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Chapitre 2.

Analyse de la formation du copeau

1. Introduction

On entend par le copeau la petite chute de matière crée par l'outil de coupe sur la matière
usinée. Pour qu'il y ait production de copeaux pendant une opération d'usinage, il faut que
le couple outil - pièce soit animé de trois mouvements principaux : mouvement de coupe
(Mc), mouvement d'avance (Ma) et mouvement de profondeur (Mp), Figure 2.1.

Figure 2.1 : Exemple de formation du copeau en chariotage cylindrique [9].

Un copeau est caractérisé par sa section qui diffère d'une opération à l'autre et dépend
étroitement des conditions de coupe. La section augmente en ébauche et diminue en
finition. Avoir une section importante du copeau accélère le phénomène d'usure de l'outil de
coupe (Figure 2.2).

Figure 2.2 : Exemple d'usure d'un outil de coupe (formation de l'arête rapportée) [10].

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2. Mécanisme de la formation du copeau

La formation du copeau présente un mécanisme complexe dont l'étude expérimentale exige


des appareils spéciaux (pont d'extensomètre dynamique à amplification électronique ,
micromesureur pneumatique, comparateurs, etc.). Le processus de formation du copeau
s'accompagne de déformations élastiques, plastiques et de rupture. Le frottement important
outil-copeau donne lieu à un dégagement de chaleur et par la suite la formation des
microsoudures au voisinage de l'arête de coupe qui augmentent lorsque la vitesse de coupe
diminue, c'est l'une des raison qui amène à l'usure de l'outil.
Les différentes phases de la formation du copeau sont données sur la Figure 2.3 :

Figure 2.3 : Mécanisme de la formation du copeau [11].

 Phase 1 : L'arête coupante pénètre dans la matière de la pièce, elle vient s'arc-bouter
sur la face de coupe et se trouve fortement comprimée. L'effort tangentiel de coupe
𝐹𝑐 augmente jusqu'à sa valeur maximal.
 Phase 2 : Suite à la forte compression entre la face de coupe et le copeau, une crique
est produit en A qui est due au cisaillement consécutif à la compression, par
conséquent la portion 1 du copeau glisse sur la face de coupe en accentuant
l'importance de la crique, l'effort tangentiel de coupe diminue jusqu'à la valeur 𝐹𝑐′ .
 Phase 3 : Le copeau est de nouveau comprimé et l'effort tangentiel de coupe
augmente.
 Phase 4 : Enfin, une nouvelle crique se forme et l'effort tangentiel de coupe diminue.

Le cycle est donc continu et les efforts dus à l'action de coupe varient périodiquement.

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Pour éviter quelques inconvénients notamment sur la durée de vie de l'outil, en raison de la
variation périodique de l'intensité de l'effort tangentiel de coupe, on peut procéder comme
suit (Figure 2.4a):
- Diminuer au maximum le porte-à-faux de l'outil;
- Augmenter la section du corps de l'outil;
- Diminuer au maximum la flexion de la pièce à usiner en ajoutant des accessoires
spécifiques tels que une lunette à suivre pour le tournage (Figure 2.4b).
L'effet de la variation périodique de l'intensité de l'effort tangentiel de coupe sur l'outil
s'appelle broutement.

Figure 2.4 : Pour un même effort tangentiel de coupe 𝐹𝑐 l'outil 2

fléchit moins que l'outil 1 [11].

Figure 2.4b : Tournage en utilisant une lunette à suivre [12].

3. Différentes formes de la section du copeau


Généralement la section du copeau est le produit de deux dimensions : l'avance a et la

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profondeur de passe p.

- En chariotage et rabotage : lorsque l'arête de l'outil est rectiligne, la section du copeau est
en forme de parallélogramme (Figure 2.5), elle est donnée par :

𝑠 =𝑎×𝑝 (2.1)

La même chose pour la section du copeau pour une arête curviligne car sa translation pour
un tour de la pièce égale à 𝑎 (zone Z1 = zone Z2).

Figure 2.5 : Section du copeau dans le cas de chariotage [11].

- En perçage : La section du copeau est en forme d'un parallélogramme (Figure 2.6), elle est
donnée par :
𝑎
𝑠 = 2×𝑝 (2.2)

Lorsque le foret fait un tour , deux copeaux se trouvent détachés et la section totale S est
donnée par :
𝑎 𝐷 𝑎×𝐷
𝑆 = 2𝑠 = 2 × 2 × 2 = =𝑎×𝑝 (2.3)
2

Figure 2.6 : Section du copeau dans le cas de perçage [3].

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- En fraisage : L'avance a est donné par le déplacement de la table (porte pièce) pour un tour
effectué par l'outil (fraise). Si Z est le nombre de dents de la fraise et az l'avance effectuée
pour chaque dent, l'avance par tour est donnée par :

𝑎 = 𝑎𝑧 × 𝑍 (2.4)

Comme l'indique la Figure 2.7 présentant une opération de fraisage en opposition, chaque
𝑎
dent détache un copeau d'épaisseur 𝑒 qui varie de 0 (point P1) à 𝑒𝑚𝑎𝑥 = 𝑍 correspondant au

point P2. La section du copeau est donc égale au produit de l'épaisseur variable 𝑒 par la
largeur de coupe c :

𝑆 = 𝑒×𝑐 (2.5)
𝑎
𝑆𝑚𝑎𝑥 = 𝑍 × 𝑐 (2.6)

Figure 2.7 : Avance par dent et par tour en fraisage [13].

- Pour un outil de forme (outil à rainurer par exemple, Figure 2.8), la section du copeau est
donnée par :

𝑆=𝑎×𝑐 (2.7)

avec

a (mm) est l'avance par tour (ou par coup); c est la largeur de coupe mesurée
perpendiculairement à la direction de l'avance.

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Figure 2.8 : Largeur de coupe c [11].

4. Différents types de copeaux


Le Tableau 2.1 présente les différents types de copeaux classés suivant la norme NFE 66 505.
Le type de copeau dépend de la forme de l'outil et des conditions de coupe (vitesse de
coupe, vitesse d'avance et profondeur de passes.

Tableau 2.1 : Différents types de copeaux (Norme NFE 66 505) [14].

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Figure 2.9a : Exemple d'un copeau hélicoïdal continu (long) [12].

Figure 2.9a : Exemple d'un copeau en spiral plat [12].

5. Limitation de l'échauffement de la pièce et de l'outil

La chaleur importante dégagé pendant l'usinage risque de nuire la géométrie et les


propriétés de la partie active de l'outil ainsi que celles de la pièce usinée. La chaleur dégagée
dépend du matériau de l'outil, du matériau de la pièce et des conditions de coupe. Une
limitation de l'échauffement de la pièce et de l'outil est imposée en optimisant les
paramètres de coupe et en utilisant continument un liquide d'arrosage (liquide lubrifiant).
Un liquide d'arrosage doit présenter les qualités suivantes :

- Refroidissement rapide;

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- Neutralité chimique (pas de réaction chimique avec les métaux, n'irrite pas la peau, etc.);
-Pouvoir lubrifiant efficace pour facilité le glissement du copeau sur la face de coupe.

6. La géométrie des brises copeaux

Lorsque le copeau se produit de manière continue, il peut s'enrouler autour de la pièce ou


de l'outil, son évacuation devient délicate et dangereuse, l'état de surface de la pièce peut
aussi se détériorer. Pour éviter ce problème, des outils sont munis de brise-copeaux (Figure
2.10) qui permet de fractionner le copeau régulièrement. un brise-copeau est généralement
une rainure effectuée sur la face de coupe de l'outil pour obliger le copeau à se fragmenter.

NB/ Sur certains outils à plaquettes rapportées, le brise copeaux est une pièce additionnelle
bridée sur la pastille.

Figure 2.10 : Exemples de plaquettes munies de brise-copeaux [15].

7. Notion du copeau minimum [16]

Le copeau minimum est un copeau dont l’épaisseur est le minimum que peut tailler un outil.
Effet d’une avance inférieure au copeau minimum (cas de tournage) : La pièce repousse
l’outil jusqu’à ce que l’avance accumulée soit suffisante pour tailler le métal et que la coupe
ne s’effectue que tous les 2 ou 3 tours.
Le copeau taillé minimum :
 diminue quand la vitesse de coupe augmente,
 diminue quand la dureté de l’outil augmente,
 diminue quand l’arête tranchante est pierrée.

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