR


Comment deviner l’ampleur que ce mouvement allait prendre, et qu’il
changerait la vie de tellement de gens en modifiant le regard qu’ils portent
sur eux ?
Voici quelques-unes des photos publiées les tout premiers jours :
Regardez un instant ces photos. On perçoit une énergie et un
enthousiasme chez chacune des personnes qui s’essaient à ce geste. Il ne
coûte rien mais offre un résultat inestimable : un moment de validation. Il
vous rappelle que vous êtes toujours là, souriant, que quoi qu’il arrive
aujourd’hui, vous pourrez bénéficier de votre propre soutien. Sur l’une de
ces photos, la personne qui se fait un high five se trouve dans un foyer pour
femmes victimes de violences conjugales. Où que vous vous trouviez,
quels que soient les gens avec qui vous êtes ou ce à quoi vous êtes
confronté, que vous possédiez beaucoup ou non, vous pouvez toujours
compter sur vous-même. J’ai adoré voir toutes ces photos car je me suis
dit : Peut-être que cette histoire de tape dans la main n’est pas si
insignifiante, après tout. Puis, cette révélation : Je ne suis peut-être pas la
seule à en avoir besoin chaque jour.

CE QUI SUIT EST ÉNORME :


SORTEZ VOS STYLOS
Ainsi, j’ai fait ce que je fais toujours quand je veux comprendre quelque
chose : je suis partie à la pêche aux informations. Pourquoi un geste aussi
simple et banal peut-il être aussi puissant et contagieux ?
Premier arrêt : j’ai contacté des personnes qui m’avaient taguée sur les
photos qu’elles avaient postées. Ces premières conversations ont confirmé
un effet vraiment génial qui se produit chez nous tous : quand vous vous
tapez dans la main, il est impossible d’avoir de mauvaises pensées vis-à-
vis de soi-même.
Essayez, c’est véridique.
Lorsque vous vous regardez dans le miroir et que vous levez la main en
un geste de célébration, vous ne pouvez pas penser : Mon Dieu, j’ai l’air
grosse, je suis nulle. Je suis une personne affreuse. Je déteste mon ventre.
C’est impossible. J’ai essayé de dire : « Je déteste mon corps » à voix
haute tout en touchant le miroir. On ne peut pas. J’ai juste ri en prononçant
ces mots. Il est impossible d’avoir une pensée négative parce que, toute
votre vie, vous avez associé le fait de taper dans la main de quelqu’un à un
geste positif. Dès que vous levez la main pour vous-même, votre
inconscient donne une claque au critique qui s’élève dans votre tête et
alors les sentiments positifs vous envahissent.
Il est aussi impossible de se taper dans la main tout en s’inquiétant de sa
liste de choses à faire, ou en pensant à ses e-mails professionnels ou aux
tâches qui attendent. C’est parce que ce geste vous ancre dans le moment
présent. En effet, il n’y a rien de pire que de recevoir un high five raté, sans
un parfait contact de la main. Pour que le geste soit bon, il faut se
concentrer sur l’action et sur l’intention. Il faut être pleinement présent. Il
en est de même lorsque vous vous le faites à vous-même.
Cette inquiétude qui surgit habituellement lorsque vous commencez à
vous brosser les dents – Comment vais-je réussir à terminer cette
présentation à temps pour emmener ma mère à son rendez-vous ? – se tait
soudain grâce au fait de lever la main. La spirale descendante s’interrompt
et laisse place à la concentration : Je te vois. Je crois en toi. Je suis à tes
côtés. Tu vas le faire.
Cela explique que cette habitude soit plus qu’un simple geste : elle est
une validation. Peu importe que vous soyez en caleçon, vêtu d’un peignoir
élimé, d’une tenue de sport ou de votre plus beau tailleur. Lorsque votre
main touche le miroir, vous vous sentez vu, entendu et apprécié.
De plus, dès que vous touchez la glace, il n’y a pas que votre humeur
qui change. Votre regard se modifie lui aussi. Vous vous mettez à réfléchir
aux grandes choses que vous avez envie d’accomplir aujourd’hui. Là
maintenant, debout devant votre miroir, vous passez en revue les éléments
de votre liste de choses à faire et votre esprit se met à bourdonner à mesure
que vous commencez à vous focaliser sur d’innombrables personnes et
choses extérieures. Lorsque vous pratiquez la tape dans la main, vous
pensez à ce que vous voulez faire pour vous-même. Qu’accomplirez-vous
aujourd’hui ? Que souhaitez-vous être ? Sur quel projet personnel devez-
vous avancer pour vous-même ?
Ce moment de réflexion délibérée est plus puissant que vous ne le
pensez. De récentes recherches menées par la Harvard Business School ont
montré que le fait de prendre le temps de réfléchir à son travail améliorait
les performances, l’efficacité et la motivation. Il a de multiples incidences,
depuis votre niveau de confiance dans le fait de pouvoir atteindre vos
objectifs, jusqu’au fait qu’il vous rende plus productif. Tout cela grâce à un
simple moment de réflexion.

MERCI D’AVOIR PASSÉ LE MESSAGE !


Au fil des mois, à mesure que j’ai posté de nouvelles informations sur le
fait de transformer la tape dans la main en habitude, elle a rapidement fait
le tour du monde. Chaque jour, des gens me faisaient part de l’effet qu’elle
produisait et me disaient qu’ils l’enseignaient à leurs collègues, à leurs
enfants, à leurs amis et aux membres de leur famille. Des entreprises en
ont eu vent et m’ont demandé si je pouvais en parler à leurs employés.
Au cours de l’année passée, j’ai présenté les recherches et les outils que
j’expose dans ce livre à près d’un demi-million de personnes dans le cadre
de conférences aux quatre coins du monde. Je suis absolument convaincue
que cette habitude simple et les techniques que je montre dans cet ouvrage
réussiront à changer votre vie, parce qu’elles permettront de vous changer,
vous.

DES ÉTUDES LE CONFIRMENT


De nombreuses études confirment le pouvoir motivant de la tape dans la
main. Vous allez découvrir ce que les chercheurs ont découvert sur ce
simple geste lorsqu’ils se sont intéressés aux meilleures façons de motiver
les enfants face à des tâches difficiles. Des enfants d’âge primaire furent
répartis en trois groupes, puis on leur demanda d’effectuer différentes
tâches complexes. Ensuite, on leur adressa trois formes différentes
d’encouragement : certains furent félicités pour un trait de caractère (« Tu
es très intelligent », « Tu es doué »), à d’autres on dit qu’ils travaillaient
dur et on les félicita pour leurs efforts (« Tu t’appliques bien ! »), tandis
que les derniers reçurent simplement une tape dans la main.
Le high five fut de loin le plus motivant. Voilà pourquoi : les enfants à
qui l’on avait dit qu’ils étaient intelligents, doués ou habiles furent les
moins motivés et s’amusèrent le moins. Ceux qui avaient été félicités pour
leurs efforts s’amusèrent davantage et firent preuve de plus de
persévérance. Et ceux qui avaient reçu une simple tape dans la main ? Ce
sont eux qui eurent une meilleure vision d’eux-mêmes et de leurs efforts,
et qui persévérèrent le plus longtemps (la persévérance, messieurs
dames !), malgré leurs erreurs. En réalité, les résultats furent si manifestes
que les scientifiques intitulèrent leur étude « Les tapes dans la main
motivent » lorsqu’ils publièrent leur article dans la revue spécialisée
Frontiers in Psychology.
Les chercheurs conclurent que la tape dans la main était un geste de
célébration partagée. Lever la main et afficher un grand sourire sont deux
signes instantanément reconnaissables de fierté véritable et
d’encouragement. Par le high five, vous signifiez que vous célébrez le
moment AVEC l’autre personne. Vous lui transmettez votre énergie. C’est
bien différent d’un compliment oral passif. Lorsque vous recevez une tape
dans la main, vous êtes vu et reconnu en tant que personne. Pas pour vos
compétences, vos efforts ou vos notes. On vous félicite et on vous
reconnaît pour le simple fait d’être vous. Par là, je veux vous faire
comprendre que vous pouvez puiser dans cette même force en vous
adressant un high five à vous-même devant votre miroir. Et voici un autre
élément à prendre en considération : vous n’avez pas besoin de prononcer
un mot. Le geste lui-même communique cette idée de célébration et de
confiance.
Le fait de répéter des mantras et des affirmations telles que « Je
m’aime » peut être puissant, mais les études montrent qu’à moins de croire
véritablement ce que vous dites, votre esprit trouvera des raisons de les
rejeter (au chapitre 7, vous apprendrez à créer des « mantras qui ont du
sens », c’est-à-dire des affirmations positives que votre esprit accueillera
favorablement). C’est aussi la raison pour laquelle la tape dans la main est
aussi puissante. Votre esprit ne la rejette pas car vous associez toujours ce
geste au fait de croire en la personne à qui vous l’adressez. De plus, ce
n’est pas un compliment verbal passif. Lorsque vous vous donnez une tape
dans la main, vous faites savoir à votre cerveau que vous êtes « le genre de
personne à s’encourager elle-même ». C’est un acte concret d’union avec
soi-même, de reconnaissance et de confiance en soi.
Comme Brigid l’a découvert quand elle a commencé à appliquer
quotidiennement cette habitude, « C’est une chose de se dire des choses
positives dans sa tête, mais c’en est une autre de manifester ce sentiment
de façon concrète ! Cela lui donne plus de sens, cela le renforce et vous
aide à croire véritablement en vous et en votre valeur. Comme on dit, les
actes parlent plus que les mots ! ».

LA TAPE DANS LA MAIN ET LA CONFIANCE CHEZ LES


CHAMPIONS
La tape dans la main aide également à améliorer sa confiance en soi et
en sa capacité à remporter des victoires. Des chercheurs de l’université de
Berkeley ont étudié les habitudes de joueurs de la NBA. En début de
saison, ils ont noté à quelle fréquence les sportifs s’adressaient des high
fives et autres signes d’encouragement, comme des checks poing contre
poing. En s’appuyant sur le nombre de high fives au cours d’un match en
début de saison, ils ont pu prédire quelles équipes auraient les meilleurs
résultats à la fin de la saison.
Les meilleures équipes de la NBA (celles qui sont allées en finale) sont
celles qui se donnaient le plus de tapes dans la main au début de la saison.
Pourquoi le high five est-il un si bon indicateur de résultat positif ? Il s’agit
d’une question de confiance. Les équipiers qui se tapaient constamment
dans la main se soutenaient les uns les autres. Par ce contact physique, ils
signifient : Je suis avec toi. Allons-y, nous pouvons le faire. Cela vous aide
à oublier une mauvaise passe, vous remonte le moral, communique de la
confiance et vous rappelle que vous pouvez toujours gagner.
Les équipiers qui se tapaient dans la main croyaient les uns dans les
autres et dans leur capacité, en tant qu’équipe, à gagner. Ils avaient
confiance les uns dans les autres et jouaient en conséquence. Cette force
silencieuse qu’ils partageaient les a aidés à devenir invincibles. À
l’inverse, les plus mauvaises équipes de la NBA se touchaient rarement et
affichaient un très mauvais langage corporel. Aucune tape dans la main.
Rien. Et cela avait des répercussions visibles : ils enchaînaient les
tentatives individuelles inefficaces et leurs scores s’en ressentaient.
De bons joueurs ne suffisent pas dans une équipe. Imaginez avoir reçu
des tapes dans la main régulièrement pendant l’entraînement, durant toute
la saison, jusqu’à remporter un championnat. Cet état d’esprit de
célébration et d’encouragement vous porte vers le haut et vous pousse à
donner le meilleur de vous-même de façon désintéressée. C’est ce
sentiment dont nous avons tous besoin, et vous pouvez créer ce partenariat
et cet élan avec vous-même.

EXPLOSER VOS OBJECTIFS EN ÉQUIPE


Cette tape dans la main n’est pas réservée aux sports. Nous avons
besoin d’être vus, soutenus et célébrés aussi dans la sphère professionnelle.
Voyez le « projet Aristote », une étude menée sur trois années par Google
visant à déterminer ce qui fait les meilleures équipes. Le résultat est le
même : les équipes les plus performantes, au travail et dans la vie, sont
celles dont tous les membres se sentent vus et entendus, et peuvent faire
confiance à leurs coéquipiers. Ce qu’ils ressentent se nomme « sécurité
psychologique ». Avoir l’impression d’être soutenu et encouragé par les
autres augmente votre résilience et votre optimisme et crée une atmosphère
de confiance et de respect.
Pour aller plus loin encore, les recherches ont également montré que le
seul critère qui fait que vous aimez ou non votre travail et qui donne du
sens à votre emploi réside non pas dans la qualité de ce que vous produisez
ni dans le nombre de jours de congé dont vous bénéficiez, ni même encore
dans le montant de votre salaire. Le facteur principal du bonheur au travail
réside dans le fait que vous ayez ou non un patron qui se soucie de vous.
Un patron high five vous soutient, vous avez confiance en lui, et lui en
vous. Lorsque vous allez au travail, vous voulez avoir le sentiment
d’importer, vous sentir considéré et apprécié.
Cette tape dans la main à vous-même dans le miroir communique
précisément cela – à vous-même ! Si une bonne journée de travail repose
sur le fait que vous vous sentiez apprécié, n’est-il pas logique de démarrer
chaque journée en vous appréciant vous-même ?

CONVAINCU ? LISEZ CECI


Toutes ces recherches expliquent pourquoi ce geste vous rend plus fort
et vous motive autant, mais elles ne s’arrêtent pas là. Je ne vous
demanderais pas de vous taper dans la main chaque matin en pyjama
devant votre miroir en vous disant que cela va changer votre vie si je
n’étais pas vraiment convaincue de son effet réel. J’ai voulu comprendre
comment la tape dans la main modifiait la structure même du cerveau,
parce que c’est ce que je vivais. En l’espace de quelques jours, mon esprit
ne s’est plus focalisé sur mes « défauts ». Je me voyais moi-même. J’avais
cessé de me dénigrer.
En quête de réponses, j’ai démarré par un domaine de recherche appelé
« neurobic ». Découvert par Lawrence Katz, neurobiologiste et chercheur à
l’université Duke, le neurobic est l’une des techniques les plus simples et
les plus efficaces pour créer de nouveaux circuits et de nouvelles
connexions dans le cerveau. Un exercice de neurobic allie une activité
routinière (par exemple, se regarder dans un miroir) avec deux choses : (1)
un élément inattendu qui fait intervenir vos sens (comme se taper dans la
main devant ce miroir) et (2) une émotion que vous voudriez ressentir (le
fait d’être célébré).
Ce type d’exercice éveille aussitôt l’attention de votre cerveau. Le geste
agit comme une sorte de booster qui aide à prendre plus vite une nouvelle
habitude. Cet état d’attention exacerbée crée de nouvelles connexions
nerveuses dans le cerveau qui relient l’action – qui relevait jusqu’alors de
la routine (taper dans la main de quelqu’un) mais qui, réalisée d’une
manière inattendue (taper dans sa propre main), met votre cerveau en
alerte – avec l’émotion que vous aimeriez ressentir.
Des expériences ont par exemple montré que le fait de se brosser les
dents avec sa main non dominante tout en répétant une pensée forçait le
cerveau à prêter une attention particulière à ce message. Se servir de sa
main non dominante contraint le cerveau à se concentrer, si bien qu’il prête
attention à tout ce qui est en train de se produire, y compris à ce que vous
dites tout en vous brossant les dents. Cet effort fait que vous vous rappelez
avec précision les mots et les sentiments qu’ils évoquent, parce que vous
les avez associés à cette nouvelle habitude gestuelle (se brosser les dents
de la mauvaise main).
La tape dans la main fonctionne de la même manière : lorsque vous
vous tapez dans la main devant le miroir (une chose que vous ne faites pas
habituellement), votre attention s’éveille. Ce geste étant lié depuis des
dizaines d’années à des éléments positifs, votre cerveau se met à associer
ce lien positif avec votre image. Le cerveau aime se reposer sur des
raccourcis psychologiques comme celui-ci, ce qui explique pourquoi cette
habitude de se taper dans la main soit la manière la plus rapide et la plus
facile de contrecarrer votre tendance à ressentir des doutes et de la
détestation devant votre image, remplacés par de l’amour et un sentiment
d’acceptation de soi.

MIT, HIGH FIVE ET DYSLEXIE


Je me suis rapidement rendu compte que j’avais déjà constaté le pouvoir
des exercices de neurobic sur notre fils Oakley. Nous avons eu la chance,
alors qu’il était en CM1, de pouvoir poser un diagnostique sur sa dyslexie
et sa dysgraphie (des troubles de l’apprentissage liés au langage), et
d’avoir pu l’inscrire dans une école spécialisée appelée Carroll School. J’ai
un jour assisté à un cours de soutien où l’enseignant m’a expliqué que
l’école d’Oakley participait à un programme de recherche mené par le
département des neurosciences du MIT. Leurs interventions auprès des
élèves dyslexiques visaient à stimuler le développement de nouveaux
chemins neuronaux.
Le problème de la dyslexie consiste notamment dans le fait qu’une
grande partie des chemins neuronaux qui connectent un côté du cerveau
avec l’autre ne sont pas achevés. En gros, il n’y a que de la matière grise.
Grâce au neurobic, l’école favorise la formation de nouveaux chemins
neuronaux et améliore la flexibilité mentale. Je compare cela au fait de
démarrer une voiture. La batterie est présente dans votre cerveau, elle n’a
besoin que d’une petite étincelle de neurobic pour s’allumer.
À l’école, il y avait sur un mur un immense panneau recouvert de
petites lumières, avec une ligne verticale au centre. Dès que l’une des
lumières s’allumait, Oakley devait la toucher. Le principe : il devait
toucher les lumières du côté droit avec la main gauche, et celles du côté
gauche avec la main droite. Combiner la pensée « toucher du côté droit »
avec l’action physique consistant à bouger le bras opposé permet de
développer une certaine dextérité mentale, de transformer littéralement la
structure du cerveau et de créer de nouveaux chemins neuronaux, comme
si l’on dégageait une route dans la neige.
L’habitude de la tape dans la main est similaire. Quand on combine le
fait de bouger le bras d’une manière inhabituelle (en se faisant un high five
dans le miroir), on accomplit quelque chose de différent qui demande au
cerveau de prêter attention. De plus, vous avez toute votre vie associé le
fait de donner et de recevoir des tapes dans la main à des choses positives.
Votre subconscient est programmé pour associer ce geste à l’idée de
célébration, de confiance et de possibilité de réussite. Ainsi, lorsque vous
levez la main devant votre propre reflet, votre subconscient dit : « Je suis
une personne qui mérite d’être célébrée, que l’on croie en moi, et je suis
capable de réussir des choses. »
Plus vous répétez ce comportement, plus votre cerveau associe la
confiance et la célébration à votre reflet. L’opinion qu’il a de vous par
défaut passe progressivement du négatif au positif. Dans un même temps,
vous reprogrammez votre subconscient en lui apprenant à ne plus critiquer
votre reflet et à l’aimer.

PARLONS DE L’HISTOIRE QUE VOUS VOUS


RACONTEZ
À ce stade, j’étais convaincue que la tape dans la main devant le miroir
permettait de créer de nouveaux chemins neuronaux et aidait à renforcer
l’estime de soi, la confiance en soi et l’idée de sa propre valeur, mais je
désirais malgré tout en avoir la certitude. J’ai donc contacté la
neuroscientifique Judy Willis, l’une des plus grandes spécialistes
mondiales du cerveau et de la manière dont il apprend de nouvelles
informations et acquiert de nouvelles habitudes. Je lui ai décrit comment
l’habitude de la tape dans la main avait occasionné un changement profond
dans ma vie – et qu’elle fonctionnait chez les centaines de personnes à qui
j’en avais parlé.
Elle m’a expliqué comment on peut transformer le cerveau (vous en
apprendrez davantage au cours de ce livre sur ses recherches
révolutionnaires – j’ai hâte que vous découvriez au chapitre 13 l’effet du
système nerveux sur le fonctionnement cognitif et la manière de tirer profit
de votre nerf vague). Elle a reconnu que, grâce à ce geste simple, j’avais
effectivement créé un nouveau comportement automatique plus positif et
de nouveaux chemins neuronaux dans mon esprit. Si je peux le faire, vous
aussi.
Cette validation est essentielle car, comme vous l’apprendrez au cours
des chapitres 4 à 6, quelle que soit votre pensée, quand vous la ressassez
en permanence, elle devient une pensée inconsciente par défaut. Pendant
des années, votre pensée par défaut a sans doute été négative (Je ne suis
pas à la hauteur, rien ne marche pour moi, je rate toujours tout, à quoi bon
tenter, bon sang que je suis moche). La mienne (comme vous allez bientôt
le découvrir) est que tout est ma faute et qu’il y a toujours quelqu’un qui
m’en veut. Vous allez apprendre comment vous servir de l’habitude de la
tape dans la main pour reprogrammer votre croyance par défaut. Parce que,
par-dessus tout, vous devez apprendre à faire preuve de bienveillance
envers vous-même.

BIENVEILLANCE, BIENVEILLANCE, BIENVEILLANCE


Une dernière étude : parmi tous les éléments modifiables susceptibles
d’avoir un effet notable sur votre qualité de vie, le premier et le plus
important consiste à prendre l’habitude d’être bienveillant envers soi-
même.
Des chercheurs de l’université du Hertfordshire au Royaume-Uni se
sont intéressés à ce qui génère du bonheur et de la satisfaction. Ils se sont
penchés sur toute une série d’habitudes et de comportements que l’on peut
améliorer dans sa vie : faire du sport, essayer de nouvelles choses,
améliorer ses relations, être gentil avec autrui, faire des choses qui ont du
sens, œuvrer en direction de ses objectifs, etc.
Leur conclusion est que le premier facteur de joie et de satisfaction
consiste en l’acceptation de soi. Cela signifie que le degré de gentillesse et
d’encouragement dont vous faites preuve à votre égard a un effet direct et
proportionnel sur votre bonheur. Être bienveillant envers vous-même est
susceptible de transformer totalement votre vie, et pourtant l’acceptation
de soi est ce que nous pratiquons le moins. Vous allez boire des smoothies
au chou kale, vous inscrire dans une salle de sport, vous lever plus tôt,
supprimer le gluten et méditer, tout cela sans jamais cesser de vous
reprocher de ne pas en faire suffisamment ou de mal vous y prendre. C’est
pourquoi faire preuve de bienveillance envers soi-même est l’élément qui
importe le plus.

ALORS, POURQUOI NE LE FAITES-VOUS PAS ?


Personne n’a appris à le faire. C’est aussi simple que cela. Nous avons
tous eu une mère qui se regardait dans le miroir d’un œil critique et
culpabilisait de prendre du temps pour elle, et un père qui n’exprimait pas
ses émotions et mesurait sa valeur à son salaire ou au succès qu’il obtenait
en dehors de la maison. Nos parents étaient durs avec eux-mêmes, si bien
qu’à leur tour ils se montraient durs envers nous.
L’éducation se faisait à la dure. Encaisse, sois une grande fille, essuie
ces larmes. Mon père aussi me battait et finalement je vais bien.
Franchement, cette dernière phrase me révulse. « J’ai eu le même
traitement et je vais bien », voilà bien la pire excuse de parent. Cela ne
tient absolument pas la route, à mon avis. Si vous avez souffert étant petit,
vous devriez faire tout ce qui est en votre pouvoir pour vous assurer que
cela ne se reproduise pas avec vos enfants. Mais ce n’est pas ce qui se
passe. Vos parents se sont contentés de répéter ce qui leur avait été fait et
c’est pour cela que vous répétez ce que l’on vous a fait.
Cela explique que vous soyez aussi dur avec vous-même. Votre cerveau
d’enfant a absorbé tout ce qui l’environnait, d’où votre tendance
inconsciente à reproduire les dynamiques que vous avez apprises étant
petit.

HEUREUSEMENT, LES TENDANCES SONT FAITES


POUR ÊTRE INVERSÉES
Il est temps de mettre un terme à ce cycle générationnel. Non seulement
il est pénible d’être dur envers soi-même, mais les études montrent que
cette dureté a en réalité l’effet inverse par rapport à ce que vous
escomptiez. Ce n’est pas motivant et cela ne vous encourage pas à réussir.
Cela vous ferme, vous instille un sentiment de défaite et de
découragement. C’est la raison pour laquelle vous êtes bloqué. Pour vous
forger une vie épanouie et heureuse, vous devez vous montrer plus
bienveillant envers vous-même, et cela commence en faisant preuve de
gentillesse envers vous-même par des actes quotidiens.

LA PENSÉE POSITIVE N’EST PAS LA SOLUTION


Si la pensée positive suffisait à transformer une vie, vous y auriez déjà
recouru. Il me faut établir ceci clairement avant de poursuivre : l’habitude
de la tape dans la main est à mille lieues des faux compliments ou d’une
quelconque pensée positive forcée. Ce livre permet de changer la
programmation par défaut qui vous maintient enfermé dans la relation
destructrice et dépourvue de soutien que vous entretenez avec vous-même.
On ne peut pas se créer une nouvelle vie par la simple pensée, ni
avancer en se contentant de souhaiter des choses. Il va falloir que vous
mettiez en œuvre de nouvelles habitudes. Si vous désirez une vie
différente, vous devez commencer à agir différemment et à prendre des
décisions différentes. Si la pensée positive est capable de vous remonter le
moral, je connais plein de gens qui demeurent bloqués malgré toute la
positivité qu’ils essaient d’instiller dans leur vie.
En effet, les obstacles auxquels nous faisons face sont réels, et certains
sont même colossaux.
Je ne vois pas l’intérêt de regarder une situation terrible en se disant que
c’est formidable. De cette « positivité toxique », vous ne trouverez nulle
trace dans ce livre. On ne peut pas passer sur des problèmes graves, des
traumatismes d’enfance, des inégalités systémiques, des addictions, des
faits de racisme et de discrimination, des douleurs chroniques, des
agressions et toutes autres expériences affreusement difficiles auxquelles
les gens sont confrontés au cours de leur vie. Pendant plusieurs années, j’ai
été avocate criminelle de la défense à la Legal Aid Society et j’ai pu voir
de mes propres yeux comment la pauvreté et les discriminations pouvaient
priver les gens du but et du potentiel qui leur étaient destinés.
La vie peut être cruelle et injuste. Que vos problèmes soient juste
embêtants ou du genre à écraser votre âme et votre esprit, ils sont réels et
ils vous freinent. Personne d’autre que vous ne sait ce que c’est que d’être
à votre place. C’est pourquoi vous devez faire preuve de bienveillance
envers vous-même et vous prodiguer l’amour, le soutien et la célébration
dont vous avez besoin. Vous avez le pouvoir de transformer votre vie. Vous
ne pouvez pas changer ce qui s’est produit, mais vous pouvez changer ce
qui adviendra désormais. Là réside votre véritable pouvoir.
Quelles que soient les atrocités que vous ayez vécues, il est toujours de
votre ressort de vous créer un avenir entièrement nouveau. Peu importe
que vos habitudes soient autodestructrices ou que vous ayez commis des
erreurs désastreuses, vous pouvez changer ce qui arrivera maintenant.
Quelle que soit la profondeur du puits de honte dans lequel vous êtes
tombé, vous pouvez en sortir et recommencer.
Vous taper dans la main ne changera rien à votre vécu ni aux difficultés
bien réelles auxquelles vous êtes confronté actuellement. Cela permet de
vous changer VOUS. Grâce à cette habitude, vous serez mieux équipé pour
faire face aux aléas de la vie, que vous vous retrouviez dans un foyer, que
vous viviez votre premier jour post-rupture ou post-licenciement, ou bien
que ce soit le matin de votre cinquième cycle de chimio, comme Jenn :

Pas devant le miroir, mais je m’en tape 5 pour mon 5e cycle de chimio. C’est reparti pour un tour !

« Garder un bon mental, c’est 99 % de la bataille contre le cancer, pour


supporter la chimio. Je suis toujours à m’inquiéter pour tout le monde, à
remonter le moral des gens et à les encourager, mais on oublie parfois de
s’encourager soi-même, explique Jenn. C’est pourquoi j’adore me regarder
simplement dans le miroir et m’adresser un high five, comme pour me
dire : Tu peux le faire. Ces séances de chimio que je suis en ce moment
m’ont mise sur les genoux. Alors je me tape dans la main et je
m’encourage. Je suis mon propre soutien. C’est ainsi que je prends le
contrôle et que je suis pour moi-même cette lumière positive qui me fait
avancer. »

PAS ENCORE CONVAINCU ?


FAITES-LE MALGRÉ TOUT
Je vais donner l’impression que mon disque est rayé, mais cela me
ramène au miroir. Prendre l’habitude chaque matin de lever la main pour
vous célébrer constitue une première étape dans la construction d’une
nouvelle relation avec vous-même. Cette relation est la plus importante
que vous puissiez avoir. Elle façonne toutes vos autres relations ainsi que
les décisions que vous prenez. Lorsque vous remplacez ces doutes et ces
autocritiques qui vous entraînent vers le bas par une acceptation et un
amour de soi qui vous tirent vers le haut, votre vie en est métamorphosée.
Alors, si vous preniez cette habitude ?
CHAPITRE 3

J’AI QUELQUES QUESTIONS…


Q : Comment procède-t-on ?
C’est très simple.
Chaque matin, avant de regarder votre téléphone ou de laisser le monde
prendre le dessus, prenez un moment avec votre reflet. Dès que vous
sortirez de la salle de bains, il sera presque constamment question d’autres
personnes. Vous serez distrait par votre téléphone, ce qui se passe au
travail, les besoins de vos enfants. Ce moment chaque matin vous est
réservé. Il consiste en deux étapes simples mais puissantes :

1. Devant votre miroir, passez un instant juste avec vous-même.


Ne vous focalisez pas sur votre apparence. Allez plus en profondeur.
Voyez la personne qui se trouve dans ce corps, l’esprit à l’intérieur et
l’âme derrière ce visage.

2. Quand vous vous sentez prêt, tapez-vous dans la main dans


le miroir.
Remarquez à présent comme votre esprit s’apaise. Vous ressentez sans
doute comme un regain d’énergie, une impression agréable : Tout va bien
se passer. Vous vous dites peut-être : Je vais y arriver. C’est un moment
fort. Sans prononcer un mot, dites-vous : Je t’aime. Je te vois. Je crois en
toi. Allons-y. Ne précipitez pas les choses. Savourez. Ce moment est le
vôtre.

Q : Pourquoi faire ce geste dès le réveil ?


Il y a deux raisons de le réaliser dès le début de la journée :
1. Ce geste influera sur votre productivité et la manière dont vous
vivrez votre journée.
Le fait de vous taper dans la main dès le réveil confère une tonalité
positive à votre journée. Les études montrent que l’humeur matinale a une
incidence sur la productivité du reste de la journée. Vous serez sans doute
surpris de la différence. Caroline m’a confié avoir été surprise de constater
combien elle se sentait « étrangement motivée » toute la journée durant
après s’être tapé dans la main.
Ou, à l’instar de Gloria, vous vous découvrirez peut-être une énergie
contagieuse qui demeurera en vous jusqu’au soir. « J’ai été pom-pom girl
au lycée, alors j’ai entonné un ancien air d’encouragement, écrit-elle. Puis
je me suis écroulée par terre en riant comme une vieille folle. Je suis une
jeune de soixante-seize ans ! Je me sens BIEN ! »
Niki a ressenti la même chose : « Je me suis juste approchée du miroir
et je me suis tapé dans la main ! Je me suis sentie un peu bête puis je me
suis vraiment mise à rire. J’ai dit : “ Allez, ma fille ! ” Et j’ai attaqué ma
journée. Quelle sensation – j’ai l’impression d’être inarrêtable. Alleeeeez !
À présent, j’ai envie de m’exclamer : “ Qui me suit ? ” »
Démarrez la journée dans un état d’esprit positif et vous serez
davantage enclin à agir. L’action génère des résultats, en donnant de l’élan
à votre vie et en redirigeant votre attention sur les opportunités autour de
vous. En gros, la tape dans la main donne un coup de turbo à votre journée.

2. La tape dans la main vous apprend à donner la priorité à vos


propres besoins, dès votre réveil.
J’adore cette découverte dont m’a fait part Nina : « Comment se fait-il
que je sois capable d’encourager les autres en permanence, et que je ne
prenne pas le temps de m’encourager moi-même ? En fait, je viens de
confier ceci à une amie : “ Tu te suffis à toi-même ! Tu es belle, unique et
créative, apprends à t’aimer ! ” On ne l’aurait pas dit, mais c’est
précisément ce que moi j’avais besoin d’entendre ! J’ai pris conscience que
je plaçais les autres avant moi. »
Dès que vous vous levez, au lieu de vous jeter sur les réseaux sociaux
ou sur vos e-mails ou de prendre soin de tout le monde, prenez juste un
instant pour vous accorder cet amour, ce soutien et cette attention que vous
donnez à autrui. Comme l’a formulé Nina : « Il est temps d’aller me
regarder dans le miroir pour m’adresser un discours d’encouragement et
me taper dans la main, afin de me féliciter d’être formidable. »

Q : Faut-il toucher le miroir ?


Je ne veux pas le salir !
Faites comme vous voulez. Touchez le miroir ou non. Tapez-vous dans
la main en la levant haut ou non. Écartez les doigts ou gardez-les serrés.
Peu importe comment vous procédez. Le principal est de réaliser le geste.

Q : Pourquoi dans la salle de bains ?


La salle de bains est l’une des rares pièces où l’on se rend seul et où
l’on peut se retrouver face à soi-même. À la salle de sport, au travail ou à
l’école, vous hésiterez sans doute à le faire. De plus, vous avez sûrement
déjà votre routine matinale devant votre miroir, il suffit donc simplement
d’y ajouter ce high five. Les études montrent que si vous associez une
nouvelle habitude (la tape dans la main) à une ancienne (se brosser les
dents), vous avez plus de chances de la mettre en pratique.
J’adore cette astuce de pleine conscience : se trouver mentalement « au
même endroit que ses pieds ». Quand vous vous coiffez, que vous vous
rasez la barbe ou que vous vous maquillez, ne passez pas en pilote
automatique. Prenez un moment pour marquer une pause et être
véritablement avec vous-même. Un regard intentionnel dans le miroir est
porteur de sens. Ce peut être un moment intime de reconnaissance de soi,
d’appréciation, voire d’amour. Ce peut être votre seule occasion de toute la
journée de reconnaître vos forces, votre beauté, votre génie. Pourtant cela
l’a rarement été… jusqu’à maintenant.
Q : Dois-je me trouver devant un miroir ou puis-je juste
frapper mes mains en l’air ?
Ce ne serait pas un high five, juste une tape maladroite.
Le miroir est indispensable ! La science le confirme : il s’agit de
fusionner l’association positive que votre cerveau établit déjà avec la tape
dans la main (Je crois en toi !) avec votre reflet. Cette habitude sonne le
commencement d’une merveilleuse relation avec vous-même. Vous avez
perdu une partie de vous-même au gré des aléas de la vie. Moi oui, j’en
suis certaine. Cette tape dans la main matinale est le moyen le plus rapide
pour vous reconnecter davantage avec vous-même, vos besoins, vos
objectifs, vos rêves et les forces supérieures qui vous entourent.

Q : Pourquoi l’appeler « l’habitude de la tape dans la


main » ?
Je parle d’ « habitude » et non de « tape dans la main matinale » parce
qu’une habitude doit être répétée pour qu’elle devienne une seconde
nature. Nous commettons tous l’erreur d’attendre d’être motivés pour
changer, ou d’avoir le sentiment de mériter de nous aimer et de nous
célébrer. Remédions à cela en en faisant une habitude.
Il est facile de prendre une habitude si on la découpe en petits éléments
simples à mettre en œuvre chaque jour. La tape dans la main est si agréable
qu’il vous sera facile de vous souvenir de cette habitude et de la répéter.
Elle deviendra vite une seconde nature pour vous, comme pour
Dominique : « Je me suis levée au milieu de la nuit pour sortir mon chien.
En passant devant un miroir, je me suis arrêtée, je me suis tapé dans la
main, puis je suis retournée me coucher. Cette habitude fait maintenant
partie de ma vie, même à moitié endormie ! » Plus vous pratiquerez ce
geste, plus vous apprécierez cette habitude, ce qui signifie que vous
aimerez le fait même de réapprendre à vous aimer !

Q : Est-ce que ça fonctionne chez tout le monde ?


Absolument.
Mais il faut le faire. Cela ne fonctionnera pas si vous vous tapez dans la
main deux matins puis que vous dites à tout le monde que c’est stupide.
Toute habitude implique d’être répétée (voir ma précédente diatribe), ce
qui peut s’avérer difficile au début tant que ça ne sera pas devenu
automatique. Vous aurez envie d’arrêter, puis ce geste restera. Il est simple
de changer mais pas toujours facile. Vous pouvez le faire pour peu que
vous vous obligiez à réaliser ce geste chaque matin devant votre miroir.
Lisa et sa fille ont immédiatement constaté les effets : « J’ai commencé
aujourd’hui avec ma fille de neuf ans. Le sourire jusqu’aux oreilles, elle
m’a dit que grâce à cela, elle s’était sentie bien. J’adore l’idée qu’un
simple geste puisse contenir autant de positivité ! » Répétez ce geste
encore et encore et vous vous forgerez la confiance nécessaire pour vous
créer une vie plus positive.

Q : Pourquoi ne pas taper dans la main de quelqu’un


d’autre ?
Vous tapez déjà dans la main de tout le monde.
Vous consacrez énormément de temps à veiller sur tout et tout le
monde, à être attentif à ce que les gens veulent, à ce dont ils ont besoin, à
ce qu’ils attendent. C’est la raison pour laquelle vous êtes le dernier sur
votre liste. C’est aussi pour cela que vous prêtez attention à votre
apparence, à l’expression de votre visage ainsi qu’à vos réactions
lorsqu’on vous regarde. Vous fondez votre valeur et votre estime de soi sur
la manière dont autrui vous perçoit. Si les gens vous aiment, ou s’ils vous
trouvent intelligent, méritant ou à la hauteur, alors vous vous sentez
intelligent, méritant et à la hauteur.
Vous regardez dans le mauvais miroir lorsque vous recherchez votre
propre valeur dans l’approbation d’autrui. Un million de likes sur les
réseaux sociaux ne veulent rien dire si vous ne vous aimez pas. Inversez la
dynamique en abandonnant cette validation extérieure – likes, followers,
vues et autres « j’aime » – et en préférant vous l’octroyer vous-même, pour
le simple fait d’être vivant et d’être là, prêt à profiter du jour présent.
Q : Je suis très surpris d’avoir été aussi ému. Est-ce
normal ?
Oui. C’est on ne peut plus normal. En réalité, un grand nombre des
personnes qui essaient ce geste sont étonnées de voir autant d’émotions
remonter. Ces témoignages vous parleront peut-être :
« Hier, je me suis tapé dans la main devant mon miroir, explique
Alyssa. Je ne pensais pas qu’il se produirait quoi que ce soit, mais je me
suis mise à pleurer, comme ça. Mon âme attendait cela depuis toujours.
#J’enAvaisBesoin. »
Wendy, pour sa part, s’est sentie épuisée lorsqu’elle a commencé à
mettre cette habitude en pratique. Ce soir-là, elle s’est couchée tôt,
submergée par les émotions. Le lendemain matin, elle s’est réveillée pleine
d’énergie, soudain capable de s’atteler à un certain nombre de tâches
qu’elle avait jusque-là repoussées. « J’ai dû lever des blocages », explique-
t-elle. Si cela vous arrive, c’est normal.
Cette libération émotionnelle que l’on éprouve est parfois extrêmement
positive. « Je me suis tapé dans la main devant le miroir et la sensation a
été extraordinaire, raconte Michael. Je me suis fait rougir ! » Jeannette m’a
avoué qu’après s’être adressé un high five, elle ne peut s’empêcher de
sauter. Quelle que soit votre réaction, autorisez-vous à la ressentir.

Q : Pourquoi un geste aussi simple peut-il avoir autant


d’effet ?
Tout le génie et la force de cette habitude résident justement dans le fait
qu’elle soit si simple.
On pourrait la croire totalement idiote. Mais c’est précisément pour cela
qu’elle réussit : un outil ne fonctionne que quand on l’utilise, et plus il est
simple, plus il est aisé de s’en servir au quotidien. On ne peut modifier un
comportement qu’en le répétant. Les études montrent que pour ancrer une
nouvelle habitude, il faut qu’elle soit facile à intégrer dans la routine
quotidienne. Comme celle-ci est simple et très agréable, en la mettant en
pratique chaque jour vous vous prouverez que vous êtes capable de vous
tenir à une promesse et c’est cela qui renforce la confiance.

Q : Pourquoi devrais-je vous faire confiance ?


Vous n’êtes pas obligé. Mon but est de vous apprendre à avoir confiance
en vous. Je ne veux pas que vous vous reposiez sur moi. Je vous renvoie à
votre reflet dans le miroir.

Q : J’ai de vrais problèmes, Mel. Comment ce geste peut-il


m’aider dans les périodes difficiles ?
Comme l’a dit Jenn dans le précédent chapitre, se taper dans la main ne
guérit pas le cancer. En revanche, ce geste l’aide à se sentir encouragée et
soutenue ; il célèbre la force dont elle fait preuve durant ses séances de
chimiothérapie. Il en va de même pour toutes les difficultés que vous
pouvez rencontrer : le high five peut vous aider à les surmonter.
« Je suis une mère célibataire, m’a écrit Lauryn. L’an dernier, j’ai perdu
l’une de mes amies les plus proches, qui s’est suicidée, et j’ai mis un terme
à une relation néfaste pour moi. J’ai été envahie par la tristesse, par le
sentiment de ne rien réussir, de ne pas être à la hauteur. À présent, chaque
fois que je passe devant un miroir, je me tape dans la main. Cela me
rappelle que je suis vivante et que je mérite d’aller de l’avant pour réaliser
mes rêves… surtout pour insuffler à mes filles l’envie de vivre une vie
heureuse, authentique, pour qu’elles sachent qu’elles sont à la hauteur
quels que soient les obstacles que la vie mettrait sur leur route. »
Ou bien vos soucis sont d’ordre professionnel. « Mon entreprise n’est
pas florissante, explique Kendra, mais je continue de me taper dans la
main chaque jour pour me donner du courage. » « Aujourd’hui, raconte
Breanne, j’ai terminé un projet sur lequel j’ai travaillé d’arrache-pied
durant un mois. En contemplant mon produit final, j’ai été impressionnée
et fière de mon travail ! Je l’ai remis la tête haute et le visage souriant,
avant d’avoir ce retour : “C’est un bon début !” Habituellement, j’aurais
passé le reste de la journée à m’accabler de reproches, à douter de moi, à
ressasser et à me renfermer. Pas cette fois. Quelque chose en moi m’a
forcée à trouver un miroir pour me taper dans la main et à présent je
m’offre du temps à moi pour me récompenser de mon travail. »
À l’instar des enfants qui recevaient des high fives dans l’expérience
mentionnée plus haut, cet encouragement et ce partenariat avec vous-
même comblent un besoin face à l’échec et aux difficultés. La tape dans la
main vous rappelle que vous pouvez vous confronter à tout ce qui se
présentera, que vous disposez de la résilience, de l’allant, de la force et du
courage nécessaires pour traverser ce moment de votre vie et surmonter
cette épreuve. Ce geste vous permet de reconnaître combien vous travaillez
dur. Comme un coéquipier qui vous soutiendrait durant le plus grand
match de votre vie, vous avez la capacité de vous soutenir vous-même
grâce à un high five quotidien qui vous transmettra ce message : Tu peux le
faire. Je sais que tu en es capable.

Q : Et si je n’ai pas envie ?


Faites-le malgré tout. Si vous n’obtenez pas ce que vous désirez dans la
vie, c’est en partie parce que lorsque vous n’avez pas envie de faire une
chose, vous ne la faites pas. La vie n’en devient que plus facile quand on
réalise ces choses difficiles quoi qu’il advienne. Passez outre votre
résignation et agissez.
Il faut que vous écoutiez ce que Paula a dit après qu’elle a commencé à
mettre en pratique cette habitude. Sa prise de conscience est émouvante et
il me semble qu’elle expose aussi une raison très courante qui fait que les
gens n’ont parfois pas envie de se lancer :
« Il m’est difficile de m’encourager parce que j’en veux à tous les gens
qui ont l’audace de s’aimer. Cela paraît fou, mais je me dis : Est-ce qu’on
m’aimera si je m’aime moi-même ? Les femmes qui vantent leurs réussites
ne sont-elles pas des garces ? Je déteste les femmes qui se mettent
constamment en avant, mais ce sont aussi celles que j’admire. Les
fondatrices, celles qui réussissent, qui voyagent.
« Je ne me sens pas capable, pas parce que mes rêves sont
inatteignables mais parce que j’ai l’impression qu’il y a tellement d’autres
gens qui les méritent plus, notamment parce qu’ils s’encouragent beaucoup
eux-mêmes. Il est tellement plus facile d’applaudir les gens qui sont devant
moi que de me féliciter moi-même. Il est plus facile de rester dans l’ombre
que d’essayer d’aller vers la lumière et d’échouer. Cela prouverait une
nouvelle fois que je suis nulle et je le sais déjà bien assez. »
Quand je lis ce témoignage, je ressens la douleur de Paula, mais aussi
son désir le plus profond. Elle veut être vue, être célébrée, se sentir
méritante. Ses rêves la hantent. Elle aspire à vivre une vie high five. Elle
aspire à « aller vers la lumière ». En lisant cela, on perçoit combien nos
propres pensées peuvent nous maintenir englués très profondément.
Lorsque vous ne pouvez pas vous donner ce que vous désirez, vous vous
laissez gagner par le ressentiment vis-à-vis de ceux qui le peuvent.
L’habitude de la tape de la main constitue la première étape sur la route de
ce changement. Si vous aviez coutume de vous freiner, mettez un terme à
cela et apprenez à vous encourager à aller de l’avant.

Q : La tape dans la main n’est-elle pas réservée aux


moments où il y a quelque chose à célébrer ?
Absolument pas. Le secret de la réussite consiste à s’encourager à
chaque pas. Lorsque vous participez à une course, l’un des aspects les plus
gratifiants réside dans le public aligné au bord du parcours qui vous
encourage tout du long. Apprendre à vous encourager vous-même, que
vous franchissiez ou non la ligne d’arrivée, forgera votre confiance plus
rapidement qu’aucun accomplissement ou médaille ne pourrait le faire.

Q : Et si je me sens nul ?
Si vous avez le moral dans les chaussettes et que votre estime de soi
n’est pas meilleure, alors il faut absolument vous taper dans la main ! Vous
en avez besoin. Vous le méritez.
Dès le tout premier instant, votre vie a été soumise à l’épreuve du feu.
Vous levez la main en classe, donnez une mauvaise réponse et tout le
monde rit. Vous dites votre avis à table et l’on vous envoie dans votre
chambre. Vous participez à des sélections pour intégrer une équipe de foot
et êtes recalé. Vous pensez avoir un ami et il vous laisse tomber. Vous
postulez pour un emploi et quelqu’un d’autre est choisi. Vous vous fiez à
une personne et elle vous blesse. Vous vous présentez à une élection et
échouez. Vous tombez amoureux et vous retrouvez le cœur brisé. Vous
créez une entreprise et faites faillite. Vous réalisez un rêve puis
commencez à vous sentir de nouveau perdu. Et ainsi de suite.
Vous avez l’impression que ce sont des échecs, mais ce n’est pas le cas.
Ce sont des leçons. Comme l’acier, la confiance, la résilience et la sagesse
se forgent à l’épreuve du feu. La vie est pleine d’enseignements pour peu
que vous soyez disposé à les considérer sous cet angle. Pourquoi ne pas
vous récompenser non seulement lorsque vous gagnez mais aussi quand
vous échouez lamentablement ? Jusqu’à récemment, je faisais l’inverse.
J’étais le genre de personne à retarder la récompense tant que l’objectif
n’était pas atteint et j’étais dure avec moi-même tout au long du chemin.
J’ai ainsi appris que les échecs précèdent presque toujours quelque
chose de formidable. L’habitude de la tape dans la main vous aidera à vous
relever lorsque vous aurez l’impression que la vie vous accable. Et vous en
avez besoin, parce que vous avez en vous la force (et elle vous sera utile !)
de réagir le moment venu.

Q : OK, je suis prêt à démarrer.


Quelle est la meilleure façon de commencer et de se
rappeler de faire ce geste ?
Je suis ravie que vous ayez posé la question car vous devez savoir que
je suis à vos côtés pour vous aider à vous lancer.
Cinq jours de suite, quand vous vous réveillerez, démarrez votre
journée en vous tapant dans la main devant le miroir. C’est tout. Si vous
désirez une dose supplémentaire d’amour et de soutien pour tenter ce défi,
sachez que je suis avec vous. Vous pouvez me rejoindre gratuitement et
nous réaliserons ensemble ce challenge sur High5Challenge.com.
Pendant cinq jours, vous ferez partie d’une communauté mondiale de
gens qui, en ligne, réalisent ensemble le High 5 Challenge. Chaque matin,
je vous enverrai le lien d’une vidéo contenant des paroles
d’encouragement qui vous amèneront à vous intéresser plus en détail aux
recherches et aux changements que vous allez vivre. Vous pourrez ainsi
mesurer vos progrès et encourager les autres participants. Plus sympa
encore, ces mêmes personnes vous encourageront également.
Si vous êtes seul dans votre salle de bains lorsque vous vous tapez dans
la main, vous ne vous sentirez plus seul en rejoignant notre communauté,
parce que vous ne l’êtes pas. La cerise sur le gâteau ? C’est gratuit et sans
engagement. Il n’y a que moi, vous, une foule de personnes positives
venant des quatre coins du monde et votre miroir.
Les études montrent qu’il est bien plus facile de changer lorsqu’on se
sent soutenu et encouragé par d’autres personnes. Le fait est que vous
n’êtes pas seul. Partout dans le monde, des gens font la même chose que
vous en se levant le matin.

Au bout de cinq jours seulement, vous vous sentirez sans doute comme
Fran : « Je dois dire, avoue-t-elle, que je me sens différente chaque fois
que je me tape dans la main. Je sens quelque chose guérir petit à petit. La
confiance me gagne peu à peu. J’en suis au cinquième jour de tapes dans la
main et de transformation. Un mouvement s’est enclenché. Mes amis et ma
famille se sont également lancés. À présent, je me rends compte que je suis
capable de jouer un rôle dans ce monde. »
Q : Les changements peuvent-ils être durables ?
Oui. Je ne prodigue aucun conseil qui ne soit efficace et étayé par la
science. Vous avez déjà lu beaucoup d’informations sur ce sujet, mais cette
habitude n’est qu’un commencement. À mesure que vous allez apprendre à
améliorer votre moral et votre état émotionnel, vous découvrirez au cours
des prochains chapitres de nouvelles astuces encore plus sympathiques sur
la confiance, le bonheur et l’épanouissement.
L’idée principale est que vous avez toute votre vie associé la tape dans
la main avec des éléments positifs en la pratiquant avec des inconnus, des
amis ou des coéquipiers. En prenant l’habitude de vous l’adresser à vous-
même, vous allez changer les schémas inscrits dans votre inconscient et, ce
faisant, votre moral remontera, cela vous aidera à atteindre vos objectifs et
vous réorienterez de manière significative le cours de votre vie.
La relation que vous entretenez avec vous-même est à la base de tous
les autres aspects de votre vie. La manière dont vous vous parlez et dont
vous vous traitez donne le la de toutes les autres choses que vous faites.
Elle détermine la façon dont vous vous sentez, ce que vous pensez et les
actions que vous entreprenez. Si en vous regardant dans le miroir, vous ne
voyez pas une personne qui mérite d’être célébrée, il est temps de remédier
à cela.
CHAPITRE 4

POURQUOI ME TORTURER
AINSI ?
Tandis que j’écrivais ce livre, j’ai reçu ce message de l’une de nos filles.

Comment ne pas avoir l’impression d’être la fille la plus laide du bar chaque fois que je sors ?

C’est le genre de message qui vous brise le cœur parce que vous savez
que rien de ce que vous pourrez dire ne changera ce qu’elle ressent à ce
moment de sa vie. Croyez-moi, j’ai essayé. Je peux lui énumérer toutes les
raisons pour lesquelles elle est aussi belle à l’extérieur qu’à l’intérieur. Je
peux lui rappeler ses merveilleux traits de caractère. Je peux dresser la liste
de ses réussites et vanter son sens de l’humour, sa sagesse et son côté
travailleur. Je peux la complimenter parce qu’elle est une sœur, une amie et
une collègue affectueuse, respectée et de confiance.
Je peux lui dire toutes ces choses sirupeuses que les auteurs, les
conférenciers spécialistes en motivation et les mères disent quand une
personne qu’ils aiment est célibataire et se sent découragée : « Tu n’as pas
encore rencontré la personne qui mérite d’avoir quelqu’un d’aussi
formidable que toi, mais ça viendra. »

POURQUOI MARCHER SUR LES MAINS EST NORMAL,


ET S’AIMER NE L’EST PAS
Peu importe ce que je pense, car ce message ne décrit pas mes pensées à
moi. Il parle de la relation que notre fille entretient avec elle-même. Du
regard qu’elle porte sur elle, de la manière dont elle considère le monde
qui l’entoure et la place qu’elle y occupe. Je suis sûre que vous avez vécu
ce genre de chose avec une personne que vous aimez. Vous soulignez
combien elle est formidable, vous mettez en avant ses talents, son
caractère, même son apparence. Vous tentez de la convaincre avec des
faits. Ce n’est pas vrai. Tu as des amis. Tu es belle. Tu as énormément de
choses à offrir !
Quoi que vous puissiez dire et quelles que soient les preuves que vous
avanciez, rien ne peut changer ce qu’une personne croit d’elle-même. Elle
peut l’entendre, cela peut la réconforter un instant, mais son cerveau
rejettera ces arguments en bloc. Au fil des années, elle s’est tellement
répété qu’elle était nulle et elle a amassé tellement de preuves que cela
serait vrai que cette croyance est maintenant programmée dans son
subconscient. Cela explique qu’elle sera même susceptible de vous
contredire quand vous lui direz combien d’après vous elle est formidable.
L’une des plus grandes révélations que vous puissiez avoir consiste à
prendre conscience que votre vie et votre bonheur débutent et prennent fin
à l’intérieur de votre esprit. Ce que vous vous dites, la façon dont vous
vous traitez et les pensées que vous vous répétez en boucle sont
fondamentaux. Peu importe la réussite, la minceur, la célébrité, la force ou
la richesse, si vous vous focalisez uniquement sur ce qui ne « va pas »,
vous ne serez jamais heureux.
Si vous pensez que quelque chose ne va pas chez vous, l’idée de vous
taper dans la main devant un miroir vous semblera bête, idiote ou
sentimentaliste, car vous êtes convaincu que vous ne serez pas digne d’être
célébré tant que vous n’aurez pas réparé « ce qui ne va pas ». Cela
explique aussi que vous soyez gêné lorsqu’on vous adresse des
compliments. Vous ne les croyez pas, aussi vous ne pouvez pas les
accepter.
Vous célébrer est un concept aussi étranger pour vous que l’idée de
marcher sur les mains ou de manger avec les pieds. Voilà pourquoi votre
subconscient le rejette.

VOTRE SUBCONSCIENT REFUSE DE DIRE QU’IL VOUS


AIME
Vous voulez voir votre subconscient en action ? Regardez-vous
simplement dans un miroir ou prêtez attention à ce que vous faites quand
quelqu’un essaie de vous prendre en photo.
Mes enfants avaient l’habitude de me taquiner parce que, dès que je me
voyais dans un miroir, je « faisais une tête bizarre ». Je n’en avais même
pas conscience. Maintenant que je le sais, je crois que tout le monde doit
prendre une expression particulière devant un miroir : en vous y voyant,
vous percevez inconsciemment ce que vous avez besoin de « corriger » si
bien que vous ajustez votre visage pour essayer de le rendre plus attirant
(Pourquoi faisons-nous ça ?). Si vous ne vous en rendez pas compte,
observez les adolescents de votre entourage. Ils ont tous une « expression
miroir » : ils présentent leur bon profil, ont une façon d’incliner légèrement
la tête ou de rentrer leurs joues.
Mon expression miroir consiste à faire très légèrement ressortir mes
lèvres – je ne le sais que parce que mes enfants n’ont pas cessé de me
taquiner à ce propos. C’est une réaction inconsciente pour tenter d’avoir
l’air plus belle. Eh bien, je suis fière d’annoncer que je ne l’ai pas fait
depuis au moins trois mois parce qu’en réalité je ne regarde plus mon
apparence. Je me vois moi, la personne que je suis.
Voici ce que la science dit de l’expression miroir : nous avons tous des
pensées automatiques, des choses que nous pensons si souvent qu’elles
deviennent des pensées par défaut, comme un sentier qui se forme dans
l’herbe. Si vous modifiez volontairement vos actions ou vos pensées, vous
changez votre mode de pensée ou d’action par défaut. On parle de
« réponse neuroplastique ». Actuellement, votre mode de pensée par défaut
(et votre expression miroir) vous concentrent excessivement sur ce qui ne
va pas. La bonne nouvelle est que vous pouvez remédier à cela.

QUELQUE CHOSE NE VA PAS CHEZ VOUS ?


Il n’est pas utile de savoir à quel moment ou de quelle façon vous avez
cessé de vous aimer et avez commencé à vous dénigrer. Si vous avez envie
de chercher l’origine de cette tendance, offrez-vous une psychothérapie.
Dans le cas de notre fille, elle a répondu : « Je ne sais pas quand ça a
débuté, parce que je ne me souviens même pas ne pas ressentir cela vis-à-
vis de moi ou de mon corps. En réalité, je sais que je ne suis pas si laide. Je
suis juste plus grosse que toutes mes amies. Je déteste ça. Et c’est ça que je
vois dans le miroir. Je suis plus grosse que ce que je voudrais et, à cause de
ça, j’ai une affreuse opinion de moi. J’aimerais ne pas y penser en
permanence, mais je ne sais pas comment faire. »
En poursuivant cette conversation, il nous est apparu qu’on ne peut pas
à la fois détester son corps et s’aimer et s’accepter. Lorsque vous vous
regardez dans un miroir et que vous vous focalisez sur ce que vous devez
« corriger », c’est tout le contraire d’une tape dans la main : c’est un rejet
de soi. Ma fille n’est pas la seule dans cette situation. Selon les études,
environ 91 % des femmes sont insatisfaites de leur corps. Les médias et
toutes les images dont nous sommes bombardés n’arrangent rien. Quand
vous passez votre temps à souhaiter être différent ou que la vision du
monde que l’on vous renvoie vous donne l’impression de ne pas y avoir
votre place, vous ne pouvez qu’avoir le sentiment que quelque chose ne va
pas chez vous.
VOICI POURQUOI VOUS DEVEZ CHANGER D’ÉTAT
D’ESPRIT
Vous devez cesser de vous accabler de reproches et apprendre à vous
aimer et à vous assumer, et cela pour trois raisons.

1. Si vous vous focalisez sur ce qui ne va pas, vous ne


changerez jamais.
Avec une telle attitude, chaque changement que vous tenterez d’opérer
vous rappellera ce que vous avez besoin de « corriger » chez vous et tout
n’en paraîtra que plus difficile. On comprend ainsi que les régimes ne
fonctionnent pas : les programmes d’activité physique ou d’alimentation
sont perçus comme des punitions. Être « au régime » ne fait que renforcer
le sentiment que quelque chose ne va pas chez vous, que vous n’êtes pas
acceptable, digne d’être aimé ou formidable tel que vous êtes.

2. Détester son corps, son passé ou


soi-même ne motive pas.
Les recherches ont montré que le fait de s’accabler de reproches
diminuait la motivation. Si vous n’êtes pas convaincu que vous méritez
d’être célébré ou de vous sentir bien, pourquoi donc vous imposeriez-vous
la difficile tâche de changer ? Vous devez d’abord aimer et accepter votre
situation, vous pardonner pour ce qui vous y a mené et adopter une posture
d’amour de soi et de reconnaissance : JE MÉRITE d’être plus heureux et
en meilleure santé et JE SUIS CAPABLE de prendre les mesures
nécessaires pour prendre mieux soin de moi. Si vous vous rappelez que
vous faites cela parce que vous vous aimez, et non parce que vous vous
détestez, cette attitude d’encouragement vous sera d’un grand soutien tout
au long de votre parcours.

3. Plus vous répétez quelque chose, plus vous remarquez de


preuves.
La relation que vous entretenez avec vous-même peut soit vous libérer,
soit vous enfermer. Au cours du chapitre suivant, vous découvrirez que
non seulement des croyances négatives vous donnent une mauvaise
opinion de vous, mais qu’en plus elles modifient le filtre de votre cerveau
ainsi que le regard que vous portez sur le monde. Chaque jour, en même
temps que les choses se produisent, votre esprit ressasse des pensées sur ce
qui se passe. Quand une chose se reproduit sans cesse, même si ce n’est
que dans votre tête, elle finit par creuser une strie, un sillon dans votre
cerveau, qui devient un chemin familier. Le même paysage, les mêmes
virages. Vous le connaissez, et il vous connaît. Il devient partie intégrante
de la personne que vous percevez être. Vous raconter toutes ces histoires
finit par transformer une pensée en croyance et, avec le temps, cette pensée
finit par devenir votre identité même.
Ce que vous pensez n’est pas votre faute. Souvent, quand vous vous
montrez critique envers vous-même, c’est que vous avez appris ce
comportement d’une figure parentale qui était également dure avec elle-
même. Quelle que soit la manière dont vous ayez appris à vous accabler de
reproches, l’idée est que si cela vous rend malheureux, il vous incombe de
remédier à cette situation.

L’ENNEMI N’EST PAS VOTRE CORPS (NI VOTRE


COMPTE EN BANQUE, NI VOTRE TRAVAIL)
L’ennemi est la haine que vous éprouvez envers vous-même. Elle vous
empêche de changer. Pour vous transformer, c’est l’amour qui doit être
votre point de départ, et l’habitude de la tape dans la main peut vous y
aider. Elle vous apprend à vous considérer, à vous parler et à vous traiter
avec amour et bienveillance.
Lorsqu’elle a réalisé avec moi le High 5 Challenge, Nina a eu cette
immense prise de conscience : « Je souffre de dysmorphie depuis plus de
vingt ans. Au bout de cinq jours seulement de tapes dans la main, au lieu
d’éviter de voir mon visage, je me retrouve à me faire de grands sourires.
Merci. »
Cathy explique que cette habitude modifie fondamentalement le regard
qu’elle porte sur elle : « Nous avons coutume en nous voyant dans le
miroir de regarder tous nos défauts. Pour ma part, je remarque mes sourcils
asymétriques, mes cheveux blancs, aaahhh, ce nouveau double menton,
mes bras flasques. Je vois tellement de choses qui ne vont pas. Et, dans un
monde dominé par Zoom, les appels vidéo et Facebook, il n’y a pas
qu’avec le miroir que nous devons vivre ! Nous nous voyons plus souvent
sur l’écran de la caméra que nous le souhaiterions. Pour moi, cette tape
dans la main devant le miroir est devenue un geste d’affirmation, une
action concrète de célébration de moi-même. Le mouvement lui-même
m’oblige à regarder mon visage et mon corps sous un jour différent : d’une
manière plus lumineuse, plus gentille, empreinte de davantage de joie et de
compassion. J’ai découvert que je ne peux pas me taper dans la main tout
en m’adressant des paroles négatives ! »
Vous méritez d’être célébré comme vous êtes, là maintenant. Pas plus
tard, lorsque vous aurez perdu du poids, gagné plus d’argent, serez tombé
amoureux ou aurez décroché votre diplôme. Comme les études le
montrent, apprenez à vous aimer et à vous accepter, et vous réussirez
mieux à affronter les aléas de la vie. Vous gagnerez en résilience. Si vous
vous accablez continuellement de reproches, vous vous tirez vers le bas et
avez davantage l’impression de vous retrouver sous l’eau en cas de stress.
La moindre chose vous abat. Dès lors que vous commencerez à vous
accepter tel que vous êtes, à voir une personne qui mérite d’être célébrée et
soutenue, vous serez de nouveau à même de puiser dans la motivation, la
faculté de célébration et la résilience avec lesquelles vous êtes né.

VOUS N’AVEZ PAS TOUJOURS ÉTÉ COMME ÇA


Tout ce que je m’apprête à vous enseigner se trouve déjà en vous. Vous
avez acquis cet amour de soi dès votre naissance. Quand vous étiez bébé,
vous appréciiez de vous voir. Vous rampiez jusqu’au miroir et vous ne
vous contentiez pas de vous taper dans la main. Vous appuyiiez votre
visage contre votre reflet, souriiez, riiez, vous vous aimiez et vous
embrassiez à pleine bouche baveuse. Et il y a tant en vous à célébrer ! À
commencer par le fait que vous êtes absolument unique. Votre séquence
ADN, vos empreintes digitales, votre voix, le dessin de votre iris – chacun
de ces éléments est unique et n’appartient qu’à vous. La manière dont vous
voyez le monde, votre rire, votre vécu, votre façon d’aimer – tout cela
concourt à créer quelque chose de magique. Vous êtes le seul « vous » qui
existera jamais. Chacun de vos dons et de vos talents particuliers est un
phénomène. Cela mérite d’être célébré, bon sang !
De plus, vous êtes tellement plus fort que vous ne le pensez ! La
résilience est gravée dans votre ADN. Quand vous avez appris à marcher
lorsque vous étiez bébé, vous ne vous êtes pas arrêté au premier essai.
Vous n’êtes pas resté étendu par terre à regarder le plafond, à vous dire,
morose : Je crois que ma vie sera comme ça. Il est temps de jeter l’éponge.
Je ne marcherai jamais. Je vais me contenter de vivre ici, à cet endroit sur
le tapis. Non, vous avez réessayé. Et parce que vous n’aviez pas les mots,
vous ne pouviez pas vous adresser de paroles tristes, que vous n’y
arriveriez pas, que vous n’étiez pas à la hauteur, ou assez intelligent ou
assez fort. Vous avez persévéré et finalement vous avez réussi à faire vos
premiers pas.
Vous êtes également né naturellement intelligent. En observant
simplement les gens autour de vous, vous avez trouvé tout seul comment
gazouiller, sourire, ramper et même marcher. Vous vous fichiez bien de
tomber en moyenne dix-sept fois par heure lorsque vous faisiez vos
premiers pas. Vous avez juste continué d’essayer. Cette ténacité est
demeurée en vous.
La célébration est elle aussi ancrée en vous. Enfant, chaque fois que
vous réussissiez à accomplir quelque chose de nouveau et de réjouissant,
vous riiez, criiez, leviez les bras en l’air. En entendant de la musique, vous
vous trémoussiez et sautiez partout. Vous êtes conçu pour vous sentir aimé,
résilient, joyeux et célébré. C’est pour cela que recevoir une tape dans la
main fait tant de bien. Ce geste vous va droit au cœur. Il touche
directement votre soi. Il vous rappelle une chose que vous aviez oubliée :
qui vous êtes vraiment et ce que vous êtes programmé pour sentir.
MAIS ALORS, QU’EST-IL ARRIVÉ À MON MOI
HEUREUX ?
La vie a simplement pris le dessus sur vous. Depuis votre plus jeune
âge, votre vie est parsemée d’emmerdements. Les hauts et les bas se sont
succédé comme un paquet de vêtements tournoyant dans un sèche-linge.
Comme je l’ai dit, vous êtes venu au monde parfait, entier et complet mais,
quelque part en route, pendant votre enfance, alors que vous alliez à
l’école, tentiez de vous faire des amis et de vous intégrer, vous avez reçu
ce message : Quelque chose ne va pas chez moi.
Ce sentiment que « quelque chose ne va pas chez moi », tout le monde
l’a. Les psychologues parlent de « rupture d’appartenance ». Vous
commencez à avoir l’impression de ne pas être à votre place au sein de
votre famille, de votre communauté religieuse, de votre groupe d’amis, de
votre quartier ou dans le monde en général. Ce sentiment occasionne alors
une seconde rupture d’appartenance, par rapport à vous-même.
Cela peut se produire d’un millier de façons. Quand vous étiez petit,
vous avez par exemple souvent déménagé et changé d’école, si bien que
vous vous sentiez toujours comme un étranger. Peut-être avez-vous été
victime d’une agression et ne vous sentiez-vous pas en sécurité. Ou bien
vous avez été catalogué comme étant idiot parce que vous étiez dyslexique
et placé dans des classes spécialisées. Ou encore vous étiez la seule
personne transgenre, le seul musulman, le seul réfugié ou le seul enfant
noir de votre classe.
On vous a peut-être embêté à cause de votre apparence, de votre façon
de parler ou de vous comporter. Ou bien vous étiez gêné de vous
déshabiller dans les vestiaires du gymnase parce que votre mère vous
faisait constamment remarquer votre poids. Si à la maison, à l’école ou
dans le monde en général on vous a fait sentir anormal, indigne d’être aimé
ou menacé, vous avez cru ces gens. Personne ne parvient à l’âge adulte
sans avoir vécu ce type de traumatisme.
Peut-être que votre père est parti, ou que votre mère souffrait d’une
grave dépression, ou qu’un frère s’est suicidé. Vous avez peut-être vécu
dans l’inquiétude permanente de savoir si vous auriez quelque chose à
manger au prochain repas. Peut-être avez-vous été victime de racisme et de
préjugés de manière quotidienne dans votre quartier. Ou bien votre famille
vous a rejeté parce que vous étiez gay. Ou encore un de vos parents
souffrait d’une addiction ou vous opposait constamment un silence
culpabilisant. Toutes ces expériences ont eu des répercussions sur vous.
Vous les avez absorbées dans votre corps, dans votre esprit et dans votre
âme. Et parce que vous étiez un enfant, vous ne pouviez pas partir. Votre
seule possibilité consistait à tenter d’y survivre.

CELA S’AVÈRE PARTICULIÈREMENT DIFFICILE SUR LE


PLAN ÉMOTIONNEL
Un enfant confronté à des difficultés ne dispose pas du vécu ni du
soutien nécessaires pour analyser la situation. Il les absorbe dans son
système nerveux, les intègre dans son expérience et dans ses pensées. Il est
réduit à faire de son mieux pour les surmonter. Dans un contexte stressant,
traumatisant ou violent, aucun enfant ne pense : Ces adultes autour de moi
ont un sérieux problème. Ou Bon sang, cette situation est intenable. Ou
C’est illégal, vous êtes en état d’arrestation. Ou Si cet enfant me fait du
mal, c’est sûrement parce que quelqu’un lui en fait. Tous les enfants
s’accusent et supposent que c’est leur faute.
Ça a été mon cas quand j’ai été agressée à l’âge de neuf ans par un
enfant plus âgé. J’ai pensé que c’était ma faute. Ça a été le cas de notre fils
quand il s’est fait harceler en colonie de vacances. Il a caché sa peine et
s’est reproché à lui-même cette situation (et moi je m’en veux encore de ne
pas avoir vu les signes et de ne pas l’avoir récupéré plus tôt).
Je suis sûre que c’est aussi ce que vous avez fait lors des épreuves que
vous avez traversées : vous les avez interprétées comme autant de preuves
terribles à votre encontre. Face à une mère critique, au divorce de vos
parents, aux microagressions racistes que vous enduriez chaque jour ou à
des violences, vous vous êtes accablé de reproches. C’est là un défaut
majeur de l’être humain. Au lieu de jeter la pierre à ceux qui nous font du
mal, nous nous la jetons à nous-mêmes et pensons : Quelque chose ne va
pas chez moi.
Même si je ne l’admets qu’à contrecœur, il se trouve qu’en tant que
parents nous envoyons souvent ce message de manière non intentionnelle.

ESSAYEZ D’ÊTRE LE NOUVEAU AUX CHEVEUX BLEUS


Je vais vous raconter une histoire que je déteste, parce qu’elle me donne
le sentiment d’être une mère indigne. Je vous en fais part malgré tout pour
illustrer à quel point nous pouvons faire passer le message selon lequel il y
a quelque chose qui ne va pas dans ce que tu es, dans ton apparence, dans
ta manière de t’exprimer.
Lorsque notre fils Oakley était en sixième, il a teint l’extrémité de ses
cheveux en bleu parce qu’il était un fan inconditionnel de Ninja, un joueur
de jeux vidéo. C’était joli et cool et il adorait ce style. Mais lorsqu’il a
changé d’école en cinquième et que son premier jour dans son nouvel
établissement approchait, j’ai commencé à m’inquiéter à l’idée que les
enfants puissent être méchants avec lui s’il arrivait le jour de la rentrée
avec des cheveux bleus. C’est déjà assez difficile d’être nouveau. Mais un
nouveau avec des cheveux bleus…
(Essayez même d’être le nouveau avec des cheveux bleus et une mère
parano désespérée à l’idée que vous vous intégriez…)
Pendant des semaines, je n’ai cessé de lui demander s’il ne voulait pas
changer de coiffure avant la rentrée et éventuellement… couper ces pointes
bleues. Lui n’était pas inquiet à ce sujet, moi si. Tandis que la rentrée
approchait, ses grandes sœurs ont commencé à se mettre de la partie : « Tu
sais, ce n’est peut-être pas la meilleure idée d’arriver à l’école avec des
cheveux colorés. Ce n’est pas comme si tu étais une star de foot. » Oakley
a fini par céder et est allé chez le coiffeur. Il ne l’a pas fait pour lui. Il l’a
fait pour apaiser nos peurs.
Quand vous êtes enfant, tout le monde vous dit quoi faire ou ce qu’il
aimerait que vous fassiez. Vous acquiescez pour que maman soit contente,
pour être accepté par les gamins cools, ou parce que vous n’avez pas le
choix. Ce conditionnement ancre en vous l’idée que l’amour et
l’acceptation sont conditionnels. Je t’aimerai si tu fais ce que je dis.
Si l’on y réfléchit, c’est précisément la raison pour laquelle vous vous
refusez votre amour. Vous avez appris cela dans l’enfance.

LES ÂNERIES QUE NOUS AVONS CRUES


En repensant à cette histoire avec notre garçon, je me rends compte que
mon message était : « Il y a quelque chose qui ne va pas dans ton
apparence. » Il disait aussi : Je n’accepterai que la version de toi qui me
satisfera. Alors qu’en réalité, je ressentais tout le contraire. J’adorais ses
cheveux bleus, mais je ne pensais pas que ses camarades l’accepteraient
ainsi. Je voulais qu’il ait les meilleures chances de vivre en douceur ce
nouveau départ mais, au lieu de ça, je l’ai clairement poussé à remettre en
question ses propres choix et le fait que oui ou non je l’aime et l’accepte
tel qu’il est.
Je lui disais : Je préfère que tu t’intègres plutôt que tu sois toi-même. Je
regrette aussi terriblement car je sais que ceci est le cœur d’un gros
mensonge dont nous sommes convaincus : que ce que les gens pensent de
vous est plus important que ce que vous pensez de vous. Nous avons cru
toute notre vie à ces âneries car les gens que nous aimions nous ont appris
à y croire. Les enfants, si vous lisez ceci, sachez que j’en suis vraiment
désolée.
Bon sang, je déteste cette histoire, mais elle est au fondement de ce qui
nous est arrivé, à vous, à moi, à tous ceux que nous connaissons. Vous
avez remis en question votre apparence, vos actes et, au bout du compte, la
personne que vous êtes.
C’est ainsi que ce lien avec votre soi véritable s’est retrouvé bloqué.
C’est la raison pour laquelle vous vous dénigrez lorsque vous vous
regardez dans le miroir. Pour notre fille et tous les gens qui souffrent de
leur apparence, il faut que vous commenciez dès à présent à vous
apprécier. Cessez de vous flageller et jetez simplement ces jeans trop petits
à la poubelle. Lorsque vous vous critiquez et vous accablez de reproches,
vous vous traitez comme j’ai traité notre fils : votre amour pour vous-
même est conditionnel. Vous vous le refusez tant que vous n’aurez pas
votre approbation. Quelle vie horrible !

CESSEZ DE DÉTESTER ET APPRÉCIEZ


Il n’est pas nécessaire que vous changiez quoi que ce soit pour mériter
l’amour et l’acceptation dont vous avez besoin. Il faut simplement que
vous commenciez à vous accorder cette reconnaissance.
La prochaine fois que vous vous trouverez devant un miroir, cessez de
vous critiquer et de vous dénigrer. Vous ne vous en sentez que plus abattu,
rejeté et découragé. Cela contamine vos pensées et vos ressentis de la
journée. Au lieu de ça, commencez chaque journée en recherchant les
qualités que vous appréciez chez vous. Ces petites subtilités dont vous ne
tenez pas compte, votre force, votre intuition. Comment votre corps a pris
soin de vous. Ou ces vergetures qui vous rappellent les enfants que vous
avez eus.
Vous voyez, il n’y a rien qui n’aille pas chez vous. Vous n’êtes peut-être
pas satisfait de votre situation actuelle, du solde de votre compte en
banque, du chiffre qui s’affiche sur votre balance ou de la taille de vos
pantalons. Dieu sait que les choses n’ont pas été faciles, mais vous voilà.
Toujours debout. Résilient, intelligent et fort. À vous lever chaque matin et
à vous pousser pour apprendre, grandir et devenir meilleur. Et
franchement, cela fait de vous quelqu’un de sacrément merveilleux.
J’adore ce que Jordan m’a confié après qu’elle a commencé à se taper
dans la main tous les matins : « S’aimer soi-même veut trop souvent dire
vouloir se corriger. C’est pour cela que j’adore me taper dans la main
devant mon miroir : cela vous montre que s’aimer, c’est vraiment tomber
amoureux de ces parties de soi que l’on essayait jusqu’alors de rectifier. »
Il y a tant de choses à aimer chez vous. Laissez bien cette idée pénétrer.
Puis, levez la main et inscrivez cette appréciation dans votre subconscient
grâce à un high five.

COMME S’IL VOUS MANQUAIT UNE CHOSE


ESSENTIELLE
Pour comprendre à quel point l’acceptation et l’encouragement ont un
effet puissant et profond, intéressons-nous aux recherches consacrées à ce
que les psychologues appellent les « besoins émotionnels fondamentaux »,
c’est-à-dire ce dont tout être humain a besoin pour s’épanouir. Au cas où
vous auriez raté votre cours de psycho dédié à la hiérarchie des besoins de
Maslow (ou que vous vous soyez endormi), voici le topo : nous avons tous
des besoins essentiels à notre épanouissement, notre bonheur et notre
survie.
Vous savez que vous avez besoin d’eau, de nourriture, d’oxygène, d’un
toit et de sommeil, sous peine de mourir. Vous savez aussi que vous avez
besoin d’avoir des amis, sinon vous vous sentirez seul, et les études ont
prouvé que la solitude pouvait tuer elle aussi. Vous savez peut-être
également qu’il existe un besoin fondamental de s’épanouir en tant
qu’individu, et que si l’on n’y parvient pas, l’on se sent bloqué.
En revanche, vous ignorez peut-être que vous avez aussi ces trois
besoins émotionnels fondamentaux : être vu, entendu et aimé. Lorsqu’ils
ne sont pas comblés, il s’agit non seulement d’une forme de maltraitance,
mais vous vous sentez de surcroît mal-aimé, invisible et frustré. Je pense
que c’est pour cela que nous finissons par nous dénigrer au départ, et que
nous nous accablons depuis tout ce temps.

VOUS AVEZ LE POUVOIR DE CHANGER CELA


Ce qui vous manque, c’est une connexion plus profonde avec vous-
même. Vous avez été si occupé à vaquer d’une occupation à une autre que
vous n’êtes pas capable d’imaginer l’ampleur du changement que vous
créerez lorsque vous débuterez vos journées en vous rendant hommage à
vous-même. Une tape dans la main permet de combler les besoins
émotionnels les plus profonds et les plus importants, essentiels au bien-être
de tout être humain.
Comme vous l’avez découvert, ces trois besoins émotionnels demeurent
souvent insatisfaits durant l’enfance et on ne vous a pas donné les outils
pour les combler une fois devenu adulte. C’est la raison pour laquelle vous
vous sentez invisible au travail, exclu de votre cercle d’amis et déconnecté
de vos relations d’adulte, sans parler de celles que vous entretenez avec
vous-même. Il manque quelque chose : le sentiment profond que vous
importez. Ce désir d’être vu, entendu et apprécié est essentiel pour se
sentir épanoui.

INUTILE D’ARGUMENTER, J’AI DES CHIFFRES


Tout d’abord, votre existence même est si miraculeuse que vous devriez
vous sentir considéré et célébré ! Premièrement, la probabilité que vous
aviez de naître est d’une sur un million – le nombre d’ovules que votre
mère produit durant sa vie. C’est fou, mais c’est encore bien loin de
représenter le phénomène mathématique que vous êtes. Selon de récentes
études, les ovules sont difficiles si bien que celui dont vous provenez a
choisi avec lequel des 250 millions de spermatozoïdes de votre père il
allait entrer en contact. Si l’ovule qui vous a créé avait porté son dévolu
sur n’importe quel autre spermatozoïde, c’est votre frère ou votre sœur qui
aurait ce livre entre ses mains car vous ne seriez jamais né.
Les scientifiques ont calculé que la chance que cet ovule et ce
spermatozoïde donnés se rencontrent était d’une sur 400 millions de
millions. Et même cela n’est pas tout à fait exact. Un expert d’Harvard a
affirmé dans un article que la probabilité que vous soyez né est si infime
qu’elle avoisine un nombre que je ne sais même pas prononcer. Votre
naissance n’est donc rien moins qu’un miracle.
Une personne aussi unique et spéciale que vous mérite d’être vue,
entendue et reconnue. Sentir qu’elle importe, que quelqu’un se soucie
d’elle et qu’elle mérite d’être célébrée sont ses besoins émotionnels les
plus fondamentaux, aussi importants à son bien-être et à son bonheur que
l’eau et la nourriture. La différence entre une bonne et une mauvaise
journée repose parfois uniquement sur la reconnaissance dont on va vous
témoigner. Et savez-vous qui est le mieux placé pour vous apporter cette
validation ? Vous. Cela nous ramène à ce moment, chaque matin, où vous
vous retrouvez face à votre reflet dans le miroir.
La tape dans la main est bien plus qu’un simple geste concret. Elle est
un transfert d’énergie fondamentale. Elle symbolise l’alliance que vous
nouez avec vous-même ainsi que votre croyante inébranlable en vos
capacités. Il ne s’agit pas de vous féliciter, mais de vous célébrer tel que
vous êtes. Votre existence même vous rend digne d’un high five. Votre
présence, vos espoirs, vos rêves, votre capacité à aimer, à guérir, à changer,
à grandir, votre cœur, votre âme – c’est tout cela qui vous rend digne d’être
célébré.
Lorsque vous vous tapez dans la main devant le miroir, vous comblez
vous-même ces besoins émotionnels fondamentaux. Vous vous voyez.
Vous vous entendez dire « Tout se passera bien », « Tu peux le faire » ou
simplement « Je t’aime ». Toutes ces choses que vous aimeriez que vos
parents, vos amis, votre conjoint ou votre patron vous communiquent, vous
vous les adressez par ce simple geste qui véhicule :

Confiance – Je crois en toi.


Célébration – Tu es formidable.
Validation – Je te vois.
Optimisme – Tu peux le faire.
Action – Tu tiens le bon bout, continue.

Ne serait-il pas merveilleux de ressentir tout cela simultanément ? Le


monde déborderait de petits chiots, d’arcs-en-ciel et de forfaits illimités
(Quoi ? ne me dites pas que ces dépassements ne vous mettent pas hors de
vous, vous aussi). Ce serait époustouflant. Littéralement. Votre
subconscient en aurait le souffle coupé car il n’est pas programmé pour
absorber tout ce délicieux amour de votre part… ou pas encore. Mais ça va
venir…
Maintenant que vous savez que l’amour et l’acceptation de soi sont les
forces les plus puissantes et les plus motivantes au monde, je sais ce que
vous pensez…

J’AI COMPRIS, MAIS COMMENT CHANGER MES


PENSÉES ?
La première étape consiste à mettre le doigt sur une ancienne pensée qui
vous tire vers le bas.
Si vous ne l’avez pas identifiée, voici une astuce : il s’agit de quelque
chose du genre « Je ne suis pas assez ______. »
Vous pouvez remplir le blanc par ce que vous voulez. Allez, trouvez ce
qui vous empoisonne : je ne suis pas assez intelligent, pas assez bon, pas
assez grand, mince, riche, brillant, talentueux… quoi que ce soit que vous
n’êtes pas suffisamment. C’est un poison, car avoir ces pensées tue votre
âme et votre désir inné d’être vu, entendu et célébré.
Cette pensée est l’exact contraire de la validation, de la confiance, de la
célébration, de l’optimisme et de l’action que la tape dans la main
symbolise. Elle vous tire vers le bas. À elle seule, elle peut vous paralyser
et vous immobiliser. Notez ceci : lorsque vous avez cette pensée, vous
n’avez pas envie de vous taper dans la main, ni dans celle de quiconque.
Mais surtout dans la vôtre.
Remédions à cela.
CHAPITRE 5

SUIS-JE NUL ?
L’autre soir, nous dînions en famille et l’une de nos filles s’est mise à
parler de frictions qu’elle avait avec une de ses colocataires.
« J’ai toujours l’impression d’être la méchante, quoi que je dise ou que
je fasse. Chaque fois que j’évoque ce qui m’embête ou que je pose une
limite, j’ai l’impression d’être en tort. Ça arrive tout le temps ! Je me dis à
chaque fois que je suis quelqu’un de mauvais et d’égoïste. Ça a été comme
ça toute l’année. Je ne sais pas comment ne plus me sentir ainsi. »
Mon mari, Chris, a essayé de la consoler : « Tu n’es pas quelqu’un de
mauvais. Tu as peut-être fait de mauvaises choses, mais tu n’es pas
quelqu’un de mauvais. Il arrive à tout le monde de mal s’y prendre. C’est
comme ça qu’on apprend. Promets-moi de ne plus te traiter de mauvaise
fille. » Avant de poursuivre : « Quand mon entreprise de restauration a
capoté, j’ai eu l’impression d’être une nullité totale. Mon associé a eu l’air
de considérer cet échec comme un risque inhérent à toute ouverture de
restaurant. Pas moi. Pour moi, ça voulait dire que j’étais nul. Partout où je
regardais, c’était ce que je voyais. Je n’étais pas suffisamment présent pour
vous, les enfants. Je n’étais pas un bon mari pour votre mère. Je ne
ramenais pas assez d’argent. Je ne réussissais rien. Si tu te répètes ça tout
le temps, tu finis par le croire. La honte est comme une paire de lunettes
noires. Elle assombrit tout ce que tu vois. »
Notre fille a répondu : « Moi aussi je connais ça, papa. En tant
qu’étudiante en musique, quand j’entre dans une salle de classe ou un
studio, je remarque toujours à quel point les autres sont plus cools et plus
talentueux. Je pense à l’avance qu’ils ont dans leur carrière musicale, entre
ceux qui ont signé avec un label, ceux qui ont sorti des titres ou joué dans
des bars. Puis je me regarde moi et me dis que je suis nulle comparée à
eux. »
Notre autre fille s’est jointe à la fête : « Eh bien, nous sommes vraiment
de la même famille parce que pour ma part, je me trouve toujours la plus
grosse parmi mes amies. Et maman, de son côté, pense que tout est sa
faute. » Puis elle s’est tournée vers son frère Oakley : « Oakley, quelles
sont tes pensées négatives à toi ? »
Il a répondu sans hésiter : « Je ne participe pas à cette conversation,
vous êtes déprimants. » Nous avons tous ri, puis une des filles s’est tournée
de nouveau vers Chris : « Non, sérieusement, papa, comment est-ce qu’on
retire ces lunettes noires ? Surtout quand on pense vraiment être quelqu’un
de mauvais ? Et j’ai plein d’exemples qui le prouvent. »

MON SEMPITERNEL REFRAIN


(DIEU QU’IL ME SORT PAR LES YEUX !)
Mes enfants avaient touché juste parce que, durant les quarante
premières années de ma vie, mon leitmotiv a été : « J’ai tout raté. »
Ma chanson à moi dit : « Autant jeter ces quarante dernières années
dans les toilettes, vu mon parcours à la fac, à l’école de droit, durant les
premières années de notre mariage, et le fait que j’aie été une mère
affreuse. Si seulement j’avais réussi, eu une maison où tous les gamins
venaient se retrouver, l’argent pour m’inscrire dans un country club, si
j’avais été présente à chaque fête d’anniversaire et chaque match, si
j’avais acheté des actions Amazon il y a dix ans (Attendez ! je n’ai pas
fini !), si j’avais vécu dans une autre rue, si j’avais eu d’autres amis, si
j’avais fait des choix différents.
Si seulement j’avais bien fait les choses. Mais maintenant, il est trop
tard. Tout est ma faute. »

RETROUVER SON ESTIME DE SOI ET SE RESPECTER


À NOUVEAU, PAS À PAS
Dans votre tête aussi se chante une version de ce refrain. Vous avez
commis un millier d’erreurs au cours de votre carrière, au sein de vos
relations ou vis-à-vis de votre santé, et à présent il est trop tard. Vous avez
raté votre vie, alors autant la jeter aux orties, n’est-ce pas ? Eh bien, je
peux vous le dire, c’était ce que je pensais.
Tandis que j’écris ces lignes, j’ai peine à croire jusqu’où je suis
parvenue. Vous allez bientôt entendre une partie de mon affreuse histoire ;
toujours est-il qu’il y a quelques années seulement ma vie était tel un train
en plein déraillement. Ma confiance était au fond du gouffre car j’étais
face à la faillite, à un mariage qui battait de l’aile, à une anxiété écrasante
et au chômage. J’ai affronté ces problèmes comme nombre d’anxieux
chroniques : en me réfugiant dans l’alcool, en criant sur mon mari et en
faisait tout ce qui était en mon pouvoir pour éviter mes soucis.
Oui, vraiment. Sincèrement, c’est la raison pour laquelle je suis si
convaincue par les outils et les recherches que je partage ici. Tout cela a
été testé par votre serviteur. C’est pourquoi je sais que cela fonctionne.
Après dix ans de dur labeur, j’ai réécrit cette histoire et, ce faisant,
transformé ma vie. À présent je suis une entrepreneure, une auteure à
succès et l’une des conférencières les plus demandées au monde. Si vous
regardez ma chaîne YouTube, vous verrez la personne que je suis
aujourd’hui – quelqu’un qui se dirige avec confiance vers ce qu’elle désire
et qui réussit dans les affaires, qui a sauvé vingt-cinq années de mariage
imparfaites mais belles, avec trois formidables enfants. Je suis là où j’étais
destinée à être : je m’aime, je suis bien dans mes baskets et je travaille dur
chaque jour pour préserver cette relation inébranlable que j’ai nouée avec
moi-même.
Je ne vis toujours pas dans la bonne rue et ne me suis pas inscrite dans
ce country club, et je ne peux pas recommencer mes années de fac et de
droit, mais j’ai malgré tout cessé d’être obsédée par mon passé et de
m’accabler constamment de reproches à ce sujet. La voie de la
transformation ne connaît pas de raccourcis. Il faut y travailler chaque jour
par petites touches. L’estime et l’amour de soi ne s’achètent pas. Il faut les
construire. Une adhésion à un club ou une maison différente ne changeront
pas ce que vous avez en vous. Il faut accomplir sa part. Il faut se
confronter à cette partie de soi que l’on ne supporte pas, se pardonner pour
le mal que l’on a fait (en particulier à soi-même), et s’atteler à la tâche de
devenir une meilleure version de soi. C’est la seule manière de construire
le respect et l’estime de soi auxquels vous aspirez.

VOUS POUVEZ CHOISIR.


VOUS POUVEZ CHANGER
Il arrive à tout le monde de se planter. Les pires choses que vous avez
faites, vues ou auxquelles vous avez survécu sont vos meilleures
professeures. Cessez de vous reprocher ce qui s’est produit et décidez de
retenir les leçons que représentent chacune des erreurs que vous avez
commises. C’est simple, mais ce n’est pas facile. Pourtant, si je peux le
faire, vous pouvez y parvenir vous aussi.
Le plus ardu consiste à ne plus vous focaliser sur ce passé que vous
détestez et à regarder en direction du futur que vous souhaitez créer.
Pensez à ceci : le pare-brise avant d’une voiture est plus grand que le
rétroviseur. Vous n’êtes pas censé aller à reculons. Vous êtes fait pour
avancer et, pour cela, vous devez porter votre regard DEVANT vous.
Je suis convaincue que nous avons une seconde chance dans la vie.
Vous en recevez une chaque matin lorsque vous vous levez, que vous vous
regardez dans le miroir et que vous décidez qui vous allez être aujourd’hui.
Vous avez le pouvoir de choisir. Vous avez le pouvoir de changer. Vous ne
pouvez pas remonter le temps mais vous pouvez être un soutien pour vous-
même dès lors que vous employez le temps dont vous disposez pour
prendre le contrôle, modifier votre comportement et écrire un nouveau
chapitre dont vous serez fier.
Jetons donc un œil à ma vie d’avant, une époque confuse que l’on peine
à imaginer aujourd’hui. Je vais vous transporter à deux moments de mon
existence susceptibles de faire grincer des dents mais malheureusement
totalement véridiques.
TROIS ANNÉES TERRIBLES, HORRIBLES, GÂCHÉES
L’une des pires périodes de ma vie a été durant mes études de droit,
pendant lesquelles l’anxiété accumulée depuis mon enfance a culminé de
manière franchement autodestructrice. Pendant trois années entières, je me
suis réveillée en panique parce que, dès mon entrée à la faculté de droit,
j’ai su que je ne voulais pas devenir avocate. Mais comme je n’avais
aucune idée de ce que je voulais faire de ma vie, je ne savais pas quoi faire
d’autre.
J’étais constamment sur les nerfs, stressée, en retard. Mes pensées, mes
actions et mes habitudes ne faisaient que perpétuer cet état. De plus, j’étais
entourée de tous ces autres étudiants enthousiasmés par leurs études, si
bien que j’avais le sentiment de ne pas être à ma place. Je me sentais
profondément seule. Je détestais toutes les lectures et tous ces devoirs à
écrire qui sont nécessaires pour devenir avocat. Je ne savais pas encore que
je souffrais de dyslexie et de TDAH. J’étais complètement déboussolée.
Ma routine quotidienne consistait en ceci : me réveiller avec la gueule
de bois. Me dire : Bon sang, je suis en retard. Pourquoi est-ce que je
continue à faire ça ? Fixer le plafond en pensant à mes cours de la journée
et au retard que j’ai accumulé dans mes devoirs. Allumer une cigarette tout
en me préparant à la va-vite. Rouler jusqu’au café et commander le plus
grand gobelet de café crème avec trois sucres. Rouler jusqu’à la fac.
M’asseoir et paniquer à l’idée d’être interrogée. Grignoter une salade pour
le déjeuner. M’installer seule à la bibliothèque et essayer d’étudier.
Repousser pendant plusieurs heures l’idée d’appeler une amie. Rentrer à la
maison. Partager une bouteille de vin avec ma colocataire et m’endormir.
Me réveiller avec la gueule de bois.
Voilà une routine tout à fait propre à se créer une belle vie bien
décevante, qu’en dites-vous ? Et je ne me suis pas arrêtée là, j’ai continué
sur la même voie…
J’ai répété ce train-train pendant trois ans et, même si j’essaie d’en rire,
rien que le fait de vous le décrire me fait un nœud à l’estomac. J’ai passé
tout ce temps sur les nerfs, anxieuse. Je n’en garde presque aucun souvenir.
Si l’on considère mes pensées et mon comportement d’alors, les choix que
je faisais chaque jour m’enfermaient dans un cycle aussi foireux que
douloureux. Les pensées négatives (toutes les variations possibles du
même thème « Je rate tout ») m’assaillaient en avalanches telles que je ne
parvenais pas à me concentrer sur autre chose que simplement survivre au
jour le jour. Plus je répétais ce cycle, plus j’étais sur les nerfs. Les pensées
négatives font bouillir le système nerveux. Pensées et sentiments négatifs
enclenchent une spirale descendante dont on ne sait comment s’échapper.
Lorsque vous êtes en mode survie, cela ne fait généralement qu’empirer
jusqu’à ce que vous touchiez le fond. Et effectivement, ça a empiré.

J’AI SABOTÉ MA PREMIÈRE ANNÉE, PUIS ÇA A ÉTÉ


LA DÉBANDADE COMPLÈTE
Le premier été durant mes études de droit, j’ai fait un stage au sein du
cabinet du procureur général de l’État du Michigan, à Grand Rapids.
Celui-ci m’a confié un projet de recherche sur le taux de récidive dans le
Michigan. C’était une opportunité fantastique. Non seulement j’allais
beaucoup apprendre sur un sujet qui me tenait à cœur, mais cela allait aussi
être une expérience inestimable pour mon avenir : j’allais travailler pour le
procureur en personne ! Mais j’étais tellement dépassée par l’ampleur du
projet que je ne m’y suis jamais attelée. Je n’ai même pas ouvert un livre.
Pas un.
Ça recommençait…
Mon anxiété était telle que je ne garde aucun souvenir de mes trajets
jusqu’au cabinet cet été-là (quatre-vingts kilomètres aller et autant pour le
retour). Lorsque je me sens en insécurité, non seulement je ne suis pas bien
dans mes baskets, mais je quitte carrément mon corps. Quand mes nerfs
s’échauffent, je me mets à flotter mentalement à l’extérieur de mon corps.
Les psychologues parlent de « dissociation ». Je suis passée experte dans
cet art et dans le fait d’instaurer une distance entre moi et les gens, les
lieux et les émotions qui paraissent effrayants ou risqués d’une manière ou
d’une autre. Par voie de conséquence, je ne me rappelle que très peu de
choses de cette première partie de ma vie parce que je n’étais pas
suffisamment présente mentalement pour que ces souvenirs demeurent.
Mais je me souviens de ceci : le procureur général m’a appelée dans son
bureau vers la fin de l’été. Le visage rouge et toute en sueur dans mon
tailleur, j’ai avancé un millier d’excuses pour expliquer le retard de la
remise de mon projet. Je suis sortie de la pièce et ne suis jamais revenue.
Je n’ai même pas démissionné, j’ai tout bonnement disparu. Je crois que je
me suis évaporée avant même que ce comportement ne devienne à la
mode. Honnêtement, je suis tellement gênée par cette histoire que je n’en
avais jamais parlé.
Une autre année, j’ai décroché un formidable job d’été dans un cabinet
d’avocats au Nouveau-Mexique. Une semaine avant de commencer, j’ai eu
un accès soudain de panique à l’idée de prendre l’avion pour me rendre à
l’autre bout du pays et d’y passer l’été seule. J’ai appelé le cabinet et,
prétextant une urgence familiale, annoncé que je ne viendrais pas.
Est-ce que cela ressemble à la Mel Robbins que vous connaissez ? En
écoutant mon histoire, vous voyez que mes pensées négatives (je ne peux
pas le faire) ont généré des sentiments négatifs (de l’anxiété) et des actions
négatives (m’enfuir), enclenchant ainsi un cercle vicieux. Et une fois celui-
ci démarré, il faut une force colossale pour le briser. Je veux insister sur
ces pensées négatives (je ne peux pas le faire, je me déteste, je ne suis pas
à la hauteur) car lorsque vous êtes habitué à les entendre, vous ne vous
rendez plus compte de leur présence. Vous n’avez pas non plus conscience
que ces pensées, si vous les ressassez, commencent à avoir leur vie propre.
Bien sûr, je voulais être forte et réussir. Et bien sûr, je désirais ces
opportunités. Mais mon esprit était si obsédé par l’histoire que je me
racontais (répétez avec moi : « Je rate tout. »), que j’étais incapable de
considérer le gros projet du procureur ou ce job d’été au Nouveau-
Mexique comme des opportunités. Dès qu’une chose menaçait de prendre
trop d’ampleur, je détalais comme un lapin – parce que c’est le
comportement typique de quelqu’un qui croit tout rater. Même si cela
signifie laisser ses rêves au bord de la route.
Et, naturellement, une fois que j’ai eu reculé devant ces deux
formidables occasions, l’opinion que j’avais de moi-même n’en a été que
plus mauvaise. La spirale descendante s’est poursuivie. Davantage de
pensées négatives. Davantage de honte aussi, qui emporte votre âme avec
elle dans les profondeurs.
Ceci est d’une importance si capitale qu’il me faut le répéter : lorsque
vos pensées négatives s’intensifient, vous vous retrouvez piégé dans un
engrenage de pensées catastrophistes. C’est ce qui s’est produit durant mes
études de droit : j’ai accumulé les pensées négatives jusqu’à suffoquer. J’ai
touché le fond. Comme si un énorme marteau avait brisé ma vie en mille
morceaux, cette vie que je me construisais. Quoi que je fasse pour la
réparer, elle partait en flammes et en pièces.
Je ne disposais d’aucun des outils que vous êtes sur le point de
découvrir. Je ne connaissais pas le lien entre le traumatisme que j’avais
vécu dans mon enfance et mon comportement autodestructeur. J’ignorais
également comment ne plus diriger ces erreurs contre moi. Je ne savais pas
comment arrêter de croire que ces mauvaises choses étaient la preuve que
j’étais au fond de moi une mauvaise personne. J’avais tellement honte de
moi et de ce que je ne cessais de faire. Alors, j’ai fait ce que font la plupart
des gens dans une situation de crise : j’ai tenté d’étouffer la douleur. Il y a
des milliers de manières d’essayer de l’oublier : l’alcool, la drogue, les
achats compulsifs, la consommation de nourriture.

EST-CE QUE VOUS SUIVEZ ?


CAR LA SITUATION EST SUR LE POINT D’EMPIRER
PLUS ENCORE
J’ai fait toutes ces choses pour endormir la douleur, et j’ai aussi trompé
mon petit ami de la fac de droit avec mon ex du lycée, parce que les
psychologues vous le diront : les relations secrètes sont un moyen enivrant
d’apaiser le stress. Pour ma part, je vous dirais que c’est plutôt un tonneau
de poudre apte à faire exploser votre vie. Et c’est ce qui m’est arrivé, car,
au bout du compte, ils s’en sont tous les deux rendu compte. Encore un
échec magistral, Mel. J’ai bien saisi toute l’ironie de la situation : je
bousillais ma vie en trompant mon petit ami, et même en cela j’ai foiré
puisqu’ils l’ont tous les deux découvert… J’ai foiré mon foirage ! Si ce
n’est pas là du grand art ? Ce n’est pas avec fierté que j’avoue ce que j’ai
fait pour tenter de survivre. Je raconte cela pour vous montrer que si vous
êtes piégé dans un cercle vicieux de honte ou de comportements
autodestructeurs, il existe une porte de sortie. Si je suis capable de changer,
vous l’êtes également.

CE N’EST PAS L’HISTOIRE DE MA RÉDEMPTION


Heureusement, cette violente explosion m’a menée au point de départ
de mon épanouissement : sur le divan d’une psychologue. C’est là que j’ai
commencé à comprendre ce que je m’infligeais, pas de manière délibérée
bien sûr, mais à cause d’un traumatisme remontant à mon enfance et de
modes de pensée, de croyances et de comportements qui étaient devenus
mon mode inconscient par défaut et qui ne cessaient de me retenir sur ces
voies insensées d’autosabotage.
Avec l’aide de ma psychologue, j’ai enfin pu me confronter à ce qui
m’était arrivé et à toutes ces affreuses choses que j’avais faites pour tenter
de survivre. Elle m’a aussi aidée à me rendre compte que je devais
endosser la responsabilité de toutes les merdes qui se produiraient
désormais dans ma vie. J’ai assumé le fait que je me sois moi-même
dirigée sur ce chemin qui m’avait tellement éloignée de chez moi, de la
personne que j’étais vraiment. Et pourtant, je me reprochais toujours
d’avoir atteint le fond (un autre échec à ajouter à ta liste, Mel !). Comment
avais-je pu laisser les choses en arriver là ? Comme notre fille, j’avais cette
croyance selon laquelle j’étais « quelqu’un de mauvais », et ma vie
semblait le confirmer. Je continuais de m’enfoncer moi-même. Je savais
que ces pensées négatives me tiraient vers le bas, mais je n’avais aucune
idée de la manière de faire taire cet incessant matraquage qui avait lieu
dans ma tête.
C’était bien avant les podcasts, les cours en ligne ou tous ces livres sur
le bien-être qui existent à présent. Si ce sujet me passionne autant et que je
partage sans scrupule mes difficultés, c’est parce que je me suis si souvent
sentie seule et perdue.

C’EST L’HISTOIRE DE VOTRE RÉDEMPTION


Mais voici la connaissance profonde que j’en ai retirée : lorsque vous
pensez avoir foiré, vous commencez à vous détester. Lorsque vous vous
détestez, vous faites inévitablement des choses que vous détestez. C’est un
cercle vicieux.
J’ai aussi appris que le contraire est également vrai : quand vous vous
aimez, vous faites inévitablement des choses que vous aimez. Lorsque
vous vous traitez avec respect, vous faites des choses respectables. Et
quand vous vous célébrez, vous accomplissez des choses dignes d’être
célébrées. Comme nous l’avons évoqué plus haut, vous pouvez changer
cela – dès maintenant. C’est VOUS contre votre subconscient et toute cette
programmation passée.
Faire cesser cette détestation qui vous entraîne si bas (honte, regrets,
échecs, absence totale d’estime de soi), vous oblige à vous confronter à la
vérité : vous n’êtes pas défaillant, vous êtes bloqué. Vous avez peut-être
fait des choses assez mauvaises, mais vous n’êtes pas une mauvaise
personne. Vous ne saviez pas comment agir autrement parce que vous ne
compreniez pas le rôle essentiel que jouaient vos pensées négatives, vos
traumatismes passés et votre éducation. Première étape : pardonnez-vous
toutes les choses que vous avez faites lorsque vous tentiez simplement de
survivre. Prochaine étape : faites taire puis expulsez ce harceleur qui vit
dans votre tête.
CHAPITRE 6

D’OÙ VIENT TOUTE


CETTE NÉGATIVITÉ ?
Tout le monde a vis-à-vis de soi une croyance ou un mantra négatif : Je
rate tout. Je suis quelqu’un de méchant. Je suis laid. Je suis nul. Je suis…
Vous avez sans doute connu des échecs et des ratés retentissants. Peut-
être ne remporterez-vous jamais de concours de beauté. Peut-être êtes-vous
le plus petit parmi vos amis. Tout cela est peut-être vrai. Mais :
Est-ce que ces pensées vous sont utiles ? N’est-il pas temps d’avoir une
meilleure opinion de vous ?
Mon mari a raison : il faut faire attention à ne pas laisser ce scénario
négatif tourner en boucle dans votre tête. Mais la question est : comment
diable l’en extraire ? Surtout si en regardant dans le miroir vous éprouvez
quantité de regrets, de doutes et de déceptions. Croyez-le ou non, les
étapes à suivre sont aussi simples que de faire une lavée de linge.

MON LINGE ET VOS PENSÉES NÉGATIVES


Je ne compte plus les fois où, en ouvrant le sèche-linge pour y mettre
des vêtements, j’ai trouvé le filtre bouché. Suis-je la seule dans cette
maison à savoir tendre mon index pour décoller la couche de peluches
accumulées sur ce filtre ? Il s’y trouve toujours une bonne épaisseur de
poussière qui l’obstrue totalement. Un jour, alors que je le nettoyais, j’ai eu
une révélation. Comme ce filtre de sèche-linge, vous et moi avons en nous
tout un tas de saletés qui se sont peu à peu accumulées.
Ces pensées négatives auxquelles on ne peut échapper ? Elles sont
comme des peluches poussiéreuses que votre vie produit. S’accumulant
depuis votre enfance, ces résidus sont composés d’opinions d’autrui, de
choses négatives dont vous vous convainquez, de rejets, de déceptions, de
peines de cœur, de discriminations, de traumatismes, de culpabilité et de
doutes. Toutes ces expériences ont laissé une couche de poussière dans
votre esprit, qui l’obstrue et vous empêche de vous célébrer.
Il ne s’agit pas là d’une simple métaphore. Votre cerveau comporte
effectivement un filtre, appelé « système d’activation réticulaire », ou
SAR. Je le compare à un filtre car les expériences négatives ont tendance à
rester bloquées dans ce SAR mais, techniquement, il consiste en un réseau
vivant de neurones qui se présentent comme un filet enveloppant le
cerveau. Quand votre SAR est encombré par des pensées, des croyances et
des expériences passées, vous demeurez coincé dans ce passé. C’est
pourquoi vous répétez sans cesse les mêmes erreurs, ressassez les mêmes
pensées négatives et entendez sans arrêt les mêmes échos à l’intérieur de
votre esprit.
L’habitude de la tape dans la main et l’ensemble des outils de ce livre
sont comparables au fait d’attraper avec les doigts l’épaisseur de peluches
pour enlever toutes ces saletés accumulées. C’est aussi pour cela que vous
devez la mettre en pratique tous les jours. On ne peut pas sécher de linge
sans créer de poussière, de même qu’on ne peut pas vivre une journée sans
ressentir ou penser ces saletés négatives. Le secret consiste à ne pas les
laisser s’accumuler. Vous devez apprendre à nettoyer chaque jour ces
résidus afin qu’ils ne restent pas collés à l’intérieur de votre système.

DITES BONJOUR À VOTRE NOUVEAU MEILLEUR AMI,


VOTRE SAR
Certains spécialistes surnomment le SAR le « gardien de l’esprit » ou le
« videur ». La mission de votre SAR est colossale : il décide (en les
filtrant) quelles informations pénètrent dans votre conscience et lesquelles
n’y entrent pas. Chaque jour, le SAR traite 34 gigabits de données (cela
représente trois années de données téléphoniques en vingt-quatre heures !).
Il faut que vous vous rendiez compte de la tâche immense qu’accomplit
votre SAR, et que vous compreniez pourquoi il a besoin de votre aide pour
vous aider. Franchement, il lui faut même plus que votre aide : il a besoin
de toute votre affection, parce qu’il travaille d’arrache-pied à filtrer tout
l’univers qui vous parvient à travers toute cette épaisseur de vieilles
saletés.
Votre SAR bloque 99 % de ce qui vous entoure car, dans le cas
contraire, votre tête exploserait sous une avalanche d’informations. Il n’y a
que quatre choses qui franchissent toujours votre système d’activation
réticulaire et pénètrent dans votre conscience :

le son de votre nom qu’on appelle ;


tout ce qui menace votre sécurité ou celle des personnes que vous
aimez ;
les signes indiquant que votre partenaire a envie de faire l’amour ;
tout ce que votre SAR pense important pour vous (toutes les pensées
que vous ressassez et les sujets sur lesquels vous vous concentrez
sont considérés comme importants par votre SAR).

Ce dernier point est capital car il signifie que si vous savez ce qui est
important pour vous, vous pouvez entraîner votre SAR à filtrer ce qui vous
entoure et à vous aider à les trouver. Laissons pénétrer cette idée un
instant. Vous pouvez apprendre à votre esprit à trouver les choses que vous
voulez voir, des choses qui vous tirent vers le haut et vous soutiennent, qui
vous rendent plus heureux et fier, qui vous guident vers vos rêves.
Actuellement, votre SAR est convaincu que vous désirez voir le même
monde que celui que vous voyiez lorsque vous étiez au collège, parce que
depuis cette époque vous n’avez pas changé l’opinion que vous avez de
vous-même !

IL EST TEMPS DE NETTOYER VOTRE FILTRE


Dès lors que vous savez comment l’utiliser, votre SAR devient comme
une lampe-torche qui éclaire la route devant vous et dirige son faisceau
lumineux sur les opportunités, les synchronicités, les surprises cachées qui
vous attendent juste au détour du chemin. Lorsque vous indiquez à votre
SAR ce qu’il doit voir, il se met à travailler pour vous. Mais voilà le point
sensible : si vos pensées négatives (je suis nul, je suis mauvais, je ne suis
pas à la hauteur, rien ne fonctionne pour moi alors à quoi bon essayer…)
tournent en boucle dans votre tête, votre SAR recherchera le moindre
obstacle, le moindre blocage et le moindre échec susceptibles de confirmer
votre scénario.
Prenez l’exemple de mon mari, Chris, qui pendant longtemps a été
convaincu qu’il était « un raté », si bien que pendant des années c’est tout
ce qu’il a pu voir lorsqu’il se regardait dans le miroir. Il trouvait toutes
sortes de « preuves » allant dans ce sens. Il a enchaîné les emplois courts
au début de sa carrière, puis il a ouvert une pizzeria et un commerce de
gros. Des amis et des membres de sa famille ont investi de l’argent dans
son affaire, lui et son meilleur ami y ont mis tout leur cœur, et au bout de
sept ans, l’entreprise a mis la clé sous la porte.
Les dernières années, lorsque les affaires ont périclité, ont été une
horrible succession de hauts et de bas. Notre maison était hypothéquée,
nous croulions sous les dettes et la peur nous anéantissait, sauf quand nous
étions trop ivres pour y penser. Ce qui est arrivé souvent. Quand Chris a
cessé son activité, il était brisé. Il n’était plus que l’ombre de lui-même.
C’est moi qui ait fait chauffer la marmite car nous n’avions pas d’autre
solution (chose qui me hérissait à l’époque) et, par la grâce de Dieu (et une
somme colossale de travail), je me rends compte à présent que c’est
précisément ce que j’étais destinée à faire. Pour rien au monde je
n’aimerais revivre ces années : j’étais parfois si accablée par l’anxiété que
je peinais à me lever le matin.
Je ne voulais pas être responsable de ma propre vie, de ma guérison et
de mon avenir. J’ai été fâchée au plus haut point quand je me suis aperçue
que Chris n’allait pas me sauver. Malgré toute l’horreur qu’elle
m’inspirait, la vérité était là : si je voulais que cette situation affreuse
prenne fin, il fallait commencer par moi. Tu dois te battre, me suis-je dit.
Tu dois trouver une raison de sortir de ton lit le matin. Même si cette
raison se limite à ne pas gaspiller une heure à te noyer dans ta peur. Tu
dois t’appuyer sur ton rêve pour t’élancer dans sa direction, même si ce
rêve se réduit à te lever et à ne pas te sentir dans un état abominable.
La décision qui a changé ma vie à ce moment a simplement consisté à
me sortir du lit. J’ai décidé d’affronter mes inquiétudes tête baissée au lieu
de demeurer couchée comme un tas de chair humaine triste marinant dans
la peur. Lorsque vous avez touché le fond sur le plan émotionnel, il faut
trouver le courage de se dire : Je ne peux pas me faire ça, je dois changer.
C’est à ce moment que j’ai inventé « la règle des 5 secondes ». Comme un
compte à rebours de la NASA avant le lancement d’une fusée, il s’agit de
compter 5-4-3-2-1 pour se lancer avant que les pensées négatives ne vous
clouent au sol. Je suis tout à fait sérieuse. Le réveil sonne. On ne fixe pas
le plafond. Pas de crise de panique. On n’appuie pas sur le bouton qui
repousse la sonnerie de dix minutes. On ne se met pas la tête sous l’oreiller
pour se dérober à la journée qui commence. 5-4-3-2-1 : on se donne un
coup de pied aux fesses.
J’ai utilisé cette règle pour me lever du lit. Je l’ai utilisée pour arrêter de
reprocher à Chris la situation où nous nous trouvions, et commencer à
employer ma rage et mon énergie à réparer ce que je pouvais. Je l’ai
utilisée pour cesser de boire autant. Je l’ai utilisée pour prospecter et
décrocher un poste à temps partiel dans une société spécialisée en
marketing numérique, puis une audition à la radio, avant de commencer à
animer une émission de conseils le samedi matin. Je l’ai utilisée pour
recontacter des amis. Pour dire la vérité. Pour demander de l’aide. Pour me
lever chaque jour et recommencer. Encore et encore. Et petit à petit, jour
après jour, ma vie a commencé à changer, parce que j’avais changé la
façon dont je vivais ma vie au quotidien. De la même manière que j’ai
couru ce marathon, il est possible de transformer sa vie un pas après
l’autre. Bon sang, j’aurais bien aimé connaître cette habitude de la tape
dans la main à cette époque, parce que la voix qui résonnait dans ma tête
ne voulait pas se taire. Tout cela aurait été bien plus facile à gérer si tout au
long du chemin j’avais été plus gentille envers moi-même et m’étais
encouragée davantage.

UNE NOUVELLE ROUTE SE PROFILE…


Je suis reconnaissante pour cette règle des 5 secondes et toutes les
leçons que j’ai apprises. Lorsque je repense, avec du recul, à cette période
où j’ai touché le fond avant de me relever à force d’acharnement, mon
regard est totalement différent de celui de Chris. Sans cet épisode
douloureux, je n’aurais aucun succès à raconter. Il n’y aurait pas de règle
des 5 secondes. Je suis heureuse de ce qu’il m’a enseigné sur ma force et le
pouvoir du pardon. Je suis heureuse que Chris soit devenu père au foyer et
se soit occupé pendant quelques années de nos trois enfants tout en se
consacrant à son propre besoin de guérison. Il avait toujours souhaité être
plus présent lorsque les enfants grandiraient et, tandis que mon activité de
conférencière s’est développée, Chris s’y est investi et a énormément
contribué à sa croissance.
Lorsque je regarde ce chapitre de nos vies, je pense que l’échec de son
entreprise nous a conduits dans une situation merveilleuse et nous a permis
de jouer les rôles qui étaient faits pour nous, au sein de notre couple, dans
la vie et pour notre famille. Je suis d’avis que cette expérience douloureuse
a ouvert la voie à une formidable success story et, honnêtement, je pensais
que le pire était derrière nous.

…MAIS CE N’EST PAS DU TOUT AINSI QUE CHRIS


VOYAIT LES CHOSES
Autour de lui, il ne voyait que des preuves indiquant qu’il ne valait rien.
S’il allait chercher les enfants à l’école, cela voulait dire qu’il ne valait
rien. S’il tondait la pelouse à la maison, cela voulait dire qu’il ne valait
rien. S’il préparait le dîner, il ne valait rien. Il était président de
l’association des parents d’élèves du lycée, mais il ne valait rien. D’après
nos enfants, le temps qu’ils ont pu passer avec lui durant ces années a été
l’un des plus précieux de leur enfance, mais cela ne change rien au regard
que Chris portait sur lui. Il était un raté.
Lorsqu’il a repris le travail, le même refrain a continué. Il était directeur
financier de « l’entreprise de Mel », ce qui ne faisait que lui rappeler
l’échec de sa propre société. Quand bien même il s’agissait de « notre »
entreprise et que sur le papier il en possédait la moitié, il ne parvenait tout
simplement pas à se défaire de la honte qu’il ressentait à l’idée d’avoir raté
« sa » carrière et « perdu » l’argent d’autres personnes dans son activité de
restauration.

NOUS NOUS FAISONS TOUS DES REPROCHES


Ce refrain est on ne peut plus commun : remplacez simplement la
croyance de Chris (Je ne vaux rien) par la vôtre (Je rate tout, tout le monde
me déteste, etc.). L’histoire de Chris (et un grand nombre de mes histoires
à moi) ne sont que des exemples de la manière dont votre SAR peut faire
dérailler votre vie entière. Je suis sûre que des tendances similaires se
dessinent dans votre vie. Dès que vous commencez à ressasser votre
principale croyance négative, ce gardien à l’intérieur de votre esprit qu’est
votre système d’activation réticulaire filtre le monde pour vous confirmer
votre croyance. Lorsque Chris se rendait au terrain de sport pour coacher
l’équipe de lacrosse de notre fille, il ne considérait pas comme un succès le
fait de disposer de temps et de flexibilité. Il se focalisait sur l’unique père
présent, qui arpentait la ligne de touche le téléphone à la main, sûrement en
pleine réunion professionnelle, et hop : la croyance de Chris trouvait là sa
confirmation : Je suis un raté. Je ne devrais pas entraîner l’équipe, je
devrais être à sa place.
Si je lui disais qu’il était le meilleur père au monde et que sans lui je
n’aurais pas pu faire ce que je faisais, c’était une perte de temps : le filtre
dans son cerveau bloquait mes paroles car elles ne correspondaient pas à sa
croyance. S’il avait rendez-vous avec notre comptable ou qu’il établissait
nos prévisions d’impôt pour l’année suivante, il ne se considérait pas
comme le directeur financier de notre entreprise, mais de la mienne.
Encore une fois, il ne valait rien.
Il faut retenir de tout cela le fait que, tel un ordinateur, notre cerveau
repose sur une programmation spécifique. Personne d’autre que vous ne
peut la modifier. De la même manière que je ne peux pas changer les
croyances de mon mari ou de ma fille, il m’est également impossible
d’agir sur la vôtre. C’est vous qui devez décider que vous en avez assez de
penser ces âneries. Cette programmation (vos croyances et votre SAR),
vous avez le pouvoir de la changer. Votre esprit est prêt, il attend juste que
vous lui indiquiez comment il peut vous aider. Votre SAR est la clé.
Peut-être que ceci vous aidera également : personne d’autre que vous ne
pense encore à ce qui s’est passé il y a cinq ans. Personne ne compte les
points aussi scrupuleusement que vous. C’est vous qui tenez le compte de
vos défauts, de vos erreurs et de vos problèmes, et votre SAR (toujours
lui !) qui vous maintient focalisé sur ces défauts, ces erreurs et ces
problèmes. Il est à l’origine de ces croyances toxiques vis-à-vis de vous-
même, qui comme des murs vous gardent emprisonné dans votre passé. Et
si vous vous autorisiez à sortir de cette prison mentale ? Ça suffit. Vous
vous êtes suffisamment accablé de reproches. Il est temps de vous libérer
du passé et de commencer à vous intéresser à l’avenir que vous désirez
vous forger. Tout commence par la prise de conscience du fait que vous
vous êtes créé une croyance vis-à-vis de vous-même. Et qu’elle vous tire
vers le bas.
Chris a entrepris ce travail intérieur de guérison : méditation, thérapie, il
est devenu bouddhiste pratiquant et a commencé à réparer ses torts. Au
bout de plusieurs années, il a trouvé sa propre voie vers une vie pourvue de
davantage de sens. Il propose maintenant un concept qu’il a baptisé Soul
Degree, qui consiste en des retraites pour hommes où ils ont l’occasion de
se réunir pour faire ce que les hommes ne font jamais : prendre du temps
pour eux, pour partager avec d’autres hommes à propos de leur vécu, se
reconnecter à quelque chose de plus profond en eux ainsi qu’avec les
forces supérieures de la vie. Si Chris et moi avons été capables de
métamorphoser nos vies, vous le pouvez aussi, à l’aide de votre SAR.
VOUS ÊTES LE MAÎTRE DE VOTRE SAR
Je suis sûre que vous avez déjà vécu une rupture. Durant des jours, des
semaines, voire des mois, vous ne voyez autour de vous que des choses qui
vous rappellent votre ex. Vous écoutez en boucle des chansons tristes.
Vous vous morfondez. Vous faites des recherches sur lui ou elle sur
Internet. Tout cela fait savoir à votre SAR que votre ex est toujours
important. Même si vous ne l’avez pas vu depuis des semaines ou des
mois, tout vous le rappelle.
Puis, soudain, vous faites une nouvelle rencontre, et alors c’est comme
si le gardien dans votre esprit avait refoulé votre ex et qu’il avait laissé
votre nouvel amoureux passer devant. Dès lors, vous ne voyez plus que
des gens amoureux, vous n’entendez plus que des chansons d’amour et
vous avez l’impression que le monde entier est aussi heureux que vous.
C’est votre SAR qui est entré en action. Que se passe-t-il ? Vous ne voyez
plus aucun signe de votre ex.
Votre vision du monde et de vous-même se transforme parce que ce qui
est important pour vous a changé. Votre SAR filtre désormais toutes les
vieilles pensées relatives à votre ex et ouvre la porte aux éléments liés à
votre nouvel amoureux. Il se produira exactement la même chose pour
vous lorsque vous aurez décidé qu’il est temps de cesser de vous accabler
de reproches.
C’est pour cela que les histoires que vous vous racontez (à propos de
vous-même) sont si cruciales. Si vous ne cessez de vous raconter que vous
ne valez rien, ou si vous vous focalisez sur votre apparence ou votre
compte en banque, votre SAR croira qu’il est important pour vous de voir
partout des preuves selon lesquelles vous ne valez rien.
L’inverse est également vrai. Si vous changez l’histoire que vous vous
racontez, que vous passez de « Je suis nul » à « Je ne suis pas parfait mais
je ne cesse de m’améliorer », plus vous le répéterez, plus le gardien dans
votre cerveau répondra vite.
INVERSEZ LA DYNAMIQUE
Je vais vous proposer une nouvelle manière de considérer la vie. Si vous
êtes disposé à essayer, en plus du High 5 Challenge, vous constaterez dans
votre vie des changements aussi réels que motivants. Commençons.

Pensée limitante actuelle : Je rate tout. Je suis nul.

Inversez la dynamique : Je me pardonne ce que j’ai fait lorsque je tentais de


survivre. Chaque jour, je deviens une meilleure version de moi-même.

Si vous êtes convaincu que tout ce que vous faites dans votre vie est un
désastre, vous avez tout simplement une croyance erronée. En disant « Je
rate tout », vous affirmez deux choses : (1) vous êtes si puissant que vous
n’occasionnez jamais qu’un seul type de résultat dans votre vie, sans
aucune variante, et (2) que ce résultat est mauvais. Réfléchissez à cela un
instant : vous avez tellement d’influence, vous êtes si omniprésent, une
telle force de la nature que lorsque vous vous approchez de quelque chose,
même une chose bonne, elle se transforme en désastre. Voilà un très bon
point pour commencer. Restez avec moi.

UNE VÉRITÉ ET UN MENSONGE


Vous avez mis le doigt sur une vérité : vous êtes puissant. Mais vous le
saviez déjà. Vous voyez partout des preuves de votre puissance : dans tous
les ennuis que vous avez causés dans votre vie. Vous ne pourriez pas
engendrer une telle succession de calamités si vous étiez impuissant. Vous
saisissez ?
Rétrospectivement, je peux énumérer tous les problèmes que j’ai créés
dans ma vie : à la fac de droit, dans le cadre de mes deux emplois, avec
mes deux petits amis. Et aussi le fait de toucher le fond quand j’avais la
quarantaine et de faire porter le chapeau à Chris. J’étais entourée
d’emmerdements et j’ai réussi à me fourrer dans chacun d’eux. À votre
tour, pensez à toutes les merdes que vous avez créées. Malgré votre
capacité à former un tas aussi gros et aussi puant, voici une autre vérité :
vous avez aussi le pouvoir de créer quelque chose de formidable.

SI VOUS ÊTES CAPABLE DE CRÉER TOUT CE


FOUTOIR, POURQUOI NE POURRIEZ-VOUS PAS TOUT
CHANGER EN OR ?
On peut parvenir à des résultats formidables aussi facilement qu’à de
mauvais. Je suis sérieuse. Tout dépend de ce que vous vous croyez capable
de faire et ce sur quoi vous vous concentrez. Si vous vous focalisez sur
l’idée que vous n’occasionnez que des mauvaises choses dans votre vie, il
vous faut inverser cette dynamique. Retournez cette croyance dans l’autre
sens.
Passez à l’action : si en vous levant le matin vous vous regardez dans
le miroir en pensant : Beurk, vous aurez une vie « beurk ».
Démarrez votre journée par une tape dans la main devant votre miroir
en vous disant : « Je me pardonne et je deviens une meilleure version de
moi-même », et alors un monde nouveau vous attendra une fois le seuil
franchi. « Je n’aime pas ça, mais je peux contrôler la manière dont je
réagis. »
Pour le moment, vous avez l’immense capacité et l’habitude de
considérer les choses d’une certaine manière. Et si vous vous forgiez le
même type de savoir-faire, mais en visant cette fois le résultat inverse ?
Et si vous partiez à gauche au lieu de partir à droite ?
Au lieu de vous exclamer : « J’ai encore fait tomber le ballon ! » dites-
vous : « Comment pourrais-je remédier à ça ? » « Comment faire en sorte
que cette situation ait les meilleures conséquences pour moi ? Sur quoi ai-
je la main ? » Tout rater n’est pas la seule solution qui s’offre à vous.
Pensez à cela.
Une dernière chose : si vous êtes prompt à endosser la responsabilité de
vos ratés, endossez aussi celle de vos réussites. Voici quelques autres
affirmations qui vous aideront à inverser cette croyance :
Je peux résoudre n’importe quel problème. (Je peux remédier à
n’importe quel foutoir.)
Ceci me prépare à quelque chose de formidable. (Si cela me
prépare, je ne suis pas en train de rater quelque chose, mais
d’apprendre.)

VOUS ÊTES NÉ AVEC


Voilà une autre bonne nouvelle concernant votre SAR : il ne sera pas
difficile de l’entraîner à travailler pour vous. Cette flexibilité mentale
existe déjà en vous. Vous avez déjà fait l’expérience du pouvoir de votre
SAR sans même en avoir pris conscience. N’est-ce pas formidable ?
Laissez-moi vous expliquer ce que j’entends par là et vous montrer à quel
point votre SAR est disposé à vous aider ! Voici un exemple qui illustre le
pouvoir du SAR : l’acquisition d’une nouvelle voiture.
Imaginons que vous prospectez en vue d’acheter une nouvelle voiture et
que avez décidé d’essayer une Acura rouge. Vous aimez ce modèle car le
rouge est une couleur fabuleuse et que vous ne connaissez personne qui
possède cette marque. De plus, vous avez lu qu’il s’agissait d’un véhicule
fiable et sûr.
Maintenant, je veux que vous marquiez une pause et que vous
réfléchissiez : quand avez-vous vu une Acura rouge pour la dernière fois ?
À moins que vous n’en possédiez une ou que vous travailliez chez un
concessionnaire Acura, je parie que vous ne pouvez pas préciser quand
parce que jusqu’à présent, ce n’était pas important pour vous. Et comme ce
n’était pas important pour vous, votre SAR bloquait toutes les Acura rouge
à l’extérieur de votre conscience.
Ces Acura rouges existent, vous en croisez tous les jours, mais elles
n’avaient pas d’importance à vos yeux jusqu’à maintenant. Votre cerveau
ne peut pas traiter consciemment chacune des marques et chacun des
modèles de voitures que vous croisez ou qui sont garés au bord de la route.
Cela fait partie de la surcharge d’informations que votre SAR empêche en
permanence d’entrer dans votre conscience. Bien sûr, vous « voyez »
toutes ces voitures, c’est juste que vous n’enregistrez aucune information.
Elles passent au travers du filtre de votre cerveau. De la même manière
que notre fille « voit » dans le bar toutes les personnes qui ne sont pas
aussi parfaites qu’elle l’imagine, mais qu’elle ne les enregistre pas.
Cependant, à la seconde où vous commencez à envisager d’acquérir une
Acura rouge, votre SAR est si souple qu’il va modifier en un clin d’œil son
système de filtrage. Réfléchir à cet achat a enclenché le filtre dans votre
tête. Ce réseau de neurones se renforce à mesure que vous lisez des articles
sur cette voiture, que vous l’essayez, que vous faites des comparaisons,
que vous signez les papiers, que vous la sortez du parking puis que vous
postez une photo sur Instagram. Toutes ces pensées et ces actions font
savoir à votre SAR que vous adorez les Acura rouges. Soudain, du jour au
lendemain, vous ne pourrez plus sortir sans apercevoir des Acura rouges.
C’est parce que le gardien dans votre esprit a sorti l’Acura rouge du fond
de votre cerveau pour la faire passer sur le devant, dans votre conscience.
Ce n’est ici qu’un exemple parmi tant d’autres illustrant comment votre
SAR essaie par tous les moyens de vous montrer ce qu’il pense être
important pour vous. Il ne bloque toutes les fois où votre fille vous glisse
J’ai beaucoup de chance de t’avoir à la maison, papa et ne se focalise sur
l’homme d’affaires au téléphone que parce que votre SAR pense que vous
voulez avoir l’impression d’être un raté. Vous vous êtes senti nul pendant
si longtemps au cours de votre carrière que votre SAR pense que c’est
important pour vous. Il en va de même si vous pensez Je suis quelqu’un de
mauvais. Si vous pensez cela, vous aurez le sentiment de l’être après
chaque conversation houleuse. Vous vous focaliserez sur la réaction de
votre amie et ne tiendrez pas compte du fait que vous devriez être fier
d’avoir osé poser une limite.

VOICI LA PORTE DE SORTIE


Permettez-moi de développer davantage ce point essentiel. Lorsque
vous vous répétez des paroles négatives, votre SAR croit que c’est
important. Comme pour l’Acura rouge, votre SAR passe en revue ce qui
vous entoure à la recherche d’indices confirmant vos pensées négatives
telles que Je suis affreuse, Je déteste mon corps, Pourquoi est-ce que je
suis pas belle ? Vos pensées disent à votre SAR que c’est important, si
bien que vous avez l’impression d’être piégé dans un monde que vous
pensez ligué contre vous.
Pour réentraîner votre SAR et sortir de cet autodénigrement, tout
commence devant le miroir de la salle de bains, chaque matin. Ce que vous
dites à la personne que vous y voyez et la façon dont vous la traitez a son
importance. Dès demain, vous feriez bien de vous taper dans la main,
parce que votre SAR vous a à l’œil. Comme toujours.
Si mes explications sont aussi détaillées, c’est parce que vous devez
comprendre pourquoi cette habitude fonctionne. Je perçois votre
scepticisme et c’est la raison pour laquelle j’aborde les fondements
scientifiques de ce phénomène, l’influence de vos expériences passées sur
vos croyances, comment opère le filtre de votre cerveau et pourquoi il a
besoin de votre aide. Ce gardien dans votre esprit ne désire que vous aider.
Actuellement, votre état psychologique et mental est plutôt bas – la
faute à votre passé. C’est pour cela que votre estime de soi, votre confiance
et votre motivation sont si faibles. L’habitude de la tape dans la main
inverse cette tendance et vous aide à retrouver un meilleur état
psychologique et émotionnel : celui pour lequel vous êtes conçu, et qui
vous incite à agir. Je l’ai déjà évoqué et je le répète. On ne peut pas
changer de vie par la seule pensée. Il faut agir pour cela, une tape dans la
main à la fois. Agir de manière régulière pour changer n’est pas toujours
aisé, mais vous en êtes capable.

CHANGEZ VOTRE MANIÈRE DE VOIR LE MONDE, ET


LE MONDE QUE VOUS VOYEZ CHANGERA
Oui, c’est aussi simple que cela. J’ai conscience que vous êtes confronté
à de véritables problèmes, colossaux et pénibles. L’habitude de la tape
dans la main n’a pas d’incidence sur cette réalité. Mais elle vous change
vous, elle modifie la vision que vous avez de vous et de vos capacités. Elle
transforme le regard que vous portez sur le monde, sur les opportunités ou
les solutions que vous pouvez trouver. La foi avec laquelle vous avancerez,
qui fera se produire des choses éblouissantes.
Chaque jour, votre cerveau commencera à saisir ce nouveau message
indiquant ce qui est important pour vous et votre avenir. Il s’adaptera et se
mettra à filtrer le monde d’une tout autre manière afin de vous aider à
obtenir ce que vous désirez. Ce regard différent ne fera pas disparaître vos
problèmes, mais il vous permettra de voir de nouvelles solutions, d’autres
opportunités et des possibilités différentes que vous n’aviez pas vues
auparavant. Et cela change absolument tout.
Mais, à part cette tape dans la main, comment entraîner son cerveau à
travailler pour soi ? Préparez-vous, la réponse va vous paraître aussi idiote
que cette tape dans la main devant le miroir. En tout cas, c’est ainsi qu’a
réagi notre fille. Alors enlevez ces lunettes noires, jetez à la poubelle ces
horribles paroles que vous vous adressez et commencez à entraîner votre
cerveau à vous considérer, vous et votre avenir, d’une toute nouvelle façon.
CHAPITRE 7

POURQUOI
VOIS-JE SOUDAIN
DES CŒURS PARTOUT ?
Lorsque j’ai expliqué l’habitude de la tape dans la main à nos filles,
l’une d’elles a demandé : « Alors si je me fais un high five dans le miroir,
je ne penserai plus que je suis quelqu’un de mauvais ? Vraiment ? »
Devant son scepticisme, j’ai décidé d’adopter une approche différente.
« Je sais que ça paraît incroyable. Mais si je te prouvais que tu es
capable de changer l’opinion que tu as de toi ?
— Si je pouvais réellement cesser de me dire en permanence que je suis
quelqu’un de mauvais, a-t-elle répondu, ça serait cool. »
Je leur ai donné l’exemple de l’Acura rouge, et une ampoule s’est
allumée :
« Ah oui ! J’ai vécu ça. Ma colocataire a fait une fixation sur les
Volkswagen. Je n’étais jamais monté dans ce genre de voiture. Maintenant
j’en vois partout ! C’est fou !
— Exactement. Ton cerveau modifie ta perception du monde en temps
réel. Actuellement, tu te dis Je suis une mauvaise personne et à longueur
de journée tu vois des choses qui te font penser que c’est vrai. J’ai raison ?
— Oui. Comme le fait que j’aie raté mon rendez-vous chez le dentiste
hier. J’ai oublié et aussitôt je me suis dit : Et voilà, je suis encore en train
de tout rater.
— C’est un très bon exemple. Maintenant, inversons les choses.
Apprenons à ton esprit à ne PAS considérer tout ce qui arrive dans ta vie
comme des preuves que tu es nulle. Tu peux oublier un rendez-vous chez
le dentiste et simplement laisser passer cela dans ton esprit sans le
rattacher à l’idée d’être une “fille nulle”. Il faut juste que tu agisses de
manière volontaire en disant précisément à ton esprit ce que tu veux penser
de toi quand la situation part en cacahuète.
— Vraiment ? Comment ? a-t-elle demandé avec une curiosité non
feinte.
— Tout d’abord, entraînons ton esprit en nous livrant à un jeu simple
qui en un clin d’œil va changer la manière dont tu regardes le monde.
Chaque jour, cherche des formes de cœur naturelles autour de toi : que ce
soit un caillou en forme de cœur, une feuille, une tache d’huile sur le sol de
ton garage, ou encore un halo de lait en forme de cœur à la surface de ton
capuccino, tout compte.
— Il faut chercher comme on chercherait des galets en forme de cœur
sur la plage ?
— Oui.
— Sérieusement ? C’est la chose la plus bête que j’ai jamais entendue,
maman. »
Notre autre fille s’est mise de la partie :
« Je suis d’accord. Comment est-ce que ça pourrait m’aider à ne plus
me dire que je suis la plus grosse de mon groupe d’amies ? Surtout si je le
suis vraiment ? Je veux que tu m’apprennes à être heureuse, à réussir et à
gagner beaucoup d’argent dans mon nouveau métier. Tu es spécialiste en
développement personnel. Comment est-ce que des cailloux pourraient
m’aider à changer l’opinion que j’ai de moi ? »
Ne vous inquiétez pas, je leur ai donné une réponse formidable : « Le
but de cet exercice est d’entraîner votre cerveau à remarquer des choses
que pour l’instant vous bloquez hors de votre esprit et de vous prouver que
vous pouvez faire en sorte que votre cerveau travaille pour vous en lui
disant ce qui est important pour vous. Et d’ailleurs, si vous voulez gagner
beaucoup d’argent, vous feriez mieux d’entraîner votre esprit à repérer les
opportunités et les bons coups que les gens ne remarquent pas, à l’instar de
ces “fichus cailloux” que vous ratez pour le moment parce que vous ne les
recherchez pas. Et si vous ne voulez plus penser que vous êtes mauvaises
ou ne plus détester votre apparence, vous feriez mieux d’exercer votre
esprit à ne plus relier cette pensée à tout ce que vous voyez. »
J’ai senti qu’elles pesaient mon argument. Alors j’ai poursuivi : « De
plus, si je vous disais à toutes les deux de répéter un mantra positif, par
exemple “Je suis belle” ou “Je suis quelqu’un de bien”, vous diriez que
c’est idiot parce que vous ne le croyez pas, là maintenant. C’est la raison
pour laquelle je dois d’abord vous montrer que vous avez le pouvoir de
changer ce que votre esprit voit. Vous croirez alors ce que je vous dis et
vous aurez envie d’utiliser ces outils “bêtes” pour changer le regard que
vous portez sur vous. »
Les gens bien connaissent régulièrement des ratés. Cela ne fait pas
d’eux de mauvaises personnes. Et même si vous l’étiez, est-ce que vous
seriez pour autant moins digne d’être aimé ? Il n’est question que
d’inverser sa manière de considérer les choses pour se sentir soutenu et
légitimé. Imaginez à quel point la vie serait plus aisée et plus
épanouissante si l’on pouvait cesser de nous accabler de reproches et nous
aimer tout en poursuivant les buts qui nous font du bien. Maintenant que je
les avais convaincues, elles ont voulu savoir comment réaliser cet exercice.

À VOTRE TOUR, SÉRIEUSEMENT


À partir de demain, trouvez une forme de cœur autour de vous. Une fois
que vous aurez repéré cet objet, arrêtez-vous, regardez-le, prenez-le en
photo. Savourez le moment un instant. J’en déniche un chaque jour et je
trouve toujours cela assez magique chaque fois que cela arrive. Chercher
des cœurs va faire de votre vie une chasse au trésor : vous vous lèverez
chaque matin en sachant qu’à un moment de la journée vous tomberez sur
ce petit cœur secret que vous étiez destiné à trouver.
Non seulement cet exercice permet de vous faire prendre conscience du
pouvoir de votre SAR et de la vitesse à laquelle votre esprit peut changer
lorsque vous lui indiquez ce que vous voulez voir, mais il prouve
également qu’il existe une autre manière de regarder le monde qui vous
entoure. Cela signifie aussi qu’il existe une autre façon de vous considérer
vous-même ainsi que votre place dans ce monde.
Si vous essayez et que vous ne trouvez pas de cœurs, c’est sans doute
que, sceptique, vous pensez que c’est idiot, si bien que vous avez dit à
votre SAR que ce n’était pas important. Si vous souhaitez avoir un esprit
ouvert et inverser vos pensées négatives, il vous faut lever les blocages qui
vous empêchent de passer à l’action. Scepticisme, doute et cynisme sont
comme autant de couches de peluches de poussière dans un sèche-linge. Ils
vous bloquent. Cette méthode est une façon de mettre en œuvre ce principe
grâce à une situation simple sans grands enjeux. De plus, si vous ne
parvenez pas à vous adonner à ce jeu simple avec ces cailloux en forme de
cœur, vous n’arriverez pas non plus à repérer les opportunités lorsque
l’enjeu sera plus élevé.

VOIR LE MONDE AUTREMENT


Jouez à ce jeu pendant une semaine et vous vous rendrez compte qu’il
existe tout un univers devant lequel vous passez quotidiennement et
qu’actuellement votre esprit ne vous autorise pas à vivre. Je le pratique
depuis des années et je continue de repérer des cœurs tous les jours. Si
vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous verrez que je poste tout le
temps les cœurs que je trouve et que chaque jour des gens des quatre coins
du monde me taguent en partageant les cœurs qu’ils ont trouvés.
Voici comment amplifier plus encore cet exercice : dites-vous que
chacun de ces cœurs a été placé là pour que vous le trouviez. Quand vous
en découvrez un, fermez les yeux un instant, souriez et voyez si vous
ressentez cette vague chaude de connexion à une force supérieure, que l’on
ne saurait vraiment expliquer. C’est ce que je fais et cela me donne
l’impression que Dieu et l’univers me soutiennent et me guident.
Il existe des forces qui tentent de vous aider à voir le monde
différemment. Il existe des indices aptes à vous conduire vers des objectifs
et des accomplissements qui vous avaient échappés jusqu’alors. C’est juste
que vous regardiez les choses de la mauvaise façon. Une fois que vous
aurez commencé à dénicher ces cœurs, vous vous rendrez compte que
votre esprit peut effectivement changer et voir ce que vous lui demandez
de voir.
Lorsque vous serez passé maître dans cet art, vous serez capable de
faire se produire des choses fantastiques dans votre vie. Je suis sûre qu’il
vous est déjà arrivé de penser à votre parcours et de vous rendre compte
que les points se relient et vous mènent là où vous en êtes maintenant.
En exerçant votre SAR à voir ce que vous voulez voir, vous commencez
à relier les points entre ce moment présent et le futur que vous envisagez.
Votre esprit est conçu pour vous aider à obtenir ce que vous voulez et les
outils de ce livre vous y aideront. Au chapitre 14, je vous raconterai, tout
en vous exposant les principes scientifiques à l’œuvre, comment je me suis
servie de mon SAR et de mes convictions inébranlables pour réaliser
quelque chose de miraculeux – et comment vous aussi vous pouvez le
faire.

CRÉER DE NOUVELLES CROYANCES


Maintenant que vous connaissez le système d’activation réticulaire et
que vous avez commencé à chercher des cœurs, il est temps de vous
consacrer à ces croyances négatives qui tournent en boucle dans votre tête.
Le moment est venu de vous en libérer en interrompant vos anciens
schémas de pensée et en les remplaçant par ce que vous voulez ressentir.
Pour modifier cette tendance, procédez en trois étapes :

ÉTAPE UNE : « JE NE VEUX PAS PENSER À ÇA. »


Des pensées négatives sont toujours susceptibles de surgir. Vous ne
pouvez pas l’empêcher, mais vous pouvez les interrompre. Voici
comment : recourez à une tape dans la main verbalisée pour chasser cette
pensée négative. Il est en votre pouvoir de choisir ce à quoi vous voulez
penser. Cela veut dire que vous avez aussi la possibilité de choisir ce à
quoi vous ne voulez pas penser. Dès qu’une pensée négative vous traverse
l’esprit (Rien ne marche, je rate toujours tout, personne ne m’aimera
jamais…), interrompez-la à l’aide de ces mots puissants qui réorienteront
votre SAR : « Je ne veux pas penser à ça. »
Il s’agit ici de vérifier votre filtre, c’est-à-dire de vérifier vos pensées.
C’est on ne peut plus simple, mais si vous avez tendance à trop réfléchir, à
vous inquiéter, à être catastrophiste, à vous laisser paralyser par la peur ou
submerger par l’anxiété, cette astuce peut vous changer la vie. Dans un
instant je vous expliquerai comment réinitialiser votre SAR afin de lui
indiquer ce que vous désirez penser, mais avant cela permettez-moi de
prendre le temps de bien vous décrire ce que j’attends de vous. Il s’agit
d’un point essentiel : faire cesser les inquiétudes et les balayer comme des
peluches sur un filtre de sèche-linge.
Quand j’ai commencé à mettre cette méthode en pratique il y a quelques
années, mon but était d’interrompre les pensées qui me rendaient anxieuse.
J’ai été stupéfaite de constater le nombre de fois où je devais répéter au
cours de la journée « Je ne veux pas penser à ça ». Rien que cela m’a
ouvert les yeux sur la fréquence à laquelle cette bande sonore négative
lançait ses mélodies dans ma tête.
Si un ami ne répondait pas aussitôt à un e-mail ou au téléphone, cette
voix négative me disait : « Il doit m’en vouloir. »
Mais je me reprenais et me disais : « Je ne veux pas penser à ça ».
Si une fille postait une photo de ses pieds sur une chaise longue avec
l’océan en arrière-plan, j’étais jalouse et j’entendais la voix dire : « Je la
déteste », avant de m’accabler aussitôt de reproches : « Je ne pourrais
jamais m’offrir ce type de vacances », jusqu’à ce que je m’interrompe
grâce à un « Je ne veux pas penser à ça ».
Si je me voyais en short sur une photo, je commençais aussitôt à me
dénigrer : « Mon Dieu, toute cette cellulite », jusqu’à ce que je
m’interrompe : « Je ne veux pas penser à ça ».
Votre voix négative a une faiblesse : elle déteste être interrompue et
qu’on lui dise de se taire. Une à une, vous pouvez balayer ces pensées
négatives avant qu’elles ne se fixent dans votre esprit. N’oubliez pas,
depuis le tout début de ce livre, je vous affirme que votre esprit est conçu
pour vous aider à obtenir ce que vous désirez. Quand vous êtes venu au
monde, vous étiez un petit explorateur qui prenait volontiers des risques et
essayait sans peur de nouvelles choses. Vous croyiez en vous et aimiez
vous regarder dans un miroir. Ces outils que je vous enseigne vous
aideront à vous fonder de nouveau sur l’essence même de ce que vous êtes.
ÉTAPE DEUX : NOTE À MOI-MÊME
Une fois que vous vous êtes interrompu grâce à un « Je ne veux pas
penser à ça », il est temps de vous créer une nouvelle croyance qui indique
à votre SAR ce que vous voulez qu’il voie – puis de la rendre visuelle.
Vous avez sans doute remarqué, dans nombre de salles de sport ou de
yoga, ces citations motivantes affichées au mur : Tout est possible.
J’inspire de la confiance, j’expire mes doutes. La force est en vous, vous
êtes sur la bonne voie… Autant d’exemples d’incitations visuelles placées
justement là où vous choisissez d’agir pour changer. Faites de même avec
le nouveau mantra que vous êtes sur le point de choisir, pour vous en
souvenir et penser à y recourir.
Des chercheurs d’Harvard et de Wharton ont découvert que les gens
sont davantage susceptibles de respecter leurs bonnes résolutions s’ils se
donnent une incitation qui soit à la fois : (1) légèrement inattendue (de
sorte que le cerveau la remarque), et (2) placée à l’endroit même où l’on
met en œuvre cette nouvelle habitude. Ainsi, je recommande de fixer cette
incitation sur le miroir de votre salle de bains, afin de vous rappeler de
vous taper dans la main et de prononcer votre mantra chaque matin.
En quoi exactement doit consister ce nouveau mantra ? J’ai déjà
expliqué pourquoi la plupart des mantras positifs ne fonctionnaient pas :
votre esprit les rejette parce que vous ne les croyez pas. C’est la raison
pour laquelle il est vain de se contenter de répéter « Je suis une fille
géniale » ou « Je suis belle » et d’attendre que votre esprit vous en montre
les preuves. Il est essentiel que votre mantra soit une chose à laquelle vous
pouvez croire, là maintenant. Comment faire ? J’en propose un certain
nombre que j’adore : essayez-en quelques-uns et voyez ce qui vous
convient.
Prononcez-les à voix haute et voyez comment votre esprit réagit. Est-ce
qu’il vous vient un millier de contre-arguments ? Essayez un autre jusqu’à
ce que vous en trouviez un que votre esprit accueille d’une tape dans la
main. Vous saurez qu’il est pertinent car en le prononçant vous aurez envie
de vous donner une tape dans la main devant le miroir. Vous sentirez
aussitôt une réponse affirmative et énergisante en vous. Quand vous aurez
trouvé le mantra qui fonctionne pour vous, vous le saurez.

Des mantras qui ont du sens


Je mérite de me sentir bien aujourd’hui.
Je suis une personne formidable.
Je suis mon propre soutien.
Ce qui m’a brisé le cœur m’a ouvert les yeux.
Cela m’apprend une chose que j’avais besoin de savoir.
Je vais passer une bonne journée.
Je suis à la hauteur tel que je suis.
Je vais régler ce problème.
Chaque jour je deviens un peu plus fort.
Tu ne me crois pas ? Regarde.
Je suis capable de gérer ça.
Ce qui m’est destiné essaie de me trouver.
Je suis plus fort que je ne le pense.
J’ai le droit de ne pas encore être parfait.
Cela me fait peur mais je le fais quand même.
Mon nouveau chapitre ne fait que commencer.
Le monde a besoin de moi.
Chaque jour, je grandis.
Je choisis de me concentrer sur ce que je peux contrôler.
C’est temporaire.
Si j’y travaille, je peux y arriver.
Depuis que j’ai lancé le site High5Challenge.com, des milliers d’entre
vous ont placé dans leur salle de bains diverses incitations destinées à leur
rappeler leur habitude quotidienne. Voici quelques-unes de mes préférées :

Inscrivez votre mantra sur un Post-it et collez-le sur votre miroir


pour vous rappeler de vous taper dans la main.
Avec du rouge à lèvres ou de l’eye-liner, tracez le contour de votre
main sur le miroir, puis notez votre mantra en dessous.
Tracez le contour de votre main sur du papier épais, découpez la
forme, écrivez votre mantra au centre et scotchez cette main sur le
miroir.
Dessinez sur votre miroir avec un feutre effaçable.
Remplissez un bocal de petits mots adressés à vous-même. Chaque
matin, tapez-vous dans la main et piochez un petit papier !
Placez un objet (choisi totalement au hasard, il n’en sera que plus
efficace) dans votre salle de bains et collez dessus un Post-it où vous
aurez inscrit votre mantra.

ÉTAPE TROIS :
AGISSEZ COMME LE FERAIT LA PERSONNE QUE
VOUS VOULEZ DEVENIR
Maintenant que vous contrez votre pensée négative à l’aide de votre
nouveau mantra, se profile l’étape cruciale : vous devez agir concrètement
en concordance avec votre nouvelle pensée positive.
L’une des meilleures solutions pour changer l’opinion que vous avez de
vous-même consiste à s’appuyer sur un domaine de recherche appelé
« thérapie d’activation comportementale ». Le principe de cette méthode
thérapeutique à la fois simple et profondément efficace est d’agir comme
le ferait la personne que l’on veut devenir, quoi que l’on ressente sur le
moment. En plus de vous conférer de l’élan, cette technique est puissante
car votre cerveau vous voit en train de passer à l’action. Vos anciennes
pensées négatives sont si ancrées que la parole ne suffit pas à se
débarrasser de ses anciennes habitudes et de ses vieilles croyances. Il faut
se VOIR en train d’agir pour changer.
L’action devient une preuve que cette nouvelle croyance est vraie, et
elle aide le SAR à modifier son filtre encore plus vite. Mieux encore, dès
lors que vous vous traitez comme un individu méritant et digne d’être
aimé, vous ne modifiez pas seulement votre SAR, mais vous accroissez
également votre acceptation de soi qui, comme vous l’avez découvert plus
haut, est l’état d’esprit le plus important pour atteindre bonheur et
satisfaction.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples. Si, comme ma fille,
vous rêvez de devenir musicien mais que vous doutez de vous, mettez-
vous à vous comporter comme une personne qui ose se lancer. Cela
signifie écrire des chansons et les mettre en ligne. Aller jouer dans un bar.
Même si vous avez le trac, avez peur ou êtes pétri de doutes, faites-le
malgré tout. Quand votre esprit vous verra passer à l’action, votre SAR
comprendra que c’est important pour vous et vous ouvrira une pléthore de
portes pour que vous puissiez réaliser votre rêve.
Il en va de même pour l’amour de soi. Si vous réprouvez votre
apparence, agissez comme quelqu’un qui s’aime. Au lieu de vous dénigrer
lorsque vous vous regardez dans un miroir, concentrez-vous sur ce que
vous appréciez. Optez pour une vie plus saine parce que vous méritez de
vous sentir bien. Bougez, non pas pour corriger quoi que ce soit, mais
parce que vous vous aimez et que vous méritez de vous sentir bien. Collez
ces Post-it sur votre miroir. Adressez-vous des compliments. Et n’oubliez
pas de vous taper dans la main chaque matin pour prouver à votre cerveau
que vous êtes « le genre de personne à se célébrer pour le simple fait d’être
elle-même ».
Pour aller plus loin et accélérer cette transformation, prenez aussi des
mesures susceptibles d’aider une autre personne. Ne vous concentrez pas
que sur vous-même. Appelez quelqu’un pour prendre des nouvelles. Faites
du bénévolat. Quand on rend service, en plus de se sentir bien, on s’extrait
de sa peine et on se voit sous un nouveau jour.

RASSEMBLER TOUS LES OUTILS


Ainsi, la prochaine fois qu’une pensée négative surviendra,
interrompez-la par un « Je ne veux pas penser à ça ». Affirmez votre
nouvelle croyance. Puis, agissez de manière à démontrer que cette
croyance est vraie, qu’il s’agisse de vous taper dans la main devant le
miroir, ou de toute autre action qui prouve à votre esprit qu’il est important
pour vous de vous sentir ainsi. Voilà comment changer le scénario que
vous vous racontez ainsi que la manière dont votre esprit filtre en temps
réel le monde et ce qu’il perçoit.
C’est précisément ce que fait Kristien. Elle a entrepris de se taper dans
la main chaque jour et constate la puissance immense de ce geste.
Souffrant de problèmes de poids et de confiance en elle, elle ne trouvait
aucun programme d’activité physique qui lui convenait, jusqu’à ce qu’elle
commence à s’aimer. Devenue professeure de fitness certifiée en Belgique,
elle propose maintenant un programme dans lequel elle enseigne aux
femmes ce qui a fonctionné pour elle : l’idée que la santé physique repose
avant tout sur une bonne santé psychologique et non sur un tour de taille
donné. La santé, c’est s’aimer et prendre soin de soi.
Kristien apprend à ses clientes à se taper dans la main devant le miroir.
« Quand j’ai expliqué le high five pour la première fois, les femmes se sont
montrées plutôt réservées, parce qu’elles pensent ne pas le mériter et qu’il
n’est pas normal de s’accorder la priorité. Mais quand je vois une femme
se taper dans la main puis gagner en confiance, ce bonheur et ces sourires
qui se dessinent… tout l’argent du monde ne vaut rien comparé à ça ! »
Puis Kristien a décidé d’aller un cran plus loin, en affichant dans sa
salle de bains ses nouvelles croyances, telles que « Tu t’améliores de jour
en jour » ou « Je suis fière de toi », de façon à pouvoir les prononcer tout
en se tapant dans la main. Après avoir constaté leur efficacité, elle les a
placées à côté du miroir de son entrée. Elle qui dispense ses cours à son
propre domicile voulait s’assurer que toutes ses clientes les voyaient en
entrant !
N’est-ce pas génial ? Elle a découvert que, dès lors que l’on se tape
dans la main tout en répétant ses croyances, il devient plus facile
d’entreprendre des actions qui prouvent que l’on s’aime. « Le plus
important est d’apprendre à s’accorder la priorité. La tape dans la main et
les croyances aident également à agir dans ce sens. »

REPROGRAMMER SON ESPRIT


Fiou, nous en avons fait du chemin ! Nous méritons bien ne nous en
taper cinq ! Bravo ! Récapitulons notre parcours :

1. Ne sortez jamais d’une salle de bains sans vous être tapé


dans la main devant le miroir.
Ce geste crée de nouveaux chemins neuronaux dans le cerveau et
convertit cet autoencouragement en nouveau mode par défaut. Oui, la vie a
laissé des résidus poussiéreux susceptibles d’obstruer le filtre de votre
esprit, mais vous pouvez remédier à cela en adoptant cette nouvelle
habitude.

2. Participez au #High5Challenge sur High5Challenge.com.


Je vous soutiendrai ! Je serai la personne à qui vous rendrez compte et
qui vous fournira l’encouragement dont vous avez besoin pour réaliser ce
défi sur cinq jours. C’est gratuit et amusant, alors rejoignez-moi !
3. Identifiez vos pensées négatives et essayez-vous à les
inverser.
Contrez ces pensées, remplacez-les par un mantra auquel vous croyez,
puis, par une action concrète, prouvez à votre SAR que vous voulez que
votre esprit vous montre un monde plein d’opportunités et de choses
positives.

CE N’EST QUE LE DÉBUT


Tout ce que vous êtes en train d’apprendre a pour but de vous aider à
mettre un terme aux modes de pensée et de comportements qui vous
maintenaient bloqué. Au chapitre 1, j’ai expliqué que la tape dans la main
symbolisait la confiance, le courage et l’action. C’est bien plus qu’un
simple geste réalisé devant le miroir : c’est une attitude holistique par
rapport à la vie. Elle permet de cultiver et de forger un état d’esprit qui
vous incite à prendre le contrôle, à vous sentir plus heureux et à opérer des
changements qui ont du sens. Ces outils vous aideront également à vous
débarrasser des peluches de votre passé et à vous créer de nouvelles
croyances positives sur vous et votre avenir.
Parlons à présent des réalités de la vie. Vous connaîtrez forcément des
moments qui freineront cet allant, où vous vous sentirez bloqué et
pessimiste, qui vous ôteront toute confiance. Lorsque cette attitude vous
aura quitté, vous le sentirez car vous n’aurez pas envie de réaliser ce geste.
Je vais vous montrer comment inverser ces déclencheurs émotionnels
naturels mais négatifs. Dès que vous les comprendrez mieux, vous pourrez
les dépasser et ce sera aussi simple que de lever la main devant votre
miroir.
Vous avez tout ce qu’il faut pour commencer à changer votre vie, mais
j’aimerais approfondir ce point en mentionnant ces déclencheurs
émotionnels qui ne manquent jamais de peser sur le moral :

la jalousie
la culpabilité
le sentiment d’insécurité
les revers imprévus
l’anxiété
la peur

Pas à pas, au fil des pages suivantes, nous allons analyser ces
sentiments et proposer des stratégies simples et éprouvées pour retrouver
cet état d’esprit high five et aller de l’avant. À la fin de cet ouvrage, vous
trouverez également un guide simple qui vous aidera à mettre en
application tout ce que vous aurez appris sur l’habitude de la tape dans la
main et la manière de cultiver au quotidien cette attitude positive.
Pour commencer, abordons un sujet qui me tracasse personnellement au
plus au point :
Pourquoi les autres ont-ils ce que je désire ? Et, si je voulais vraiment
insister : Je n’aurai jamais ce qu’ils possèdent et n’accomplirai jamais ce
qu’ils ont fait. Alors je vais juste rester là à mariner dans ma jalousie.
CHAPITRE 8

POURQUOI LA VIE
EST-ELLE SI FACILE
POUR LES AUTRES
ET PAS POUR MOI ?
La jalousie m’a longtemps posé problème. La colère et la frustration me
consumaient littéralement. Je me souviens du jour où un ami à nous a
acheté une superbe maison et organisé une grande fête de pendaison de
crémaillère. Quand je suis entrée dans cette bâtisse cinq fois plus grande
que la nôtre, à une époque où nous avions de jeunes enfants et que nous
pouvions à peine rembourser notre emprunt, je bouillais. Je ressentais une
telle jalousie que j’avais du mal à la contenir, et j’ai fait ce qu’un trop
grand nombre d’entre nous font : j’en ai voulu à mon mari. Sur le chemin
du retour, nous nous sommes disputés parce que je me suis plainte du fait
que jamais nous n’aurions une aussi belle maison.
J’avais cette conviction toxique selon laquelle si quelqu’un possède ce
que je désire, alors moi je ne l’aurai jamais. Je ne comprenais pas la
jalousie ni comment en tirer profit, si bien qu’elle ne faisait que réveiller
mon sentiment d’insécurité. Si vous vivez constamment dans la
comparaison implacable et écrasante, dans l’insatisfaction perpétuelle,
vous ne vous considérerez jamais comme étant vous aussi capable de
réussir. D’autres joueront les premiers rôles tandis que vous resterez dans
les coulisses à les regarder faire. C’est l’une des raisons pour lesquelles la
jalousie peut être si déprimante si vous vous y complaisez. Il faut que vous
sachiez à quel point elle peut s’avérer utile et importante.
Voici certaines des choses que les gens disent lorsqu’ils sont jaloux :
Tout le monde ressort gagnant au jeu de la vie, alors que moi je ne
reçois que les plus mauvaises cartes. Ce n’est pas juste. Je n’en peux plus
d’entendre parler de métabolisme rapide, de vacances relaxantes, de
rénovations originales et de chiens formidables qui ne dévorent pas le
canapé… Je voudrais tout cela.
Et la voilà encore avec ses posts du genre « J’ai perdu du poids et tout
me sourit ». Si j’avais un coach, moi aussi j’aurais cette silhouette… S’il
répète encore une fois « C’est facile pour moi »… J’ai eu l’idée de fonder
un Uber il y a déjà dix ans et j’allais me lancer… C’est bien plus facile
quand on n’a pas d’enfants… Si seulement mon mari faisait preuve d’un
peu de compréhension… J’ai eu une vie bien plus dure et je ne m’en vante
pas… Tout le monde peut utiliser des filtres sur les réseaux sociaux, essaie
donc de te montrer sans retouches… Tout le monde fait mieux que moi et
personne ne me laisse assez de place pour me révéler.
C’est râpé pour moi. Je me rends compte maintenant que j’aurais voulu
que leur succès soit le mien. Mais ils se sont accaparés toute la réussite et
il est trop tard pour moi. Je vais juste rester là à me complaire dans mon
infériorité.
À un moment ou un autre, tout le monde a eu cette impression que la
vie à laquelle il rêvait lui a été volée (et à juste titre, ce que vous
découvrirez à la fin de cette histoire).
Avec ce genre de pensées, nous fermons mentalement les portes menant
à nos désirs parce que quelqu’un d’autre les a déjà assouvis. Nous
renonçons à nous-mêmes. La jalousie prend le dessus et, au lieu de tendre
joyeusement vers la vie de vos rêves, vous enclenchez une spirale mortelle
de pensées affreuses à votre encontre.
Comprenez bien que la jalousie est un indicateur du fait que vous
pouvez, et que vous devriez, avoir cette chose à laquelle vous aspirez. Je
vais vous fournir quelques outils pour modifier votre état d’esprit,
envisager l’avenir avec davantage d’enthousiasme et trouver la force de
construire la vie que vous souhaitez.
Mais d’abord, réfléchissez attentivement à la façon dont vous
considérez le succès. Pensez-vous que le succès, le bonheur et l’amour
existent en quantité limitée ? Je l’ai longtemps cru, et cela me maintenait
bloquée. Je me disais que si la quantité de succès et de bonheur était
restreinte, il n’y en aurait pas assez pour moi.
Lorsque j’ai compris qu’ils étaient illimités et destinés à tout le monde
(tout le monde !), j’ai commencé à rassembler le courage et la conviction
nécessaires pour en obtenir ma version à moi. Cette seule pensée a suffi à
me permettre de lâcher du lest, de cesser de mariner dans ma jalousie et de
m’atteler à la tâche pour obtenir ce que je désirais.
Toute notre vie durant, on nous dit de ne pas être jaloux, comme s’il
s’agissait d’un penchant honteux, inconvenant, mesquin et mauvais.
Pourtant, la jalousie n’est qu’un désir bloqué. Si vous réussissez à la
transformer en inspiration, ce blocage disparaît. Si vous pouviez accueillir
la jalousie comme un indicateur pointant vers la prochaine grande étape de
votre vie, le poids de la frustration et de votre sentiment d’insécurité s’en
trouverait soudain allégé, si bien que vous pourriez dès lors avancer et
retrouver votre état d’esprit high five.
Pour comprendre le fonctionnement de cette chose appelée jalousie et la
manière de la convertir en inspiration, il est préférable que nous
commencions par ce marécage boueux de jalousie, de détestation de soi, de
manque d’estime de soi et de doutes. Je veux parler des réseaux sociaux.

CE QUE L’ON NE VOUS AVOUE JAMAIS À PROPOS DE


LA JALOUSIE
L’autre jour, je regardais notre fille surfer sur les réseaux sociaux et je
lui ai demandé : « À quoi tu penses ? »
« Quand je vais sur Instagram, m’a-t-elle répondu, je regarde juste la
vie d’autres gens, ce qu’ils font, ce qu’ils vivent et je me dis que je
voudrais faire pareil, puis je me convaincs que ça n’arrivera jamais même
si je le désirais très fort. Et alors je me sens nulle.
— Est-ce que tu peux me donner un exemple d’expérience que tu
aimerais vivre et qui selon toi n’arrivera jamais ?
— L’autre jour, a-t-elle répondu, sur les réseaux sociaux, j’ai vu une
vidéo d’une fille qui expliquait qu’elle était partie vivre sur une île au
Mexique, qu’elle y avait trouvé un travail, et qu’elle menait maintenant
une vie de rêve au bord de la mer.
— Ouah, ça a l’air super. Pourquoi tu ne le ferais pas ?
— Maman, c’est plus facile à dire qu’à faire. Son histoire m’a aussitôt
rendue jalouse parce que j’adorerais faire ça. J’ai toujours rêvé de voyager
et de découvrir des choses, mais je ne m’autoriserais même pas à penser
faire quelque chose de ce genre parce qu’au fond de moi je me dis que
c’est génial pour elle mais que moi je ne pourrais jamais faire ça. Je crois
que le temps joue contre moi, maman, j’ai déjà vingt-deux ans. »
Lorsqu’elle a dit « J’ai déjà vingt-deux ans », ma première pensée a été
Tu plaisantes ?, ce que, heureusement, je n’ai pas dit. Ma seconde pensée a
été Je peine à croire à quel point elle se met déjà la pression. Sa vie ne fait
que commencer. Elle a tout le temps devant elle et c’est justement le
moment de réaliser des choses folles comme celle-là. Je n’ai pas dit cela
non plus. J’ai juste écouté :
« Tout ce que je veux faire pour le moment, c’est pouvoir voyager tout
en travaillant. Voyager, c’est mon rêve. Mais tout ce que je vois, ce sont les
obstacles et les raisons pour lesquelles ça ne marchera pas. Je ne suis pas le
genre de personne à faire ça comme ça et j’ai du mal à imaginer que ça
puisse se réaliser de toute façon. Je vois cette fille qui a la belle vie au
Mexique et ça me rend jalouse parce que c’est génial pour elle mais ça ne
m’arrivera jamais à moi. »
À ce moment, j’ai avancé l’une des meilleures formules que j’ai
apprises en tant que parent : « Est-ce que tu veux que je t’écoute
simplement ou est-ce que tu souhaites que je te dise ce que j’en pense ?
— Je veux avoir ton avis, a-t-elle répondu en tournant les yeux vers
moi.
— Ce qui me frappe le plus, c’est à quel point tes doutes t’empêchent
ne serait-ce que d’explorer ou de te diriger vers tes rêves et tes désirs les
plus profonds. Tu sais exactement ce que tu veux. Depuis que tu es allée au
Cambodge avec ta grand-mère en quatrième, tu aspires à voyager et à
explorer le monde. Tous ces doutes et ces inquiétudes que tu nourris sont
normaux. Nous en avons tous.
« Aussi longtemps que tu te diras Ce ne sera jamais pour moi, tu
n’agiras jamais dans le sens de ce qui te fait rêver. Il est normal de se sentir
jaloux en voyant d’autres gens réaliser ce que tu as peur de faire. Mais si tu
te contentes de PENSER à ce que tu veux, ce n’est pas un rêve – c’est un
souhait. Un rêve nécessite de passer à l’action. Il demande que tu
t’associes à lui. Il ne se réalise que quand tu trouves le courage d’avancer
vers lui. »
Si cette conversation vous parle, que les doutes vous pèsent, voici une
chose simple dont vous devez prendre conscience : personne n’a dit
« Ceci, tu ne pourras pas l’avoir ». C’est vous qui l’affirmez.

INVERSEZ LA DYNAMIQUE
Vous devez comprendre que tous ces gens ne vous ont pas battu à plates
coutures. Au contraire, ils éclairent votre chemin et pourraient même vous
taper dans la main tandis que vous avancerez ! Regardez-vous dans le
miroir et, au lieu d’y voir un perdant, voyez la réalité comme elle est : vous
êtes vous-même l’allié qui vous permettra d’arriver à votre but.
Considérez-vous comme votre meilleur partenaire dans la vie et vous serez
étonné de voir tous les autres partenariats que vous pourrez nouer pour
obtenir ce que vous brûlez de posséder. Voyez le potentiel de votre vie et
vous changerez : vous deviendrez une personne capable de s’encourager
elle-même au lieu de vous complaire dans la jalousie. Vous convertirez
littéralement votre blocage en envie d’agir.
Dans chacun des domaines de votre vie dans lesquels vous ressentez de
la jalousie, transformez-la en inspiration :
Pensée limitante actuelle : Si quelqu’un d’autre l’a, je ne peux pas l’avoir.

Inversez la dynamique : Le succès de cette personne est la preuve que je peux


réussir moi aussi.

LA JALOUSIE EST RÉVÉLATRICE


Pendant quelques instants, identifiez de qui vous êtes jaloux, qu’il
s’agisse d’une personne dans votre vie ou que vous admirez de loin.
Maintenant, considérez ce sentiment de jalousie comme un signal destiné à
attirer votre attention. Ne vous détournez pas de cette jalousie que vous
ressentez. Ne tentez pas de la dissimuler et ne la laissez pas non plus vous
effrayer ou vous faire honte. Faites-lui face car elle est le moyen le plus
rapide de déterminer ce que vous désirez.
La jalousie est un outil de navigation, au même titre que la curiosité ou
le désir. Elle vous indique dans quel sens orienter votre vie. Demain, quand
vous vous tiendrez devant votre miroir, faites en sorte que cette tape dans
la main symbolise votre engagement à œuvrer pour vos désirs, à les
mériter et à vous autoriser à vous diriger dans leur direction.
Voir son amie travailler tout l’hiver au Mexique a rendu notre fille
jalouse. C’est bien. Il faut qu’elle suive sa jalousie car elle la conduit vers
ce qu’elle désire le plus. Lorsque vous voyez une personne faire ce que
vous désirez, vous ressentez peut-être de la douleur. La plupart d’entre
nous laissent cette douleur les bloquer. Vous devez en tirer profit,
l’inverser pour qu’elle vous inspire un changement.
Pour ce qui concerne notre fille, elle devrait envoyer un message à cette
fille et lui dire : « J’aimerais beaucoup te parler. J’adorerais faire ce que tu
fais et j’aimerais apprendre de ton expérience. » C’est tout ce qu’il suffit
de faire pour vous rapprocher de vos désirs. Cette seule petite action
transforme la jalousie en inspiration.
Une autre chose qu’elle pourrait faire serait d’aller sur les réseaux
sociaux et de suivre le compte de gens qui voyagent de par le monde tout
en travaillant. Voir d’autres preuves de ce que vous désirez aidera votre
SAR à opérer ce changement, à prendre conscience que cela pourrait vous
arriver à vous aussi. Faites un pas en direction de vos souhaits et la jalousie
disparaîtra. Ce qui vous est destiné sera un pas plus proche de vous.
Voilà comment vous pouvez débuter, notamment si vous ne savez pas
bien ce que vous voulez :
Intéressez-vous de nouveau aux gens qui font partie de votre vie. De qui
êtes-vous jaloux ?
Peut-être êtes-vous jaloux de l’énergie de cette personne, de son
enthousiasme et de son attitude positive. Peut-être enviez-vous sa chaîne
YouTube ou l’entreprise qu’elle a créée. Peut-être est-ce son groupe d’amis
proches ou l’association caritative qu’elle a fondée. Ou bien la façon dont
elle prend soin de sa santé, son mode de vie, son authenticité, l’endroit où
elle habite ou le fait qu’elle essaie constamment de nouvelles choses et
qu’elle entreprenne.

À PRÉSENT, APPROFONDISSEZ : SUCCOMBEZ À


L’ATTRAIT DE VOTRE DÉSIR
Ne restez pas à mariner dans votre jalousie. Analysez-la. Qu’est-ce qui,
précisément, dans la vie ou la carrière de cette personne, vous rend
jaloux ?
Nous laissons habituellement notre jalousie nous plonger dans un
sentiment d’insécurité. Nous nous censurons en voyant ce que les autres
font ou possèdent, et nous nous reprochons de le vouloir. Parce que nous
ne nous croyons pas capables d’accomplir la même chose.
Le fait que votre ami rénove sa cuisine vous donne honte de la vôtre qui
est délabrée, puis cela vous rend furieux contre votre conjoint parce que
vous n’avez pas mis d’argent de côté pour faire des travaux. Comme je l’ai
déjà avoué, cela m’est souvent arrivé quand Chris et moi peinions à joindre
les deux bouts. Le moindre ami qui achetait un nouveau meuble,
agrandissait son logement ou réservait de belles vacances me rendait
instantanément jalouse parce que je doutais de ma capacité à obtenir ces
choses par moi-même.
Je me disais que jamais nous n’aurions une telle vie et cela m’emplissait
d’une grande tristesse.
Avec le recul, je suis à même de vous expliquer précisément ce qui se
passait : cela n’avait rien à voir avec la maison, ni avec Chris. Il était
question de mon désir de réussir suffisamment pour m’offrir quelque chose
d’aussi beau, et de mon ambition. À l’époque, je ne faisais pas honneur à
mes ambitions. Je mettais la pression sur Chris pour qu’il se consacre à sa
carrière, gagne davantage d’argent et m’offre ce que je désirais. Mais vos
désirs relèvent de votre responsabilité, et non de celle d’autrui. Si vous
voulez être à l’aise financièrement, faire des misères à votre mari ne
changera rien. Vous regarder dans le miroir et reconnaître vos désirs avec
honnêteté : voilà comment les combler.
Ou bien ce n’est pas la cuisine de votre ami qui vous fait envie, mais
l’exceptionnelle amélioration de l’état de santé de votre frère qui vous met
dans tous vos états. Il l’a montrée sur Facebook, ce qui vous fait regretter
de ne pas vous être mis au sport l’an passé. Au début, ses publications
vous inspiraient, mais à présent cela vous agace car vous voyez son poids
diminuer à vue d’œil. Vous commencez même à lever les yeux au ciel
quand vous constatez combien il paraît heureux et enthousiaste.
Si vous ressentez de la jalousie et de la méchanceté vous envahir devant
les photos de votre frère, cela signifie que vous avez envie de l’imiter.
Vous êtes simplement bloqué par vos doutes. Une fois que vous
commencerez à déceler ce tiraillement de vos désirs (qui signifie que vos
désirs vous portent en avant mais que vos doutes ou votre peur vous
retiennent), vous le repérerez partout. Nous voulons tellement ce qui est
fait pour nous que cela nous fait mal quand on nous rappelle que nous ne
l’avons pas… encore.
Cela se produit aussi dans la sphère professionnelle. Ainsi, vous pensiez
que la nouvelle entreprise de produits cosmétiques de votre voisine ne
durerait pas. Elle vous a proposé de les essayer un si grand nombre de fois
que sa passion vous paraît à la fois rebutante et impressionnante. Vous
vous avouerez tout de même qu’elle a l’air d’y prendre énormément de
plaisir et de gagner beaucoup d’argent, et tous les nouveaux amis qu’elle
s’est faits grâce à son activité vous rendent jaloux.
Au lieu de la repousser, cédez à l’attrait de ce que vous désirez. Quelque
chose dans ce qu’elle accomplit est fait pour vous. Comment le savoir ?
Parce que vous êtes jaloux. Et vous avez de la chance : il existe une
personne qui s’est lancée sur une voie qui vous appelle et que vous pouvez
appeler pour discuter. Je ne veux pas dire que vous devez vendre des
cosmétiques. Mais si vous la contactez et lui posez des questions sur son
parcours, vous en saurez plus sur ce qui vous manque à vous. Un simple
appel peut suffire à balayer les doutes et à transformer votre jalousie en
action inspirée.
Ou bien votre petit dernier est parti à l’université et vous vous désolez
que la maison soit vide. Vous regrettez ces années où vous pouviez rester à
la maison vous occuper de vos enfants. À présent, toutes vos amies qui
travaillaient tout en élevant leurs enfants suscitent chez vous insécurité et
jalousie. Votre CV comporte un trou d’une vingtaine d’années et vous
ignorez totalement par où commencer. Ne pas savoir quoi faire n’est pas
une excuse pour ne rien faire. La première étape consiste à suivre votre
inclination et à appeler ces amis et autres personnes de votre entourage
pour discuter de ce nouveau chapitre que vous avez manifestement envie
d’écrire.
Il est plus facile d’envier les autres, ou de les juger, que d’admettre qu’il
manque quelque chose dans votre vie. Si vous ne passez pas à l’action, la
jalousie et les doutes que vous nourrissez vis-à-vis de vous-même ne feront
que continuer de s’intensifier. Vous êtes destiné à faire quelque chose de
formidable de cette nouvelle phase de votre vie. Ne laissez pas la jalousie
vous bloquer. Convertissez-la simplement en inspiration et allez chercher
cette chose qui vous manque.
JE N’ADRESSE PAS CE CONSEIL QU’À VOUS – JE ME
LE DONNE AUSSI À MOI-MÊME
Je me suis beaucoup laissé ronger par la jalousie. Cependant,
maintenant que je comprends qu’il ne s’agit que d’un désir bloqué, je sais
m’en servir pour obtenir ce que je veux. C’est une émotion normale et pas
un jour ne passe sans que je ressente une pointe de jalousie. Cela m’arrive
presque chaque fois que je vais sur les réseaux sociaux. Mais au lieu de lui
permettre de se répandre, je la laisse m’attirer vers ce qui est fait pour moi.
Dans ma tête, je me dis Oh, intéressant, je suis jalouse. J’analyse ce
sentiment et je le transforme en un signal qui m’inspire un passage à
l’action.
En ce moment même dans ma vie professionnelle, lorsque je prends du
recul, je constate que les personnes dont je suis le plus jalouse sont celles
qui ont déjà démarré et lancé des podcasts. Ainsi, mon ami Lewis Howes
diffuse depuis sept ans son podcast The School of Greatness, et je l’envie
énormément. En réalité, j’ai plusieurs amis qui ont des podcasts à succès et
je suis jalouse de chacun d’eux. Pour être honnête, ils sont trop nombreux
pour que je les cite tous ! Je n’y avais jamais vraiment réfléchi jusqu’à
maintenant, mais je suis entourée d’amis qui font des podcasts.
Je ressens de la jalousie (dites-moi si vous ne faites pas cela vous aussi),
puis je me reproche de ne pas avoir réalisé de podcast… enfin pas encore.
Ma voix est mon talent. Je donne le meilleur de moi-même quand je suis
face aux gens et que je parle de la vie. C’est ce que je fais lors de mes
interventions sur scène, lorsque je vous coache, dans mes livres audio ou
quand j’animais mes talk shows. Souffrant de dyslexie et d’un TDAH,
l’écrit est pour moi le biais le plus difficile, alors que je parle sans souci
dans un micro.
Par conséquent, créer un podcast me serait aussi naturel et facile que de
boire un verre d’eau. Et je suis sûre que j’adorerais ça. Alors pourquoi n’en
ai-je pas encore créé ? Pour la même raison que ma fille n’a pas encore
envisagé de faire le tour du monde. Pour la même raison que vous n’avez
pas suivi ce rêve qui vous souffle à l’oreille depuis toutes ces années. Vous
le voulez désespérément, mais les doutes vous ont convaincu que ce ne
sera jamais pour vous. Il est trop tard. Quelqu’un d’autre l’a déjà fait. Je
passerais pour une copieuse.
Franchement, à l’écrire, je m’aperçois que c’est idiot. Rien ne
m’empêche de ressortir le micro que j’ai gardé de l’époque où je faisais de
la radio, de le brancher à mon système audio et d’enregistrer un podcast.
Ou bien d’ouvrir l’application dictaphone de mon iPhone et d’appuyer sur
« Enregistrer ». Il n’y a rien qui m’en empêche à part moi.
Je me suis dit : Il est trop tard. J’ai raté le coche. Tous les péquins
lambdas ont leur podcast, il n’y a pas de raison que le mien ait du succès.
Avec un si grand nombre de gens devant moi sur la route du podcast,
comment me démarquer ? J’ai entraîné mon SAR à me montrer des raisons
de ne PAS me lancer. Oups. Après vous avoir avoué cela, j’ai ressenti de la
curiosité. Combien existe-t-il de podcasts ? J’imaginais peut-être cent
mille. J’ai demandé à Google. Tenez-vous bien.
À l’heure actuelle, il existe déjà près de 2 millions d’émissions et 43
millions d’épisodes individuels. Deux millions d’émissions ? Vous vous
souvenez lorsque j’ai dit qu’on ne pouvait pas sécher de linge sans obtenir
de peluches ? Il n’est pas non plus possible de passer une journée sans
pensée négative. Le « 2 millions d’émissions » m’a découragée. Gloups.
Quand cela vous arrive, il faut vous imaginer en train de nettoyer votre
filtre afin que votre esprit reste ouvert à ce qui vous est destiné. Chassez ce
« gloups » et remplacez-le par un « Je le fais quand même ».
Prêtez attention à votre jalousie et demandez-vous ce qu’elle essaie de
vous faire savoir quant à la voie qui vous attend. Si vous ne le faites pas,
cette jalousie ne fera que se renforcer et s’intensifier. Elle finira par vous
ronger l’âme. Au lieu de regarder devant vous vers votre destinée, vous
vous mettrez à regarder autour de vous toutes les personnes qui vous ont
devancé.

S’ASSURER QUE CELA N’ARRIVERA PAS


Voici quelques questions susceptibles de vous aider à transformer votre
jalousie en action inspirée – parce que vous avez besoin de cette tape dans
la main :

De qui êtes-vous jaloux ?


Qu’est-ce qui, chez eux et dans ce qu’ils font ou possèdent, vous
attire ?
Quels aspects vous inspirent ?
Quels aspects n’aimez-vous pas ?
Comment les adapter pour les faire vôtres ?
Quelle(s) pensée(s) négative(s) vous ont empêché de vous autoriser à
avancer dans cette voie ?

Quand je me pose ces questions, je perçois clairement ce que mon âme


essaie de me dire. Démarrer un podcast doit être mon objectif numéro un
au cours du prochain chapitre de ma carrière. La chose que je pourrais
faire pour me lancer, dès que j’aurai terminé d’écrire ce livre, serait
d’établir un planning de lancement. Puis, je pourrais contacter tous mes
amis et leur demander des conseils. Je pourrais suivre un cours en ligne sur
le sujet. Je pourrais m’inscrire à une conférence sur ce thème.
Et à la seconde où je passerai à l’action, cette jalousie disparaîtra, et il
en sera de même pour vous.
La même chose s’est produite avec notre fille. Quelques jours après
notre conversation, elle a contacté son amie au Mexique et commencé à
élaborer son projet. Elle a mis au point un itinéraire et suit maintenant
d’autres personnes sur les réseaux sociaux pour trouver de nouvelles
inspirations. Elle a demandé à son patron si elle pouvait retarder de
quelques mois son embauche post-université. On aurait dit qu’elle avait
pris de la potion magique : elle débordait soudain d’énergie et de vitalité.
Elle s’était servie de sa jalousie en guise d’inspiration et commençait à agir
réellement en direction de ce qu’elle voulait. Et il n’y a pas mieux pour
vous remplir d’énergie.
Et voilà l’autre bon point : si vous n’êtes pas disposé à vous atteler à la
tâche pour changer ou accomplir ce que vous désirez, alors vous n’avez
pas le droit d’être jaloux. C’est le signe que vous avez pris l’habitude de
vous focaliser sur ce qui vous fait défaut mais ne voulez pas véritablement.
Ce que j’aime dans cette habitude consistant à transformer la jalousie en
inspiration est qu’elle est aussi simple que magnifique. Elle affirme ce qui
selon moi relève fondamentalement de notre nature humaine : le fait que
nous soyons tous des cocréateurs de cette glorieuse vie. Nous sommes tous
liés les uns aux autres, profondément et énergétiquement. Le succès d’une
personne est un succès pour tous. Les réussites d’autrui nous tirent tous
vers le haut et leur exemple nous inspire. Alors au lieu de vous sentir en
concurrence avec tous ceux qui marchent devant vous, voyez en eux des
alliés susceptibles de vous aider à obtenir ce que vous désirez. Et n’oubliez
jamais : à mesure que vous trouvez la confiance d’avancer dans votre vie,
vous devenez une lumière sur la route d’une personne qui se trouve
bloquée derrière vous.
CHAPITRE 9

N’EST-CE PAS PLUS FACILE SI


JE NE DIS RIEN ?
La culpabilité est l’une des émotions les plus puissantes. Si vous êtes
enclin à vous sentir coupable, il vous faut savoir comment vous libérer. Le
sentiment de culpabilité est semblable aux rênes d’un cheval. Imaginez
votre esprit sous les traits d’un superbe étalon qui ne désire rien d’autre
que sentir son pouvoir, sa force et sa vitesse. Il a envie de galoper, la
crinière au vent, sous la chaleur du soleil. Mais les rênes de la culpabilité
vous retiennent fortement, entravent votre âme et finissent par l’arrêter sur
place : une personne que vous aimez sera blessée ou déçue si vous vous
élancez à la poursuite de vos rêves. Vous ne pouvez qu’obéir.
Si vous vous entraînez pour courir un marathon, votre conjoint vous en
voudra.
Si vous démarrez cette activité complémentaire le week-end, votre
patron l’apprendra et sera furieux.
Si vous déménagez loin de votre quartier, vos anciens amis vous feront
sentir que vous les snobez.
Si vous acceptez ce poste à Londres, vos enfants devront quitter leur
école et ne vous le pardonneront jamais.
Mais ce peut être plus subtil, par exemple :
Mais j’essaie de supprimer le gluten. Bon, d’accord, je vais prendre une
part de lasagnes, mamie… Oui, je peux te prendre ce dossier
supplémentaire, même si je croule déjà sous le travail… Suis-je une
mauvaise mère à vouloir que mes enfants devenus adultes volent de leurs
propres ailes ?... Tu veux m’emprunter ma voiture ? Heu… Suis-je un
monstre de ne pas avoir envie de passer encore une fois le réveillon de
Noël chez ma belle-sœur ?... Mes enfants seront livrés à eux-mêmes si je
m’entraîne pour courir un marathon. Tout sera plus facile… si je ne dis
rien.

LA CULPABILITÉ EST ASSASSINE


Il est intéressant de remarquer à quel point la culpabilité est mal
comprise. On pense souvent que ce sont les autres qui nous font nous
sentir coupables. Ce n’est pas vrai. Ce sentiment de culpabilité, c’est vous
qui vous l’infligez. La culpabilité est liée à vos valeurs et à vos
déclencheurs émotionnels. Lorsque vous vous sentez coupable à propos de
quelque chose, c’est parce que vous pensez que faire ou dire ce que vous
voulez blessera autrui ou le fâchera.
C’est l’idée que quelqu’un puisse être fâché, déçu, contrarié ou agacé à
cause de vous qui alimente votre culpabilité. Pour éviter la culpabilité, il
est donc préférable de ne pas se mettre à dos ces personnes. Que vous vous
sentiez coupable parce que vous avez refusé de récupérer le travail d’un
collègue ou d’inviter un ami collant à votre barbecue, ou encore de faire le
repas de famille chez vous cette année parce que c’est toujours votre belle-
mère qui le fait – vous savez ce dont VOUS avez envie, mais n’avez tout
simplement pas envie de vous confronter aux soucis émotionnels qui
s’ensuivront, d’après vous, si vous accordez la priorité à vos propres
besoins. La culpabilité vous est pénible, alors vous cédez.
Vous avez envie de déménager, mais vous vous sentez coupable parce
que vous savez que cela attristerait vos parents. Vous avez eu une
promotion, mais vous vous sentez coupable parce que telle collègue n’en
pas eu alors qu’elle le mérite aussi. Vous voulez reprendre des études mais
vous culpabilisez parce que personne ne prendra le relais à la maison.
Tout cela me travaille, moi aussi. Apprendre à accepter la déception
d’autrui sans se dévaloriser soi-même n’est pas chose facile. Mais vous en
êtes capable, et cela va vous changer la vie.
L’HISTOIRE DU BILLARD
Mon père a une passion : il achète et remet en état des billards anciens
qu’il déniche dans des vide-greniers ou lors de ventes aux enchères. Quand
Chris et moi nous sommes mariés, il nous a offert un billard qu’il avait
minutieusement restauré : un Brunswick des années 1870, c’est-à-dire de
la même période que la ferme que nous avions achetée non loin de Boston.
Après notre mariage, il est resté plusieurs années dans le sous-sol de mes
parents car nous n’avions pas de place où l’installer. Lorsque mon activité
a démarré, nous avons pu agrandir la maison en faisant construire un
garage et une salle de jeux attenante. Quand j’en ai parlé à mon père, il
s’est exclamé, tout excité : « Génial, vous allez avoir de la place pour le
billard ! » Attends, le billard ?
Faisons plaisir aux autres d’abord !
Mon père a fait venir des spécialistes pour installer soigneusement ce
billard : mettre la table de niveau, lisser le tapis et fixer une à une les
poches de cuir. Le billard était somptueux – et il prenait la moitié de la
surface de notre nouvelle salle de jeux. Apparemment, la culpabilité peut
nuire sévèrement à votre sens des volumes et à votre capacité à prendre des
mesures correctes. Les enfants jouaient chacun à une extrémité de la pièce,
avec le billard trônant au beau milieu, tel un éléphant, couvert de Lego car
nous nous en servions rarement. Lorsque les enfants ont grandi et que mon
activité s’est développée, nous n’avons plus eu besoin d’une salle de jeux –
mais d’un bureau. Cependant, je n’osais pas déplacer le billard.

QUAND LA CULPABILITÉ FAIT DE VOUS UNE


CARPETTE, TOUT LE MONDE SEMBLE VOULOIR S’Y
ESSUYER LES PIEDS
Ce porte-avions garni de feutrine a occupé le bureau encore deux
années, obligeant tout le monde à le contourner pour aller d’un bout de la
pièce à l’autre. Je gérais mon entreprise depuis la maison, mais dans le
« bureau » il n’y avait pas de place pour des bureaux, si bien que mes
employés s’installaient sur l’îlot de la cuisine et dans le salon.
Je voulais récupérer cet espace mais, la culpabilité incarnée, je ne
pouvais pas déplacer le billard. Pourquoi ? Parce que j’aime mon père plus
que quiconque et je ne voulais pas le décevoir. Je pensais à lui chaque fois
que j’apercevais le billard. Vivant loin de ma famille, j’adore avoir des
souvenirs du Michigan dans ma maison du Massachusetts.
À cause de la distance, mes parents ne nous rendaient visite que
quelques fois dans l’année. Je savais qu’ils comprendraient si je déplaçais
le billard, mais malgré tout, l’entreposer ailleurs serait comme une claque à
mes parents qui nous l’avaient offert avant tant d’amour.
Même si j’y pensais tous les jours, je me refusais à prendre le téléphone
pour en parler à mon père. Parce que je veux faire plaisir aux gens. L’idée
de décevoir quelqu’un me rend véritablement malade.

CE QUI SUIT NE VA PAS VOUS PLAIRE, MAIS VOUS


DEVEZ L’ENTENDRE
Contenter les gens, c’est bien si c’est une chose que vous avez vraiment
envie de faire et que cela vous rend heureux. Cela devient problématique
dès lors que vous commencez à aller à l’encontre de vos propres besoins
de peur de contrarier quelqu’un. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit de
mon père, mais le souci est bien plus vaste que cela. Comme je veux faire
plaisir aux gens, je ferais n’importe quoi pour manipuler votre réaction
émotionnelle. J’utilise volontairement le mot « manipuler » car je sais qu’il
dérange. Les individus qui font plaisir aux autres pensent le faire par
« gentillesse ».
Eh bien, ce sont des menteurs. Si vous êtes ce genre de personne, vous
vous comportez de manière à influer sur ce que les gens pensent de vous.
C’est la raison pour laquelle vous consacrez la majeure partie de votre
énergie à vous corriger pour vous adapter, pour être apprécié ou éviter que
quelqu’un ne soit contrarié. Vous manipulez l’opinion que les gens ont de
vous. Au lieu de vous montrer simplement tel que vous êtes et de prendre
des décisions qui vous correspondent, vous vous pliez en quatre (ou vous
sacrifiez votre salle de jeux, dans notre cas) au point de vous retrouver
coincé, pour ne pas contrarier les gens.

COURAGE ET CONFIANCE VIENNENT À BOUT DE LA


CULPABILITÉ
Alors que j’étais en train d’étaler sur le billard les différents chapitres de
mon livre La Règle des 5 secondes pour les corriger, je me suis rendu
compte que si je voulais apprendre à mes lecteurs à trouver le courage et la
confiance nécessaires pour prendre le contrôle de leur vie, je devais
trouver moi aussi le courage et la confiance dont j’avais besoin pour parler
à mon père.
Je sacrifiais mon propre besoin de disposer d’un bureau, et même ma
réussite, parce que j’avais trop peur de dire à mon père ce que je ressentais.
Il fallait que je l’appelle.
Chaque jour passé à éviter cette conversation, je me sentais tiraillée dès
que j’entrais dans mon bureau. Cela me rongeait. C’était également injuste
vis-à-vis de mon père : il ne m’avait pas offert ce billard pour que je me
sente tiraillée. Il me l’avait donné pour que j’en profite.

INVERSEZ LA DYNAMIQUE
Cette tendance à vouloir satisfaire autrui n’est pas liée aux gens, mais à
votre propre sentiment d’insécurité. Ma source majeure d’insécurité est
que quelqu’un puisse m’en vouloir. Si j’en suis arrivée à cette conclusion,
c’est en renversant ma pensée limitante :

Pensée limitante actuelle : Si une personne est déçue ou contrariée par votre
décision, elle cessera de vous aimer.

Inversez la dynamique : Les gens peuvent être déçus ou contrariés par vos
décisions et malgré tout continuer de vous aimer.
Je suis mère de trois enfants et ceux-ci font constamment des choses qui
m’agacent, me rendent triste ou me déçoivent. Pourtant, jamais cela n’a eu
d’incidence sur l’amour profond que j’ai pour eux. Pourtant, en tant que
fille, j’avais gardé le mode de pensée digne d’un enfant et je croyais que
mes parents ne m’aimaient que s’ils approuvaient tout ce que je faisais.
J’aimerais vous proposer une astuce aussi simple que la règle des cinq
secondes et vous dire qu’il suffit de compter 5-4-3-2-1 pour que, comme
par magie, ce problème de vouloir satisfaire autrui soit aussitôt réglé et que
la déception s’envole. Ce n’est pas ainsi que la vie est faite, car les
relations reposent sur des concessions mutuelles. Il m’a fallu quarante-cinq
ans pour prendre conscience que l’amour et la déception peuvent coexister
et que c’est souvent le cas.

UNE FILLE RESPECTUEUSE NE FERAIT JAMAIS ÇA


Ces conversations difficiles finissent par avoir lieu lorsque vous sautez
le pas. C’est ce qui s’est passé pour moi. Un jour, j’ai simplement pris le
téléphone pour appeler mon père. J’ai repoussé le moment fatidique avec
des paroles anodines avant de me lancer : « Papa, tu sais que j’adore le
billard. Mais mon activité se développe beaucoup et j’ai besoin d’un
bureau à la maison.
— Oh, il sera du plus bel effet dans ce bureau », a-t-il répondu.
Mon culpabilitomètre a atteint des sommets. On ne me facilitait
vraiment pas la tâche. J’ai poursuivi en expliquant que j’avais besoin de
place pour installer des bureaux. Il a suggéré de poser une planche de
contreplaqué sur le billard pour en faire un espace de travail en journée, et
de la retirer les soirs et les week-ends pour jouer. Ce n’est pas une
mauvaise idée, mais ça ne fonctionnerait pas dans la configuration dont
j’avais besoin.
À ce stade, mes mains sont devenues moites et mon pouls s’est
accéléré. Mon père pensait que je l’appelais pour qu’il m’aide à résoudre
mon problème, or je m’apprêtais à lui avouer que j’avais déjà une solution
et qu’il n’allait pas l’aimer.

ENFILE TON COSTUME DE GRANDE FILLE, C’EST


PARTI !
J’ai pris une grande inspiration et je lui ai annoncé que j’allais faire
appel à un spécialiste des billards pour démonter le cadeau dans lequel il
avait mis tant d’amour et de soin, et l’entreposer dans un box climatisé. Je
lui ai aussi promis que lorsque je transférerais mon bureau à l’extérieur,
que j’agrandirais la maison ou que j’en achèterais une autre plus grande, le
billard aurait alors sa pièce réservée.
Voilà, je l’avais dit.
Maintenant, les conséquences.

OK, JE CREUSE MA PROPRE TOMBE


Ai-je déçu mon père à ce moment ? Oui. Me suis-je sentie coupable ?
Oui. Quand les spécialistes sont venus le chercher, ai-je eu l’impression
d’être la pire fille au monde ? Oui. Lorsque mon père est venu à la maison
et qu’il a vu pour la première fois le bureau sans le billard, était-il encore
déçu ? Oui. Quand j’ai vu son expression, ai-je eu envie de pleurer ? Bien
sûr. Évoque-t-il toujours le sujet ? À votre avis ! En réalité, chaque fois
que mes parents nous offrent quelque chose, ma mère glisse : « Tu es sûre
que tu vas vraiment t’en servir, ou est-ce que tu le mettras à la cave avec
tout ce qu’on te donne ? »
Je t’aime aussi, maman. Oui, je l’ai mérité. Mieux encore, je l’encaisse
parce que je sais qu’elle m’aime et qu’elle est humaine, et qu’elle a le droit
d’avoir ses sentiments elle aussi. Je sais aussi, malgré tout ça, que nous
nous aimons beaucoup.

DÉCHIRONS LE MANUEL DE LA FILLE EXEMPLAIRE


En fait, en écrivant ces mots, je m’en veux encore de les avoir froissés
car, au sarcasme de ma mère, j’ai compris qu’elle était elle aussi blessée.
Malgré un millier d’excuses, cela fait toujours mal de chagriner un être
aimé. Je déteste décevoir les gens. Alors, lorsque cet affreux sentiment
m’envahit, je le laisse simplement monter, je sens mon estomac se nouer et
j’attends que ça passe. Comme un mal de ventre. Cette « pointe » de
culpabilité, je la sens littéralement s’enfoncer en moi. Cependant, j’ai
appris à ne pas arriver jusqu’au stade des « Je suis une fille indigne » ou
« Je ne suis qu’une merde égoïste ».
Une autre chose qui m’a aidée a été de me rappeler mon intention
première. Il ne s’agissait pas de blesser mes parents ni de faire preuve
d’ingratitude. Mon intention était d’aménager un bureau pour développer
mon activité. Vos parents, ou toute autre personne que vous avez déçue,
sont des êtres humains. Permettons-leur d’être humains. Accordons-leur la
possibilité d’avoir leurs sentiments et de dire ce qu’ils ont à dire. Tout va
bien. Ce n’est pas facile.
Il est impossible de ne jamais blesser ou décevoir les gens qu’on aime.
Prenez conscience en revanche que si vous accordez la priorité à autrui,
vous ne ferez que vous blesser et vous décevoir vous. Le but de la vie est
de la vivre et de ressentir tout ce qu’elle apporte : les hauts et les bas, de la
gratitude, de la culpabilité, de la tristesse et de l’amour. Une belle vie est
émaillée de mauvais jours et une relation d’amour comporte ses moments
douloureux. C’est ce qui les rend vraies, honnêtes et authentiques.
Gardez simplement à l’esprit que les gens peuvent être déçus ou même
fâchés mais continuer de vous aimer. Papa et maman, si vous lisez ceci, et
je sais que vous le ferez, vous savez, cette nouvelle dépendance/bureau que
nous sommes en train de construire ? Elle comprendra un superbe espace
pour mettre en valeur et utiliser ce superbe billard.
J’ai retenu une importante leçon le jour où j’ai été honnête avec mon
père : quand bien même vous avez peur de décevoir une personne que vous
aimez, il vaut toujours la peine d’être honnête avec vos propres besoins.
Ce principe s’avère bien plus difficile à appliquer par les femmes que
par les hommes.

LIBÉREZ-VOUS DE VOTRE CULPABILITÉ


Il y a quelques années, j’ai été embauchée par JPMorgan Chase pour
animer un atelier destiné à leur département de services bancaires aux
entreprises. La première année, je me suis rendue dans vingt-quatre villes
et j’ai dirigé des séminaires adressés à de petits entrepreneurs. La
deuxième année, nous avons réitéré l’opération en nous concentrant
davantage sur les difficultés que rencontrent les femmes entrepreneures. Je
suis intervenue devant près de dix mille personnes à ces occasions, et j’ai
eu des centaines de conversations en face à face.
Le plus surprenant lors de ces interventions a été la manière dont le
thème de la culpabilité a été amené et pourquoi. Lors des événements où le
public était plutôt mixte, on ne m’a jamais demandé de conseils sur la
manière de gérer la culpabilité. En revanche, à chacun des événements
consacrés aux femmes entrepreneures, il est revenu maintes fois sur le
tapis, notamment lorsque nous parlions de rêves et d’ambitions.
Les études le confirment, mais il était manifeste que les femmes
souffrent mille fois plus de culpabilité que les hommes. Nous la jetons
dans notre panier à linge comme si c’était une paire de chaussettes
supplémentaire. Nous l’endossons volontiers. Nous l’avons toujours fait,
parce que nous avons été élevées ainsi. Je ne cesse jamais d’être étonnée
de me sentir coupable quand ma mère est triste. Mon frère, lui, se contente
d’un haussement d’épaules.

QUOI QUE JE FASSE POUR ELLE,


CE N’EST JAMAIS ASSEZ
Si votre mère est une sorte de maître Jedi spécialiste dans l’art de vous
faire sentir coupable, je vous garantis qu’elle est elle aussi confrontée à la
culpabilité. C’est une émotion pénible car l’on se sent responsable de
quelque chose de négatif qui s’est produit (par exemple, ce matin, quand je
suis malencontreusement partie avec les clés des deux voitures et ai mis
Chris dans la panade).
La culpabilité se transmet de mère en fille comme une patate chaude.
Votre mère se dit qu’elle a fait quelque chose de mal, ce qui explique
pourquoi vous ne l’appelez jamais. Lorsque vous l’appelez, vous vous
sentez mal lorsqu’elle glisse qu’elle « n’a pas eu de nouvelles depuis
quelque temps » (parce qu’elle ne vous appelle jamais), mais vous sentez
la frustration vous gagner car, peu importe ce que vous fassiez, cela ne
suffit jamais. Vous savez quoi ? Elle ressent la même chose à votre égard !
Tout le monde désire simplement se sentir aimé et soutenu. Il en va de
nos besoins fondamentaux : être vu, entendu et célébré. Quand on ne sait
pas demander le soutien émotionnel dont on a besoin, on a tendance à
chercher à l’obtenir de manière destructrice. Pourquoi ne m’appelles-tu
jamais ? Tu es trop occupée pour ta propre mère ? Elle cherche
simplement à se rassurer sur le fait qu’elle importe toujours à vos yeux,
parce qu’elle a l’impression du contraire. Vous faites pareil quand vous lui
rétorquez : « Le téléphone fonctionne dans les deux sens, maman. » Puis,
vous vous demandez pourquoi vous culpabilisez tant de travailler ? C’est
parce que vous êtes trop débordée pour vous occuper de vos enfants. Et
avouer votre culpabilité incite vos collègues à vous rassurer ! Patate
chaude !

LA CULPABILITÉ VOUS DIMINUE ; L’AMOUR VOUS


GRANDIT
Si vous considérez tout à travers le prisme de la culpabilité (je ne peux
pas acheter ceci, je ne devrais pas le vouloir, ils seraient blessés), vous
vous condamnez si vous faites quelque chose, mais aussi si vous ne le
faites pas. Si vous regardez à travers le prisme de l’amour, vous verrez un
monde empli de possibilités et non plus de sacrifices (je peux accepter
cette promotion et quand même trouver le temps pour le récital de mon
fils. Je peux partir vivre loin et malgré tout t’aimer profondément). Je peux
être une fille formidable et ne pas t’appeler tous les jours. J’aborde ce sujet
car c’est un souci auquel je suis moi-même confrontée et sur lequel je
travaille. Je vis loin de ma famille et, chaque jour qui passe, elle me
manque.
Ce qui m’aide, c’est de m’appuyer sur ce que j’apprécie et sur ce dont je
suis reconnaissante, c’est-à-dire leur amour et leur soutien, plutôt que de
culpabiliser. Quand je me dis que nous habitons à seize heures de route de
chez eux, je me réponds à moi-même : « Je ne veux pas penser à ça ! »
Vous voyez à quelle vitesse on peut inverser la situation et retrouver son
état d’esprit high five ? Je vous aime, papa et maman !

VOUS NE VOUS SENTEZ PAS COUPABLE ?


Régulièrement, des femmes me demandent : « Comment gérez-vous la
culpabilité, vous qui faites autant de déplacements pour votre carrière,
avec trois enfants et un mari à la maison ? »
Ma réponse ?
Je ne me sens pas coupable. Je me sens reconnaissante.
Les femmes réagissent de deux façons lorsque je leur fais part de cette
inversion d’état d’esprit vis-à-vis de la culpabilité : elles acquiescent en
riant, ou bien elles ont l’air totalement choqué.
Puis j’ajoute la cerise sur le gâteau : je ne me sens pas coupable parce
que je choisis de ne pas l’être.
Est-ce que je suis triste parfois quand je suis sur la route et que mes
enfants me manquent ? Oui, tout à fait. Je me sens également seule quand
je suis en déplacement et que je regrette que Chris ne soit pas à mes côtés.
Mais je suis reconnaissante du soutien qu’il m’offre ainsi qu’à nos trois
enfants en étant à la maison quand je ne suis pas là (tout comme lui
apprécie que je le soutienne lorsqu’il part encadrer ses excursions-
retraites).
IL N’EN A PAS TOUJOURS ÉTÉ AINSI
Lorsque j’ai commencé les déplacements, au début je me sentais
coupable en permanence. Je pensais à ma carrière et à mon ambition d’une
façon exactement opposée à ma vision d’aujourd’hui. Je me réveillais
seule dans une chambre d’hôtel et je culpabilisais de ne pas être de retour à
Boston en train de préparer le petit déjeuner. Je voyais mes enfants via
FaceTime tout en me dépêchant d’attraper mon avion, le cœur serré.
Quand ils me disaient : « Tu me manques », je peinais à ravaler mes
larmes. J’avais l’impression d’être une mère indigne parce que je n’étais
pas là, et je l’aurais voulu mais nous avions des factures à payer et je
devais travailler.
Répétez-vous en boucle que vous êtes la pire mère au monde (ou la pire
fille), et votre SAR se mettra à vous montrer toutes sortes de raisons
prouvant que c’est vrai. Si je me connectais à Facebook, que je voyais des
photos de toutes mes amies femmes au foyer ou qui au moins travaillaient
à Boston, j’avais la sensation d’être un cas totalement isolé.
La culpabilité peut être lourde et pénible, mais elle n’est pas toujours
mauvaise. Il existe deux types de culpabilité : la culpabilité productive (qui
l’aurait cru ?) et la culpabilité destructrice. Employée de manière
productive, elle fait que vous vous souciez du monde qui vous entoure et
de votre place en son sein. Elle fait que vous avez conscience de l’effet de
votre comportement sur autrui. Elle protège vos relations, vous pousse à
faire preuve de gentillesse et vous incite à changer.
Par exemple, si vous ne cessez d’oublier l’anniversaire de votre frère, la
culpabilité s’avère productive car elle vous pousse à vous excuser, à vous
organiser pour le fêter ce week-end puis à passer un après-midi à inscrire
tous les anniversaires de votre entourage sur votre calendrier pour ne plus
les rater. Selon la célèbre phrase de Maya Angelou, « Faites toujours de
votre mieux et, quand vous savez que vous pouvez mieux faire, faites les
choses encore mieux ».
Mais dans le cas présent, je ne me servais pas de ma culpabilité pour
mieux faire. Je l’utilisais comme un bâton pour me frapper. C’était une
culpabilité destructrice ou, comme vous le diront les psychologues, une
forme de honte.
Au lieu de dire : « Mon planning de déplacements est horrible », vous
dites : « Je suis horrible. » Mon mari, Chris, a eu cette tendance lorsque
son restaurant a fermé. Au lieu de dire : « L’entreprise a échoué », il
disait : « Je suis un raté. » Il n’y a rien de bon à retirer de cela. La honte est
telle une sauce pleine de grumeaux sur cette patate chaude, et plus votre
SAR vous entend dire que vous êtes nul, plus vous voyez de preuves qui le
confirment.
Si vous êtes en proie à la culpabilité, répondez simplement à cette
grande question : « Cette culpabilité me motive-t-elle à m’améliorer, ou
me sert-elle seulement à me donner une mauvaise opinion de moi ? »

À QUOI VOULEZ-VOUS QUE VOTRE VIE RESSEMBLE ?


Je me suis posé cette question : « À quoi voulez-vous que votre vie
ressemble ? » Sachez-le, elle vous ouvre les yeux. Lorsque vous savez
clairement ce que vous désirez, vous pouvez vous autoriser à chercher à
l’obtenir, sans culpabiliser. Et si vous ne savez pas ce que vous voulez,
demandez-vous : « À quoi ne voulez-vous pas que votre vie ressemble ? »
Pour ma part, je savais que je voulais suivre mes rêves et être présente
pour mes enfants. Je voulais montrer à mes filles ce que c’est que d’avoir
une mère active et influente, et à notre fils ce que c’est que de vivre ses
rêves tout en soutenant son conjoint, comme le faisait son père. Je savais
aussi que je voulais moins faire de déplacements et être davantage à leurs
côtés. La culpabilité ne m’aidait en rien à atteindre ces objectifs.

LA VIE NE SE FORMULE PAS PAR UNE PROPOSITION


« SOIT, SOIT »
Vous pouvez faire une grande carrière ET être une mère formidable.
Vous pouvez vouloir plus ET être reconnaissante pour votre réussite. Vous
pouvez être heureux en mariage ET avoir envie d’une vie sexuelle plus
épanouie. Vous pouvez être déprimé ET courir un marathon. Nous sommes
des individus complexes avec de multiples épaisseurs. Personne n’est
qu’une seule chose. Vous devez juste cesser de vous accabler, identifier ce
que vous souhaitez et vous encourager à chacun des pas que vous ferez
dans cette direction.
Vous n’êtes pas obligé d’être en déplacement un tiers de l’année. Vous
n’êtes pas obligé de travailler à l’extérieur de la maison. Vous pouvez être
physiquement présent et actif dans tous les domaines de la vie de vos
enfants, ou aux côtés de vos parents vieillissants pour leurs dernières
années. Mais chaque fois que la culpabilité vous empêche de poursuivre ce
à quoi vous rêvez, cessez de vous dire que vous allez décevoir et blesser
quelqu’un, et confrontez-vous à cela. Vous faire des reproches ne vous aide
pas à changer. Soyez honnête vis-à-vis de vos désirs et du soutien dont
vous avez besoin.
J’ai beaucoup réfléchi à cela après avoir rencontré ces nombreuses
entrepreneures qui désiraient tellement de choses mais pourtant retenaient
leur âme lorsqu’il était temps de la laisser s’élever. Alors j’ai mis au point
une habitude simple à leur enseigner, dont je vais tout de suite vous faire
part. C’est la manière la plus simple et la meilleure pour se libérer peu à
peu de cette culpabilité destructrice qui vous empêche de transformer votre
vie et de vous autoriser à faire ce qui vous rend heureux.

CESSEZ DE VOUS EXCUSER


Lorsqu’on ressent cette culpabilité destructrice, on a tendance à
s’excuser bien trop souvent. Cessez de dire que vous êtes désolé.
Commencez plutôt à dire « Merci ». Voilà pourquoi :

1. Dire qu’on est désolé est agaçant.


Je parie que vous avez ce genre d’ami. Il y a une personne que j’adore
au plus haut point et qui a des soucis avec la culpabilité. Je le sais au fait
qu’elle s’excuse constamment : « Je suis désolée de te demander de
m’emmener. Je m’excuse de te déranger. Désolée de te demander ça.
Pardon de t’ennuyer. Je m’excuse d’être végane, tu n’avais pas besoin de
préparer quelque chose pour moi, j’aurais pu me contenter de manger ma
serviette. »
Cela m’a toujours agacée et je comprends enfin pourquoi. Quand
quelqu’un s’excuse en permanence, il ramène tout à lui. Il cherche à ce
qu’on le rassure. Et c’est là tout le problème de la culpabilité : il est
question de vous ! Vous avez l’impression d’être en train de faire quelque
chose de mal ou de déranger les gens, alors vous vous sentez coupable.
Quand vous vous excusez, vous attendez un « Je t’en prie ».

2. Lorsque vous dites « Merci », vous témoignez amour et


appréciation aux gens qui vous soutiennent.
Le fait est que les gens sont disposés à vous soutenir et à vous aider et
qu’ils aimeraient beaucoup que vous cessiez de vous excuser et d’attirer
l’attention sur vous, que vous commenciez à dire ce que nous avons tous
envie d’entendre : MERCI.
Ainsi, la prochaine fois que votre mère vous préparera une entrée
végane ou remplira votre frigo de lait d’avoine, qu’elle achètera vos roses
préférées, viendra vous chercher à l’aéroport ou gardera votre chien, ne lui
dites pas : « Je suis désolée de t’en demander tant », mais plutôt : « Merci
d’être toujours aussi attentionnée et de me soutenir autant. J’apprécie et je
t’aime. »

3. Dire « Merci » est une manière de recouvrer votre pouvoir.


Non seulement vous mettez l’accent sur votre interlocuteur, mais vous
faites mieux encore : vous recouvrez votre pouvoir. Vous reconnaissez vos
besoins et appréciez le fait que les autres en aient conscience et vous aident
à les combler. Dès que vous commencerez à le faire, vous serez surpris de
constater à quel point il est nécessaire de vous exercer à ne plus vous
excuser.
Quand vous vous excusez, vous faites passer le message selon lequel
vous n’avez pas bonne opinion de vous-même, que vous avez commis une
erreur en ayant besoin d’aide ou de soutien. À présent, dites-vous ceci : si
vous avez commis une erreur, alors dites-le. Mais faire ce qui est le mieux
pour soi n’est pas une erreur. Quand vous dites « Merci », vous célébrez
quelqu’un pour avoir été présent et vous avoir soutenu. Vous acceptez
aussi d’être digne d’être célébré et soutenu.
J’ai cessé de dire à Chris et à mes enfants que j’étais désolée d’être si
souvent partie et, à la place, j’ai commencé à reconnaître leur rôle :
« Merci pour votre amour et votre soutien – c’est grâce à vous que je peux
faire ce que je fais. Merci de m’aider à poursuivre mes rêves. » Ensuite je
leur racontais une chose super qui était arrivée ce jour-là de façon qu’ils se
sentent directement liés à mon travail et à son effet. Reconnaître et
ressentir leur amour et leur soutien m’a épanouie de façon que je n’aurais
pas pu imaginer.

4. Un « merci » vaut une tape dans la main.


Quand vous dites « Merci », vous célébrez à la fois les gens qui font
partie de votre vie, et vous-même !

UN AUTRE AVANTAGE : VOUS DONNEZ À VOS


ENFANTS UN EXEMPLE D’ATTITUDE
ENCOURAGEANTE
Devinez qui m’a montré à avancer vers ses rêves sans culpabiliser ? Ma
mère. J’adore raconter cette anecdote mythique à propos de ma mère et de
la manière dont elle a poursuivi ses rêves – en imposant ses conditions.
C’était l’été de l’année 1981. Ma mère et sa meilleure amie Susie ont
décidé d’ouvrir un commerce dans le centre-ville de Muskegon, dans le
Michigan. Ayant besoin d’argent, elles se sont rendues dans la petite
banque de notre ville, où elles étaient toutes les deux clientes, pour
demander un prêt de 10 000 dollars. Elles étaient excitées car elles
venaient de signer le bail de la boutique et projetaient de se rendre à la
foire de Chicago pour commencer à acheter leur stock. Lorsqu’elles se
sont assises devant le directeur de la banque, il a étudié leur plan de
financement et a accepté de leur accorder le prêt… à condition que leurs
maris donnent leur accord.
Sans aucun scrupule, ma mère a souligné le fait que non seulement elle
possédait son propre compte et avait procuration sur chacun de leurs
comptes joints, mais qu’en plus son nom figurait sur l’acte de propriété de
la maison dans laquelle nous vivions, ce qui était suffisant pour garantir le
prêt. Le directeur de la banque a insisté sur la signature du conjoint. Ma
mère n’a pas ressenti une once de culpabilité. Elle s’est levée, s’est dirigée
vers le guichet et a aussitôt clôturé chacun des comptes que mes parents
possédaient dans cette banque. Puis elle est sortie et a obtenu un prêt à son
nom dans un autre établissement. Bravo maman !
Cette histoire rappelle que votre loyauté, vous la devez en premier lieu à
vous-même. Pas à votre banque, à votre conjoint, à vos enfants ni à vos
parents. Plus vite vous vous accorderez la priorité, plus vite vous
montrerez à tout votre entourage à faire de même. Mon SAR me montre
maintenant toutes sortes de preuves indiquant que je n’ai pas de raisons de
me sentir coupable de poursuivre mes rêves pendant que Chris poursuit les
siens. Je ne vois plus de preuves m’affirmant que « Je suis une mauvaise
mère » ; je vois plutôt mes enfants se diriger vers leurs rêves, tout comme
leur père et moi.
On oublie vite combien on se sent bien quand on aide quelqu’un.
Remercier les gens qui vous soutiennent leur rend honneur et leur donne
une bonne opinion d’eux-mêmes. Alors faites preuve d’un peu d’amour
envers vous-même et vos proches. Vivez votre vie. Permettez aux gens de
ressentir ce qu’ils ressentent et inondez-les d’appréciation. C’est ainsi que
vous remplacerez la culpabilité par une vie high five.
CHAPITRE 10

ET SI JE COMMENÇAIS…
DEMAIN ?
uand vous avez peur de ne pas réussir quelque chose, que vous redoutez
de vous lancer, vous vous dites :
Je ne suis pas encore prête. Ce n’est pas le bon moment. Enfin, c’est
peut-être le bon moment, mais je n’ai pas l’impression que ce soit le timing
parfait… Il me faut suffisamment de temps pour démarrer, aussi je
préférerais ne pas commencer tant que je n’aurais pas une plage de deux
bonnes heures… Je vais peut-être juste vider le lave-vaisselle, faire une
lessive, ranger mon bureau et repousser mes cuticules et me nettoyer le
nombril avant de commencer. Je promets que je m’y mettrai vraiment cet
après-midi. Non, ce soir. Demain ? La semaine prochaine, le mois
prochain… l’année prochaine. Une autre lavée de linge avant. Je crois
qu’il faut aussi que je m’épile les sourcils…
Voilà les âneries qui me passent par la tête, et peut-être aussi par la
vôtre.
Dans l’histoire qui suit, vous allez faire la connaissance d’Eduardo. Il a
un grand rêve, comme la plupart d’entre nous. Il le repousse parce qu’il
n’est pas totalement prêt, comme la plupart d’entre nous. Ses pensées
tournent en boucle dans sa tête. Si nous pouvions y pénétrer (ce que j’ai
fait le temps d’une course Uber), on entendrait quelque chose de ce genre :
Mon objectif de devenir un acteur célèbre est vraiment inspirant et
génial, mais pour le moment, je dois payer mon loyer. En effet, ce boulot
me rapporte pas mal, alors je ne peux pas le lâcher. Il faut être réaliste,
n’est-ce-pas ? Oui. Je vais continuer à travailler pour Uber jusqu’à ce que
je sente que le moment est venu de me lancer dans le cinéma. Et puis, peut-
être qu’un grand producteur montera dans ma voiture et réalisera mon
rêve. C’est une super idée ! Bon, en fait ce n’est pas vraiment une idée,
c’est plutôt ce que j’attends. C’est mon seul projet. Écoutez, je ne peux pas
me permettre de poursuivre mon rêve là maintenant… Je dois payer mes
factures. Mais je réaliserai mon rêve un jour. Vous verrez. Un jour, je serai
célèbre. Pas tout de suite, c’est tout. Peut-être le mois prochain… l’an
prochain… Ce n’est pas que j’aie peur ou quoi que ce soit. Ce n’est
simplement pas le bon moment. En plus, j’ai une autre lavée de linge à
faire.
Procrastination et perfectionnisme sont les deux plus redoutables
ennemis des rêves. Du point de vue énergétique, ils sont tout l’opposé
d’une tape dans la main. Ils étouffent lentement vos ambitions jusqu’au
jour où vous vous réveillez, déçu et plein de ressentiment lorsque vous
prenez conscience que vous n’avez même pas fait le premier pas. Tout
d’abord, mettons ceci au clair : vous n’êtes pas procrastineur, ni
perfectionniste, ni une personne encline à réfléchir sans jamais agir.

VOUS AVEZ SIMPLEMENT PEUR


Lorsque vous vous surprenez à procrastiner ou à viser la perfection,
vous devez transformer cette paralysie mentale en avancées concrètes,
sinon vous tournerez en rond sans fin ou, comme dans l’histoire qui suit,
vous continuerez de rouler en rond pendant des années.

JE ME BATS DAVANTAGE POUR SES RÊVES QUE LUI


NE LE FAIT
Permettez-moi de vous présenter un jeune homme nommé Eduardo. Il y
a deux ans, j’ai atterri à l’aéroport de Dallas et pris un Uber. J’ai à peine eu
le temps de dire bonjour au chauffeur que mon téléphone a sonné. C’était
l’un des responsables de Sony Pictures Television qui m’appelait au sujet
du lancement de mon talk show.
Quand j’ai raccroché, Eduardo s’est présenté et a dit : « Je n’arrive pas à
croire que vous êtes dans ma voiture. Il faut que je vous parle.
— Ah oui ? ai-je répondu. De quoi voulez-vous parler ?
— Vous avez l’air d’être une dame très cool. Et je crois que vous
pouvez m’aider.
— C’est un sacré compliment, ça. Je suis une dame très cool. Si je peux
vous aider, dites-moi. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?
— Je veux savoir comment devenir un acteur oscarisé qui offrira sa
chance aux Blacks et aux Latinos des quartiers défavorisés qui veulent
devenir acteurs.
— Oh, j’adore cette idée », ai-je répondu avant de lui poser la question
la plus évidente qui m’est venue à l’esprit : « Alors que faites-vous à
Dallas ? Si vous voulez vous lancer dans le cinéma, c’est à New York ou à
Los Angeles qu’il faut être. »
Il a marqué une pause. « C’est vrai…
— Quel âge avez-vous ?
— Vingt-cinq ans.
— Très bien. Vous avez deux possibilités, ai-je poursuivi. Soit vous
restez à Dallas, soit vous allez où tout se passe. Et si vous avez vingt-cinq
ans, j’imagine que comme moi quand j’avais vingt-cinq ans, vous n’avez
peut-être pas de maison, de conjointe ni toutes les obligations qu’une
cinquantenaire comme moi peut avoir, alors vous n’avez rien qui vous
retient. Quand vous m’aurez déposée, vous donnez un préavis de deux
semaines avant de démissionner et vous partez pour New York ou Los
Angeles.
— Mais je n’ai que sept cents dollars en poche, a-t-il rétorqué.
— Sept cents dollars. Excellent. C’est assez pour le voyage. Qu’est-ce
que vous choisissez : New York ou Los Angeles ? »
Après un instant de réflexion, il a répondu :
« J’ai une amie à L.A. Son mari est graphiste sur les plateaux de
tournage.
— Eh bien, c’est parti ! C’est votre porte d’entrée. Si les sept cents
dollars vous permettent d’y aller, pourquoi vous ne travailleriez pas pour
Lyft ou Uber là-bas ? Appelez votre amie et dites-lui : “Je dois m’installer
à L.A. Je dois cesser de repousser mon rêve à plus tard. Est-ce que je peux
venir chez toi et ton mari et dormir sur votre canapé pendant quelques
jours le temps de m’organiser ?” Le pire scénario : vous dépensez les sept
cents dollars, ça ne marche pas, vous devez revenir ici et alors vous êtes
encore plus motivé pour monter vous-même ce projet et trouver votre
équipe à Dallas. Mais en tout cas, vous devez au moins essayer car il n’y a
rien de pire que les regrets. Et si vous n’allez pas en Californie, vous le
regretterez pour le restant de vos jours.
— Bien reçu. J’ai compris.
— J’espère que vous avez plus que compris. J’espère que vous avez
saisi la balle que je vous ai envoyée et que vous êtes parti en courant. » Il a
ri. C’est à ce moment de notre conversation que je me suis dit : Pourquoi
est-ce qu’il rit ? Ce n’est pas drôle. C’est triste. Je me bats davantage
pour ses rêves que lui ne le fait.

VOTRE INACTION VOUS TORTURE


Depuis dix ans que je coache des gens, je peux vous dire qu’il existe
deux sortes d’individus. Ceux qui voient les obstacles et ceux qui voient
les opportunités.
L’état d’esprit high five est tourné vers l’action et repère les
opportunités. Mieux, il les crée. Je peux aussi vous dire que dans certaines
situations, comme celle-ci, il est plus facile d’être assis sur le siège arrière
à repérer les opportunités avec cet optimisme agaçant, tandis qu’Eduardo
ne voit que la situation réelle qu’il a devant lui. La magie du SAR fait que
nous voyons tous les deux la même chose : sept cents dollars et un rêve.
Pour moi, cela signifie : « Allons-y. » Pour lui, cela veut dire : « Je suis
bloqué. »
Ainsi, on peut deviner en quelques minutes si une personne se
cantonnera à des paroles ou si elle passera à l’action. Cela n’a rien à voir
avec sa détermination, mais tout à voir avec son SAR. Soit elle ne
mentionne que les obstacles, comme le fait de n’avoir que sept cents
dollars à la banque, soit elle souligne les opportunités, telle cette amie qui
vit à L.A. et qui pourrait l’héberger.
Au cours de cette conversation avec Eduardo, c’est moi qui possédais
l’état d’esprit high five, pendant que lui ne réussissait à parler que de ce qui
l’empêchait de poursuivre son rêve. C’est parce que mon SAR n’est pas
bloqué. Quand Eduardo m’a fait part de son rêve, mon attitude a été
totalement encourageante. Eduardo, en revanche, avait tout un tas de
saletés résultant de son passé. Cela faisait si longtemps qu’il se disait qu’il
ne réussirait pas à devenir acteur que son cerveau était maintenant
programmé pour repérer les raisons faisant qu’il ne pouvait pas agir dans
cette direction. Il était si bloqué que son rêve était encore à peine vivant. Il
avait besoin de découvrir l’habitude de la tape dans la main.
Il ne s’agit pas que d’un chauffeur Uber de vingt-cinq ans qui a peur
d’aller en Californie. J’ai coaché des milliers de personnes en individuel,
j’ai parlé à des centaines d’invités lors de mes émissions télévisées et je lis
chaque jour les lettres de millions de gens qui me suivent sur Internet. Si
vous vous demandez pourquoi Eduardo est aussi bloqué, voilà la réponse :
pour les mêmes raisons que VOUS êtes bloqué.

VOULOIR QUELQUE CHOSE DE TOUT SON CŒUR


PEUT ÊTRE TERRIFIANT
C’est la raison pour laquelle vous pensez à votre rêve continuellement,
mais en maintenant une distance sécurisante. Vous le lorgnez avec envie,
mais vous n’osez pas vous en approcher. Tout cela est si douloureux. Je le
sais, car je suis passée par là. Je suis capable de vendre n’importe quoi à
n’importe qui car je suis douée pour convaincre. Mais pendant de
nombreuses années, parler est tout ce que j’ai pu faire car je n’avais pas
encore découvert comment passer à l’action lorsque j’avais peur. J’ai
connu la douleur de savoir quels étaient mes rêves et de ne rien faire parce
que j’étais paralysée par mes craintes, comme Eduardo. Vous pensez vous
protéger en réfléchissant et en procrastinant outre-mesure, alors qu’en
réalité c’est l’inaction qui vous torture.
Je sais que vous avez en vous ce qu’il faut pour vous lancer et
transformer votre vie. La chose dont vous avez peur n’est sans doute pas
aussi effrayante que de déménager pour la Californie. Il peut s’agir de vous
asseoir et de mettre au point votre CV et votre lettre de motivation après
cinq années hors du marché du travail que vous avez consacrées à vous
occuper de vos enfants ou de vos parents âgés. Votre esprit considère tout
changement comme une menace. C’est pour cela que vous redoutez de
tenter votre chance.
Je vais continuer de vous narrer les détails de cette histoire parce que
s’extraire du piège de la réflexion excessive est très difficile. Y demeurer
paraît si sécurisant. En lisant l’histoire d’Eduardo, vous pourrez constater à
quel point il se freine lui-même. On perçoit facilement ce phénomène chez
autrui. De même que l’on voit aisément quand une personne a des soucis
d’estime de soi et se dévalorise. Le secret consiste à le déceler chez soi-
même.

VOUS ET EDUARDO DEVEZ INVERSER LA DYNAMIQUE


Laissez-moi vous le prouver : interrompez votre lecture une minute et
pensez à quelque chose que vous rêvez de changer, d’essayer ou de réaliser
dans votre vie.
Prononcez-le à voix haute.
Peut-être s’agit-il d’une chose à laquelle vous avez renoncé il y a
longtemps mais qui demeure dans un coin de votre tête, comme mon père
qui rêvait depuis qu’il avait été scout dans sa jeunesse de faire le circuit de
randonnée des Appalaches. Ce peut être une chose qui éveille simplement
votre curiosité ou qui vous attire sans que vous sachiez pourquoi. Vous ne
vous êtes pas autorisé à le vouloir. Et vous n’avez pas entraîné votre SAR à
repérer les opportunités – hé, vous n’avez peut-être même pas encore
essayé de dénicher un caillou en forme de cœur ? (Je vous ai repéré !) Ces
outils ne fonctionnent que si vous les utilisez.
Vous avez pris l’habitude d’ignorer vos rêves. Défaites-vous-en en
prenant conscience que ces rêves se trouvent plus près que vous ne
l’imaginez. N’hésitez pas à vous servir de mon mémo :

Pensée limitante actuelle : Ce n’est pas le moment idéal pour réaliser mes rêves.

Inversez la dynamique : Si je m’attèle à la tâche, je peux les réaliser.

À présent, tout en continuant de lire l’histoire d’Eduardo, amenez ce


rêve qui est le vôtre au centre de votre esprit. Je suis ravie que ce livre
vous divertisse, mais je veux qu’il ait une incidence plus profonde et plus
durable. Je veux qu’il vous donne envie de passer à l’action. Alors tendez
l’oreille car j’ai décidé de transmettre à Eduardo un peu de ma croyance
high five, à l’aide de l’une des astuces les plus simples qui existent :

FIXEZ-VOUS UNE DATE BUTOIR


Une date butoir signifie que vous êtes déterminé. L’un des aspects les
plus sympathiques de la tape dans la main est qu’elle vous dit « Allez ! » :
comme dans « là, maintenant ! ». Elle vous renvoie sur le terrain. Lorsque
vous vous regardez dans le miroir et que vous décidez d’une date, le match
commence. Lorsque vous fixez une date, vous expulsez votre objectif hors
de votre esprit et le projetez dans le monde réel. Votre rêve et le
changement que vous êtes en train d’opérer deviennent réels.
« Alors, quand est-ce que vous partez ? ai-je demandé.
— Je me donne un an ou deux, a-t-il répondu.
— Quoi ? Vous vous donnez un an ? ai-je littéralement aboyé.
— Oui…
— Je croyais que vous aviez compris et que vous alliez partir. Une
année ? Qu’est-ce que c’est que cette absurdité ?
— C’est absurde ?
— Oui, c’est n’importe quoi. Vous avez vingt-cinq ans. Qu’est-ce que
vous attendez ? Fichez le camp de Dallas.
— Mon souci est que je suis juste question argent. Je sais que la vie est
chère en Californie.
— Qu’en savez-vous ? Vous n’y habitez pas. Appelez votre amie et
demandez-lui si c’est vraiment un problème. Ce n’est pas compliqué. “Est-
ce que je peux rester chez vous quelques semaines ? Je veux réaliser mon
rêve de devenir acteur. Je n’ai que sept cents dollars. Je n’ai pas les
moyens de payer un loyer. Est-ce que ce serait possible ? Est-ce que je
peux dormir sur votre canapé ?” Une fois que vous aurez eu cette
conversation, vous aurez votre réponse. Ensuite, vous bougez vos fesses,
vous allez là-bas trouver un travail et faire votre place. C’est comme ça
qu’on se lance.
— OK.
— Quand partez-vous ?
— Dès que possible.
— Dès que possible ? Donnez-moi une vraie date butoir.
— Qu’est-ce que je dois répondre ?
— Il faut une date précise pour cesser de réfléchir à ce que vous
pourriez faire et commencer à prendre les mesures nécessaires pour le faire
vraiment. Donnez-vous une date limite. C’est votre rêve, pas le mien,
Eduardo ! »
J’ai senti qu’il réfléchissait.
« Eduardo, l’horloge tourne. Vous prenez de l’âge chaque jour qui
passe. Vous avez tellement de choses à vivre – je ne comprends pas ce que
vous attendez. Nous sommes mi-septembre. Promettez-vous, pas à moi,
que vous serez parti d’ici le 1er octobre. Cela vous donne trois semaines
pour vous préparer. Si je reprends un Uber à Dallas et que je vous trouve
au volant… Vous aurez affaire à moi, Eduardo. Vous renoncez peut-être à
vous, mais moi non. Pas quand ce sont vos rêves qui sont en jeu. Vous
avez jusqu’au 1er octobre, jeune homme. »

MAINTENANT, JE M’ADRESSE À VOUS


Peut-être vous êtes-vous montré trop dur envers vous-même et est-ce
cela qui vous a bloqué. Essayez de vous encourager en vous accordant un
peu de temps pour vous lancer. Pour vous préparer. Pour entreprendre
chaque jour de toutes petites actions. Pensez à une chose que vous voulez
changer, que ce soit au sein de votre couple, que vous vouliez trouver un
nouveau travail, vous remettre au sport, démarrer un projet laissé au fond
d’un tiroir depuis des années ou réinventer totalement votre vie. À présent,
fixez une date butoir, celle du jour où le match commencera. Cette date
butoir permet de lever l’incertitude et vous donne un élément sur lequel
vous concentrer : la préparation.
Une de nos filles s’est servie de cette astuce pour combattre ses peurs
lorsqu’il a fallu qu’elle reparte étudier en Californie après son retour à la
maison à cause d’un problème d’anxiété. « Pendant longtemps, a-t-elle
expliqué, je n’étais pas prête à y retourner. J’essayais de me contraindre à
faire ce changement drastique, alors à la place j’ai simplement décidé de
me fixer une date butoir pas trop éloignée. Cela m’a donné un champ libre
pour me redonner un rythme, me reconcentrer, remettre de l’ordre dans
mes cours, de sorte qu’une fois le jour arrivé, ces bonnes habitudes soient
déjà bien acquises, au lieu de sauter dans le vide et d’essayer de repartir
avant de me sentir en confiance. Puis, quand je retournerais à l’école, ce
serait juste un changement de lieu et non pas un énorme chamboulement
psychologique. »
En fixant une date dans un futur proche, vous prenez le contrôle et vous
sentez plus fort. Et surtout, vous vous offrez un tremplin, du temps et de
l’espace pour prendre votre élan, à mesure que vous prendrez ces petites
mesures quotidiennes. Vous vous préparez au succès. Servez-vous de ce
tremplin, de ce laps de temps raisonnable, pour vous entraîner à opérer
chaque jour de petits changements. La tape dans la main constitue l’un de
ces petits changements susceptibles de vous soutenir dans ce choix
courageux.
Si la peur vous a fait éviter une transformation de grande ampleur, fixez
une date butoir. Trois semaines me semblent convenables. C’est suffisant
pour établir un petit planning de ce que vous allez faire entre maintenant et
ce jour donné, et mettre en œuvre les petits changements quotidiens qui
vous prépareront afin que vous puissiez décoller avec toute la puissance
d’un 747 le moment venu.
J’ai de nouveau demandé à Eduardo s’il était prêt à s’engager à partir
pour Los Angeles le 1er octobre, dans trois semaines. « Oui », a-t-il
répondu. Quelque chose dans la manière dont il a prononcé ce « Oui » m’a
gênée. Il n’y avait pas mis tout son cœur. Alors je lui ai dit : « Vous savez,
ce n’est pas mon rêve, c’est le vôtre. Pourquoi est-ce que c’est moi qui me
bats pour lui, Eduardo ?
— Oui. Oui, c’est mon rêve. Je sais que je peux le faire. »
Sa voix s’est cassée. Il s’est produit quelque chose en lui. Il s’est essuyé
le visage en retenant ses larmes.
« Je suis moi aussi convaincue que vous pouvez le faire. Vous devez
juste prendre la décision et le FAIRE. Vous devez laisser derrière vous
cette partie qui intellectualise trop et vous lancer. Vous savez quoi ? Ce
travail à Dallas vous attendra si jamais vous décidiez que la Californie
n’était pas faite pour vous. Si vous détestez la Californie, rentrez à la
maison. Si vous n’aimez pas, vous pouvez essayer autre chose. »

À PRÉSENT LES LARMES COULAIENT


C’est ce qui arrive quand on cesse de trop réfléchir. Quand on lève les
blocages et qu’on laisse l’inspiration, l’espoir et les rêves circuler
librement, c’est une libération émotionnelle, une catharsis. Dans la tête
d’Eduardo, pendant une petite seconde, toutes les excuses se sont envolées.
L’esprit clair et ouvert et empli d’un enthousiasme high five, Eduardo s’est
vu en Californie. Il s’est imaginé travaillant dur, dormant sur des canapés
et courant les castings. Il s’est vu acteur, et même remporter un oscar. Il
s’est vu devenir la personne qu’il a toujours voulu être.
Lorsque vous vous autorisez simplement à ressentir à quel point vous
désirez ce rêve, quelle sensation immense ! Ce peut être comme une vague
de chaleur qui envahit votre corps, des fourmillements, l’impression que le
silence se fait soudainement et, oui, quand vous êtes véritablement dans
l’instant présent et que vous prenez conscience que votre rêve est en fait
possible et que vous êtes le seul à vous empêcher de tenter votre chance, il
se peut que les larmes vous viennent comme à Eduardo. Rappelez-vous
quand je vous ai dit de penser à l’un de vos rêves, je vous ai demandé de le
formuler à haute voix. Maintenant, prenez un moment, là tout de suite,
pour vous permettre de RESSENTIR à quel point vous le voulez. Et à quel
point vous le méritez.
Demandez-vous à quoi vous voulez que votre vie ressemble et prenez
un instant pour l’imaginer. Visualisez-vous en train de travailler à sa
réalisation. Une fois que vous vous serez autorisé à ressentir ce
changement que vous désirez, il sera réel. Si cela vous bouleverse, c’est
que vous vous êtes permis de croire que c’était possible. Vous avez ressenti
de l’espoir. Vous avez pris conscience que vous avez réellement le choix !
C’est ça que vos larmes veulent dire. C’est votre confiance intérieure
qui dit : Vous êtes capable. Vous pouvez le faire ! Et vous vous êtes
probablement rendu compte du nombre de fois où vous avez renoncé à
vous-même. Une seule chose peut changer cela : tenter votre chance.
Courir le risque, miser sur vous et vous lancer. Et si l’on y pense, c’est
exactement le message de la tape dans la main : prenons le risque, lançons-
nous.
J’ai dit à Eduardo : « Chaque jour que vous passez à Dallas à ne rien
faire d’autre que réfléchir, vous avez l’impression d’être un raté. C’est la
peur qui gagne. Vous n’êtes pas venu au monde pour conduire des gens
dans une voiture. Vous êtes un acteur, et vous le savez. Conduire est un
moyen de gagner votre vie pour le moment, mais ce n’est pas votre
vocation. Faites les deux : soyez chauffeur et acteur. Mais pour l’instant,
vous n’êtes pas acteur et c’est pour cela que vous vous sentez si perdu.
Vous vous êtes détourné de la voie qui vous était destinée. Vous êtes
déconnecté de vous-même. Non seulement vous ne tenez pas compte de
votre vocation, mais en plus vous vous battez contre elle dans votre tête.
« Chaque fois que vous vous dites que vous avez besoin d’attendre
encore un an, votre cerveau le croit et vous réduisez vos chances de vous
lancer. Vous décelez de nouvelles raisons de ne pas agir et, à un moment,
vous vous rendrez compte que vous avez trente et un ans, puis quarante-
sept, et que vous êtes toujours ici à Dallas. Et pendant tout ce temps, vous
aurez le sentiment d’être un raté parce que vous vous serez contenté de
penser à toutes les raisons qui vous empêchent d’avoir ce que vous désirez
le plus dans la vie. Imaginez ce qui arriverait si vous appreniez à vous
encourager à aller à Los Angeles plutôt que de vous retenir ici à Dallas.
« Alors, Eduardo, il faut commencer à entraîner votre esprit à repérer
toutes les opportunités qui se trouvent juste sous vos yeux, plutôt que les
obstacles. Pouvez-vous me citer une chose qui s’est produite aujourd’hui
qui prouve que vous devez aller à L.A. ?
— La conversation que nous avons en ce moment. »

LES OPPORTUNITÉS SE TROUVENT JUSTE SOUS VOS


YEUX
Maintenant, je veux que vous considériez cette histoire par rapport à
vous-même en allant un peu plus loin.
Vous allez entraîner votre esprit à ne plus chercher les obstacles mais les
opportunités. C’est facile. Il vous suffit de noter les coïncidences, les
signes, les preuves. C’est précisément ce que je m’apprête à conseiller à
Eduardo. Cet exercice s’inscrit dans le prolongement de celui des
« cœurs » auquel vous avez participé. À la différence qu’à présent, vous
allez laisser votre esprit vous aider à obtenir ce que vous désirez.
Je vais vous expliquer. Avez-vous déjà parcouru une très longue
distance en voiture ? Imaginons que vous vous rendiez à une destination
donnée et qu’au moment de partir, vous passez devant une borne indiquant
que la ville se trouve à 650 km. Puis, vous en passez une autre indiquant
que votre but se trouve à 520 km. Peu à peu, vous vous rapprochez, il n’est
plus qu’à 350 km, puis vous êtes tout près, à 120 km. Ces bornes vous
montrent que vous êtes sur la bonne voie et vous aident à mesurer votre
progression. Vous pouvez rencontrer de tels indicateurs tout au long de la
journée dans votre vie : autour de vous, ils vous aident à faire le décompte
de la distance qui vous sépare encore de votre rêve.
Pour le moment, votre SAR bloque toutes les preuves qui se trouvent
juste sous vos yeux. Noter dans un carnet les « signes » pointant vers votre
rêve va vous permettre de modifier votre SAR et contribuera à renforcer
plus vite encore votre confiance en soi.
Voici ce que j’ai conseillé à Eduardo :
« Je veux que vous vous procuriez un carnet, un bloc-notes ou un
cahier. Emmenez-le avec vous. Chaque fois que vous remarquerez un
indice, un signe, une coïncidence ou un signal positif indiquant pourquoi
vous devriez aller en Californie, notez-le. Jouez à faire comme si l’univers
semait partout des indices à votre attention pour vous encourager à aller à
Los Angeles. »

EN PRENANT DES NOTES, VOUS CONVAINQUEZ


VOTRE ESPRIT QUE VOTRE RÊVE EST IMPORTANT
En prenant des notes, vous activez ce qu’on appelle « l’effet
Zeigarnik ». Vous créez une sorte de check-list mentale sur laquelle va
s’appuyer le gardien de votre esprit. Chaque fois que vous écrirez ce que
vous considérez comme un signe ou une preuve susceptible de vous
encourager vers votre but, vous entraînez et refaçonnez votre SAR.
Comme je l’ai dit, cette habitude s’inscrit dans le prolongement de celle
qui consiste à trouver des objets en forme de cœur autour de soi. Lorsque
vous demandez à votre esprit de rechercher ces cœurs, vous améliorez
votre flexibilité mentale. Quelle manière géniale de travailler avec son
esprit ! Prendre un carnet et vous atteler à y noter le moindre petit signe lié
à votre rêve, c’est aborder cette flexibilité et l’entraînement de votre esprit
à un niveau encore supérieur.
J’ai poursuivi avec Eduardo :
« Alors, quand partez-vous ?
— Le 1er octobre, a-t-il répondu.
— Excellent. Désormais, vous avez une mission. Organisez-vous et
déménagez le 1er octobre. OK ?
— Oui… »
Je vais interrompre cette histoire un instant. En lisant notre
conversation, ce qu’Eduardo doit faire est sans doute évident pour vous.
Vous avez même sûrement envie de lui crier : « Pars en Californie !
Qu’est-ce que tu fabriques ? » Mais voilà : ce qui est évident vu de
l’extérieur est souvent le plus difficile à percevoir dans sa propre vie. Vous
souvenez-vous du cas de ma fille qui pensait être la fille la plus laide du
bar ? Vous et moi nous rendons facilement compte qu’elle est simplement
bloquée par une pensée limitante. Mais il est difficile de voir ses propres
blocages.

À VOTRE TOUR
Vous allez donc commencer à jouer avec votre SAR. Pour le moment,
votre SAR se focalise sur les obstacles qui se dressent sur votre chemin
(pas de temps, pas d’argent, on ne sait pas par où commencer, on
culpabilise, on s’inquiète, on se sent inapte parce qu’on ne l’a jamais fait).
Balayez-les. Tout d’abord, engagez-vous à vous taper dans la main
devant votre miroir pendant cinq jours d’affilée, en me suivant sur
High5Challenge.com. Même si vous l’avez déjà fait, pourquoi ne pas le
recommencer ensemble, cette fois avec mes encouragements et votre
objectif en tête ?
Ensuite, fixez une date butoir. Vous avez trois semaines pour vous
préparer au changement. Inscrivez-vous dans une salle de sport. Consultez
un psy. Démissionnez. Mettez un terme à une relation. Appelez un agent
immobilier pour trouver un nouvel appartement. Commencez à écrire ce
roman. Adoptez une nouvelle habitude saine. Durant ces trois prochaines
semaines, construisez un tremplin et commencez la mise en place. Chaque
jour, encouragez-vous d’une tape dans la main et préparez-vous
progressivement :
Qui pourriez-vous appeler ? À qui pourriez-vous écrire ? Quels risques
pourriez-vous prendre que vous évitiez jusqu’à maintenant ? À qui
pourriez-vous demander de l’aide ou des conseils ? Si vous ne savez pas
faire quelque chose, existe-t-il un livre, un blog ou une vidéo YouTube qui
pourrait vous être utile ?
Et enfin : procurez-vous un carnet. Chaque jour, commencez à entraîner
votre SAR à repérer les preuves, les signes et les synergies qui vous
confirment que ce projet est la bonne chose à faire. Faites-en un jeu et
couchez par écrit toutes les preuves indiquant que vos rêves sont vivants et
qu’ils vous envoient des signaux.

C’EST UN SIGNE
Pour en revenir à Eduardo, il avait conscience que notre échange était
un signe, aussi lui ai-je dit :
« Exactement, Eduardo. En ce qui concerne votre avenir, je suis ce qui
ce qui se rapproche le plus de ce producteur que vous rêviez de croiser. Je
travaille à Hollywood, Eduardo. J’anime un talk show quotidien. Je vais
vous dire la vérité. Personne ne viendra vous chercher. Vous imaginez
sûrement qu’un de ces jours, à l’aéroport de Dallas, la personne qui
montera dans votre voiture sera un producteur venu d’Hollywood et qu’il
vous accordera un vœu. Ça ne se passe pas comme ça. C’est moi que
l’univers a mis sur votre route. C’est pour cela que vous êtes en train de
recevoir un coup de pied aux fesses et de vous voir assener cette vérité
brutale :
« Aussi longtemps que vous resterez assis derrière ce volant, vous
pensez que vous ne souffrirez pas. C’est là que vous avez tort, parce que
chaque fois que vous vous réveillez ici à Dallas, que vous montez dans
cette voiture et que vous conduisez des clients en pensant à votre rêve,
vous mourez à petit feu. Votre âme étouffe. Toutes ces pensées, toute cette
attente, cela est en train de vous tuer.
« Peu importe que vous soyez un bon acteur si vous ne vous bottez pas
les fesses pour quitter Dallas, prendre un risque et vous rendre en
Californie. Peu importe que vous soyez drôle ou talentueux si vous refusez
de vous lancer. Le jeu consiste à entendre des refus. Le véritable jeu
consiste à persévérer encore et encore. C’est en cela que consiste le
véritable travail d’acteur. C’est maintenant ou jamais. Allez-y. Est-ce que
vous voulez tenter ce jeu ?
— Oui, je veux le tenter.
— Génial.
— Je veux tenter ce jeu, a-t-il répété, exalté. Je démissionne et je pars
pour L.A.
— Vous avez intérêt à me remercier quand vous remporterez cet oscar
dans dix ans.
— Je le ferai. Ce qui est fou, c’est que je suis le genre de gars qui se
souviendra de cette conversation.
— Eh bien, vous avez intérêt à me remercier, parce que moi aussi je
m’en souviendrai. »
Quelques minutes plus tard, nous sommes arrivés à l’hôtel. Je l’ai serré
dans mes bras et l’ai salué avant d’entrer dans le hall en secouant la tête.
La seule chose qui l’empêchait de réaliser ses rêves, c’était lui-même. Et
vous faites la même chose.
Cette conversation étonnante a eu lieu il y a deux ans. Vous vous
demandez certainement s’il a déménagé. Je ne sais pas. Peut-être qu’il l’a
fait, peut-être que non, mais là n’est pas la question. Je vous raconte cette
histoire pour vous montrer que, chaque jour, vous avez le choix. Vous
pouvez céder à l’attraction de vos rêves ou bien vous pouvez lutter contre
elle. Vous pouvez combattre ce désir en vous, en laissant les « Cela ne
m’arrivera jamais à moi » vous accabler toute votre vie.
Le but de cette histoire est de vous faire comprendre qu’il existe
quelque chose qui est fait pour vous ; et que vous ne le trouverez que si
vous laissez ce rêve vous attirer malgré vos peurs. Pour chaque rêve qui
mérite d’être poursuivi, il existe quantité d’obstacles. Mais cela n’a
absolument aucune importance, car je sais que vous le regretteriez pour le
restant de vos jours si vous jouiez la sécurité et ne les poursuiviez pas,
quels qu’ils soient. Et ce que j’ai appris de mes mauvaises expériences,
c’est qu’avoir le courage de viser ses rêves est bien plus important que de
les réaliser véritablement. En effet, c’est le fait d’essayer qui rend honneur
à ce qui est au fond de vous.
Ainsi, peu importe ce qui arrive à Eduardo une fois qu’il sera à Los
Angeles. L’essentiel est qu’il croie en lui et qu’il parte là-bas. L’essentiel
est qu’il ait confiance en sa capacité à se lancer. Qu’il forge la résilience
qui ne peut naître que s’il se grandit et prend des risques.
L’important à cet instant est ce que vous ferez de l’histoire d’Eduardo.
Vous possédez votre propre version de ce « Pars en Californie ». Voici la
mienne, elle s’appelle « Lance un podcast », et elle explique pourquoi je
peux ressentir la douleur d’Eduardo. Une fois que j’aurai lancé ce podcast,
se présentera une nouvelle chose à laquelle je ne cesserai de penser et que
j’aurai peur d’entreprendre. Des gens dont je serai jalouse. Ce ne sont que
peurs et inspiration bloquée – comme un oiseau emprisonné dans une cage.
Seule l’action peut libérer cet oiseau. C’est le jeu de la vie, alors autant se
lancer et jouer.
L’ÉCHEC, C’EST CE QUI ARRIVE QUAND ON RENONCE
Je crois que si cette conversation a eu lieu, ce n’était pas pour
qu’Eduardo puisse partir pour la Californie, mais pour que j’aie un
exemple à partager avec vous : un exemple limpide, viscéral et racontable,
et qui vous rendrait triste et furieux à l’idée qu’il ne parte pas.
L’entêtement et la peur de ce jeune homme sont peut-être ce dont vous
avez besoin pour prendre conscience des vôtres.
À écouter, agacé et frustré, l’histoire d’Eduardo, j’espère que vous
réfléchissez aux façons dont vous vous empêchez vous aussi d’avancer à
cause de vos peurs. Ne rien faire est une décision. Attendre est une
décision. Vous pensez que poursuivre votre rêve est une prise de risque.
Vous avez tort. Le plus grand risque consiste toujours à ne rien faire. Car si
vous échouez, vous pouvez toujours revenir à ce que vous faites en ce
moment. Et d’après les études, l’individu qui échoue a deux fois plus de
chances de réussir à l’essai suivant (je crois que cela explique ma réussite).
Vous êtes Eduardo. Vous avez un rêve auquel vous pensez
constamment, au volant de votre voiture, sous la douche, assis à votre
bureau, pendant que vous lisez ce livre, en faisant la vaisselle ou en
promenant votre chien. À l’instar d’Eduardo, vous réfléchissez et vous
attendez : le moment idéal, que quelqu’un vous découvre ou vous donne sa
permission. Vous attendez que les circonstances soient idéales. Vous
attendez d’être prêt. Toute cette attente est en train de tuer vos rêves.

QUELLE DATE BUTOIR AVEZ-VOUS BESOIN DE VOUS


FIXER ?
Pourriez-vous vous engager sur une date dès maintenant ? Durant ces
trois prochaines semaines, dirigez-vous vers ce que vous désirez. Prenez
un carnet et commencez à noter les preuves indiquant que votre rêve est
voué à se réaliser. Pouvez-vous visualiser les étapes qui vous y
conduisent ?
Eduardo a considéré comme un signe le fait que je monte dans sa
voiture, alors considérons le fait que vous ayez ce livre entre les mains
comme le signe qu’il est temps de vous réveiller et d’avancer vous aussi
vers vos rêves. Cela se réalise à la minute où vous décidez de le faire.
Chaque jour, vous pouvez vous lever, vous regarder dans le miroir et vous
encourager d’une tape dans la main. Ou bien vous pouvez dire « Beurk » et
continuer de tourner en rond. J’espère que vous allez reprendre le volant de
votre vie, tourner dans la direction de vos rêves et vous encourager à aller
de l’avant.
Je crois en vous. Je crois que vous êtes capable. Mais tout cela est entre
vos mains. Vous aurez toujours un millier d’excuses de ne pas le faire. De
ne pas avoir envie. De ne pas croire en vous.
La seule chose qui importe dans votre vie, ce sont les actions que vous
entreprenez. Plus vous agirez de manière régulière, plus vite vous
commencerez à croire en vous car vous constaterez que vous n’êtes pas le
genre d’individu à demeurer assis et à se sentir inapte. Il n’y a pas de
moment parfait ni de plan idéal. Il n’y a que le moment présent, et c’est
précisément le bon moment. Mais le temps passe. À mesure que vous le
laissez filer en pensant à la vie que vous souhaitez, ce rêve s’éloigne de
plus en plus vers le fond de votre esprit. Il ne vous quitte pas, mais il
commence à vous hanter.
Vos rêves relèvent de votre responsabilité. Personne ne viendra.
Si vous errez à Dallas en rêvant de devenir acteur et qu’un producteur
californien vienne vous trouver, sachez que personne ne viendra.
Si vous êtes à Londres assis sur votre canapé à attendre que quelqu’un
vous donne rendez-vous, personne ne viendra.
Si vous rêvez d’étendre vos activités à Sydney et attendez que votre
premier client apparaisse comme par magie pour vous acheter des
cosmétiques, rien ne se passera.
Si vous voulez un avenir différent, agissez en conséquence. Quelles que
soient vos peurs, lancez-vous simplement. Chaque matin en vous levant,
tapez dans la main de la personne que vous voyez dans le miroir. Puis,
fixez une date butoir et lancez-vous.
CHAPITRE 11

MAIS EST-CE QUE


TU M’AIMES ?
Vous couler dans le moule vous rend malheureux. Vous essayez de le
faire depuis le collège. Moi aussi. Et si nous passions un marché ? Cessons
tous les deux d’essayer d’être « comme eux » et contentons-nous d’être
nous-mêmes. Arrêtons d’accorder du crédit à cette question qui nous
taraude continuellement : si je fais ça, si je porte ceci, si je dis cela, est-ce
que tu m’aimeras toujours ? (Ou, comme je me le demandais lorsque je
cherchais l’âme sœur : Que dois-je faire pour que tu m’aimes ?)
Une fois devenu adulte, une seule opinion importe : la vôtre. On vous
l’a déjà dit, mais je vous le répète car, bon sang, comme il est dur de ce
défaire de cette habitude de chercher l’approbation autour de soi.
Si vos pensées ressemblent aux miennes, elles doivent être de cet ordre :
Tu aimes les courses de monster trucks ? Moi aussi… Oui, je vais
reprendre une bière si tout le monde en reprend une… Je pense que je vais
attendre un mois ou deux avant de venir au travail sans brushing… Je
n’aime pas les réunions d’anciens élèves, alors pourquoi est-ce que je me
dépêche ?... Si je n’achète pas cette marque de jeans, de baskets ou de sac
à main, je me sens mal fagotée… Une dernière couche de fond de teint et
un peu plus d’autobronzant et je serai comme mes amies…

POURQUOI CE SENTIMENT D’INSÉCURITÉ ?


C’est la vie ! Dès votre premier jour d’école, votre objectif principal
consiste à vous intégrer. Ce n’est pas qu’une question de liens sociaux, il
en va parfois de votre survie ! Nous avons tous fait l’expérience d’être cet
enfant à la cantine qui avait envie de s’asseoir avec un certain groupe
d’autres enfants. Si seulement vous aviez pu faire partie de cette bande de
filles, si vous aviez été plus riche, aviez eu de plus beaux habits ou aviez
davantage ressemblé aux autres. Si seulement vous aviez pu faire partie de
l’équipe de foot ou de la chorale. Si seulement vous aviez pu être l’un des
meilleurs élèves. Si seulement vous aviez été plus grand, moins pâle, plus
ceci, moins cela. Si seulement vous aviez été plus intelligent ou plus
sportif ou aviez eu de la repartie. Alors vous vous seriez senti mieux.
C’est ainsi que cela débute. Vous commencez à considérer le monde en
termes de groupes auxquels vous appartenez et de groupes auxquels vous
n’appartenez pas. Et vous transformez votre apparence, vos paroles et vos
ressentis pour vous intégrer.
C’est alors que vous cessez d’accepter votre reflet dans le miroir et
commencez à rejeter tout ce qui vous concerne : dents trop longues, peau
imparfaite, taille trop petite ou trop grande, taches de rousseur, cheveux
trop frisés… Vous commettez la plus grande erreur de votre vie : vous
décidez que vous préférez vous intégrer plutôt que d’être vous-même.
Nous faisons tous cela. C’est ainsi que l’on survit au collège. Pas
d’échappatoire. Le problème est que vous emmenez cette vision au lycée, à
l’université, dans votre vie professionnelle, dans votre banlieue. En fait,
dans toute votre vie adulte. Vous vous dites qu’il est plus facile d’être
comme tout le monde. De trouver un travail, de gravir les échelons, de
vous caser, de prendre un chien, d’acheter une maison, d’avoir des enfants
et de rejoindre l’équipe de foot locale. On s’intègre quand on est enfant
puis, une fois adulte, on continue pour ne pas faire moins bien que le
voisin.
Et il ne s’agit pas seulement de regarder autour de soi pour juger de son
intégration. Parfois, certaines expériences de vie font que vous n’avez pas
l’impression d’avoir votre place. Cette mort vous a peut-être été donnée à
petit feu. Une mère qui vous critiquait constamment ou qui contrôlait le
moindre aspect de votre vie, un père qui vous a imposé de faire du sport ou
une fac de droit alors que vous préfériez le théâtre, le stress permanent de
la pauvreté, un groupe d’amies qui vous a poignardé dans le dos, ou les
microagressions permanentes auxquelles vous êtes confronté parce que
vous êtes le seul Noir dans votre entreprise. Si bien que vous avez
commencé à changer votre mode de fonctionnement pour vous intégrer
dans un milieu qui vous fait sentir que vous n’êtes pas à votre place.
Que le message ait été subtil ou qu’il vous ait été martelé, il disait :
Mieux vaut être apprécié que d’être fidèle à ta nature unique et
authentique. De plus, il était plus sécurisant pour vous de vous intégrer,
parce que le simple fait d’être vous vous mettait en danger. Lorsque vous
n’avez pas l’impression d’avoir votre place, le monde semble si vaste,
vous vous y sentez soudain si petit. Et le bruit autour de vous commence à
étouffer la voix la plus importante au monde : la vôtre.

LE LIEN ENTRE INTÉGRATION ET ANXIÉTÉ


Ne pas pouvoir être soi-même génère de l’anxiété car on ne sait pas ce
qu’on est censé être. Vous ne cessez de scruter ce qui vous entoure à la
recherche de signes susceptibles de vous indiquer comment vous
comporter et quoi dire. Vous finissez par être constamment sur le qui-vive
et par questionner chacun de vos gestes. Est-ce que j’ai écrit cette phrase
sans fautes ? Est-ce que j’ai bien fait d’envoyer ce message ?
Les femmes sont particulièrement sujettes à ce type d’anxiété. En effet,
elles ont été entraînées à jouer un rôle. Celui de la gentille fille, de la petite
sœur, de l’étudiante sérieuse, de la coéquipière, de la meilleure amie, de
l’employée fiable. Vous vous êtes toujours appliquée à contenter maman, à
ne pas fâcher papa, à être habillée « correctement », à répondre en classe
« de manière sensée », à vous faire belle pour aller en soirée. Quand on est
petit, il est normal de s’inquiéter de savoir si les gens vous aiment ou non.
Mais cette pression s’installe et a largement empiré depuis que nous ne
sommes plus des enfants.

QU’ON NE ME PARLE PLUS DE BAL DU LYCÉE


Quand nos deux filles étaient au lycée et assez grandes pour aller au bal
de promo, j’ai été choquée et furieuse de découvrir cette tradition
consistant pour les filles à créer un groupe Facebook, quatre ou cinq mois
avant le bal : avant même qu’aucune d’elles n’ait encore de cavalier, elles
commencent à y annoncer quelles robes elles vont acheter, en mettant
même des options pour qu’aucune autre fille n’achète de modèle similaire.
Ce rituel bizarre renforce, via un réseau scolaire entier, l’idée que l’on ne
peut pas être simplement soi-même. En fait, vous ne pouvez même pas
acheter la robe que vous voulez ! Le message est clair : il y a une bonne
manière de faire les choses, une robe qu’il convient de porter ou non, parce
qu’au grand jamais il ne faudrait porter une tenue qui ressemble à celle
d’une autre fille.
Pire encore, si vous violez ce code social, alors toute l’école sera
« furieuse contre vous ». Personne ne s’arrête un instant pour se dire
combien c’est absurde. Mes filles mettaient tellement de pression sur leurs
épaules ainsi que sur les miennes pour « aller au centre commercial » parce
que le groupe Facebook commençait à saturer. Au lieu que ce moment soit
un rite de passage sympathique et un beau souvenir, il s’est mué en une
séance de cris anxieux dans une cabine d’essayage, générés par une
explosion d’anxiété. Nous nous sommes disputées car ma fille avait trouvé
la robe parfaite, mais quelqu’un l’avait déjà revendiquée (ainsi que deux
autres robes). « Mais elle n’est pas de la même couleur ! ai-je argué.
— Je ne peux pas la prendre, toutes les terminales seraient furieuses
contre moi », a-t-elle répondu. Tout cela, soit dit en passant, avant même
qu’elle n’ait un cavalier !
Les deux heures que nous avons passées dans le magasin donneront
probablement lieu à trois mois de psychothérapie pendant lesquels elle
parlera de ma propension problématique à me mettre en colère. À mes
yeux, il était manifeste que ma fille était tout à fait consciente de devoir
jouer un rôle à ce moment de sa vie. Elle ne pouvait choisir aucune des
robes qu’elle voulait : sa tenue devait répondre à des critères que d’autres
personnes avaient établis. Toute cette anxiété générée par la robe (ainsi que
le maquillage, la coiffure, la manucure, le bronzage, la location de
limousine et l’épilation) est en fait une question de jouer son rôle à la
perfection.
Pas étonnant qu’aucune de nous ne sache comment être elle-même. On
nous a endoctrinées pour que nous suivions les règles sociales, sans nous
en écarter. C’est dans cet interstice entre les « règles » et la personne que
vous êtes vraiment que l’anxiété s’immisce. Ma fille et ses amies disent
être soucieuses à l’idée de trouver leur robe de bal, alors que ce qui les
inquiète véritablement, c’est la façon dont elles trouveront leur chemin
dans ce monde hautement codifié.
La véritable question sur laquelle nous devons nous concentrer n’est pas
Aimeront-ILS cette robe de bal, cette coiffure, ce choix de carrière ou cette
décision ? C’est Est-ce que MOI je l’aime ?
Imaginez le cran qu’il faudrait à une jeune lycéenne pour choisir en
toute connaissance de cause la même robe qu’une autre fille aurait
revendiquée sur une page Facebook à la noix. Les ados pensent que ce
serait un véritable suicide social.
Pour ma part, je pense que c’est le secret de la vie : faire ce qui
fonctionne pour vous, sans vous préoccuper pour un sou de ce que tout le
monde pense.
Parce que peu importe ce que les gens disent. La seule chose qui
importe est… Est-ce que vous vous aimez, VOUS ?

VOUS NE POURREZ JAMAIS CESSER DE VOUS


SOUCIER DES SENTIMENTS D’AUTRUI
Si c’était le cas, vous ne seriez qu’une espèce d’abruti narcissique. Il
faut se soucier de l’opinion d’autrui, mais cela ne veut pas dire que vous
devez la suivre. Pour transformer votre vie, vous devez apprendre à
accorder la priorité à vos sentiments plus qu’à ceux de quiconque.
Il vous faut aussi apprendre à laisser aux gens l’espace nécessaire pour
exprimer leurs sentiments, mais sans que ces derniers aient une incidence
sur vous. (Si cela vous est problématique, relisez le chapitre 9 sur la
culpabilité.) Ce point est essentiel car si vous vous dévalorisez, vous aurez
besoin des autres pour vous légitimer.
Au cours de ma vie, trop souvent, à la manière d’un caméléon je me
suis muée en le genre de personne que j’avais besoin d’être au sein de mes
relations, et notamment mes relations de couple. Non seulement j’acceptais
des choses que je ne souhaitais pas faire, mais j’ai aussi prétendu aimer des
choses que je n’aimais pas, juste pour m’intégrer (parlons de ma période
rock psychédélique…).
Au tout début de ce livre, j’ai dit que l’habitude de la tape dans la main
permettait d’améliorer la relation que vous entretenez avec vous-même.
Elle est fondamentale car elle est à la base de toutes vos autres relations. Si
vous vous sentez en phase avec vous-même, vous vous sentirez en sécurité
au sein de vos relations. Vous serez capable de fixer des limites, de laisser
aux gens la place d’être eux-mêmes, et de demander l’amour et le soutien
dont vous avez besoin.
Si vous nourrissez un sentiment d’insécurité vis-à-vis de vous-même,
celui-ci sera aussi présent dans vos relations avec les autres et vous
l’instillerez dans toutes vos interactions.

J’AI UNE HISTOIRE À VOUS RACONTER


Lorsque j’avais la trentaine, je me suis plongée à corps perdu dans le
développement personnel. C’est comme le jour où j’ai goûté un pad thaï
pour la première fois. Je n’avais aucune idée de ce que je manquais
jusqu’alors ! Une fois que j’ai eu goûté au développement personnel, Chris
et moi en avons fait notre festin. Nous nous sommes inscrits à toutes sortes
de retraites, de formations et d’expériences transformationnelles – tout ce
que nous trouvions et pouvions nous offrir.
Nous avons découvert le yoga et appris à méditer, avons suivi une
formation de secourisme en milieu naturel et avons pris des cours pour être
plus productifs et mieux communiquer. C’est au cours de ces expériences,
parmi une poignée d’inconnus arborant des badges nominatifs, que nous
avons trouvé des gens comme nous, ainsi qu’une connexion plus profonde
avec nous-mêmes, entre nous et avec notre dessein.
Je me souviens avoir assisté à la tournée de conférences « Live Your
Best Life » d’Oprah Winfrey il y a presque vingt ans de ça. Le DJ avait
empli le Centre des congrès et des expositions de Boston de musique
dance, et j’étais debout parmi des milliers d’autres femmes badgées à
danser et à taper dans la main de tout le monde autour de moi. Quand nous
nous sommes assises, l’oratrice suivante est montée sur scène. C’était
Martha Beck, coach de vie d’Oprah Winfrey. J’ignorais totalement qui elle
était. Jamais entendu parler d’elle. Mais dès qu’elle a commencé à parler,
le silence s’est fait.
Je me suis entendue penser : C’est ÇA que je veux faire. Je ne savais
même pas ce que ce « ça » désignait, mais je peux vous le dire maintenant,
c’est à ce moment que j’ai pris la décision de devenir « coach de vie ».
L’une des premières choses que j’ai faites a été d’embaucher un formateur,
et je l’ai trouvé en la personne d’une professeure auxiliaire de l’école de
management Sloan du MIT, qui dispensait un cours sur l’« orientation de
vie ». Je participais déjà les week-ends à l’animation de séminaires pour
une entreprise de développement personnel, mais j’ignorais comment
démarrer ma propre activité.
Au bout de six mois environ durant lesquels j’enchaînais mon travail
dans la journée, ma formation en coaching et l’animation de cours les
week-ends, cette professeure m’a annoncé que j’étais prête à proposer mes
services rémunérés à une clientèle. Je lui ai demandé si elle pouvait me
fournir une sorte de certificat, « vous savez, comme un diplôme, pour avoir
des références à montrer ».
Alors, sans hésitation aucune, elle m’a répondu la chose la plus digne
d’une coach de vie : « Vous n’avez pas besoin d’un morceau de papier
pour prouver que vous êtes qualifiée, Mel. Vous avez juste peur. » J’ai
senti l’anxiété me gagner lorsqu’elle a prononcé ces mots.
« Je vous donne des devoirs à faire, a-t-elle poursuivi. Vous avez deux
semaines pour trouver trois clients. Si l’un d’eux vous dit qu’il ne
travaillera avec vous que si vous lui montrez votre certificat, alors j’irai
chez Staples trouver un modèle quelconque de certificat à remplir et je
vous le signerai. Mel, cela fait des années que vous suivez des séminaires
de développement personnel, vous vous êtes entraînée, vous avez des
années d’expérience en coaching, vous êtes diplômée en droit et êtes
formée en intervention de crise. Vous êtes prête à coacher des gens. Vous
êtes prête depuis des années – vous aviez juste peur. Vous n’avez pas
besoin de certificat. Lancez-vous et partez à la pêche aux clients. »
On aurait dit ce formidable discours d’encouragement que j’allais
adresser à Eduardo quinze ans plus tard. Comme j’en étais la destinataire,
j’en ai détesté chaque mot. Elle avait raison. Cela faisait des années que je
me préparais et que je travaillais dur pour réaliser ce rêve.
L’inspiration a perduré jusqu’à la fin de la journée, où, lors d’un
cocktail, quelqu’un m’a demandé ce que je faisais dans la vie.
« Je suis coach de vie, ai-je répondu. (Ayez à l’esprit que c’était en
2001, époque où ce n’était pas encore en vogue.)
— Coach de vie ? Qu’est-ce que ça peut bien être ? »
Je me suis figée. C’est là que mon désir de m’intégrer s’est immiscé
(S’il vous plaît, aimez-moi !). Je pouvais voir les rouages tourner dans la
tête de mon interlocuteur tandis qu’il réfléchissait aux mots « coach de
vie ». Je me souviens m’être sentie gênée. J’ai senti une vague de chaleur
et mes joues rougir. J’ai commencé à me dire : À tous les coups, il pense
qu’un coach de vie est le genre d’individu que votre tante va voir pour
arrêter de boire ou ce que votre colocataire de vingt-trois ans décide de
devenir parce qu’elle ne trouve pas de travail après l’université.
Si j’avais eu un certificat de chez Staples estampillé « Coach de vie »,
j’aurais pu le brandir. Mais cela n’aurait rien enlevé à ma peur. La femme
qui m’avait formée avait raison. Je n’avais pas besoin de certificat pour
prouver quoi que ce soit. J’étais déjà foutue à cause de mon propre
sentiment d’insécurité. Quels que soient vos sujets d’insécurité et vos
peurs les plus profondes, vous les projetez dans vos conversations, vos
silences gênés ou vos messages.
C’EST VOUS QUI VOUS JUGEZ
Voilà ce qui est fou à propos de ce sentiment d’insécurité et de ces idées
négatives : ils sont dans votre tête, pas dans celle des autres. Quelles que
soient les âneries négatives que vous pensiez à votre propos, vous êtes
convaincu que les autres pensent la même chose de vous. Ma plus grande
peur est que quelqu’un ne m’apprécie pas ou n’approuve pas ce que je fais.
Mais voilà le point le plus important : à ce moment précis, ce gars n’est
pas en train de me juger. Il réfléchit. C’est moi qui suis en train de me
juger.
Vous faites pareil ! C’est votre propre critique intérieur que vous
entendez dans l’esprit d’autrui. Je n’avais aucune idée de ce que ce type
pensait de moi ni du métier de coach de vie. Il avait simplement l’air de
réfléchir, et dans les moments d’incertitude comme celui-ci, vous projetez
automatiquement vos peurs et vos insécurités sur votre interlocuteur. Si
vous craignez que les gens vous trouvent trop petit, trop expansif,
repoussant, ennuyeux ou bizarre, que ce que vous faites dans la vie est
idiot, vous partirez du principe que c’est ce que pense également l’individu
en question. Un autre point : personne ne passe ses soirées à penser à vous.
Les gens sont trop occupés à réfléchir à leurs propres problèmes. Si ce gars
nourrit autant d’insécurité que moi, savez-vous à quoi il pensait ? Suis-je le
seul à ne pas savoir ce qu’est un coach de vie ?
Durant ce moment de silence, j’ai pensé qu’il pensait que j’étais une
idiote finie, que « coach de vie » était la chose la plus bête dont il ait
jamais entendu parler et que c’est ce que les gens font quand ils ne
parviennent pas à trouver de vrai métier.
En réalité, je ne crois pas que le coaching soit idiot. Je trouve que c’est
la chose la plus géniale au monde. Une bonne chose pour moi, non ?
Pourtant, cela ne suffit pas, car ce que je veux vraiment, c’est être
appréciée. J’ai envie de m’intégrer dans le monde de cet homme. Cela
explique que mes premières pensées aient été pour me juger : Il me pense
idiote.
Vous savez quoi ? Je me trompais sur toute la ligne. Ce n’est pas du tout
ce qu’il pensait. Après un silence gêné, il a demandé : « Pour tout vous
dire, je n’ai jamais entendu parler de ce métier. En quoi cela consiste-t-
il ? » Quand je lui ai expliqué que je travaillais avec des gens « aptes à
réussir mais qui sont bloqués », il a répondu : « C’est tout moi. » Il est
finalement devenu mon tout premier client grâce à sa femme qui se
trouvait à ses côtés et qui a glissé : « Combien demandez-vous ? Il a besoin
de quelqu’un comme vous. »
Cette histoire se termine bien mais il y a plein d’autres occasions où j’ai
été jugée et ridiculisée à cause de mon métier. Quand j’ai annoncé ma
nouvelle activité à un groupe d’amies, l’une d’elles s’est tournée vers moi :
« Coach de vie ? Pourquoi est-ce que quelqu’un viendrait te voir pour être
coachée ? » Me voyant interloquée, elle a essayé d’adoucir la claque
qu’elle venait de me donner : « Non, vraiment, tu n’es pas psychologue.
Comment est-ce que tu peux savoir quoi faire ? »
C’est une question pertinente. Une fois mis de côté mon propre
sentiment d’insécurité, j’ai compris pourquoi elle la posait. Je n’avais
jamais fait part à mes amies de ma passion pour le développement
personnel et de ce projet qui me tenait à cœur, parce que j’avais peur des
critiques. Elle ignorait que je me formais pour devenir coach de vie depuis
presque cinq ans. Nous avons parlé un peu de ma formation et de mon
cheminement. Quelques mois après, une amie d’université à elle m’a
contactée. Ce que j’avais interprété comme un jugement n’était qu’une
simple question, et elle a même donné lieu à une recommandation.

INVERSEZ LA DYNAMIQUE
À mesure que les changements à réaliser se dessineront plus clairement,
il y aura des moments où vous aurez envie de dire : « Que tout le monde
aille se faire voir. Je vais démissionner, devenir coach de vie, porter cette
robe de bal, vivre ma vie à fond et faire ce que j’ai envie de faire. »
J’emmerde le monde !
Cette anecdote sur la création de mon réseau et mon insécurité se
termine bien, toutefois cette recherche de l’approbation d’autrui va plus
loin que le fait d’acheter une robe de bal ou d’avoir besoin d’un certificat
papier pour se sentir légitime. Ce besoin constant d’être aimé et que
d’autres personnes valident vos décisions vous incite à vous contorsionner
et à faire durer des situations professionnelles, des amitiés et des relations
de couple qui vous rendent malheureux.

Pensée limitante actuelle : Que vont penser les gens ?

Inversez la dynamique : Mon bonheur est plus important que ce que les gens
pensent.

Demandez à Katherine, qui réalise une belle carrière en tant que


directrice dans la publicité mais est malheureuse dans son couple. Elle m’a
contactée depuis l’Irlande. « Toute ma vie, j’ai fait ce que je pensais être
censée faire. J’ai fréquenté la meilleure université d’Irlande : j’ai décroché
une maîtrise, je suis partie pour Londres, j’ai rencontré un petit ami et je
me suis fiancée. Nous n’allions pas du tout ensemble, mais je cochais peu
à peu toutes les cases que l’on est censé cocher avant trente ans. »
Son couple a rapidement commencé à battre de l’aile. Pourtant, elle a
tout essayé pour le sauver, y compris consulter six conseillers conjugaux.
Elle qualifie son mariage de « divorce irlandais » et s’explique : « Mon
mari est au Royaume-Uni, tandis que moi je suis rentrée en Irlande. » Elle
a ajouté qu’aucun de ses amis en Irlande n’était divorcé. Elle voulait
divorcer, mais la crainte que les gens n’approuvent pas sa décision la
paralysait. Quand elle en parlait à sa mère, celle-ci lui répondait : « Et tes
pauvres enfants ? » Merci, maman. Ces quatre mots lui faisaient si mal
qu’elle a laissé passer encore deux années.
C’est la raison pour laquelle l’anxiété se mêle au sentiment d’insécurité.
Cette anxiété survient pour deux raisons. Tout d’abord, vous ne savez
jamais comment vous comporter parce que votre seul repère consiste à
vous assurer de ne pas contrarier qui que ce soit. Deuxièmement, vous
savez au fond de vous que vous n’êtes pas honnête avec vous-même. Vivre
dans le mensonge génère de l’anxiété car vous redoutez que la vérité
n’éclate au grand jour. Lorsque vous vous levez chaque matin et endossez
le rôle de la gentille fille, de la bonne épouse et de l’employée travailleuse
mais que vous détestez votre vie, vous êtes loin de la vie high five. C’est
plutôt une version de l’enfer.
Tout le monde avait son avis quant à ce que Katherine devait être : sa
mère, ses amis, l’Église catholique et l’Irlande tout entière. Tous
préféraient la voir mariée qu’heureuse. Pendant six ans, elle a souhaité
divorcer mais a fait durer un mariage malheureux. Elle a vécu dans le
mensonge pour s’assurer l’approbation d’autrui.

UN MOMENT DE VÉRITÉ
« J’ai eu cette prise de conscience alors que j’étais allongée dans mon
lit, explique-t-elle : je suis totalement seule, avec ces douleurs nocturnes
lancinantes à cause du stress, pourtant aucune de ces personnes dont je
crains l’opinion n’est là pour me border. Elles ne m’aident en aucune
façon, alors pourquoi me soucier de ce qu’elles pensent ? »
Lorsqu’elle s’est rendue chez sa psychologue le lendemain, celle-ci lui a
demandé ainsi qu’à son mari d’imaginer leur vie dans deux ans. Elle les a
écartés l’un de l’autre avant de leur dire : « Ceci représente votre vie si
vous divorcez. » Katherine s’est mise à pleurer en pensant à ce que sa mère
et ses amis penseraient.
Puis, la psychologue lui a dit de traverser la pièce et de se tenir devant
son mari. « Imaginez-vous encore mariés dans deux ans. » Katherine s’est
mise à réfléchir à ce qu’elle voulait. Aimerait-elle être avec lui pendant
encore deux ans ? Ses pleurs sont devenus hystériques. Elle a demandé le
divorce sur-le-champ.
Si vous vous aimez et que vous aimez votre vie, vous contrarierez peut-
être votre mère et vos enfants, vos amis, votre Église voire l’Irlande tout
entière. Faire ce qui est bon pour vous s’avérera sans doute difficile au
début. Vous verrez des sourcils se lever. Vous entendrez des ragots. Et
alors ? Votre vie est dure là maintenant. Les gens commèrent déjà à votre
sujet. Vous êtes malheureuse. Tout ce que vous avez à perdre, c’est le poids
de l’opinion d’autrui et le fardeau de ce travail ou de cette relation pénible.
Ce que vous avez à gagner, c’est la liberté, le bonheur et surtout, la
confiance inébranlable dans le fait que vous vous accorderez toujours la
priorité.
Si l’histoire de Katherine vous rappelle un tant soit peu certains aspects
de votre vie, voilà un moyen facile de savoir quand le moment est venu de
vous accorder la priorité. Lorsque vous n’avez pas envie de taper dans la
main de ce collègue, de cet ami, de ce mode de vie, de ce travail ou de
cette situation, l’heure du changement a sonné.
Demandez-vous simplement, à n’importe quel moment, si cela vous
inspire une tape dans la main. Si la réponse est non, vous avez le choix :
œuvrer pour un changement ou mettre un terme à cela et laisser place à
quelque chose de nouveau.

UN CHANGEMENT OUVRE LA PORTE À DES


POSSIBILITÉS INFINIES
Depuis son divorce, Katherine a connu des améliorations dans tous les
domaines de sa vie. Non seulement elle a mis un terme à son mariage,
mais elle a aussi eu une formidable opportunité professionnelle et s’est
acheté une maison. « Il y a deux ans, m’a-t-elle confié, la seule chose qui
me motivait à me lever était le fait que je devais donner à manger à mes
enfants, les habiller et les conduire à l’école. À présent, il est temps que je
m’occupe de moi, alors chaque matin quand je me lève, je fais une séance
de tapis de course. J’apprends à m’accorder la priorité et, quand je repense
au passé, je me demande pourquoi je ne l’ai pas fait plus tôt. »
Elle ne l’a pas fait car elle ne savait pas s’accorder la priorité. Comme
vous l’avez appris au début de ce chapitre, le besoin de s’intégrer et le
désir d’approbation sont si ancrés en vous que vous n’avez sans doute pas
conscience à quel point ils contrôlent votre quotidien.
Le changement débute toujours par un élément infime, comme le fait en
se levant de se taper dans la main devant le miroir. Lorsque vous changez
le regard que vous portez sur vous et la manière dont vous vous traitez, des
horizons totalement nouveaux s’ouvrent à vous. Cela commence par le fait
de vous célébrer et de penser d’abord à vos propres besoins, puis l’effet
boule de neige s’étend à tous les domaines de votre vie. Comme le dit
Katherine, « J’ai enfin l’impression d’être aux commandes de ma vie ».
CHAPITRE 12

COMMENT SE FAIT-IL QUE JE


RATE TOUT ?
Alerte révélation : la vie va vous mettre à l’épreuve.
Lorsque vous œuvrez à transformer votre vie, à atteindre un objectif ou
à réaliser un rêve, vous rencontrez forcément des obstacles. Toujours.
C’est inévitable. Vous échouez à l’examen d’entrée. Vous vous faites
licencier de l’emploi de vos rêves. Vous tombez malade. Vous essuyez des
centaines de refus chaque fois que vous proposez votre projet d’entreprise,
votre ligne de produits ou votre manuscrit. Vous perdez les élections. Ou,
dans le cas de l’histoire que je m’apprête à vous raconter, vous essayez de
lancer votre premier livre et enchaînez les erreurs.
Quand cela m’arrive, une spirale descendante de pensées et d’émotions
négatives me donne envie de jeter l’éponge :
Rien ne se passe comme prévu… Je savais que ça n’allait pas
marcher… Alors pourquoi continuer ?... J’échoue et rien ne fonctionne,
c’est trop compliqué, j’ai mal fait les choses… J’ai été bête de croire que
ça réussirait… Mon chemin est toujours semé d’embûches… Mon prof de
maths/ ma maîtresse de maternelle/mon prof de piano/mon ex-femme/mon
entraîneur/mon père avait raison : je n’arriverai jamais à rien.

ÇA SUFFIT, J’ABANDONNE
C’est la manière dont on réagit en cas d’échec qui distingue les
gagnants des perdants. Ce n’est pas pour vous miner, mais c’est vrai.
J’aborderai ces questions dans un instant, mais pour le moment, je veux
que vous réussissiez, quand vous voyez les ennuis atteindre des sommets, à
vous dire : C’EST BON SIGNE ! C’est sûrement que je dois faire quelque
chose correctement. Faites-moi confiance. J’en connais un rayon sur les
échecs (j’y consacre même un chapitre entier. Voir le chapitre 14). Et je
sais ce que l’on ressent quand rien n’a l’air de fonctionner.

LORSQUE J’AI PUBLIÉ LA RÈGLE DES 5 SECONDES


EN 2017, CE FUT UN DÉSASTRE TOTAL
C’était mon premier livre et je voulais casser la baraque si bien que j’ai
passé six mois à étudier comment procèdent les auteurs de best-sellers et à
élaborer en détail notre plan marketing. J’ai lancé des campagnes de
préventes, des pages publicitaires sur Internet et des parcours d’achat sur
les réseaux sociaux. Le jour de la sortie du livre, j’ai envoyé à tous les
destinataires de ma newsletter des liens pour se procurer le livre en ligne
et, à ma grande surprise, des milliers de gens l’ont acheté. Puis, quelques
heures après avoir diffusé ces e-mails, j’ai commencé à recevoir des
réponses :
« Mel, Amazon indique que le livre est en rupture. »
Pendant une seconde, j’ai été aux anges. J’ai cru que nous avions vendu
tout notre stock de livres en quelques minutes. Ça dépassait mes rêves les
plus fous. Mais à mesure que les e-mails ont continué de m’informer que
mon livre était « en rupture », j’ai pris conscience que je n’avais pas
suffisamment de gens dans mes contacts pour que l’ensemble du stock soit
épuisé, et qu’il devait y avoir un problème.
Je sais à présent que quand Amazon reçoit un afflux de commandes sur
un produit inconnu, il l’indique « en rupture » le temps de déterminer si la
demande est réelle ou si elle émane d’une armée de robots. Ainsi, ça
craignait pour moi car mon livre est resté indisponible durant l’intégralité
des deux semaines du lancement. Les gens ne pouvaient pas l’acheter s’ils
le voulaient.
C’est mon rêve depuis toujours d’être une auteure de best-sellers. Sur
mon tableau de visualisation, j’ai épinglé des images « n°1 des ventes du
New York Times » et « phénomène d’édition ». J’ai imaginé avoir des
articles dans des magazines où l’on me qualifierait d’« anticonformiste »
du monde de l’édition parce que j’avais choisi de m’autoéditer. J’étais une
imbécile. J’ignorais totalement que l’autoédition impliquait que l’on ne
soit pas reconnu par la plupart des classements de ventes. Et que mes livres
seraient très difficiles à obtenir dans les librairies locales. L’obstacle
auquel j’étais confrontée était réel, mais c’est mon état d’esprit qui m’a fait
toucher le fond.
Je me suis bombardée de pensées négatives : À quel point je peux être
bête ! J’ai tout raté. Le temps que ce problème soit réglé, plus personne ne
voudra acheter ce livre. Pourquoi faut-il toujours que je cherche les
difficultés ? J’aurais dû travailler avec un éditeur. Pourquoi est-ce que les
choses ne fonctionnent jamais avec moi ?
Mentalement, j’ai coulé à pic. Vous avez sûrement déjà ressenti cela,
vous aussi. Vous avez mis vos rêves et vos espoirs dans un projet et
finalement ça n’a pas marché. Cela fait mal de voir quelqu’un d’autre
intégrer l’école de vos rêves, être sélectionné pour faire partie de l’équipe,
obtenir la promotion que vous pensiez mériter. Cela ne veut pas dire que
cette personne ne méritait pas ces choses, mais il est facile de se servir de
ces moments comme d’autant de bâtons pour se frapper. C’est exactement
ce que j’ai fait.

INVERSEZ LA DYNAMIQUE
J’étais anéantie, mais je ne pouvais pas me permettre de flancher.
J’avais travaillé trop dur à préparer des événements et des interviews en
podcast pour ne pas continuer. Je devais me relever. Alors j’ai entrepris de
me dire ce que j’avais besoin d’entendre : Mel, il n’est pas concevable
qu’après avoir trimé autant tu ne sois pas récompensée. Il faut que tu aies
confiance dans le fait que des choses formidables sont en train de se
produire et que tu ne les vois pas pour le moment. Vous voyez comment
j’ai retourné la situation ?

Pensée limitante actuelle : Rien ne marche jamais pour moi.

Inversez la dynamique : Quelque chose de formidable est en train de se produire


que je ne perçois pas pour l’instant. Persévère.

Ou : Quand ça sent le crottin, le poney n’est pas loin.

La vie est parfois merdique. Quand vous avez l’impression qu’elle ne


vous fera pas de cadeau malgré tous vos efforts, vous ne pouvez que
persévérer. Ce mantra, « Aie confiance, quelque chose de formidable est en
train de se produire que tu ne perçois pas pour l’instant », est comme un
discours d’encouragement qu’on vous adresse dans les vestiaires à la mi-
temps. Pleurez un bon coup puis reprenez-vous et poursuivez le combat. Si
vous abandonnez, c’est vous que vous abandonnez. Il faut vous dire que
quelque chose de meilleur est en route, et continuer. À ce moment, c’est ce
que j’ai fait. C’est l’effet mental que produit une tape d’encouragement.
Chaque jour, je me suis assurée que mon acharnement serait
récompensé, et que quelque chose que je ne voyais pas encore m’attendait.
Je devais juste être patiente et persévérer et cela apparaîtrait. Plus je
mettais en pratique cette attitude high five, plus j’en étais convaincue.

L’INTERVIEW ET MA CRISE DE STRESS


Deux semaines plus tard, je suis à Los Angeles, où je vais bientôt
tourner une émission YouTube avec Tom Bilyeu, Impact Theory. J’ai
besoin de cette interview pour repartir. Lorsque l’émission sera mise en
ligne et vue par les millions de fans de Tom, le livre devrait être de
nouveau disponible.
Je devrais être enthousiaste. Je devrais être reconnaissante que Tom
m’ait invitée dans son émission, mais savez-vous ce que je ressens ? Je
crois que je vais succomber à la diarrhée à cause du stress. J’ai
l’impression que cela va mal se passer, comme tout le reste jusqu’à
présent. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de surveiller son esprit
avec un œil de lynx. Dès qu’on s’inquiète à propos d’un sujet, on
commence à se poser des questions sur d’autres choses. Les peluches sont
minuscules, mais elles s’accumulent.
Cette interview avec Tom est ma chance d’empêcher que trois années
de travail ne deviennent le plus grand échec de ma vie professionnelle.
L’enjeu est énorme. Je m’excuse pour aller aux toilettes. Dans le miroir des
sanitaires, je vois que je commence déjà à transpirer des aisselles à travers
ma chemise rouge vif. Je suis morte de honte. Mes joues sont presque aussi
rouges que des fesses de babouin et tout le fond de teint de chez Sephora
ne suffira pas à le masquer.
Si j’avais connu la tape dans la main ou les autres outils que je vous
enseigne ici, je les aurais utilisés mais, il y a quatre ans, les situations
stressantes me mettaient toujours à l’agonie. Je m’imagine alors pétrifiée
devant la caméra, oubliant ce que j’ai à dire et me ridiculisant totalement.
J’essuie mes aisselles avec du papier toilette (ça ne fonctionne pas). Je
m’asperge le visage d’un peu d’eau froide dans l’espoir que de mes joues
en feu il ne reste qu’un léger rougissement (ça ne fonctionne pas non plus).
Mes essais pour me rendre présentable sont interrompus lorsqu’on frappe à
la porte : « Ils vous attendent, Mel. » Alors, comme le ferait n’importe quel
grand orateur de renommée internationale, je me regarde dans le miroir,
prends encore une grande inspiration et me dis : Reprends-toi, Mel.
J’expire profondément, 5-4-3-2-1, et j’ouvre la porte.
Une productrice stagiaire m’attend, un bloc-notes à la main. Je la suis à
travers la superbe maison des Bilyeu, jusqu’au plateau de tournage qu’ils
ont aménagé dans leur salon. Tom et sa femme Lisa m’accueillent
chaleureusement et je les apprécie aussitôt. J’espère de tout mon cœur
qu’ils vont m’apprécier eux aussi. Respire à fond, Mel, respire à fond.
Pendant que nous attendons le début de l’émission, Lisa me demande
comment s’est passé le lancement du livre. J’ai envie de mentir, mais je
m’arrête. Je souris et dis la vérité : « C’est un peu plus compliqué que ce à
quoi je m’attendais, et j’apprécie beaucoup votre soutien. »
Puis Tom démarre son introduction. Il salue les millions de fans qui
visionneront cette interview et me présente en utilisant un mot qui me fait
grincer des dents. « Motivation ». Comme dans « Merci d’accueillir Mel
Robbins, spécialiste de la motivation ».
Il parle de la motivation qui surgit lorsque l’instructeur de spinning
vous crie de pédaler plus vite durant les cinq dernières minutes de la
séance. Ou de la motivation que vous ressentez quand l’entraîneur du lycée
prononce dans les vestiaires un discours d’encouragement digne d’un film
de cinéma : Cessez de geindre ! Qu’est-ce que vous avez fichu jusqu’à
maintenant ? Vous allez retourner sur le terrain et gagner ce match ! Ou
de la motivation qui vous emplit à l’église quand un sermon vous fait
redresser les poils de la nuque. La motivation, c’est ce que les
bodybuilders dévorent au petit déjeuner. C’est sans doute ce que les
Kardashian ressentent au saut du lit. Pourtant, la motivation n’est PAS ce
qui m’a fait sortir de ces toilettes. Je me suis forcée moi-même à sortir.
Bien sûr, quand Tom m’a surnommée la « spécialiste de la motivation »,
il l’entendait comme un compliment et ce n’est pas comme s’il était mal
informé ou qu’il inventait des choses. Si vous faites des recherches sur
moi, vous verrez que même ma page Wikipédia me décrit comme une
conférencière spécialisée en motivation, et même comme l’une des plus
efficaces au monde. Si bien qu’il n’avait aucun moyen de savoir que ce
mot « motivation » me donnait la nausée.
Voilà pourquoi : comme je l’ai dit plus tôt, la motivation n’est jamais là
quand vous en avez besoin. Et lorsque vous êtes en proie à la peur,
oubliez-la. Votre corps sonne l’alarme et se met en mode « fuir ou
combattre », et envoie votre esprit dans la direction opposée à celle où
vous voulez aller.
Lorsque je me tenais devant le miroir des toilettes chez Tom et Lisa,
tout ce que je voyais était une femme qui avait raté le lancement de son
livre, avec des auréoles sous les bras grandes comme des assiettes, les
joues aussi rouges qu’un cul de babouin. Je n’ai pas ressenti de motivation
en regardant mes taches de transpiration. Ni quand je me suis aspergé le
visage. Si j’avais attendu de « me sentir motivée » pour me lancer, je serais
encore dans ces toilettes à me désoler de ne pas pouvoir paraître confiante
alors que la sortie de mon livre était un naufrage.
La vie est une question de décisions. Lorsque vous êtes confronté à des
nouvelles effrayantes, à une facture imprévue, aux mots « Je ne t’aime
plus » ou « Vous êtes renvoyé », quand vous apprenez que vos implants
ont un défaut ou que vous découvrez une boule au niveau de l’aine, ou que
vous regardez votre reflet dans le miroir et que vous paraissez aussi inquiet
que vous l’êtes – il faut prendre une décision.
Allez-vous restez immobile et laisser l’inquiétude vous consumer, ou
allez-vous vous battre et reprendre le contrôle de votre esprit ? Quand la
vie vous assène un coup, vous devez trouver un moyen de riposter. Vous
avez toujours le choix de ce que vous vous dites à vous-même. J’aurais
très bien pu regarder mon reflet et dire : « Tu es foutue. » J’ai décidé de me
dire : « Allez, remue-toi. » Ce n’était pas aussi efficace qu’une tape dans la
main mais c’était la claque dont j’avais besoin.
Alors, malgré mes auréoles sous les bras et mes inquiétudes, j’ai repris
contenance et me suis avancée sur le plateau.
À mesure que Tom décrivait mes réussites, je ne cessais de penser
combien les ventes de mon livre avaient été mauvaises et ressentais le
syndrome de l’imposteur jusqu’au fond de mes tripes. Je n’avais rien à
faire là. Je n’étais pas à la hauteur. J’étais revenue au collège, on
m’interrogeait et tout le monde avait les yeux rivés sur moi. Qu’est-ce
qu’elle va dire ?
J’ai pensé : Ceci me prépare à quelque chose de formidable. Sois
simplement toi-même. Je me suis approchée, j’ai salué Tom, avant qu’il ne
me qualifie de « spécialiste de la motivation ». J’ai ri de ce qualificatif puis
la phrase que j’ai prononcée a changé le cours de ma carrière :

LA MOTIVATION, C’EST DE LA FOUTAISE.


Tom s’est penché vers moi : « Pourquoi dites-vous que c’est de la
foutaise ? » Alors j’ai démarré et je me suis contentée de dire ce qui,
d’après moi, pose souci à des millions de personnes :
« À un moment, nous avons tous adhéré à ce mensonge selon lequel il
faut attendre de se sentir prêt pour changer. On pense que ce qui manque,
c’est la motivation. Et c’est une erreur, due à la façon dont notre esprit
fonctionne. Le fait est que les êtres humains ne sont pas conçus pour
accomplir des choses désagréables, effrayantes ou difficiles. Notre cerveau
est conçu pour nous protéger de ces choses parce que son rôle est de nous
garder en vie. Mais pour changer de façon significative (pour créer une
entreprise, être le meilleur parent ou le meilleur conjoint possible, faire
tout ce que vous avez envie d’accomplir dans la vie, au travail, ou avec vos
rêves), vous allez être obligé de faire des choses qui sont difficiles,
effrayantes ou qui vous plongent dans l’incertitude, et c’est un problème
auquel tout le monde est confronté. Vous n’aurez jamais envie de le faire.
La motivation, c’est de la foutaise. »

DONNEZ TOUJOURS VOTRE VÉRITABLE OPINION


Votre opinion réelle sera toujours plus intéressante que ce que, d’après
vous, les gens ont envie d’entendre. Notre conversation est devenue l’un
des épisodes les plus populaires de son talk show, avec plus de dix millions
de vues en quelques mois. Quand quelqu’un m’a parodiée dans un meme
intitulé « Cette femme explique pourquoi la motivation est de la foutaise »,
il est devenu viral, dépassant les vingt millions de vues. Et, pour autant que
je le sache, personne n’a remarqué les auréoles sous mes aisselles.
À la suite de cette vidéo, j’ai fait une autre interview, puis encore une
autre. Puis des producteurs de podcasts ont commencé à m’appeler. J’ai
accepté à chaque fois. Même avec toute cette publicité, les ventes du livre
n’allaient pas bien fort car il était encore difficile de se le procurer. Mais je
surveillais mon esprit avec un œil de lynx. Si j’avais le moral en berne, je
continuais simplement de me dire que tout cela devait arriver pour une
bonne raison et je continuais.
Dieu que j’ai bien fait, parce qu’une chose incroyable était
effectivement en train de se produire.
Tandis que mes livres étaient « épuisés » sur Amazon, il ne m’était
jamais venu à l’esprit que les gens pouvaient malgré tout acheter la version
audio. Je l’avais également autoéditée. Nous ne savions pas ce que nous
faisions. Je l’ai enregistrée en une séance en conservant tous les défauts,
comme les bruits de feuilles que je tourne, mon crayon qui tombe, moi qui
bois une gorgée d’eau, parce que je ne savais pas faire mieux. Mon mari a
téléchargé les fichiers sur Audible et j’ai ajouté une capture d’écran de la
couverture de La Règle des 5 secondes en guise de photo.
En réalité, parce que c’était la version disponible, les gens avaient
acheté la version audio de La Règle des 5 secondes plus vite que du papier
toilette en période de pandémie. J’ignorais totalement ce qui était en train
de se passer quand, environ un mois plus tard, j’ai reçu un e-mail
d’Audible dont l’objet était « Votre rapport mensuel ». Quand j’ai cliqué,
j’ai failli tomber à la renverse. Les ventes avaient explosé et il y avait déjà
des milliers d’avis à cinq étoiles sur le site. Ma première pensée a été :
Nous allons peut-être enfin pouvoir lever l’hypothèque sur notre maison.
Puis la suivante : Bon sang, des livres audio ?!
L’une des caractéristiques marquantes qui font que les lecteurs
apprécient tant le livre audio est le fait qu’il ne soit pas retravaillé, si bien
qu’ils ont l’impression que je suis assise à côté d’eux. Si je souligne cela,
c’est pour montrer que chacune de mes « erreurs » s’est révélée une leçon
inestimable ET le secret de mon succès. Depuis un mois, je me considérais
comme une ratée (ce qui ne fait qu’indiquer à votre SAR de vous montrer
d’autres raisons de penser que vous avez échoué). Mon mantra m’a donné
l’état d’esprit high five nécessaire pour continuer d’avancer.
Et voilà toute l’ironie de la chose : si le livre papier avait été disponible,
nous n’aurions jamais connu cette explosion de ventes sur Audible.
Finalement, La Règle des 5 secondes s’est élevé en première place des
ventes de l’année 2017 tous livres confondus sur Audible. Amazon a fini
par réparer son algorithme, le livre papier a été mis en vente et il est
devenu le cinquième livre le plus lu de l’ANNÉE sur Amazon.
Une autre chose que vous devez savoir :
Bien que La Règle des 5 secondes ait été un succès mondial avec des
millions d’exemplaires papier vendus et plus de cent mille critiques à cinq
étoiles (je suis sérieuse), il n’a jamais figuré dans les classements de ventes
traditionnels. Cela prouve une chose dont je suis intimement convaincue :
le but de n’importe quel rêve est de fournir le carburant qui vous fait
avancer, et la carte qui vous montre la direction à suivre. Il ne mènera pas
forcément à la destination prévue, mais le résultat n’est pas le plus
important. Être confiant, c’est avoir confiance dans le voyage lui-même.
C’est se fier à soi-même. Un esprit confiant vous encourage à avancer.
Dès que vous aurez confiance dans le fait que votre acharnement vous
mènera forcément quelque part, vous ferez des miracles. Et, dans certains
cas (comme le mien), les miracles que vous accomplirez ne seront même
pas ceux que vous imaginiez. Je n’ai pas réalisé mon rêve d’être en tête des
ventes du New York Times. Une chose encore meilleure s’est produite. J’ai
appris l’importance de ne pas abandonner. J’ai découvert un modèle
d’entreprise totalement nouveau et novateur en tant qu’auteure. Il a mené à
un partenariat avec Audible. En l’espace de deux ans, j’ai créé quatre
nouveaux livres audio. Je n’avais envisagé aucun d’eux, et tout cela n’a été
possible que parce que j’ai poursuivi un rêve que je n’ai jamais réalisé.

PERSÉVÉREZ ET TROUVEZ VOTRE GRAND FINALE


La vie vous conduira dans des lieux exceptionnels si vous croyez en vos
capacités et que vous vous encouragez à avancer. La vie vous mettra à
l’épreuve, mais si vous renoncez à réaliser vos rêves dans un temps imparti
et que vous vous présentez devant votre miroir chaque matin en gardant un
état d’esprit d’encouragement, au final vous parviendrez là où vous étiez
destiné à aller. Et si vous n’atteignez pas le rêve que vous visiez, c’est
parce que vous n’étiez pas destiné à cela et que la vie vous réserve des
choses encore meilleures. Des choses formidables. Soyez-en convaincu.
La vie vous prodigue des enseignements. Toujours. Tout, je dis bien
tout, vous prépare à ce qui viendra plus tard. Vous taper dans la main dans
votre miroir vous entraîne à avoir cette confiance. Tant que vous vivez,
vous avez encore le temps. Alors continuez d’avancer.
CHAPITRE 13

SUIS-JE VRAIMENT CAPABLE ?


Les emmerdements arrivent parfois en cascade alors qu’on ne les
attendait pas, qu’on ne les méritait pas. Quand vous y êtes jusqu’au cou,
ces pensées tournent en boucle :

POURQUOI MOI ? JE N’Y ARRIVERAI PAS


Et alors cet ardent monologue s’enclenche avant même le saut du lit :
C’est trop lourd, je suis dépassé… On ne m’a jamais demandé mon
avis… Je suis à deux doigts de flancher… Je n’ai pas le courage de
m’occuper des enfants aujourd’hui… Éteins les informations, je ne les
supporte plus… Je ne sais même plus qui je suis… Je pensais avoir suivi
toutes les règles et avoir tout fait correctement… Serai-je capable de lire
le message de l’enseignante de mon fils sans pleurer ?... Bon sang,
comment ai-je fait pour me retrouver là une fois de plus ? La crise de nerfs
n’est pas loin !
C’est dans ces moments où la vie vous malmène que vous devez vous
regarder – vraiment – dans le miroir et vous dire : « Je sais que tu as peur
mais tu peux le faire. » C’est ce type de paroles à la fois vraies et tendres
dont vous avez désespérément besoin quand vous êtes inquiet. La peur est
un sentiment normal. C’est ce que vous faites après l’avoir ressentie qui
fait toute la différence. Vous pouvez être terrifié à l’idée de perdre le match
mais malgré tout tenter votre chance. Vous pouvez avoir peur et malgré
tout avoir confiance en votre capacité à faire face. Vous pouvez sentir le
poids du monde sur vos épaules mais pourtant rester debout.
PARTAGÉE À CAUSE DE LA PEUR
Je suis sûre que vous gardez un souvenir très précis du moment où vous
avez pris conscience que votre vie allait changer à cause du Covid-19.
Peut-être était-ce un e-mail du travail vous annonçant que le bureau
fermait, le silence irréel qui a envahi votre ville, lorsque la maison de
retraite où vit votre grand-mère a clos ses portes aux visiteurs, ou bien ces
discussions enflammées avec vos enfants pour leur intimer de rentrer se
confiner à la maison (ou ai-je été la seule ?).
Quand ma vie a basculé, c’était un mercredi après-midi. J’enregistrais
mon talk show à New York quand CBS nous a avertis qu’on avait détecté
un cas de Covid-19 dans le bâtiment et que nous devions partir
immédiatement. Tout s’est passé si vite que je n’ai pas eu le temps de dire
au revoir aux 135 membres de l’équipe avec qui je travaillais depuis dix
mois. Des camions de pompiers étaient garés devant l’immeuble lorsque je
l’ai quitté. De l’autre côté de la 57e Rue, le reste de notre équipe évacuait
les bureaux, ainsi que le personnel des émissions 60 Minutes, Last Week
Tonight with John Oliver et Entertainment Tonight. Après avoir sauté dans
ma voiture pour rentrer à la maison, sur la West Side Highway en direction
de Boston, j’ai pensé : Bon sang, que vient-il de se passer ?
Des moments comme celui-ci tracent un trait sur le sol. Il y a un avant
et un après ; votre vie n’est plus jamais la même. Si vous avez jamais
connu un problème de santé terrifiant, ou qu’un être aimé soit
soudainement décédé ou vous ait trahi, ou que vous ayez été licencié d’un
poste que vous adoriez, ou que quelqu’un vous ait accusé d’une chose
horrible que vous n’avez pas commise, votre vie s’en trouve scindée en
deux. Votre ancienne vie, carrière ou relation est terminée et la personne
que vous étiez alors part avec elle. Soudain, vous vous retrouvez projeté
dans l’inconnu. J’ai traversé toutes ces épreuves durant ma vie et, quand la
pandémie a frappé, j’ai ressenti exactement la même chose. Un
chamboulement immense.

JE VOULAIS RETROUVER MA VIE D’AVANT


Le changement est toujours une occasion d’épanouissement si vous
choisissez de considérer ainsi ces expériences difficiles ou douloureuses.
J’adore cette citation : « Votre nouvelle vie vous coûtera l’ancienne. » Bien
que j’aime cette phrase aisément postable sur les réseaux sociaux, ce n’est
pas pour autant un concept facile à accepter le moment venu. Je vais être
honnête avec vous : aussi positive, confiante et optimiste puis-je être,
quand les emmerdements ont commencé, je ne voulais pas d’une nouvelle
vie – je voulais retrouver l’ancienne.
En l’espace de quelques minutes, alors que j’étais au sommet du monde
à la tête de mon émission télévisée, c’est comme si j’avais heurté un mur
de brique. Ce peut être aussi rapide que cela de toucher soudain le fond. La
pandémie a eu cet effet chez tout le monde au début, en suscitant des peurs
en chacun de nous. La peur de mourir, de perdre notre emploi, de la
solitude et de voir partir des êtres chers.
Chez moi, elle a aussi réveillé une peur de mon passé récent, celle de
replonger de nouveau dans un gouffre financier. Tout d’abord, l’émission a
été déprogrammée (ce qui en gros signifie que j’ai été licenciée), puis le
reste de mes activités a commencé à imploser. Toutes les conférences qui
étaient prévues pour l’année ont été annulées une à une. Puis, j’ai été virée
une seconde fois quand mon éditeur a annulé le contrat du livre que vous
tenez entre vos mains : je devais maintenant rendre l’avance qu’il m’avait
accordée – de l’argent que j’avais déjà dépensé depuis longtemps.

J’AVAIS BESOIN D’UNE TAPE DANS LA MAIN


Lorsque d’anciennes peurs sont ravivées, vous vous mettez
instinctivement à répéter les vieux schémas. Je me suis sentie bloquée et
impuissante. L’anxiété est revenue à vitesse grand V, je me suis tournée
vers l’alcool et j’ai fulminé contre mon mari (car, manifestement, la
pandémie était sa faute).
Ce dont j’avais besoin à ce moment, c’était d’encouragements. Qu’on
me rappelle que tout irait bien. Qu’on me dise la vérité : j’avais fait face à
des difficultés par le passé, et celle-ci ne serait pas aisée à surmonter mais
je réussirais à l’affronter et cela me permettrait de devenir une meilleure
version de moi-même et ma vie prendrait plus de sens encore.
Mais à cinquante et un ans, je n’avais pas envie de me réinventer encore
une fois. Cela me rebutait. Savez-vous combien de fois j’avais déjà
réinventé ma vie ? Je suis sûre que cela vous parle également, à un niveau
ou à un autre. Vous n’avez pas demandé ce divorce, cet accident de
voiture, cette récession, ce décès dans la famille, ce diagnostique, cette
facture imprévue. Et, bien évidemment, vous n’avez pas demandé cette
pandémie.
Chaque matin, je me réveillais envahie par un immense sentiment de
terreur. Je me sentais vide, mon cœur battait la chamade, une vague
d’angoisse remontait dans mes jambes et s’engouffrait jusqu’à ma poitrine.
Le temps que je me lève, elle m’avait déjà submergée.
Autrefois, je ne pouvais pas rester allongée dans mon lit à fixer le
plafond. J’avais toujours des raisons de me lever, parce que je devais aller
quelque part ou que quelqu’un avait besoin de moi.
La pandémie était différente. Il n’y avait rien à faire. Pas de bureau où
me rendre. Pas d’avion à prendre. Pas de cours pour mes enfants. Pas de
café ouvert où retrouver une amie. Pas de courses à faire. Pas de salle de
sport ouverte. Nulle part où m’échapper. Il n’y avait que moi et tous ces
sentiments pénibles dans mon corps.
Autrefois, je me réconfortais soit en attaquant ma journée, soit en me
tournant vers Chris, dont la présence me prodiguait un sentiment de
sécurité. Durant la pandémie, je me réveillais déjà rongée par l’inquiétude
à cause de toute cette incertitude. Chris, en revanche, tirait profit de cette
pause que la pandémie avait permise dans nos vies. Au lieu de s’inquiéter
de choses sur lesquelles il n’avait aucun contrôle, il s’est reposé davantage
encore sur ses habitudes pour se sentir ancré et épanoui. Il se levait tôt,
s’accordait la priorité, méditait, faisait de la marche et tenait son journal. Il
faisait ce que nous avons tous besoin de faire : il comblait ses besoins
émotionnels les plus profonds.
Ainsi, lorsque je me réveillais paniquée, je ne pouvais recourir à aucune
de mes deux méthodes habituelles. Avec nulle part où me réfugier et
personne à qui me raccrocher, j’ai été obligée de chercher comment me
venir en aide par moi-même. Alors, je restais simplement allongée dans
mon lit et me disais doucement ce que j’aurais voulu que Chris me dise.

J’AI FAIT UN HIGH FIVE À MON CŒUR


Voici en quoi cela consiste : prenez une grande inspiration, fermez les
yeux, posez vos mains sur votre cœur et dites-vous : « Je vais bien. Je suis
en sécurité. Je suis aimé. »
Certains matins, je restais allongée sous les couvertures et je me
répétais ces trois phrases à de multiples reprises. Et, je ne sais comment, ce
mantra apaisant calmait mes nerfs, réduisait mon anxiété et diminuait mon
stress, malgré cette pandémie mondiale, ces nouvelles terrifiantes, ces
injustices raciales traumatisantes et le fait que personne ne sache si cette
épreuve allait durer quelques jours ou deux ans. Sur le moment, ce que je
disais était vrai : j’allais bien. J’étais en sécurité. Et j’étais aimée.

Pensée limitante actuelle : Je ne réussirai pas à faire face.

Inversez la dynamique : Je vais bien. Je suis en sécurité. Je suis aimé.

COMMENT SE SENTIR BIEN DANS SES BASKETS


Demain matin, essayez. Lorsque vous vous réveillerez, posez la main
sur votre cœur. Prenez une grande inspiration et prononcez ces trois
phrases : « Je vais bien. Je suis en sécurité. Je suis aimé. » Répétez-les
autant de fois que nécessaire. Sentez le soulagement qui parcourt votre
cœur et votre esprit. Vous sentirez votre corps s’apaiser, vous vous sentirez
davantage connecté à vous-même et vous vous sentirez bien, en sécurité et
aimé, même dès la première fois.
Il sera peut-être nécessaire de prononcer ces phrases une dizaine de fois,
ou une centaine de fois. Ou bien d’expirer profondément. Répétez
l’opération autant qu’il le faut. Cette habitude va vous emplir d’un
sentiment de paix et de sécurité. Chaque matin, en la mettant en pratique,
vous allez apaiser votre système nerveux fatigué, l’entraîner à se calmer, à
se détendre. Il s’agit littéralement d’apprendre à votre corps ce que l’on
ressent quand on est en sécurité.
Les mauvais jours, quand votre cœur s’emballe et que la peur vous
envahit, répéter « Je vais bien. Je suis en sécurité. Je suis aimé »
interrompra vos pensées négatives pendant un temps. Continuez de répéter
ces phrases jusqu’à ce qu’elles brisent cette spirale descendante. À mesure
que vous vous apaiserez, vous pourrez vous concentrer sur quelque chose
de positif qui vous remontera le moral. Si vous ne savez pas quelle formule
prononcer, revenez au chapitre 7 et choisissez votre mantra préféré.

PARLEZ-VOUS
Si vous souhaitez aller un cran plus loin, vous pouvez aussi prononcer
votre nom : « Mel, tu vas bien. Mel, tu es en sécurité. Mel, tu es aimée. »
Cela permet d’aller à un niveau plus profond, pour deux raisons.
Premièrement, parce que votre SAR entend toujours votre nom, si bien
qu’il prévient votre cerveau qu’il faut prêter attention à ce mantra apaisant.
Deuxièmement, vous pouvez presque séparer cette voix de vous-même.
Lorsque je dis « Mel, tu vas bien », je sens que cela me réconforte
profondément parce que j’ai l’impression qu’une autre personne me dit
que je vais aller bien, que je vais être en sécurité et aimée. C’est comme si
vous vous voyiez dans le miroir et que vous preniez conscience que vous
n’êtes pas seul. Vous pouvez compter sur vous !
Lorsque vous vous parlez à la troisième personne, vous mettez en
œuvre un concept que les psychologues appellent « le pouvoir de
l’objectivité ». Le fait de vous adresser à vous-même d’une manière plus
objective (en utilisant votre nom ou en voyant votre reflet) augmente votre
capacité à gérer les émotions négatives même dans les situations très
tendues.
LES SENTIMENTS NE SONT QUE DES VAGUES QUI
VONT ET VIENNENT
Cette habitude vous apprend à surfer sur les vagues d’émotions au lieu
de les laisser vous bousculer. Je prends conscience à présent de ce que j’ai
mal fait durant toutes ces années. Je me réveillais et, dès que je percevais
cette vague d’inquiétude et d’anxiété, je lui résistais. Je réagissais. Je
détestais cet état.
Je me couchais chaque soir en redoutant de la ressentir à nouveau le
lendemain matin au réveil. Devinez ce que je faisais ? J’enseignais à mon
esprit et à mon corps la manière de la faire venir. Je déployais tellement
d’énergie à lui résister et à la haïr que je me concentrais sur elle et je lui
conférais de l’importance. En fait, j’apprenais littéralement à mon SAR et
à mon système nerveux à continuer de se réveiller dans cet état déplorable.
En utilisant cet outil, je prends le contrôle. Bien sûr, il m’arrive encore
parfois de me réveiller à cran mais je ne redoute plus cette situation car je
sais exactement quoi faire pour apaiser ce sentiment.
Et ces matins où vous vous sentez parfaitement bien dès le réveil, posez
malgré tout les mains sur votre cœur parce que vous adorerez le ressenti
que cela vous procurera. C’est comme si un être cher vous prenait dans ses
bras. Cela démultiplie votre force vitale. De plus, cette astuce n’est pas
réservée au moment du réveil. Recourez-y chaque fois que vous sentez une
vague et que vous avez besoin d’être rassuré. Je l’ai utilisée hier alors que
j’étais à l’épicerie et que j’ai senti l’anxiété monter.

VOUS VOULEZ ENTENDRE UNE HISTOIRE FOLLE ?


La photographe qui a pris le cliché de moi figurant sur la quatrième de
couverture de ce livre, Jenny Moloney, m’a envoyé un message au moment
où j’effectuais la dernière relecture de ce manuscrit. Elle se rendait à Los
Angeles et son avion avait décollé depuis quinze minutes quand la cabine
s’est dépressurisée. L’avion a commencé à piquer et une hôtesse a remonté
l’allée centrale en courant en demandant à tout le monde de boucler sa
ceinture. Pendant qu’ils faisaient demi-tour pour revenir à Boston, ils se
sont entraînés à mettre la tête sur les genoux pour réaliser un atterrissage
d’urgence. Ils se sont posés en douceur, les roues en feu (!) sur une piste
pleine de secouristes. Elle m’a dit : « Je n’ai jamais été aussi terrifiée de
ma vie mais tu veux savoir ce qui m’a permis de traverser toute cette
épreuve… et, deux heures plus tard, de remonter dans un autre avion ? »

merci
J’ai récité le mantra la main sur le cœur

Ces trois phrases : « Je vais bien. Je suis en sécurité. Je suis aimé » sont
magiques. Parce que tant que vous êtes en vie et que vous pouvez vous les
dire à vous-même, elles sont vraies. Sur le moment, vous êtes en sécurité.
Vous allez bien. Vous êtes aimé.
Après avoir regardé une vidéo où j’expliquais l’utilisation de ce mantra
matinal, une femme prénommée Maria a commencé à mettre cette
habitude en pratique. Maria m’a confié qu’en raison d’un certain nombre
de traumatismes passés, elle se levait tous les matins anxieuse et, comme
moi, avec l’impression que « quelqu’un lui en voulait ».
Elle m’a expliqué sa stupéfaction lorsqu’elle a remarqué que, dès le
premier matin, un changement majeur s’opérait dans son quotidien. « Ce
sentiment d’anxiété quand vous vous réveillez vous épuise énormément, et
même quand vous poursuivez votre journée, il demeure dans votre corps. Il
est là en permanence, toujours dans un coin de votre tête.
« Il est étonnant de voir à quel point une chose aussi simple – mettre la
main sur son cœur et dire : “Je vais bien. Je suis en sécurité. Je suis aimé”
– peut changer la vie. Quand j’ai commencé à le faire, dès le premier
matin, ce sentiment d’anxiété n’a plus été là le reste de la journée. J’ai
toujours de petits moments d’inquiétude, mais plus constamment. »
Pendant que j’écrivais ce livre et que je recevais une telle multitude de
témoignages de ce genre, je me suis aperçue que si je me sens anxieuse dès
le réveil, l’une des raisons est une chose terrible qui m’est arrivée quand
j’étais petite. J’ai été agressée par un garçon plus âgé un jour où je ne
dormais pas chez mes parents. En fait, cela s’est produit alors que j’étais
profondément endormie, au moment où j’étais le plus vulnérable.
C’est de cela que je voulais parler lorsque j’ai dit plus tôt que la vie
vous mettait à l’épreuve. Elle a la main sur chacun d’entre nous, d’une
manière ou d’une autre. Parfois, nous enfouissons ce souvenir parce qu’il
est trop effrayant, trop douloureux, trop déroutant, trop humiliant d’y faire
face. Mais, même enfoui, il a des répercussions sur le corps, l’esprit et
l’âme.
Ce traumatisme de mon enfance a engendré une « réaction
traumatique » et s’est gravé dans mon système nerveux. Cela signifie que
mon corps adulte se souvient de s’être réveillé au milieu de la nuit quand
j’étais enfant avec la conscience que quelque chose de mauvais était en
train de m’arriver, mais sans savoir comment l’arrêter ni même comment
réagir. Ce souvenir corporel résonne encore dans mon système nerveux, et
c’est pourquoi, quarante ans plus tard, je me réveille terrifiée, apeurée, en
panique et honteuse. Devenue adulte, la première pensée qui me vient
lorsque j’ouvre les yeux le matin est Quelque chose ne va pas. Cela se
traduit souvent par « J’ai fait quelque chose de mal » ou par « Quelqu’un
m’en veut ». Alors la spirale descendante s’enclenche. Vous vous souvenez
quand j’ai expliqué que cela me gagnait depuis les chevilles jusqu’à la
poitrine ? Ce « sentiment », c’est mon corps adulte qui se souvient du
traumatisme que j’ai vécu dans mon enfance.
Je ne peux pas remédier à cela par la pensée positive. Les pensées ne
suffisent pas à guérir les traumatismes. Il me faut agir pour modifier ma
réaction par défaut et nettoyer ces résidus de mon système nerveux. Ce
traumatisme que j’ai vécu n’est pas ma faute. De même que ma réaction
inconsciente, même quatre décennies après, n’est pas de mon fait.
Cependant il est de ma responsabilité d’y remédier. Si je veux une vie high
five, il me faut trouver le courage de l’affronter. Et l’une des choses qui
m’y ont énormément aidée, c’est ce geste d’encouragement que j’adresse
chaque matin à mon cœur.

INTÉRESSONS-NOUS AUX ÉTUDES QUI ONT ÉTÉ


RÉALISÉES
La nécessité de vous taper dans la main chaque matin devant votre
miroir, mais aussi d’adresser ce high five à votre cœur, est étayée par des
études qui montrent que si vous ne vous attachez pas en premier à calmer
votre anxiété et à apaiser votre système nerveux, il vous sera absolument
impossible de changer quoi que ce soit.
J’ai appris cela de Judy Willis, la neuroscientifique dont je vous ai déjà
parlé au chapitre 2. Si vous êtes en proie au stress, votre cerveau passe en
mode survie. Il ne laisse aucune nouvelle information positive pénétrer
dans sa partie supérieure, siège des nouveaux savoirs et de la création de
souvenirs. Au lieu de cela, il ne vous donne à voir que les menaces qui
vous entourent. C’est la raison pour laquelle le stress et l’anxiété peuvent
dès le matin peser sur vous telle une couverture lestée qui vous immobilise
dans votre lit.
La seule solution qui fonctionne véritablement consiste à apaiser votre
corps. Le fait de rester allongé et de penser à toutes les choses qui vous
effraient ne fait qu’intensifier ce que vous ressentez déjà, et attaquer votre
journée sans pleine conscience ne réussit qu’à vous faire traîner cette
anxiété derrière vous toute la journée.
La bonne nouvelle ? Faire taire la réaction de stress de votre corps est
aussi simple que de poser votre main sur votre cœur et de lui adresser un
high five, ce qui va ralentir votre corps et allumer la fonction « repos et
détente » de votre système nerveux.
Vous pouvez enclencher à n’importe quel moment ce puissant état de
calme, grâce à votre nerf vague.
Plus long nerf du corps humain, le nerf vague relie le cerveau à
l’ensemble des organes. Il transmet des informations liées à la douleur, au
toucher et à la température. Il contrôle même les muscles de la gorge et les
cordes vocales. Il permet aussi au cerveau de commander la libération de
dopamine, l’hormone du bien-être qui vous plonge dans une humeur plus
calme et détendue.
Il est facile d’activer son nerf vague. Vous pouvez le faire en adressant
un high five à votre cœur. Vous pouvez aussi recourir à l’une ou l’autre de
ces pratiques :

respirer lentement et profondément ;


aller faire un tour dehors (marcher dans la nature, notamment) ;
méditer ;
chantonner ou fredonner ;
se gargariser avec de l’eau ;
chanter à pleins poumons ;
prendre un bain chaud ou une douche froide.

C’est le nerf vague qui explique que poser la main sur son cœur et se
calmer puis se dire que l’on va bien, que l’on est en sécurité et aimé,
réussit si bien à reconnecter le cerveau. Placer votre main sur votre cœur
fait savoir à votre corps que vous êtes en sécurité et non en proie au stress,
ce qui permet à votre SAR d’être réceptif à ces mantras. Ainsi, le SAR se
rend compte que se sentir bien et en sécurité est important pour vous.
Plus vous vous dites que vous allez bien, que vous êtes en sécurité et
aimé, plus vous vous sentirez ainsi en vous réveillant. Changer l’histoire
que vous vous racontez tout en adressant un high five à votre cœur active
votre nerf vague et exerce votre corps à passer d’un sentiment d’anxiété et
d’incertitude à un sentiment de confiance.
IL VOUS FAIT CHANGER
Vous devez vous dire : « Mon Dieu, Mel, nous parlons de traumatismes
passés et vous venez de me dire de poser la main sur mon cœur. Quelle
imbécillité ! »
Vous acceptez peut-être difficilement l’idée que ce geste puisse changer
votre situation. Ce n’est pas ce que je suis en train de dire.
Ce high five adressé à votre cœur vous fait changer VOUS. Et lorsque
vous changez, vous êtes alors en mesure de changer votre situation. Une
fois votre corps ancré et apaisé, vous pouvez accomplir le travail de
guérison de vos traumatismes passés.
Si vous pensez que votre corps est encore marqué par des traumatismes
anciens, je vous recommande également de recueillir autant d’informations
que possible et de consulter un psychologue. Vous méritez d’être soutenu
durant ce parcours de guérison. Il existe un grand nombre de types de
thérapies efficaces contre les traumatismes, dont notamment la
désensibilisation et le retraitement par les mouvements oculaires (EMDR)
ou la psychothérapie assistée par psychédélique (PAP), dont les essais sont
en cours et qui offrent des résultats significatifs. J’ai essayé les deux et
elles ont changé ma vie.
Tout ce dont je vous fais part est étayé par d’amples recherches. Ce sont
de petites choses capables d’engendrer des résultats profonds. Si vous
éprouvez une résistance, que vous n’avez pas envie de vous regarder dans
le miroir et d’adresser une tape dans la main à votre reflet, ou de poser la
main sur votre cœur pour apaiser votre corps, c’est le signe que vous en
avez réellement besoin.
La véritable confiance, c’est vous dire à vous-même que vous allez
bien, que vous êtes en sécurité et aimé – et le croire intimement. Lorsque
ce sera le cas, vous comprendrez que la seule personne en qui vous pouvez
avoir confiance, quoi qu’il se passe dans le monde, au sein de votre famille
ou dans le cadre de votre travail ou de vos cours, c’est VOUS. Vous
pouvez vous aider vous-même à guérir de vos traumatismes passés. Vous
pouvez calmer votre corps, réinitialiser votre esprit et laisser votre âme se
déployer. C’est la définition même de l’épanouissement. Cela signifie que
vous pouvez vous réveiller chaque jour avec la certitude de pouvoir
bénéficier de votre propre soutien et faire face à tout ce qui pourrait se
présenter sur votre route.
CHAPITRE 14

NON, VOUS N’AUREZ PEUT-


ÊTRE PAS ENVIE DE LIRE CE
CHAPITRE
Au départ, je voulais intituler ce chapitre « Comment révéler la
confiance », mais j’ai eu peur que le mot « révéler » n’occasionne chez
vous des pensées du genre :
Oh mon Dieu, Mel part dans des sphères métaphysiques. Elle ne va pas
tarder à brandir sa baguette de sorcier. Elle a sorti sa boule de cristal,
dispose ses cartes de tarot et dans moins de cinq lignes elle nous parlera
de « miracle ».
Vous n’êtes pas si loin.
Je prends un peu de hauteur, mais sans encens, prières ni baguette
magique. Vous savez que je ne jure que par la science et, ne vous inquiétez
pas, ce chapitre s’appuie sur des recherches scientifiques. Toutefois il
s’évade aussi un peu dans le domaine ésotérique. Lorsque vous serez passé
maître dans l’art du contrôle de votre SAR et que vous saurez vous
encourager, vous serez capable, avec les outils que je vous propose,
d’accomplir des choses miraculeuses (nous y voilà !) frisant la magie.
Âmes sensibles s’abstenir : si vous souhaitez opérer des changements
inspirants dans votre vie aptes à donner la chair de poule, je dois vous
parler du pouvoir de la conviction. Je veux que vous vous encouragiez à
continuer de croire en l’impossible. Lorsque j’ai adopté cette démarche,
ma vie s’en est trouvée métamorphosée. Je vais vous raconter une histoire
qui vous fera comprendre à quel point le fait d’y croire s’avère si capital.
Pour ce qui est du côté scientifique, nous allons nous intéresser aux études
liées à la visualisation afin que vous puissiez aider votre SAR à
fonctionner telle une machine bien huilée capable de vous aider à obtenir
ce qui pour le moment vous semble inaccessible.
Je vais vous prouver que votre esprit se rangera de votre côté pour vous
aider à accéder à ce que vous désirez. Vous devez simplement être disposé
à le croire.

JE VAIS VOUS RACONTER L’HISTOIRE D’UN TABLEAU


J’étais étudiante en quatrième année et mes parents étaient en ville. Ce
soir-là, nous nous sommes tous mis sur notre
trente et un et nous sommes rendus dans un célèbre atelier de soufflage de
verre du Vermont appelé The Mill at Simon Pearce, dans lequel se trouve
un formidable restaurant. Lorsque nous sommes arrivés, mon esprit était
concentré sur l’idée d’une soupe au cheddar. Ma colocataire m’avait
conseillé de commander ce plat « incroyable ». Lorsque je suis entrée dans
ce restaurant ce soir-là, j’ai vu, accroché au mur, un grand tableau
représentant un paysage. Je n’ai pas simplement remarqué ce tableau et
poursuivi mon chemin. Non, je me suis arrêtée net et l’ai fixé. Il était de la
taille d’une porte, mais orientée sur le côté. Quelque chose dans cette
œuvre me semblait familier et m’attirait.
Tout en m’approchant, le brouhaha du restaurant a semblé disparaître.
Autour de moi, tout est soudain devenu silencieux. Je me suis avancée vers
la toile et tout à coup, étrangement, j’ai eu comme l’impression d’être
entrée à l’intérieur. Je me suis rendu compte qu’il s’agissait d’un paysage
du Vermont. Il représentait un grand champ de couleur pâle, de grandes
herbes et des arbres dressés au milieu, de plus en plus petits avec des
montagnes en arrière-plan, et un ciel bleu vif parsemé de nuages. Je
pouvais presque sentir la brise. Je percevais le doux parfum du foin coupé.
J’entendais les oies, qui volaient en formation tout en haut, annoncer leur
arrivée. Je n’étais plus dans le restaurant. Je me trouvais dans ce champ.
Mes cinq sens étaient tous en éveil. Mon esprit, mon corps et mon âme, en
harmonie totale, étaient concentrés sur une seule chose : ce tableau.
Plus qu’un simple enthousiasme, c’était un désir, une certitude, une
connexion à quelque chose de supérieur que je ne peux expliquer. Je
n’avais jamais souhaité jusqu’alors acheter une œuvre d’art, mais à cet
instant j’ai voulu posséder ce tableau. Pensez à un moment dans votre vie
où une telle vague inexplicable de désir vous a frappé. Vous saviez
simplement qu’une chose, un lieu ou une personne vous était destiné. Vos
sens se sont réveillés, votre esprit s’est focalisé et votre cœur a gonflé.
Vous vous êtes senti totalement présent dans l’instant. Vous habitiez votre
pouvoir. C’est ça, l’énergie high five.
J’ai éprouvé la même chose quelques années plus tard quand j’ai
rencontré mon mari, Chris, pour la toute première fois. Je commandais un
bourbon on the rocks dans un bar de New York quand quelqu’un derrière
moi a dit : « Ça me semble très bien. Mettez-en deux. » Je me suis
retournée. Il était là. La musique et tous les bruits du bar ont disparu et
nous avons simplement commencé à discuter, comme si nous nous
connaissions depuis toujours. Trois jours plus tard, il me demandait en
mariage.
Quelques années après, j’ai ressenti une nouvelle fois cette vague de
désir lorsque nous sommes passés devant une ferme abandonnée non loin
de Boston. J’ai demandé à Chris d’arrêter la voiture. Les fenêtres de la
maison étaient brisées. L’herbe atteignait trente centimètres de hauteur.
Seuls des fantômes semblaient l’habiter. Je ne peux pas l’expliquer, mais
tout ce que j’ai souhaité à ce moment, c’était acheter cette maison. Elle n’a
jamais été sur le marché, son propriétaire étant décédé. Mais, après avoir
contacté le tribunal des successions, nous avons pu la racheter et nous y
élevons maintenant notre famille depuis vingt-quatre ans.
Ce sont là des exemples de moments dans ma vie où ma capacité de
réflexion n’a pas été bloquée. Mon esprit était ouvert. Je savais ce que je
voulais et, pour une raison ou une autre, je me suis autorisée à croire que je
pouvais les obtenir. Cette permission de croire que vous êtes capable et que
vous méritez d’avoir ce que vous désirez est puissante. Votre SAR en
prend bonne note et se met aussitôt au travail pour ajuster le filtre de votre
esprit et vous aider à y parvenir.

UN JOUR, IL SERA À MOI


Je ne sais pas combien de temps je suis restée figée à observer ce
tableau. À un moment, un serveur a fait tomber un plateau et des verres se
sont brisés. Le bruit m’a repropulsée dans mon corps comme un lance-
pierre. Et c’est alors que cela s’est produit. Quelque part au fond de moi, je
me suis entendue dire :
Un jour, j’achèterai ce tableau.
Je me suis penchée pour lire le prix. Trois mille dollars.
Pas aujourd’hui.
J’ai soupiré et je me suis éloignée lentement. Le brouhaha et l’agitation
du restaurant se sont refermés sur moi, mais mon esprit est resté ouvert.
J’ai pensé : Je reviendrai et je me suis dirigée vers la table où mes parents
s’étaient installés. Ma mère m’a demandé où j’étais passée et je lui ai
répondu : « Je regardais le tableau, là-bas. » Elle a tourné les yeux dans sa
direction puis est revenue à sa carte.
C’est là un aspect très important de vos désirs : ils sont hautement
personnels. Ce qui vous est destiné à vous ne l’est pas à quelqu’un d’autre.
Ce qui vous attire vous est destiné. C’est la raison pour laquelle il en va de
votre responsabilité de vous atteler à la tâche pour l’obtenir ! Une fois que
vous vous êtes fixé sur une chose, elle demeure à vos côtés comme les
pages d’un journal intime que vous avez précieusement rangé sur une
étagère. Vos rêves sont ainsi stockés dans votre subconscient et attendent
simplement le moment où vous repenserez de nouveau à eux.
Et comment savoir si quelque chose ne vous est pas destiné ? Vous
ressentirez l’énergie contraire. Vous ne serez pas attiré ; vous serez plutôt
tiré dans la direction opposée. Vous aurez l’impression que quelque chose
s’étrécit en vous.
SI VOUS N’AVEZ PAS ENVIE DE LUI TAPER DANS LA
MAIN, CETTE CHOSE N’EST PAS POUR VOUS
Avant d’obtenir mon diplôme ce printemps-là, j’ai emprunté la voiture
d’une amie et je suis retournée au restaurant. Je voulais revoir le tableau.
S’il est possible de tomber amoureux d’un objet, c’est bien ce qui m’est
arrivé. Je ne dirais pas que j’étais obsédée. C’était plutôt comme si une
possibilité s’était imposée dans mon esprit et que j’avais une tâche
inachevée à terminer. Nicholas Sparks n’avait pas encore écrit ses premiers
romans sentimentaux, mais cette scène aurait pu faire partie de l’un d’eux.
Il me restait moins d’un mois avant la fin de l’université et le début de
ma nouvelle vie. Je me suis assise à l’une des tables du restaurant et j’ai
déjeuné à quelques mètres seulement de l’endroit où l’œuvre était
accrochée. Je m’imaginais l’installer un jour dans ma cuisine. Ce tableau
serait à moi. J’en étais aussi certaine que j’étais sûre d’avoir terminé mon
assiette de soupe au cheddar.
Lorsque je me revois à vingt et un ans en train de manger à côté d’une
toile que je ne pouvais pas m’offrir, cela paraît complètement idiot. Ce
n’était pas comme si j’étais inscrite en art ou que je peignais moi-même. Je
n’étais qu’une étudiante fauchée. Même si j’avais ces trois mille dollars, je
ne les aurais certainement pas dépensés pour un tableau. Mes parents
m’auraient tuée. De plus, je n’avais nulle part où accrocher une œuvre de
cette taille. Je m’apprêtais à débuter une nouvelle vie en suivant mon petit
ami à Washington. Je n’avais même pas encore de travail.
Je ne peux pas vous expliquer pourquoi cela m’est arrivé. J’aime à
penser que c’est parce que j’étais vouée à vous raconter cette histoire dans
ce livre, et que ce tableau est la preuve des miracles que vous pouvez
accomplir si vous vous autorisez à vouloir ce qui vous importe et ce que
vous désirez. On imagine très facilement comment se serait terminée cette
histoire si mon esprit était demeuré bloqué par des pensées négatives. Je
me serais dit : Tu ne peux pas te l’offrir. C’est une perte de temps. Qu’est-
ce que tu fiches ici ? Ces pensées négatives auraient engendré des actions
négatives. Je ne serais jamais retournée à ce restaurant.
L’EFFET ZEIGARNIK
Voilà le point intéressant. Vous vous souvenez de ce que vous avez
appris à propos du système d’activation réticulaire ? Dire à votre esprit que
quelque chose est important pour vous, c’est comme lui donner une liste de
consignes. C’est aussi pour cela que vous n’oubliez jamais les choses dont
vous rêvez. Votre esprit ne le permettrait pas. Le secret consiste à rester
ouvert à la possibilité que vous soyez capable de réaliser ce rêve.
Je suis convaincue que cette expérience a allumé un interrupteur dans
mon esprit. J’ai quitté le restaurant emplie d’une résolution silencieuse,
l’esprit emprunt de certitude. J’étais inspirée d’une intention qui
nourrissait ma confiance. Je savais au fond de moi qu’un jour, je
posséderais ce tableau – et c’est la seule pensée sur laquelle je laissais
mon esprit se focaliser.
Et, effectivement, je ne l’ai pas oublié. C’est ce codage mental dont je
vous ai parlé au chapitre 10 : l’effet Zeigarnik. Lorsque vous dirigez votre
volonté sur la visualisation de quelque chose qui vous est important, votre
cerveau en prend note, l’ajoute à votre liste mentale intitulée « Choses
importantes » et l’enregistre dans votre subconscient. C’est pas beau, ça ?
Cela signifie que votre rêve ou votre objectif demeure en arrière-plan,
comme une « tâche inachevée », et que votre esprit recherchera toutes les
occasions possibles pour vous le rappeler. Le SAR va filtrer le monde et
placer des rappels dans la partie consciente de votre esprit.
Ainsi, même quand vous dites « il est trop tard », votre rêve continue de
vous hanter. C’est la raison pour laquelle Eduardo pensera toujours à la
Californie. C’est la raison pour laquelle je ne cesserai de rêver à me classer
dans les meilleures ventes du New York Times. C’est la raison pour laquelle
vous voyez des Acura rouges quand vous en voulez une. Vous avez beau
vouloir l’oublier, l’effet Zeigarnik fait que votre esprit ne peut l’oublier. En
ce qui concerne les rêves, vous n’avez que deux possibilités : poursuivez-
les ou ils vous hanteront.
J’ai commencé à ressentir en permanence l’effet Zeigarnik. Si
j’entendais le mot « Vermont » ou que je voyais un objet en verre soufflé,
mon SAR laissait pénétrer l’information dans ma conscience. Lorsque je
pensais au tableau, me venaient alors en tête toutes les étapes que je
suivrais pour faire en sorte qu’il m’appartienne.
Je me voyais travailler dur et, au fil des années, mettre de petites
sommes de côté en prévision de l’achat. Je visualisais l’enveloppe de
billets dans le tiroir de mon bureau. J’imaginais la vague d’excitation et je
sentais la poignée de main de son précédent propriétaire lorsque je
l’achèterais enfin. Je sentais même le sourire éclairer mon visage, ce genre
de sourire qui fait saillir les pommettes, quand je le posséderais. Je voyais
le crochet que l’on enfoncerait dans le mur pour l’accrocher. Je ressentais
son poids et comme il serait compliqué de soulever une œuvre aussi
grande et de la placer tandis que quelqu’un m’aiderait à la lever et à la
positionner sur le mur.

UNE RÉALISATION DANS LES RÈGLES DE L’ART


Sans même le savoir, je recourais à la visualisation pour me rapprocher
de mon rêve de posséder ce tableau. Confiance et visualisation peuvent
modifier votre SAR – et c’est largement attesté par la science – mais
seulement si vous les mettez en œuvre correctement. Heureusement, je
procédais de la bonne manière lorsque j’imaginais toutes les petites étapes
nécessaires pour obtenir cette toile. Laissez-moi vous expliquer.
La plupart des gens ne s’y prennent pas de la bonne manière parce
qu’ils essaient d’imaginer le résultat final : remporter une compétition de
ski ou un oscar, perdre vingt-cinq kilos ou avoir un million de dollars sur
leur compte en banque. Cela ne fait que perpétuer le blocage car, si avoir
de grands rêves est formidable et que vous avez besoin d’en avoir,
visualiser le résultat final ne vous aidera PAS à les réaliser. Révéler sa
confiance de la bonne manière pourra en revanche vous aider à les
atteindre, ou au moins vous aider à travailler en leur direction.
Des chercheurs en neurosciences ont montré que la visualisation
permettait de travailler plus facilement sur ses objectifs et ses rêves parce
qu’elle incite le SAR à repérer les opportunités en phase avec l’image que
vous avez formée dans votre tête. Toutefois, des études menées par
l’université de Californie à Los Angeles ont montré que pour que la
visualisation vous aide vraiment à atteindre vos objectifs, il faut vous
visualiser en train d’effectuer toutes les petites étapes difficiles et
laborieuses nécessaires pour réaliser votre rêve.
Les techniques d’imagerie médicale révèlent que les mêmes régions du
cerveau sont stimulées lorsqu’on se visualise en train d’accomplir une
action ou qu’on la réalise véritablement. Il est donc possible de répéter
mentalement ses comportements à venir. Si vous visualisez une action,
vous êtes alors plus enclin à la réaliser. Et c’est en agissant que l’on obtient
des résultats. Vous devez vous imaginer accomplissant les petites tâches
rébarbatives le long du chemin, et pas seulement vous voir jouir de vos
lauriers une fois la ligne d’arrivée franchie.
Ainsi, vous préparez votre système nerveux et le filtre de votre esprit à
passer à l’action. Lorsque vous visualisez les actions à entreprendre, vous
habituez votre esprit et votre corps à ces ressentis et vous signifiez à votre
SAR que travailler dur est important.

VISUALISEZ-VOUS EN TRAIN DE COURIR SOUS LA


PLUIE
Voilà comment cela fonctionne :
Si vous voulez réaliser le grand rêve de courir le marathon de Boston,
oui, formulez votre rêve chaque jour par écrit. Mais pour y parvenir, ne
vous imaginez pas franchissant la ligne d’arrivée sous les
applaudissements de la foule en délire.
Visualisez-vous en train de lacer vos baskets par moins dix degrés. Fermez
les yeux et imaginez ce que vous ressentirez quand au kilomètre vingt vous
vous retrouverez seul parce que la batterie de vos écouteurs sera à plat.
Ressentez dans votre corps le moment où votre réveil sonnera à cinq
heures du matin et que, fatigué, vous verrez par la fenêtre qu’il pleut à
verse – et que vous partirez courir malgré les intempéries.
Si votre rêve est de diriger une entreprise cumulant des centaines de
milliers d’euros de chiffre d’affaires par mois, ne visualisez pas l’argent
sur votre compte en banque. Visualisez ce que vous ressentez en écrivant
un nouvel article pour votre blog, épuisé, à minuit, une fois les enfants
endormis. Fermez les yeux et imaginez, au plus profond de votre corps,
raccrocher le téléphone après un énième refus. Puis imaginez-vous
composer le numéro suivant.
Si votre rêve consiste à construire une relation amoureuse plus saine et
affectueuse que ce que vous avez connu jusqu’ici, visualisez-vous en train
de remplir votre profil et d’enchaîner les rendez-vous infructueux.
Imaginez ce que vous pouvez ressentir en thérapie à accomplir ce dur
travail sur vous-même pour vous débarrasser des schémas de
codépendance qui jusqu’à présent vous ont condamné à des relations
pénibles.
Voilà comment réaliser ces formidables rêves que vous nourrissez. Le
moment venu, l’intégralité de votre être sera prête. Le jour de
l’entraînement au semi-marathon, à cinq heures du matin par moins dix
degrés, lorsque vous vous regarderez dans le miroir de la salle de bains, au
lieu de considérer toutes les excuses pour ne pas sortir, vous aurez déjà
préparé votre esprit à ce moment. Vous lèverez la main vers votre reflet et
serez prêt : Vingt kilomètres, moins dix degrés. Je peux le faire. Allez !
Vous voulez posséder un tableau ? Faites exactement ce que j’ai fait.
Imaginez-vous travailler dur et mettre de côté l’argent nécessaire.
Économiser chaque mois. Acheter un cadre. Les petites choses le long du
chemin. En ce qui me concerne, j’encodais cette possibilité dans mon
esprit en y pensant et en m’autorisant à imaginer à quoi ressembleraient
ces étapes à mesure que je les accomplirais.

CE N’EST LÀ QUE LE DÉBUT D’UNE HISTOIRE QUI


DURERAIT UNE DÉCENNIE
À mesure que les années ont passé, le tableau s’est peu à peu effacé et
éloigné dans le fond de mon inconscient, et la vie a pris le dessus. Je suis
partie pour Washington après l’université et j’ai commencé à travailler,
puis pour Boston à l’école de droit. Et enfin à New York, où j’ai rencontré
mon mari, Chris, et démarré ma carrière juridique. Nous nous sommes
mariés, sommes revenus à Boston pour le travail de Chris et avons débuté
notre vie ensemble. À ce stade de ma vie, les années filaient et lorsque
Chris a lancé l’idée de partir en week-end dans le Vermont pour voir les
feuillages d’automne, il m’a été impossible de penser à autre chose qu’à ce
tableau. J’ai raconté à mon mari le jour où je l’avais découvert presque dix
ans auparavant et j’ai insisté pour organiser le voyage de sorte à ce que
nous puissions nous arrêter au Mill pour y déjeuner et voir s’il y était
toujours.
Le voyage était prévu plusieurs semaines plus tard, mais la simple idée
de revoir le tableau (pas de l’acheter, juste de le voir) a insufflé de
l’énergie dans mon âme et inspiré mon esprit à nourrir de nouveau de plus
grands rêves. Le tableau, du fond de mon esprit où il était rangé, opéra sa
magie et tenta de se frayer un chemin vers moi, jusqu’au devant de ma
tête, comme un projecteur. Merci, mon SAR ! Quel sentiment grisant ! Je
sais que vous voyez ce que je veux dire. Nous avons tous ressenti cette
impatience alors que l’objet de nos désirs se rapprochait. Comme une
célébration de l’âme, avant même d’atteindre notre but… et même si nous
n’y parvenons jamais.
Nous étions sur la route et je sentais cette énergie parcourir mon corps
comme de l’électricité qui remonterait le fil pour allumer une lampe. Plus
nous nous approchions, plus le tableau apparaissait clairement dans ma
tête. Quand nous nous sommes garés devant le Mill, mes cinq sens étaient
en émoi. Nous sommes entrés et, dans le hall d’accueil, se trouvait une
autre œuvre de la même artiste, Gaal Shepherd. Mon cœur a fait un bond
dans ma poitrine. C’est un signe. Oh mon Dieu, il est encore là. J’ai attrapé
la main de Chris et jel’ai guidé dans les locaux, salle par salle, à la
recherche de mon tableau.

IL AVAIT DISPARU
Chris a passé son bras autour de moi. « Je suis vraiment désolé, ma
chérie. »
Le plus surprenant à ce moment est que Chris était plus déçu que moi.
J’étais un peu triste, mais j’avoue que j’aurais été plus surprise encore s’il
avait été encore là après toutes ces années. Voilà le point crucial : l’attitude
high five, c’est croire que tout est possible, même quand tout espoir semble
perdu.
J’ai levé les yeux vers lui : « Ce n’est pas grave. On ne peut pas se
l’offrir, de toute façon. Maintenant, c’est devenu une quête. » Puis j’ai
ajouté en riant : « Il me faudra peut-être quarante ans pour mettre assez de
côté et il faudra sûrement que je cherche les descendants de celui qui l’aura
acheté, parce que le premier propriétaire sera mort. Mais je trouverai ce
tableau. » Et j’en étais convaincue.
La vie a continué et l’œuvre est de nouveau repassée dans mon
inconscient. Nous avons acheté une maison à rénover. Je suis tombée
enceinte de notre premier enfant. Puis, une année, pour mon anniversaire,
Chris a proposé à nos amis et à notre famille de faire une cagnotte pour
que je puisse acheter quelque chose de joli pour notre nouvelle maison. Il
m’a donné une carte contenant plusieurs centaines de dollars en me disant
d’acheter ce que je voulais. Il pensait certainement que j’opterais pour
quelque chose d’utile, comme des tabourets pour la cuisine.
Mais impossible de penser à autre chose qu’à ce tableau. Cependant,
n’oublions pas que quelques centaines de dollars ne me permettraient pas
d’acheter quoi que ce soit de cette artiste. Et certainement pas « mon
tableau ». La peintre était devenue très populaire durant les dix années
passées et exposait maintenant dans tous les États-Unis. Cependant un
esprit ouvert ne retient pas toutes ces pensées négatives dans son filtre. Si
bien que dans ma tête, de l’argent plus la permission d’acheter « ce que je
voulais » étaient synonyme d’opportunité. Quand votre esprit est ouvert,
c’est ce qu’il voit : des opportunités partout. Ce sont votre SAR et l’effet
Zeigarnik qui vous aident.
Je ne me suis pas arrêtée pour réfléchir à toutes les raisons pour
lesquelles cela ne pourrait pas se réaliser. Je ne me suis pas convaincue de
renoncer, comme pour beaucoup d’autres choses. Ce n’est pas le doute qui
circulait dans mes veines, mais l’inspiration. J’ai pris le téléphone comme
si j’avais un million de dollars dont je ne savais que faire et j’ai appelé le
Mill. Un homme charmant a répondu et je lui ai expliqué la situation. Il
acceptait volontiers de m’envoyer quelques Polaroid des « petites pièces »
de l’artiste.
Quand il a dit « petites pièces », j’ai senti mes joues s’empourprer et
mon système nerveux s’échauffer. Dès que votre corps passe en situation
d’alerte, votre SAR perd sa concentration et les pensées négatives affluent.
Voilà avec quelle rapidité votre moral peut chuter.
Bon sang, qu’est-ce que je suis en train de faire ? C’est vrai, qui suis-je
pour acheter une œuvre d’art ? Notre mobilier est un mélange de pièces
récupérés dans la famille et de meubles Ikea. Et la chose la plus proche de
ce qu’on peut appeler « de l’art » que je possède, c’est un poster de
Matisse collé sur notre frigo et qui se trouvait dans ma chambre
d’étudiante. Une « petite pièce » ? Merde, je ne peux même pas m’offrir
une de ses petites pièces. Je suis une trentenaire enceinte qui essaie juste
de joindre les deux bouts. Je ferais mieux de raccrocher illico.
J’étais gênée de ne pas être très riche. Et je commençais à me dire qu’il
serait peut-être préférable d’utiliser l’argent pour acheter quelque chose
dont nous avions besoin, comme un berceau pour le bébé que nous allions
bientôt avoir.
Je sentais mon esprit commencer à se fermer. Le stress dans mon corps
enclenchait une réaction négative dans mon esprit. À la seconde où le gars
a dit « petites pièces », les pensées négatives ont afflué dans mon cerveau
et ont commencé à tournoyer comme un nuage de poussière. Et lorsque
vous sentez la tempête de peluches faire rage dans votre tête, il faut les
balayer. Car, comme je l’ai dit, quand vos pensées sont négatives, vous
agissez de façon négative, ce qui explique que j’ai failli raccrocher le
téléphone.
Lorsque vous sentez votre système nerveux s’échauffer et le stress vous
envahir, vous devez intervenir. Vous vous souvenez quand j’ai parlé de
Judy Willis et du fait que le stress nuisait aux facultés cognitives ? J’en
étais justement là. Pour vous aider, la règle des 5 secondes fonctionne à
merveille. Comptez simplement 5-4-3-2-1 et la spirale descendante
s’interrompra. Malheureusement, je n’avais pas encore mis au point cette
règle. Alors, j’ai fait ce qui était pour moi le mieux : j’ai inspiré
profondément, j’ai pensé au tableau et je me suis dit : Je ne veux pas
penser à ça. J’ai visualisé le tableau accroché dans ma cuisine et j’ai
rassemblé toute mon énergie high five.
J’ai poursuivi : « En fait, il y a un tableau précis que j’adore
énormément. Il est resté exposé pendant plusieurs années. Il fait environ la
taille d’une porte couchée sur le côté… » Puis j’ai décrit avec force détails
le paysage du Vermont.
Il a marqué une pause avant de répondre : « Je ne suis ici que depuis un
peu plus d’un an et ses œuvres partent assez rapidement. Je ne voudrais
pas vous dire de bêtises parce que je pense que ce tableau devait être parti
quand j’ai commencé à travailler ici. Mais vous savez quoi ? Gaal saurait
sûrement.
— Gaal ? Vous voulez dire la peintre, Gaal Shepherd ? Vous la
connaissez ? »
Il a ri. « Bien sûr que je connais Gaal. Elle habite à quelques kilomètres
d’ici. Je vais vous chercher son numéro. »

J’AI FAILLI AVOIR UNE CRISE CARDIAQUE


J’avais une connexion secrète avec cette femme depuis plus de dix ans,
et à présent j’avais son numéro de téléphone. Qu’allais-je bien pouvoir lui
dire, en sachant surtout que je n’avais pas les moyens de m’offrir l’un de
ses tableaux, pas même, comme l’homme l’avait dit, « une petite pièce » ?
Le stress me gagnait de nouveau, ce qui ouvrait la voie aux pensées
négatives. Sous le coup du stress, l’esprit perd sa capacité à rester ouvert et
positif. Il ne faut pas laisser votre esprit se fermer ainsi car ces pensées
mènent à des actions négatives. Je me suis mise à procrastiner. Pendant
plusieurs jours, j’ai fait les cent pas dans l’appartement à essayer de
trouver quelque chose de parfait à dire.
Chris ne cessait de me demander : « Tu as téléphoné ? »
J’avais toujours des excuses pour ne pas avoir passé cet appel. En
vérité, j’avais peur. J’étais gênée. Je voulais qu’elle m’apprécie. J’avais
peur de dire des âneries et de me ridiculiser. Je n’étais pas une acheteuse
d’art sophistiquée, le genre de personne avec qui, j’en étais convaincue,
elle avait l’habitude de traiter. L’idée d’essayer de lui plaire me paralysait.
Finalement, Chris en a eu assez. Il m’a tendu le téléphone : « Mel, si tu
ne l’appelles pas tout de suite, je commence à taper le numéro. » Il avait
cet air frustré qui voulait dire qu’il était sérieux.
« OK, je vais le faire. »
Elle a décroché au bout de quelques sonneries. Elle avait à peine dit
« Allô » que je débitais déjà mon propos à toute allure. Heureusement, je
ne lui ai pas fait peur et ne me suis pas ridiculisée. Bien au contraire. Le
contact a opéré immédiatement. À un moment, elle m’a demandé pourquoi
j’appréciais tellement son travail. La réponse est venue toute seule. Je lui
ai dit que Chris et moi randonnions souvent en montagne et que « il y a ces
moments où, au détour d’un chemin, on tombe sur une vue à couper le
souffle. Je me suis souvent demandé alors si quelqu’un d’autre voyait ce
que je vois, et vos œuvres me confirment que c’est le cas ».
Puis, je lui ai dit ce que j’avais réellement voulu lui dire depuis le
début : « D’ailleurs, il y a un tableau que j’ai absolument adoré. Il est resté
exposé pendant des années. Il fait à peu près la taille d’une porte couchée
sur le côté… » Et je lui ai décrit l’œuvre de façon très détaillée. Il y a eu un
silence. Je l’entendais réfléchir.
Puis elle a répondu : « Vous savez, Mel, au fil des années, j’ai peint des
centaines de paysages du Vermont en grand format et je ne voudrais pas
me tromper. Que dites-vous de ça : nous convenons d’une date avec vous
et Chris. Vous venez au Mill, mon mari et moi vous y retrouverons et nous
ferons le tour des lieux. Je vous raconterai l’histoire de chaque tableau. Et
si rien ne vous tente, nous pourrons revenir à mon atelier, qui ne se trouve
qu’à quelques kilomètres, et je pourrai vous montrer ce sur quoi je suis en
train de travailler. Et si rien ne vous parle, vous pourrez regarder dans mes
diapositives et peut-être que nous pourrons retrouver celle de ce tableau. »
Un mois plus tard, nous avons pris la route pour retrouver Gaal et son
mari à déjeuner. Une femme charmante, d’environ deux fois notre âge. Ils
nous ont accueillis comme de vieux amis. Nous avons fait le tour du
restaurant et admiré ses œuvres pendant qu’elle nous racontait l’histoire de
chacune. Les gens venaient la saluer et mon excitation a peu à peu laissé
place à la terreur parce que je me rendais compte que je ne pouvais
m’offrir aucun des tableaux qu’elle nous montrait. À la fin, nous nous
sommes installés pour déjeuner à l’endroit où j’avais vu le paysage pour la
première fois en 1989. Et, oui, j’ai pris une soupe au cheddar.
Une fois que nous avons eu commandé, Gaal m’a regardée et a
prononcé une phrase que je n’oublierai jamais : « Maintenant que vous
êtes assise, j’ai quelque chose à vous dire. » Le brouhaha du restaurant a
comme disparu.
Elle a poursuivi : « Je n’ai jamais vécu quoi que ce soit qui ressemble à
ce que je m’apprête à vous raconter. Quand vous m’avez appelée et que
vous m’avez décrit le tableau au téléphone, j’ai fait comme si je ne voyais
pas de quoi vous parliez. Mel, je sais exactement de quel tableau il s’agit. »
Son mari l’a interrompue : « Vous auriez dû la voir quand elle a
raccroché, c’était comme si elle avait vu un fantôme. »
Gaal a acquiescé : « Il ne m’est arrivé que deux fois dans toute ma
carrière d’artiste de réaliser simultanément deux versions de la même
scène. Votre tableau fait partie d’une paire. J’ai donné l’un des tableaux au
Mill pour qu’ils le vendent, et j’ai gardé l’autre dans mon atelier. »
Puis elle a dévoilé : « Le frère du tableau que vous avez vu au restaurant
il y a des années est toujours dans mon atelier, à quelques kilomètres d’ici.
Je ne l’ai jamais sorti. Il attend simplement là depuis toutes ces années.
C’est pour cela que je me suis figée quand vous l’avez décrit au téléphone.
Vous décriviez le tableau que j’avais entreposé. J’avais pensé des dizaines
de fois à le faire encadrer et à le vendre. Maintenant, je sais pourquoi je ne
l’ai jamais fait. Il attendait que vous veniez le chercher. »

QUELQUE CHOSE DE MAGIQUE ÉTAIT EN TRAIN DE


SE PRODUIRE
Nous en avions tous conscience, assis là, stupéfaits. Après le déjeuner,
nous sommes allés à son atelier. Là, au milieu de la pièce, se trouvait un
chevalet. Et sur celui-ci une grande planche de contreplaqué sur laquelle le
jumeau de mon tableau était fixé avec du ruban adhésif.
Ce fut le moment le plus merveilleux de ma vie, comme si le temps
s’était arrêté et que je vivais deux moments, à onze ans d’intervalle,
exactement en même temps. Comme si je me tenais dans ce restaurant
animé toutes ces années auparavant, déclarant que ce tableau serait un jour
à moi et que, simultanément, je me trouvais à ce moment présente devant
lui. Ce fut l’éclair d’intuition, de certitude et de connexion intime le plus
profond de toute ma vie. C’est pour cela que je suis convaincue que
chaque moment vous prépare à ce qui va suivre.
Je ne sais pas combien de temps je suis restée là dans l’atelier de Gaal à
admirer ce tableau. À un moment, Chris a passé son bras autour de moi et
mon cœur s’est serré.
Nous n’avions pas les moyens de l’acheter.
J’ai levé les yeux vers Chris et il n’a pas hésité : « Dites, Gaal, combien
pour cette grande pièce ? »
Elle a répondu : « Eh bien, Mel peut l’avoir pour cinq cents dollars.
Parce que clairement, je l’ai peint pour elle. »
Une joie inouïe. C’était une chose de voir le tableau. C’était tout autre
chose que de pouvoir l’acheter. Il était à moi. J’avais réussi. Pendant onze
années, je m’étais autorisée à croire que je pourrais avoir ce que je
souhaitais. J’avais combattu les pensées négatives. Je n’avais jamais perdu
mon inspiration. J’avais gardé l’esprit ouvert aux possibles. J’avais
continué ma route vers lui. J’y avais cru, et mon esprit m’avait aidée à
l’obtenir. J’avais réalisé ce que je désirais. Je m’étais encouragée à chaque
pas.
Je me suis sentie tout à la fois transportée et épuisée. J’ai beaucoup
repensé à cet épuisement. Ce n’était pas une fatigue émotionnelle, mais
mentale. Après avoir gardé pendant onze années ce tableau sur ma liste de
« choses importantes », mon esprit pouvait enfin cocher cette case et
passer à autre chose. Il avait accompli son travail. L’œuvre pouvait
désormais vivre sa vie sur un mur au lieu de demeurer au fond de ma tête.
C’était un sentiment d’accomplissement immense.
Je suis repartie de l’atelier avec le tableau. De retour à la maison, le seul
mur assez grand pour l’accueillir était celui de notre chambre. J’y ai fixé la
toile à l’adhésif parce qu’il m’a fallu attendre encore un an pour avoir les
moyens de la faire encadrer.
Le tableau est maintenant accroché dans ma cuisine. Vous pouvez le
voir derrière moi sur la photo de la page « À propos de l’auteure » à la fin
de ce livre. Il est une preuve, un rappel concret, d’une chose dont je suis
profondément convaincue :

VOTRE ESPRIT EST CONÇU POUR VOUS AIDER À


RÉALISER VOS RÊVES
Votre mission consiste à croire que c’est possible et à vous encourager à
persévérer dans la direction de vos rêves. Quoi qu’il advienne, continuez
d’y croire et abandonnez l’idée qu’ils se réaliseront à un moment précis ou
d’une manière précise.
Il m’a fallu onze années de conviction pour posséder ce tableau. Et il
s’avère que cette histoire ne s’est pas arrêtée là. Je prends maintenant
conscience que, si l’œuvre de mes rêves représente un paysage accueillant
du Vermont, ce n’est pas une coïncidence. C’était un jalon qui me menait
vers une destination.
Je considère ce tableau comme une immense flèche dans le ciel pointant
vers la vie que je vis aujourd’hui, deux décennies après. Je vous raconterai
cette histoire au chapitre suivant. Rétrospectivement, on réussit toujours à
relier les points. Le secret consiste à avoir confiance dans le fait que ce
moment présent est un point qui vous connecte à une chose formidable à
venir.
La confiance est une composante majeure de ce processus : la confiance
en vous, en vos capacités et en la nature divine des choses. Dans le fait que
tout dans votre vie vous prépare pour quelque chose qui ne s’est pas encore
produit. Vous ne voyez peut-être pas la manière dont tous les points se
relient sur la carte de votre vie, mais ils sont malgré tout connectés.
Peut-être que vous ne tomberez pas amoureux d’une personne présente
dans le bar ce soir, que vous ne publierez pas de best-seller cette fois, que
vous ne remporterez pas cette élection, que vous n’obtiendrez pas ce
financement ou ne serez pas accepté dans ce programme de formation que
vous souhaitiez. L’idée n’est pas d’obtenir les choses au moment où vous
les voulez. L’idée est de permettre à ces choses que vous désirez de vous
tirer en avant et de vous faire avancer malgré vos peurs, vos doutes et votre
résignation. Vos rêves vous montrent comment croire en quelque chose de
plus grand. Ils vous apprennent à croire en vous et en votre faculté de
réaliser des choses.
Alors ayez confiance en cela. Croyez en vous et en votre capacité à
vous montrer à la hauteur de ce défi, encouragez-vous à avancer et prenez
soin de vous tout au long du chemin. Et chaque matin, lorsque vous vous
trouverez face à vous-même, prenez juste un instant pour sourire, certain
qu’à un moment au cours de cette magnifique vie qui est la vôtre, tout
prendra merveilleusement sens. Tout en levant la main devant votre reflet,
dites : « Je crois en toi… Je t’aime. Maintenant, continue d’avancer parce
que quelque chose de formidable t’attend. »
CHAPITRE 15

À LA FIN,
TOUT PRENDRA SENS
Avez-vous déjà eu l’impression que quelque chose n’était pas en phase
dans votre vie, mais sans parvenir à l’identifier ? Cela a été mon cas ces
dernières années. Pas constamment, mais dans les moments de calme, je
sentais en moi une forme d’agitation.
Chaque fois que je prenais l’avion pour le travail et atterrissais dans une
nouvelle ville, je ressentais un trouble, une envie, une curiosité, en pensant
à l’endroit où Chris et moi nous installerions ensuite. Deux de nos trois
enfants avaient quitté le nid et d’une certaine manière notre magnifique
ferme ne nous correspondait plus. Mais j’étais tellement prise par mes
déplacements professionnels ainsi que par ma famille tandis que mes
enfants grandissaient, que je n’avais jamais le temps de passer un instant
avec moi-même. Le seul moment où je me sentais apaisée et proche de
mes pensées avait lieu lorsque je me trouvais à neuf mille mètres dans les
airs. Quand mon avion touchait la piste, je me disais : Ici ? Austin ? San
Diego ? Nashville ? New York ? Où se passera notre prochain chapitre ?
Et puis, juste avant la pandémie, notre fils Oakley, qui terminait alors le
collège et était en plein questionnement quant au choix de son futur lycée,
nous a lancé une balle à effet. Il a commencé à marteler l’idée qu’il voulait
aller dans le sud du Vermont, où les parents de mon mari avaient vécu
durant deux décennies. À l’époque, nous vivions près de Boston depuis
plus de vingt-cinq ans. Nos proches étaient à Boston. Nos amis étaient à
Boston. Ma vie était à Boston. J’adore le sud du Vermont, mais ma
réaction a été un non catégorique.
Je crois que ma réponse exacte a été : « Déménager dans le Vermont ?
C’est là que les gens partent quand ils sont à la retraite. » Je ne
m’imaginais pas vivre au milieu de nulle part. Je n’allais pas quitter mes
amis ni tout ce que nous avions construit à Boston. Je ne pourrais pas
mener pleinement mon activité si je n’habitais pas dans une grande ville.
Et les allers-retours à l’aéroport, à presque deux heures de route ? Pas
question !
Mais Oakley a insisté. À cause de sa dyslexie, l’école avait été pour lui
un chemin de croix et il était sûr, au plus profond de lui, que l’étape
suivante était un lycée public dans le Vermont. J’étais sûre qu’il pourrait
trouver une école géniale dans les environs de Boston. Chris et moi étions
contre. Ma belle-mère, en coulisse, instillait l’idée chez mon mari. Elle a
même essayé de me rappeler combien Chris aimait skier, ce à quoi j’ai
répondu : « Je me fiche de ce que Chris aime faire. Il n’y a pas moyen que
je déménage dans le Vermont ! »
Avez-vous déjà entendu ceci : « La vie est ce qui arrive quand vous êtes
occupé à former d’autres projets » ? Eh bien, j’étais occupée à former le
projet de ne PAS aller dans le Vermont. Je crois que je ne prêtais pas
attention à la direction dans laquelle l’ensemble des points reliés me
conduisaient.

UNE MÉDIUM A RELIÉ LES POINTS


Oui, vous avez bien lu. Un mois après que j’ai annoncé à Oakley que
nous ne partions pas, une médium a été invitée dans mon talk show. Elle
était capable de voir les défunts et communiquait avec eux depuis ses cinq
ans. (J’adore ce genre de choses.) Elle a lu dans les pensées de quelques
personnes dans le public et a été si précise que les invités étaient en larmes
– et les sceptiques qui restaient parmi le public et dans notre salle de
contrôle ont été convaincus.
Puis elle s’est tournée vers moi et m’a demandé si elle pouvait lire en
moi. Bien sûr, j’ai accepté.
Elle m’a dit qu’elle voyait un homme derrière moi, en uniforme
militaire. J’ai aussitôt pensé à feu mon grand-père Frank Schneeberger, qui
avait été dans la marine, mais elle a dit « Non ». C’était un pilote décoré,
de l’armée de l’air. Un pilote ? Je ne connaissais personne qui ait été pilote
dans l’armée de l’air.
Elle a dit : « Est-ce que la lettre K ou le nom “Ken” vous disent quelque
chose ?
— Ken ? C’est comme ça que nous surnommons notre fille, Kendall.
Nous l’avons baptisée ainsi en l’honneur du père de Chris. Mon beau-père
s’appelait Kenneth. Nous l’appelions également Ken, mais il n’a jamais été
dans l’armée. Il dirigeait une agence de publicité.
— Eh bien la personne qui se tient derrière vous s’agite et veut que
vous vérifiiez cela auprès de votre famille. » (Ce culot qu’ont les morts !)
Mon équipe a joint Chris par téléphone et, à ma stupéfaction, Chris a
confirmé que son père avait fait partie de la réserve de l’armée de l’air
quand il était à l’université, une chose que je n’avais jamais sue. Il n’a
jamais eu l’occasion de voler car les tests de pilotage ont révélé qu’il était
daltonien, mais cela avait toujours été son rêve.
La médium a acquiescé. Elle semblait savoir que Ken était précisément
le type de personne qui choisirait un détail obscur de ce genre pour lever le
doute (un détail non-Google-able). Elle a poursuivi en me disant que Ken
avait de nombreux petits-enfants (vrai) mais que le plus jeune, celui sur
lequel il gardait un œil, était notre fils. Et que Ken était venu ce jour-là
pour me transmettre un message : « Il y a quelque chose à propos d’une
école et vous n’aimez pas ça, Mel, mais vous devez écouter votre fils. »
J’ai vécu à cet instant une véritable expérience extracorporelle. Je ne
sentais plus la chaise sous moi, j’avais l’impression de flotter. Je percevais
la présence de Ken. Je savais qu’il était là.
En réalité, je n’avais parlé à personne du différend que j’avais avec
Chris et Oakley à propos de l’idée de déménager dans le Vermont. J’insiste
bien : à personne. En ce qui me concernait, la décision était déjà prise.
Depuis un mois. Oakley irait au lycée à Boston.
Je comprenais parfaitement ce que Ken était en train de me dire. Partez
pour le Vermont. Ayez confiance.

L’HISTOIRE DEVIENT ENCORE PLUS DINGUE


J’ai quitté le plateau en marmonnant : « Je n’y crois pas. Je dois
déménager dans le Vermont. » J’étais en état de choc car je savais que ce
message disait la vérité.
J’ai appelé Chris et je lui ai raconté ce qui venait de se passer. Il a
répondu : « Je ne te l’ai pas dit, mais maman a appelé hier. Il y a un an, elle
a écrit au gérant d’une copropriété dans le lotissement où vivent quelques-
uns de ses amis. Le propriétaire vient de lui répondre et apparemment elle
vient de faire une offre. Elle m’a appelé hier pour me demander si nous
voulions acheter la maison qu’elle et papa ont construite. Je lui ai dit
“Non”, que nous avions pris la décision de rester à Boston. »
Tout est devenu silencieux. Réalisant un saut de la foi, j’ai lancé : « Dis-
lui “Oui”. Nous achetons la maison. »
Ainsi, juste avant la pandémie, nous avons acheté la maison que mes
beaux-parents avaient construite et sommes maintenant en train de la
rénover. Nous avons inscrit Oakley dans le lycée qu’il avait choisi. Et oui,
Chris a le bonheur de skier tous les jours. De la fenêtre de ma cuisine, j’ai
vue à deux cents kilomètres à la ronde et ne vois jamais âme qui vive (ce
qui, certains jours, me terrifie). Mais il s’est produit autre chose encore.
J’ai pris conscience que, ces cinq dernières années, alors que je vivais à
cent à l’heure, je m’étais déconnectée de moi-même. Et, pour être honnête,
également de Chris et des enfants. Si j’ai pu le voir et le ressentir, c’est
uniquement grâce au calme qui règne comparativement dans la campagne
vermontoise. Ce lieu s’est avéré parfait pour mettre en lumière ce qui se
passait en moi. Je n’ai finalement pas eu d’autre choix que de me calmer et
de m’apaiser. De sortir ce filtre, d’examiner la poussière et de la nettoyer
une bonne fois pour toutes.
Ce départ pour le Vermont m’a rapprochée de ma peur de ne pas réussir
autant que je le voudrais. J’étais emplie d’un sentiment d’insécurité et de
doute : en vivant dans une ville de trois mille habitants, de la même taille
que celle où j’avais grandi, je ne pourrais pas trouver d’amis ni d’équipe
susceptibles de m’aider à développer mon activité. Je décrocherais et
n’arriverais plus à suivre par rapport à tous ceux qui sont à Boston, Los
Angeles ou New York. Toutes mes craintes et mes insécurités me sont
retombées dessus. Je me suis retrouvée face à moi-même.
Cela m’a aussi fait prendre conscience du fait que j’avais toujours géré
mon anxiété et mon stress en essayant de les laisser loin derrière moi.
Comme j’étais toujours en mouvement – à courir les rendez-vous, au
supermarché, à passer des appels – ils ne pouvaient pas me rattraper.

C’EST UN MIRACLE QUE DE DÉCOUVRIR QUI VOUS


ÊTES VRAIMENT
Quand la vie vous dit Ceci est fait pour vous, écoutez-la. Jamais, au
grand jamais, je n’aurais imaginé le Vermont comme l’endroit où je
m’installerais. Tout ce que je savais se résumait aux choses que j’affirmais
désirer : moins de temps en déplacements, davantage de temps en famille,
moins de temps passé à m’inquiéter, plus de temps à avoir des certitudes
concernant mon travail et la direction qu’il prend. Moins d’anxiété, plus de
joie. Faites attention à ce que vous souhaitez, car votre SAR est aux
aguets.
Tandis que j’écrivais ce nouveau chapitre, de ma vie et de mon livre,
j’ai dû délibérément et volontairement rétrograder à la vitesse inférieure.
J’ai dû me mettre en phase avec ce que j’avais affirmé désirer depuis tout
ce temps. Ne plus enchaîner les avions et sillonner les routes. Travailler à
ma façon et vivre dans un endroit que j’ai moi-même choisi, qui me
satisfait et m’épanouit davantage. J’accepte de renoncer à toutes ces
histoires que je me racontais à propos de ce que je devais être et comment
je devais vivre pour réussir. J’ai l’impression de démarrer le chapitre le
plus créatif de toute ma vie parce que je ne suis pas occupée à courir
partout. C’est à la fois excitant et terrifiant. Comme la vie : une vague avec
des hauts et des bas sur laquelle j’ai décidé de surfer.
J’ai aussi pris conscience que j’étais entourée malgré tout. Il s’agit
d’une équipe virtuelle, comme elles le sont souvent maintenant. À
l’exception d’une personne, Jessie, ancienne réalisatrice vidéo des
Baltimore Ravens dont le fiancé à été embauché chez Orvis et qui est
soudainement venue s’installer dans le Vermont, juste avant la pandémie.
Il s’est justement trouvé que je cherchais un réalisateur pour mon équipe
réseaux sociaux. Et la voilà, tombée du ciel. Puis, une autre personne : une
rédactrice qui vivait près de New York, Amy, arrivée comme nous à
l’automne, attirée par le même lycée et le changement de mode de vie que
permet la région. Une autre encore, Tracey, qui avait été l’une de mes
collègues les plus chères, s’est installée dans le Vermont, où son conjoint
démarrait des études de médecine. Tous les naufragés que nous étions
avons débuté ensemble ce nouveau chapitre.
Chaque jour mon SAR passe de Qu’ai-je bien pu faire ? à Cela
fonctionnera-t-il ? puis à Ça fonctionne et à C’est exactement ma place.
J’ai également cette confiance que me procure le fait de savoir que, même
si ce nouveau chapitre est épatant, si le moment vient de passer à autre
chose, j’aurai en main les outils nécessaires pour changer de vie encore
une fois.
Me retrouver dans le Vermont a été pour moi la plus grande leçon de
mon existence, à savoir : vous êtes votre propre phare. Oui, j’ai maintes
fois répété que le but de vos rêves est d’être comme autant de phares
servant à vous guider dans les moments difficiles de votre vie. Mais
n’oubliez pas : vous êtes né avec ces rêves. Ils sont gravés dans votre
ADN. Ils font partie de vous, ce qui signifie que vous êtes la lumière.
L’erreur que nous commettons tous est de nous reposer sur quelque
chose d’extérieur qui nous soutiendrait. Vivre l’histoire d’amour la plus
belle, avoir le travail le plus lucratif ou la maison la plus luxueuse : vous
pensez que toutes ces choses vous donneront l’impression que la vie vous
tape dans la main, alors qu’en réalité c’est l’inverse. Vous devez apprendre
à le faire par vous-même. Vous devez créer les sentiments que vous désirez
connaître dans votre vie : bonheur, joie, optimisme, confiance, célébration.
Ce sentiment d’être encouragé doit émaner en premier lieu de vous-même.
Je vous avoue que jamais jusqu’à maintenant je n’ai connu ce niveau de
contentement pur que j’ai atteint aujourd’hui. J’ai toujours été une
personne positive. J’ai eu des périodes de joie et je me suis beaucoup
amusée. Mais pour ce qui est de me sentir connectée à moi-même et
d’avoir une vision de ma vie bien ancrée, cela m’avait toujours fait défaut
et je ne savais pas pourquoi. Je sais aussi que je n’aurais pas pu déménager
ici plus tôt. Tout ce qui a précédé m’a préparée à me trouver ici
maintenant. Sur la carte de ma vie, les points se relient et me guident là où
je suis destinée à aller. Tout comme les points de votre vie vous conduisent
vers ce qui est fait pour vous.

CELA NE VEUT PAS DIRE QUE TOUT A ÉTÉ FACILE OU


PARFAIT
Le changement ne l’est jamais. Durant les quatre premiers mois qui ont
suivi notre installation, j’ai dû me rendre à Boston tous les deux jours (sans
exagérer). C’est ce que nous faisons tous quand nous nous sentons bloqués
et que nous ne le supportons pas : nous fuyons. Je m’aperçois que j’ai fait
cela toute ma vie : courir. Je respire la confiance, mais pendant de
nombreuses années je ne me suis jamais véritablement bien sentie dans
mes baskets. Pas quand je me trouvais en compagnie d’autres personnes, et
encore moins lorsque je vivais de grands chamboulements ou des
situations incertaines. Ce changement m’a appris à ressentir ces vagues de
peur et d’incertitude sans me sauver, en restant ferme malgré l’inconfort, à
me regarder dans le miroir et à me rassurer : tout ira bien.
Lorsque j’ai fait la connaissance de mon nouveau médecin traitant, un
Vermontois pure souche, il m’a dit qu’en vingt ans il a vu beaucoup de
gens venir s’installer ici et que la plupart n’appréciaient pas. « Tout le
monde court quelque part, généralement pour fuir ses problèmes. Mais on
emporte simplement ses problèmes avec soi, où qu’on aille. Dans un
nouvel environnement, surtout un endroit calme et tranquille comme ici, il
n’y a nulle part où s’enfuir. On est seul avec soi-même. »
J’ai pris conscience que, comme un oiseau qui bat des ailes dans sa
cage, je devais faire face à mon inconfort et l’écouter. Il fallait que je me
réveille le matin et que, la main posée sur le cœur, je me dise ce que j’avais
besoin d’entendre. Il fallait que je cherche des cœurs et que j’aie confiance
dans le fait de pouvoir déceler d’autres signes. Il fallait que je me tape dans
la main devant le miroir et que je m’encourage, malgré le brouillard et les
pensées négatives, pour entamer ma journée.

J’AI APPRIS À ME FIER À CHACUN DES OUTILS QUE


JE VOUS AI PRÉSENTÉS DANS CE LIVRE
Vous aussi, fiez-vous à eux. Votre vie vous apporte des enseignements.
Elle vous prépare à quelque chose de formidable que vous ne voyez pas.
L’inconfort est temporaire. Allez, 5-4-3-2-1, mettez un pied devant l’autre.
Maintenez votre filtre propre et gardez l’esprit ouvert. Grâce à l’habitude
de la tape dans la main, je me suis rendu compte que oui, je pouvais
développer mon activité depuis ce flanc de montagne. Je peux constituer
une équipe ici. Il y a assez de place pour un billard dans la dépendance. Je
peux accrocher mon tableau dans ma cuisine. Chris et moi pouvons être
profondément heureux ici. À présent, nous le serons. Parce que c’est ce
que je veux.
Les rêves ne disparaissent pas. Vous êtes né avec et ils sont faits pour
vous. Vous les emportez avec vous où que vous alliez et quelle que soit la
version de vous-même que vous créez. Alors autant cesser de courir et
commencer à vous orienter vers eux. Autant voir, entendre et percevoir
tous les indices que la vie vous envoie pour vous dire qui vous êtes destiné
à devenir. Nous sommes appelés de diverses manières à devenir les
meilleures versions possible de nous-mêmes. Nous désirons avoir une vie
de couple high five, être des parents high five, avoir des amitiés high five et
une carrière high five. Quel que soit le domaine de votre vie où se trouve
votre rêve, sachez que vous pouvez vous encourager vous-même pour vous
diriger vers lui.
Sachez aussi que je reste à vos côtés et que je lève la main pour vous
célébrer. Je vous tape dans la main, mes amis. Je vous vois. Je crois en
vous. Maintenant, à votre tour de croire en vous et de réaliser vos rêves.
ATTENDEZ, CE N’EST PAS FINI !

COMMENT VOUS LEVER POUR


VOUS-MÊME
Je ne peux pas vous abandonner là, sur ma montagne en train de lever la
main pour vous adresser un high five… Je sais ce que vous pensez :
OK, Mel. Vous avez réussi à me faire taper dans la main devant mon
miroir… Mais je suis mitigé… Suis-je censé partir moi aussi dans le
Vermont ? Parler à un médium ? Je ne suis pas sûr… Est-ce que j’achète
un tableau ? Est-ce que j’ai besoin d’une robe de bal ? Je cherche des
cœurs et des Acura rouges ? Est-ce que je suis en train d’inverser la
dynamique ou de poser de la dynamite ? Que dois-je faire exactement ?
Vous avez promis au chapitre 10 que vous me tiendriez la main, alors
guidez-moi !
Vous avez bien fait de demander, je suis là ! Reprenons au début, là où
nous nous sommes rencontrés : en pyjama devant le miroir de votre salle
de bains, vous allez peu à peu mettre en application l’ensemble des outils
et des informations que vous avez appris au fil de ce livre :

UN MATIN HIGH FIVE


Un matin high five est une série de promesses. Étayées par nombre
d’études, elles sont à la fois simples et agréables, et elles génèrent de
petites victoires qui vous donnent l’élan nécessaire pour attaquer votre
journée d’une main de maître.
Tout commence lorsque le réveil sonne. Vous découvrirez ci-dessous
quelle action réaliser ainsi que l’effet plus profond auquel elle vous
habitue.
Voilà en quoi cela consiste :

Accordez-vous la priorité : levez-vous dès que le réveil sonne.


Dites-vous ce que vous avez besoin d’entendre : « Je vais bien. Je
suis en sécurité. Je suis aimé. »
Offrez-vous un cadeau : faites votre lit.
Célébrez-vous : donnez-vous une tape dans la main dans votre
miroir.
Prenez soin de vous : enfilez une tenue de sport.
Entraînez votre SAR : rêvez en plein jour.

Un matin high five est un matin où vous passez avant toute chose. Ces
promesses vous aident à accorder la priorité à vous-même, à vos besoins et
à vos objectifs, en faisant passer en seconde position votre liste de choses à
faire, votre téléphone, les réseaux sociaux, vos e-mails professionnels, les
informations dramatiques, les besoins de votre famille et toutes les autres
choses qui sont hors de votre contrôle. En vous faisant ces promesses
simples, vous passerez en premier. Chaque matin. Chaque jour de votre
vie. Point final. À l’instar du high five, cette liste semble de prime abord
assez bête et évidente, c’est pourquoi je vais détailler chacun de ces points
afin que vous compreniez leur signification profonde.

1. ACCORDEZ-VOUS LA PRIORITÉ :
LEVEZ-VOUS DÈS QUE LE RÉVEIL SONNE.
Le soir, avant d’éteindre la lumière, prenez un instant pour penser au
lendemain. De quel type de matin avez-vous besoin pour vous sentir
soutenu ? À quelle heure devriez-vous VRAIMENT vous lever pour avoir
suffisamment de temps pour vous ? Les gens se lèvent souvent toujours à
la même heure, par habitude.
En réfléchissant à ce dont vous avez besoin en ce moment dans votre
vie, vous vous rendrez peut-être compte qu’il vous faut vous lever plus tôt.
Et vous coucher plus tôt. Si vous avez de jeunes enfants ou que vous
commencez tôt le travail et que vous souhaitez disposer d’un quart d’heure
pour faire de l’exercice ou méditer, vous devrez peut-être vous lever à 5 ou
6 heures. Il faut ce qu’il faut. N’en faites pas tout un plat et réglez le réveil.
Il se peut que vous deviez renoncer à quelques soirées entre amis pour
avoir votre compte de sommeil. Accordez-vous la priorité.
Quand la sonnerie retentira, levez-vous. N’appuyez pas sur le bouton
qui repousse la sonnerie de dix minutes. Pas d’histoires. 5-4-3-2-1,
contentez-vous de vous lever. Cela n’a rien à voir avec le fait d’être du
matin ou non. Votre « système d’activation réticulaire » est attentif. Si
vous appuyez toujours sur ce bouton « snooze », vous faites passer le
message à votre SAR que vous n’êtes pas une personne fiable et cela a des
répercussions sur la manière dont il filtre votre vision de vous-même.
C’est bien plus qu’une sonnerie, qu’un appel à se lever. C’est une
promesse. Lorsque vous réglez votre réveil le soir, vous vous faites une
promesse. Vous affirmez votre importance. Demain, quand la sonnerie
retentira, tenez cette promesse. Le matin, ne considérez pas cette alarme
comme une obligation, mais comme une opportunité. C’est le signal que
les dix ou trente prochaines minutes vous sont offertes.
Un autre point important : ne regardez pas votre téléphone !

2. DITES-VOUS CE QUE VOUS AVEZ BESOIN


D’ENTENDRE : « JE VAIS BIEN. JE SUIS EN SÉCURITÉ.
JE SUIS AIMÉ. »
À présent, concentrez-vous. Au lieu de démarrer votre journée
hypnotisé par l’écran de votre téléphone, posez la main sur votre cœur et
dites : « Je vais bien. Je suis en sécurité. Je suis aimé », autant de fois que
vous avez besoin de l’entendre. Félicitations, vous venez de remporter
deux petites victoires : vous vous êtes levé et vous avez pris en compte vos
besoins, alors que le soleil n’est même pas encore levé. Je vous tape dans
la main, vous avez réussi ! Vous vous êtes concentré et vous êtes accordé
la priorité.
3. OFFREZ-VOUS UN CADEAU : FAITES VOTRE LIT.
J’ai commencé à faire mon lit, il y a dix ans, lorsque ma vie implosait,
pour ne pas être tentée de retourner me cacher sous la couette. Avec le
temps, je me suis aperçue que faire son lit est non seulement une manière
de renforcer le muscle de la discipline, mais aussi un superbe cadeau que
l’on peut s’offrir. C’est un cadeau dans le sens où chaque fois que vous
repasserez dans votre chambre au cours de la journée, vous verrez un beau
lit et non un bazar à remettre en ordre. De plus, vous vous créez un bel
endroit où revenir le soir vous coucher et rêver.
Vous faites aussi votre lit pour VOUS. Vous faites votre lit parce que
vous avez dit que vous le feriez. Je le fais tous les matins, où que je sois. Je
fais même ma moitié du lit si Chris dort encore. Pourquoi ? Parce que la
clé pour vous accorder la priorité consiste à réaliser ce que vous avez dit
que vous deviez faire, sans aucune excuse, quels que soient votre envie ou
l’endroit où vous vous trouvez.

4. CÉLÉBREZ-VOUS : DONNEZ-VOUS UNE TAPE DANS


LA MAIN DANS VOTRE MIROIR.
Filez tout droit dans la salle de bains et dites « Bonjour » à votre plus
grand allié et meilleur ami : VOUS. Souriez. Levez la main en signe de
célébration. Prenez un instant pour vous. Vous pouvez le faire !

5. PRENEZ SOIN DE VOUS : ENFILEZ UNE TENUE DE


SPORT.
Je bouge tous les jours. Les bénéfices sur le physique et sur le mental
sont attestés par la science et par des résultats concrets. Vous le savez aussi
bien que moi : il faut se remuer et transpirer un peu. Mais le savoir ne
suffit pas à se décider. Même si vous avez tout à fait conscience que vous
devriez pratiquer une activité physique quotidienne, vous n’en avez sans
doute pas du tout envie.
J’ai donc mis au point cette habitude simple : chaque soir, je dispose ma
tenue de sport par terre au milieu de mon dressing, comme un piège qui
m’oblige à l’enfiler chaque matin avant de sortir de ma chambre. S’il me
prenait de passer par-dessus, cela reviendrait à me dire : « Vas te faire voir,
Mel. » Alors, je m’impose de le faire en jouant sur ma culpabilité
(culpabilité productive). Une fois enfilé mon legging de yoga, il m’est bien
plus facile de penser à faire ma séance.
C’est la raison pour laquelle je n’ai pas intitulé cette promesse
« Pratiquez une activité physique quotidienne ». Cela paraît trop dur. Et si
vous êtes déjà débordé, vous ne serez pas capable de tenir cette promesse.
Je veux que la barre à passer pour gagner ne soit pas trop haute. Je veux
que vous réussissiez à prendre votre élan. Le simple fait d’enfiler votre
tenue vous vaut un high five. C’est ainsi que je fonctionne. Célébrez
chaque petite chose ! C’est pour cela que je fais en sorte que ces promesses
soient faciles : la main sur le cœur, je me lève, je fais mon lit, je me tape
dans la main devant mon miroir et j’enfile ma tenue de sport. Hop ! Cinq
victoires avant même de boire votre café !
Vous vous êtes maintenant rapproché de votre but final, qui est de
bouger votre corps. Je fais en sorte que cela soit facile parce que tout
l’objectif de se lever pour soi consiste à tenir parole.

6. ENTRAÎNEZ VOTRE SAR :


RÊVEZ EN PLEIN JOUR
Qui dit « rêve » dit généralement « sommeil ». Je vous incite à vous
mettre à rêver une fois le matin venu, afin d’amener vos rêves dans votre
vie de tous les jours.
Voici comment faire : je m’installe avec mon Journal high five et,
chaque matin, j’écris deux pages*.
En haut de la première page, je coche toutes les choses que je viens de
faire pour me recentrer et me lever pour moi-même. Le fait de remplir
toutes ces cases renforce mon sentiment d’avoir remporté chacune de ces
petites victoires. C’est une manière simple de célébrer les progrès que vous
réalisez et la discipline que vous instaurez. Il faut moins d’une minute et,
le temps de le faire, je me sens vraiment présente et fière.
Ensuite, vous trouverez un espace pour vous éclaircir l’esprit. Se vider
la tête est une excellente manière de nettoyer le filtre de votre esprit.
Écrivez juste ce que vous ressentez exactement. Certains jours, ce sera
magnifique. D’autres, ce sera une logorrhée dégoûtante. Mais à chaque
fois, cela vous permet de sortir de votre tête et de vous plonger dans le
moment présent en votre compagnie. Cela aide à digérer les émotions,
bonnes ou mauvaises, et à les coucher sur le papier. Lorsque je ne
m’adonne pas à cette pratique le matin, j’ai tendance à projeter ces
sentiments enfouis et ces pensées inconscientes sur ma famille, mes
collègues et mon pauvre chien. (Désolée, les gars.)
Puis, je m’accorde le droit de me mettre en contact avec ce que je
VEUX. Écrivez simplement cinq choses que vous désirez. Ne les jugez
pas, ne les dénigrez pas, ne tentez pas de les changer. Écrivez juste ce que
votre cœur vous dicte.
Par exemple, la personne que vous aimez souffre de dépression et vous
espérez qu’elle redevienne elle-même. J’ai récemment écrit que je rêvais
d’organiser un stage de développement personnel de deux jours pour cinq
mille personnes et de construire une maison au bord de la mer dans un
endroit superbe que nous adorons à Rhode Island. Parfois, il s’agit
simplement de pouvoir nager dans l’océan et de prendre du plaisir sans
avoir peur de me faire attaquer par un requin. Certains matins, vos désirs
tourneront autour de l’argent, il s’agira de faire une sortie avec votre mère
ou encore d’acheter au rabais un gros 4×4 flambant neuf. Quoi que ce soit,
donnez-vous la permission de le vouloir et incitez votre SAR à vous aider
à l’obtenir en le couchant par écrit.
Ce peut être chaque jour les mêmes rêves, ou des rêves différents. Il
peut s’agir de vos rêves les plus grands, les plus fous, les plus profonds, ou
bien juste de quelque chose qui vous tient à cœur. Ce peut être une chose
que vous avez envie d’acheter. Ou que vous avez envie de ressentir. Ou
encore que vous voulez faire. Accordez-vous la permission de rêver sans
retenue, sans excuses. Vous légitimez vos rêves en les écrivant. Par le
passé, vous avez dit « Non » un si grand nombre de fois à vos rêves qu’il
vous faut maintenant entraîner votre SAR à dire « Oui ».
Voici un matin high five. Maintenant que vous vous êtes accordé la
priorité et que vous avez orienté votre SAR vers ce que vous désirez, vous
pouvez prendre votre téléphone, ou bien chercher des cœurs, comme vous
préférez !

JE SUIS IMPATIENTE DE VOUS VOIR ESSAYER


Ces habitudes sont simples mais, vous devez en être convaincu, les
mettre en pratique chaque matin les unes après les autres ne vous préparera
pas seulement à passer des journées meilleures et plus productives. Elles
sont bien plus efficaces que cela. Elles apaiseront votre système nerveux,
concentreront votre esprit et vous apporteront un soutien.
Un matin high five forge la confiance : la confiance en vous, en votre
corps, en vos pensées, ainsi qu’en votre âme. Ces promesses vous mettent
sur les rails de la réussite, fixent l’objectif de votre journée et vous
confèrent un sentiment de contrôle avant même de vous lancer, ce qui ne
fait que renforcer plus encore votre confiance.
En rêvant en plein jour, ces désirs, ces souhaits et ces intentions sortent
des recoins de votre tête pour repasser sur le devant. Maintenant, ils vous
accompagnent. Vous savez dans votre cœur et dans votre âme que chaque
jour vous vous levez, vous vous célébrez et vous vous encouragez à
avancer vers ce que vous désirez – ce que nous désirons tous. La seule
chose que nous souhaitons tous pour ceux que nous aimons profondément.
Cette chose à laquelle nous avons besoin d’aspirer et de créer pour nous-
mêmes :
Une vie high five.

* À paraître en 2022 aux éditions Leduc.


Remerciements

J’adresse tout d’abord ma gratitude à moi-même. Oui, Mel Robbins, tu


mérites une immense salve d’applaudissements. Ce livre a nécessité 3
années, 2 éditeurs, 13 gigabits de mémoire, 80 litres de glace Ben &
Jerry’s, 7 boîtes de mouchoirs et plusieurs poignées d’Advil. Il a été l’un
des chapitres les plus éprouvants de ma vie. L’écrire m’a sauvée et,
finalement, ce livre est sorti. J’ai du mal à croire tous les emmerdements
que j’ai pu traverser (mes avocats ne m’autorisent pas à en dire plus) et
pourtant, je suis toujours là. Bon sang, je l’ai fait. Je suis fière de moi.
Alors, à moi, Mel Robbins, je donne une sacrée tape dans la main.
À Melody, mon extraordinaire éditrice aux lunettes rouges de la mort,
as-tu même des paupières ? Car tu n’as pas cillé une fois quand j’ai dit :
« J’ai besoin d’une semaine/d’un mois/d’une année supplémentaire ».
Mais on ne te la fait pas. Tu rayeras sûrement cette ligne. Je suis
reconnaissante d’avoir pu travailler avec toi. Bon Dieu, je t’adore.
À toute mon équipe : la main sur le cœur, je vous remercie de ne pas
avoir mis ma photo au milieu d’une cible. Ou peut-être l’avez-vous fait ?
Dans tous les cas, je vous remercie d’être restés à mes côtés durant ce
projet et de mettre tout votre cœur dans ce que vous entreprenez.
Aux 55 personnes qui ont directement participé à ce livre : je l’ai récrit
tant de fois que j’ai oublié un grand nombre de vos noms. Non,
sérieusement, je vous remercie pour votre aide. En particulier Tracey,
Amy, Nancy, Nicole, Mindy, Stephanie et Becca de Skye High Interactive.
Je comprendrais que vous ne vouliez plus jamais recevoir un e-mail de ma
part.
À mon agent, qui à mon avis m’a pratiquement abandonnée. Liras-tu au
moins ceci, Marc ? Tu as brisé le moule du monde de l’édition. Merci pour
ton génie.
À Darrin, la première personne qui m’a recrutée pour une conférence
parce que sa femme Lori a vu ma conférence TEDx sur Facebook. La suite
appartient à l’histoire. Je dis à tout le monde que je n’en serais pas là sans
vous deux, et je le pense sincèrement. Et vous, vous dites à tout le monde :
« Vous n’imaginez pas comment elle est en réalité. »
À Hay House : merci de m’avoir permis de partager mes découvertes et
mes histoires et de ne pas avoir censuré mes gros mots. Aux équipes de
Hay House et de Nardi Media – dont Reid Tracy, Margarete Nielsen, Patty
Gift, Betsy Beier, Michelle Pilley, Jo Burgess, Rosie Barry, Diane Hill,
John Tintera, Karen Johnson, Tricia Breidenthal, Nick Welch, Bryn Best,
Perry Crowe, Celeste Johnson, Lisa Reece, Lindsay McGinty, Ashley
Bernardi et Sheridan McCarthy – merci. Et merci à Louise Hay. Je vous
tape dans la main. Pourriez-vous saluer de ma part mes grand parents si
vous les croisez au paradis – ils sont sûrement en train de jouer aux
cartes ?
À Brendon Burchard et à tous les participants au High 5 Challenge : je
vous aime.
À Jenny Moloney, qui a pris de superbes photos pour ce livre (ainsi qu’à
Emily et Jess, l’équipe de choc qui m’a faite belle pour l’objectif). Qui
aurait pu dire qu’il serait si difficile de photographier une tape dans la
main ? Merci d’avoir survécu à cet atterrissage en urgence, parce que le
monde a besoin de ton talent.
À ma mère : la meilleure mère qu’on pourra jamais avoir. Tu es géniale.
Si j’ai l’instinct d’entreprendre, c’est grâce au scandale que tu as créé à la
Lumberman’s Bank. Je crois que le guichetier en est encore bouche bée
toutes ces années après. Merci d’être celle qui m’encourage le plus fort. Je
sais que je ne t’ai pas toujours facilité la tâche.
À mon père : la personne la plus gentille que je connaisse. J’ai hâte que
tu viennes me battre à plates coutures au billard, chez nous dans le
Vermont (dans notre toute nouvelle « dépendance-billard »).
À Derek, mon frère préféré, et sa femme Christine, salut. Je plaisante :
merci vraiment à tous les deux pour votre soutien, pour m’avoir sauvé la
mise et aidée à rester saine d’esprit avec des méthodes que je ne peux
dévoiler en public.
À mon beau-père Ken, merci de m’avoir transmis ce message depuis le
paradis. Notre fils est plus heureux qu’il ne l’a jamais été. Et à ma belle-
mère Judie qui a un jour fait cette remarque pertinente, peu poétique mais
vraie : « Mel, tu te mets toujours dans la merde, mais tu t’en sors
toujours. » Merci d’appeler un chat un chat.
À mes meilleurs amis Gretchen, Lisa, Bill et Jonathan : j’apprécie de
faire ce voyage avec vous et vos enfants. Je vous adore. Vous serez
toujours mes meilleurs amis – car vous en savez trop.
À Rose, la beauté brésilienne. Merci pour tout ce que tu fais. Je t’aime.
À Yolo et Mr Noodle, merci de me tenir compagnie quand tout le reste
de la famille est couché.
À Sawyer, Kendall et Oakley : vous pensez que je suis une droguée de
travail (et vous avez raison), mais pour moi ce n’est pas du travail quand
on aime ce qu’on fait. J’ai dédié ce livre à vous et à votre père car notre
plus grand souhait est que vous trouviez le courage de vivre une vie pleine
de sens, et que vos vies soient aussi heureuses et épanouies que les nôtres.
Du fond du cœur merci… merci de m’encourager et de me soutenir tandis
que je poursuis mes rêves. D’ailleurs, je ne dîne pas avec vous ce soir car
j’ai une réunion Zoom avec mon éditrice Melody…
Chris, c’est toi que j’aime le plus au monde. Merci pour ton amour.
Bibliographie
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À propos de l’auteure

Grande figure du développement personnel et auteure d’ouvrages parus


dans le monde entier, Mel Robbins a notamment écrit La Règle des 5
secondes, réalisé quatre livres audio classés en tête des ventes, le podcast
le plus écouté d’Audible ainsi que des cours en ligne qui ont changé la vie
de plus d’un demi-million de participants des quatre coins du monde.

Traduit en trente-six langues, son travail révolutionnaire sur le


changement des comportements est utilisé par nombre d’associations de
vétérans, de professionnels de santé et de grandes marques internationales
pour aider les gens à gagner en confiance et en efficacité ainsi qu’à viser
l’épanouissement.
L’une des conférencières les plus suivies au monde, Mel coache plus de
60 millions de personnes chaque mois et les vidéos en ligne de ses
interventions totalisent plus d’un milliard de vues, en comptant notamment
sa conférence TEDx, l’une des plus populaires jamais diffusées.
Il n’y a rien que Mel apprécie davantage que d’améliorer la vie des gens
en leur apprenant à croire en eux et en les motivant à agir pour changer
leur vie. Même si son cœur restera toujours attaché au Midwest, Mel vit
aujourd’hui en Nouvelle-Angleterre avec celui qui est son mari depuis
vingt-cinq ans ainsi que leurs trois enfants.

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Leduc

Des livres pour mieux vivre

Merci d’avoir lu ce livre, nous espérons qu’il vous a plu.

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