Vous êtes sur la page 1sur 23

Chapitre 3 : Hydrographie

3.1. Morphologie du cours d’eau


La morphologie d’un cours d’eau correspond à ce qu’on peut observer de son tracé sur une
carte topographique ou sur une photographie aérienne. Il peut être, par exemple, rectiligne
(zones de montagne), méandreux (plaines) ou encore composé de chenaux d’écoulement
multiples (tresses). La morphologie du cours d’eau dépend aussi des sédiments que celui-ci
charrie et de la géologie de la région, impactant notamment les pentes des berges et la forme
des zones inondables.

3.1.2 Pente
La pente longitudinale est un paramètre essentiel en matière d’hydraulique. Elle joue un rôle
prépondérant dans le calcul de la vitesse d’écoulement et est présente dans tous les
dimensionnements d’ouvrage. Elle a aussi un impact direct sur l’érosion des berges et du lit,
ainsi que sur les matériaux constituant le lit du cours d’eau.

3.1.3 Section d’écoulement


Les sections d’écoulement sont des profils en coupe des cours d’eau qui sont effectués
perpendiculairement à son axe longitudinal. Elles nous renseignent sur les paramètres
physiques du cours d’eau nécessaires aux calculs hydrauliques, qui sont principalement les
suivants :
• Profondeur (h) : distance verticale mesurée entre le fond du cours d’eau et la surface de
l’eau. Cette profondeur est dépendante du débit, qu’elle permet souvent de caractériser;
• Section d’écoulement (A) : surface verticale du cours d’eau occupée par l’eau;
• Périmètre mouillé (Pm) : longueur du segment de la section qui est en contact avec l’eau;
• Rayon hydraulique (Rh) : rapport entre la surface d’écoulement et le périmètre mouillé
(A/Pm);
• Largeur au miroir (l) : largeur à la surface du cours d’eau, mesurée perpendiculairement à
l’écoulement. Il est important de définir la ou les sections transversales les plus
représentatives du cours d’eau. Choisir une section non représentative reviendrait à fausser
complètement les résultats.
Figure 3.1. Les paramètres de la section d’écoulement.

3.2. Composition du lit et des berges


La présence de végétation, de roches ou de tout autre obstacle modifie les conditions
d’écoulement. Par exemple, la végétation sur les rives ralentit l’écoulement, ce qui explique
que les vitesses d’écoulement y sont inférieures. La prise en compte de ces « irrégularités »
permet de définir un coefficient de rugosité propre à chaque type de cours d’eau. Le
coefficient de rugosité le plus couramment utilisé est celui de Manning-Strickler.
Le tableau 3.1 présente des exemples de coefficients de rugosité (K) obtenus à l’aide de la
formule de Manning-Strickler.

Tableau 3.1. Exemples de coefficients de rugosité (K) obtenus avec la formule de Manning-
Strickler.
3.3. Les différentes parties d’un cours d’eau
Diverses parties peuvent caractériser un cours d'eau :
la source qui représente le point d'origine du cours d'eau
l'amont (la partie la plus élevée du cours d'eau topographiquement) en opposition à l'aval
(la partie la moins élevée)
le lit mineur c'est-à-dire l'espace qui est occupé de manière permanente ou temporaire par le
cours d'eau

Figure 3.2 lit mineur d’un cours d'eau


le lit moyen il correspond à l’espace fluvial ordinairement occupé par la ripisylve


Figure 3.3 lit moyen d’un cours d'eau
le lit majeur qui est occupé temporairement en période de crue lors des inondations


Figure 3.4 lit majeur d’un cours d'eau
la rive qui borde le cours d’eau
les berges qui délimitent le lit mineur maintenues par la végétation (les saules, aulnes…)
les annexes hydrauliques, qui peuvent être définies comme une forme topographique
quelconque, remplie plus ou moins d'eau et fréquemment coupée du lit majeur du fleuve
durant la période d'étiage
la ripisylve, qui correspond à la végétation de bords de cours d'eau ; elle est composée de
plusieurs strates : herbacée, arbustive, arborée
l'embouchure ou estuaire qui est le lieu où le cours d'eau (fleuve) termine sa course
(généralement dans un océan, dans la mer ou dans un lac)
D'autres éléments secondaires permettent de caractériser un cours d'eau comme les méandres
par exemple qui sont des sinuosités très prononcées du cours d’un fleuve ou d’une rivière.
L’ensemble des cours d'eau naturels et artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à
l'écoulement forme le réseau hydrographique.
Figure 3.5 Morphologie des cours d’eau

3.4. Les différents types de cours d’eau


En fonction de ces caractéristiques mais également de la longueur, de la localisation
géographique ou d’autres paramètres, différents types de cours d’eau peuvent être distingués
tels que :
le ru : petit cours d’eau, souvent en tête de bassin, démarrage de l’écoulement

Figure 3.6 le ru
les ruisseaux : petits cours d'eau de faible largeur et de faible longueur,

Figure 3.7 un ruisseau

le canal : conduit naturel ou artificiel permettant le passage d’un fluide


Figure 3.8 un canal
les torrents : cours d'eau situés généralement en montagne ou sur des terrains accidentés, au
débit rapide et irrégulier,

Figure 3.9 un torrent


les rivières : cours d'eau moyennement importants dont l'écoulement est continu ou
intermittent, elles se jettent dans d'autres rivières ou dans des fleuves,

Figure 3.10 une rivière



les fleuves : cours d'eau parfois importants se jetant dans l'océan ce qui les différencient des
rivières.

Figure 3.11 un fleuve

D’autres types de cours d'eau existent tels que les ruisselets, les cours d'eaux souterrains ou
les ravines par exemple.
3.5. Les différents facteurs influant sur la qualité des cours d'eau
La qualité des cours d’eau dépend de différents facteurs qui peuvent être modifiés et dégradés.
Ils permettent de dresser un diagnostic du cours d’eau pour évaluer le besoin ou non
d’aménagement.
Les principaux facteurs physico-chimiques déterminant l’état des cours d’eau sont les
suivants :
la température,
le taux d’oxygène dissous
le taux d’azote
le taux de phosphore
le taux de polluants
le pH (potentiel d’hydrogène)
le taux de salinité
la présence ou non de prolifération végétale
le taux de matières en suspension….
Les facteurs hydromorphologiques représentent les facteurs morphologiques et dynamiques
(évolution des profils en long et en travers). Sont alors étudiés :
le lit mineur (diversification des écoulements, aménagement de l’habitat piscicole, sinuosité
du cours d’eau, pente, granulométrie…)
l’état des berges et des ripisylves
le lit majeur et ses annexes (maillage bocager, reconnexion des annexes hydrauliques,
bandes enherbées, restauration de zones humides…)
la continuité écologique (migration des poissons) et la ligne d’eau : présence d’un obstacle à
l’écoulement, reconquête des écoulements libres…
le débit

3.6. Le réseau hydrographique


Le réseau hydrographique se définit comme l'ensemble des cours d'eau naturels ou artificiels,
permanents ou temporaires, qui participent à l'écoulement. Le réseau hydrographique est sans
doute une des caractéristiques les plus importantes du bassin. Le réseau hydrographique peut
prendre une multitude de formes. La différenciation du réseau hydrographique d'un bassin est
due à quatre facteurs principaux.
• La géologie : par sa plus ou moins grande sensibilité à l'érosion, la nature du substratum
influence la forme du réseau hydrographique. Le réseau de drainage n'est habituellement pas
le même dans une région où prédominent les roches sédimentaires, par comparaison à des
roches ignées (i.e. des "roches de feu" dénommées ainsi car ces roches proviennent du
refroidissement du magma). La structure de la roche, sa forme, les failles, les plissements,
forcent le courant à changer de direction.
• Le climat : le réseau hydrographique est dense dans les régions montagneuses très humides
et tend à disparaître dans les régions désertiques.
• La pente du terrain, détermine si les cours d'eau sont en phase érosive ou sédimentaire.

Dans les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à l'érosion de la roche sur
laquelle ils s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la
sédimentation prédomine.
• La présence humaine : le drainage des terres agricoles, la construction de barrages,
l'endiguement, la protection des berges et la correction des cours d'eau modifient
continuellement le tracé originel du réseau hydrographique.
Afin de caractériser le réseau hydrographique, il est souvent utile de reporter son tracé en plan
sur une carte à une échelle adéquate. L'utilisation de photographies analogiques ou
numériques est utile à cette identification. Divers paramètres descriptifs sont utilisés pour
définir le réseau hydrographique.

3.6.1. La topologie : structure du réseau et ordre des cours d'eau


Par topologie, on entend l'étude des propriétés géométriques se conservant après déformations
continues. Par extension, la topologie étudie les notions de voisinage et de limite. Appliquée à
l'hydrologie, la topologie s'avère utile dans la description du réseau hydrographique
notamment en proposant une classification de ceux-ci. À titre d'exemple, on trouve les types
dendritiques, en treillis, en parallèle, rectangulaire, à méandre, anastomosé, centripète, etc.
La classification est facilitée par un système de numérotation des tronçons de cours d'eau
(rivière principale et affluents). L'ordre des cours d'eau est donc une classification qui reflète
la ramification du cours d'eau. La codification des cours d'eau est également utilisée pour la
codification des stations de mesures, permettant ainsi un traitement automatisé des données. Il
existe plusieurs types de classifications des tronçons des cours d'eau, dont la classification de
Strahler (1957) qui est la plus utilisée.
Cette classification permet de décrire sans ambiguïté le développement du réseau de drainage
d'un bassin de l'amont vers l'aval. Elle se base sur les règles suivantes :
Tout cours d'eau dépourvu de tributaires est d'ordre un.

Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau d'ordre différent prend l'ordre du
plus élevé des deux.
Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau du même ordre est augmenté de
un.

Figure.3.12. Classification du réseau hydrographique selon le système de Strahler (1957).

Un bassin versant à l'ordre du plus élevé de ses cours d'eau, soit l'ordre du cours d'eau
principal à l'exutoire. Il existe d'autres classifications de ce type comme celle de Horton
(1945) qui est parfois utilisée dans le même but.

3.6.2. Les longueurs et les pentes caractéristiques du réseau


Les longueurs caractéristiques
Un bassin versant se caractérise principalement par les deux longueurs suivantes, illustrées sur
la figure ci-dessous.
La longueur d'un bassin versant (LCA)est la distance curviligne mesurée le long du cours
d'eau principal depuis l'exutoire jusqu'à un point représentant la projection du centre de
gravité du bassin sur un plan.
La longueur du cours d'eau principal (L)est la distance curviligne depuis l'exutoire jusqu'à la
ligne de partage des eaux, en suivant toujours le segment d'ordre le plus élevé lorsqu'il y a un
embranchement et par extension du dernier jusqu'à la limite topographique du bassin versant.
Si les deux segments à l'embranchement sont de même ordre, on suit celui qui draine la plus
grande surface.

Figure.3.13. Longueurs caractéristiques d'un bassin versant,

LCA : longueur du bassin versant ; L : longueur du cours d'eau principal

a. Le profil longitudinal du cours d'eau


On a l'habitude de représenter graphiquement la variation altimétrique du fond du cours d'eau
en fonction de la distance à l'émissaire. Cette représentation devient intéressante lorsque l'on
reporte les cours d'eau secondaires d'un bassin versant qu'il est alors facile de comparer entre
eux et au cours d'eau principal. Notons qu'il est d'usage d'utiliser un graphisme différent
lorsque les affluents sont en rive gauche ou droite de la rivière dont ils sont tributaires.
Le profil en long d'un cours d'eau permet de définir sa pente moyenne.
Figure.3.14. Profil en long de la Broye avec représentation de ses affluents

b. La pente moyenne d'un cours d'eau


La pente moyenne du cours d'eau détermine la vitesse avec laquelle l'eau se rend à l'exutoire
du bassin donc le temps de concentration. Cette variable influence donc le débit maximal
observé. Une pente abrupte favorise et accélère l'écoulement superficiel, tandis qu'une pente
douce ou nulle donne à l'eau le temps de s'infiltrer, entièrement ou en partie, dans le sol.
Le calcul des pentes moyennes et partielles de cours d'eau s'effectue à partir du profil
longitudinal du cours d'eau principal et de ses affluents. La méthode la plus fréquemment
utilisée pour calculer la pente longitudinale du cours d'eau consiste à diviser la différence
d'altitude entre les points extrêmes du profil par la longueur totale du cours d'eau.

(3.1)

Où :Pmoy : pente moyenne du cours d'eau [m/km] ;


DHmax : dénivellation maximale de la rivière [m] (différence d'altitude entre le point le plus
éloigné et l'émissaire) ;
L : longueur du cours d'eau principal [ km ].
On préférera parfois utiliser d'autres méthodes plus représentatives : par exemple celle qui
consiste à assimiler la pente moyenne à la pente de la droite tracée entre les points situés à
15% et 90% de distance à partir de l'exutoire, suivant le cours d'eau principal , on prendra la
pente de la ligne, tracée depuis l'exutoire, dont la surface délimitée est identique à la surface
sous le profil en long.

Figure. 3.15 Calcul de la pente moyenne du cours d'eau

c. Courbe aire-distance
À partir de données sur un bon nombre de bassins versants, une relation a pu être établie entre
la longueur L [km] de la rivière et l'aire A [km2] du bassin versant :

(3.2)

On peut aussi définir la courbe aire-distance, qui met en relation la longueur moyenne des
cours d'eau d'ordre u donné et l'aire tributaire moyenne des cours d'eau du même ordre u, et
ceci ordre par ordre. Cette courbe permet de visualiser la répartition des superficies du bassin
par rapport à l'exutoire ou par rapport au point de mesure du débit. Cette répartition affecte en
effet la concentration du ruissellement et donc influence la réponse hydrologique du bassin
versant.
3.6.3. Le Degré de développement du réseau

a. La densité de drainage
La densité de drainage, introduite par Horton, est la longueur totale du réseau hydrographique
par unité de surface du bassin versant :

(3.3)

Avec :Dd : densité de drainage [km/km2] ;


Li : longueur de cours d'eau [km] ;
A : surface du bassin versant [km2].
La densité de drainage dépend de la géologie (structure et lithologie) des caractéristiques
topographiques du bassin versant et, dans une certaine mesure, des conditions climatologiques
et anthropiques. En pratique, les valeurs de densité de drainage varient de 3 à 4 pour des
régions où l'écoulement n'a atteint qu'un développement très limité et se trouve centralisé ;
elles dépassent 1000 pour certaines zones où l'écoulement est très ramifié avec peu
d'infiltration. Selon Schum, la valeur inverse de la densité de drainage, C=1/Dd, s'appelle «
constante de stabilité du cours d'eau ». Physiquement, elle représente la surface du bassin
nécessaire pour maintenir des conditions hydrologiques stables dans un vecteur
hydrographique unitaire (section du réseau).

b. La densité hydrographique
La densité hydrographique représente le nombre de canaux d'écoulement par unité de surface.

(3.4)

Où :F : densité hydrographique [km-2] ;


Ni : nombre de cours d'eau ;
A : superficie du bassin [km2].
Il existe une relation assez stable entre la densité de drainage Dd et la densité hydrographique
F, de la forme :

(3.5)

Où, α : est un coefficient d'ajustement.


En somme, les régions à haute densité de drainage et à haute densité hydrographique (deux
facteurs allant souvent de pair) présentent en général une roche mère imperméable, un couvert
végétal restreint et un relief montagneux. L'opposé, c'est-à-dire faible densité de drainage et
faible densité hydrographique, se rencontre en région à substratum très perméable, à couvert
végétal important et à relief peu accentué.

c. Temps de concentration du bassin versant tc

C'est le temps que met la particule d'eau la plus éloignée pour arriver à l'exutoire. Il existe
plusieurs formules. Dans le contexte algérien, il peut être notamment calculé par l’ancienne
formule de Giandotti (1937) soit :

(3.6)
Avec:
S: surface du bassin versant (Km²) ;
Lcp: longueur du cours d’eau principal (Km);
Tc : temps de concentration exprimé en heure (heure)
Hmoy : altitude moyenne (m) ; Hmin: altitude minimale (m)

3.7. Les écoulements dans les cours d’eau


3.7.1. Introduction
Les écoulements dans les cours d’eau sont de types à surface libre, c-à-d qui s’écoulent sous
l’effet de la gravité en étant en contact partiellement avec un contenant (canal, rivière,
conduite) et avec l’air dont la pression est généralement à surface libre. Contrairement aux
écoulements en charge, la section d’écoulement devient une caractéristique de l’écoulement et
non plus seulement de la géométrie du contenant.
3.7.2. Définition essentielles : les paramètres géométriques
Les paramètres géométriques sont relatifs a la section du cours d’eau dans un plan
perpendiculaire a son axe, dans la position est définie par une abscisse (x) les paramètres
essentiels sont
-le tirant d’eau (Y)
- la section mouillée (S)
-Le périmètre mouillé (P)
-la largeur au miroir ou la longueur de la section mouillée (P)
Ils sont définis sur le schéma ci-dessous
Il faut noter que le périmètre mouillé est la longueur des parois en contacte avec l’eau (berges
et fons), mais ne comporte pas le contacte entre l’eau et l’atmosphère.
Le tirant de l’eau est mesuré perpendiculairement au fond du cours d’eau.il ne doit pas être
confondu avec la hauteur d’eau qui est une mesure verticale. En rivière de faible pente, ces
deux valeurs sont pratiquement égales.

Figure 3.16. Tirant d’eau, largeur au miroir et section mouillée

a. surface mouillée et périmètre mouillé

L’équation de Manning (ou de Chézy) sert à calculer le débit ou la vitesse moyenne dans des
canaux de sections variées qui sont entièrement définies par l’aire de la section d’écoulement
A et le périmètre mouillé P. Ces deux variables sont fonction de la hauteur normale
d’écoulement Yn. Si cette dernière est connue, l’évaluation du débit (où de la vitesse) est
directe. Cependant, ce qui intéresse plus le concepteur est de prédire la hauteur d’écoulement
pour un débit donné dans une section de géométrie connue. Cet aspect sera discuté dans la
section suivante.

b. Périmètre mouillé

Le périmètre mouillé P est défini comme la partie du contour de la section d’écoulement qui
est en contact avec l’eau. C’est fondamentalement l’endroit où s’exerce l’effet de la rugosité
de paroi sur l’écoulement. La partie du contour de la section d’écoulement qui est en contact
avec l’air est la largeur au miroir T.

c. Surface mouillée

L’aire de la section d’écoulement se calcule comme l’aire de la surface comprise à l’intérieur


du contour total de la section d’écoulement (périmètre mouillé et largeur au miroir). Cela se
calcule facilement pour les sections de forme simple. Pour les sections plus compliquées,
comme pour les rivières, on procèdera à une intégration numérique.

Tableau 3.2.Eléments géométriques pour différentes sections de canaux


d- Section liquide la plus avantageuse

Elle est définie comme étant la surface mouillée (S) qui assure la valeur minimale du
périmètre mouillé (P). On peut dire que la section hydrauliquement la plus avantageuse
possède le débit maximal, c'est-à-dire pour avoir un débit maximum pour (S, I et n)
constantes, il faut que le périmètre mouillé (P) devient minimum donc un rayon hydraulique
(RH) maximum.

Remarque :

Pour avoir un périmètre mouillé minimum, il faut que : dP/dh 0

3.7.3. Les différents types d’écoulement

Dans la nature, l’écoulement d’un cours d’eau est rarement uniforme. En fonction des
caractéristiques du lit mineur, des obstacles rencontrés, de la pente, etc., l’écoulement peut
accélérer, décélérer, ou même former des ressauts (figure 3.17).

L’écoulement est uniforme lorsque la profondeur et la vitesse ne changent pas à l’intérieur du


canal. Cette approche théorique ne se retrouve pas dans la nature : elle permet de
conceptualiser de façon simple un écoulement dans des portions de cours d’eau dont le profil
est homogène.

Figure. 3.17. Les types d’écoulement en fonction de diverses caractéristiques.


L’écoulement est non uniforme, soit en accélération ou en décélération, lorsque la vitesse ou
la profondeur changent à l’intérieur du canal. On distingue :

• L’écoulement graduellement modifié lorsque, par exemple, on a affaire à un changement de


tirant d’eau dû à la présence d’un barrage;

• L’écoulement brusquement modifié, par exemple, en aval des ponceaux ou des barrages.

C’est notamment dans les écoulements brusquement variés qu’on retrouve de la turbulence.

Les écoulements, que ce soit en cours d’eau naturels ou canalisés, comportent un miroir : une
interface entre l’eau et l’air. L’état normal d’une rivière est « à ciel ouvert », « à surface
libre», avec un fil d’eau ou un miroir identifiable. Pourtant, il arrive que l’ensemble ou une
partie du cours d’eau entre en charge, c’est-à-dire que l’écoulement n’est plus en contact avec
l’air, et qu’il est contraint dans une section entièrement composée d’une interface eau-lit, dans
laquelle sa pression diffère de la pression atmosphérique. C’est le cas, par exemple, de
certains ponceaux lors de crues importantes. Ce cas de figure doit rester marginal, pour la
sécurité des ouvrages concernés, mais aussi pour éviter les inondations alentour, car leur
submersion a souvent des incidences sur la vulnérabilité des zones voisines. Ils restent donc
des ouvrages de longueur limitée. En zone urbaine, il est courant de rencontrer des cours
d’eau canalisés, qui sont généralement dimensionnés afin de ne pas entrer en charge. Par
contre, dans le cas d’un bassin de rétention d’eau pluviale, il est souvent nécessaire d’utiliser
un ouvrage qui, entrant en charge, offre une restriction à l’écoulement et permet donc
d’utiliser la retenue offerte par le bassin pour compenser la limitation de débit offerte par
l’ouvrage s’écoulant en charge.
Figure 3.18 Différents types d’écoulement.

3.7.4. Les différents régimes d’écoulement

La caractérisation des écoulements en régimes hydrauliques est probablement l’un des outils
les plus importants à la compréhension d’un cours d’eau. Mais comment déterminer si ce
dernier est de type fluvial, torrentiel, ou entre les deux, c’est-à-dire critique?

Le régime hydraulique fournit la réponse à partir de la compréhension des niveaux d’énergie


de l’écoulement. Un écoulement fluvial est caractérisé par des vitesses faibles et de plus
grandes profondeurs d’eau. Il se produit donc lorsque le niveau d’énergie contenu dans
l’écoulement est faible (nombre de Froude inférieur à 1). Par opposition, un écoulement
torrentiel se produit dans un tronçon à pente forte et à vitesse élevée et correspond donc à un
niveau d’énergie élevé (nombre de Froude supérieur à 1). Entre les deux, l’écoulement est dit
critique.

Le niveau d’énergie est ainsi défini par le nombre de Froude (Fr) : le nombre de Froude est le
résultat d’une expression sans dimension qui caractérise les conditions d’écoulement et met
en relation les forces d’inertie et les forces de gravité ou, plus simplement, la vitesse et la
profondeur de l’écoulement.
Figure 3.19. Types d’écoulement associés à la valeur du nombre de Froude.

Le passage d’un régime torrentiel à un régime fluvial dans un canal ou un cours d’eau
s’accompagne d’un ressaut hydraulique (élévation du niveau d’eau) et d’une dissipation
d’énergie. Dans un cours d’eau naturel, cette dissipation d’énergie peut avoir lieu en sortie de
rapide, où le régime passe de torrentiel (rapides) à fluvial. En génie civil, les ouvrages
reproduisant ce phénomène sont souvent nommés « fosse de dissipation ».
Il existe plusieurs formules de calcul de débits pour les régimes uniformes, les plus répondus
sont :

a)- Formule de Chézy :

La formule de Chézy est de la forme :

𝑉 = 𝐶. √𝑅. 𝑖 (3.7)

𝑄 = 𝐶. 𝑆. √𝑅. 𝑖 (3.8)

Où :

V : vitesse moyenne de l’écoulement.

S : section de l’écoulement ;

C : coefficient de Chézy (dépend de la rugosité du canal);

R : rayon hydraulique (R=S/P, P est le périmètre mouillé);

i : pente du radier.

b)- Formule de Manning- Strickler : L’expression du coefficient de Chézy dans cette formule
est :

𝐶 = 1/𝑁. 𝑅1/6 (3.9)

N : coefficient de Manning qui caractérise la nature du canal.

Donc :

𝑄 = 1/𝑁. 𝑆. 𝑅2/3. 𝑖1/2 (3.10)

Pour Strickler K=1/N qui est fonction de la nature du canal. L’expression devient :

𝑄 = 𝐾𝑠. 𝑆. 𝑅2/3. 𝑖1/2 (3.11)


Les valeurs de Ks sont données par les tableaux suivants pour les canaux artificiels et
naturels. Ks est liées directement à la rugosité des parois du canal, elle fut exprimée suivant
plusieurs formules, la plus utilisée est celle de Stricker :

𝐾𝑠 = 1/𝑛= 26 (1/𝑑65)1/6 (3.12)

L’unité est m1/3/s.

d65 : est le diamètre qui correspond au pourcentage 65% sur la courbe granulométrique des
sédiments qui représente le matériau du canal.

Tableau 3.3. Coefficient de Strickler pour divers types de canaux.

Vous aimerez peut-être aussi