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Cours Modélisation E.bounadja
Cours Modélisation E.bounadja
(Cours et Exercices)
Année : 2018/2019
TABLE DES MATIERES
AVANT-PROPOS i
Les machines électriques occupent désormais un vaste espace de la vie sociale, tant dans la
vie professionnelle et industrielle, que dans la vie quotidienne et familiale. On a vu apparaître
ces machines de façon massive dans les transports guidés, trains, métros et TGV. La première
génération de ces trains à grande vitesse a utilisé des moteurs à courant continu, la deuxième a
eu recours à des moteurs synchrones autopilotés associés à des convertisseurs à thyristors, la
troisième s'est emparé des moteurs asynchrones à contrôle vectoriel associé à des onduleurs à
GTO. On conçoit tous les jours des moteurs pour de nouvelles applications, et tous ces
moteurs doivent être commandés.
Les commandes modernes n'ont réellement pu s'imposer que lorsque l'on a disposé de la
puissance de calculs en temps réel des microprocesseurs et des processeurs de traitement de
signaux (DSP). On pouvait enfin concevoir des algorithmes de commande complexe,
implantables, basés sur une connaissance fine des modèles des machines électriques.
Avec le concept de modèle, on arrive au cœur du projet de cette polycopie. Ce terme recouvre
en pratique des démarches très générales. Pendant longtemps, la communauté du génie
électrique a particularisé ce terme pour la modélisation des systèmes électromagnétiques en
vue de la commande. Or, la modélisation est une activité scientifique qui est à la fois très
générale, mais qui a des buts à chaque fois très particuliers. Cette connaissance est
matérialisée par des modèles. Ce sont eux qui font l'objet du présent recueil.
Ce document s’adresse aux étudiants de la formation Master en électrotechnique, option
Machine électrique dans le cadre du programme officiel. Mais bien entendu il peut être utile
par tous ceux qui désirent approfondir leurs connaissances ou avoir un document de base en
matière de modélisation des machines électriques. On outre, ce cours a pour objectif principal
d’approfondir les connaissances des étudiants sur les différents modèles mathématiques
dédiés à l’étude du comportement dynamique des machines électriques.
Ce recueil comprend cinq chapitres organisés comme suit :
Le premier chapitre, «Procédés physiques et mathématiques d’études », s'intéresse aux
rappels sur les circuits couplés magnétiquement, conversion électromécanique de l’énergie,
inductances de la machine et les composantes symétriques et relatives. L'autre extrémité de
l'éventail de la modélisation est présentée par le second chapitre, «Théorie de la machine
électrique généralisée», qui donne un panorama de modèles : modèle de la machine
électrique idéalisée, modèle triphasé et biphasé de la machine généralisée ainsi que le modèle
complexe. On présente aussi, dans ce chapitre, l’équation de mouvement de la machine
généralisée.
Les trois autres chapitres de ce recueil ont pour ambition de détailler les outils classiquement
utilisés pour modéliser en régime dynamique les machines à courant continu, les machines
synchrones et les machines asynchrones. Les modélisations présentées dans ces chapitres sont
considérées comme classiques, mais elles ont l'ambition d'ouvrir vers des modélisations moins
classiques ; par ailleurs, ce sont elles qui sont à la base de la grande majorité des commandes
modernes de machines. Cela signifie que l'on présente en priorité les hypothèses physiques
qui sont à la base des équations utilisées par toute la communauté d’électrotechnique.
Il doit savoir que des phénomènes physiques sont habituellement négligés par les modèles
classiques : l'hypothèse de linéarité signifie, principalement, que l'on néglige la saturation des
matériaux magnétiques, mais aussi l'effet de peau, les pertes ferromagnétiques (et tout ce qui
pourrait trop compliquer le modèle : on fait donc, en fait, toutes les hypothèses pour rester
dans un cadre considéré comme simple) ; l'hypothèse du premier harmonique signifie que l'on
suppose que les champs dans l'entrefer ont une distribution sinusoïdale et que l'on néglige
donc les harmoniques d'espace et les effets des encoches ; la symétrie signifie que toutes les
phases d'une armature (stator, rotor) sont identiques et simplement décalées dans l'espace et
que l'on néglige les défauts qui pourraient apparaître lors de la construction ou lors d'un
accident.
J’espère que ce recueil sera apprécié par mes collègues enseignant et nos étudiants, je
serais très heureux de recevoir avec reconnaissance leurs remarques, critiques et suggestions.
CHAPITRE I :
PROCEDES PHYSIQUES ET MATHEMATIQUES D’ETUDE
Une quantité importante qui intervient constamment dans l'étude des machines électriques est
le "flux Magnétique" ou encore le "flux d'induction" à
travers une surface.
Soit une surface (S) placée dans un champ magnétique
r r
d'induction B (Fig. I.1). Le flux élémentaire dB à travers
r
la surface dS est donné par:
r r
φ = ∫∫ BdS (I.2)
s
Avec:
r r
Bn Composante normale de B sur le vecteur axial S de la surface S.
r r
Dans le cas où B // S , il vient :
φ = B.S [Wb] (I.4)
Remarquons qu'un flux à travers un circuit peut résulter de la circulation d'un courant dans ce
circuit, il s'appelle "flux propre". En électrotechnique, on pourra fréquemment supposer que
l'espace est limité à une région connue qui s'appelle "tube de champ" (ou tube d'induction):
aucune ligne d'induction n'entre dans le tube et aucune ligne n'en sort (Fig. I.2). Ceci
représente des noyaux ou carcasses ferromagnétique et leurs entrefers. Le flux se conserve
dans cette région et que les circuits n'envoient pratiquement pas de flux dans le reste de
1
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
l'espace, sauf le flux de fuite. La Figure 1.2 représente un circuit magnétique parfait, les lignes
de champ sont canalisées et le champ magnétique est uniforme.
A l'intérieur d'un tube de champ le flux est constant quelles que soient les substances
traversées (Fig. 1.3). On a donc:
φ = B S = B S = B S = Cte
1 1 2 2 3 3 (I.5)
Tout circuit électrique traversé par un flux magnétique peut être le siège d'une tension à ses
bornes. Si ce flux varie en fonction du temps, cette tension s'appelle "force électromotrice
induite F.E.M".
La F.E.M. est égale et opposée à la vitesse de variation du flux du vecteur d'induction à
travers un circuit :
dφ
e = −n (I.6)
dt
Le module de la F.E.M. d'un circuit est égal à la dérivée par rapport au temps du flux qui le
traverse, pour chaque spire du circuit. Si le flux qui traverse le circuit ne varie pas, il
n'apparaît aucune tension induite. Le signe (-) dans la relation (I.6) rappelle que la F.E.M a un
effet qui s'oppose à la cause qui lui donne naissance. Cet effet d'opposition est précisé par la
loi de Lenz, qui concerne le courant induit.
2
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Soient deux circuits C1 et C2 fixes l'un par rapport à l'autre (Fig. I.5). Si seul C1 est parcouru
r
par un courant i1, il crée en tout point de l'espace une induction B , et en particulier au
r r
voisinage de C2, qui est alors traversé par un flux φ12 proportionnel à B1 , or B2 est
proportionnelle à i1, d'où:
φ =L i
12 12 1
(I.10)
De même, si seul le circuit C2 est parcouru par un courant i2, le flux envoyé par le circuit C2
dans C1 est:
φ =L i
21 21 2
(I.11)
3
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
M est appelée "inductance Mutuelle" des deux circuits et s'exprime en Henry [H].
Lorsque les deux circuits C1 et C2 sont parcourus par des courants i1 et i2, le circuit C1
est traversé par le flux:
φ = L i + Mi
1 1 1 2
(I.13)
Si ce flux varie parce que i1 et i2 varient, le circuit C1 est le siège d'une F.E.M. induite de
valeur:
dφ1 di di
e= = L1 1 + M 2 = es + em (I.14)
dt dt dt
ψ = nφ (I.15)
Dans les noyaux des circuits magnétiques, il est commode d'exprimer la loi d'Ampère sous
une forme faisant intervenir directement le flux. Le long d'une ligne d'induction B, le
théorème d'Ampère s'écrit:
∫ Hdl = ni
Γ
(I.16)
4
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
dl
φ∫ = ni (I.18)
Γ µS
Soit :
Rφ = ni = F (I.19)
Avec :
dl
R=∫ (I.20)
Γ µS
La relation (I.19) est appelée relation d'HOPKINSON. La relation (I.20) exprime la réluctance
du circuit magnétique. C'est une quantité qui caractérise la géométrie du noyau (longueur l et
section S) et ses aptitudes à capter un champ magnétique (perméabilité µ). En Système
International, la réluctance n'a pas reçu de nom d'unité. Mais compte tenu de la relation (I.19),
on peut la mesurer en [At/Wb]. Si on considère un circuit magnétique homogène de section
constante, sa réluctance vaut:
l
R= (I.21)
µs
D'une façon générale, on peut considérer toutes les machines électriques comme des "circuits
couplés", c'est à dire des ensembles de bobinages (inducteur et induit) parcourus par des
courants ayant un circuit magnétique commun et dont la géométrie peut varier. On suppose
que le couplage soit linéaire, c'est à dire que les flux soient proportionnels aux courants.
Considérons deux circuits électriques, couplés de façon quelconque (Fig. I.6), comportant
respectivement n1 et n2 spires parcourues par des courants i1 et i2 et désignant par ϕ1 et ϕ2 les
flux produit par ces circuits.
Le flux ϕ1 est constitué en général d'une partie ϕm1 qui traverse le circuit 2, et d'une partie ϕσ1
qui ne traverse pas le circuit 2. Il en est de même pour le flux ϕ2 produit par le circuit 2. On a
donc:
φ = φ + φσ
1 m1 1 (I.22)
φ = φ + φσ
2 m2 2 (I.23)
On voit que le flux mutuel, défini comme le flux commun qui traverse les deux circuits à la
fois, vaut:
φ = φ +φ
m m1 m2 (I.24)
On voit également que les flux qui traversent respectivement les circuits 1 et 2 sont constitués
du flux qu'ils produisent eux-mêmes ϕ1 ou ϕ2 et d'une partie du flux produit par l'autre circuit
ϕm1 ou ϕm2. On a donc:
φ = φ +φ
1t 1 m2 (I.25)
φ = φ +φ
2t 2 m1 (I.26)
Φ1t et Φ2t représentent les flux totaux qui traversent respectivement les circuits 1 et 2.
Ou encore
φ1t = φσ 1 + φm (I.27)
φ = φσ + φ
2t 2 m (I.28)
ψ = n φ = n φσ + n φ
2 2 2t 2 2
(I.30) 2 m
Pour deux circuits couplés, on définit les huit inductances suivantes, en fonction des flux
définis au paragraphe précédant.
o Les inductances de magnétisation, ou inductances principales, Lm1 et Lm2:
φ
Lm1 = n1 m1
(I.31)
i1
φ
Lm2 = n2 m2
(I.32)
i2
6
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
φσ
Lσ 1 = n1 1
(I.33)
i1
φσ
Lσ 2 = n1 2
(I.34)
i1
o Les inductances propres L1 et L2 sont définies comme:
φ1
L1 = n1 (I.35)
i1
φ2
L2 = n2 (I.36)
i2
C'est-à-dire :
L1 = Lm1 + Lσ 1 (I.37)
L2 = Lm2 + Lσ 2 (I.38)
φ
L12 = n1 m2
(I.39)
i2
φ
L21 = n2 m1
(I.40)
i1
Dans les relations (I.39) et (I.40) il n'est pas évident que les inductances mutuelles L12 et L21
sont égales, mais le circuit magnétique représente à chaque instant une réluctance Rm au
passage du flux commun ϕm, ou une perméance Λm. Appliquant le théorème d'Ampère au
champ H1 qui serait crée par le courant i1 seul (i2 = 0 et ϕm2 = 0):
φ = Λ ni
m1 m 1 1 (I.43)
7
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
φ =Λ ni
m2 m 2 2 (I.44)
D'après les relations (I.39), (I.40), (I.43) et (I.44), on aura:
ψ 1 L1 M i1
= (I.48)
ψ 2 M L2 i2
Il est utile d'introduire dans la théorie des circuits linéaires couplés deux facteurs k et σ
appelés respectivement " facteur de couplage " et " facteur de dispersion ", qui caractérisent
les échanges mutuels de flux entre les circuits. Le cas idéal serait que le flux mutuel ϕm serait
égal à ϕ1 + ϕ2 et il peut être intéressent de savoir de combien on s'éloigne de ce cas idéal.
On définit également, pour chaque circuit, le facteur de fuite de bobinage k1 et k2, comme le
rapport entre le flux utile (ou de magnétisation) et le flux total produit par le circuit. On a
donc:
φ L
k1 = = m1 m1
φ L 1 1
(I.49)
φ L
k2 = =
m2 m2
φ L
2 2
(I.50)
Le facteur de couplage k est défini comme la moyenne géométrique des facteurs de fuite de
chaque circuit:
Lm1Lm2
k = k1k2 = (I.51)
L1L2
En utilisant la relation (I.33), on obtient:
8
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
L12
k= (I.52)
L1L2
On voit qu'on peut exprimer l'inductance mutuelle L12 = L21 au moyen des inductances
propres L1 et L2 et de ce facteur k.
Pour un transformateur le facteur de couplage est de l'ordre de 0,95 mais il est beaucoup plus
faible pour un moteur asynchrone qui est de l'ordre de 0,60.
σ = 1− k 2
(I.54)
On peut l'exprimer en fonction des deux inductances propres et de l'inductance mutuelle:
L122
σ = 1− (I.55)
L1L2
Pour un couplage parfait k = 1 et σ = 0.
Exemple
di1
e = L1 (I.56)
dt
Mettons maintenant le circuit 2 à proximité du circuit 1, il y aura alors échange de flux entre
les deux circuits et un courant i2 sera induit dans le circuit 2.
Les flux totaux qui traversent les circuits 1 et 2 sont:
9
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
ψ = L i + Mi
1 1 1 2 (I.57)
ψ = L i + Mi
2 2 2 1 (I.58)
L1 L2 − M 2
Ldisp = σL1 = (I.63)
L2
Elle joue un rôle important dans la théorie des moteurs à induction, à rotor en court-circuit.
D'une façon générale, une machine électrique produit un couple électromagnétique par
l'intermédiaire de circuits électriques bobinés sur une même carcasse ferromagnétique, dont
une partie est mobile. Dans ce cours, on s'intéresse qu'à la transformation réversible.
Energie électrique ↔ Energie mécanique
Un convertisseur électromécanique : est un dispositif destiné à transformer l'énergie
électrique en énergie mécanique et réciproquement. Cette conversion s'effectue par
l'intermédiaire des circuits électriques et magnétiques.
11
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
C'est cette seconde façon de procéder, plus générale, que nous allons présenter.
12
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
WF = Wf + Wpf (I.66)
Avec :
Wf est l'énergie emmagasinée dans le champ de couplage sous forme d'énergie magnétique;
Wpf est l'énergie dissipée en pertes dans le champ de couplage sous forme de pertes
magnétiques.
On a donc:
Wf + Wpf = We + Wm (I.67)
Si les pertes du champ de couplage sont négligeables, le champ de couplage est conservatif et
(I.69) devient:
Wf = We + Wm (I.68)
13
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Pour évaluer l'énergie stockée Wf et voir à quoi elle correspond, on suppose que le système
mécanique est fixe (Wm = 0). L'énergie électrique fournit au champ de couplage par le
système électrique We est emmagasinée en totalité dans le champ de couplage.
W f = We = ∫ e f idt (I.70)
dψ
Avec : e f =
dt
Donc :
W f = ∫ id ψ (I.71)
Il n'y a aucun mouvement, le flux totalisé Ψ n'est fonction que de i. Cette fonction est
représentée par la courbe de la figure I.16 (c'est la courbe de magnétisation B(H)).
Le flux totalisé Ψ dépend aussi:
- du nombre de spire N,
- de la configuration du circuit magnétique,
- des propriétés magnétiques des matériaux qui composent (perméabilité µ), de la position de
la partie mécanique.
14
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
W f = ∫ idψ (I.72)
0
Wc = ∫ψ di (I.73)
0
Ou encore
ψa
Wc = ψ i − ∫ idψ (I.74)
0
Bien que, la coénergie ait peu ou pas de signification physique, on la trouve commode pour
exprimer l'expression de la force et le couple électromagnétique. Il est évident que pour un
système magnétique linéaire (pas de saturation), la courbe Ψ(i) est représentée par une droite
et on peut écrire :
1 1
W f = Wc = ψ i = Li 2 (I.75)
2 2
15
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
∂W f (ψ ,θ )
Cem = − (I.78)
∂x
En utilisant l'expression de la coénergie Wc qui est une fonction de i et de θ:
Wc = Wc (i ,θ ) (I.79)
Sa dérivée partielle sera :
∂Wc (i,θ ) ∂Wc (i,θ )
dWc = di + dθ (I.80)
∂i ∂θ
∂Wc (i,θ )
Cem = − (I.81)
∂θ
Le couple électromagnétique peut donc être exprimé au moyen de la dérivée par rapport au
déplacement angulaire soit de l'énergie soit de la coénergie. Les deux méthodes conduisent au
même résultat. Le choix le plus commode dépend du problème étudié.
Si on considère que le circuit magnétique n'est pas saturé, on a affaire à un circuit linéaire.
Dans ces conditions la courbe de magnétisation Ψ(i) se réduit à une droite. Le flux Ψ est
directement proportionnel à i.
1 dL(θ ) 2
Cem (i,θ ) = i (I.83)
2 dθ
1 dR (θ ) 2
Cem (φ ,θ ) = − φ (I.84)
2 dθ
Ces deux expressions sont identiques compte tenu que L(θ) = n2/R(θ).
∂Wc t ∂
Cem (i,θ ) = = [I ] [L ][I ] (I.86)
∂θ ∂θ
L'expression (I.86) reste vraie même dans le cas des systèmes non linéaires pour lesquels les
inductions sont fonctions de l'angle θ mais aussi des courants i1, i2, ...in. C'est pourquoi on a
conservé la notation matricielle.
16
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Fig. I.16 Représentation des enroulements d’une machine électrique triphasée avec
amortisseur.
17
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Avec Msr est l'inductance maximale entre les enroulements statorique et rotorique
Dans une machine à rotor cylindrique, les inductances propres statoriques et rotorique sont
constantes :
Laa = Lbb = Lcc = Lm + Lσs (I.88)
Dans une machine à pôles saillants, par contre la perméance du circuit magnétique est
maximale selon l'axe d et minimale selon l'axe q (Fig. I.18 et I.19).
Fig. I.18 Circulation du champ statorique Fig. I.19 Circulation du champ statorique
longitudinal (réluctance Rd) transversal (réluctance Rq)
18
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Avec :
Lsd + Lsq L sd − L sq
Lm 0 = , L sv = (I.90)
2 2
Où Lsd et Lsq représentent respectivement la valeur maximale et la valeur minimale de
l'inductance principale du stator et s'appellent inductance longitudinale et inductance
transversale.
L'inductance propre d'une phase sera donc:
2π 2π
Lbb (θ ) = Lσs + Lm 0 + Lsv cos( 2θ + ) = Ls 0 + Lsv cos 2(θ − ) (I.92)
3 3
2π 2π
Lcc (θ ) = Lσs + Lm 0 + Lsv cos( 2θ − ) = Ls 0 + Lsv cos 2(θ + ) (I.93)
3 3
Dans une machine à rotor cylindrique, les inductances mutuelles entre les phases statoriques
sont égales et constantes.
2π
M ca (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2(θ + ) (I.97)
3
19
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Où :
[Ψ ] = [L][. I ] (I.99)
Considérons une matrice [T] transformant le vecteur [Ψ] en un vecteur [Ψc] d’éléments
ψ 1 ,ψ 2 ,..., ψ n et le vecteur [I] en vecteur [Ic] d’éléments I1, I2,…In.
[Ψ ] = [T ][Ψ ]
c
(I.100)
[I ] = [T ][I ]
c
(I.101)
Les n nouveaux flux ψ1 ,ψ 2 ,...,ψ n sont appelés les composantes des flux réels ψ a ,ψ b ,...,ψ n .
De même I1, I2,…, IN sont les composantes des courants réels Ia, Ib,…, In .
Ces composantes seront dites symétriques si la matrice de transformation ou de passage [T]
est à coefficients constants, réels ou complexes. Elles seront dites relatives si les coefficients
de la matrice [T] dépendent, d’une façon ou d’une autre, du temps.
En multipliant les deux membres de l’équation (I.87) par [T], on aura :
[Φ ] = [T ][L][T ] [I ] = [L ][I ]
c
−1
c c c (I.103)
Avec :
[L ] = [T ][L][T ]
c
−1
(I.104)
Le changement de variable n’est fructueux que si la matrice [Lc] est nettement plus simple
que [L] ; l’idéal est qu’elle soit diagonale, les composantes des flux et du courants étant
alors liées par :
φ1 L1 0 0 I1
φ = 0 L 2 0 . I 2 (I.105)
2
φ n 0 0 Ln I n
20
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
On peut utiliser des transformations différentes pour les divers systèmes de grandeurs
considérées (flux, courants, tensions, …) intervenant dans le même problème. Mais
d’ordinaire, comme on vient de le faire pour les flux et les courants, on utilise la même.
Considérons deux systèmes, l’un de courants, l’autre de tensions liées par
[V ] = [Z ][I ] (I.106)
[V] et [Z] sont les vecteurs formés par les tensions et les courants réels écrits en notation
complexe ou en notation opérationnelle.
[Z] est la matrice des impédances complexes de la forme R+jLω ou des impédances
opérationnelles de la forme R+Lp.
[V] et [I] ont leurs composantes [Vc] et [Ic] liées par [Vc ] = [Zc ][Ic ]
Avec : [V ] = [T ][V ] , [Z ] = [T ][Z ][T ] , [I ] = [T ][I ]
c c
−1
c
La matrice de passage [T] est intéressante, si en plus des facilités quelle apporte à résoudre
les équations, elle laisse invariante la puissance complexe ou la puissance instantanée et elle
conduit à des réseaux transformés réalisables.
Si avec les composantes on obtient la même puissance qu’avec les grandeurs réelles, on
peut déduire directement la puissance (le couple) des composantes, ce qui facilite beaucoup
l’établissement de son expression.
La puissance instantanée P d’un système n phases se déduit des valeurs instantanées des
tensions et des courants par :
P = VAIA + VBIB + ... + VNIN (I.107)
P = [V ] [I ]
t
(I.108)
Donc :
{ }
P = [T ] [V c ] [T ] [Ic ]
−1 t −1
(I.109)
P = [V ] {[T ] } [T ] [I ]
t −1 t −1
c c (I.110)
La puissance instantanée est invariante si [T ]t = [T ]−1 C’est à dire si la matrice [T] est
orthogonale. Dans ce cas, on aura :
P = [Vc] [Ic]
t
(I.111)
21
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Et inversement :
V A 1 a 2 a V0
VB = 1 a a 2 Vd (I. 116)
VC 1 1 1 Vi
22
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Et inversement :
1 a 2 a
1
[F ]
1
−1
= 1 a a2 (I. 118)
3
1 1 1
Composantes de Clark
Utilisant une matrice de passage à coefficients réels Clark a introduit les composantes
symétriques α, β, o. Cette transformation permet d’écrire par exemple pour la tension :
1 1
1 − −
Vα 2 2 V
a
2 3 3
Vβ = 3 0 −
2
. Vb
2
(I. 119)
V 1 1 Vc
o 1
2 2 2
Et inversement :
1 V
Va 1 0
α
1 3
Vb = − 2 − 1 Vβ (I. 120)
2
Vc
1 3 Vo
− 1
2 2
Ces composantes sont très commodes pour l’étude des défauts dans les réseaux triphasés,
soit par le calcul, soit à l’aide d’analyseurs de réseaux.
La matrice de Clark n’est pas orthogonale. Pour obtenir l’invariance de la puissance
instantanée, Concordia a divisé par leur norme chaque vecteur colonne. La matrice de
passage ainsi modifiée pour être orthogonale s’écrit [C1], comme suit :
1 1
2 − −
2 2
1 3
[C1 ] = 0 3
− (I.121)
3 2 2
1 1 1
Et inversement :
2 0 1
1
[C ] 1
−1
= −
1 3
1 (I.122)
3 2 2
1 3
− − 1
2 2
23
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Les composantes symétriques permettent de simplifier l’étude des réseaux passifs et sont
d’une grande utilité pour l’étude analytique ou la simulation des déséquilibres intervenant
dans les réseaux. Elles peuvent aussi être appliquées aux machines tournantes synchrones
ou asynchrones mais les équations différentielles qu’on obtient par ces changements de
variables restent à coefficients fonctions du temps. L’emploi de matrices de transformation
à termes non constants permet de ramener le système différentiel à coefficients périodiques
caractérisant le fonctionnement d’une machine à un système différentiel à coefficients
constants. Les plus commode de ces transformations donnant des composantes relatives ont
été proposées toutes deux en 1929, l’une par R.H. Park et l’autre par Y.h.Ku.
Composantes de Park
La transformation de Park, appelée souvent transformation des deux axes, fait correspondre
aux variables réelles leurs composantes homopolaire (indice o), d’axe direct (indice d), et
d’axe en quadrature (indice q) (Fig. I.20).
Dans le cas d’un système de courants, elle s’écrit :
2π 2π
cosθ a cos(θ a − ) cos(θ a + )
I d 3 3 I A
2π 2π
I q = − sin θ a − sin(θ a − ) − sin(θ a + ) . I B
3 3
(I.123)
I 1 I C
0 1 1
2 2 2
1
cosθ a − sin θ a
I A 2 I d
2π 2π 1
. I B = cos(θ a − ) − sin(θ a − ) I q (I.124)
3 3 2
I C
2π 2π 1 I0
cos(θ a + ) − sin(θ a + )
3 3 2
Les matrices [P(θ)]-1 et [P(θ)] t sont différentes ; la matrice de passage d’abord indiquée par
Park n’est pas orthogonale. Mais on peut remarquer que le produit scalaire du deux vecteurs
colonnes de [P(θ)] est nul. En divisant chacun de ces vecteurs par sa norme, on obtient la
matrice de transformation modifiée qui est orthogonale et s’écrit :
24
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
2π 2π
cosθ a cos(θ a − ) cos(θ a + )
3 3
2 2π 2π (I.125)
[P1 (θ a )] = − sinθa − sin(θa − ) − sin(θa + )
3 3 3
1 1 1
2 2 2
1
cos θ a − sin θ a
2
2π 2π
[P (θ )] −1
=
2
cos(θ a − ) − sin(θ a − )
1
(I.126)
2
1 a
3 3 3
2π 2π 1
cos(θ a + ) − sin(θ a + )
3 3 2
o
Io
b Ib
Vo
Vb
Vd
q
Id
Va
Ia
a
Iq
Vq
Vc
Ic d
c
Composantes de Ku
La matrice de la transformation, liant les courants Ia, Ib, Ic à leurs composantes notées If, Ib,
Io, a été d’abord présentée par Y.H. Ku sous la forme :
I f e − iθ ae − iθ a 2 e − iθ I a
1 iθ
Ib = 3 e a 2 e iθ ae iθ I b (I.127)
I o 1 1 1 I c
Et inversement :
I f eiθ ae− iθ 1 I a
2 iθ
I b = a e
iθ
ae 1 I b (I.128)
I o aeiθ ae−iθ 1 I c
25
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Et inversement :
e iθ ae − iθ 1
1 2 iθ
[K 1 (θ ) ]
−1
= a e ae iθ 1 (I.130)
3 iθ
ae ae − iθ 1
I.5 Exercices
Exercice 1 :
Un convertisseur rotatif à pôles lisses porte, sur son stator, deux bobines disposées
perpendiculairement et alimentées par des courants is1 et is2, sur son rotor, une bobine
alimentée par un courant continu de 10 A. On donne les 6 inductances propres et mutuelles :
Lr = 0,2 H, Mrs1 = 0,1 cos θ H, Ls1 = 0,4 H, Mrs2 = 0,1 sinθ H, Ls2 = 0,4 H, Ms1s2 = 0
1- Calculer le couple électromagnétique en fonction de is1, is2 et θ.
2- Quelle position prendra le rotor si on envoie dans les bobines du stator des courants
continus is1 = is2 = 5A?
Exercice 2 :
Soit le circuit électromagnétique de la Fig. 21 représentée ci-dessous.
1- Etablir le schéma équivalent du système électromagnétique ;
2- Calculer l’inductance de la bobine ;
3- Calculer le courant dans la bobine si l’induction produit vaut B= 1.2T.
μ=3000
3 cm Entrefer
3 cm 0.5mm
N=250 12 cm
3 cm 3 cm 3 cm
9 cm
Fig. I.21 : Circuit électromagnétique
26
Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’études
Exercice 3 :
1- Citer le nom de la transformation appropriée à chacun des cas suivants :
a d d a a α α a
b ? q q ? b b β β b
? o
? c
c o o c c o
On considère une charge triphasée alimentée par un réseau électrique équilibré dont les
équations sont comme suit :
Vm sin(ωt )
va L M M ia ψ a ψ a L M M ia va
d 2π
vb = M L M ib + ψ b ; Avec : ψ b = M L M ib et
vb = Vm sin(ωt − 3 )
dt
vc M M L ic ψ c ψ c M M L ic vc
Vm sin(ωt + 2π ))
3
La transformation de Park, permettant de se ramener des composantes (a, b,c) aux
Xd Xa
composantes (d,q), est définie par : X q = [ p] X b
X X c
o
2π 2π
cosθ a cos(θ a − ) cos(θ a + )
3 3
2 2π 2π
Où la matrice de Park s’écrit : [P(θ )] = − sinθ a − sin(θ a − ) − sin(θ a + )
3 3 3
1 1 1
2 2 2
Définir le model biphasé de Park de la Charge.
27
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
CHAPITRE II :
THEORIE DE LA MACHINE ELECTRIQUE GENERALISEE
La machine électrique idéalisée est une machine électrique ayant les hypothèses suivantes :
- Les résistances des enroulements ne varient pas avec la température et l’effet de peau n’est
pas pris en compte.
De plus, il est admis que la f.é.m. créée par chacune des phases des deux armatures est à
réparation sinusoïdale.
28
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
-La loi de variation sinusoïdale des inductances mutuelles entre les enroulements du
stator et du rotor en fonction de l’angle électrique de leurs axes magnétiques.
1. Modèle triphasé :
2. Modèle biphasé.
La machine électrique triphasée est constituée d’un stator et d’un rotor mobile. Le stator
possède trois enroulements couplés en étoile ou en triangle qui sont alimentés par un système
triphasé de tensions, il en résulte la création d’un champ magnétique dans l’entrefer de la
machine. La machine électrique généralisée triphasée est une machine bipolaire triphasée
idéale. La figure (II.1) rappelle la position des axes des phases statoriques et rotoriques dans
l’espacé électrique.
sb
ra
vsb
rb θ
vra
sa
vrb
vsa
vrc
vsc
sc
rc
29
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
D’après les hypothèses simplificatrices, tous les coefficients d’inductance propre sont
constants et les coefficients d’inductance mutuelle ne dépendent que de la position des
enroulements.
Pour ce modèle, on peut écrire les équations des tensions représentant pour chaque
enroulement la somme de la chute ohmique et la chute inductive liée au flux.
- Pour le stator :
dψ sa
vsa = Rsisa + dt
dψ sb
vrb = Rr irb + (II.1)
dt
dψ sc
vsc = Rr irc + dt
- Pour le rotor :
dψ
v ra = R r ira + ra
dt
dψ (II.2)
v rb = R r irb +
rb
dt
v rc = R r irc + ψ
d rc
dt
Où
vsa, vsb, vsc et vra,vrb,vrc : Les tensions simples triphasées, respectivement, au stator et au rotor
de la machine ;
isa, isb, isc et ira,irb,irc : Les courants au stator et au rotor de la machine ;
ѱsa, ѱsb, ѱsc et ѱra,ѱrb,ѱrc : Les flux circulants, respectivement, au stator et au rotor de la
machine ;
RS et Rr : Les résistances des enroulements statorique et rotorique.
30
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
1 1 1 1
1 - - 1 - -
ls ms ms 2 2 lr mr mr
1
2 2
1 1 1
[Ls ] = ms ls ms = l s - 1 - ; [Lr ] = mr lr mr = lr - 1 -
2 2 2 2
ms ms l s mr mr lr - 1
- 1 1 1
1 1
- -
2 2 2 2
Avec :
ls , lr - les inductances propres statorique et rotoriques ;
ms , mr - les inductances mutuelles statorique et rotorique.
L’inductance mutuelle entre le stator et le rotor est définie par :
2π 2π
cos θ cos (θ +
3
) cos (θ − )
3
2π 2π
[M ] = [M ]
sr rs
T
= M 0 cos (θ − ) cos θ cos (θ + )
3 3
cos (θ + 2π ) cos (θ − 2π ) cos θ
3 3
Ce modèle est le plus utilisé dans le cas d’une machine symétrique. La machine électrique
généralisée biphasée est une machine bipolaire, biphasée idéale avec deux enroulements au
stator et deux enroulements au rotor (Fig. II.2).
SW
ω
RT
RW
vsW
vrW
vrT θ
ST
vsT
31
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
En plus des équations de tensions on peut écrire l’équation caractérisant la position angulaire
entre le stator et le rotor :
θ = ∫ ω dt (II.4)
En considérant le modèle biphasé de la machine généralisée (fig. II.2), on peut écrire les
équations de Kirchhoff pour chaque élément :
dψ ST
vST = RS iST + dt
v = R i + dψ SW
SW S SW
dt
(II.5)
v = R i + dψ RT
RT R RT
dt
dψ RW
vRW = RRiRW +
dt
Si M0 est l’inductance mutuelle entre les enroulements du stator et du rotor pour θ = 0 , alors
on peut écrire :
32
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
M ST − RT = M SW − RW = M 0 cosθ
M ST − RW = M RW −ST = − M 0 sin θ (II.8)
M
RT −SW = M SW − RT = M 0 sin θ
Pour les flux, on peut écrire :
ψ ST = LS iST + M cosθ iRT − M sin θ iRW
ψ = L i + M sin θ i + M cosθ i
SW S SW RT RW
(II.9)
ψ
RT = L i
r RT
+ M cos θ iST
+ M sin θ iSW
Les systèmes d’axes du stator ( ST SW ) et du rotor ( RT RW ) tournent l’un par rapport à l’autre
avec la vitesse angulaire ω ; l’angle θ dépend de cette vitesse et varie en fonction du temps.
Les systèmes d’équation (II.5) et (II.8) obtenus sont compliqués et dépendent des coefficients
variables. Pour simplifier la résolution du système d’équations de départ, on lui fait subir des
transformations en remplaçant les grandeurs variables naturelles (courants, flux embrassés et
tensions) par d’autres grandeurs variables plus commodes à utiliser ; c’est à dire qu’il faut
obtenir un système d’équations différentielles avec des coefficients constants. A cet effet, on
passe des axes naturels du stator (( ST SW ) et du rotor ( RT RW )) aux axes réunis (confondus)
pour le stator et le rotor (U,V) qui tournent avec une vitesse quelconque ωa . Le modèle de
cette machine généralisée est représenté sur la Fig. II.3.
ωa
V U
vsU esU
esV
vsU
vrV ω
esV θa Ra
erU
vrV θ
Sa
Le système d’axes de coordonnées tourne avec la vitesse ωa par rapport au stator et avec la
vitesse (ωa-ω) par rapport au rotor. Cependant, il faudrait considérer dans chaque enroulement
du stator et du rotor la force électromotrice supplémentaire (e).
Du moment que le rotor est immobile par rapport au stator, l’inductance mutuelle entre les
enroulements du stator et du rotor devient une valeur constante et les coefficients des dérivées
des courants sont également constants.
33
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
Dans tout ce qui suit, les machines électriques sont considérées symétriques, et par
conséquent, il ne sera fait appel qu’au modèle biphasé.
sb
V ωa U
ra
vsV
vsb ωm
vsU ra
rb θ vrV θr
vra
sa vrU
vrb θa θ
vsa sa
vrc
vsc
sc
rc
34
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
Cette transformation est définie par sa matrice de passage [P(θa)] tel que :
2π 2π
cosθ a cos(θ a − ) cos(θ a + )
3 3
2π 2π
[P(θ )] = 2 − sinθ a − sin(θ a − ) − sin(θ a + ) (II.10)
3 3 3
1 1 1
2 2 2
La matrice de passage [P(θa)] écrite sous cette forme est orthogonale, ce qui conduit à la
conservation de la puissance instantanée. L’orthogonalité nous permet d’écrire:
1
cos θ a − sin θ a
2
2π 2π
[P (θ ) ] −1
= [P (θ a ) ] =
T 2
cos( θ a − ) − sin( θ a − )
1
(II.11)
2
a
3 3 3
2π 2π 1
cos( θ a + ) − sin( θ a + )
3 3 2
L’angle θa prend la valeur θS pour les grandeurs statoriques et la valeur (θr = θS - θ) pour les grandeurs
rotoriques.
On a ainsi :
[X ] = [P (θ )][X ]
UV a abc (II.12)
[X ] = [P (θ ) ] [X ]
abc a
−1
UV (II.13)
En utilisant la matrice de passage [p(θa)], on obtient dans le plan biphasé UV les nouvelles
équations des tensions suivantes :
dψ sU
vsU = Rs isU + − ωaψ sV
dt
v dψ sV
= Rs isV + + ωaψ sU
sV dt
(II.14)
v dψ rU
= Rr irU + − (ωa − ωm )ψ rV
rU dt
dψ rV
vrV = Rr irV + + (ωa − ωm )ψ rU
dt
35
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
ψ sU = LsisU + MirU
ψ = L i + Mi
sV s sV rV
ψ rU = LrirU + MisU
(II.15)
ψ rV = LrirV + MisV
Avec :
Ls = ls - ms : Inductance cyclique propre du stator ;
Pour étudier la théorie des processus transitoires des machines électrique, on utilise trois
systèmes d’axes de coordonnées qui sont des cas particuliers du système d’axes « U.V ».
Ce système d’axes est immobile par rapport au stator (ωa = 0) . Dans ce référentiel, le système
(II.13) devient et les indices U et V sont remplacés par α et β :
d ψ sα
v sα = R s i sα +
dt
v d ψ sβ
s β = R s i sβ + (II.16)
dt
v d ψ rα
= R r i rα + + ω mψ r β
rα dt
d ψ rβ
v rβ = R r i rβ + − ω mψ r α
dt
C’est un avantage pour ce système d’axes puisqu’il ne nécessite pas une transformation vers
le système réel. Ce système peut être utilisé pour étudier les régimes de démarrage et de
freinage des machines à courant alternatif avec le branchement de résistances supplémentaires
au niveau du circuit du stator.
L’utilisation de ce système est possible pour les machines à courant alternatif et les
transformateurs.
36
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
Ce système d’axes est immobile par rapport au rotor tournant à une vitesse ωm. De manière
analogue, dans la formule (II.14) en prenant ωa =ωm et remplaçant les indices U, V par d, q :
dψ ds
vds = Rs ids + − ω mψ qs
dt
dψ qs
vqs = Rs iqs + + ω mψ ds
dt (II.17)
v dψ dr
= 0 = Rr idr +
dr dt
dψ qr
vqr = 0 = Rr iqr +
dt
Le système d’axes d,q est utilisé pour étudier les processus transitoires dans les machines
synchrones et asynchrones avec une connexion non symétrique des circuits du rotor.
Enfin, un troisième repère aussi intéressant est celui où U et V sont fixes par rapport au champ
tournant. Dans ce cas, ωa = ωs. Ce repère devient intéressant lors d’une étude de la
commande de la machine asynchrone ; car les grandeurs transformées selon les axes d et q
deviennent des constantes, c’est à dire des grandeurs continues, faciles à réguler.
dψ ds
vds = Rsids + − ωsψ qs
dt
v dψ qs
qs = Rsiqs + + ωsψ ds
dt (II.18)
v dψ dr
= Rr idr + − (ωs − ωm )ψ qr
dr dt
dψ qr
vqr = Rr iqr + + (ωs − ωm )ψ dr
dt
37
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
ψ S = ψ SU + jψ SV
iS = iSU + jiSV
vS = vSU + jvSV
(II.19)
ψ r = ψ ru + jψ rv
i = i + ji
r ru rv
vr = vru + jvrv
vs = Vm e jθ e j (ω −ω
s s a )t
(II.20)
vr = Vm e jθ e j (ω +ω
r r m −ωa )t
Pour étudier les phénomènes transitoires électromécaniques avec une vitesse rotorique
variable (par exemple le démarrage, le freinage, la variation de la charge à l’arabe, etc…), il
faut ajouter l’équation du mouvement au système d’équations différentielles (I.21) :
38
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
dΩ m
Cem − Cr − K f Ω m = J (II.25)
dt
Où :
Cem : Le couple électromagnétique de la machine ;
Cr : Le couple résistant (statique) à l’arbre de la machine ;
J : Le moment d’inertie ;
Kf : le coefficient de frottement ;
Ωm : La vitesse angulaire du rotor, ou vitesse mécanique du rotor.
La vitesse électrique du rotor :
ω m = p.Ω m (II.26)
Où p : le nombre de paires de pôles.
En tenant compte de l’expression de la vitesse électrique, l’expression (II.38) devient :
J dω r
Cem − Cr − K f Ω = (II.27)
P dt
Dans la théorie du champ électromagnétique des machines électriques, le couple
électromagnétique intervenant dans l’équation (II.27) s’exprime par la dérivée partielle de
stockage d’énergie électromagnétique par rapport à l’angulaire géométrique de rotation du
rotor :
dW dW
Ce = =p (II.28)
dθ géom dθ élect.
Considérons la puissance absorbée par la machine dans un système d’axes U,V, tout en
négligeant les composants homopolaires :
Pa = vsu isu + vsvisv (II.30)
Où
dψ su
vsu = Rs isu + −ψ svωa
dt
(II.31)
dψ sv
vsv = Rs isv + +ψ suω a
dt
39
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
dψ su dψ sv
Pa = rs isu2 + isu −ψ sv isuω a + rs isv2 + isv +ψ su isvωa
dt dt
(II.32)
dψ su dψ sv
= isu + isv + (ψ su isv −ψ sv isu )ωa + (rs isu2 + rs isv2 )
dt dt
Le terme (rs isu2 + rs isv2 ) représente les pertes par effet joule.
Sachant que :
Pem = Cemωa (II.33)
On obtient
Cem = (ψ su isv −ψ sv isu ) (II.34)
Où
ψ su = Ls isu + Miru
(II.35)
ψ sv = Ls isv + Mirv
Pour la machine polyphasée (m phases) ramenée à la machine biphasée, il faut multiplier toute
expression du couple électromagnétique par le coefficient m/2, par exemple :
mp
Cem = (ψ su isv −ψ svisu ) ; (II.41)
2
40
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
II.6 Exercices
Exercice 1 :
Considérons le stator d’une machine triphasée généralisée caractérisé par les systèmes de
tensions et courants :
ia va id vd
[iabc ] = ib ; [v abc ] = [ ]
[ ]
v b ; idqo = iq ; v dqo = v q
ic v c i v
o o
1- Donner l’expression de la puissance instantanée p(t) de l’armature triphasée en fonction
de ia, ib, ic et de va, vb, vc. Ecrire l’expression de p(t) sous forme matricielle en fonction
des matrices[iabc] et [vabc].
2- Montrer, en utilisant la transformation de Concordia, que la puissance instantanée peut
s’écrire en fonction des courants et des tensions de l’armature diphasée comme suit :
p(t)= [vdqo]t [idqo]
Exercice 2 :
Une machine généralisée dont les enroulements sont couplés en étoile peut être représentée
par deux armatures diphasées fictives. Ces armatures sont placées dans un repère dq unique
comme il est montré sur la Fig. II. :
q ωa d
vsq M Rs, Ls ωm
Rs, Ls vsd ra
vrq Rr, Lr θr
M Rr, Lr vrd
θa θ
sa
Fig. II.5 : Machine diphasée fictive
dψ ds
vds = Rs ids + − ω sψ qs
dt ψ sd = Ls isd + Mird
Pour le stator : et
v = R i + dψ qs
+ ω sψ ds ψ sv = Ls isq + Mirq
qs s qs
dt
dψ dr
vdr = 0 = Rr idr + dt − (ω s − ω m )ψ rq ψ rd = Lr ird + Misd
Pour le rotor : et
v = 0 = R i + dψ qr + (ω − ω )ψ ψ sv = Lr irq + Misq
qr r qr
dt
s m rd
1- Etablir les expressions des différents puissances mises en jeu au niveau de la machine
asynchrone ;
41
Chapitre II : Théorie de la machine électrique généralisée
3- Etablir l’expression de Pmec en fonction de ѱsd, ѱsq, isd, isq et ωm puis en fonction
ѱrd, ѱrq, ird, irq et ωm.
4- Montrer que le couple électromagnétique peut s’écrire :
M
(ψ rd isq −ψ rqisd )
Cem = p
Lr
5- Si on fixe le repère dq par rapport au stator, que devienne sa vitesse de rotation ;
6- Représenter cette machine dans le repère de Concordia (αβ);
7- Etablir le modèle de Concordia (en αβ) correspondant ;
8- Si on considère les vecteurs suivants :
[X]=[ѱsα, ѱsβ, irα, irβ] et [U]=[vsα, vsβ].
[ ]
Mettre le modèle ainsi obtenu sous la forme . X& = [ A][X ] + [B ][U ]
Avec [A] et [B] sont deux matrices à déterminées.
42
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
CHAPITRE III :
MODELISATION DES MACHINES A COURANT CONTINU
Les dynamos à courant continu ont été les premiers convertisseurs électromécaniques utilisés.
Leur usage est en régression très nette en particulier en tant que générateurs de courant. On
utilise de préférence des redresseurs à semi-conducteurs alimentés par des alternateurs. Les
moteurs à courant continu restent très utilisés dans le domaine de l’automobile (ventilateurs,
lève-vitre, etc.) ainsi qu’en tant que « moteur universel » dans l’électroménager et l’outillage.
En outre, il est possible d'obtenir de manière relativement simple sa modélisation.
vaux
vc
vq
vs vf
43
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
D’après le modèle de la Fig. III.1, les relations de tensions, pour le fonctionnement en moteur,
sont de la forme ci-dessous :
dψ f
v f = R f i f +
dt
dψ s
vs = Rs is + dt
dψ c
vc = Rc ic + (III.1)
dt
dψ aux
vaux = Raux iaux +
dt
dψ a
va = Ra ia + + ωmψ d
dt
ψ f = Lf i f + M fsis
ψ s = Lsis + M sf i f
ψ = L i + M i + M i
c cc cq q caux aux
ψ = L
aux aux aux i + M i
aux.a a
+ M aux.cic (III.2)
ψ = M i + M i
d fa f sa s
Les équations III.1 et III.2 peuvent être réduite en considérant la tension et le flux total aux
bornes du circuit d’induit et l’emplacement série de ces enroulements. On peut donc écrire :
va = vq + vaux + vc
ia = is = iaux (III.3)
ψ = ψ + ψ + ψ
a q aux c
Alors :
dψ f
v f = R f i f +
dt
dψ s
v s = Rs is + (III.4)
dt
dψ a
va = Ra ia + + ω mψ d
dt
On obtient finalement :
44
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
di f di
v f = R f i f + L f + M fs a
dt dt
dia di f
vs = Rs is + Ls + M fs (III.5)
dt dt
dia
va = Ra ia + La dt + ω m ( M fa i f + M sa is )
Avec :
Ra = R + Raux + Rc
La = R + Raux + Rc (III.6)
ψ = L + L + L + 2( M + M + M c.aux )
a aux c ac a . aux
champ de couplage ;
dWméc = ωmψ d ia .dt : L’énergie transformée en énergie mécanique.
45
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
L’excitation est séparée ou indépendante si le courant dans l’inducteur est fourni par une
source autre que celle alimentant l’induit. Dans ce cas la machine ne possède qu’un seul
enroulement d’excitations f (Fig. III.2).
Les équations (III.3) et (III.4) se réduisent à :
ia q
46
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
ψ f L f 0 d
i f
ψ d = M fa 0 (II.20) if
i -
ψ a 0
La a
vf
-Expression du couple électromagnétique : Fig. III.3 : Schéma équivalent d’un
Moteur à excitation shunt
Cem = M fa i f ia (II.21)
dis
vs = Rs is + Ls dt
vc
dia v va +
va = Ra ia + La + ω m M sa ia (II.22)
dt
dia vq
v = ( Ra + R + ω m M sa )ia + ( La + Ls ) dt
d
is
-Equation des flux : -
vs
ψ f L f 0 Fig. III.4 : Schéma équivalent d’un
i f
ψ d = M fa 0 (II.23) Moteur à excitation série.
i
ψ a 0
La a
47
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
q
Moteur à excitation composée
i
En fonctionnement moteur à excitations série (Fig. III.5) :
ia
v = v f + vs , va = v f , is = i f + ia vaux
ψ f L f M fs 0
i f
ψ d = M fs Ls 0
is (II.26)
ψ a M fa M sa 0
i
ψ a 0 0 La a
- if
vf
Fig. III.6 : Schéma équivalent d’une génératrice
à excitation séparée 48
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
ψ f L f 0
i f
ψ d = M fa 0 (II.29)
i
ψ a 0
La a
C em = − M fa i f ia (II.30)
dis
vs = Rs is + Ls dt
vc
dia v va +
va = Ra ia + La + ω m M sa ia (II.34)
dt
dia vq
v = ( Ra + R + ω m M sa )ia + ( La + Ls ) dt
d
is
-Equation des flux : -
vs
ψ f L f 0
i f Figure III.8 : Schéma équivalent d’une
ψ d = M fa 0 (II.35)
i génératrice à excitation sérié
ψ a 0
La a
49
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
III.3 Exercices
Exercice 1 :
On considère la machine à courant continu à excitation séparée de la Fig. III.11. Cette
machine possède p paires de pôles. Elle se compose d'un bobinage statorique L f sur l’axe
d de résistance Rf d'un bobinage à collecteur (induit) L a sur l’axe q de résistance Ra. Soit
Mfa l’inductance mutuelle stator-induit. La vitesse de rotation de la MCC est nommée Ωm.
1. Quel est le mode de fonctionnement adopté ?
2. Ecrire l'équation électrique qui régit le fonctionnement de cette MCC.
3. Trouver l'expression du couple électromagnétique.
4. En supposant que la machine entraîne une charge Cr et que l'ensemble possède une inertie J,
écrire l’équation mécanique du mouvement de cette machine. (soit f le coefficient de
50
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
frottement visqueux).
5. L’induit de la machine est supposée être alimenté par une tension alternative de valeur
efficace Va et de pulsation ωa. On demande de calculer (en grandeur complexe) le
courant Ia absorbé par la machine en régime permanent.
q
ia
Ωm
Mfa
va Rf, Lf d
Ra, La
if
vf
Exercice 2 :
Nous nous proposons d'étudier un moteur à courant continu série à pôles lisses (Fig.
III.12). Cette machine est du type "machine à collecteur" et possède p paires de pôles.
Elle se compose d'un bobinage statorique Lf d'axe d de résistance Rf et d'un bobinage à
collecteur La d'axe q de résistance Ra. Ces deux bobinages sont montés en série et leur
mutuelle induction est égale à Maf. La vitesse mécanique est nommée Ω.
4. En supposant que la machine entraîne une charge Cch et que l'ensemble possède une inertie
J, écrire l’équation mécanique du mouvement de cette machine. (soit f le coefficient de
frottement visqueux).
5. Dans la suite de l’exercice, cette machine est supposée être alimentée par une tension
alternative de valeur efficace V et de pulsation ωe. On demande de calculer (en
grandeur complexe) le courant I absorbé par la machine en régime permanent.
6. En supposant le courant i(t) sinusoïdal, que devient l'expression du couple
électromécanique en fonction du temps? Donner la valeur moyenne du couple
électromécanique. Dans quelles applications, ce type de moteur, est-il couramment utilisé?
Exercice 3 :
On considère un moteur à courant continu à excitation shunt possède p paires de pôles. il est
composé d'un bobinage statorique (Rf , Lf) et d'un bobinage induit( Ra, La ). Soit Mfa
l’inductance mutuelle inducteur-induit. Sa vitesse de rotation est nommée Ωm. En supposant que
le moteur possède une inertie J. Soit f le coefficient de frottement visqueux.
1. Représenter le schéma équivalent de ce moteur ;
2. Etablir le modèle mathématique qui régit le fonctionnement de ce moteur ;
3. Mettre ce modèle mathématique sous forme matricielle ;
4. En supposant que le flux inducteur est constant, écrire le modèle mathématique de ce
moteur sous la forme :
i&a ia
& = [ A] + [B ]ua
Ω m Ω m
52
Chapitre III : Modélisation des machines à courant continu
Exercice 4 :
53
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
CHAPITRE IV :
MODELISATION DES MACHINES ASYNCHRONES
La machine asynchrone est constituée de trois enroulements logés symétriquement dans les
encoches du stator et de la cage conductrice intégrée au rotor. Indépendamment de la
technique employée, le rotor est assimilable à trois enroulements identiques parfaitement
symétriques et en court-circuit. La Fig. 1 donne une représentation symbolique de la machine
où les enroulements statoriques sont déphasés de 2π/3 dans l’espace. La cage du rotor peut
être modélisée aussi par trois enroulements déphasés de 2π/3. Cette représentation simplifiée
du rotor ne permet pas d’accéder à la connaissance du courant circulant effectivement dans
chaque barre mais conduit à une traduction assez fidèle de l’influence des barres rotoriques
sur le comportement de la machine. L’angle θ représente la position du rotor.
Pour établir les équations de fonctionnement de la machine asynchrone triphasée nous
utilisons les vecteurs de variables suivants:
54
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
sb
ra
vsb isb
rb ira θ
irb sa
irc isa
vsa
isc
vsc
sc
rc
Fig. IV.1 Disposition des enroulements de la machine asynchrone triphasée
[V ] = [v , v , v ] :
s sa sb sc
T
Vecteur des tensions instantanés des phases a, b et c statoriques ;
[I s ] = [isa , isb , isc ]T : Vecteur des courants instantanés des phases a, b et c statoriques ;
[Ψs ] = [ψ sa,ψ sb,ψ sc ]T : Vecteur des flux instantanés des phases a, b et c statoriques ;
[V ] = [v , v , v ] :
r ra rb rc
T
Vecteur des tensions instantanés des phases a, b et c rotoriques ;
[I ] = [i , i , i ] :
r ra rb rc
T
Vecteur des courants instantanés des phases a, b et c rotoriques ;
[Ψ ] = [ψ ,ψ ,ψ ] :
r ra rb rc
T
Vecteur des flux instantanés des phases a, b et c rotoriques ;
[V ] = [R ][I ] + d [Ψ ]
s s s s
(IV.1)
dt
[Vr ] = 0 = [Rr ][I r ] + d [Ψr ] (IV.2)
dt
Où :
R s 0 0 R r 0 0
[Rs ] = 0 RS 0 ; [Rr ] = 0 Rr 0
0 0 Rs 0 0 Rr
Avec :
Rs et Rr : Les résistances des enroulements statoriques et rotoriques de la MAS. Ces
résistances peuvent être déterminées facilement à l'aide d'essais classiques.
55
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
Equations des flux
Dans l’hypothèse du non saturation et en se basant sur la théorie des machine électrique
généralisée exposée dans le chapitre II (§II.2.1), il est possible d’exprimer les flux
magnétiques en fonction des courants et des différentes inductances propres et mutuelles de la
MAS, sous forme matricielle, comme suit :
[ψ ] = [L ][I ] + [M ][I ]
s s s sr r
(IV.3)
[ψ ] = [L ][I ] + [M ][I ]
r r r rs s
(IV.4)
Où :
l s ms ms l r mr mr
[Ls ] = ms lS ms ; [Lr ] = mr lr mr ;
ms ms ls mr mr lr
Avec :
ls et lr: Les inductances propres statoriques et rotoriques.
ms et mr : Les inductances mutuelles entre deux phases statoriques et entre deux phases
rotoriques de la MAS, respectivement ;
M0 : La valeur maximale de l’inductance mutuelle entre une phase statorique et une phase
rotorique ;
θ : L’angle électrique entre une phase statorique et une autre rotorique.
Cem = =
sr s
[L ] [I ]
(IV.5)
∂θ [I r ] ∂θ [M rs ] r r
Les sous matrices [Ls] et [Lr] contiennent des termes constants, seules les matrices [Msr] et
[Mrs] dépendent de l’angle θ, la relation (IV.5) se simplifie à:
56
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
T ∂
Cem = [I s ] [M sr ][I r ] (IV.6)
∂θ
Equation mécanique
L’étude des régimes transitoires fait intervenir en plus des grandeurs électriques les grandeurs
mécaniques. Ainsi, pour compléter le modèle, nous devons ajouter l’équation mécanique
déduite à partir de loi fondamentale de la dynamique:
dΩ m
Cem − Cr − K f Ω m = J (IV.7)
dt
Où :
Cem : Le couple électromagnétique de la MAS ;
Cr : Le couple résistant (statique) à l’arbre de la machine ;
J : Le moment d’inertie ;
Kf : Le coefficient de frottement ;
Ωm : La vitesse angulaire mécanique du rotor.
57
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
ωa d
q
isq
vsq isd
ωm
vsd ra
irq θr
ird
θa θ
sa
[x ] = [P (θ ) ][x ]
dq a abc
(IV.8)
2π 2π
cos(θ a ) cos(θ a − 3 ) cos(θ a + 3 )
Avec : [P(θ a )] =
2π 2π
− sin(θ a ) − sin(θ a − ) − sin(θ a + )
3 3
Avec θa représente l’angle de rotation du repère (d,q), θa = θs pour les grandeurs statoriques et
θa = θr pour les grandeurs rotoriques.
Les équations des tensions de la MAS dans le référentiel arbitraire (d, q) sont données par:
dψ sd
vsd = Rsisd + − ωaψ sq
dt
dψ sq
vsq = Rsisq + + ωaψ sd
dt (IV.9)
v dψ rd
= 0 = Rr ird + − (ωa − ωm )ψ rq
rd dt
dψ rq
vrq = 0 = Rr irq + + (ωa − ωm )ψ rd
dt
Avec respectivement :
58
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
vsd, vsq, vrd et vrq : Les tensions statoriques et rotoriques directs et en quadrature ;
isd, isq, ird et irq : Les courants statoriques et rotoriques directs et en quadrature ;
ψsd, ψsq, ψrd et ψrq : Les flux statoriques et rotoriques directs et en quadrature.
Les flux dans l’équation (IV.9) sont obtenus à partir du système d'équations suivant :
ψ sd = L s i sd + Mi rd
ψ = L s i sq + Mi rq
sq
(IV.10)
ψ rd = L r i rd + Mi sd
ψ rq = L r i rq + Mi sq
Avec respectivement :
Ls et Lr : Les inductances cycliques statoriques et rotoriques de la MAS, respectivement ;
60
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
seront fonction, non seulement des courants, mais, aussi, de la position du rotor. Dans ce cas
la transformation de Park perd de son intérêt pratique. Ainsi, l’hypothèse de la répartition
spatiale sinusoïdale de l’induction est maintenue même en régime saturé. L’avantage est que
les inductances dans les deux axes en quadrature ne dépendent plus de la position du rotor.
Pour prendre en considération la saturation du circuit magnétique, le flux propre d’un
enroulement peut être considéré comme la superposition d’un flux de fuites se refermant dans
l’air et d’un flux utile parcourant le circuit magnétique. Pour les flux de fuites (têtes de
bobines, encoches statoriques), l’hypothèse de linéarité reste valable pour un fonctionnement
normal, dans la mesure où les courants n’atteignent pas des valeurs excessives, ce qui est le
cas pour une machine conçue pour être commandée vectoriellement. Ainsi, les chercheurs
font généralement comme première hypothèse que les inductances de fuites stator et rotor sont
constantes. Ceci implique que seuls les flux mutuels sont sujets à la saturation du circuit
magnétique.
Une deuxième étape peut être franchie en introduisant le phénomène de saturation croisée qui
se traduit par l’interdépendance des équations électromagnétiques ramenées aux axes d et q :
dans les pôles de la machine, les flux ѱsd et ѱsq participent tous les deux à la saturation et pas
seulement ѱsd, le flux magnétisant d’axe direct dépend du courant magnétisant d’axe q et vice
versa.
61
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
Si dans le premier cas c'est clair, dans le second ce n'est pas évident car le trajet des lignes
pour le flux de fuite est assez complexe et peut être complètement dans l'air comme c'est le
cas des têtes de bobine, Fig. IV.4.
Le fait de ne pas pouvoir séparer les flux de fuite rend leur localisation impossible. Ceci
permet de les affecter soit au stator, soit au rotor et pouvoir également travailler avec
l'hypothèse d'égalité des fuites. Nous pouvons alors décomposer le flux total statorique ou
rotorique désigné par ψ comme étant la somme d'un flux de fuite ψσ et d'un flux magnétisant
ψm.
ψ = ψσ + ψm (IV.13)
Nous allons mettre à profit cette décomposition pour expliciter certaines inductances que nous
utiliserons par la suite dans le cas où toutes les grandeurs rotoriques seraient ramenées au
stator (Fig. IV.5).
Lsϭ Lrϭ
is ir
im
ψs M ψr
62
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
Les composantes des flux statoriques et rotoriques peuvent être exprimées en fonction du flux
magnétisant par:
ψ sd = Lsσ isd + ψ md
ψ sq = Lsσ isq + ψ mq
(IV.14)
ψ rd = Lrσ ird + ψ md
ψ rq = Lsσ irq + ψ md
Les inductances de fuites statoriques et rotoriques Lsσ et Lrσ sont considérées comme
constantes. Il ne reste plus qu’à déterminer la manière dont varient les flux magnétisants, en
fonction des courants circulants dans les deux axes. Le modèle de la machine étant considéré
en régime saturé, l’inductance mutuelle n’est plus constante. Et puisque la machine
asynchrone à cage est considérée comme une machine à pôles lisses, la détermination de sa
caractéristique magnétique ne pose pas de problème car, du fait de la symétrie géométrique de
la machine, l’axe du flux magnétisant est colinéaire à l’axe du courant magnétisant, de telle
sorte que la courbe d’aimantation est unique et indépendante de la localisation de l’axe du
flux dans la machine (Fig. IV.6). Par contre pour les machines à pôles saillants, à cause de la
géométrique du rotor, les axes respectifs du flux et du courant magnétisants ne sont pas
colinéaires.
q
ѱm
d
im
α
ѱmq ѱmd
imq imd
Contrairement au régime linéaire, dès que la saturation commence à apparaître dans l’un ou
l’autre des axes d et q, les flux magnétisants suivant les deux axes sont interdépendants. Ce
63
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
phénomène de couplage est appelé effet croisé car il est dû à la saturation alors qu’il n’existe
pas par construction. Ce phénomène n’existe donc pas, ou est négligeable, pour les faibles
valeurs des courants magnétisants suivant les deux axes. Mais au fur et à mesure que ces
courants augmentent, le couplage entre les deux axes prend de l’ampleur et devient
incontournable. Ce phénomène peut être expliqué physiquement de la même manière que la
réaction magnétique d’induit dans une machine à courant continu. En effet, le circuit
magnétique emprunté par les lignes de champs est, pour une grande partie, le même pour les
deux enroulements d et q; lorsque le courant magnétisant dans l’un des axes est assez élevé,
les lignes de champ issues de cet enroulement participent activement à la saturation des
parties communes, le flux magnétisant dans l’autre axe sera, par conséquent, diminué. Nous
pouvons alors définir deux nouvelles mutuelles inductances (Fig. IV.7):
ψ
M= m
(IV.15)
im
- Inductance mutuelle dynamique :
dψ m
M dyn = (IV.16)
dim
M,Mdyn
ψ
M= m
im
dψ m
M dyn =
dim
im
64
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
En vertu de ces considérations, la réécriture des équations électriques en fonction des courants
revient à exprimer chacun des flux magnétisants en fonction des différents courants :
1
ψ = Mi = (ψ + ψ )
m m
2
md
2
mq
2
(IV.17)
Avec :
Où α est l’angle entre le courant magnétisant im et sa composante directe imd (Fig. IV.6).
Les expressions des dérivées des flux magnétisants se déduisent à partir de l’équation (IV.17).
Comme la mutuelle inductance n’est pas constante mais varie avec le courant magnétisant, il
s’en suit:
dψ md ∂imd ∂M
dt = M ∂t + imd ∂t
(IV.18)
dψ mq = M ∂imq + i ∂M
dt ∂t
mq
∂t
Avec :
md mq
D’où :
∂im imd ∂imd imq ∂imq ∂i ∂i
= + = cos α md + sin α mq (IV.21)
∂t im ∂t im ∂t ∂t ∂t
En substituant les équations (IV.19) et (IV.21) dans (IV.18), on aura :
dψ md ∂imd ∂imq
dt = [M (1 − cos α ) + M dyn cos α ] ∂t + ( M dyn − M ) sin α cos α ∂t
2 2
(IV.22)
dψ mq = [M (1 − sin 2 α ) + M sin 2 α ] ∂imq + ( M − M ) sin α cos α ∂imd
dt dyn
∂t
dyn
∂t
Ce système devient :
65
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
(IV.23)
dψ mq = M ∂isq + M ∂isd + M ∂irq + M ∂ird
dt q
∂t
dq
∂t
q
∂t
dq
∂t
Avec :
( M + M dyn ) ( M − M dyn )
Md = + cos 2α : Inductance cyclique mutuelle suivant l'axe d ;
2 2
( M + M dyn ) ( M − M dyn )
Mq = + cos 2α : Inductance cyclique mutuelle suivant l'axe q ;
2 2
( M − M dyn )
M dq = sin 2α : Terme traduisant l’effet croisé de la saturation entre les axes d et q.
2
Dans les équations des tensions, la dérivation des flux conduit à l’introduction d’inductances
supplémentaires dues exclusivement à la saturation. En remplaçant les différents flux, ainsi
que leurs dérivées temporelles, par leurs expressions en fonction des courants, on aura :
disd di di di
vsd = Rsisd + ( Lsσ + M d ) + M dq sq + M d rd + M dq rq − ωa ( Lsisq + Mirq )
dt dt dt dt
di di di di
vsd = Rsisq + ( Lsσ + M q ) sq + M dq sd + M q rq + M dq rd + ωa ( Ls isd + Mird )
dt dt dt dt (IV.24)
v di di di di
= 0 = Rr ird + ( Lrσ + M d ) rd + M dq rq + M d sd + M dq sq − ωr ( Lr irq + Misq )
rd dt dt dt dt
di di
vrq di di
= 0 = Rr irq + ( Lrσ + M q ) rq + M dq rd + M q sq + M dq sd + ωr ( Lr ird + Misd )
dt dt dt dt
Avec :
ωr = ωa − ωm
Ces équations sont traduites par les schémas équivalents selon les axes d et q :
- - - -
(a) (b)
Fig. IV.8 Schéma équivalent : (a) suivant l'axe d, (b) suivant l'axe q.
66
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
Avec :
[V ] = [v sd
v sq 0 0] ,
T
[I ] = [i sd
i sq ird i rq ] .
T
Lsσ + M d M dq Md
M dq Rs − ωa Ls 0 − ωa M
M
Lsσ + M d M dq Mq ; [R ] = ωa Ls Rs ωM 0
[L] = dq a
Md M dq Lrσ + M d M dq 0 − ωr M Rr − ωr M
M dq Mq M dq Lrσ + M d ωr M 0 ωL
r r
Rr
Comme les inductances ne sont pas constantes, mais varient avec le courant, donc avec le
flux, nous sommes amenés à inverser une matrice à coefficients variables. Ces relations
montrent qu’en régime dynamique les inductances de la machine sont liées à la pente de la
tangente de la caractéristique magnétique au point de fonctionnement considéré. Pour
résoudre le système précédent il faut connaître la loi de variation de flux magnétisant en
fonction du courant magnétisant dont on déduit et en fonction du courant magnétisant.
Si dans le cas linéaire les flux sont proportionnels aux courants, la relation ψ = Li
permet d'écrire aisément les équations électriques de la machine dans n'importe quel
référentiel. Dans le cas saturé, la variation de cette dernière inductance rend le problème
beaucoup plus compliqué. Il faudrait alors trouver un modèle qui permet de décrire sa
variation en fonction du courant. Deux cas peuvent se présenter, soit utiliser l'expression du
flux en fonction du courant ψ = f (i ) Ou celle de l'inductance en fonction du courant
L=L(i). Les allures de ψ (i) et de L (i) sont indiquées sur la Fig. IV.9.
67
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
Dans les deux cas la formulation analytique n'est pas simple. Nous avons choisi de travailler
avec l'expression du flux car il caractérise mieux l'état magnétique de la machine. On pourra
ainsi exprimer les variations de ψm = f (im) et pouvoir introduire le phénomène de saturation
dans les équations électriques. Pour tous les points de la caractéristique et en particulier pour
les fortes saturations.
Plusieurs modèles tels que les fonctions polynômes, arctg., exponentielles etc. , ont été utilisés
pour couvrir l'ensemble des points. Suivant la zone de la caractéristique magnétique, on
choisit un type de fonction qui permet d'avoir un modèle assez proche de la réalité. On pourra
constater que cette caractéristique magnétique se divise en cinq zones, Fig. VI.10.
De l'origine jusqu’au point A (Fig. IV.10), on utilise une série de polynômes et au-delà de ce
point, on utilise une droite pour couvrir la zone de la très forte saturation. On doit vérifier la
continuité et la dérivabilité au point A.
Une fois la relation du flux en fonction du courant connue analytiquement, on peut déterminer
le flux ψ à chaque instant à partir de i(t).
68
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
moteur polyphasé. Le stator comporte deux enroulements, un enroulement de travail dit
enroulement principale (E.P) qui occupe en générale les 2/3(ou1/2) des encoches statoriques
et un enroulement auxiliaire (E.A) qui occupe le reste des encoches.
Pour la modélisation de ce genre de moteur, on adopte les mêmes hypothèses simplificatrices
que dans le cas d’un moteur asynchrone triphasé étudié précédemment. Avec ces hypothèses,
en se référant au schéma équivalent de la figure IV.11.
Avec :
Lps, Las : Les inductances propres de la phase principale et auxiliaire.
Lr1, Lr2 : Les inductances propres des deux phases rotoriques fictives.
Rps, Ras : Les résistances de la phase principale et auxiliaire du stator.
Rr1, Rr2 : Les résistances fictives des deux phases rotoriques.
La Fig. VI.12 représente les enroulements statorique et rotorique d’un moteur asynchrone
monophasé à condensateur permanent.
Pr2 Pa
ias C
vas
ir2 ωm
vr2 Pr1
vr1
ir1
θ
Ps
ips
vps
Fig. IV.12 : Modèle réel d’un moteur asynchrone monophasé à condensateur permanent
69
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
dψ ps
v ps = R ps i ps + dt
(IV.26)
v = R i + dψ as + v
as as as
dt
c
dψ r 1
vr1 = Rr1ir1 + dt
(IV.27)
v = R i + d ψ r 2
r 2 r2 r2
dt
Sous forme matricielle :
[v ] = [R ][. i ]+ dtd [ψ ]+ [v ]
pas pas pas pas c (IV.28)
[v ] = [R ][. i ] + d [ψ ]
r 12 r 12 r 12 r 12 (IV.29)
dt
Avec :
[v ] = [v
pas ps
v as ] ; [i
T
pas
] = [i ps
ias ] ; [vr 12 ] = [vr 1
T
vr 2 ] ; [ir12 ] = [ir1 ir 2 ] ; [vc ] = [0 vc ]
T T T
R r1 0
[R ] = R0 ps
0
; [R r12 ] =
Rr 2
pas
Ras 0
Equations des flux :
En se basant sur la représentation des enroulements de ce type de moteur monophasé de la
Fig. VI.12, les équations des flux de ce moteur s’écrivent :
ψ ps = L ps .i ps + M pr .ir 1 . cos θ − M pr .ir 2 . sin θ
ψ as = Las .ias + M ar .ir 1 . sin θ + M ar .ir 2 . cos θ
(IV.30)
ψ r 1 = Lr 1 .ir 1 + M pr .i ps . cos θ + M ar .ias . sin θ
ψ = L .i − M .i . sin θ + M .i . cos θ
r2 r2 r2 pr ps ar as
70
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
ψ ps Lps 0 M pr .cosθ − M pr .sinθ i ps
ψ as = 0 Las M ar .sinθ Mar .cosθ ias
ψ r1 M pr .cosθ Mar .sinθ
.
ir1
(IV.31)
Lr1 0
ψ r 2 − M pr .sinθ M ar .cosθ 0 Lr 2 ir 2
P t d
Cem = [I ] [L][I ] (IV.32)
2 dθ
Avec :
[I ] = [i
T
ias ir1 ir 2 ] ; [L] = [L ] [M ] ; [M ] = M
s sr pr
. cos θ − M pr . sin θ
;
[M ] [L ] . sin θ M ar . cos θ
ps t sr
sr rM ar
M pr . cos θ M ar .sin θ
[M ] T
=
L
; [Ls ] = ps
0
L
; [Lr ] = r1
0
.
− M pr .sin θ
sr
M ar . cos θ 0 Las 0 Lr 2
Cem = P.[− M pr (ir1 . sin θ + ir 2 cos θ )i ps + M ar .(ir 1 . cos θ + ir 2 . sin θ )ias ] (IV.33)
Equation mécanique :
dΩ m
J = Cem − f v Ω m − Cr (IV.34)
∂t
En remplaçant C em dans (IV.34) par son expression donnée par (IV.33) on obtient :
dΩ m P Ω C
= [− M pr (ir 1. sin θ + ir 2 cos θ )i ps + M ar (ir 1 cos θ + ir 2 sin θ )ias ] − f v m − r Ω r (IV.35)
dt J J J
J : Le moment d’inertie du rotor et de toute charge attachée à lui ;
fv : Le coefficient de frottements visqueux du moteur ;
C r : Le couple résistant de la charge.
71
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
Les coefficients des équations différentielles ainsi obtenues sont variables et la résolution
analytique du système se heurte à des difficultés pratiquement insurmontables. Pour obtenir
un système d’équations à coefficients constants on transforme les enroulements statorique et
rotorique en enroulements orthogonaux selon la transformation de Park (Fig. IV.13).
La matrice de Park dans le cas du moteur asynchrone monophasé est définie par :
cos θ a sin θ a
[P(θ )] = (IV.36)
a
− sin θ a cos θ a
sdq s pas
(IV.37)
cos θ s sin θ s
[P(θ ] = s
− sin θ s cos θ s
rdq r r 12
(IV.38)
cos θ r sin θ r
[P(θ )] =
− sin θ r cos θ r
r
Pr2 Pa
d
ωa
q
isq
vsq isd
vsd
irq
vrq ird θr
ωm
Pr1
vrd θa
θ
Ps
72
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
Dans notre cas, le référentiel doit être fixé dans la partie ou se trouve la dissymétrie, le
référentiel sera lié au stator, θa=0, c’est à dire que le système (d, q) sera confondu avec l’axe
(Ps, Pa)
dθ r dθ
Il en résulte que : θ = - θr ; =− = −ωr = ωm
dt dt
Donc :
[P(0)] = [P ] =
1 0
s (IV.39)
0 1
cos θ r − sin θ r
[P(−θ )] = [P ] = (IV.40)
r r
sin θ r cos θ r
En multipliant l’expression (IV.28) par [Ps] donnée par l’équation (IV.39), on obtient :
[v ] = [R ][. i ] + d [ψ ] + [v ]
sdq pas sdq sdq cdq
(IV.40)
dt
Avec :
[v ] = [v
sdq sd
v sq ] ; [i
T
sdq
] = [i sd
isq ] ; ψ sdq = ψ sd
T
[ ] [ ψ sq
] ; [v ] = [v
T
c cd
vcq ] = [0 vcq ]
T T
Pour l’équation du rotor, en multipliant l’expression (IV.29) par [Pr] donnée par l’équation
(IV.40), on obtient :
[v ] = [R ][P ][i ] + [P ] d [ψ ]
rdq r 12 r r 12 r r 12
dt
[v ] = [R ].[i ] + [P ] ∂ {[P ] [ψ ]} −1
∂t
rdq r 12 rdq r r rdq
73
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
On démontre que :
dθ r 0 − 1 dθ 0 − 1
[P ] d [P ]
r r
−1
= 1 0 = − dt 1 0 (IV.41)
dt dt
Ce qui donne :
0 − 1
[v ] = [R ].[i ] + d [ψ ] − ω
rdq r 12 rdq rdq m 1 0
[ψ rdq ] (IV.42)
dt
Avec :
[v ] = [v
rdq rd
v rq ] ; [i
T
rdq
] = [i rd
T
[ ] [
irq ] ; ψ rdq = ψ rd ψ rq
]
T
La relation matricielle qui lie les flux et les courants dans un référentiel lié au stator est :
ψ sd L ps 0 M pr 0 isd
ψ sq = 0 Las 0 M ar isq
ψ rd M pr
. (IV.42)
0 Lr1 0 ird
ψ rq 0 M ar 0 Lr 2 irq
(II.43)
0 = R i + d ψ + ω ψ
r 1 rd
dt
rd m rq
d
0 = Rr 2irq + ψ rq − ω mψ rd
dt
En éliminant ird, irq et ψsd, ψsq de la relation (IV.43) et ceci en se basant sur la relation (IV.42)
et aussi Lr1 = Lr 2 = Lr et Rr1 = Rr 2 = Rr , ce qui est d’ailleurs le cas dans un moteur à cage
d’écureuil, on obtient :
74
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
M pr d M pr2 di sd
sd
v = R i + ψ + L
ps −
Lr dt
ps sd rd
Lr dt
2
di
v sq = R as isq + M ar d ψ rq + Las − M ar sq + vc
Lr dt Lr dt
(IV.44)
Rr Rr d
0 = ψ rd − M pr isd + ψ dr + ω mψ rq
Lr Lr dt
R R d
0 = r ψ rq − r M ar isq + ψ qr − ω mψ rd
Lr Lr dt
d
0 = isq − C vc
dt
Cem =
P
(M raψ rd isq − M rpψ rqisd ) (IV.45)
Lr
dΩ m
=
P
(M arψ rd isq − M prψ rqisd ) − f Ω r − Cr (IV.46)
dt JLr J J
En ajoutant l’équation (IV.46) à l’équation (IV.44) et en arrangeant les équations sous forme
d’un espace d’état, le modèle du moteur asynchrone monophasé à condensateur permanent
alimenté en tension dans un référentiel lié au stator est donné comme suit :
dψ rd Rr Rr
dt = − L ψ dr − Pω mψ qr + L M pr isd
r r
dψ rq R R
= − r ψ qr + Pωmψ dr + r M ar isq
dt Lr Lr
disd Rr M pr Pwm M pr L2r R ps + M pr2 Rr v
= 2 ψ dr + ψ rq − ids + sd
dt Lr Lpsσ dr Lr Lpsσ dr Lr L psσ dr
2
Lpsσ dr (IV.47)
disq = Pωm M ar ψ + Rr M ar ψ − Lr Ras + M ar Rr i + vqs
2 2
dt Lr Lasσ qr
dr
L2r Lasσ qr
rq
L2r Lasσ qr
qs
Lasσ qr
dω m
∂t = JL (M arψ dr isq − M prψ rq isd ) − J ωm − J
P f Cr
r
dvc iqs
=
dt C
75
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
M pr2 M2
Avec σ = 1−
rd
; σ rq = 1− ar
Lps Lr Las Lr
Et
Cem = P (M ar ird isq − M pr irq isd ) (IV.49)
IV.4. Exercices
Exercice 1
Selon Park, une machine asynchrone dont les enroulements sont couplés en étoile peut être
représentée par deux armatures diphasées fictives. Ces armatures sont placées dans un repère
dq lié au champ tournant comme le montre la Fig. II.14 :
q ωa d
vsq M Rs, Ls ωm
Rs, Ls vsd ra
θr
Rr, Lr
M Rr, Lr
θa θ
sa
Fig. II.14 : Machine diphasée fictive
76
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
1) Etablir les équations des composantes dq des tensions statorique et rotorique si en
fixe le repère dq par rapport au stator ;
2) Etablir les équations des composantes dq des tensions statorique et rotorique si en
fixe le repère dq par rapport au champ tournant
3) Etablir les équations des composantes dq des tensions statorique et rotorique si en
fixe le repère dq par rapport au rotor
4) Indiquer l’intérêt de chaque choix précédents (Questions 1,2 et 3).
Exercice 2
dψ ds
vds = Rs ids + dt − ω sψ qs ψ sd = Ls isd + Mird
Pour le stator : et
v = R i + dψ qs + ω ψ ψ sv = Ls isq + Mirq
qs s qs
dt
s ds
dψ dr
vdr = 0 = Rr idr + dt − (ω s − ω m )ψ rq ψ rd = Lr ird + Misd
Pour le rotor : et
v = 0 = R i + dψ qr + (ω − ω )ψ ψ sv = Lr irq + Misq
qr r qr
dt
s m rd
Exercice 3
dψ sd 1 k2
vsd = Rsisd + dt − ωsψ sq sd σL sd σM ψ rd
i = ψ −
s
Pour le stator : et
v = R i + dψ sq + ω ψ
2
i = 1 ψ − k ψ
sq s sq
dt
s sd
sq σLs sq σM rq
77
Chapitre IV: Modélisation des machines asynchrones
1 k2
dψ dr
vdr = 0 = Rr idr + dt − (ω s − ω m )ψ rq
rd σL rd σM ψ sd
i = ψ −
r
Pour le rotor : et
v = 0 = R i + dψ qr + (ω − ω )ψ
2
i = 1 ψ − k ψ
qr
rq σLr rq σM sq
r qr s m rd
dt
M
avec : k = et σ = 1 − k 2
Ls Lr
: [U ] = [vsd 0 0]
T
Le vecteur d’entrée vsq
Le vecteur de sortie : [Y ] = [X ]
Mettre le modèle de la machine sous forme d’équation d’état comme suit:
[ ]
X& = [ A][ X ] + [B ][U ]
[Y ] = [ X ]
Avec [A] et [B] sont deux matrices à déterminées.
78
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
CHAPITRE V :
MODELISATION DES MACHINES SYNCHRONES
79
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
également pour le démarrage asynchrone des machines synchrones et aussi pour le maintien
de la vitesse de rotation au synchronisme.
sb
d
axe rotorique
vb ib
θ
vf
ic
vc
q
sc
80
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
[R ] = R ; [V ] = v
r f r f
; [I r ] = i f ; [Ψf ] = ψ f
Où :
La M ab M ac M af
M bc ; [Lr ] = L f ; [M sr ] = M bf ; [M rs ] = [M fa M fc ]
[Ls ] = M ba Lb M fb
M ca M cb Lc M cf
Avec :
Mab, Mba, Mac, Mca, Mbc, Mcb : Les inductances mutuelles entre phases statoriques ;
Maf, Mfa, Mbf, Mfb, Mfc, Mcf : Les inductances mutuelles entre phases statoriques et
l’enroulement du rotor.
L'inductance propre du rotor Lf est constante, elle est indépendante de la position du rotor.
Les inductions mutuelles entre les enroulements statorique et rotorique sont fonction de
81
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
l'angle électrique θ entre l'axe de la phase a du stator pris comme référence et l'axe d (fig.
V.1) :
M af (θ ) = M fa (θ ) = M fs cos θ
2π
M bf (θ ) = M fb (θ ) = M fs cos(θ − ) (V.3)
3
2π
M cf (θ ) = M fc (θ ) = M fs cos(θ + 3 )
Selon les équations I.91 à I.93 (Chapitre I : § I.3). Les inductances propres statoriques
sont données comme suit:
La (θ ) = Lso + Lsv cos 2θ
2π
Lb (θ ) = Lso + Lsv cos 2 (θ − ) (V.4)
3
2π
Lc (θ ) = Lso + Lsv cos 2(θ + 3 )
Avec :
Lsd + Lsq L sd − L sq
Lso = Lsσ + , L sv =
2 2
Où :
Lsσ : L'inductance de fuite au stator ;
Lsd : L’inductance longitudinale au stator (L’inductance sur l’axe d ou directe) ;
Lsq : L’inductance transversale au stator (L’inductance sur l’axe q ou en quadrature).
2π
M ab (θ ) = M ba (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2(θ − 3 )
M bc (θ ) = M cb (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2θ (V.5)
2π
M ca (θ ) = M ac (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2(θ + )
3
Lsd + Lsq
Avec : M s 0 = −
4
Remarque : Dans une machine à rotor cylindrique (à pôles lisses), ces inductances mutuelles
sont égales et constantes :
82
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
M ab = M ba = M ac = M ca = M bc = M cb = Cte (V.6)
Le système ainsi obtenu est non linéaire car les inductances sont en fonction de la position du
rotor, sa résolution est assez lourde. Le problème est simplifié en adoptant la transformation
de Park.
Cem = =
sr s
[L ] [I ]
(IV.7)
∂θ [I r ] ∂θ [M rs ] r r
ωm
ra
q d
isq isd
vsq
vsd
θ
if
vf
sa
Fig. V.2 : Représentation de la MS sans amortisseurs dans le repère de Park.
En se basant sur la théorie généralisée des machines électriques (§II.3), les équations des
tensions pour un référentiel lié au rotor s’écrivent comme suit:
83
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
dψ sd
vsd
= R s
isd
+ − ωmψ sq
dt
dψ sq
vsq = Rsisq + + ωmψ sd (V.8)
dt
dψ f
v f = R f i f +
dt
Ces tensions statoriques, sous forme matricielle, exprimées dans le référentiel (d, q) :
vsd Rs 0 0 isd ψ sd 0 − 1
d ψ sd
vsq = 0 Rs 0 isq + ψ sq + ωm 1 0 (V.9)
dt ψ
v 0 R f i f 0 0 sq
f 0 ψ f
Equations des flux
ψ sd = Ld isd + M f i f
ψ sq = Lqisq (V.11)
ψ = L i + M i
f f f f sd
Avec :
3
Ld = Lso − M s 0 + Lsv : L'inductance synchrone longitudinale ;
2
3
Lq = Lso − M s 0 − Lsv : L'inductance synchrone transversale ;
2
3
Mf = M fs : L'inductance mutuelle cyclique stator-rotor.
2
ψ sd Ld 0 M f ψ sd
ψ sq = 0 Lq 0 ψ sq (V.12)
ψ M f 0 L f ψ f
f
84
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
Le passage des grandeurs d, q aux grandeurs de phase statoriques est donné par la
transformation inverse.
Comme la sous matrice [Lr] ne contient que le terme constant Lf . Il est possible de simplifier
l’expression générale du couple électromagnétique donnée par l’équation (V.7) et on aboutit
à:
1 t d
Cem = [I s ] [Ls ][I s ] + [I s ]t d [M sr ][I r ]
2 dθ dθ
En effectuant le changement de varaible [iabc]=[P]-1[isdq], on obtient finalement :
Avec les expressions des flux ψ sd et ψ sq données par l’équation (V.11), le couple s’exprime
alors par :
Cem = p[ M f .i f .isq + ( Ld − Lq ).isd .isq ] (V.14)
Equation mécanique
dΩ p C K
J = [ M f .i f .isq + ( Ld − Lq ).isd .isq ] − r − f Ω m (V.15)
dt J J J
amortisseurs produit un couple (positif) additionnel qui s’ajoute au couple moteur pour
ramener le rotor à la vitesse synchrone. Dans les machines à pole lisse, c’est la partie massive
du fer rotorique qui joue le rôle d’amortisseurs.
La figure (V.3) rappelle la position des axes des phases statoriques et rotoriques dans l’espacé
électrique abc. L'enroulement statorique comporte 3 phases identiques décalées entre elles
dans l'espace d'un angle électrique de 120°. En plus de l’enroulement d’excitation, le rotor est
équipé au voisinage de l'entrefer de deux enroulements amortisseurs en quadratures et court-
circuités.
sb
d
axe rotorique
vb ib
ikd θ
if
if sa : axe statorique
ia
vf va
ikq
ic
vc
q
sc
Fig. V.3 : Représentation schématique d’un moteur synchrone triphasé avec amortisseurs.
86
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
i f ψ a ψ f
[I r ] = ikd ; [Ψs ] = ψ b ; [Ψr ] = ψ kd
ikq ψ c ψ kq
Où :
2π 2π
Ls 0 + Lsv cos 2θ M s 0 + Lsv cos 2(θ + ) M s 0 + Lsv cos 2(θ − )
3 3
2π 2π
[Ls ] = M s 0 + Lsv cos 2(θ + ) Ls 0 + Lsv cos 2(θ − ) M s 0 + Lsv cos 2θ ;
3 3
2π 2π
M s 0 + Lsv cos 2(θ − 3 ) M s 0 + Lsv cos 2θ Ls 0 + Lsv cos 2(θ + )
3
Lf M f ,kd 0 M fs
cosθ M kd ,s
cosθ − M kq,s
sinθ
[Lr ] = M kd , f Lkd 0 ; [Msr ] = [Mrs ]T = M fs cos(θ − 2π ) Mkd ,s cos(θ − 2π ) − M kq,s sin(θ − 2π )
0 3 3 3
0 Lkq M cos(θ + ) M cos(θ + ) − M sin(θ + π )
2π 2π 2
fs 3
kd ,s
3
kq,s
3
Avec :
Ls0, Lsv , Ms0 et Mfs sont définis au paragraphe (§V.1.1);
Mkd,s : L'inductance mutuelle maximale entre l’enroulement kd du rotor et le stator;
Mkq,s : L'inductance mutuelle maximale entre l’enroulement kq du rotor et le stator;
87
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
La figure (V.4) représente le modèle de Park d’un moteur synchrone triphasé à pole saillants
avec amortisseurs.
ωm
sr
q d
isq isd
vsq
vsd
ikd
ikq θ
if
vf
sa
Les tensions statoriques exprimées dans le référentiel (d, q) lié au rotor de la MS sont :
dψ sd
v sd = Rs .isd + dt − ω mψ sq
dψ sq
v sq
= R s
.i sq
+ + ω mψ sd
dt
dψ f
v f = R f .i f +
dt (V.18)
dψ kd
0 = Rkd .ikd + dt
dψ kq
0 = Rkq .ikq + dt
Ou sous forme matricielle :
vsd Rs 0 isd d ψ sd 0 − 1 ψ sd
v = + ψ + ω
Rs isq dt
m (V.19)
sq 0 sq 1 0 ψ sq
v f R f 0 0 i f ψ f
d
vkd = 0 Rkd 0 ikd +
dt ψ kd (V.20)
vkq 0 0 Rkq ikq ψ kq
88
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
ψ sd = Ld .isd + M f .i f + M kd .ikd
(V.21)
ψ sq = Lq .isq + M kq .ikq
ψ f = L f i f + M f isd + M fd ikd
ψ kd = Lkd ikd + M kd isd + M fd i f (V.22)
ψ = L i + M i
kq kq kq kq sq
Avec :
Ld, Lq et Mf sont définis au paragraphe §V.1.2 ;
3
M kd = M kd ,s : L'inductance mutuelle cyclique entre l’enroulement amortisseur kd et le
2
stator;
3
M kq = M kq ,s : L'inductance mutuelle cyclique entre l’enroulement amortisseur kq et le
2
stator.
En substituant les expressions des flux ψ sd et ψ sq données par l’équation (V.21), le couple
s’exprime alors par :
Cem = p[ M f .i f .iqs + ( Ld − Lq ).ids .iqs − M Kq .iKq .ids + M Kd .iKd .iqs ] (V.24)
Equation mécanique
89
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
sb
d
axe rotorique
vb ib
θ
vf
ic
vc
q
sc
En tenant compte du système (V.26), les tensions s’écrivent sous forme matricielle comme
suit :
90
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
d
− vsd
= R s
isd
+ ( Ld isd + M f i f ) − ωm Lqisq
dt
d
− vsq = Rsisq + ( Lqisq ) + ωm ( Ld isd + M f i f ) (V.28)
dt
d
v f = R f i f + dt ( L f .i f + M f .isd )
A vide, les courants des phases statoriques sont nuls (isd=isq=0), alors le système (V.28)
devient:
di f
− vsd = M f
dt
− vsq = ωm M f i f (V.30)
v f = R f i f + L f di f
dt
En analysant le système (V.30), il ne reste qu’une seule équation différentielle représentant
l’état de la génératrice synchrone fonctionnant à vide.
di f Rf vf
=− if + (V.31)
dt Lf Lf
Dans le cas où la génératrice alimente une charge Rch, Lch avec une tension d’excitation vf , les
tensions aux borne de la génératrice peuvent s’écrire :
disd
vsd = Rchisd + Lch dt
(V.32)
v = R i + L disd
sd ch sd ch
dt
Si on remplace les expressions de vsd, vsq de l’équation (V.32) dans le système (V.29), on
obtient le système suivant :
91
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
i f M f 0 Lf 0 0 Rf 0 0 0 i f
−1
(V.34)
Ld + Lch 0m Mf 0
+ 0 Lq + Lch 0 0
M f 0 Lf v f
Avec :
isd vsd
[A] = −[L] [Z ] ; [B] = [L]
−1 −1
; [X ] = isq ; [U ] = vsq ;
i f v
f
−1
Rs + Rch 0 0 0 − Lq 0 Ld + Lch 0m Mf
[Z ] = 0 Rs + Rch
0 + ωm Ld 0 M f ; [L ] = 0
−1
Lq + Lch 0
0 0 R f 0 0 0 M f 0 L f
dΩ
C ent = J + p[ M f .i f .isq + ( Ld − Lq ).isd .isq + f v Ω m (V.37)
dt
92
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
V.4 Exercices
Exercice 1 :
On considère une machine synchrone triphasée sans amortisseurs dont les enroulements sont
représentés par la figure 1. On désigne par :
ia va
Les matrices courants et tensions au stator : [iabc ] = ib , [v abc ] = v b
ic v c
i f v f
[ ]
Les matrices courants et tensions au rotor : i f = 0 , v f = 0
[ ]
0 0
sb
sr : axe rotorique
vb
sa : axe statorique
Vf va
vc
sc
Exercice 2 :
On considère une machine synchrone triphasée dont les enroulements sont représentés par la
Fig. Ex.1. Deux amortisseurs sont placés en quadrature au rotor:
On désigne par :
ia va
[i ] = i
abc
b ; [v abc ] =
v b : les matrices courants et tensions au stator et par
ic v c
93
Chapitre V : Modélisation des machines synchrones
i f v f
[i f , kd , kq
]
[ ]
= ikd ; v f , kd , kq = v kd , Les matrices courants et tensions au rotor
ikq v kq
d
axe rotorique
vb ib
ikd
θ
vf
sa : axe statorique
if ia
va
ikq
ic
vc q
sc
94
BIBLIOGRAPHIE