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3.1.2 Pente
La pente longitudinale est un paramètre essentiel en matière d’hydraulique. Elle joue un rôle
prépondérant dans le calcul de la vitesse d’écoulement et est présente dans tous les
dimensionnements d’ouvrage. Elle a aussi un impact direct sur l’érosion des berges et du lit,
ainsi que sur les matériaux constituant le lit du cours d’eau.
Tableau 3.1. Exemples de coefficients de rugosité (K) obtenus avec la formule de Manning-
Strickler.
3.3. Les différentes parties d’un cours d’eau
Diverses parties peuvent caractériser un cours d'eau :
la source qui représente le point d'origine du cours d'eau
l'amont (la partie la plus élevée du cours d'eau topographiquement) en opposition à l'aval
(la partie la moins élevée)
le lit mineur c'est-à-dire l'espace qui est occupé de manière permanente ou temporaire par le
cours d'eau
Figure 3.3 lit moyen d’un cours d'eau
le lit majeur qui est occupé temporairement en période de crue lors des inondations
Figure 3.4 lit majeur d’un cours d'eau
la rive qui borde le cours d’eau
les berges qui délimitent le lit mineur maintenues par la végétation (les saules, aulnes…)
les annexes hydrauliques, qui peuvent être définies comme une forme topographique
quelconque, remplie plus ou moins d'eau et fréquemment coupée du lit majeur du fleuve
durant la période d'étiage
la ripisylve, qui correspond à la végétation de bords de cours d'eau ; elle est composée de
plusieurs strates : herbacée, arbustive, arborée
l'embouchure ou estuaire qui est le lieu où le cours d'eau (fleuve) termine sa course
(généralement dans un océan, dans la mer ou dans un lac)
D'autres éléments secondaires permettent de caractériser un cours d'eau comme les méandres
par exemple qui sont des sinuosités très prononcées du cours d’un fleuve ou d’une rivière.
L’ensemble des cours d'eau naturels et artificiels, permanents ou temporaires, qui participent à
l'écoulement forme le réseau hydrographique.
Figure 3.5 Morphologie des cours d’eau
Figure 3.6 le ru
les ruisseaux : petits cours d'eau de faible largeur et de faible longueur,
Figure 3.8 un canal
les torrents : cours d'eau situés généralement en montagne ou sur des terrains accidentés, au
débit rapide et irrégulier,
D’autres types de cours d'eau existent tels que les ruisselets, les cours d'eaux souterrains ou
les ravines par exemple.
3.5. Les différents facteurs influant sur la qualité des cours d'eau
La qualité des cours d’eau dépend de différents facteurs qui peuvent être modifiés et dégradés.
Ils permettent de dresser un diagnostic du cours d’eau pour évaluer le besoin ou non
d’aménagement.
Les principaux facteurs physico-chimiques déterminant l’état des cours d’eau sont les
suivants :
la température,
le taux d’oxygène dissous
le taux d’azote
le taux de phosphore
le taux de polluants
le pH (potentiel d’hydrogène)
le taux de salinité
la présence ou non de prolifération végétale
le taux de matières en suspension….
Les facteurs hydromorphologiques représentent les facteurs morphologiques et dynamiques
(évolution des profils en long et en travers). Sont alors étudiés :
le lit mineur (diversification des écoulements, aménagement de l’habitat piscicole, sinuosité
du cours d’eau, pente, granulométrie…)
l’état des berges et des ripisylves
le lit majeur et ses annexes (maillage bocager, reconnexion des annexes hydrauliques,
bandes enherbées, restauration de zones humides…)
la continuité écologique (migration des poissons) et la ligne d’eau : présence d’un obstacle à
l’écoulement, reconquête des écoulements libres…
le débit
Dans les zones plus élevées, les cours d'eau participent souvent à l'érosion de la roche sur
laquelle ils s'écoulent. Au contraire, en plaine, les cours d'eau s'écoulent sur un lit où la
sédimentation prédomine.
• La présence humaine : le drainage des terres agricoles, la construction de barrages,
l'endiguement, la protection des berges et la correction des cours d'eau modifient
continuellement le tracé originel du réseau hydrographique.
Afin de caractériser le réseau hydrographique, il est souvent utile de reporter son tracé en plan
sur une carte à une échelle adéquate. L'utilisation de photographies analogiques ou
numériques est utile à cette identification. Divers paramètres descriptifs sont utilisés pour
définir le réseau hydrographique.
Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau d'ordre différent prend l'ordre du
plus élevé des deux.
Le cours d'eau formé par la confluence de deux cours d'eau du même ordre est augmenté de
un.
Un bassin versant à l'ordre du plus élevé de ses cours d'eau, soit l'ordre du cours d'eau
principal à l'exutoire. Il existe d'autres classifications de ce type comme celle de Horton
(1945) qui est parfois utilisée dans le même but.
(3.1)
c. Courbe aire-distance
À partir de données sur un bon nombre de bassins versants, une relation a pu être établie entre
la longueur L [km] de la rivière et l'aire A [km2] du bassin versant :
(3.2)
On peut aussi définir la courbe aire-distance, qui met en relation la longueur moyenne des
cours d'eau d'ordre u donné et l'aire tributaire moyenne des cours d'eau du même ordre u, et
ceci ordre par ordre. Cette courbe permet de visualiser la répartition des superficies du bassin
par rapport à l'exutoire ou par rapport au point de mesure du débit. Cette répartition affecte en
effet la concentration du ruissellement et donc influence la réponse hydrologique du bassin
versant.
3.6.3. Le Degré de développement du réseau
a. La densité de drainage
La densité de drainage, introduite par Horton, est la longueur totale du réseau hydrographique
par unité de surface du bassin versant :
(3.3)
b. La densité hydrographique
La densité hydrographique représente le nombre de canaux d'écoulement par unité de surface.
(3.4)
(3.5)
C'est le temps que met la particule d'eau la plus éloignée pour arriver à l'exutoire. Il existe
plusieurs formules. Dans le contexte algérien, il peut être notamment calculé par l’ancienne
formule de Giandotti (1937) soit :
(3.6)
Avec:
S: surface du bassin versant (Km²) ;
Lcp: longueur du cours d’eau principal (Km);
Tc : temps de concentration exprimé en heure (heure)
Hmoy : altitude moyenne (m) ; Hmin: altitude minimale (m)
L’équation de Manning (ou de Chézy) sert à calculer le débit ou la vitesse moyenne dans des
canaux de sections variées qui sont entièrement définies par l’aire de la section d’écoulement
A et le périmètre mouillé P. Ces deux variables sont fonction de la hauteur normale
d’écoulement Yn. Si cette dernière est connue, l’évaluation du débit (où de la vitesse) est
directe. Cependant, ce qui intéresse plus le concepteur est de prédire la hauteur d’écoulement
pour un débit donné dans une section de géométrie connue. Cet aspect sera discuté dans la
section suivante.
b. Périmètre mouillé
Le périmètre mouillé P est défini comme la partie du contour de la section d’écoulement qui
est en contact avec l’eau. C’est fondamentalement l’endroit où s’exerce l’effet de la rugosité
de paroi sur l’écoulement. La partie du contour de la section d’écoulement qui est en contact
avec l’air est la largeur au miroir T.
c. Surface mouillée
Elle est définie comme étant la surface mouillée (S) qui assure la valeur minimale du
périmètre mouillé (P). On peut dire que la section hydrauliquement la plus avantageuse
possède le débit maximal, c'est-à-dire pour avoir un débit maximum pour (S, I et n)
constantes, il faut que le périmètre mouillé (P) devient minimum donc un rayon hydraulique
(RH) maximum.
Remarque :
Dans la nature, l’écoulement d’un cours d’eau est rarement uniforme. En fonction des
caractéristiques du lit mineur, des obstacles rencontrés, de la pente, etc., l’écoulement peut
accélérer, décélérer, ou même former des ressauts (figure 3.17).
• L’écoulement brusquement modifié, par exemple, en aval des ponceaux ou des barrages.
C’est notamment dans les écoulements brusquement variés qu’on retrouve de la turbulence.
Les écoulements, que ce soit en cours d’eau naturels ou canalisés, comportent un miroir : une
interface entre l’eau et l’air. L’état normal d’une rivière est « à ciel ouvert », « à surface
libre», avec un fil d’eau ou un miroir identifiable. Pourtant, il arrive que l’ensemble ou une
partie du cours d’eau entre en charge, c’est-à-dire que l’écoulement n’est plus en contact avec
l’air, et qu’il est contraint dans une section entièrement composée d’une interface eau-lit, dans
laquelle sa pression diffère de la pression atmosphérique. C’est le cas, par exemple, de
certains ponceaux lors de crues importantes. Ce cas de figure doit rester marginal, pour la
sécurité des ouvrages concernés, mais aussi pour éviter les inondations alentour, car leur
submersion a souvent des incidences sur la vulnérabilité des zones voisines. Ils restent donc
des ouvrages de longueur limitée. En zone urbaine, il est courant de rencontrer des cours
d’eau canalisés, qui sont généralement dimensionnés afin de ne pas entrer en charge. Par
contre, dans le cas d’un bassin de rétention d’eau pluviale, il est souvent nécessaire d’utiliser
un ouvrage qui, entrant en charge, offre une restriction à l’écoulement et permet donc
d’utiliser la retenue offerte par le bassin pour compenser la limitation de débit offerte par
l’ouvrage s’écoulant en charge.
Figure 3.18 Différents types d’écoulement.
La caractérisation des écoulements en régimes hydrauliques est probablement l’un des outils
les plus importants à la compréhension d’un cours d’eau. Mais comment déterminer si ce
dernier est de type fluvial, torrentiel, ou entre les deux, c’est-à-dire critique?
Le niveau d’énergie est ainsi défini par le nombre de Froude (Fr) : le nombre de Froude est le
résultat d’une expression sans dimension qui caractérise les conditions d’écoulement et met
en relation les forces d’inertie et les forces de gravité ou, plus simplement, la vitesse et la
profondeur de l’écoulement.
Figure 3.19. Types d’écoulement associés à la valeur du nombre de Froude.
Le passage d’un régime torrentiel à un régime fluvial dans un canal ou un cours d’eau
s’accompagne d’un ressaut hydraulique (élévation du niveau d’eau) et d’une dissipation
d’énergie. Dans un cours d’eau naturel, cette dissipation d’énergie peut avoir lieu en sortie de
rapide, où le régime passe de torrentiel (rapides) à fluvial. En génie civil, les ouvrages
reproduisant ce phénomène sont souvent nommés « fosse de dissipation ».
Il existe plusieurs formules de calcul de débits pour les régimes uniformes, les plus répondus
sont :
𝑉 = 𝐶. √𝑅. 𝑖 (3.7)
𝑄 = 𝐶. 𝑆. √𝑅. 𝑖 (3.8)
Où :
S : section de l’écoulement ;
i : pente du radier.
b)- Formule de Manning- Strickler : L’expression du coefficient de Chézy dans cette formule
est :
Donc :
Pour Strickler K=1/N qui est fonction de la nature du canal. L’expression devient :
d65 : est le diamètre qui correspond au pourcentage 65% sur la courbe granulométrique des
sédiments qui représente le matériau du canal.