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Chapitre 6:

Modèles de transformation pluie-débit


I. INTRODUCTION
Lorsqu'on s'intéresse à la prévision des crues et à la gestion des
réservoirs, il est crucial de prédire les débits d’eau qui seront
générés à l'exutoire d'un bassin versant à la suite d'une averse ou
de la fonte de neige.
Pour y parvenir, il est nécessaire d'estimer l’hyétogramme brut
représentatif des précipitations tombées sur le bassin versant,
puis de soustraire toutes les pertes pour obtenir l’hyétogramme
net. Dans ce chapitre, nous allons nous concentrer sur les
différentes méthodes permettant de transformer cet
hyétogramme net en hydrogramme à l’exutoire du bassin versant.
Ces méthodes sont essentielles pour la conception
d'infrastructures hydrauliques qui requièrent une estimation de la
réponse du bassin versant en cas de pluie extrême.
Pour ce faire, nous adopterons l'hypothèse conservatrice selon
laquelle l'évapotranspiration peut être négligée.
II. Notion de crue
1. Définition

La crue correspond à une forte augmentation du débit ou de la hauteur d'eau en


écoulement d'un cours d'eau. Ce terme est souvent utilisé lorsque le
débordement du lit mineur du cours d'eau commence à causer des dommages.
Cette montée des eaux peut entraîner l'inondation de zones situées plus ou
moins loin des rives, créant ainsi une zone inondable. La crue est ensuite suivie
par une période de décrue, au cours de laquelle le niveau de l'eau diminue
progressivement.
II. Notion de crue

2. Caractéristiques d’une crue

Une crue se caractérise par plusieurs paramètres clés,


notamment:
• Débit maximum instantané
• Durée et durée des différentes phases caractéristiques
• Volume total écoulé
• Hydrogramme relevé par un limnigraphe ou tracé d'après des
observations fréquentes à toutes les demi-heures, par exemple.
II. Notion de crue
3. Causes des crues

Les crues peuvent être causées par plusieurs facteurs, les principaux étant:
i. La pluviométrie: Lorsqu'il y a une forte intensité et/ou durée de pluie sur
un bassin versant, cela entraîne un ruissellement qui augmente
automatiquement le débit du cours d'eau. La crue commence alors
lorsque le débit atteint un seuil spécifique à chaque lieu et le dépasse.
L'ampleur de la crue dépend également de la perméabilité et de la
saturation en eau des sols du bassin versant.
ii. La fonte des neiges: Au printemps, la fonte des neiges contribue à
l'alimentation des nappes phréatiques et au régime nival du débit du
cours d'eau. Étant donné que la transformation de la neige en eau liquide
est un processus relativement lent, l'eau de fonte pénètre mieux dans le
sol que l'eau de pluie.
iii. Le refoulement par un fleuve en crue sur une rivière affluente: Lorsqu'un
fleuve est en crue, il peut refouler l'eau dans une rivière affluente,
provoquant une augmentation du débit dans cette dernière. Cette montée
des eaux provient alors de l'aval.
III. Réponses hydrologiques
1- Transformation de la pluie en hydrogramme de crue

La manière dont réagit le


bassin lorsqu'il est soumis à
une sollicitation se nomme
réponse hydrologique

Illustration du principe de la réponse


hydrologique d'un bassin versant.

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1- Transformation de la pluie en hydrogramme de crue

a. Fonction de production/fonction de transfert

La transformation de la pluie en hydrogramme de crue est un processus


complexe qui implique l'utilisation de deux fonctions différentes: la fonction
de production et la fonction de transfert.
La fonction de production permet de calculer le hyétogramme de pluie
nette à partir de la pluie brute en soustrayant toutes les pertes telles que
l'infiltration.
La fonction de transfert permet quant à elle de déterminer l'hydrogramme
de crue résultant de la pluie nette. Elle prend en compte la géométrie du
bassin versant, le réseau hydrographique, la topographie, la perméabilité
des sols, et d'autres facteurs qui peuvent influencer la réponse hydrologique
du bassin versant à la pluie.
En combinant ces deux fonctions, il est possible de prédire l'hydrogramme
de crue à partir du hyétogramme de pluie brute.

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1- Transformation de la pluie en hydrogramme de crue

a. Fonction de production/fonction de transfert

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1- Transformation de la pluie en hydrogramme de crue

a. Fonction de production/fonction de transfert

La transformation de la pluie en hydrogramme de crue est un processus


complexe qui implique plusieurs facteurs tels que les caractéristiques
météorologiques, physiques et hydrologiques du bassin versant. La
question est de comprendre comment ces facteurs interagissent pour
transformer la pluie en une crue avec un certain débit et une certaine
durée.

Il est difficile de trouver une relation analytique rigoureuse entre les


précipitations et les débits, mais l'analyse de séries de données pluies-
débits permet d'obtenir des informations utiles sur la fonction de
transfert du bassin versant. Cette fonction de transfert permet de
déterminer comment la pluie nette est transformée en un hydrogramme
de crue. 9
Résumé
1- Transformation de la pluie en hydrogramme de crue

b. Notion de débit et de volume ruisselé


III. Réponses hydrologiques
2. Hydrogramme de ruissellement :
Une averse, définie dans le temps et dans l'espace, tombant sur un bassin
versant de caractéristiques connues, et dans des conditions initiales données,
provoque à l'exutoire du bassin considéré un hydrogramme défini.

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2. Hydrogramme de ruissellement :

Généralités :

À la suite d'une averse le débit qu'on observe à l'exutoire


d'un bassin versant peut avoir 4 origines différentes:
1. Ruissellement de surface,
2. Précipitations directes sur la surface du cours d’eau,
3. Ecoulement hypodermique,
4. Ecoulement souterrain.
En général, le ruissellement de surface constitue la
composante la plus importante dans le débit observé en
période de crue.
2. Hydrogramme de ruissellement :
Définitions:
L'hydrogramme est une représentation graphique de la variation du débit d'un
cours d'eau au fil du temps, à la suite de précipitations ou de la fonte des neiges. Il
est couramment utilisé pour caractériser une crue.
➢ Temps de montée tm, représente le temps nécessaire pour que l'écoulement
rapide arrive à l'exutoire de la rivière, après le début de la pluie ou de la fonte
des neiges. C'est le temps qui s'écoule entre le moment où le limnigraphe
détecte une augmentation du débit et le moment où le débit atteint son
maximum.
➢ Temps de base tb , correspond à la durée du ruissellement direct, c'est-à-dire la
période durant laquelle l'eau s'écoule à la surface du sol sans pénétrer dans le
sol.
➢ Temps de réponse du bassin tp (ou "lag"), représente l'intervalle de temps qui
sépare le maximum de la pluie nette, c'est-à-dire la partie de la pluie qui
participe à l'écoulement, de la pointe de crue, c'est-à-dire le moment où le débit
atteint son maximum. C'est un paramètre important pour la prévision des crues,
car il permet d'estimer le délai entre le moment où les précipitations atteignent
le bassin versant et le moment où la crue se produit.
a. Hydrogramme type d’une crue simple

➢ Temps de concentration tc -
Temps que met une particule d'eau provenant de la partie du bassin la
plus éloignée "hydrologiquement" de l'exutoire pour parvenir à celui-ci. On
peut estimer tc en mesurant la durée comprise entre la fin de la pluie
nette et la fin du ruissellement direct (i.e. fin de l'écoulement de surface).

Le temps de concentration est utilisé pour les


calculs de prédiction des débits résultant
d’événements pluvieux basés sur des
statistiques dérivées des périodes de retour.
En effet, il est important pour les ingénieurs et
les hydrologues d'être en mesure de prédire la
réponse d'un bassin versant à une pluie.
Notamment pour le dimensionnement des
infrastructures (conception de ponts,
ponceaux, etc.) et de gestion des inondations
par exemple.
III. Réponses hydrologiques

3. Les paramètres fondamentaux:

a. La pluie
b. L’occupation du sol (CR )
c. Le temps de concentration
III. Réponses hydrologiques

3. Les paramètres fondamentaux:

a. La pluie: Notion de période de retour

La période de retour doit être interprétée comme une


probabilité statistique
Exemple 1 : « si une accumulation sur 24 heures de 73 mm est
une pluie de période de retour 10 ans (ou décennale), c'est que
cette pluie s'est produite statistiquement à la fréquence d'une
fois tous les dix ans. Cela ne veut pas dire qu'une telle pluie se
produira régulièrement à chaque dix années mais que
statistiquement, elle a 10 % de chance de se produire durant
une année particulière ».
III. Réponses hydrologiques

3. Les paramètres fondamentaux:

La période de retour doit être interprétée comme une


probabilité statistique
Exemple 2 : Par exemple, une étude réalisée en 2016 a analysé
les données de débit de l'Oum Er-Rbia sur une période de 44
ans (de 1966 à 2010). Les résultats ont montré que pour une
période de retour de 10 ans, le débit de crue était d'environ 2
800 m³/s, tandis que pour une période de retour de 100 ans, le
débit de crue atteignait environ 6 000 m³/s.».
III. Réponses hydrologiques

3. Les paramètres fondamentaux:

a. La pluie: analyse statistique


3. Les paramètres fondamentaux:
a. La pluie: analyse statistique
a. La pluie: analyse statistique
2. Les paramètres fondamentaux:

a. La pluie: analyse statistique

Relation de Montana :

P = I t = at1−b
I =60at − b
P : Hauteur de pluie en mm I : Intensité moyenne en mm/h
t : durée de pluie en min t : durée de pluie en min
EX : Formule de Montana

Quelles sont la hauteur et l’intensité d’une pluie de durée 2 heures ?


-de période de retour 2 ans
-de période de retour 10 ans
-de période de retour 100 ans
EX : Formule de Montana
3. Les paramètres fondamentaux:
b. La pluie : Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)

L'analyse des pluies a permis de définir deux lois générales de pluviosité qui
peuvent s'exprimer de la manière suivante :

• Pour une même fréquence d'apparition - donc un même temps de retour -


l'intensité d'une pluie est d'autant plus forte que sa durée est courte.

• Ou encore, en corollaire, à durée de


pluie égale, une précipitation sera
d'autant plus intense que sa
fréquence d'apparition sera petite
(donc que son temps de retour sera
grand).
b. La pluie : Les courbes IDF (intensité-durée-fréquence)

Ces lois permettant d'établir les relations entre les intensités, la durée et la
fréquence d'apparition des pluies peuvent être représentées selon des
courbes caractéristiques : on parle généralement de courbes Intensité-Durée-
Fréquence (IDF). La notion de fréquence est en faite exprimée par la notion de
temps de retour.

• CONSTRUIRE LES COURBES IDF POUR L’EXEMPLE PRECITE


3. Les paramètres fondamentaux:

c. Occupation du sol et coefficients de ruissellement

• l’occupation du sol conditionne l’infiltration et donc la genèse de tout


ruissellement.
• Coefficient de ruissellement (%) : représente la part d’eau qui
ruisselle par rapport à la quantité d’eau précipitée
• Le ruissellement varie selon la nature des sols et leur état
hydrique, la pente, la pluie (intensité, fréquence)…
• Sur l’ensemble d’un BV :
σ𝒊 𝑪𝒊 . 𝑺𝒊
𝑪=
𝑺𝒕𝒐𝒕
Avec Ci: Coefficient de ruissellement par état de surface élémentaire
Si: Surfaces élémentaires
c. Occupation du sol et coefficients de ruissellement

• Tableau des coefficients de ruissellement


EX : Coefficient de ruissellement

Occupation du Surface Coefficient de


sol ruissellement
Cultures d’hiver 183,1 17%
Cultures sarclées 114,1 43%
Cultures non 105,5 16%
sarclées
Prairie 65,4 5%
Bois 11,6 0%
Habitat peu dense 74,7 30%
Voirie 4,5 80%

Quel est le coefficient de ruissellement global du


bassin versant ?
III. Réponses hydrologiques

3. Les paramètres fondamentaux:

c. Evaluation du temps de concentration:

Aux USA, il a été proposée une évaluation du temps de


concentration du bassin versant naturel qui sépare le parcours
de l'eau, du point le plus éloigné du bassin versant jusqu'à une
exutoire, en trois composants :
1. L'écoulement laminaire de surface
2. Ecoulement hypodermique
3. L'écoulement canalisé
c. Evaluation du temps de concentration:

i. Ecoulement laminaire de surface

Il se produit aux extrémités amont du bassin versant et


consiste en une couche d'eau dont le mouvement est
influencé uniquement par le frottement avec le sol.

𝟎,𝟎𝟗𝟏𝟑 𝒏𝑳𝟏 𝟎,𝟖


Il se définit comme suit : 𝒕𝟏 =
𝑷𝟐 𝟎,𝟓 𝑺𝟎,𝟒

𝒕𝟏 : Le temps de parcours de l’écoulement laminaire de surface (h)


n: Coeff de rugosité de Manning
𝑳𝟏 : longueur de parcours en (m), n’excédant pas 100m
𝑷𝟐 : l’événement de pluie maximale (mm) de 24 h selon 1 période de retour de
2ans
S : pente du terrain (m/m)
c. Evaluation du temps de concentration:

i. Ecoulement laminaire de surface


c. Evaluation du temps de concentration:

ii. Ecoulement hypodermique

Il suit l’écoulement laminaire. On calcule la vitesse de ce type d’écoulement selon


l’équation:
𝒗𝟐= 𝟒, 𝟗𝟏𝟖 𝑺𝟎,𝟓
𝒗𝟐: est la vitesse d’écoulement (m/s)
S: la pente d’écoulement

Le temps de l’écoulement hypodermique s’exprime comme suit:


𝑳𝟐
𝒕𝟐 =
𝟑𝟔𝟎𝟎𝒗𝟐

𝒕𝟐 : en (h)
𝑳𝟐 : longueur de parcours (m)
iii. Ecoulement canalisé

Il constitue le moment où l’eau est acheminée par le cours d’eau du bassin. On peut
employer l’hypothèse d’un écoulement uniforme pour le représenter, ce qui permet
l’usage de l’équation suivante :
(𝑨/𝑷)⅔ 𝑰0,𝟓
𝒗𝟑 =
𝒏
𝒗𝟑 : est la vitesse d’écoulement (m/s)
A : l’air d’écoulement dans le cours d’eau (m²)
P: le périmètre mouillé du cours d’eau (m)
I : la pente du cours d’eau (m/m)
n : coef de rugosité de Manning par le cours d’eau, dépend de la surface d’écoulement,
généralement il a une valeur de 0,03
Le temps de parcours de l ’écoulement canalisé s’exprime finalement ainsi:
𝑳𝟑
𝒕𝟑 =
𝟑𝟔𝟎𝟎𝒗𝟑
𝑳𝟑 : est la longueur de parcours de l’écoulement (m)
Le temps de concentration de ce système est :
𝒕𝒄= 𝒕𝟏 + 𝒕𝟐 + 𝒕𝟑
Exemple

On vous demande de calculer le temps de concentration d'un petit


bassin versant naturel forestier, avec une végétation buissonneuse
légère.
Les cartes topographiques disponibles indiquent le parcours de
surface le plus long sur ce bassin, vers un canal de drainage, est de
1500 m, avec une pente moyenne de 10 %.
Le canal de drainage est relativement uniforme sur sa longueur de
1000 m, il est aussi presque rectangulaire avec une moyenne de 3
m une pente longitudinale de 2%.
On estime que la profondeur d'eau dans ce canal atteint 1 m
lorsque la précipitation annuelle maximale de 24 heures selon une
période de retour de 2 ans se produit. Cette précipitation s'élève à
50 mm.
c. Evaluation du temps de concentration:

Formule de Giandotti Formule de Kirpich


0,4 𝐴 + 0,0015𝐿 𝐿
𝑇𝑐 = 60x 𝑇𝑐 = 0,0195x( )0,77
0,8 𝐼. 𝐿 𝐼
𝑻𝒄 : en min 𝑻𝒄 : en min
A : aire en Ha L : plus grande longueur hydraulique en m
L : plus grande longueur hydraulique en m I : pente en m/m
I : pente en m/m

Formule de Passini Formule de Ventura


(Ax𝐿)1/3 𝐴
𝑇𝑐 = 0,14x 𝑇𝑐 = 7,62x( )0,5
𝐼 𝐼
𝑻𝒄 : en min 𝑻𝒄 : en min
A : aire en Ha A : aire en Km²
L : plus grande longueur hydraulique en m I : pente en m/m
I : pente en m/m
Formule de Turraza Formule de Gemagref (pour petits BV à
𝑇𝑐 = 65,1x 𝐴 temps de réponse rapide)
𝑻𝒄 : en min
A : aire en Km² ln 𝐷𝑟 = 0,375. ln 𝐴 + 3,729
𝐷𝑟 : Durée caractéristique de crue en mn
A : aire en Km²
EX : Temps de concentration
Solution:
IV. Les méthodes d’estimation des débits et
des volumes

Différentes méthodes peuvent nous y aider


Méthode rationnelle
Méthode de l’hydrogramme unitaire
1. La méthode rationnelle

a. Le principe
Le principe de la méthode rationnelle reste lié a celui du temps de concentration:
• Si l'intensité de la précipitation demeure constante pendant une période égale
ou supérieure au temps de concentration, tout le bassin versant est alors
sollicité et le débit de pointe possible pour cette intensité se trouve atteint.
• Par contre, si la durée est inférieure au temps de concentration, une partie
seulement de la superficie du bassin contribue au débit et celui-ci devient
inférieur au débit de pointe possible.
• Le débit de pointe 𝑄𝑝 , est ainsi directement lié à l'intensité de la précipitation
et à l’air du bassin:
𝑸𝒑 = C 𝒊 A

Ou 𝑸𝒑 = 0,278 C 𝒊 A Où 𝑸𝒑 est en mᵌ/s, C le coefficient de ruissellement, 𝒊 l’intensité de


précipitation en mm/h, A la superficie du bassin en km² et la valeur 0,278 assure la
cohérence des unité.
Si durée de la pluie < temps de concentration
Si durée de la pluie = temps de concentration
Si durée de la pluie > temps de concentration
1. La méthode rationnelle
b. Les hypothèses
L'application de la méthode rationnelle repose sur les hypothèses
suivantes:

1) L’intensité de la précipitation doit être constante pendant une


durée au moins équivalente au temps de concentration du bassin
versant.
2) Le coefficient de ruissellement est constant pour la durée d'une
précipitation.
3) Le débit de pointe est atteint et maintenu dès que la durée de la
précipitation dépasse le temps de concentration, puisque la
superficie qui contribue cesse alors de croitre,
4) En pratique, on suppose un hydrogramme triangulaire ou
trapézoïdale dont le temps de base est tb = tc + tr où tr est la durée
de la pluie
5) le temps de montée est égal au temps de concentration si tc ≤ tr
dans le cas contraire il est égal à la durée de pluie.
Exemple

Déterminer, pour un bassin versant de superficie A, le débit de


pointe et le volume selon trois événements de précipitation
ayant respectivement les caractéristiques suivantes :
1) une intensité efficace 2 ℎ𝑖 , pendant un temps égal à la
moitié du temps de concentration (𝑡𝑐 ) du bassin;
2) une intensité efficace ℎ𝑖 , pendant un temps égal au temps
de concentration du bassin, et
3) une intensité efficace ℎ𝑖 /2 pendant un temps égal a deux
fois le temps de concentration du bassin.
Par intensité efficace, on entend une intensité qui contribue
entièrement au débit (c.-à-d., un coefficient de ruissellement
égal à 100 % ou déjà inclus dans l’intensité)
IV. Les méthodes d’estimation des débits et des volumes
1. La méthode rationnelle

e. Solution

𝑨
a) Pour t = 𝑡𝑐 /2 on aura 𝑸𝒑𝟏 = (2 𝒉𝒊 ) ( ) = 𝒉𝒊 𝑨
𝟐

b) Pour t = 𝑡𝑐 on aura 𝑸𝒑𝟐 = (𝒉𝒊 ) (𝑨) = 𝒉𝒊 𝑨

c) Pour t = 2𝑡𝑐 on aura 𝑸𝒑𝟑 = (𝒉𝒊 /2) (𝑨) = 𝒉𝒊 𝑨/𝟐


1. La méthode rationnelle
e. Solution

𝑨
a) 𝑸𝒑𝟏 = (2 𝒉𝒊 ) ( ) = 𝒉𝒊 𝑨
𝟐

b) 𝑸𝒑𝟐 = (𝒉𝒊 ) (𝑨) = 𝒉𝒊 𝑨

c) 𝑸𝒑𝟑 = (𝒉𝒊 /2) (𝑨) = 𝒉𝒊 𝑨/𝟐

𝑽𝟏 = 𝑽𝟐 = 𝑽𝟑 = 𝒉𝒊 𝑨 𝒕𝒄
Exercice

Un bassin versant qui y a une superficie totale de A = 50 hectares,


a un temps de concentration de tc = 20 mn. La courbe IDF une
𝟐𝟐𝟐𝟖
fois dans 5 ans pour bassin est i =
𝒕+𝟏𝟑
Le coefficient de ruissellement est 𝐂 = 𝟎, 𝟔. Il faut calculer :
1) Le débit de projet à l'exutoire de ce bassin,
2) Le débit 5 minutes après le début de la pluie de projet,
3) Le débit 15 minutes après le début de la pluie de projet,
4) Le débit 42 minutes après le début de la pluie de projet,
IV. Les méthodes d’estimation des débits et des volumes

2. la méthode de l’hydrogramme unitaire

a. But de la méthode

• La méthode de l'hydrogramme unitaire vise à déterminer


l'hydrogramme de ruissellement superficiel à l'exutoire
d'un bassin versant à partir des hyétogrammes de l'averse
correspondante reçue par ce même bassin.

• L'obtention d'un hydrogramme unitaire permettra ainsi de


prévoir la crue conséquence d'une averse donnée.
2. la méthode de l’hyétogramme unitaire

b. Séparation des différentes composantes de l'hydrogramme

La première phase consiste à séparer les différentes composantes de


l'hydrogramme. Pour simplifier, on ne considérera ici que les deux composantes
principales suivantes :
▪ écoulement de base
▪ ruissellement superficiel.
• On utilisera ici une méthode dite "simplifiée" qui consiste à relier le point
correspondant à l'origine de la crue à celui correspondant à la fin du
ruissellement.
• Le volume correspondant au ruissellement superficiel sera situé au-dessus de
cette droite.
• Pour plus de précisions sur ces deux points, on peut se rapporter au schéma
synthétique d'un hydrogramme.
3. la méthode de l’hyétogramme unitaire

a. Séparation des différentes composantes de l'hydrogramme


Exercice
Déterminer l’hydrogramme de ruissellement direct et la précipitation à partir de
hydrogramme total (observé) donné au tableau ci-dessous pour le bassin versant
d’une ferme expérimentale dont la superficie est de 0,8km2.
Cet hydrogramme résulte d'une précipitation de 3,8mm, d’une durée de 30mn, qui
a commencé à 13h le 26 juillet 1991.
hydrogramme observé

Temps Qobs Temps Qobs Temps Qobs Temps Qobs


(h) (l/s) (h) (l/s) (h) (l/s) (h) (l/s)
07:00 2,14 11:30 2,13 16:00 10,5 20:30 3,26
07:30 2,04 12:00 1,9 16:30 9,1 21:00 3,13
08:00 2,08 12:30 1,99 17:00 6,99 21:30 3,1
08:30 2,02 13:00 1,94 17:30 5,81 22:00 2,89
09:00 2,01 13:30 3,21 18:00 4,8 22:30 2,96
09:30 2,02 14:00 3,7 18:30 4,46 23:00 2,83
10:00 1,99 14:30 4,67 19:00 3,99 23:30 2,67
10:30 1,9 15:00 5,45 19:30 3,41
11:00 1,85 15:30 14,8 20:00 3,41
SOLUTION
• Pour établir le ruissellement direct, il faut d'abord retirer le débit de base de
I 'hydrogramme total.
• Le début du ruissellement direct correspond au moment où débute la
précipitation, soit à 13 heures.
16,00

Sur la figure, qui présente


le débit observé en 8,00

fonction du temps, on
peut voir qu'un point de
Débit

bris survient sur la courbe 4,00

à 19 h 30

2,00

1,00
7:00
7:30
8:00
8:30
9:00
9:30
10:00
10:30
11:00
11:30
12:00
12:30
13:00
13:30
14:00
14:30
15:00
15:30
16:00
16:30
17:00
17:30
18:00
18:30
19:00
19:30
20:00
20:30
21:00
21:30
22:00
22:30
23:00
23:30
Temps

Qobs [l/s]
SOLUTION

• On peut alors considérer que le débit de base varie linéairement entre


1,94 /s à 13 h et 3,41 /s à 19 h 30, ce qui est illustré en couleur marron
• En tout autre temps, le débit de base égale le débit total.
• Pour établir l'hydrogramme de ruissellement direct, il ne reste qu'à
soustraire le débit de base du débit total. Le tableau donne les résultats
16,00

8,00
Débit

4,00

2,00

1,00
10:00
11:00
12:00
13:00
14:00
15:00
16:00
17:00
18:00
19:00
20:00
21:00
22:00
23:00
7:00
8:00
9:00

Temps

Qobs [l/s] Qbase [l/s]


SOLUTION

Pour établir l'hydrogramme de ruissellement direct, il ne reste qu'à


soustraire le débit de base du débit total. donne les résultats
Qobs Qbase Qrui Qobs Qbase Qrui
Heure Heure
[l/s] [l/s] [l/s] [l/s] [l/s] [l/s]
7:00 2,14 2,14 0,00 15:30 14,80 2,51 12,30
7:30 2,04 2,04 0,00 16:00 10,50 2,62 7,88
8:00 2,08 2,08 0,00 16:30 9,10 2,73 6,37
8:30 2,02 2,02 0,00 17:00 6,99 2,84 4,15
9:00 2,01 2,01 0,00 17:30 5,81 2,96 2,85
9:30 2,02 2,02 0,00 18:00 4,80 3,07 1,73
10:00 1,99 1,99 0,00 18:30 4,46 3,18 1,28
10:30 1,90 1,90 0,00 19:00 3,99 3,30 0,69
11:00 1,85 1,85 0,00 19:30 3,41 3,41 0,00
11:30 2,13 2,13 0,00 20:00 3,41 3,41 0,00
12:00 1,90 1,90 0,00 20:30 3,26 3,26 0,00
12:30 1,99 1,99 0,00 21:00 3,10 3,10 0,00
13:00 1,94 1,94 0,00 21:30 3,13 3,13 0,00
13:30 3,21 2,05 1,16 22:00 2,89 2,89 0,00
14:00 3,70 2,17 1,53 22:30 2,96 2,96 0,00
14:30 4,67 2,28 2,39 23:00 2,83 2,83 0,00
15:00 5,45 2,39 3,06 23:30 2,67 2,67 0,00
SOLUTION

Le calcul de la précipitation nette demande d'évaluer le volume d'eau de


l'hydrogramme de ruissellement direct (aire sous la courbe, qui est égale à 80 mᵌ).
14,00

Il s’agit tout simplement de 12,00

multiplier chaque débit par la 10,00


durée 30mn et on obtient le
8,00
volume de chaque section
puis on fait la somme 6,00

4,00

2,00

0,00
7:00
7:30
8:00
8:30
9:00
9:30
10:00
10:30
11:00
11:30
12:00
12:30
13:00
13:30
14:00
14:30
15:00
15:30
16:00
16:30
17:00
17:30
18:00
18:30
19:00
19:30
20:00
20:30
21:00
21:30
22:00
22:30
23:00
23:30
Qrui [l/s]

Ensuite diviser ce volume par l'aire du bassin (0,8 km²) afin d'obtenir une hauteur
d'eau. D’où on obtient une précipitation nette de 0,1 mm.
3. la méthode de l’hyétogramme unitaire

b. Notion de l’hydrogramme unitaire

La théorie de l’HU a été proposée par Sherman 1932.


• l’HU est un hydrogramme de ruissellement direct résultant d’une précipitation
nette uniforme sur le bassin versant et d'intensité constante pour une durée
donnée et pour une unité de hauteur spécifique (1mm ou 1 cm).
• Hypothèses:
1. Temps de base tb : Pour un bassin versant donné, le temps de base du
ruissellement direct est constant pour n'importe quelle averse de durée (tr) (tb
= tc + tr);
2. Proportionnalité : Une averse unitaire d'intensité double (2 I ) engendre un
hydrogramme unitaire dont les débits sont doubles par homothétie ;
3. Linéarité : Le débit engendré par chaque segment d'une précipitation est
indépendant de ceux associés aux segments de pluies nettes précédentes ce
qui implique qu’un Hydrogramme composé est la somme d’hydrogrammes
unitaire pondérés par leur hauteur respective et décalé dans le temps.
Détermination de l’H.U normé du bassin

L’hydrogramme est découpé pour séparer ses différentes composantes pour


obtenir le volume ruisselé. La pluie nette est alors égale à ce volume divisé par
la surface du bassin versant.
Il est préférable d'obtenir un hydrogramme unitaire moyen pour plusieurs
averses. Les différentes étapes sont:
1. Séparation du ruissellement direct de l’écoulement de base.
2. Détermination de la hauteur équivalente en mm du ruissellement direct.
3. Pour l'averse choisie, on détermine le hyétogramme correspondant ;
4. On estime l'indice φ. Ceci permet de connaître la durée de la pluie
efficace (te)
5. extraire pour chaque pas de temps, les ordonnées de l’hydrogramme de
ruissellement direct et diviser par la lame d’eau ruisselée.
On peut déterminer ainsi les ordonnées de l'hydrogramme unitaire
correspondant à une pluie efficace de durée te
Exercice
À partir des résultats obtenus à l'exemple précédent, déterminer
l’hydrogramme total pour le bassin de la ferme expérimentale de
si le débit de base est constant à 22 L/s et que le bassin subit un
événement de précipitation nette dont les hauteurs d’eaux
mesurées chaque demi-heure sont respectivement de 0,2 mm;
0,8 mm; 0,7 mm; 0,0 mm; 0,5 mm; 0,1 mm.
Solution

L'exemple a permis d'obtenir un hydrogramme de ruissellement


direct que l'on peut considérer comme un hydrogramme unitaire
d'une durée d'une demi heure pour une précipitation nette de
référence de 0,1 mm.

Selon le principe de Superposition, cet hydrogramme unitaire


peut être reproduit et décalé de façon a accommoder toutes les
hauteurs d'eau enregistrées chaque demi-heure durant
l’évènement de précipitation.

Selon le principe de proportionnalité, on peut pondérer les


hydrogrammes reproduits afin de tenir compte des hauteurs
d'eau enregistrés par rapport à la hauteur de référence de
l'hydrogramme unitaire.
Solution

Ainsi, on applique respectivement les pondérations 2, 8, 7, 0, 5 et


1.
On doit additionner les hydrogrammes reproduits, décalés et
pondérés pour donner le ruissellement direct, auquel on ajoute
le débit de base pour aboutir à l'hydrogramme total.
Le tableau ci-après fournit les détails du calcul pour parvenir à
l'hydrogramme total.
Temps Qbase Qunit Débits (l/s), reproduits, décalés et pondérés
Total
[l/s] [l/s] 0,2mm 0,8mm 0,7mm 0,0mm 0,5mm 0,1mm
0,0 22,00 0,00 22,00
0,5 22,00 1,16 2,31 24,31
1,0 22,00 1,53 3,07 9,26 34,32
1,5 22,00 2,39 4,78 12,27 8,10 47,15
2,0 22,00 3,06 6,12 19,13 10,74 0,00 57,98
2,5 22,00 12,30 24,59 24,46 16,74 0,00 5,79 93,58
3,0 22,00 7,88 15,76 98,36 21,41 0,00 7,67 1,16 166,36
3,5 22,00 6,37 12,74 63,06 86,07 0,00 11,96 1,53 197,35
4,0 22,00 4,15 8,29 50,95 55,17 0,00 15,29 2,39 154,10
4,5 22,00 2,85 5,71 33,17 44,58 0,00 61,48 3,06 169,99
5,0 22,00 1,73 3,46 22,82 29,02 0,00 39,41 12,30 129,01
5,5 22,00 1,28 2,55 13,84 19,97 0,00 31,85 7,88 98,09
6,0 22,00 0,69 1,39 10,22 12,11 0,00 20,73 6,37 72,81
6,5 22,00 0,00 0,00 5,55 8,94 0,00 14,27 4,15 54,90
7,0 22,00 0,00 0,00 4,86 0,00 8,65 2,85 38,37
7,5 22,00 0,00 0,00 0,00 6,39 1,73 30,12
8,0 22,00 0,00 0,00 3,47 1,28 26,75
8,5 22,00 0,00 0,00 0,69 22,70
9,0 22,00 0,00 0,00 22,00

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