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6. LES GARANTIES..........................................................................................................................................9
8. FISCALITE ..................................................................................................................................................10
L'opération de titrisation consiste dans le transfert de créances par un établissement de crédit, la Caisse des Dépôts et
Consignations ou une société d'assurances à un FCC qui émettra à son tour des parts représentatives de ces créances.
Le mécanisme de la cession de créances n'est pas inconnu du droit français, qui offre un large choix de moyens pour
y parvenir.
En premier lieu, l'article 1690 du code civil permet à un créancier de céder la créance qu'il détient sur un débiteur.
Cependant, pour rendre ce transfert opposable aux tiers, il est nécessaire que la cession soit acceptée par le débiteur
dans un acte authentique, ou signifiée au débiteur par huissier. En raison du grand nombre de créances faisant l'objet
d'une opération de titrisation, l'utilisation de la cession de créance est donc exclue.
2. LES ACTEURS
Aux termes de l'article 37 de la loi de 1988, le FCC est constitué à l'initiative conjointe d'une société chargée de la
gestion du FCC (la Société de Gestion) et d'une personne morale dépositaire des actifs du FCC (le Dépositaire).
Cette structure dualiste se retrouve dans tous les organismes de placement collectif en valeurs mobilières pour
lesquels le législateur, pour des raisons de sécurité, a souhaité séparer clairement les fonctions de gestionnaire et de
dépositaire-surveillant.
2.2. LE DEPOSITAIRE
Aux termes de l'article 40 de la loi de 1988, le Dépositaire doit être un établissement de crédit ou tout autre
établissement agréé par le ministre de l'Economie. Il doit avoir son siège social en France. Dans la plupart des cas,
l'établissement cédant est également dépositaire et chargé du recouvrement des créances. Bien entendu, si
l'établissement cédant devait être une société d'assurances, elle ne pourrait, sans obtenir un agrément spécial, exercer
la fonction de dépositaire.
En dehors de son rôle, conjointement avec la Société de Gestion, lors de la création du FCC, la loi lui assigne, d’une
part, un rôle de dépositaire des créances acquises par le FCC et de la trésorerie et, d'autre part, un rôle de surveillance
des décisions de la Société de Gestion. Le Dépositaire peut déléguer, sous sa responsabilité, tout ou partie de ses
fonctions à un autre établissement de crédit.
Bien que responsable de la conservation des créances et de la tenue des comptes bancaires du FCC, le Dépositaire n'a
pas à s'assurer que les paiements dus au FCC sont reçus et que les paiements dus aux porteurs de parts sont effectués,
cette tâche incombant à la Société de Gestion.
En tant que surveillant de la Société de Gestion, le Dépositaire est tenu d'obligations spécifiques (tel le contrôle de
l'inventaire semestriel des actifs établi par la Société de Gestion) et d'un rôle plus général de vérification de la
régularité des décisions de la Société de Gestion. La loi n'indique pas comment cette fonction doit être exercée. Elle
Pour assurer le succès des FCC, il était nécessaire que le mécanisme de cession des créances au FCC soit à la fois
simple et efficace.
Le mécanisme retenu s'inspire de celui de la loi Dailly dont la simplicité et l'efficacité sont reconnues et à laquelle les
banques ont fréquemment recours pour le financement des besoins professionnels de leurs clients.
L'article 34 de la loi de 1988 prévoit que la cession est effectuée par la remise d'un bordereau. Elle prend effet entre
les parties et devient opposable aux tiers à la date apposée sur le bordereau lors de sa remise. Enfin, la loi précise que
la remise du bordereau entraîne de plein droit le transfert des sûretés garantissant chaque créance et son opposabilité
aux tiers, sans qu'il soit besoin d'autres formalités.
Les énonciations que doit comporter le bordereau sont fixées par décret. Le décret du 9 mars 1989, tel que modifié,
prévoit que le bordereau doit comprendre la désignation et l'individualisation des créances cédées, l'indication des
débiteurs, du montant des créances et de leur date d'échéance finale ou des modalités de remboursement dans les cas
où cette date n'est pas fixée. Lorsque la transmission des créances est effectuée par un procédé informatique, le bor-
dereau peut se borner à indiquer le moyen par lequel les créances cédées sont désignées et individualisées, leur
nombre et leur montant global.
La loi prévoit que le débiteur cédé doit être informé de la cession par simple lettre, mais ne précise ni dans quel délai
cette notification doit être effectuée, ni à qui cette notification incombe. Les conséquences de l'envoi de cette lettre
ne sont pas davantage précisées.
Dans la mesure où la loi stipule que la cession est opposable à la date apposée sur le bordereau, il apparaît que l'envoi
de la notification au débiteur ne peut constituer une condition de validité ou d'opposabilité de la cession. En pratique,
l'envoi de cette lettre est cependant nécessaire, d'une part, pour informer le débiteur de la cession et, d'autre part, pour
lui donner, le cas échéant, de nouvelles indications de paiement. A défaut d'information du débiteur cédé, ce dernier
pourrait soutenir qu'il s'est valablement libéré par un paiement au cédant (dans l'hypothèse où le cédant ne serait pas
également chargé du recouvrement de la dette) ou qu'il peut opposer au FCC les modifications ultérieures convenues
Aux termes de la loi, le FCC doit émettre, en une seule fois, des parts représentatives des créances acquises.
Selon la loi, ces parts sont des valeurs mobilières. Comme toutes valeurs mobilières, les palis de FCC sont donc
librement cessibles et sont dématérialisées. Les parts émises par un FCC peuvent donner lieu à des droits différents
sur le capital et les intérêts. Le FCC peut également émettre des parts de durées de vie différentes. L'échéancier de
remboursement peut être fixe ou variable en fonction du remboursement des créances.
La valeur nominale minimale des parts est de 150 € ou son équivalent dans l’unité monétaire de l’émission.
L'émission de parts par le FCC peut être effectuée par placement privé ou public.
Le nouveau règlement COB rapproche la procédure d'octroi de visa pour le placement de parts d'un FCC et celle des
émissions obligataires et requiert l'établissement d'une note d'information en cas d'émission réalisée par un FCC dont
une catégorie de parts au moins est offerte à l'épargne publique.
Le règlement précise que le caractère public de l'offre résulte de la diffusion de titres au-delà d'un cercle de trois
cents personnes ou du recours à toute procédure de publicité pour leur placement. Il considère également qu'il y a
appel public à l'épargne lorsque l'admission à la cote officielle de parts de FCC est demandée. La cotation est
obligatoire pour les parts ordinaires dont la valeur nominale est inférieure à 1 million de francs. En l'absence de
stipulation expresse de la réglementation, il semble que le seul recours à un intermédiaire pour le placement de titres
ne soit donc pas constitutif d'un appel public à l'épargne.
En cas de placement public, le règlement introduit la possibilité pour la Société de Gestion et le Dépositaire d'établir
une note d'information sous forme d'un document unique ou comprenant deux documents distincts : une note
d'information préliminaire suivie d'une note d'opération comportant les données financières définitives et le
calendrier de l'opération.
En outre, le règlement permet aux Sociétés de Gestion et aux Dépositaires qui souhaitent commercialiser des séries
de FCC faisant intervenir des entités identiques et présentant des caractéristiques identiques d'établir seulement une
note d'information, dite de référence, valable pour l'ensemble des opérations de la série et une note particulière, dite
d'opération, contenant les conditions financières et le calendrier, pour chaque opération spécifique.
La loi de 1988 prohibait l'acquisition par le FCC de nouvelles créances après l'émission des parts. La loi de 1993 a
supprimé cette restriction et autorise le FCC à acquérir de nouvelles créances, sous réserve que celles-ci soient de
même nature que les créances initialement acquises. La loi précise également que l'acquisition de ces créances ne
doit pas entraîner de dégradation du niveau de sécurité offert aux porteurs de parts et qu'il appartient à la Société de
Gestion de s'en assurer. La possibilité offerte aux FCC d'acquérir de nouvelles créances permettra de titriser des
créances de durée d'échéance brève et d'allonger la durée de vie des FCC ; l'avantage principal étant un
amortissement des coûts fixes (frais de constitution et d'émission) supportés par le FCC sur une durée plus longue,
indépendamment de la maturité des créances sous-jacentes. En outre, la gestion des FCC dits «rechargeables» impli-
quera un rôle plus actif des Sociétés de Gestion.
Dans la mesure où les établissements autorisés à céder des créances à un FCC sont des établissements de crédit, des
sociétés d'assurances et la Caisse des Dépôts et Consignations, la nature des créances qui peuvent être cédées aux
FCC est limitée par la nature de l'activité de ces institutions. Il en résulte ainsi que les créances des entreprises
commerciales sont, en principe, exclues du champ d'application de la titrisation. Une réponse ministérielle du 22 mai
1989 indique qu'une transmission antérieure d'une créance, quel qu'en soit le mode (par exemple, par cession loi
Dailly, subrogation ou endossement de copie exécutoire), ne fait pas obstacle à la cession ultérieure de cette créance
à un FCC.
Sur la base de cette réponse, on pourrait donc envisager que des créances d'une entreprise commerciale cédées dans
un premier temps à un établissement de crédit fassent l'objet d'une nouvelle cession par l'établissement de crédit au
profit d'un FCC conformément aux dispositions de la loi de 1988.
La loi de 1988 interdisait la cession de créances dont l'échéance était inférieure à deux ans. Cette interdiction a
maintenant disparu.
Sous les réserves ci-dessus, tout type de créances peut donc faire l'objet d'une opération de titrisation : prêts aux
particuliers, cartes de crédit, loyers de crédit-bail, encours de compte permanents, etc., à condition que les critères
d'éligibilité définis à l'article 8 du décret n° 89-158 du 9 mars 1989 tel que modifié soient remplis.
En premier lieu, les créances doivent être de même nature. La définition exacte de ce terme n'est pas clair. Selon la
COB, cette obligation implique que l'ensemble des débiteurs cédés appartiennent à une même catégorie (par
exemple, consommateurs) et que les créances résultent d'une même catégorie de financements (par exemple, prêts à
l'acquisition d'automobiles).
En second lieu, les créances ne doivent pas être immobilisées. Ce terme est utilisé par la Commission bancaire pour
décrire les créances dont le recouvrement n'est pas douteux mais dont le paiement se trouve retardé, par exemple en
application d'un moratoire ou de difficultés passagères de trésorerie du débiteur.
En troisième lieu, les créances ne doivent être ni douteuses ni litigieuses, c'est-à-dire qu'il ne doit pas exister un
risque probable ou avéré de non-paiement de la créance considérée et que son paiement ne doit pas être subordonné à
une action judiciaire ou autre.
Enfin, le paiement du capital et des intérêts des créances doit être effectué en une ou plusieurs fois, soit par
versements périodiques, soit à dates déterminées pour un montant minimal fixé. Cette exigence exclut des opérations
de titrisation les découverts en compte. Ces modalités de remboursement doivent être convenues au préalable et par
Dans le souci d'assurer la sécurité des porteurs de parts, la loi réglemente également les opérations de gestion de
trésorerie que le FCC peut effectuer.
En premier lieu, la trésorerie d'un FCC ne peut être placée qu'en bons du Trésor, actions de sicav, parts de fonds
communs de placements, ou titres admis à la négociation sur un marché réglementé (à l'exception de parts de FCC et
de titres donnant accès directement ou indirectement au capital d'une société) dans des limites fixées par arrêté du
ministre de l'Economie.
Les règles d'emploi de la trésorerie doivent être expressément visées dans le règlement du FCC.
La loi autorise le FCC à conclure des contrats d'échange de taux d'intérêts ou des opérations d'achat ou de vente sur
les marchés à terme réglementés, dans le but exclusif de faire correspondre les flux financiers qu'il reçoit et ceux qu'il
s'est engagés à verser. Les règles de ces opérations de couverture doivent être expressément mentionnées dans le
règlement du FCC.
6. LES GARANTIES
Dans le cadre de la loi de 1988, la couverture contre les risques de défaillance des débiteurs était limitée à l'un des
quatre moyens suivants :
(a) Les fonds de garantie. Ce sont des réserves de liquidités, destinées à compléter les versements aux investisseurs
dans le cas où les flux en provenance des créances seraient temporairement insuffisants. Ces liquidités peuvent
Les flux financiers produits par les créances (capital et intérêts) et perçus par le fonds sont contrôlés par la Société de
Gestion qui détermine le montant des paiements de l’ensemble des parts. Il existe deux grands mode de paiement :
Les flux financiers reçus sont répercutés aux porteurs de parts quasiment sans transformation, au prorata du nombre
de parts détenues (capital et intérêts dans la limite du coupon dû à l’investisseur).
• un mode appelé aussi « pay-through », qui autorise une plus grande variété de structures :
Dans ce cas, les flux perçus par le FCC sont transformés en des versements dont le profil est adapté pour répondre à
des caractéristiques souhaitées par les investisseurs :
- tranches de différentes maturités,
- titres à amortissement prédéterminé,
- titres à amortissement « in fine » de type obligataire, voire même zéro coupon.
8. FISCALITE
Les parts de FCC sont des valeurs mobilières. Pour les porteurs de parts personnes physiques, la loi fixe des
modalités d’imposition différentes suivant que les parts sont émises pour une durée supérieure à cinq ans ou pour une
durée inférieure ou égale à cinq ans :
Les parts émises pour une durée supérieure à cinq ans suivent les règles d’imposition des obligations.
Les bénéficiaires peuvent opter pour le prélèvement libératoire au taux de base de 15% (auquel s’ajoutent le
prélèvement social de 2%, la contribution sociale généralisée de 7,5% et la contribution pour le remboursement de la
dette sociale de 0.5% ; soit actuellement un taux de 25%) ou pour l’imposition selon le barème progressif de l’impôt
sur le revenu en qualité de revenus d’obligations.
Les plus-value de cession des parts est soumise aux dispositions de l’article 150OA du CGI. Autrement dit, les gains
Les parts émises pour une durée inférieure ou égale à cinq ans suivent les règles d’imposition des titres de créances
négociables. Ainsi, les intérêts perçus du FCC relèvent de l’IRPP comme des intérêts de créances. Ils peuvent faire
l’objet soit d’un prélèvement libératoire au taux de base de 15 % (auquel s’ajoutent le prélèvement social de 2%, la
contribution sociale généralisée de 7,5% et la contribution pour le remboursement de la dette sociale de 0.5% ; soit
actuellement un taux de 25%), soit d’une imposition selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
Les plus-values de cession relèvent aussi de l’IRPP. Le régime d’imposition est celui des revenus de titres de
créances négociables. Les gains nets en capital sont imposés, sur option, au taux de base de 15% quel que soit le
montant annuel des cessions ou soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Le montant de la plus-value
imposable est égal à la différence entre le prix effectif de cession des parts, net des frais et charges acquittés par le
cédant, et leur prix effectif d’acquisition (ou valeur réelle à la date de mutation). Le prix ou la valeur d’acquisition
est augmenté des frais d’acquisition autres que les droits de mutation à titre gratuit.
Les pertes subies sont imputables exclusivement sur les gains de cessions de parts de fonds communs de créances de
même nature ou de titres de créances négociables réalisées au cours de la même année ou des cinq années suivantes.
Les produits des parts de FCC détenus par une entreprise sont imposables dans les conditions et aux taux de droit
commun. Ainsi, les intérêts perçus sont soumis au taux de l’impôt sur les sociétés.
Les plus-values de cessions suivent le régime fiscal prévu pour les titres du portefeuille quelle que soit la durée à
l’émission des parts.