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Séance 10

JE DÉCOUVRE

1. Le titre de cet extrait se justifie par les passages du texte surlignés :


1 La flèche d’Ulysse frappa Antinoos à la gorge, et sa pointe traversa de part en part son
cou délicat. Il s’effondra, la coupe s’échappa de sa main inerte et un jet de sang jaillit de ses
narines. Ses pieds renversèrent la table et les mets roulèrent épars sur le sol.
Les prétendants, quand ils virent Antinoos tomber à terre, se levèrent de leur siège dans
5 un grand tumulte.
Ulysse dévoila alors qui il était :
« Chiens ! vous ne reconnaissez pas votre roi Ulysse ! Vous ne pensiez pas que je
reviendrais du pays des Troyens ! Et vous dévoriez ma maison et vous prétendiez épouser
ma femme, ne redoutant ni les dieux de l’Olympe ni les hommes ! Maintenant votre sombre
10 destinée va s’accomplir, vous allez mourir ! »
En entendant cela, les prétendants s’agitaient, cherchant à fuir, envahis par la peur.
Tels des oiseaux de proie fondant sur leur victime, Ulysse et ses compagnons les tuèrent
un à un, les frappant de tous côtés. Un horrible bruit mêlé de gémissements et de coups
s’élevait dans la salle. Le sol ruisselait de sang, les prétendants ne pouvaient ni lutter ni fuir.
15 Certains s’élançaient aux pieds d’Ulysse et le suppliaient en affirmant n’avoir jamais
insulté ses servantes ou ne pas avoir profité de ses richesses, d’autres disaient même
avoir retenu leurs compagnons lorsque ceux-ci commettaient des excès. Mais le subtil
Ulysse connaissait la vérité pour l’avoir vue sous son déguisement de mendiant, et en riant
répondait par une moquerie. Puis, de son épée, il tuait l’homme.
20 Enfin, Ulysse examina la grand-salle afin de voir si l’un des prétendants vivait encore et
avait échappé à sa colère. Mais il les vit tous étendus dans le sang et dans la poussière,
amoncelés comme les poissons que les pêcheurs viennent de sortir du filet.

2. colère - vengeance - châtiment - peur - défense - protection - crainte - punition - sanction –


représailles
3. Ulysse et ses compagnons sont comparés à des oiseaux de proie (ligne 12). On a l’impression
­qu’aucun des prétendants ne pourra échapper à la mort.
4. Les prétendants sont comparés à des poissons (ligne 22). Cette comparaison insiste sur la fragilité
et la faiblesse des prétendants face à Ulysse.
5. Dans cet extrait, Ulysse montre deux nouvelles facettes de sa personnalité. D’une part, il fait
preuve d’une certaine rancune, quand il accuse les prétendants de leur comportement durant son
absence (« Et vous dévoriez ma maison et vous prétendiez épouser ma femme, ne redoutant ni les

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dieux de l’Olympe ni les hommes » – lignes 8-9) ; d’autre part, il montre aussi de la violence dans
sa ­vengeance en tuant les prétendants de sa propre main (« Puis, de son épée, il tuait l’homme » -
ligne 19). Il est sans pitié.

JE M’EXERCE

Exercice 1
Ulysse raconte à Télémaque l’une de ses aventures qu’il a gardée secrète jusque là et au cours de
laquelle il a affronté un effroyable monstre. Rédige ton récit à la 1ère personne, aux temps du passé.
Utilise aussi les caractéristiques de la langue épique : des comparaisons et des épithètes homériques.

Exercice 2
Voici quelques idées :
-- Qui : un géant à deux têtes, un dragon, une déesse…
-- Quoi : un ensorcèlement, un combat…
-- Où : un marais maléfique, une île secrète…
-- Quand : durant une nuit sans lune, pendant une tempête…
-- Comment : un combat à mains nues, un jeu d’énigmes…
-- Pourquoi : punition, imprudence…

Exercice 3
Voici quelques termes et expressions :
Lexique du combat : agripper, assaillir, lacérer, attaquer, tendre l’arc…
Lexique des sentiments : terreur, le cœur battant à tout rompre…
Épithètes homériques : le vaillant Ulysse, Hermès à la baguette d’or…
Comparaisons : aussi puissant qu’un ours, acéré comme la lame d’une épée…

Exercice 4
Voici quelques idées pour le plan :

1er paragraphe L’arrivée d’Ulysse sur une île mystérieuse

2e paragraphe La rencontre avec le dragon

3e paragraphe Le combat

4e paragraphe La défaite du monstre

Exercice 5
Voici un exemple de texte que tu aurais pu écrire :
Mes compagnons et moi avions repris la mer au coucher du soleil. Un brouillard épais s’étendait sur
l’eau. Pas un rayon de lune ne venait éclairer la nuit aussi sombre que de l’encre noire. Au petit matin, le
jour se levait quand j’entendis mon fidèle capitaine lancer son habituelle clameur :
« Terre, terre en vue ! » Notre noir vaisseau approcha du rivage. Le sable de la grève ressemblait à des
cendres grises et une fumée montait par intermittence derrière les rochers qui barraient la plage. Quel
funeste paysage, était-ce là ! Nous n’allions pas tarder à savoir ce que nous préparait ce sable brûlé…
Je laissais mes compagnons à bord. Ne venaient avec moi que mon fidèle capitaine et le jeune
Alexandre. Nous avions pour mission de rapporter des vivres frais. Nous étions à peine engagés sur
le sentier qui semblait mener vers le centre de l’île que nous entendîmes soudain comme un énorme
souffle rauque. Effrayés, nous arrêtâmes notre marche et nous nous mîmes à couvert. Le souffle
semblait se rapprocher. Nos gorges et nos yeux piquaient, comme irrités par l’âcre odeur du feu.

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Soudain, nous distinguâmes à travers une épaisse fumée deux yeux rouges et brillants ainsi qu’une
gueule ouverte énorme qui crachait des flammes. C’était l’hôte de cette île funeste, un dragon terrifiant
qui secouait en tous sens sa tête démesurée.
Que faire ? Nous n’avions pas le choix. Il nous fallait combattre ce monstre si nous voulions revenir
vivants et rapporter de quoi nourrir nos compagnons. Je sortis de la cachette et bondis sur le dragon
en criant des encouragements au jeune Alexandre. Tels des oiseaux de proie, sans trembler, nous nous
jetâmes sur les pattes du monstre qui agitait sa gueule fumante dans notre direction. Mais bientôt
cachés sous son ventre, nous n’avions plus à craindre les langues de feu qu’il s’efforçait de cracher.
Nous piquâmes de toutes nos forces le ventre de la bête. Des flots de sang jaillirent et l’énorme
monstre se mit à trembler. Nous eûmes juste le temps de nous jeter sur le côté tandis que dans un bruit
énorme, le dragon tomba. Des soubresauts agitaient encore sa carapace et des jets de fumée sortaient
de ses naseaux. Bientôt, nous n’entendîmes plus rien. Le monstre avait succombé sous les coups fatals
que nous lui avions portés.

Exercice 6
Mots de l’Odyssée :
• épopée 6
• libation 1
• Hermès 7
• Poséidon10
• Athéna 12
• airain 9
• hospitalité 8
• aède 5
• lyre 2
• Achéens 3
• cratère 4
• égide 11

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