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Le système monétaire international

UFR SEGGAT, Unicaen

2020/2021

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1. Introduction
2.1. Définition

Le système monétaire international (SMI) peut se définir comme un en-


semble de pratiques, de règles et d’institutions qui visent à organiser et à
contrôler les échanges monétaires internationaux en déterminant notam-
ment les modalités de règlement, de financement et d’ajustement des
balances des paiements des pays participant aux relations économiques
internationales .

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2. L’étalon-or
2.1. Définition

L’étalon-or peut être défini à deux niveaux :


Sur le plan interne on parle d’étalon-or lorsque la monnaie en
circulation est convertible en or. Sur ce point, deux conceptions à
l’origine d’une controverse monétaire s’opposent au 19ème siècle.
Les bullionnistes menés par D. Ricardo défendent le currency
principle, qui, préconise une stricte équivalence entre le stock d’or
détenu par la banque centrale et la quantité de billets en
circulation. La création monétaire est donc strictement limitée à
l’accroissement du stock d’or. La convertibilité est totale, intégrale
et sans discrimination. La Grande-Bretagne est le principal pays
ayant adopté ce principe par le Bank Charter Act de 1844.
Les anti-bullionnistes (parmi lesquels J.-B. Say) préconisent le
banking principle, qui est fondé sur une émission plus souple,
tenant compte avant tout des besoins de l’activité économique ;
c’est le choix de la France, qui met toutefois en place un plafond
d’émission.
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2. L’étalon-or
2.1. Définition

Sur le plan international, on parle d’étalon-or à partir du


moment où les économies nationales ont adopté sur le plan
interne les règles de l’étalon-or, et donc le monométallisme-or.

Le monométallisme-or n’est adopté par l’ensemble des grands pays


industriels que vers les années 1875-1880 : la G.B. dès 1844, la
France en 1875 après l’abandon du bimétallisme or-argent ,
l’Allemagne en 1871, les Etats-Unis en 1879.

Il ne résulte donc pas d’un accord international.

Et la période d’étalon-or au sens strict ne couvre que les années


1880 - 1914.

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2. L’étalon-or
2.2. Caratéristiques

1. L’existence de monnaies nationales dont l’unité est définie par un


poids d’or.
2. La convertibilité à vue de la monnaie fiduciaire.
3. La libre circulation interne et externe de l’or.
4. La fixation des taux de change des différentes monnaies par la com-
paraison de leurs poids d’or respectifs : c’est ce qu’on appelle le pair (ou
parité métallique)
Ces caractéristiques ont pour conséquence deux avantages essentiels :
Le système de l’étalon-or limite naturellement la création de
monnaie en raison du principe de convertibilité ; c’est donc un
régime monétaire non inflationniste.
Le système de l’étalon-or est doté de mécanismes automatiques
de retour à l’équilibre des balances des paiements. Ce deuxième
point est traité ci-dessous.
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2. L’étalon-or
2.3. Mécanismes d’ajustement automatique

le mécanisme des points d’or fonctionne de la manière suivante :

le règlement des créances et des dettes peut s’effectuer soit par


envoi d’or, soit par lettre de change, cette dernière étant le moyen
le plus courant. (Une lettre de change est un document

généralement émis par un fournisseur, au moment de l’expédition


de la facture, pour demander à son client le paiement à une date
convenue). Si un pays A connaît un déficit commercial face à un

autre pays partenaire, la monnaie du pays A se déprécie par


rapport à celle de ce pays. Il devient donc plus coûteux, pour les

entreprises du pays A de payer avec la monnaie du pays partenaire.

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2. L’étalon-or
2.3. Mécanismes d’ajustement automatique

le mécanisme des points d’or (suite) .... Mais cette dépréciation

ne peut dépasser un plancher rapidement atteint : plutôt que de


subir une perte de change, les débiteurs du pays A ont intérêt à
payer directement en or. La dépréciation de la monnaie du pays A

se limite donc à une marge correspondant aux frais


d’acheminement et d’assurance de l’or ; ils ont été estimés à 0,2%
des montants en or transférés. La situation inverse (le pays A est

excédentaire) déclenche un phénomène d’ajustement symétrique.

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un déficit commercial apparaît entre un pays A et un autre pays partenaire, la monnaie du pays A se déprécie. Il
devient donc plus coûteux, pour les entreprises du pays A de payer avec la monnaie du pays partenaire. Mais
2. L’étalon-or
cette dépréciation ne peut dépasser un plancher rapidement atteint: plutôt que de subir une perte de change, les
débiteurs du pays A ont intérêt à payer directement en or.
2.3. Mécanismes d’ajustement automatique
La dépréciation de la monnaie du pays A se limite donc à une marge correspondant aux frais d'acheminement et
d'assurance de l'or; ils ont été estimés à 0,2% des montants en or transférés. La situation inverse (le pays A est
excédentaire) déclenche un phénomène d'ajustement symétrique.

- 0,2% Point d'entrée


d'or
Apparition d'un déficit du
pays A vis-à-vis d'un pays
partenaire

Apparition d'un excédent du pays


A vis-à-vis d'un pays partenaire

+ 0,2%
Point de sortie
d'or

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2. L’étalon-or (gold specie standard)
2.3. Mécanismes d’ajustement automatique

En théorie, les caractéristiques de l’étalon-or permettent un équilibrage


automatique des balances des paiements.

En effet, un pays déficitaire au niveau commercial subit une sortie d’or,


donc une baisse de sa masse monétaire. Compte tenu des enseignements
de la théorie quantitative de la monnaie, il y aura donc baisse du niveau
des prix qui stimulera les exportations et rétablira l’équilibre.

Inversement, un pays excédentaire connaît une entrée d’or qui renchérit


les prix, ce qui pénalise les exportations.
Ce mécanisme, décrit par les classiques comme Ricardo ou Say, per-
mettrait donc, par le libre jeu du marché d’équilibrer les balances des
paiements. Il suppose cependant une libre circulation des biens et des
moyens de paiement, condition indispensable qui a été peu respectée au
XIXème siècle, où le protectionnisme est la règle, notamment durant les
périodes de crise.
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2. L’étalon-or (gold specie standard)
2.3. Mécanismes d’ajustement automatique

Outre le mécanisme des points d’or, le rééquilibrage automatique est


assuré par deux autres éléments :

la théorie quantitative de la monnaie, pour laquelle la variation de


la masse monétaire se traduit intégralement en variation des prix ;

la contrainte de convertibilité (ou discipline de l’or) : la circulation


fiduciaire est intégralement couverte par un stock d’or.

L’ensemble du mécanisme d’ajustement, mis en lumière par D. Hume au


18ème siècle, et par D. Ricardo au début du 19ème siècle, et décrit par
J. Rueff comme étant "d’une efficacité absolue", peut être schématisé
ainsi :

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- la théorie quantitative de la monnaie, pour laquelle la variation de la masse monétaire se traduit
intégralement en variation des prix;
2. L’étalon-or (gold
- la contrainte specie
de convertibilité standard)
(ou discipline de l'or): la circulation fiduciaire est intégralement couverte
par un stock d'or.automatique
2.3. Mécanismes d’ajustement
L'ensemble du mécanisme d'ajustement, mis en lumière par D. Hume au 18ème siècle, et par D. Ricardo au début
du 19ème siècle, et décrit par J. Rueff comme étant "d'une efficacité absolue", peut être schématisé ainsi:

Baisse
Pays A Dépréciation Réduction de la des Rétablissement de
Sortie
Déficit monétaire
d'or
masse monétaire prix
la compétitivité
extérieur

Théorie
Points Contrainte Rééquilibrage
quantitative de la balance
d'or métallique de la monnaie

Pays B Hausse Détérioration de


Appréciation des
la compétitivité
Excédent monétaire Entrée d'or Accroissement prix
de la masse
extérieur monétaire

(Source: J.P. Delas, Les relations monétaires internationales, Vuibert)

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2. L’étalon-or (gold specie standard)
2.4. Le déclin du système

Le phénomène majeur réside dans la montée en puissance de deux éco-


nomies rivales de l’Angleterre - l’Allemagne au centre et les États-Unis
à la périphérie - lors de la seconde révolution industrielle.

Fondée sur les industries de l’acier, de la chimie et de l’électricité, elle


s’est traduite par une redistribution de la production industrielle favo-
rable à l’Allemagne et aux États-Unis.
Ces puissances émergentes sont dans une position plus favorables que
celle de l’Angleterre.

Les mutations du commerce mondial sont le reflet de l’émergence de


nouvelles puissances rivales du Royaume-Uni.
Elles entraînent une réorientation des flux qui se traduit par une dégra-
dation de la structure du commerce extérieur britannique : en 1913, le
Royaume-Uni enregistre un déficit sur l’ensemble des marchés en déve-
loppement rapide.

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2. L’étalon-or (gold specie standard)
2.4. Le déclin du système

Le recul des exportations britanniques sur certains marchés s’ac-


compagne de celui de la livre. Ainsi, les exportateurs allemands. par-
viennent à imposer l’utilisation du mark dans leurs relations commer-
ciales avec l’Amérique latine, une partie de l’Europe et la Russie.
Ce processus s’appuie sur le développement rapide des grandes
banques allemandes qui s’est amorcé à partir de 1870 tant sur le plan
national que par des implantations internationales.
On observe une interaction entre les mouvements de marchandises,
les mouvements de capitaux à long terme et la détention internationale
de marks par les banques centrales.
Le pouvoir financier de l’Angleterre n’est donc plus sans partage à la
veille de la Première Guerre mondiale.
Mais le recul est beaucoup plus important au niveau de l’industrie et
du commerce mondial. C’est la période de l’entre-deux-guerres qui va
précipiter le déclin financier de l’Angleterre.
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3. L’étalon de change-or (gold exchange standard)
3.1. Un système fondé sur deux monnaies

La Première Guerre Mondiale désorganise complètement le monde,


aussi bien au niveau politique qu’au oiveau économique. Le conflit
a en effet provoqué d’importants transferts d’or, sans compter
l’importante émission de monnaie-papier qui empêche la plupart des
monnaies de retrouver leur convertibilité en or, suspendue depuis 1914.
Le Royaume-Uni prend alors l’initiative de réunir une conférence
à Gênes en Italie du 10 avril au 22 mai 1922. Celle-ci réunit en tout 34
pays, en fait tous les pays ayant participé au conflit, sauf les États-Unis.
Le principe décidé est assez simple, il vise à s’appuyer sur les monnaies
qui ont tiré profit du conflit, comme le dollar et la livre sterling.
Ainsi le « Gold Exchange Standard » de 1922 prévoit que seuls le
dollar et la livre sterling pourront être échangés en or. Il faut en
fait échanger la monnaie nationale en l’une de ces deux monnaies pour
ensuite pouvoir l’échanger en or.

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3. L’étalon de change-or
3.2. Les dysfonctionnements du système

Mais, avec la crise de 1929, le système montre ses limites.

En septembre 1931, l’Angleterre décide de suspendre la converti-


bilité possible de la livre en or.
Ce qui reporte tout le poids de la spéculation sur le dollar, la seule
monnaie encore convertible.

En 1933, le président F. D. Roosevelt décide à son tour de sus-


pendre la convertibilité du dollar en or

Il s’ensuit une longue période d’instabilité caractérisée par des dévalua-


tions compétitives : pour obtenir un avantage concurrentiel et relancer
ses exportations, chaque pays essaie de dévaluer sa monnaie.

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3. L’étalon de change-or
3.2. Les dysfonctionnements du système

Cela conduit à la création de zones monétaires.

La zone livre sterling est ainsi créée en 1931, au moment de


la suspension de la convertibilité de la monnaie anglaise en or,
pour la dévaluer de 30 %.

Elle regroupe les pays qui entretenaient d’importantes relations


commerciales avec le Royaume-Uni, et qui avaient alors tout
intérêt à baser leurs monnaies respectives sur la livre plutôt que
sur l’or.

Elle compte le Brésil, le Portugal, l’Égypte, les pays scandinaves et


les pays du Commonwealth, en dehors du Canada.

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3. L’étalon de change-or
3.2. Les dysfonctionnements du système

La deuxième zone monétaire que l’on voit émerger est la


zone dollar. Elle fut créée en 1933, quand la convertibilité du
dollar fut suspendue ; celui-ci fut de nouveau dévalué de 40 % en
1934.

Elle regroupe les pays qui préfèrent indexer leur monnaie sur le
dollar, plutôt que sur l’or.

On y trouve les Philippines et les pays d’Amérique du Sud, en


dehors du Brésil.

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3. L’étalon de change-or
3.2. Les dysfonctionnements du système

Et enfin la troisième zone économique constitue ce que l’on


appelle le bloc or. Cette zone se crée en 1933 autour du franc.

Cette zone choisit de garder des monnaies convertibles en or : elle


comprend la France et toutes ses colonies, la Belgique, l’Italie, les
Pays-Bas et la Suisse. Mais ce bloc ne tiendra pas longtemps, car
la pression économique deveint de plus en plus forte et les pays
s’en sont au fur et à mesure détachés pour dévaluer à leur tour
leur monnaie.

Le dernier pays à sortir du bloc fut la France en 1936 avec la


décision du Front populaire de dévaluer la monnaie.

Le franc sera finalement rattaché à la livre sterling en 1937.

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4. Le système de Bretton Woods
4.1. Introduction

L’effondrement du SMI au cours des années 1930 a marqué les respon-


sables de la reconstruction après 1945. Plusieurs leçons sont tirées de
cette expérience :
Les taux de change en flottement libre sont hautement
volatils et néfastes en période de crise économique grave.
Les dévaluations compétitives favorisent la montée des
tensions protectionnistes, ce qui affaiblit le commerce mondial
et aggrave la crise.
Le SMI ne peut être stable qu’avec un seul pôle dominant.
La coexistence dans les années 1920-1930 de deux devises à
statut international (livre sterling et dollar américain) est jugée
partiellement responsable de l’instabilité manifeste du système de
l’étalon de change-or entre les deux guerres.

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4. Le système de Bretton Woods
4.1. Introduction

Le pays qui joue le rôle de pôle monétaire dominant se doit de


respecter certaines contraintes macroéconomiques :
politiques budgétaires équilibrées ;
monnaie ni sous-évaluée ni surévaluée, comme la livre dans les
années 1920.

Les banques centrales doivent être indépendantes et hors


d’atteinte du pouvoir politique.

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4. Le système de Bretton Woods
4.1. Introduction

À partir de 1942-43, Britanniques et Américains entamèrent des né-


gociations pour définir les principales caractéristiques de l’organisation
monétaire internationale de l’après-guerre.

Leurs positions étaient communes concernant les traits généraux du


nouveau système, c’est-à-dire un système de changes fixes, beaucoup
plus organisé et contrôlé que ne l’était l’étalon de change-or dans l’entre-
deux-guerres.

Cependant, dans le détail, la conception britannique défendue par John


Maynard Keynes différait sensiblement de l’américaine, prônée par
Harry Dexter White.

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4. Le système de Bretton Woods
4.2. Une différence de philosophies

Les plans Keynes et White divergeaient sur les questions essentielles


relatives

aux obligations imposées aux pays,

au degré de flexibilité autorisé aux taux de change et

au degré acceptable de mobilité internationale des capitaux.

Ces divergences de vue s’expliquent d’abord par les priorités économiques


différentes des deux nations :
- retour à la croissance et au plein emploi pour le Royaume-Uni ;
- retour au libre-échange et à l’essor du commerce mondial pour
les Etats-Unis.

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4. Le système de Bretton Woods
4.2. Une différence de philosophies

Les plans Keynes et White divergeaient sur les questions essentielles


relatives

aux obligations imposées aux pays,

au degré de flexibilité autorisé aux taux de change et

au degré acceptable de mobilité internationale des capitaux.

Ces divergences de vue s’expliquent d’abord par les priorités économiques


différentes des deux nations :
- retour à la croissance et au plein emploi pour le Royaume-Uni ;
- retour au libre-échange et à l’essor du commerce mondial pour
les Etats-Unis.

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4. Le système de Bretton Woods
4.2. Une différence de philisophies

Selon la vision de John M. Keynes,

création d’une institution monétaire supranationale de


compensation des divers règlements internationaux

véritable banque des Banques centrales, cet organisme doit


émettre une monnaie, le bancor, définie par un certain poids d’or.
Le bancor doit être créé en fonction des besoins du commerce
mondial et se substituer à toutes les autres liquidités
internationales

les Etats membres peuvent obtenir des crédits libellés en bancors,


et le règlement des déficits doit s’effectuer par virement des
bancors sur le compte des pays créditeurs.

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4. Le système de Bretton Woods
4.2. Une différence de philosophies

Selon la vision de Harry Dexter White (haut fonctionnaire du secré-


tariat d’Etat américain au Trésor) :

mise en place de simples organes de coopération volontaire à


l’exclusion de toute autorité monétaire supranationale,

création d’une unité monétaire internationale, l’unitas,


rattachée à l’or par l’intermédiaire du dollar. L’unitas ne doit
pas constituer un instrument de paiement international mais une
simple unité de compte ;

mise en place d’un fonds de stabilisation devant, notamment,


stabiliser le cours des devises par rapport à l’unitas et fixer les
taux de change.

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4. Le système de Bretton Woods
4.3. Caractéristiques

1. La stabilité des taux de change

Le FMI est créé à Bretton Woods et l’une de ses principales missions


concerne la stabilité des changes.

Chaque Etat membre doit déclarer une parité unique pour sa monnaie
nationale, cette parité pouvant être exprimée en termes d’or ou en dollars
des Etats-Unis, à la valeur en vigueur au 1er juillet 1944, c’est-à-dire
pour une valeur de 35 dollars l’once, avec une marge de variation
de ±1%.

Cette parité ne peut être modifiée par les pays que pour corriger
un déséquilibre fondamental de leur balance des paiements, et
pour une modification supérieure à 10%, une autorisation préalable du
FMI est nécessaire.

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4. Le système de Bretton Woods
4.3. Caractéristiques

Le rôle des BC consistant à maintenir la parité de leur monnaie dans les


marges de fluctuations autorisées par rapport au dollar confère au billet
vert le rôle de monnaie de réserve.

Par exemple, en 1950, 1 dollar = 350 francs.

1 La valeur la plus élevée du dollar par rapport au franc est alors de


1 dollar = 350 (1 + 0,01) = 353,5 francs,

2 et la valeur la plus faible est de 1 dollar = 350 (1 - 0,01) = 346,5


francs.

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4. Le système de Bretton Woods
4.3. Caractéristiques

2. Le dollar, pilier du système


Le système mis en place comporte deux paliers :

chaque monnaie est convertible en dollars

seul le dollar est convertible en or.

Les Etats-Unis s’engagent à fournir de l’or au prix de 35 dollars l’once


à toute Banque centrale lui remettant des dollars.

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4. Le système de Bretton Woods
4.3. Caractéristiques

3. L’octroi de crédits

Le FMI s’engage à fournir aux Etats membres des réserves de change


additionnelles pour financer des déficits de leurs paiements.

Ces crédits sont en principe accordés pour des déséquilibres de


courte durée en attendant que ceux-ci puissent être résorbés par des
mesures appropriées de politique économique.

Les prêts sont accordés grâce aux contributions des pays membres.

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4. Le système de Bretton Woods
4.4. la lente agonie du système

Deux raisons principales :

1. Déficit américain et abondance de dollars

Les entreprises américaines, attirées par des perspectives de rentabilité


en Europe achètent en grande quantité des actifs étrangers, ce qui se
solde par d’importantes sorties de capitaux, diminuant ainsi l’excédent
de la balance commerciale américaine et aggravant par là même le déficit
de la balance de base.

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4. Le système de Bretton Woods
4.4. la lente agonie du système

2. La décote du dollar du dollar par rapport à l’or

En raison d’importants mouvements spéculatifs, le cours de l’or sur le


marché de Londres monte jusqu’à 40 $ l’once, ce qui oblige les autorités
monétaires des grands pays industriels à intervenir, et à créer le pool
de l’or en 1961, à l’initiative du gouvernement américain.

L’objet de cet organisme était était de réguler l’évolution du cours de


l’or sur le marché libre.

Cependant, ce pool se révèle rapidement insuffisant, devant les quan-


tités de plus en plus grandes que devaient fournir ses membres pour
alimenter le marché libre de l’or.

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4. Le système de Bretton Woods
4.4. la lente agonie du système

2. La décote du dollar du dollar par rapport à l’or (suite)


D’où la suppression de ce pool en 1968, et a création d’un double
marché de l’or

le marché de l’or monétaire, qui ne concerne que l’or détenu par


les Banques centrales, avec un prix qui reste garanti à 35 $ l’once,
et

un marché de l’or industriel, sur lequel les BC n’interviennent pas,


le prix de l’or dépendant de l’offre (propriétaires de l’or
nouvellement produit ou détenteurs d’ors anciens) et de la
demande (thésauriseurs ou diverses professions telles que les
orfèvres ou les dentistes...)

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4. Le système de Bretton Woods
4.5. l’effondrement du système

1. les crises monétaires se succèdent à la fin des années 60, et

en 1971, le président Nixon décide de suspendre la convertibiité


or du dollar, remplaçant ainsi le système d’étalon de change-or en un
système d’étalon-dollar.

Face à la décision américaine, la plupart des pays adoptent un système


de changes flottants.

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4. Le système de Bretton Woods
4.5. l’effondrement du système

la France pour sa part institue un double marché des changes :

le marché du franc commercial, qui permet d’acquérir ou de


céder des devises pour des opérations courantes, pour un cours
maintenu à sa valeur dans le cadre du système de changes fixes
par les interventions du fonds de stabilisation des changes, et

le marché du franc financier, réservé aux transactions en capital


qui s’effectuent à un cours fluctuant, les autorités monétaires
françaises ne procédant à aucune intervention particulière.

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4. Le système de Bretton Woods
4.5. l’effondrement du système

2. Tentatives infructueuses de retour aux changes fixes

- 1971 : accords du Smithsonian Institute.


établissement d’une nouvelle grille de parités : notamment l’once
d’or passe de 35 à 38 $

élargissement des marges de fluctuation autour d’un nouveau taux


de change fixe : ±2, 25%. En prenant toujours comme référence 1
dollar = 350 francs
valeur la plus forte du dollar par rapport au franc : 357,8750
valeur la plus faible : 342,1250

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4. Le système de Bretton Woods
4.5. l’effondrement du système

- 1972 : accords de Bâle et mise en place du serpent monétaire


européen
L’élargissement des marges décidé à Washington présente des inconvé-
nients pour le commerce intracommunautaire. Dans la pratique, la mise
en œuvre du serpent monétaire européen revient à décider que l’écart
de cours entre la monnaie la plus faible de la Communauté et la mon-
naie la plus forte ne doit pas dépasser 2,25%, c’est-à-dire une marge de
fluctuation des monnaies intracommunautaires de ±1, 125%.
Les BC continuent par ailleurs à assurer le maintien du cours de chaque
monnaie à ±2, 25% par rapport au dollar ; c’est le serpent dans le
tunnel.

- En 1973, des attaques spéculatives contre le dollar contraignent les


E-U à dévaluer.
Les pays de la Communauté européenne renoncent à intervenir pour
soutenir le dollar. C’est le serpent hors du tunnel.
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4. Le système de Bretton Woods
4.5. l’effondrement du système

- 1972 : accords de Bâle et mise en place du serpent monétaire


européen
L’élargissement des marges décidé à Washington présente des inconvé-
nients pour le commerce intracommunautaire. Dans la pratique, la mise
en œuvre du serpent monétaire européen revient à décider que l’écart
de cours entre la monnaie la plus faible de la Communauté et la mon-
naie la plus forte ne doit pas dépasser 2,25%, c’est-à-dire une marge de
fluctuation des monnaies intracommunautaires de ±1, 125%.
Les BC continuent par ailleurs à assurer le maintien du cours de chaque
monnaie à ±2, 25% par rapport au dollar ; c’est le serpent dans le
tunnel.

- En 1973, des attaques spéculatives contre le dollar contraignent les


E-U à dévaluer.
Les pays de la Communauté européenne renoncent à intervenir pour
soutenir le dollar. C’est le serpent hors du tunnel.
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4. Le système de Bretton Woods
4.5. l’effondrement du système

3. Les accords de la Jamaïque

Les attaques se poursuivent contre toutes les monnaies, et la France


décide, en 1974, de quitter le serpent monétaire européen en laissant
flotter le franc.

- En 1976 sont signés les accords de la Jamaïque : ils légalisent


le système des taux de changes flottants et mettent fin au régime des
parités fixes mais ajustables.
Il ne s’agit en fait que d’une régularisation, les monnaies flottant depuis
le 19 mars 1973

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4. Le système de Bretton Woods
4.5. l’effondrement du système

3. Les accords de la Jamaïque

abandon du système des taux de change fixes ; chaque pays peut


choisir le régime de son choix : parité fixe par rapport aux DTS
(voir ci-dessous), accord de flottement concerté, libre flottement
sur le marché des changes.

rôle de surveillance du FMI : les politiques économiques mises en


place dans les différents pays doivent garantir la croissance et la
stabilité des prix.

élimination du rôle de l’or et place prépondérante accordée aux


DTS.

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4. Le système de Bretton Woods
4.6. le dilemme de Triffin

Ce problème a été exposé par Robert Triffin dans Gold and the Dollar
Crisis : The future of convertibility (1960).

Dès le début des années 1960, les engagements monétaires américains


à l’égard des non-résidents étaient supérieurs aux stocks d’or que pos-
sédaient les États-Unis. D’où le dilemme suivant :

si les États-Unis refusaient de fournir des dollars aux autres pays,


les échanges commerciaux allaient stagner et l’économie mondiale
finirait par être entraînée dans une spirale déflationniste.

Mais si les États-Unis fournissaient un volume illimité de dollars,


l’assurance de les voir convertis en or éroderait la confiance dans
le statut de monnaie internationale du dollar

Une monnaie nationale ne peut servir durablement de monnaie


internationale.
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5. Les droits de tirage spéciaux (DTS)
5.1. Origine

Le droit de tirage spécial (DTS) a été créé par le FMI en 1969 pour
soutenir le système de parités fixes de Bretton Woods.

Selon ce système tout pays adhérent devait disposer de réserves officielles


— avoirs en or de l’État ou de la banque centrale et devises largement
acceptées — qui pouvaient servir à racheter sa monnaie nationale sur
les marchés des changes internationaux, au besoin, pour maintenir son
taux de change.

Mais l’offre internationale de deux grands avoirs de réserve, l’or et le dol-


lar EU, s’est révélée insuffisante pour soutenir l’expansion du commerce
et l’évolution financière auxquelles on assistait alors.

La communauté internationale a donc décidé de créer un nouvel avoir


de réserve mondial sous les auspices du FMI.

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5. Les droits de tirage spéciaux (DTS)
5. 2. Définition

Le droit de tirage spécial (DTS) est un actif de réserve international,


créé par le Fonds Monétaire International pour compléter les réserves de
change officielles de ses pays membres.

À compter du 1er octobre 2016, la valeur du DTS repose sur un panier


de cinq grandes devises : le dollar des États-Unis, l’euro, le renminbi
chinois (RMB), le yen japonais et la livre sterling.

Les quotités de chaque monnaie constituant un DTS sont déterminées


en fonction de leur importance relative dans les échanges commerciaux
internationaux et les transactions financières.
Les pondérations respectives du dollar, de l’euro, du renminbi, du yen
et de la livre étaient les suivantes : 41,73 %, 30,93 %, 10,92 %, 8,33 %
et 8,09 %.

La détermination des devises composantes est revue par le bureau exé-


cutif du FMI tous les 5 ans.
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5. Les droits de tirage spéciaux (DTS)
5. 3. Limites

Le DTS n’est pas une monnaie, et il ne constitue pas non plus une
créance sur le FMI. Il représente en revanche une créance virtuelle sur
les monnaies librement utilisables des pays membres du FMI.

Les détenteurs de DTS peuvent se procurer ces monnaies en échange


de DTS de deux façons :
premièrement, sur la base d’accords d’échange librement consentis
entre pays membres ;
deuxièmement, lorsque le FMI désigne les pays membres dont la
position extérieure est forte pour acquérir des DTS de pays
membres dont la position extérieure est faible.

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5. Les droits de tirage spéciaux (DTS)
5. 3. Limites

Outre son rôle d’avoir de réserve complémentaire, le DTS sert d’unité


de compte du FMI et de plusieurs autres organisations internationales.

Quelques années à peine après la création du DTS, le système de Bretton


Woods s’est effondré et les grandes monnaies sont passées à un régime
de taux de changes flottants.

D’autre part, l’expansion des marchés de capitaux internationaux per-


mettait aux gouvernements solvables d’emprunter plus facilement.

Cette double évolution a réduit le besoin de DTS.

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