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CONCEPTION DE PETITS

BARRAGES A DIGUES
FILTRANTES

Membres du groupe :
ATAKORA Manchour
ADEFOULOU Junias
AYIVON Kokou

Chargé du cours: Dr AMEY Kossi LP-GC-CT-S2- ENSI

Plan de l'exposé:
Définition

Domaine d’utilisation

Conception

Réalisation
DÉFINITION
Une digue filtrante est un ouvrage de pierres sans béton construit au travers d’une
zone de ruissellement fort, dans des terres cultivées. L'eau peut librement couler à
travers l'ouvrage, d'où leur comportement filtrant. Leur profil est plus ou moins
triangulaire, avec une pente plus faible en aval qu'en amont. La crête est en principe
horizontale (en réalité, elles ne sont jamais tout-à-fait horizontales à cause de
dégradations ou erreurs de construction). En fonction du site et de l’intensité du
ruissellement, sa hauteur est comprise entre 0,5 et 2m, sa longueur entre 30 et
200m et son épaisseur entre 1 et 4m. Au fil des précipitations, des alluvions
s’accumulent en amont de la digue, aidant à lutter contre les phénomènes d’érosion.

DOMAINE D’UTILISATION ET RÔLE


Les barrages a digues filtrantes sont utilisés dans le domaine domaine de l’agriculture.
Ils servent à retenir l’eau plus longtemps après une pluie.
Le comportement filtrant et l'implantation sur des passages d'eau intermittents des digues
filtrantes définissent leur fonctionnement. L'écoulement de l'eau, ruisselant après une pluie,
est ralenti par l'ouvrage, entraînant l'étalement de l'eau sur des surfaces en amont de la
digue, bien qu'entre-temps la qualité filtrante de la digue garantisse la décharge lente de
l'eau retenue. De cette façon, la superficie des terrains inondés en amont des digues est plus
importante qu'avant la construction de l'ouvrage. De même, la période d'inondation est plus
longue. En dehors de cette action qui favorise l'infiltration des eaux d'écoulement, le
ralentissement de l'eau entraîne le dépôt d'une partie des matières organiques et minérales
emportées par l'eau, en amont de la digue. Les digues filtrantes ont donc deux résultats
favorables principaux pour la culture :
- l'infiltration plus longue sur une superficie plus importante;
- le dépôt des matières organiques et minérales, soit la création d'une terrasse cultivable,
et une fertilisation des sols à l'amont des digues.
CONCEPTION

Apres la realisation, certains problèmes peuvent survenir, donc pour la conception


l'ingénieur dimensionne les digues afin d'éviter ces désagrément par la suite.

Nous avons par exemple :

Rupture directe: la digue se casse tout d'un coup. La hauteur de déversement est
trop importante, et les pierres de la crête et/ou de la pente aval sont emportées par
le courant. Une brèche se crée et constitue un passage d'eau préférentiel où se
concentre l'eau, dont la force exercée sur les pierres augmente, et encore plus de
pierres sont emportées.

Rupture indirecte: la digue montre des dégradations pendant quelque temps avant
qu'une brèche ne se produise. Ces dégradations peuvent consister en:

● affaissement: produit un passage d'eau préférentiel, où se concentre l'eau,


donc la force exercée sur les pierres augmente, et elles sont emportées par le

● renardage: entraîne l'affaissement.


● ravines en aval et affouillement : la base en-dessous des pierres de la pente aval
disparaît, et les pierres n'étant plus supportées, roulent en bas, aidées par le
déversement.

De cette description des processus de rupture, on peut déjà déduire les quelques
éléments de conception souhaités, qui limitent les risques de rupture:
- une hauteur de déversement limitée;
- une hauteur de chute limitée, donc une hauteur de digue maximale limitée;
- une vitesse de chute limitée, donc une pente douce en aval;
- une vitesse de filtration à travers la digue limitée, donc un assortiment et une
disposition de pierres qui limitent cette vitesse.

Éléments de conception :
Les éléments de conception qu'on peut distinguer et qui sont traités ci-après sont:
1. la hauteur maximale
2. la/les pente(s) du côté amont 3.
la/les pente(s) du côté aval
4. la largeur de la crête
5. la longueur de la digue
6. le profil en long de la crête
7. l'assortiment et le choix des pierres
8. la disposition des pierres
9. l'écartement des digues
10. des conditions particulières

1. La hauteur maximale:
L'intérêt d'une digue haute est que par la grande capacité de filtration, les déversements
sont limités, et ainsi les risques de rupture. Mais une digue basse présente aussi des
intérêts: la hauteur de chute de l'eau est diminuée, donc les risques d'érosion en aval sont
limités. De plus, une digue basse limite la charge hydraulique sur le pied de la digue, donc
les risques de renardage sont limités.
En fait, on cherche à construire une digue basse, en évitant que la hauteur de déversement
ne dépasse une certaine valeur (qui est encore à définir). Ceci n'est possible que dans le
cas où l'on peut faire varier la longueur de la digue; cette variation n'est elle-même possible
que si la digue se trouve .dans un bas-fond, c'est-à-dire dans un endroit relativement plat.
Dans un thalweg*, une digue ; courbe diminuerait trop la surface inondée et deviendrait trop
longue. S'il s'agit d'un bas-fond, on peut calculer la longueur . Si cette longueur dépasse la
largeur du bas-fond, la digue doit être courbe, convexe vue d'amont. On choisit une hauteur
de manière à faire infiltrer assez d'eau, mais pas trop, hauteur qui dépendra donc du sol.

2. La pente du côté aval


( caractéristique primordiale selon les enquêtes) ,qui est nécessaire, dépend de la hauteur
de la digue. Pour la stabilité de la digue, il est souhaitable qu'elle ne se situe pas en-
dessous de 2:1 (H:V), bien qu'on puisse observer des digues basses de pente 1:0.5 (H:V)
qui semblent stables.

A partir des observations sur le terrain, on peut donner des valeurs indicatives pour les
pentes maximales en aval: 2:1 (H:V) pour une hauteur allant jusqu'à 0,60 m, mais une
pente de 4:1 ou 5:1 (H:V) pour une hauteur de plus de 1,50 m, et des pentes intermédiaires
pour les hauteurs entre les deux. Cependant, les pentes souhaitables dépendent aussi de la
hauteur de déversement attendue.

3. La pente du côté amont


Elle n'est pas très importante pour la stabilité de la digue. Une pente verticale suffirait en
fait, mais compte tenu des animaux et des personnes qui veulent peut-être passer sur la
digue, il vaut mieux faire une pente qui soit supérieure à 0.5:1 (H:V).
4. Largeur de la crête
Une crête large résiste mieux à la force de l'eau qui déverse, qu'une crête pointue: les
pierres sur la crête se tiennent en place l'une l'autre. S'il y a plusieurs lignes de pierres sur la
crête et l'une des lignes s'en va avec le courant, il n'y a pas encore de passage d'eau
préférentiel et dangereux . De plus, le passage d'animaux et de personnes est facilité par
une crête large. Pour les digues hautes, il faut prévoir une crête relativement large, par
exemple de 5 grandes pierres; pour les digues basses, 2 ou 3 lignes de pierres peuvent être
suffisantes, ce qui se traduit en des largeurs comprises entre 0,60 et 1,50 m.

5. La longueur de la digue
Déterminée par le contexte (bas-fond ou thalweg) (voir point 1). Dans un bas-fond, on peut
faire varier la longueur en fonction des critères de déversement et de hauteur désirés, si les
propriétaires des champs le permettent. Dans un thalweg, il est préférable de choisir
l'endroit le plus large pour obtenir une longueur maximale, dans le but de limiter la hauteur.

6. Le profil en long de la crête


Il est pris horizontal dans cette section.

7. L'assortiment des pierres


Doit être varié: de grosses pierres pour donner la stabilité (par leur poids) (voir point 8); de
petites pierres pour remplir les espaces entre les grosses, et pour mieux ralentir l'eau qui
filtre à travers.
Pour la construction d'une digue, il vaut mieux choisir des pierres lourdes et plates que des
pierres légères et rondes.

8. La disposition des pierres


Elle s'organise surtout de la manière suivante:
- disposition des gros cailloux;
- présence d'un filtre de gravier.
Pour stabiliser une digue filtrante, il est souhaitable de mettre de gros cailloux sur la crête et
sur la pente en aval. Sur cette pente, une plus grande stabilité sera atteinte si les pierres
sont déposées de manière à former un escalier. Ainsi, les pierres se supportent mieux. Le
désavantage des gros cailloux au pied de la digue, vu la hauteur libre sur laquelle tombe
l'eau de déversement, peut être éliminé en creusant une tranchée pour les pierres les plus
basses.

En dehors d'un assortiment de pierres varié (voir point 7), le renardage est surtout combattu
par un filtre de graviers en amont et en-dessous de la digue. Le lieu d'un cours d'eau étant
plus vulnérable au renardage, un filtre sur cet endroit peut être suffisant. Le filtre peut quand
même influencer négativement la vitesse de comblement de la digue et de la cuvette en
amont: l'eau étant ralentie, dépose sa charge de matières organiques et minérales plus vite.

9. L'espacement des digues


Théoriquement déterminé par la pente longitudinale du cours d'eau et la hauteur des digues,
de manière à inonder un maximum de terrain. Le pied de la digue en amont est au même
niveau que le sommet de la digue en aval. Cet arrangement sera modifié s'il y a des
obstacles (voir point 10), si l'endroit calculé est un point étroit du thalweg, si les propriétaires
des champs ne sont pas favorables, etc.
10. Conditions particulières
On peut citer la présence d'arbres ou d'une ravine active, c'est-à-dire qui est en train de se
creuser vers l'amont. Il est souhaitable qu'il n'y ait pas d'arbres à proximité de la digue: les
racines et les branches peuvent l'endommager. Si une ravine active se trouve à l'endroit où
la digue est construite, il faut traiter la ravine en même temps qu'on construit la digue. On
remplit la ravine sur quelques mètres avec des pierres de taille moyenne, en respectant une
faible pente, et on les couvre avec des cailloux. De plus, la construction d'un "nez" (voir
figure 4.1.4) en amont de la digue à l'endroit d'une ravine peut servir à:
- écarter l'eau de cet endroit dangereux;
- et donc mieux l'étaler sur la longueur de la digue;
- renforcer la digue là où elle risque le plus de casser. Il peut être nécessaire de construire
également, au côté aval, un bassin de dissipation, sauf si la pente de la digue en aval est
très faible.
Les éléments à prendre en compte avant la réalisation d’une digue filtrante ont ete examines
nous verrons comment l’entretien des digues se fait.

Entretien des digues


Il s'agit de remettre des pierres en cas de petites dégradations, et de réparer les
affaissements, ruptures et renards.
En cas d'affaissement ou rupture, il ne suffit pas de remettre les pierres en place,
contrairement à l'opinion souvent exprimée, car les deux phénomènes sont déjà eux-mêmes
signes que la digue est sous-dimensionnée. A part une réparation complète des
affaissements et des ruptures, en apportant des pierres, on peut décider de conserver la
partie affaissée comme déversoir , ou de construire un déversoir à partir de la rupture. S'il
existe déjà des renards, on ne peut agir que de façon à éviter le pire, en faisant un filtre en
amont de la digue (gravillons).

Le comblement de la pente en amont de la digue n'est pas souhaitable du point de vue de la


fonction filtrante de la digue. Quand l'eau cherche un passage à travers malgré tout, elle
risque de se concentrer sur quelques points de la digue, en érodant la terre en dessous
(renardage).
On pourrait envisager d'enlever les dépôts sur cette pente de temps en temps, de
préférence à un moment où ils sont mouillés. Par contre, le comblement de la cuvette d'une
digue filtrante est souhaitable du point de vue agricole, un des objectifs de la construction
des digues étant la création d'une terrasse cultivable. Cela n'empêche pas que le risque de
déversements importants augmente quand la fonction de réservoir de la cuvette diminue.

Ce problème ne peut pas être résolu par l'entretien.


La meilleure solution semble être de bien stabiliser la digue filtrante, en plantant une bande
d'Andropogon* ou d'autres espèces de plantes en amont et en surveillant la pente en aval.
Puis, il est conseillé de construire une nouvelle digue en amont ou en aval de la digue
comblée, pour que la terre apportée puisse se déposer dans la cuvette de cette digue.
Finalement, tout le thalweg ou tout le bas-fond sera traité et terrassé. Cette solution est
préférable à un rehaussement de la digue comblée, car dans ce cas on ne fait que
accumuler toute la terre à un seul endroit, et augmenter les risques liés aux digues hautes.

Thalweg* :Un talweg [ˈtaːlveːk] (ou thalweg) correspond à la ligne formée par
les points ayant la plus basse altitude, soit dans une vallée, soit dans le lit d'un
cours d'eau. Par analogie, en météorologie, un talweg correspond à la ligne de
basses pressions entre deux zones de hautes pressions.

Andropogon* :Andropogon (communément appelé aux États-Unis broomsedge, c'est-à-dire «


paille à balai ») est un genre de plantes herbacées de la famille des Poaceae. Elle peut atteindre
une hauteur de 1,50 m et l'on tire de sa tige un colorant ocre.
Plusieurs de ses espèces sont en danger, comme Andropogon benthamianus, Andropogon
bentii, Andropogon lanuginosus et Andropogon scabriglumis.
EXEMPLES DE DIGUES FILTRANTE:
Bibliographie:
AMÉNAGEMENT DE CONSERVATION DES EAUX ET DES SOLS PAR DIGUES
FILTRANTES EXPÉRIMENTATIONS DANS LA RÉGION DE RISSIAM, BURKINA FASO,
1986-1989
Tome 1 : ASPECTS TECHNIQUES ET AGRONOMIQUES J.C.J. VLAAR et A. J.
WESSELINK

https://wikiwater.fr/e12-les-techniques-d-amenagement#outil_sommaire_7

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