Université du Québec en Outaouais

Département des sciences de l’éducation

Travail 1

Par 

Marianne Séguin

Travail présenté à 

Hassan Moutaharir

Dans le cadre du cours

PED2163 – Technopédagogie en contexte disciplinaire

Hiver 2017
 L’utilisation du TNI peut susciter beaucoup de questionnement chez les
enseignants par rapport à la bonne façon de s’en servir, aux avantages et aux défis que
cela représente. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi de lire l’article Le tableau blanc
interactif (TBI) : usages, avantages et défis de Thierry Karsenti. Une fois avoir présenté
les idées principales du texte, je le critiquerai à partir des résultats de mes recherches.

Pour résumer, le texte parle de l’importance de la technologie, dans la société,

relative avec l’époque dans laquelle nous vivons. Il parle de l’implantation massive des
TNI en classe qui a eu lieu en 2005 et des raisons gouvernementales qui s’y rattache. Il
parle également du manque de recherches en lien avec l’usage des TIC en classe et du
côté contradictoire des résultats de recherches que nous avons aujourd’hui. Par contre, il
parle surtout des avantages, des inconvénients et de la façon dont on utilise les TNI, en
général, dans les classes, en lien avec les opinions des enseignants et des élèves relatives
à son utilisation. Pour finir, il donne lance des recommandations au Gouvernement pour
que l’intégration du TNI à l’enseignement se fasse de manière plus appropriée que de
simplement obliger son usage auprès des enseignants.

Mon opinion par rapport à cet article est que les gens semblent avoir des avis très
variés sur les bienfaits et les défis relatifs à l’usage du TNI en classe, si l’on compare les
commentaires des enseignants à celles des élèves (voir en Annexe). Les enseignants et les
élèves croient tous les deux que le principal avantage de l’usage du TNI est le fait d’avoir
accès à Internet, alors que le principal défi est celui d’avoir des problèmes techniques.
Personnellement, je suis d’accord pour dire que les problèmes techniques sont le
principal désavantage puisque j’aurais répondu la même chose qu’eux si on m’avait posé
la question.

Par contre, je ne suis pas d’accord avec eux pour dire que le principal avantage de
l’utilisation du TNI soit le fait de pouvoir accéder à Internet. Je crois fortement que le
principal avantage est de pouvoir rendre les leçons interactives, comme le mentionne St-
Jacques dans son mémoire de maîtrise : « la valeur potentielle du TBI réside dans son
utilisation collective et interactive et dans sa capacité à combiner plusieurs ressources
digitales sous un même support » (St-Jacques. É., juillet 2013).

L’utilisation du TNI peut aussi avoir des avantages bien plus diversifiés qu’on le
présente dans le texte de Karsenti. En autres, St-Jacques mentionne que certains élèves
associent l’utilisation du TNI à des bienfaits écologiques, alors que selon lui, l’usage du
TNI peut réellement augmenter la réussite des élèves par l’intermédiaire de la
favorisation de la socialisation, de la collaboration et de l’interaction entre pairs, qui sont
des facteurs qu’il considère comme étant trop souvent oubliés par les enseignants (St-
Jacques. É., juillet 2013). D’ailleurs, le fait que St-Jacques affirme haut et fort que
l’usage du TNI peut réellement favoriser la réussite des élèves contredit complètement
l’opinion de Karsenti lorsqu’il dit qu’absolument aucune étude, à ce jour, ne permet
d’affirmer que l’utilisation du TNI peut vraiment aider les élèves à mieux réussir. C’est la
preuve que le caractère éducatif du TNI laisse généralement la place à l’interprétation et
non à des croyances reliées à des études scientifiques.

Pour ce qui est de la gestion de classe, je suis très sceptique avec les résultats de
l’étude de Karsenti, lorsque les enseignants disent que l’utilisation du TNI peut la rendre
plus difficile. Premièrement, je serais curieuse de savoir si les enseignants qui ont dit
cela, avaient déjà essayé d’utiliser le TNI pour comparer leur facilité à gérer leur classe
avec son non-usage, avant de faire ce commentaire sur son utilisation. Si l’on se fie aux
propos des enseignants, nous pouvons en déduire que la réponse est non : « […] au
secondaire […] il y a beaucoup d’élèves en classe […] c’est compliqué pour la gestion de
classe d’amener du monde à l’avant […] » (enseignant du secondaire). « […] ça ne
marche pas très bien […] si en plus je devais laisser les élèves l’utiliser […] je pense que
ça ne marcherait jamais […] » (enseignante du secondaire) (Thierry., K. février 2016).
Deuxièmement, je crois fortement que notre facilité à gérer notre classe, en tant
qu’enseignant, repose sur nos habiletés personnelles en gestion de classe. Si nous avons
plus de difficulté à gérer notre classe lorsque nous utilisons le TNI, nous avons de
sérieuses questions à nous poser… pas sur le potentiel éducatif du TNI, mais sur notre
capacité à gérer notre classe! Le TNI ne peut pas gérer la classe à notre place!
Je déplore aussi le fait que Karsenti a beaucoup mit l’accent sur les avantages et
les désavantages de l’usage du TNI en classe, dans son étude, mais qu’il n’a pas expliqué
si les arguments des enseignants et des élèves étaient vrais. Par exemple, certains élèves
trouvent que le TNI les motive alors que d’autres croient qu’ils les démotivent. Comment
peut-on vraiment savoir si l’utilisation du TNI favorise la motivation des élèves ou pas?
St-Jacques réponds beaucoup plus clairement à cette question:
Il existe de nombreuses conditions favorables à la réussite et la
plupart concerne l'élève et son environnement; ces conditions ne
disparaissent pas miraculeusement en présence du TBI. Le TBI
s'introduit parmi ces facteurs propres à chaque élève qui
influencent leur réussite. La motivation initiale de l'élève,
sa perception des technologies, son style d'apprentissage ainsi que
sa perception du cours et de l'enseignant restent des facteurs
déterminants de réussite, même avec un TBI. (St-Jacques. É., juillet 2013)

De plus, Karsenti ne fait pas mention des élèves à risque, à part ceux qui
manquent de motivation. Si nous voulons pousser la réflexion encore plus loin que
Karsenti l’a fait, nous pouvons dire que l’usage du TNI en classe peut avoir de nombreux
avantages chez les élèves en difficultés : « le médium informatique stimule de façon
indéniable la motivation des élèves en difficulté d'apprentissage en plus de favoriser,
entre autres, l'acquisition d'habiletés de haut niveau intellectuel et un enseignement
individualisé et adapté aux besoins et au rythme de chacun des élèves. » (Pellerin. G.,
janvier 2005)

Par ailleurs, Karsenti parle d’un conflit potentiel entre les pédagogies ouvertes et
centrées sur l’élève à cause de l’effet contradictoire qu’apporte l’utilisation du TNI avec
le soi-disant « enseignement magistral » qu’il engendre, mais que l’on cherche à éviter en
utilisant le TNI. Personnellement, je ne suis pas d’accord pour dire que se servir du TNI
entraine automatiquement de l’enseignement magistral, à moins de manquer sérieusement
de formation ou d’intérêt envers le TNI! Le principal avantage de l’utilisation du TNI est
le caractère interactif qu’il peut apporter aux leçons. Pourtant, c’est ce qui est le plus
négligé de la part des enseignants quand ils utilisent le TNI. On peut imaginer que
lorsqu’un enseignant ne sait pas que ses leçons peuvent devenir beaucoup plus
interactives avec un TNI ou qu’il ne veut pas faire l’effort de rendre ses leçons
interactives, malgré le si grand potentiel que le TNI peut apporter dans ce domaine,
l’enseignant est beaucoup plus à risques de faire des leçons sous la forme d’enseignement
magistral parce qu’il ne sait pas comment bien utiliser de cet outil et cela le ramène à ses
vieilles habitudes.

Je suis vraiment choquée de constater que la plupart des enseignants utilisent le

TNI comme projecteur (Karsenti. T., février 2016). C’est vraiment la preuve que les
enseignants n’ont pas encore compris le caractère éducatif se rattachant à l’utilisation des
TIC et que son imposition gouvernementale a été faite de manière irréfléchie, comme le
dit Karsenti. Je suis aussi fâchée d’apprendre que la plupart des enseignants ne permettent
pas aux élèves de manipuler le TNI (Karsenti. T., février 2016). Je crois que les élèves,
particulièrement les enfants, bénéficieraient grandement de cette manipulation, entre
autre par la favorisation de leur participation qui éliminerait le côté magistral des leçons!
En tant que stagiaire, il m’a toujours fait extrêmement plaisir de permettre à mes élèves
de venir manipuler le TNI parce que je sais qu’ils en rêvent et j’aime voir leur sourire se
dessiner sur leur visage. Je n’ai pas eu plus de difficulté à gérer ma classe en permettant
aux élèves d’y toucher. Je n’ai fait qu’augmenter leur niveau de plaisir et d’attention des
élèves pendant que j’enseignais! Plus tard, il certain que je vais souvent demander aux
élèves de manipuler cet outil. Après tout, si on laisse les élèves venir écrire sur le tableau
noir, pourquoi pas sur le TNI?

Selon moi, de nombreuses démarches auraient dû être faites de la part du

Gouvernement pour bien préparer les enseignants à utiliser le TNI, avant d’investir des
milliers de dollars dans l’installation d’un outil dont les utilisateurs ne comprennent
même pas l’importance, en général! En ce sens, je suis 100% d’accord avec toutes les
recommandations que Karsenti a faites, à la fin de son texte, comme « inciter un plus
grand nombre d’enseignants à utiliser le TNI de façon régulière, mettre en place des
formations spécifiques à l’usage interactif et manipulatoire du TNI, reconnaitre
l’investissement de temps nécessaire aux enseignants pour maîtriser le TNI […] »
(Karsenti. T., février 2016).

Je respecte les gens qui préfèrent les méthodes traditionnelles aux nouvelles
technologies. Selon les résultats de l’étude de Karsenti, les enseignants sont encore
nombreux à préférer le tableau noir au TNI : « Les enseignants sont beaucoup moins
enthousiastes que les élèves à la présence de cet outil en classe […] 26,4% d’entre eux
préfèrent le tableau noir au TNI » (Karsenti. T., février 2016). Il est vrai que le tableau
noir a toujours été un outil reconnu comme étant efficace et simple à utiliser dans
l’enseignement, pour aider les élèves à apprendre. Par contre, j’avoue qu’avec tous les
avantages et les inconvénients que je viens d’apprendre sur l’usage du TNI, je ne suis
plus vraiment certaine de savoir quel outil je vais choisir d’utiliser le plus entre le tableau
noir et le TNI!

Personnellement, je ne veux absolument rien enlever à l’étude de Karsenti, mais

même si on y retrouve des statistiques, je suis sceptique par rapport aux résultats de ses
recherches parce qu’ils ne proviennent que d’un échantillon de participants. Si plus de
gens avaient acceptés de participer, les résultats auraient peut-être changés. D’ailleurs,
tout le monde sait que pour accepter de participer à une étude, il faut d’abord que le sujet
de l’étude nous intéresse et dans ce cas cas-ci, c’était les TIC. Alors, les chercheurs sont
probablement tombés sur des participants ayant des visions du TNI à l’extrême opposées,
soit étant vraiment positives ou vraiment négatives. Le TNI est-il aussi avantageux ou
désavantageux qu’on le prétend dans l’étude? Selon moi, cela relève plutôt de l’opinion
personnelle et cela peut être très différent d’une personne à l’autre.

En conclusion, les résultats de l’étude de Karsenti en lien avec les avantages et les
désavantages de l’utilisation du TNI laissent place à l’interprétation et cette étude aurait
pu être poursuivie pour obtenir davantage d’informations, notamment en lien avec les
bienfaits que l’utilisation du TNI entraine chez les EHDAA. Certains résultats de son
étude me laissent un peu perplexe et d’autres me renversent, mais même si certains
commentaires d’enseignants m’ont fâchés, leurs propos ne m’ont pas étonnés. Après tout,
quand on n’aime pas le TNI, c’est parce qu’on ne le comprend pas. Personnellement,
j’adore cet outil, mais je n’en voudrai pas à mes collègues qui choisiront de ne pas s’en
servir puisque je suis d’accord avec eux pour dire que le tableau noir reste un outil fiable
et facile à utiliser à côté du TNI.

Références

Thierry K. (février 2016). Le tableau blanc interactif (TBI)  : usages, avantages et défis.
[En ligne]. Tiré de : http://karsenti.ca/TBI_Rapport_Karsenti_2016.pdf

St-Jacques. É. (juillet 2013). COMPRENDRE L'USAGE DU TABLEAU BLANC

INTERACTIF (TBI) SUR L'APPRENTISSAGE ET LA RÉUSSITE DES ÉLÈVES : LE
CAS DE L'ÉCOLE SECONDAIRE SAINT-LAURENT DE LA COMMISSION SCOLAIRE
MARGUERITE-BOURGEOYS. [En ligne]. Tiré de :
http://www.archipel.uqam.ca/6053/1/M13056.pdf

Pellerin. G. (janvier 2005). L'IMPACT DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET

DE LA COMMUNICATION SUR LA MOTIVATION DES ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ
D'APPRENTISSAGE: UNE ÉTUDE DE CAS AVEC DES ÉLÈVES DE 2E ET 3E
CYCLE DU PRIMAIRE EN SITUATION DE PROJET. [En ligne]. Tiré de :
http://depositum.uqat.ca/84/1/gloryapellerin.pdf
Annexe