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Que Lire ?
Francis Jammes
La terre et le ciel
Les poètes – les vrais – sont les gardiens du temple. Ils
maintiennent vivante cette flamme sans laquelle la littérature ne
serait que jeu de mots et choc de sons, mécanique supérieure de
l’intelligence d’où l’âme est exilée. Quand viennent à disparaître les
paysages, les métiers, les êtres même, c’est à eux qu’il faut
demander cette lueur d’une étoile peut-être morte, mais qui peut
encore guider notre route.
Ainsi les Rogations, qui se célèbrent dans les trois jours qui
précèdent l’Ascension 1.
Coulant des jours tranquilles et laborieux dans son village situé aux
confins du Labourd et de la Basse Navarre, il envoyait à Paris de
courts textes, publiés sous le titre général de L’air du mois dans la
prestigieuse Nouvelle Revue française. Il ne cherchait pas à cacher des
goûts très simples, presque naïfs, et le roman qu’il préférait entre
tous était Paul et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre. Son art se
réclamait tout autant de la littérature romantique que de la peinture
impressionniste. Comme son maître saint François, il est peut-être
davantage ému par la souffrance des bêtes que par la peine des
hommes. Cela ne l’empêche pas d’être pêcheur et chasseur à l’occa-
sion. Et sa prière reste toute terrestre : « L’aile de l’Angélus touche
le cœur des bois », écrit-il dans Les Géorgiques chrétiennes.
Principales œuvres
Œuvre poétique complète, préface de Michel Décaudin (Atlantica,
2006)
À consulter
Robert Mallet : Francis Jammes (Seghers, 1950)
France, 1961)