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1

Chap.
Détermination des débits dans les rivières
Et des ouvertures des ouvrages d’art.
I. Introduction :
Prédire et gérer les débits des cours d’eau est une nécessité pour la maîtrise
des crues, qui nous permettent de determiner et d’adapter les projets des ouvrages
d’art, qui seront construits sur ces rivières et pour éviter toue mauvises surprise,
qui peut arriver endant et après construction de ces derniérs. Savoir mesurer ces
débits est cependant un préalable. Ceci constitue l’hydrométrie, science distincte
et complémentaire de l’hydrologie (science de l’eau dans son environnement
naturel) et de l’hydraulique (physique des écoulements). Environ un tier de la
pluie qui tombe sur les continents retourne à la mer et aux océans (les deux autres
tiers s’évaporant directement ou étant consommés par les végétaux). A l’échelle de
la Terre, ce sont ainsi près de 36 000 km3 d’eau qui transitent chaque année par
les fleuves. Mais ces quantités peuvent être très inégalement réparties, tant d’un
continent à l’autre, que –pour une même rivière– d’une année à l’autre ou au sein
d’une même année. Cette irrégularité ne peut être approchée qu’en mesurant en
permanence les débits de ces rivières. Or, la mesure continue des débits d’un
cours d’eau ne peut pas s’obtenir de façon directe, mais est le fruit d’un processus
expérimental mariant plusieurs observations de terrain…

II. Mesurer les débits d’une rivière, une question ancienne mais
difficile
le débit de la rivière de Provence (voir fig. ) a pu passer de 0,1 m3/s —photo
de gauche, été 1990— à près de 1200 m3/s— photo de droite, 22 Septembre
1992— ceci pour un débit moyen annuel proche de 6 m 3/s [Source : crédit EDF
DTG]L’hydrométrie, science distincte et complémentaire de l’hydrologie (science
de l’eau dans son environnement naturel) et de l’hydraulique (physique des
écoulements) est la discipline qui cherche à mesurer les débits des rivières.

2.1 Définition :
2

Le débit est le volume d’eau traversant une section de cours d’eau pendant une
unité de temps— s’exprime ainsi en mètres cube par seconde (m3/s).

Fig. 2.1 : Varition du débit en fonction des années pour un cours d’eau non
régulier.

Chaque cours d’eau suit un régime particulier, déterminé par le rythme des
précipitations et son « terroir » hydrologique. Pour le fleuve le plus alimenté du
monde, l’Amazone, la variation de débit entre deux mois extrêmes d’une même
année , n’est que de un à deux. Et d’une année sur l’autre, son débit moyen annuel
à son embouchure ne varie que de 10 à 15 % autour de sa valeur de 206 000
m3/s. L’Amazone est un fleuve extrêmement régulier.

Au contraire , un fleuve africain comme le Chari présente un débit moyen de


1197 m3/s à son débouché dans le lac Tchad. Au sein d’une même année, la
variation de débit entre deux mois extrêmes est d’un facteur 20 (150 à 3000 m 3/s).
Et d’une année à l’autre, l’écoulement annuel moyen peut varier du simple au
double : 739 m3/s en 1942, 1720 m3/s en 1956. Le Chari a donc un régime
beaucoup plus contrasté.

Mais comment mesure-t-on ces débits ? Depuis l’Antiquité, l’Homme s’y est
intéressé, a minima, lorsqu’il est devenu dépendant de l’agriculture et des
déplacements d’un endroit à un autre, en franchissant des brèches, des cours
d’eau et d’autres, mais c’est un problème beaucoup plus difficile que sa familiarité
pourrait laisser croire. Ce qui fit écrire à James Jeans (physicien britannique,
1877-1946) : « La radiation totale émise par le Soleil dans l’unité de temps,
transformée en masse, est quelque chose qui ressemble à 10 000 fois celle de l’eau
qui coule dans la Tamise sous le pont de Londres ; et incidemment, si le facteur
10 000 est grossier, ce n’est pas parce que nous connaissons mal la masse exacte
3

de la radiation solaire, mais parce que nous ne sommes pas capables de bien
mesurer le débit moyen de la Tamise. »

2.1Comment mesure-t-on le débit des rivières ?

Fig.2.2 : Contrôle hydraulique en rivière ;


à gauche, le schéma de principe ; à droite, un exemple en rivière.

Remarquer la formation d’un régime d’écoulement torrentiel dès le passage


du seuil, suivi d’un ressaut hydraulique producteur de remous et d’une grande
perte d’énergie [Source : crédit photo EDF DTG]La mesure directe du débit est
une opération complexe qui ne peut être réalisée que ponctuellement. Sauf cas
d’espèce très particulier, on ne peut pas réaliser un suivi direct et continu du
débit. C’est la hauteur d’eau que l’on mesure en continu, après l’avoir au
préalable reliée au débit par une courbe de tarage. C’est pourquoi, l’hydrométrie
est une démarche en 4 étapes :

o la mesure continue des hauteurs en amont d’un contrôle hydraulique (voir


figure 3), ou en autre endroit où une relation univoque hauteur-débit peut
être établie,
o la réalisation de jaugeages périodiques pour construire cette relation
(courbe de tarage), permettant de convertir les hauteurs en débits,
o le tracé de cette courbe de tarage et la détection de ses évolutions,
o puis, après conversion des hauteurs en débit, l’analyse critique des
fluctuations spatiales et temporelles, puis leur archivage.
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2.2 Mesurer les hauteurs en continu :

La mesure des hauteurs a pendant longtemps consisté en des lectures visuelles


réalisées quotidiennement (ou à fréquence plus rapprochée) sur des échelles
graduées (Figure 4). Au fil du temps, le processus s’est automatisé par la mise en
place —en complément de ces échelles de référence— de capteurs permettant de
suivre les variations de hauteur à un pas de temps adapté aux fluctuations
du débit (très réactif dans le cas d’un petit bassin torrentiel ; beaucoup plus lisse
dans un grand bassin fluvial de plaine). Plusieurs générations de capteurs
coexistent ainsi désormais sur les réseaux : dispositifs à flotteur, pneumatique,
piézo-résistif, ultra son immergé, mesure différentielle de conductivité, etc….

Fig2.3 : Échelle sur le Niger à Mopti [Source : crédit photo LTHE]

Tous ces dispositifs sont placés dans ou au contact avec l’eau ; le radar (Figure 5)
apparu au tournant des années 2000— offre l’avantage d’être hors de l’eau (gage
de meilleure pérennité, car non soumis aux agressions de l’eau, des sédiments &
corps flottants en rivière) et insensible à la température (caractéristique qui fait
défaut aux ultra sons émergés). Toutefois, la nécessité d’éloigner le radar de la
berge (effets de bord) et la tache de réception de l’onde conditionnée par le guide
d’onde peuvent néanmoins pénaliser la représentativité de la mesure par rapport à
l’échelle de référence.
5

Fig.2.4 : Mesure de niveau par radar émergé [Source : crédit photo EDF DTG].

2.3 Étalonner la courbe de tarage : les jaugeages

Les jaugeages périodiques sont menés sur toute la gamme des débits que peut
atteindre la rivière, (tant en sécheresse, moyennes eaux, que crues),
principalement par exploration du champ des vitesses ou dilution d’un traceur.

Le jaugeage par exploration du champ de vitesses (Figures 6 et 7) de l’écoulement


s’est longtemps limité aux vitesses de surface (au moyen de « flotteurs« , bâtons
lestés suivant le courant). Des cartographies plus complètes du champ des
vitesses sont désormais réalisées au moyen de capteurs de
vitesse : moulinets mécaniques (Figure 6) , une hélice tournant
proportionnellement à la vitesse locale du courant—, électromagnétiques —le
déplacement de l’eau produisant une tension induite proportionnelle à la vitesse
locale du courant (Principe de Faraday).

Fig.2.5 : Principe de jaugeage par exploration du champ de vitesses.


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La carte de vitesses est tracée par des mises en station de 30 à 40


secondes à plusieurs profondeurs et sur plusieurs profondeurs. Depuis
le début des années 1990, les profileurs ADCP (Acoustic Doppler
Current Profiler : dispositif venant de l’océanographie, basé sur l’effet
Doppler) constituent un véritable saut technologique pour
l’hydrométrie (Figure 8). Ils permettent de réduire considérablement le
temps de mesure sur site, en particulier sur les grandes rivières, et sont
désormais adaptés à des cours d’eau de petite taille (une profondeur
minimale de 50 cm étant néanmoins requise).

Fig.2.6 : La mesure de vitesse par l’ADCP repose sur le principe du Doppler


pulsé :

Emission d’impulsions ultrasonores dans l’eau et analyse du décalage fréquentiel


de l’écho rétrodiffusé par les particules en suspension. Le dispositif comporte
généralement 3 ou 4 transducteurs émettant des faisceaux acoustiques divergents
autour de la verticale, ce qui permet de mesurer le profil vertical des vitesses en
trois dimensions. [Source : crédit photo EDF DTG]
Le traceur (inoffensif vis-à-vis de la faune et la flore) ne colore pas l’eau. Sa
dilution s’analyse ensuite par un fluorimètre (mesurant l’atténuation de sa
fluorescence), aujourd’hui encore au laboratoire ; demain peut être directement
sur le terrain (crédit photo EDF DTG)
Le jaugeage par dilution (figure 9) consiste à injecter dans le cours d’eau
un traceur en solution et à suivre l’évolution de sa concentration au cours du
temps. Lorsque la condition de bon mélange du traceur est assurée —et si absence
de pertes d’eau dans le bief de dilution—, par loi de conservation de la masse, le
facteur de dilution est directement proportionnel au débit de la rivière. Plusieurs
7

générations de traceurs ont été historiquement utilisées, l’état de l’art actuel étant
de privilégier les traceurs fluorescents (rhodamine, uranine) ou le sel de cuisine.

Fig.2.7 : A gauche : dispositif d’injection de rhodamine. A droite : entrée de la


rhodamine dans le torrent.

2.4 Relier hauteur et débit : la courbe de tarage :

La courbe de tarage, relation entre hauteur et débit (figure 10), constitue le


maillon le plus délicat. Longtemps tracée manuellement, selon la seule expertise
des opérateurs, la définition de cette courbe fait désormais appel à des outils
d’aide à la décision, outils combinant approches statistiques, prise en compte
d’incertitudes métrologiques sur les jaugeages, modèles hydrauliques.

Fig.2.8 : Courbe de tarage de la station de Grenoble

Pour la plupart des stations en rivière, la courbe de tarage peut se


modifier pour de multiples causes et ne tend jamais –en règle générale-
vers une stabilisation. Ici, à Grenoble Campus, la courbe de tarage
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représentée est celle valable entre 1992 & 2012. Elle a été modifiée
ensuite en raison de travaux réalisés sur les digues de l’Isère à partir de
septembre 2012. La courbe évolue rapidement jusqu’en avril 2013 et
semble s’être à nouveau stabilisée depuis [Source: crédit photo
LTHE]La relation hauteur-débit, si elle est réputée stable sur un laps de
temps donné, ne l’est pas forcément dans la durée, notamment lorsque le
contrôle hydraulique n’est pas constitué par un ouvrage artificiel. La
végétation, l’intervention humaine, les crues —par les mécanismes
associés de transport solide, érosion ou dépôt— modifient plus ou moins
souvent le profil d’écoulement de la rivière. Le suivi de la courbe de tarage
conditionne ainsi une véritable stratégie de jaugeage, à adapter tant
temporellement (fréquence des jaugeages) qu’en fonction des états d’eau (étiage,
moyennes eaux, crues). Le suivi et le tracé de la courbe de tarage constituent à ce
titre le cœur de métier de l’hydrométrie.
L’état de l’art a récemment évolué grâce à des dispositifs à demeure qui
permettent de mesurer en continu la vitesse, soit en surface (radar de vitesse), soit
à demeure dans l’écoulement (ultrasons à temps de transit ou effet Doppler). Les
principes de l’hydrométrie ne s’en trouvent pas fondamentalement changés :
une relation d’étalonnage hauteur, vitesse(s), débit reste à calibrer tout au long de
l’exploitation du site de mesure. Ces dispositifs étaient d’ores et déjà mis en œuvre
lorsqu’une relation unique entre hauteur et débit n’était pas vérifiée (cours d’eau
réglé par de la navigation et/ ou soumis à marée), mais les évolutions
technologiques en cours rendent moins onéreuse la diffusion de ce type
d’installations.

Fig.2.9 : Principe de la LSPIV :


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a) ensemencement de corps flottants, b) enregistrement d’images, c) ortho rectification des


images, d) calcul du débit à partir des mesures LSPIV de vitesse de surface (d’après Muste).

Les nouvelles technologies de l’image amènent une innovation prometteuse :


le traitement d’images vidéo pour déterminer le champ des vitesses de
surface d’une rivière (Figure 11). On exploite ici le déplacement de tous corps
solides transportés en surface (brindilles, bulles, feuilles…) ainsi que
les turbulences de l’écoulement. Cette technique est dérivée de la Particle Image
Velocimetry (PIV) utilisée en laboratoire, mais pour une étude sur des objets de
grande échelle de type rivière, d’où son nom de Large-Scale PIV (LSPIV). Celle-
ci comprend :

l’enregistrement de séquences d’images horodatées de l’écoulement,


une correction géométrique des images pour s’affranchir des distorsions de
perspective,
un calcul du déplacement des traceurs de l’écoulement grâce à
une analyse statistique en corrélation des motifs.

Connaissant la géométrie de la section de rivière et supposant un modèle de


distribution verticale de vitesses, on estime le débit total à partir du champ de
vitesses LSPIV. Cette technique d’avenir ouvre la voie à une densification des
mesures en crue : le caractère fugace des épisodes, les difficultés d’accès (routes
inondées), les conditions de sécurité (violence des écoulements) ne permettant pas
aux équipes d’intervenir autant que nécessaire. Elle ne peut toutefois pas encore
être mise en œuvre en cas de mauvaise visibilité (nuit, brouillard).

III. Peut-on quantifier les crues du passé ?

Fig.3.1 : Rivière en période de crue.


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L’analyse de la chronologie et la quantification hydrométrique (i.e. associer un


débit et non simplement une hauteur atteinte) des crues passées sont essentielles à
la prévention du risque d’inondation, affouillement et d’emportassions des
ouvrages construits sur le cours d’eau. . Elles permettent la mise en
perspective d’un événement particulier par rapport aux autres inondations
possibles et son positionnement sur une échelle d’intensité (faible, moyenne, forte,
exceptionnelle).

Pour mener de telles études, on distingue trois sources d’informations différentes


selon leur chronologie :

- contemporaine, basée sur des stations hydrométriques (bien souvent limitée


au 20e siècle) ;
- archivistique, basée sur des observations directes de la rivière et/ ou des
dégâts occasionnés (couvre la période 16e-19e, voire le Moyen Age) ;
- antérieure à toute observation humaine, basée sur des indicateurs
géologiques et biologiques). Depuis la fin des années 1950, plusieurs
études ont été menées, principalement aux Etats-Unis, Chine (pays qui
bénéficie d’une histoire importante relativement bien conservée grâce à
la mise en place précoce d’une administration) et Europe.

Ces travaux mêlent recherche et analyses d’archives, critique des


informations (par exemple, homogénéisation des référentiels dans lesquels ont pu
être observés les niveaux des rivières au cours du temps), modélisation
hydraulique. Elles associent nécessairement
des compétences extrêmement variées d’historien, hydrologue, hydraulicien, géo-
morphologue, botaniste, des constructeurs etc.

En Europe, toutes les études menées concourent à identifier la période 1600 (voire
1400)-1900 comme particulièrement active, avec des réalisations non encore
dépassées aujourd’hui.

Par exemple sur l’Ardèche, les trois plus fortes crues connues sur la période 1770-
2016 sont toutes au 19e siècle (1890 : 7550 m3/s ; 1827 : 6850 m3/s ; 1878 : 5950
m3/s). Sur la période 1917-2016, la crue de 1958 est la plus forte réalisation à
4800 m3/s.

Sur la Loire à Gien (en amont d’Orléans), la plus forte crue de la séquence 1937-
2016 (3320 m3/s le 8 décembre 2003) est largement inférieure aux crues de 1846,
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1856, 1866 qui ont toutes trois dépassé 7200 m3/s (le rôle des barrages amont
construits dans l’intervalle ne pouvant pas expliquer une telle atténuation).

Cette forte activité fluviale de la période correspond à l’entrée puis la sortie du


« mini âge glaciaire » qui a affecté l’Europe Occidentale de la Renaissance au
début du 19e siècle. Cette «crise fluviale» a été interprétée comme une séquence de
transition et par suite de forte irrégularité climatique. Une étude sur la Narmada
(Inde) montre par contre une crue de 1961 comme la plus forte depuis au moins
3000 ans.

Le même type d’étude a commencé sur les sécheresses ; là encore, la signature


d’événements majeurs généralisés sur l’Europe commence à être identifiée.

IV Détermination des facteurs importants d’une crue

4.1 La vitesse moyenne d’une crue :

D’après l’expression V = D / t ;

Tel que :

V –La vitesse de la crue en m/s;

D – Distance entre deux sections voisines en m;

t – Le temps en secondes (s).

Choisir une section de jaugeage o ù les filets d'eau sont parallèles entre eux. Pour
cela enlever tous les obstacles (cailloux, branches.) compris dans la zone d'étude
qui modifient localement l'écoulement du cours d'eau.

Fig.4.1 : Sens d’écoulement

Technique du flotteur lesté :


Prendre une bouteille remplie d'eau ou un bout de bois comme flotteur ;
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Définir un point de départ (1) et un point d'arrivée (2) ;


Mesurer la distance entre ces 2 points puis la noter (D en mètres) ;
Mettre le flotteur dans l'eau, le plus au centre possible, et mesurer le temps
qu'il met pour arriver jusqu'au point 2 ;
Calculer la vitesse moyenne du courant.

4.2 La surface mouillée :

Afin de connaître la morphologie du fond du cours d'eau au niveau de la zone


d'étude (section de jaugeage) dans le but de calculer sa surface mouillée, il est
nécessaire de faire des relevés de la hauteur d'eau de la section de jaugeage.
Mesurer la distance entre les berges et la noter (L en mètres)
Faire des relevés de hauteur d'eau à l'aide d'un bâton gradué que l'on place au
fond du cours d'eau. Faire plusieurs mesures dans la largeur du cours d'eau à
intervalles réguliers, perpendiculairement aux berges. Noter les valeurs (h en
centimètres)
Sur une feuille de papier millimétré reporter les valeurs de h et modéliser le profil
de la section.
Calculer la surface mouillée (Sm) à l'aide du quadrillage et convertir en m²
Noter Sm :

4.3 Détermination du débit moyen du cours d’eau :

Appliquer la formule :

Q = V x Sm ; (3.1)

avec :
Q : débit en m3/s
V : vitesse moyenne du courant en m/s
Sm : surface mouillée de la section d'étude en m²

Si vous en avez la possibilité, répéter les mesures 1) et 2) à différents moments de l'année (hiver,
printemps.) et construire un hydrogramme (débit en fonction du temps).
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Faire des comparaisons et émettre des hypothèses sur la variation du débit


(précipitations.).
V. Inter action crue structure.
5.1 Introduction :
Le franchissement d'un cours d'eau et de sa vallée par des ouvrages d'art ne se
limite pas en général à la construction d'un pont enjambant le lit mineur. Les
accès au pont sont bien souvent implantés dans le lit majeur, ce qui nécessite une
étude globale de l'écoulement des crues exceptionnelles pour défmir les
caractéristiques des ouvrages. Plusieurs disciplines sont impliquées dans
l'élaboration de l'avant-projet:
- l'hydrologie pour la définition de la crue exceptionnelle
- type de projet;
- l'hydraulique pour la façon dont cette crue franchira les ouvrages;
- la mécanique des sols pour la reconnaissance du terrain;
- la technique de construction proprement dite pour le calcul des structures et
de leurs fondations.

5.2Remous et interactions écoulement-structure :

Les culées de pont provoquent en période de hautes eaux, de par le pincement


de l'écoulement, une obstruction qui engendre une variation du niveau de l'eau,
sensible parfois, loin en amont ; c'est le phénomène du remous qu'il convient
d'étudier dans tous les cas de projets.
Les ponts modernes sont caractérisés par la légèreté de leur structure, en
particulier les piles sont minces et ne créent pas d'obstruction importante. Leur
effet sur le remous est du second ordre par rapport à celui des culées.
Pour la détermination du remous, nous distinguerons deux cas,
cas du lit simple;
- cas du lit composé;
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Fig.5.1 :Une rivière en remous.

5.2.1 Remous en lit simple


Considérons un lit rectangulaire où l'écoulement est uniforme avant mise en place
de l'obstruction. Sur la ftgure 3, représentant de l'écoulement perturbé, par
présence des piles centrales.

Fig.5.2 : Les remous causés par la présences des piles.


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Fig.5.3. 2 - Remous dû à l'obstruction. Profil en long.


Fig.5.3.3 - Remous dû à l'obstruction. Vue du dessus.
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Fig.5.4 : Remous dû à l'obstruction. Profil en long.

Les données de calcul :

- b est la largeur entre culées ;


- h0 est le tirant d’eau dans la section à étudier avec obstruction.
- b/B le rapport de contraction dans le cas des sections rectangulaires.

B et b sont respectivement la largeur du lit de l’oued à l’état naturel (avant


construction des appuis) et la largeur après rétrécissement.

Remarque :
Plus généralement, lorsque les sections sont quelconques, M est défini comme le
rapport du débit passant dans l'état naturel sous le tirant d'eau ho par la surface
qui sera prise comme débouché du point, au débit total de la rivière.

Fig.5.5 : Coupe transversale d’une section mouillée.


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M = q1 /q1+q2+q3 ; ( 5.1)

D’une façon générale, le coefficient M est déterminé par l’expression suivante :

M = q i : ∑ qi ; avec 1 ≤ i ≤ n (5.2)

5.2.2 Remous en lit composé :

Pour ce genre du lit de l’oued (composé), on utilise la formule suivante :

h+1 =k=. Va2 / 2.g ; (5.3)

Avec :
hl = le tirant d'eau maximum en amont du rétrécissement;
h 1+ = hl - ho = le remous maximum dû au rétrécissement;
Va = Q/(b h0) - la vitesse moyenne dans la section rétrécie sous un tirant d'eau
égal à celui de l'écoulement non perturbé.
Cette définition présente l'avantage de tenir compte de vitesses d'écoulement
différentes dans les diverses zones, ce qui est précieux pour l'utilisation de la
méthode en lit composé.
Où K* un coefficient qui dépend en premier lieu du rapport de contraction M et
de la forme des culées, mais aussi dans une moindre mesure des piles, de
l'excentricité et de l'inclinaison du pont par rapport à l'axe du cours d'eau.
Comme, on peut calculer facilement ce coefficient par la relation suivante :

K+ = Kb + ΔKp + ΔKe ; (5.4)

K b - C'est le coefficient de base, terme principal de calcul. il est donné par les
figure 5.5 en fonction du coefficient d'obstruction M pour les divers types de
culées représentés en vue de dessus,
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Fig.5.6 : Les remous dans un lit simple /Détermination du coefficient K b

ΔKp - Terme correcteur rendant compte de l'effet d'obstruction dû aux piles,


fonction de J coefficient d'obstruction des piles (défini sur la figure 5.7), du type de
pile et de M. ΔKp peut être considéré comme indépendant du diamètre, de la
largeur, de l'espacement des piles et du nombre de piles mises dans l'alignement les
unes des autres à condition qu'il soit au plus égal à cinq.
L'utilisation de l'abaque de la figure 5.7 est la suivante:
- le graphique A donne pour divers types de piles un
coefficient M correspondant à M = 1,
- le graphique B donne la correction a en fonction du
coefficient d'obstruction M.
Le coefficient correcteur dû aux piles est en définitive :

ΔKp = σ.ΔK. (5.5)


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Fig.5.7 : Remous en lit simple. Coefficient correcteur dû aux piles.


ΔKe - coefficient correcteur dû à l'excentricité défini sur figure 8 en fonction de M
et du coefficient d'excentricité e.

Fig.5.7 : Coefficient correcteur du à l’excentricité.


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5.3 Conclusion :
L'implantation d'un pont, et en particulier de ses culées, crée en période de hautes
eaux une déformation de la surface libre du cours d'eau. Ce phénomène
tridimensionnel assez mal connu. Le projecteur de pont désire avant tout
connaître l'exhaussement maximal de la ligne d'eau de crue en amont du
rétrécissement.
Dans le cas d'une rivière concentrée dans son lit mineur, une méthode empirique
d'application aisée permet de calculer cette grandeur avec une précision
suffisante.

VI. Les indices influents sur le débit d’une rivière


6.1 Moyenne des rapports annuels du débit moyen de crue et du
débit sur les autres mois:
L’indice Ic1 correspond à la moyenne interannuelle des rapports annuels des
débits moyens en période de crue (mars, avril et mai) et la moyenne des débits
durant les autres mois de l’année :

Ic1 = 1/N . ∑ (Q(j)crue)moy / (Q(j)autre)moy ; 1≤ j ≤ N. (6.1)

où :
(Q(j)crue)moy - Crue est le débit moyen pendant la période de crue (mois de mars,
avril et mai) de l’année j ;
(Q(j)autre)moy - Autres est le débit moyen pendant les autres mois de l’année j . N est
le nombre d’années disponibles

6.2 Rapport du débit moyen en période de crue et du débit moyen des


autres mois:
L’indice Ic2 correspond à la moyenne du débit moyen en période de crue
(mars, avril et mai) pour toute la série de débit disponible et du débit moyen
pendant les autres mois de l’année, qu’est determine par:

Ic1 = ∑ (Qcrue)moy / (Qautre)moy ; (6.2)

où :
(Qcrue)moy – Le debit moyen journalier de la crue des mois de crue (mois de mars,
avril et mai) de la série disponible ;
(Qautre)moy - Le debit moyen journalier des autres mois de l’année.
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6.3 Moyenne des rapports annuels du débit maximal et du débit moyen de


crue:
L’indice Ic3 correspond à la moyenne interannuelle des rapports entre le
débit maximal de crue pendant la période de crue (mars, avril et mai) et la
moyenne des débits sur cette même période :

Ic1 = 1/N . ∑ Q(j )max /( Q(j)crue)moy ; (6.3)


Avec:
Q(j )max - Est le débit maximum enregistré pendant la période de crue (mois de
mars, avril et mai) de l’année j;
/( Q(j)crue)moy - Est le débit moyen sur les autres jours de la période de crue pour
l’année j et N est le nombre d’années disponibles.

6.4 Rapport maximal du débit maximal annuel et du débit moyen


de crue:
L’indice Ic4 est défini comme la valeur maximale des rapports du débit annuel
maximal de crue et de la valeur moyenne des débits en période de crue (mars,
avril et mai excluant la valeur maximale de crue):

Ic4 =Max {∑ Q(j )max /( Q(j)crue)moy }; (6.4)


Cet indice est pris en consideration, lorsqu’un barrage existe en amont sur le
cours d’eau.
6.5 - Coefficient de variation des débits maxima annuels:
Le cinquième indice, Ic5 correspond au coefficient de variation des débits
maximums annuels et est calculé comme suit :

Ic5 = CV. {∑ Q(j )max /( Q(j)crue)moy }; (6.5)

Où:
Q(j )max - Est le débit maximum annuel.
Dans une optique de contrôle des débits de crue par les barrages, la variabilité
interannuelle des débits maxima annuels devrait diminuer et l’indice Ic5 être plus
petit que dans le cas où il n’y a aucun contrôle des débits de crue.
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VII. Transport des solides


7.1 Introduction :
Une rivière transporte des sédiments (sables, graviers, galets) qui proviennent
de l’érosion soit des terres du bassin versant, soit des berges ou du fond du lit du
cours d’eau. Ce phénomène est appelé « transport solide ».
Lors des crues, les sédiments les plus lourds se déplacent sur le fond en roulant et
les plus légers sont emportés par le courant en suspension dans l’eau. Lorsque la
vitesse du courant diminue à la fin de la crue, les sédiments se déposent et forment
alors des bancs, ou atterrissements. Ces sédiments seront de nouveau mobilisés
lors d’une prochaine crue, c’est le fonctionnement naturel d’une rivière.

Fig.7.1 : Transport des solides par une rivière pendant la crue.

7.Les perturbations qui entrainent un déséquilibre des rivières


Certains aménagements réalisés dans les cours d’eau perturbent ce transport
solide et peuvent avoir des conséquences importantes. Sur le Réât, les nombreux
passages à gué qui permettent la traversée par les véhicules, constituent un
barrage derrière lequel se bloquent les sédiments.
La rivière va alors éroder à l’aval du passage à gué le lit ou les berges pour
retrouver des sédiments à transporter. Cette érosion peut avoir des conséquences
importantes par exemple sur la stabilité d’une digue de protection contre les
inondations ou d’un pont.
Les différents services en hydrauliques et travaux publics réalisent actuellement
un diagnostic des passages à gué les plus problématiques afin que des travaux
soient réalisés pour diminuer leurs effets négatifs sur les autres structures, comme
les ouvrages d’art (voir fig.7.2).
23

Fig.7.2 : Un passage traditionnel sur un cours d’eau.


.
De plus, certaines zones de dépôt de sédiments (atterrissements) peuvent poser des
problèmes de surélévation des hauteurs d’eau et accentuer les inondations. C’est
le cas par exemple d’un dépôt de sédiments sous un pont qui limite la quantité
d’eau pouvant passer dessous et qui va donc inonder les terrains riverains de la
rivière.
Le Syndicat pourra alors intervenir pour demander l’autorisation d’enlever une
partie de ces sédiments qui gênent les écoulements et les réinjecter dans un secteur
moins problématique. Cette gestion des atterrissements doit être ponctuelle et
justifiée : dans les secteurs sans enjeux d’inondation, il faut les laisser pour que
les sédiments puissent être remobilisés par la prochaine crue (voir fig.7.3).
L’Etang de Canet St-Nazaire suit un cycle d’évolution commun à toutes les

Fig.7.3 : Depot des sediments dans un lit de l’oued.


24

7.2 Evolutions morphologiques du d’une riviere :


7.2.1Evolution en plan;

Le document actuel présente, sur la base d'une série de photographies


aériennes prises entre 1950 et 1992, l'évolution en plan du cours d'eau, d’un
pont jusqu'â la mer. Au cours de cette période, le lit de la riviére a subi de
nombreuses et profondes perturbations. Ces modifications du lit onl été causées en
premier lieu par les activité humaines ; extractions de matériaux et
aménagemenls hydrauliques.

7.2.2Evolution du profil en long

Ce méme document comprend un graphique comparatif de l'évolution des


points bas de la riviére entre 0. 1965 et 1996. Ici encore, cette analyse ne couvre
que la partie avale du cours d'eau jusqu’à la mer. La pente moyenne du fond est
comprise entre 2.2 et 2.3 %. Le niveau du fond du lit de la riviére sur ce tronçon
s'est abaissé de plusieurs métres entre 1981 et 1996 (jusqu’â 7 métres environ
en amont immédiat du pont Cet abaissement s’expIique par Ie basculement du
profil en long du d'une part â I'endiguement aval du cours d'eau, et d'autre part â
la suppression des radiers , mais surtout par Ie déficit en matériaux engendré par
les extractions massives. Aucune donnée de base ne permet de rendre compte de
l'évolution passée du profil en long de la riviére en amonl.

7.2.2.1 Hydraulique

Le secteur en amont du pont métallique a fait l'objet d’un modéle numérique sur
une distance de 4500 m Ce travail a permit de définir :

• des sections en travers du lit de la riviére avec les niveaux des plans d'eau
atteints pour des crues de temps de retour de 10, 30 et 100 ans ;

• des lois hauteurs-débits des sections caractéristiques du point de vue de


l'hydraulique ;

• des profils en long et des lignes d'eau en régime critique et uniforme ;

• des zones submergées en plan pour une crue centennale.


Sur ce trongon, les écoulements sont torrentiels et occupenl en crue tout ie lit de
la riviére. A l'aval du pont métallique, on se trouve en présence d'un lit en
25

tresses. Aux différents débits modélisés, les variations de niveaux sont faibles, de
0.30 â 0.40 m, du fait des vitesses d’écoulement assez élevées comprises entre 3 et
5 mls pour Ie débit centennal. Le pont est une section particuliére ou les vitesses
trés élevées alteignent 9,30 mls, avec des risques de mise en charge.

7.2.2.2 Hydrologie
Historique des études déjâ réalisées

• En 1961, M. Le Gourieres a estimé I'ordre de grandeur du débit spécifique


de la crue cinquantennale a 30 m3/s/km2. II a évalué ainsi, pour un bassin
versant de 46 km2, une valeur de débit cinquantennale de 1380 m is.

• En 1966, SOGREAH fut chargé de réaliser une étude sur modéle réduit afin
de définir les « Protections â réaliser dans la riviére pour l'allongement de
l'aérodrome ». Dans cette étude, la protection de l'aéroport est étudiée vis â
vis d'un débit maximal de 1350 m3/s, considéré comme débit de la crue
centennale.

• En 1978, dans Ie cadre de ‹f I'étude de la protection du village de la Riviére


des Pluies contre les crues de la riviére » SOGREAH s’esl basé sur une
superficie de bassin versant de 43 km2 et sur les données pluviométriques
journaliéres, pour définir, â I'aide de la méthode rationnelle, les débits de
crue suivants :

Q30 = 798 m3/s et Q50 = 930 m3/s


Q100 = 1090 m3/s

Dans cette étude, les débits de projet de 800 et 1000 m"/s ont été retenus
respectivement pour la crue trentennale et la crue de période de retour de 50 â
100 ans.

• En 1980, SOGREAH a ré-estimé les debits caracléristiques au pont


métallique (pour un bassin versant de 26,5 km2, de la maniére suivanfe

Q10 = 370 m3/s

Q30= 760 m3/s

Q100 = 1000 m3/s


26

• En 1981, Ie LCHF a réalisé la « Monographie de la riviére jusqu’à).

• En 1982, SOGREAH a réalisé une étude sur modéle réduit au 1/70 de la


« Protection d’un village de la Riviére» Les débits testés ont élé ceux définis
par I’étude de 1980.

• En 1985, les observations de la DDE ont mis en evidence. Contextes


hydrologique et hydraulique du pont qu’il y a crue dés que les conditions
suivantes sont simultanément remplies :

- Volume précipité > 100 mm ;

- Intensité précipitée > 200 mm/h

N.B : On a pris une partie d’une étude du comportement du lit d’une rivière vis-à-
vis de plusieurs facteurs hydrauliques et hydrologiques.

VIII. Quantification du transport des solides


Les fortes vitesses d’écoulement en crues permettent de mobiliser d’importantes
quantités d’alluvions. En conséquence :

• Dans le lit du cours d’eau, le développement de la végétation est impossible en


raison des remaniements fréquents ;

• Le tracé des berges est fréquemment modifié par des phénomènes d’érosions et
de dépôts..

Dans un premier temps, le fonctionnement dynamique de la rivière est analysé


suivant un état de référence dénommé abusivement « état naturel » qui correspond
au fonctionnement physique du cours d’eau avant les perturbations principales
dues aux aménagements hydrauliques et interventions dans le lit de la rivière.

L’analyse du fonctionnement naturel permet ensuite de bien cerner l’impact des


perturbations (extractions, ouvrages d’art, seuils, endiguements) sur le niveau du
lit de la rivière. Le logiciel CAVALCAD permet de simuler l’ajustement du lit aux
diverses perturbations et les vitesses d’évolution du niveau du fond.

8.1 Quantification du transport solide !

Le transport des matériaux solides dans le cours d’eau s’effectue de deux manières
par charriage et par suspension.
27

Le charriage est un transport sur le fond du lit, qui correspond aux alluvions les
plus grossières allant du sable jusqu’aux blocs. La suspension est le transport «
entre deux eaux » qui concerne les particules fines (argiles, limons).

Dans les rivières torrentielles comme celles de l’Algérie, l’équilibre du lit est
déterminé par le transport par charriage ; les limons n’interviennent pas dans
l’équilibre du fond du lit. Nous nous préoccuperons donc uniquement des volumes
de matériaux transportés par charriage. Les volumes annoncés par la suite
concernent uniquement les matériaux entrant en interaction avec le lit.

Fig.8.1 : Mécanisme du transport des solides.

La détermination de ces volumes par croisement de plusieurs approches


complémentaires :
- La première approche consiste à évaluer la capacité de transport d’un
tronçon de rivière à partir d’une formule empirique de transport solide
basée sur la chronique des débits liquides, de la pente et de la largeur du
cours d’eau ainsi que de la granulométrie des alluvions;
- La seconde approche est basée sur la continuité du transit et une croissance
des débits transités à mesure que le bassin versant s’agrandit. La
détermination des débits solides se fait par mise en cohérence avec les
bassins versants environnants.
Dans la suite du rapport, nous verrons que le calcul brut à partir des formules de
transport solide donne une plage de résultats très large tandis que les résultats
obtenus par «continuité du transit » sont plus précis et paraissent cohérents avec
les évolutions observées sur le terrain.

Dans notre cas, on appliqué la deuxième approche, car elle est les resultants
obtenus par cette approche sont plus précies.
8.2 Débit du liquide
28

L’analyse des débits liquides est issue du volet : « Hydrologie » du présent


rapport. Elle se base, d’une part, sur la chronique des débits journaliers
enregistrés par une station, et d’autre part sur des éléments de comparaison
régionale. Pour extrapoler les données en tout point du bassin versant, on admet
que le débit est proportionnel à la surface du bassin versant.
Les incertitudes sur les débits extrêmes influent peu sur la quantification du
débit solide moyen annuel. En effet, une erreur de 10% sur les débits de fréquence
inférieure à 10 ans modifie de moins de 1% le débit solide annuel moyen. Cela
s’explique par leur faible fréquence par rapport aux hautes eaux annuelles qui,
total, transportent beaucoup plus.

Exemple:

Cas d’une rivière à rigime non uniforme, dans un basin versant accidenté.
Fréquence de Débit à la station ( Débit à Digne Débit à Malijai

non-dépassement m3/s) (m3/s)

(m3/s)

0.75 2.6 10 14

0.85 4.4 16 24

0.88 5.2 20 28

0.9 5.9 22 32

0.93 7.4 28 40

0.95 8.9 34 48

0.97 11.3 43 62

0.98 13.5 51 74

0.99 17.5 67 96

0.995 22.2 84 121

0.997 26.1 99 143

0.998 29.5 112 161

0.999 35.9 137 197

0.9995 43.3 165 237

0.9998 58.0 221 318

0.9999 72.0 274 394

0.99997 105.0 400 575

1)
29

8.3Débit des solides:

8.3.1 V ariabilite des fond a l’etat non perturbe

Sur les tronçons de rivière non-perturbés, dont le transit est suffisamment


fréquent pour lisser les variations du fond dues aux fortes crues, on constate que le
niveau du lit est relativement stable à l’échelle humaine. Ce constat traduit une
situation d’équilibre entre les quantités de matériaux solides entrantes et sortantes.
Une différence se traduirait forcement par des phénomènes de reprises
(abaissement) ou de dépôts (exhaussement). Le niveau du lit avant les récentes
perturbations correspond donc à un état général très proche de l’équilibre à
l’échelle humaine.

A très long terme, une tendance à l’exhaussement est possible dans l’état avant
aménagement. En effet, sur la Durance on pressant une décroissance des volumes
charriés qui, malgré les imprécisions des calculs de transport solide, implique
qu’une légère tendance à l’exhaussement sur une échelle de temps géologique est
probable. Dans la logique de continuité du transit, cet exhaussement se
propagerait vers l’amont. Néanmoins, il s’agit là de tendances à l’échelle
géologique qui restent imperceptibles à l’échelle humaine. Les temps de réaction
ne sont pas à l’échelle des évolutions prises en compte dans des études.

Par conséquent, à l’état de référence, on considérera que la continuité du transit


est assurée. Dans cet état, les matériaux arrivant en un point sont forcement repris
vers l’aval et donc, entraînent une croissance du débit solide vers l’aval .

8.3.2 mise en coherence a l’echelle du bassin versant


L’étude Globale de la Durance applique la même logique de continuité du transit à
l’échelle du bassin versant à étudier. La répartition des apports est issue de
l’analyse de l’évolution des pentes et de la granulométrie ainsi que de la
hiérarchisation de l’activité productrice des différents affluents. Sur cette base, les
apports y sont estimés à 58 000 m3/an et 83000m3/s en general.

L’approche est ensuite complétée par un calcul de transport solide sur chaque
affluent.,si les granulométries correspondant aux débits solides obtenus par
répartition paraissent un peu fortes par rapport à la granulométrie mesurée.
30

L’étude établit un compromis avec un débit de 95000 m3/s par an pour un


diamètre moyen de 50 mm en general.

8.3.3 Débit solide retenu


Les réflexions qui précédent gardent un caractère théorique en raison de la
sensibilité aux hypothèses.

Leur validation repose sur leur confrontation avec l’analyse de terrain. Nous
verrons que le transit solide annoncé est cohérent avec les évolutions du lit
observées, notamment sur les secteurs d’extractions où les évolutions du lit sont
régulièrement mesurées.

Nous retiendrons donc les valeurs suivantes à l’aval du bassin versant.

Exemple;

Cas d’une révière à rigime turbulent non stable:


Lieu Superficie du Pente Diamètre Volume annuel Volume Nbre de jours

bassin versant moyen spécifique en de charriage

m3/km2 par an

Malija
i 905 km2 0.75 % 5.3 cm 94000 m3 104 40
31

Bibliographie

[1] Agence de I'Eau Rhdne — Méditerranée — Corse (1999). La gestion des


riviéres, transport solide et atterrissemenls. Guide méthodologique.

[2] BCEOM (1996). Boulevard Sud. Raccordement Est Gillol. Etude du tracé
routier — Etude préliminaire. B — 4. Sous-dossier étude hydraulique.

[3] BCEOM, SOGREAH (1992) — Guide d’estimation des débits de crue â La


Réunion.

[4] Cruchet M et Chevalier P. (2002) - Eboulemenl et embâcle en mars 2002


dans ie lit de la riviére des Pluies au lieu-dit « Grand Eboulis ». Analyse des
phénoménes et Evaluation des risques. Rapport BRGM/RC-51755-FR. 15 p.,
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[5J Graf W et Altinakar M. (2000). Hydraulique fluviale. Ecoulement et


phénoménes de transport dans les canaux â géométrie simple. Presses
polytechniques et universitaires Romandes.

[6] Hydrétudes, ETRM, CNR (2000). Boulevard sud de Saint-Denis. Etude sur
modéle
réduit du franchissement de la riviére des Pluies.

[7] Laboratoire Central d'hydrauIique de France (1981). Monographie de la


riviére des Pluies entre la ravine du Bachelier et la mer. Rapport d'élude.

[8J Réménieras G (1999). L’hydrologia de I'ingénieur. Editions Eyrolles.

[9] SOGREAH (1990). Riviére des Pluies. Schéma Technique de Protection


contre les Crues.

[10] SOGREAH (1966). Protections â réaliser dans la riviére des Pluies pour
32

l'allongemenl de l'aérodrome de Saint Denis Gillot. Volume 1 : Elude sur


modéle réduit. Rapport R 9221.

[11] SOGREAH (1978). Etude de la protection du village de la riviére des Pluies


contre les crues de la riviére des Pluies. Rapport R 36 0747.

[12] SOGREAH (1982). Protection du village de la riviére des Pluies. Etude sur
modéle réduit au 1/70. Rapport R 36 1646.

[13] SOGREAH, LCHF (1988) — Schéma d’extraction de la riviére des Pluies.

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