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Partie 2 Hydraulique et ponts
 
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Cours d’eau et ponts
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notions générales 
2.1 - Notions d’hydrologie
2.1.1 - Rappels généraux sur l’hydrologie des cours d’eau
Définition de l’hydrologie
L’hydrologie est la science qui traite de l’occurrence, de la distribution et de la circulation de l’eau tout au long de son cycle, ainsi que de ses propriétés chimiques et physiques et de ses interrelations avec le milieu et les êtres vivants.Elle repose essentiellement sur les sciences statistiques et sur des modèles conceptuels de transferts hydriques.
Paramètres hydrologiques mesurés
Les pluies sont un bon point de départ dans l’examen du déroulement du cycle de l’eau quand on s’intéresse aux rivières. Elles résultent des interactions en altitude des masses d’air chargées en eau évaporée et sont caractérisées par plusieurs quantités : la hauteur P de pluie (sous-entendu, tombée au sol), exprimée en millimètres de pluie tombés sur un mètre carré de surface, ou encore, ce qui est équivalent, en litre par mètre carré ;l’intensité I, exprimée en millimètres de pluie par unité de temps (généralement la minute ou l’heure) ;la durée D, généralement exprimée en minutes ;la fréquence F ou probabilité de non-dépassement ou encore période de retour T. Ainsi, pour une probabilité de non-dépassement (ou période de retour) donnée, on peut considérer (au moins) deux pluies équiprobables, l’une d’une durée moins longue que l’autre, mais avec une intensité de pluie plus forte que l’autre, et vice versa. A contrario, il est absurde de parler d’une intensité de pluie de période de retour donnée, sans préciser quelle est la durée de cette intensité. Pour une période de retour donnée, l’intensité de pluie est une fonction décroissante de la durée de la pluie tombant avec cette intensité. Les caractéristiques de base des pluies sont mesurées à l’aide de pluviographes qui mesurent a minima les hauteurs de pluie interceptées par une surface de référence d’entonnement vers le récipient mesureur ou encore, dans des versions un peu plus élaborées, mesurent le temps nécessaire au basculement d’un auget étalonné ou le nombre de basculements d’auget étalonné dans un temps fixé (laps de temps, généralement de 6 minutes
(1)
).
(1) Ce qui permet d’avoir une appréciation quasi directe de l’intensité en mm/h,  par multiplication par un facteur 10 de la valeur lue en 6 minutes 
Des informations précieuses sur l’évolution d’une formation pluvieuse peuvent être obtenues à l’aide des radars météorologiques couvrant le territoire national, mais elles intéressent plus l’annonce de crue que le concepteur de projet de pont. Couplé aux pluviomètres, le radar permet toutefois une connaissance améliorée de la répartition de ces pluies pour conduire les études de débits.Des opérateurs statistiques permettent de déduire de ces mesures pluviographiques des relations intensité-durée de pluie pour une fréquence donnée.
Paramètres caractéristiques du bassin versant
Un bassin versant est d’abord caractérisé a minima par l’aire d’interception des pluies. En fait, bien que des considérations hydrogéologiques puissent parfois interférer, il s’agit de la surface cartographique de l’espace délimité, à partir de l’exutoire retenu pour effectuer le calcul, par les lignes de partage des eaux. Cette aire est désignée par A, en kilomètres carrés.S’agissant de ruissellement, une caractéristique essentielle du bassin versant est le temps de concentration, c’est-à-dire le temps que met la goutte d’eau tombant au sol sur la partie du bassin versant la plus éloignée de l’exutoire pour rejoindre celui-ci. Ce temps est généralement exprimé en minutes (mn). Il dépend de la longueur du plus long chemin hydraulique à parcourir (L, exprimée en mètres) et de la vitesse avec laquelle l’écoulement dévale ce chemin (V, exprimée en mètres par seconde), laquelle dépend étroitement de la pente motrice P (exprimée en mètres par mètres) le long de ce cheminement.Lorsque le plus long chemin hydraulique à parcourir vers l’exutoire passe par plusieurs tronçons homogènes en pente, le temps de concentration est la somme des temps mis pour dévaler chacun des tronçons consécutifs. La vitesse est alors estimée en fonction de la pente et du degré d’accident des surfaces traversées (forêt, prairie, surface imperméabilisée, etc.).Des formules expérimentales établissant la valeur du temps de concentration. La plus connue est la formule de Kirpich :
[Équation 1 - Temps de concentration, formule de Kirpich] 
pour les bassins versants d’une taille inférieure à 1 km².L’intensité étant une fonction décroissante du temps et le débit de pointe n’intervenant a priori que lorsque l’ensemble du bassin versant a contribué au ruissellement (t ≥ tc), on considère généralement
 
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notions générales 
(pour calculer le débit résultant à l’exutoire) que le débit de pointe est proportionnel à l’intensité calculée pour une durée égale au temps de concentration du bassin versant. Cette hypothèse n’a rien d’évident. En particulier, si on se situe dans un modèle de ruissellement de type « surfaces contributives », la notion de temps de concentration n’a pas de sens.Enfin, la troisième caractéristique fondamentale du bassin versant est le coefficient de ruissellement instantané (noté C, adimensionnel). Ce coefficient traduit la fraction d’eau incidente qui ruisselle, et donc, celle qui demeure pour quelque temps dans le sol et ses accidents. Il dépend de la couverture végétale, de la morphologie du sol, de la pente, du matériau de surface de sol et même de la saison.
Modèles de ruissellement
Ruissellement hortonien
On parle de ruissellement hortonien lorsqu’on assiste à une saturation progressive et homogène de l’ensemble des sols à l’échelle du bassin versant. Les crues seront générées par un ruissellement de surface se produisant sur l’ensemble du bassin versant, lorsque l’intensité des pluies dépasse la capacité d’infiltration des sols.La capacité d’infiltration est elle-même définie par une fonction décroissante de la durée (f(t) en mm/h) ; cette capacité d’infiltration variant d’une capacité maximale (f 
0
, mm/h) à une vitesse limite d’infiltration (f 
c
, mm/h), correspondant au sol saturé, sous la forme d’une fonction exponentielle décroissante. Ainsi dans ce type de mole, le coefficient de ruissellement, non constant, devient une fonction du temps : à chaque pas de temps il correspond au rapport entre le volume non infiltré et le volume total précipité lors de l’événement (le ruissellement ne débutant que lorsque l’intensité est supérieure à la capacité d’infiltration du sol) : C’est ce modèle de pertes qui est utilisé dans plusieurs logiciels de dimensionnement de réseaux d’assainissement eaux pluviales
(2)
.
OPS (Organisations Pelliculaires Superficielles)
« Lorsqu’il n’existe pas d’écran végétal pour intercepter l’énergie cinétique, l’impact des gouttes de pluie provoque un tassement de la surface du sol, un éclatement des agrégats et une redistribution des particules en surface conduisant à la fermeture
(2) En particulier PAPYRUS, développé par le Ministère de l’Équipement. On trouvera des valeurs de f  
o
 et f  
 (mm/h) dans « Encyclopédie de l’hydrologie urbaine et de l’assainissement », sous la direction de B. Chocat (Tec et Doc, 1997).
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Partie 2 - Figure 1 : bassin versant intercepté par la route sur la commune de Verdigny (18)
 – Source : extrait du rapport de recherche L
CPC 
 (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) - 310105 / Fiche n°11F023.3
Partie 2 - Figure 2 : diagramme de classification des textures renseigné en classe de sensibilité à la battance –
Source : l’érosion des sols dans les régions de grande culture : aspects aménagements - A. V. Auzet - C 
EREG 
 - 1990 

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