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SOMMAIRE

I. LIBERTE DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE


1. Principes
1.1 Source
I. LIBERTE DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE
Les principes du LCI s’appuie sur les principes du droit tel que :

Article 4 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « La liberté consiste à
pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui »

Décret d’Allarde de 1971 : « Il sera libre à toute personne de faire tel négoce ou d'exercer telle
profession, art ou métier qu'elle trouvera bon » 
Article 16 de la charte européenne des droits fondamentaux : « La liberté d'entreprise
est reconnue conformément au droit de l'Union et aux législations et pratiques nationales »

Ce principe se décline en plusieurs libertés complémentaires. La liberté d’entreprendre, d’exploiter


et de concurrencer.

1. La liberté d’entreprendre

Ce principe juridique signifie qu’il est possible à toute personne de créer une entreprise, sans avoir
besoin d’une autorisation. Propre à développer le commerce, l’industrie et les activités de service,
cette liberté est à l’origine de la multiplication des entreprises. C’est la liberté d’entreprendre qui, en
favorisant l’instauration d’un marché de concurrence, permet aux clients de disposer d’une offre
élargie et de prix tirés vers le bas par la confrontation entre les professionnels.

La mise en concurrence des entreprises permet aux consommateurs de disposer d’une offre plus
large (plus de choix) et de bénéficier de prix plus bas (loi de l’offre et de la demande)

La protection de l’ordre public pose des limites à la liberté d’entreprendre. Il s’agit de sauvegarder
des intérêts particuliers, parfois – comme ceux des consommateurs –, ou même l’intérêt général,
voire le marché lui-même

2. La liberté d’exploiter

Le principe de la liberté d’exploiter se traduit par la possibilité pour tout entrepreneur de choisir le
marché sur lequel il intervient, le mode d’organisation de son entreprise, sa forme juridique, le
recrutement ou non de salariés, le mode de financement de son activité, etc. Le commerçant ou tout
autre entrepreneur mène ses affaires comme il l’entend, puisqu’il en assume la responsabilité.

De rares exceptions sont prévues par la loi, toujours au nom de l’ordre public. Une règle veut, par
exemple, que certains services soient offerts par des entreprises d’État, à qui un monopole est
attribué : ainsi, les jeux de hasard, le transport ferroviaire ou par métro sont les exemples les plus
marquants de marchés non ouverts à la concurrence.

3. La liberté de concurrencer

Composante essentielle de la liberté du commerce et de l’industrie, la liberté de concurrencer


signifie que chacun peut tenter de développer et conserver sa clientèle en usant de moyens agressifs
comme des prix attractifs, une communication dynamique ou une installation de l’entreprise dans la
zone de chalandise des concurrents. Qu’il y ait parfois dans le choix des actions commerciales une
déstabilisation des concurrents n’est pas juridiquement répréhensible dès lors que cette liberté ne se
traduit pas par le recours à des pratiques déloyales.

II. LA LOYAUTE DE LA CONCURRENCE

1. Les comportements loyaux et déloyaux

Le marché de concurrence se caractérise par une situation de confrontation entre entreprises. Il est
inévitable que les victimes de l’affrontement commercial s’interrogent sur le caractère loyal des
pratiques de leurs concurrents.

La jurisprudence a défini des comportements comme déloyaux, c’est-à-dire portant atteinte à une
saine concurrence. Parmi ces comportements fautifs, on peut relever certains cas récurrents :

– l’imitation d’un signe distinctif d’un concurrent (enseigne, nom commercial, marque déposée, etc.)
pouvant créer une confusion dans l’esprit de la clientèle potentielle ;

– le dénigrement, consistant dans des propos dévalorisant l’entreprise ou l’offre d’un concurrent ;

– le parasitisme, qui vise à profiter de l’idée d’un concurrent qui a fait ses preuves ;

– la désorganisation de l’entreprise concurrente, par divers moyens, comme le débauchage d’un


salarié. 

2.  Définir la concurrence déloyale

La liberté de la concurrence est garantie à chaque entrepreneur, il est donc tout à fait licite d’entrer
dans la compétition économique en mettant en place des stratégies permettant d’accroître ses parts
de marchés au détriment des concurrents (voir cours de management). 

Pour autant les opérateurs économiques ne peuvent pas proposer leurs biens et services en utilisant
n’importe quels procédés. La conquête ou la conservation de la clientèle exige l’utilisation de moyens
loyaux, c’est-à-dire non contraires aux usages du commerce et aux lois relatives à l’activité
commerciale.

Seront donc considérés comme déloyaux des moyens utilisés afin de détourner la clientèle d’un
concurrent ou de désorganiser son activité.
Déloyal ou pas ?

Free, quatrième opérateur de téléphonie portable a décidé de casser les prix et propose même un
abonnement portable 0 euros à ses clients détenteurs d’une Freebox.

La société ALJ lance son émission de télé-réalité «Dilemme » dont le principe est d’enfermer des
candidats dans un Cube pour répondre à des questions.

La publicité pour le parfum « Opium » d’Yves Saint Laurent utilise une panthère dans un décor sur
fond  rouge et or, la maison Cartier prétend que la panthère et ce code couleur font partie de son
identité visuelle.    

Leclerc lance son application « qui est le moins cher » et prétend que pour des produits comparables
ses magasins sont moins chers qu’Intermarché, Carrefour, Auchan …

Free lance une publicité dans laquelle les clients des autres opérateurs se présentent comme des
« pigeons ».

Deux commerciaux d’une agence immobilière démissionnent pour créer leur propre agence et
utilisent les fichiers clients inscrits dans le registre des mandats de leur ancienne agence.

Si déloyal s’agit-il de :

 désorganisation : fait pour une entreprise de perturber gravement l’activité d’un concurrent
par le moyen de procédés déloyaux ;
 imitation : fait pour une entreprise de profiter des efforts d’une entreprise concurrente en
créant une confusion dans l’esprit du public ;
 parasitisme :   fait pour une entreprise de profiter des efforts ou du savoir-faire d’une autre
entreprise, sans nécessairement créer de confusion dans l’esprit du public ;
 dénigrement : fait pour une entreprise de diffuser des informations dans le but de discréditer
un concurrent.

3. L’action en concurrence déloyal

La déloyauté de la concurrence n’est pas prévue dans le droit de la concurrence proprement dit mais
dans le droit civil car elle expose une responsabilité délictuelle.

Ainsi pour agir en concurrence déloyale il faut donc qu’un concurrent commette une faute et qu’il
existe un lien de causalité entre cette faute et un préjudice causé aux concurrents (voila qui doit
rappeler des souvenirs).
III. LES PRATIQUES ANTICONCURENTIELLES
Par des pratiques anticoncurrentielles, des entreprises peuvent chercher à influer sur le marché, soit
en se concertant, soit en abusant de la puissance économique qu’elles exercent sur le marché ou sur
un partenaire.

1. L’entente

Selon l’autorité de la concurrence qui est le gendarme de la concurrence en France, une entente
consiste pour plusieurs entreprises à décider d’agir ensemble pour ajuster leurs comportements.

Ces ententes peuvent être passées entre entreprises concurrentes pour un même type de produit ou
de service, on parle alors d’ententes horizontales ; mais elle peut aussi intervenir entre des
fournisseurs et des distributeurs, on parle alors d’ententes verticales.

Le principe même des ententes correspond à la réalité du marché et n’est pas sanctionnable en tant
que telle, par contre l’entente devient illicites dès lors qu’elles ont pour effet d’empêcher, de
restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché.

La législation européenne précise les cas d’ententes illicites en les listant :

 entente sur les prix ;


 ententes visant à limiter la production ;
 répartition des marchés ;
 discrimination à l’égard de partenaires commerciaux (empêcher un concurrent de se
développer) … 

Entente illicite ou non ?

Un système de dentiste de garde est organisé par le conseil de l’ordre et permet de renvoyer la
clientèle de dentiste vers un de ses confrères en cas de consultation urgente le dimanche.

Vingt industriels du poulet se sont entendus afin de ne pas négocier à la baisse le prix de la viande de
volaille auprès des grandes surfaces.  

Les constructeurs automobiles continuent à refuser de vendre des véhicules à une grande
enseignante de la distribution sous prétexte de vente exclusive à leurs concessionnaires.

Des entreprises du BTP et de la restauration d’ouvrages d’arts se sont concertées afin de formuler
leurs offres de devis de façon à sa partager les marchés lors d’appels d’offres pour la restauration des
monuments historiques. 

Des menuiseries alsaciennes ont demandé à leurs fournisseurs de leur réserver les bois de meilleure
qualité et de fournir leur concurrent en essence de moins bonne qualité sous peine de limiter le
volume de leurs commandes.  
2. L’abus de position dominante
2.1 La position dominante

Pour que le délit d’abus de position dominante soit établi, il faut déjà qu’il y ait une position
dominante, laquelle n’est d’ailleurs pas en soi un délit.

La jurisprudence a défini la position dominante comme une position de puissance économique


détenue par une entreprise qui lui donne le pouvoir de faire obstacle au maintien d’une concurrence
effective sur le marché en cause.

Clairement pour exercer une position dominante il n’est pas suffisant d’avoir une part de marché
importante, il faut en plus pouvoir influer fortement sur le marché par exemple du fait de la
commercialisation d’un bien ou service essentiel, d’une marque très appréciée, d’un oligopole ou
ancien monopole de service public (EDF, Orange, SNCF …).  

2.2 Exploitation abusive de la position dominante

Ce qui pose problème pour l’opérateur en position dominante n’aurait pas de conséquences sur le
marché pour d’autres entreprises car c’est justement le fait de cette position dominante qui peut
influencer le marché au détriment des autres opérateurs et des clients. Encore faut-il que l’entreprise
en position dominante agisse de façon à exercer cette influence.

Ce sera le cas lorsqu’elle impose des conditions commerciales la favorisant outrageusement, qu’elle
pratique des conditions de vente discriminatoires à l’égard de certains clients.

2.3  un objet ou un effet restrictif de concurrence sur un marché

Les abus de position dominante ne seront sanctionnés que s’ils tendent à restreindre la concurrence sur
un marché. .

Orange, ancien opérateur historique, a ainsi été condamné pour mettre en œuvre des mesures
discriminatoires au profit de ses entreprises clientes afin qu’elles n’aillent pas chez la concurrence
Intel, le fabricant de microprocesseurs dominant sur le marché mondial avait été condamné par la
Commission européenne à une amende de 4 % de son chiffre d’affaires pour avoir accordé des remises
à plusieurs fabricants d’ ordinateurs à condition qu’ils s’approvisionnent en totalité ou en quasi-totalité
auprès de lui.

3. La sanction des atteintes aux pratiques anticoncurrentielles

Les pratiques anticoncurrentielles sont sanctionnées dans la mesure où elles portent atteinte au
fonctionnement du marché, le souci est donc de protéger le marché et non pas de protéger les
concurrents.
En conséquence, les poursuites pour atteintes à la concurrence sont du domaine pénal (même si les
victimes peuvent aussi se porter partie civile) et font suite à des enquêtes de l’Autorité de la
Concurrence (France) ou de la Commission européenne (UE). Les amendes encourues sont
importantes et dissuasives, elles peuvent se monter à 10 % du chiffre d’affaires des entreprises
condamnées. Un système de clémence existe et permet à une entreprise qui a participé à une
entente illicite d’alléger sa peine si elle dénonce les autres membres de l’entente.

IV. LES PRATIQUES RESTRICTIVES DE


CONCURRENCE
1. Délais de ces pratiques prohibes
Les pratiques restrictives de concurrence sont détaillées par le code de commerce dans les
articles L 442-1 et suivants.

Voyons certaines pratiques développées par la société « le Joyeux Sabot », indiquez celles qui vous
semblent interdites et expliquez pourquoi elles le seraient :

 Les modèles de sabot de la saison passée sont vendus à perte lors de la période de soldes ;
 Il a été décidé de rompre le contrat d’approvisionnement des petits détaillants des stations
de sport d’hiver sans préavis car ceux-ci commercialisent aussi des produits de la
concurrence ;
 La vente liée est favorisée ainsi en magasin d’usine on ne vend les articles soldés qu’aux
clients qui achètent également les nouveaux produits ;
 Les tableaux de paysages campagnards se sont mal vendues et sont cédés à prix coûtant.

On retiendra ici deux pratiques absolument prohibées :  la rupture abusive des relations
commerciales et la revente à perte. 

2. La sanction des pratiques restrictives de concurrence

L’Autorité de la Concurrence mais aussi le Direction Générale de la Concurrence, de la


Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) interviennent pour sanctionner ces
pratiques. Lesquelles pratiques sont toujours condamnables du fait qu’elles ont pour objet de fausser
la concurrence.

Contrairement à la concurrence déloyale, il n’est donc pas nécessaire de prouver qu’elles sont à
l’origine d’un dommage pour les poursuivre.

Et contrairement aux pratiques anticoncurrentielles, il n’est pas nécessaire non plus de prouver
qu’elles ont eu un effet négatif sur le marché pour que des amendes soient infligées.
Il est donc plus simple de sanctionner pénales ET civilement ces pratiques, ce qui suppose donc des
peines d’amendes mais aussi des dommages et intérêts pour les victimes.

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