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Chap.

Les affouillements

1 I. Introduction :
Les affouillements, c’est un phénomène naturel, qui se provoque dans les cours
d’eau, tels que les rivières, les fleuves, les ruisseaux, les oueds, ect…. Ce
phénomène physiquement est défini comme suivant :

E.st l’enlèvement et le transport des sédiments du lit d’un cours d’eau et des
berges sous l’action érosive d’un écoulement hydraulique. En effet, l’évolution
morphologique d’un cours d’eau, à long terme, modifie le transport
sédimentaire.
Ce phénomène touche, en général l’ensemble des ouvrages hydrauliques, avec
plus ou moins d’intensité selon la morphologie du cours d’eau et le type
d’ouvrage. Ces affouillements peuvent mettre a nu les fondations des ouvrages
et finissent par les déstabiliser, voire les effondrer, comme il conduit à la
vulnérabilité ou même la destruction des constructions hydrauliques comme les
ponts, les barrages et autres.
Sa gravité varie en fonction de la nature du sol (Limon ; sable ; argile ; roche et
autres) et en fonction de la morphologie du bassin versant (voir fig.1) et le fond
du lit du cours d’eau.

Fig ;1 Bassin versant hydraulique et topographique


1
Ce phénomène peut toucher toute la surface du cours d’eau, dans ce cas un
affouillement général, comme il peut touche uniquement autour des obstacles,
qu’existent dans l’oued, tels que les appuis d’un pont comme les piles, les culées
et dans ce cas c’est un affouillement local (voir fig.2).

Fig.2 : Des affouillements au niveau d’une passerelle traditionnelle.

Important :

L’Algérie n’échappe pas à ce phénomène qui a causé beaucoup de


problèmes aux ouvrages conduisant à leurs destructions d’où la nécessité de
leurs renforcements, dans la région des hauts plateaux où le climat est semi-
aride, l’érosion est plus importante. Il n’existe pas de statistiques officielles en
Algérie bien que ce phénomène a emporté des dizaines d’ouvrages. Les photos
et les constatations montrent que c’est les manifestations du phénomène
d’affouillement.

2
Fig.3 : Déstabilisation d’un appui par les affouillements.
1. 2. Définition :
Action de creusement due aux remous et aux tourbillons engendrés dans un
courant fluvial ou marin butant sur un obstacle naturel (rive concave des
méandres) ou artificiel (pile, culée de pont, jetée) et le transport des sédiments
d’un point à un entre (déblai-remblai) (Voir fig.4).

Fig.4 : schéma du mouvement des particules

1.3 Mode du transport des sédiments :

Le transport des sédiments dans le cas des cours d’eau à régime fluvial, les
matériaux du lit sont susceptibles d’être mis en mouvement sous l’action des
forces hydrauliques dues à l’écoulement de l’eau. Selon la taille des sédiments
et les caractéristiques de l’écoulement, deux principaux modes de transport,
représentés sur la figure 4 , sont identifiés : le transport en suspension et le
transport par charriage.

II. Les différents types d’affouillements.


Au niveau d’un cours d’eau, on constate qu’il y a trois catégories
d’affouillements (voir fig.5), qui sont :

3
1. Les affouillements généraux ;
2. Les affouillements locaux ;
3. Les affouillements de contraction.

Fig.5 : Les différentes catégories d’affouillements

2.1 Les affouillements généraux :

Ce type d’affouillement est indépendant de la présence d’une structure dans le


cours d’eau et correspond à l’évolution naturelle du lit par dégradation. Cette
évolution peut survenir rapidement suite à une grande crue, ou bien s’étendre
sur plusieurs années. L’activité humaine, telle que la modification du cours
d’eau ou la construction de barrages, amplifie ce type d’affouillement (voir
fig.6).

Fig.6 : Mouvement et modification morphologique du lit de l’oued

4
2.2 Affouillements locaux :

Ce type d’affouillement résulte directement de la présence de piles ou


culées dans un écoulement hydraulique. Ces obstacles engendrent un
changement brusque de l’écoulement (Figure 8) : En amont de la pile,
l’écoulement est redirigé vers le lit , engendrant ainsi une érosion localisée
5 autour de la pile. Cela donne naissance, en pied de pile, à des tourbillons en fer
à cheval, qui vont accentuer l’affouillement local. Sur les cotés de la pile, le
décollement de la couche limite de la paroi donne naissance à des tourbillons de
sillage.

Fig.7 : Les différents mouvements d’eau autour d’une pile d’un pont
(Affouillements locaux)

Ce phénomène, peut causer des dégâts considérables et même il peut ruiner


la structure totalement, après sa déstabilisation (voir fig.10).

5
Fig.8 : Distruction d’un tablier d’un pont suite à la déstabilisation de la pile
2.3 Les affouillements de contraction :

Ce type d’affouillement est dû au rétrécissement de la largeur du cours


d’eau, soit naturellement, soit à cause de la présence d’un ouvrage d’art.
Cette contraction engendre une augmentation de la vitesse d’écoulement et

6 par conséquent une force érosive plus importante. Les sédiments de la zone de
contraction sont transportés entraînant ainsi un abaissement local du lit du
cours d’eau.

Important :

La section transversale du cours d’eau avant construction ou rétrécissement


de ce denier set S0 , après la réalisation du projet, cette section diminue est
devient Sf, telle que la variation est de Δs = S0 – Sf >0 et par conséquent la
vitesse d’écoulement augmente et dépasse parfois la vitesse limite de
résistance du sol du fond du lit de l’oued, ce qui entraine le phénomène de
cisaillement du fond du cours d’eau (la force de cisaillement est supérieure à
la force critique ou limite de cisaillement du sol, constituant le lit de l’oued),
c'est-à-dire :

Ftr > Fcr ; (2.1)

Avec :

Ftr - La force tractrice, qui provoque le cisaillement du fond du lit de l’oued.

III. Quelques notions d’hydrologie


3.1Sections d’écoulement :
Les sections d’écoulement sont des profils en coupe des cours d’eau qui
sont effectués perpendiculairement à son axe longitudinal. Elles nous
6
renseignent sur les paramètres physiques du cours d’eau nécessaires aux
calculs hydrauliques, qui sont principalement les suivants :
 Profondeur (h) : distance verticale mesurée entre le fond du cours d’eau
et la surface de l’eau. Cette profondeur est dépendante du débit, qu’elle
permet souvent de caractériser;
 Section d’écoulement (A) : surface verticale du cours d’eau occupée par
l’eau;
 Périmètre mouillé (Pm) : longueur du segment de la section qui est en
7 contact avec l’eau;
 Rayon hydraulique (Rh) : rapport entre la surface d’écoulement et le
périmètre mouillé (A/Pm);
 Largeur au miroir (l) : largeur à la surface du cours d’eau, mesurée
perpendiculairement à l’écoulement.

Important :
Il est important de définir la ou les sections transversales les plus
représentatives du cours d’eau. Choisir une section non représentative
reviendrait à fausser complètement les résultats.

3.1.1 Les différents types d’écoulement


Dans la nature, l’écoulement d’un cours d’eau est rarement uniforme. En
fonction des caractéristiques du lit mineur, des obstacles rencontrés, de la
pente, etc., l’écoulement peut accélérer, décélérer, ou même former des
ressauts (voir fig. ).
L’écoulement est uniforme lorsque la profondeur et la vitesse ne changent
pas à l’intérieur du canal. Cette approche théorique ne se retrouve pas dans la
nature : elle permet de conceptualiser de façon simple un écoulement dans
des portions de cours d’eau dont le profil est homogène.
L’écoulement est non uniforme, soit en accélération ou en décélération, lorsque
la vitesse ou la profondeur changent à l’intérieur du canal. On distingue :
1- L’écoulement graduellement modifié lorsque, par exemple, on a
affaire à un changement de tirant d’eau dû à la présence d’un
barrage;

7
2- L’écoulement brusquement modifié, par exemple, en aval des
ponceaux ou des barrages. C’est notamment dans les
écoulements brusquement variés qu’on retrouve de la turbulence.

3- L’écoulement uniforme et stable.

Fig. 9 : Les différentes étapes d’écoulement

3.1.2 Variation de la vitesse d’écoulement :

La vitesse de l’eau à l’intérieur d’une section d’écoulement n’est pas uniforme.


En effet, les plus grandes vitesses observées sont généralement au centre du
cours d’eau dans une portion rectiligne et à l’extérieur d’un méandre lorsqu’il a
un parcours sinueux. La vitesse moyenne d’un cours d’eau correspond donc à la
moyenne des vitesses mesurées aux différents points de section du lit calculée à
l’aide d’une formule unidimensionnelle de type Manning.

8
Fig.10 : La variation de la vitesse en fonction de la profondeur d’une

section d’écoulement

3.2 Coupe transversale d’un cours d’eau :

Cette notion, nous aide d’avoir une idée sur la morphologie et les dimensions
géométriques de notre ouvrage en général et l’implantation des appuis en
9 particulier, en évitant les grandes eaux (les grandes profondeurs) et les lits
mineurs, pour mettre la structure à l’abri des affouillements.

Fig.11 : Une coupe transversale d’un cours d’eau

3.2.1 Les caractéristiques géométriques d’un cours d’eau :

Fig.12 : Coupe transversale d’un lit mineur d’un oued.

9
t – Largeur à la surface d’écoulement ;

y – La profondeur des eaux ;

b – La largeur à la base d’écoulement.

3.2.2 Caractéristiques hydrauliques du cours d’eau :

Dans le cas où la section transversale d’écoulement (la surface mouillée) est


égale à A et le périmètre mouillé est de P, le rayon hydraulique, noté R h vaut :
10
Rh = A / P (3.1)

Important :

Pour les sections complexes (voir fig. ), on calcul le rayon hydraulique pour
chaque section Ai → Rhi , tel que on a :

Rh = ∑ Rhi = ∑Ai / ∑Pi (3.2)

Fig. 13 : Coupe transversale d’une section d’écoulement complexe

3.2 Coupe longitudinale d’un cours d’eau :

Cette notion est très importante, pour avoir une idée sur les relief et la
courbe d’écoulement des eaux, surtout pendant les crues, c’est à de connaitre et
de déterminer le début des remous et leur fin, tout ça nous permet de déterminer
la section ou le lieu d’implantation de notre ouvrage, en général chaque région
et chaque site a des données statistiques, qui nous donnent une idée initiale sur
le mouvement des basses et hautes eaux, à partir de tout ça, on peut déterminer
la courbe d’évolution du courant d’eau le long de l’oued, en utilisant quelques
notions mathématiques, tels que les polynômes d’interpolation de Newton et de

10
Lagrange, ou les notions des fonctions implicites, pour arrêter la courbe
référentielle du mouvement des eaux pendant les crues le long du cours d’eau et
à partir de tout ça, on détermine la section d’implantation de notre ouvrage, en
général là où pas de remous et pas de décantation, pour éviter tout mouvement
des sols, qui peuvent provoquer un grand déblai (creusement), qui met les
fondations en état de déstabilisation et même en état de ruine et de destruction,
comme dans le cas contraire (décantation), peut provoquer un remblayage et
par la suite la fermeture des ouvertures sous le pont et par conséquent l’ouvrage
11 travaille une digue d’un barrage et sera soumis à des pressions hydrostatique et
hydrodynamique extraordinaires, qui peuvent provoquer l’emportement du
tablier par la crue ou la destruction totale de l’ouvrage, pour cette raison on
implante la structure au niveau du point d’inflexion de la courbe d’écoulement
des eaux.

Fig. 14: Une coupe longitudinale d’un cours d’eau

IV Détermination des paramètres principaux d’une crue


Les paramètres principaux pour une crue de grande envergure, au niveau
de des oueds et cours d’eau en Algérie sont :

 La force tractrice ;
 La vitesse d’écoulement ;
 La profondeur de la section mouillée ;
 Le rayon hydraulique de la section mouillée ;
 La largeur de section mouillée ;
 Le périmètre dela section active mouillée.

11
4.1 La force tractrice :

La force tractrice, c’est la force, qui provoque le cisaillement du fond de lit de


l’oued ou du cours d »eau d’une façon générale, cette peut avoir lieu pendant
les crue, où la vitesse d’écoulement est grande et l’écoulement lui-même est non
uniforme et change d’un instant à un autre d’une façon brusque et choquante,
qui permet aux particules des sols du fond du cours d’eau de se détacher et de
se mettre en mouvement (affouillement positif), cette force est déterminée par
12
l’expression suivante :

τc = τ= (γs – γw).d ; (4.1)


Où : τ= = γw. R.i / (γs – γw).d ;
Avec :
R = rayon hydraulique ;

i = pente de l’écoulement ;

γs = poids volumique spécifique des grains solides γs ≈ 26 à 27 kN/m3 ;

γw = poids volumique de l'eau (γw ≈ 10 kN/m3 ) ;

d = diamètre du grain.

N.B : τ= - Paramètre de Sheilds sans dimension, on peut le déterminer par :

τ= = π.tanϕ./ 6.b. (4.2)


Remarque :
Cette force tractrice est déterminée pour un fond plat, or pour un fond
du cours d’eau avec une pente d’angle β, cette dernière est déterminée
par :
τβ = (1 – sin2β / sin2φ). τ0 ; (4.3)
Où : φ – Angle de frottement du matériau au repos ;
Τ0 – La valeur de la force tractrice sur un fond plat de l’oued.

12
4.1.1 La composition de la force tractrice :
La force de cisaillement ou tractice est composée de deux
composantes, qui sont (voir tableau ):
- Force tractrice des grains.
- Force tractrice des dunes.
Tableau 1: Les composantes de la force tractrice.
13

Force tractrice totale


=
Force tractrice due aux frains
+
Force tractrice due aux dunes

L a force tractrice due aux grains est :

τg = β .τ0. (4.4)

La force tractrice due aux dunes, est :

τd = (1−β )τ0. (4.5)

4.2 La vitesse de début de mouvement :

La vitesse qui provoque le début de mise en mouvement (par charriage) est


appelée vitesse de début d'entraînement V0 . En éliminant i entre la formule de
Strickler V = K f .y 2 / 3i1 / 2 et celle qui donne le début du charriage β.τ* = 0,047 ,
soit β.y.i = 0,047 . 1,6.d = 0,075.d ;

Avec : β = K /Kgrain .

- Kgrain =21/(1/6)= 126 ;


- K – Le coefficient de Stickler global ;
- y le tirant d’eau au nivau de la section à étudier ;
- d le diamétre moyen des grains du sol du fond de l’oued.

On obtient :

13
V = 2.7K1/4.y1/6.d3/4 (m.kg.s) (4.6)

4.3 Transport des solides :

De nombreux hydrauliciens ont cherché à établir des relations permettant


d’estimer le débit solide d'un cours d'eau, à partir de nombreuses mesures en
modèle réduit ou sur des fleuves. Ces différentes formules donnent rarement
des résultats comparables, car elles ont été établies dans des conditions
14 différentes. Il n'y a pas de formule universelle de transport solide.

4.3.1 Transport des solides par charriage :.

La formule empirique de Meyer-Peter et Müller (1948) donne la capacité


de transport solide par charriage, lorsque les sédiments ont une taille uniforme.

4.3.1.1.SYNTHÈSE FORMULE de MEYER-PETER et MÜLLER :

 Pour 0,4 mm < d < 30 mm


Débit solide charrié exprimé en volume de grains (vides non compris) :
 Granulométrie étroite :
Qs = 32.L.( β.τ * −0,047 )3 / 2 d 3 / 2 (en m3/s) pour γ s / γ w = 2,6 ,
Et (4.7)
Qs = 33.L.( β.τ * −0,047 )3 / 2 d 3 / 2 (en m3/s) pour γ s / γ w = 2,7 ;
Avec :
Β = K 3/2 / Kgrain et τ * = R. / ( γ s / γ w − 1 ).d ;
Où :
R – Rayon hydraulique du lit mineur global, et K Strickler global du lit mineur ;
 Granulométrie étalée :

Qs = 32.L.( τ * −0,138 )3 / 2 d 3 / 2 pour γ s / γ w =2.6 (4.8)

4.3.2 Transport de solide total :


La formule empirique de Engelund et Hansen (1967) donne le transport
solide apparent total pour des sédiments non cohésifs (charriage +

14
suspension) :

Pour 0,15mm < d < 5mm et τ*> 0,25

Débit solide apparent total (exprimé en m3/s) (vides compris):


s)

Q s = 0,010.K 2 .L.y17 / 6 .i5 / 2 .d −1 pour γs/γ w = 2,6 ;

= 0,0088.K 2 .L.y17 / 6 .i5 / 2 .d −1 pour γ s / γ w = 2,7 .


15
Le débit total en volume de grains avec vide non compris est déterminé par
l’expression suivante :

Qs = (1-n).Qs (4.10)

Le volume de solide emporté par la crue pendant une période T est :

Vs = Vs   L.qs ( y ).dt . (Volume des grains seuls). (4.11)

Avec : qs = Qs / L ; L – Largeur du la surface mouillée ou de la section


perturbée par les affouillements.

4.4 Détermination de la profondeur affouillable :


Suite à des travaux de Izard et Bradley (1958), puis à des essais au LNH de
Chatou, Ramette, propose une formule de profondeur maximale des fonds
perturbés (ou susceptibles d’être affouillés) au voisinage de rétrécissements
locaux, qu’est la suivante :

PAf. = 0.73.q2/3 / d1/6. (4.12)

Où :

- PAf. = profondeur des fonds perturbés par rapport à la ligne d'eau


correspondant au débit Q ;
- q = Q/L débit liquide par unité de largeur en m3/s/m ;
- d = diamètre moyen des sédiments, en m.

Important :
Cette expression est très intéressante pour l’application dans le calcul des
affouillements pour les appuis des ponts aquatiques, ou le sol est très
affouillabl
15
V- Les affouillements et les ouvrages d’art aquatiques :
5.1 Introduction : Le phénomène des affouillements, c’est un phénomène très
agressif pour les ouvrages d’art d’une façon générale et les ponts construits
sur des cours d’eau , pour cette raison, il faut étudier ce problème avant
pendant et prévoir ces conséquences après constructions de ces ouvrages et
surtout leurs infrastructures et les appuis, tels que les piles et les culées, en
général, on évite d’implanter ces parties dans les lits mineurs, pour éviter tout
risque, mais dés fois, on se met dans des conditions intournables et nous
16 obligent de construire dans ces lits et par conséquent, on est obligé de
prendre toutes nos prévisions et précautions, pour mettre nos projets à l’abri
de ce phénomène (voir fig. )

5.1 Les facteurs influents sur les affouillements :

Les affouillements au voisinage des ouvrages aquatiques, sont infleuncés


par trois paramètres ou facteurs, qui sont :
- Géotechniques ;
- Hydrauliques ;
- Structure.

5.1.1 Paramètre géotechnique :

Le paramètre géotechnique, joue un rôle primordiale dans l’influence sur


le phénomène d’affouillement en général et en particulier pour les ouvrages
fondés dans des cours d’eau, tels les barrages, les digues et surtout les ponts
à plusieurs travées où on trouve un nombre important des appuis de rive
telles que les culées, qui peuvent êtres exposées à ce phénomène et appuis
intermédiaires, telles que les piles, sont les parties principales exposées aux
affouillements, pour cette raison on évite le maximum leurs implantations
dans des lits mineurs, qui sont constitués en général par sol très vénérable au
creusement et aux déplacements, d’un point à un autre, qui provoque la
formation des creux et dunes au niveau du lit du cours d’eau pendant les
crues, tout ça peut entrainer une déstabilisation des appuis en cas de déblai et
une fermeture des ouvertures sous l’ouvrage, laisse ce dernier travaille
comme une digue d’un barrage et subit des pouss »es hydrostatiques et même
hydrodynamiques très importantes, qui entrainent un désordre structurale et
architecturale dans la structure et même pendant les grandes crues, seront
emportées, surtout pour les ouvrages isostatiques (sont légés) (voir fig. ) ;

16
17

Fig.15 : Affouillements autour d’une pile

5.1.2 Paramètre hydraulique :

Le principal paramètre hydraulique qui influence la profondeur


d’affouillement est la vitesse moyenne de la crue à l’approche aux appuis des
ouvrages Vmo , cette grandeur est prise en compte dans l’estimation de la
profondeur d’affouillement, soit dans le calcul de la vitesse critique Vcr, soit
par nombre de Froude F :r ou le nombre de Reynolds Re. Chabert &
Engeldinger (1956) ont montré que la valeur de la vitesse d’approche
Vmoy détermine le régime d’affouillement et par conséquent, la cinétique de
l’évolution de la profondeur de la fosse dans le lit du cours d’eau
L’effet de hauteur d’eau relative h0 / b, (avec h0 la hauteur d’eau et b le
diamètre de la pile) sur la profondeur d’affouillement maximale a également
été examiné. Briaud et al. (2004) ont montré que la profondeur
d’affouillement est indépendante de la hauteur d’eau dès que h 0 /b> 2. Pour
des écoulements peu profonds h0 /b< 2, plus la hauteur d’eau est faible plus
l’affouillement se développe rapidement. Toutefois, la profondeur
d’affouillement à l’équilibre est plus faible pour les écoulements peu
profonds. Cela est dû au fait qu’au fur et à mesure que la fosse
d’affouillement se développe, l’écoulement perd sa capacité érosive plus
rapidement dans un écoulement peu profond. En effet, dans ce type
d’écoulement, il est difficile de voir la formation complète des tourbillons en
fer à cheval qui accentuent la profondeur de l’affouillement local.

5.1.3 Paramètre structure :

La conception et l’aspect architecturale joue un rôle primordiale dans


l’influence sur la profondeur et les mouvements des affouillements au
voisinage des appuis, soit intermédiaires ou de rive, telles que les culées, en

17
général, on donne une forme d’un avant bec pour les piles pour faire éloigner
les eaux de la crue se leurs alentours le maximum, malgré ne se fiat pas à
100% , mais diminue l’agressivité des crues = un taux très important, donc la
géométrie des structures influe sur la profondeur des affouillements locaux
(voir tableau ).

Tableau 2: Les valeurs des coefficients de forme des piles

la forme de la section Coefficient de forme


18 Rectangulaire >1.2
Rectangulaire avec avant bec Varie entre 0.65 et 0.76
pointue
Oblongue 0.9
Circulaire 1.00

Conclusion : D’après les résultats du tableau ci-dessus, on peut conclure que


les piles avec des avant becs sont les meilleurs pour la réduction des
affouillements , les profondeurs de s creux autour des appuis intermédiaires
dans un ouvrage d’art aquatique.

Important : L’orientation des appuis vis-à-vis de l’écoulement des eaux dans


un cours d’eau, joue un rôle important dans la détermination de la valeur des
affouillements locaux autour des appuis d’un pont, d’où on le coefficient
réducteur CƟ :

CƟ = cos(Ɵ) + L / b.( sin(Ɵ))0.62. (5.1)

Avec :
Ɵ – Angle d’attaque de l’appui (pile) ;
L – La longueur de la pile ou appui ;
b – La largeur de l’appui.

N.B : Cette formule n’est toutefois valable que si Ɵ > 5o et 2 < Lb < 16.

V – La profondeur totale d’affouillements autour d’une


pile d’un pont

La profondeur totale des affouillements (généraux ; locaux et de


contraction), c’est facteur très important à déterminer pour un
ouvrage d’art en général et un pont en particulier, qu’a plusieurs

18
appuis intermédiaires et qu’il y a quelques appuis implantés dans
des lits mineurs, pour mettre leurs fondations à l’abri des
affouillements ou de prévoir un dispositif de protection, tel que
l’enrochement, gabionnage ou prévoir un pavie pour le fond du lit
de l’oued affouillable, de stabiliser les talus du bassin versant où est
implanté l’ouvrage, pour éviter ou minimiser le transport des
solides pour mettre les ouvertures du pont à l’abri de remblaiement
.
19

Fig.16 : Destruction d’un pont par les affouillements

La profondeur totale dûes aux affouillements est déterminée par l’expression


suivante :
yt = 2.K1.K2.K3.K4.b0.85.y0.35.Fr043 ; (5.2)

Où :

yt : la profondeur maximale de l'affouillement au niveau de la pile de pont

K1 : le facteur de correction de forme de la pile de pont

K2 : le facteur de correction de l'angle d'attaque de l'écoulement sur la pile

K3 : le facteur de correction de la forme du lit

K4 : le facteur de correction du pavage

b : la largeur de la pile

y : la profondeur de l'écoulement directement à l'amont de la pile


19
CFR : le nombre de Froude directement en amont de la pile

Détermination de K4 :

K4 = 0.4 Vq0.15 ; (5.3)

0ù :
Vq = (v – vi50) / (Vi50 –Vi95) ;
20 avec Vi50 =( 0.645. (d50)0.053 / b).Vc50 ;
Vi95 = (0.645.(d95)0.653 / b).Vc95 ;
Vc50=Ku y1/6 (d50)1/3
Vc95=Ku y1/6 (d95)1/3.

Avec :

Vq : le quotient de vitesses

V : la vitesse moyenne sur une section transversale juste en amont de la pile


(m.s-1)

Vi50 : vitesse d'approche requise pour initier l'affouillement au niveau de la


pile pour des grains de taille d50 (m.s-1)

Vi95 : vitesse d'approche requise pour initier l'affouillement au niveau de la


pile pour des grains de tailled95 (m.s-1)

Vc50 : vitesse critique pour des grains de taille d50

Vc95 : vitesse critique pour des grains de tailled95

d50 : le diamètre tel que 50% des grains soient inférieurs ou égaux à d50

d95 : le diamètre tel que 95% des grains soient inférieurs ou égaux à d95

Le nombre de fraude :

Le nombre de Froude, de l'hydrodynamicien anglais William Froude, est


un nombre sans dimension qui caractérise dans un fluide l'importance
relative de l'énergie cinétique de ses particules par rapport à son énergie
potentielle gravitationnelle. Il s'exprime donc par un rapport entre la vitesse
et la force de pesanteur qui s'exerce sur celle-ci. Ce nombre apparaît

20
essentiellement dans les phénomènes à surface libre, en particulier dans les
études de cours d'eau, de barrages, de ports et de navires (architecture
navale). Il est également important en météorologie pour le calcul de
l'écoulement de l'air en montagne.
Pour les écoulements libres dans les cours d’eau, il est déterminés par la
formule suivante :

CFR = v / (g.S/l)1/2 ; (5.4)


21
Où :
v- vitesse d’écoulement au niveau de la section à étudier ;
g – La pesanteur = 9.81 m/s2.
S – La section d’écoulement ;
l – La largeur de la surface libre d’écoulement au niveau de la section à
étudier.

Les valeurs critiques de CFR :

 CFR <1 : vents légers et l'écoulement contourne ou est bloqué par


l'obstacle ;
 CFR = 1 cas de stabilité faible et de vents forts avec création
d'oscillations en aval de l'obstacle ;
 CFR >1 : la longueur d'onde de l'air est plus grande que celle de la
barrière. Création d'une zone de fluide mort derrière la colline.
Accélération du vent au sommet et après une longueur égale à environ
trois fois la longueur de l'obstacle, l'écoulement retrouve ses
caractéristiques initiales.

Discussion :
Cette profondeur yt est la profondeur minimale d’implantation des fondations
quelque soit la nature du sol, c'est-à-dire même le bon sol se trouve au dessus
de ce niveau, il faut descendre jusqu’à ce niveau ou plus bas, pour mettre les
fondations à l’abri des affouillements, or pour le dimensionnement des
ouvertures pour l’évacuation de la crue critique (Q 100)=), il y a d’autres
facteurs, qui rentrent en jeu, comme le rayon hydraulique ou le tirant d’eau
maximum et la section mouillée active (Sact), telle que la longueur minimale à
assurer est de :
Lmin = Sact / RH ; (5.5)

21
Avec :
Sact = Q100 / Vcr ;
Et par conséquent, ona :
Lmin = Q100 / RH.Vcr (5.6)
La longueur minimale assurée, pour l’évacuation de la crue critique (Q100 ),
mais tout ça ne suffit pas dans le cas où l’ouvrage est baté dans une zone
montagnieuse, où il y a la neige (la glace) et le phénomène d’avalanche , car
le mouvement dynamique des blocs de glace provoque un grand problème au
22 niveau des ouvertures de l’ouvrage (voir fig. ), car les dimensions de ces
blocs parfois sont nettement supérieures au ouvertures réservées à
l’évacuation de la crue centinnale.Dans ces conditions, il faut tenir compte de
d’autres paramétres pour le dimensionnement des ouvertures (voir chapitre
dimensionnement des ponts).

Fig.17 : Stagnation des blocs de glace à l’aval du pont

VI. Quelques application :


Eemple I :
Détermination de l'ouverture d'un pont en lit simple - non affouillable :
Données
Un canal rectiligne prismatique de largeur au plafond B = 100 m, dont les
talus ont un fruit m = 3/1 est entièrement revêtu (Fig. 27). Le coefficient de
rugosit de Strickler est ST = 80 MKS et la pente moyenne dans la région
d'implantation du futur pont est J = 5.10-4. On veut implanter un pont
normalement à la direction de l'écoulement dont les culées sont écartées l'une
de l'autre de la distance L.

22
Solution :
23
Le débit des remous est déterminé, en considérant que l’écoulement au niveau
de l’implantation de l’ouvrage est uniforme avant sa construction.
En considérant que le tirant d’eau avant construction à la section
d’implantation est hi, d’où on obtient le débit par l’expression suivante :
Q = f(h), tel que la vitesse d’écoulement des eaux pendant les remous, pour
que le hi assure le débit Q est :
Va = Q /L.hi ;
D’après la relation de Stickler, on a :
Q =K.Si5/3.Pi-2/3.I1/2 ;
Avec :
Si = (B +mhi).hi ;
Si – Section mouillée avant rétricissement .
Le périmétre mouillé avant rétricissement est :
Pi = B +2hi . (1+m2)1/2 ;
Le rapport d’obstruction est :
M = Qr / Q ; avec Qr - la fraction du débit qui s'écoulerait dans l'état naturel
par le débouché du pont sous le tirant d'eau initial.
D’où M = Lhi / Si ;
Le coefficient de base Kb est déterminer par la figure 5.6 du chapitre précédent
D’où un calcul donne :
Va = Q / Lhi et finalement le rapport suivant : Va2 / 2g et on obtient
La hauteur des remous : hi+ = Kb . Va2 / 2g
Après avoir exploré une gamme suffisamment étendue de tirants d'eau hi et de
largeurs L, on peut établir une série de tableaux du type suivant :

23
24

D’après les résultats mentionnés dans le tableau ci-dessus, on obtient les


courbes suivantes, qui nous donnent les remous maimums pour un débit d’une
riviére donnée et ouverture d’un ouvrage déterminé.

Fig.6.1
: Courbe donnant la hauteur du remous maxima n fonction du débit de la rivière
pour différentes ouverture1 du pont

Remarques :
1) Si l'ouvrage est excentré, ou comporte des piles en rivière, il suffit d'ajouter
à Kb les termes correctifs donnés par les figures 5.6 et 5.7 du chapitre
précédent. Le calcul est exactement le même.

24
2) Si le lit du canal est quelconque, une relation Q = f (Z) est nécessaire
(Z désignant la cote de la surface libre). Le processus de calcul du remous hi
reste le même.

25

25
Bibliographie :

[1]: CALGARO Jean-armand. Projet et construction des ponts :


généralités, fondations, appuis, ouvrages courants. Presse de l’école
nationale des ponts et chaussées. 2000.

[2]: Dargahi. B, the turbulent flow field around a circular cylinder,


journal of experiments in fluids, Springer, 1989
26

[3]: Forde, M., McCann, D., Clark, M., Broughton, K., Fenning, P., &
Brown, A. Radar measurement of bridge scour. {NDT} & E
International, 1999

[4]: Brown, A. (1999). Radar measurement of bridge scour. {NDT} & E


International, 1999.

[5]: Foti, S. & Sabia, D. Influence of foundation scour on the dynamic


response of an existing bridge. Journal of Bridge Engineering, 2011

[6]: Froehlich, D. C. . Analysis of onsite measurements of scour at piers.


In Hydraulic Engineering : Proceedings of the National Conference on
Hydraulic Engineering , 1988

[7]: Khosronejad. A, Kang. S, Sotiropoulos. F, Experimental and


computational investigation of local scour around bridge piers, Journal
of Advances in Water Resources, Elsevier, 2011

[8]: Richardson E. V. et S. R. Davis. Evaluating Scour at Bridges


Fourth Edition. HEC 18. Federal Highway Administration NHI 01-001.
Washington D.C. Mai 2001.

[9]: U.S. Geological Survey. Evaluation of Pier-scour Measurement


Methods and Pier-scour Predictions With Observed Scour
Measurements at Selected Bridge Sites in New Hampshire, 1995-98.

26
Par Erick M. Boehmler and Joseph R. Olimpio. Pembroke, New
Hampshire. 2000.

27

27
Annexe I :

Organigramme de la procédure de la conception hydraulique préliminaire

(1)

(2)

(3)
28
(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12)

(13)

(14)

28
Annexe II :

Organigramme de la procédure de la conception hydraulique finale

29

29
Annexe III :

Quelques définitions des termes hydrologiques :

1. Le bassin versant

Un bassin versant est une aire délimitée par des lignes de partage des
eaux à l’intérieur de laquelle les précipitations sont concentrées vers
30 un même exutoire. La plupart du temps, la ligne de partage des eaux
correspond aux lignes de crêtes qui définissent un bassin versant
topographique, ce dernier étant utilisé dans la plupart des cas pour les
calculs hydrologiques.

2. Cours d’eau :

Cours d’eau : tout chenal dans lequel s’écoule un flux d’eau continu
ou temporaire. Il est un terme général pour désigner un fleuve, une
rivière, un ruisseau, un torrent, un oued. Au Québec, le cours d’eau a
une certaine définition juridique.

30
31

3. Canal :

Canal : un chenal artificiel creusé par l’homme et utilisé soit pour la


navigation ou le flottage, soit pour l’irrigation ou l’assèchement de
certaines régions. Les canaux suivent en général de longues lignes droites.

4. Ruisseau :
Ruisseau : petit cours d’eau, de faible largeur et de longueur limitée,
alimentée par des sources d’eau naturelles, souvent affluent d’un
étang, d’un lac ou d’une rivière. Les ruisseaux se trouvent à la tête des
bassins versants.

31
32

5. Rivière :

Rivière : cours d’eau moyennement important, à écou- lement continu ou


intermittent, suivant un tracé défini et se jetant dans un autre cours
d’eau, un lac, une mer.

6. Fleuve :

Fleuve : cours d’eau important, long et au débit élevé, comptant de


nombreux affluents et se jetant dans la mer.

32
33

7. Oued :
Oued : terme d’origine arabe désignant un cours d’eau temporaire
dans les régions arides ou semi- arides. Son écoulement dépend des
précipitations et il peut rester à sec pendant de très longues périodes.

8. Torrent :

Torrent : cours d’eau au débit rapide et régulier, situé sur une pente plus
ou moins prononcée. Les torrents se retrouvent sur des terrains accidentés
ou en montagne. Ce terme est utilisé principalement pour désigner les cours
d’eau de montagne avec un lit rocheux et encaissé.

33
34

34
ANNEXE IV :

Les différents éléments d’un cours d’eau pour l’étude du phénomène


d’affouillement :

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