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! ClicMag n° 92
Votre disquaire classique, jazz, world Avril 2021
ClicMag
FRANÇOIS DUMONT
...sculpte Fauré
©©Concerto
©Jean-Baptiste
Francesc
Winderstein
Masriera
Millot
Cyprian Bazylik : Intégrale de René de Boisdeffre : Œuvres pour René de Boisdeffre : Œuvres pour Joanna Bruzdowicz : Lella, oratorio Franciszek Brzezinski : Intégrale de Ignacy Feliks Dobrzynski : Musique
l'œuvre, mélodies de la Renais- violoncelle et piano hautbois et piano profane l'œuvre pour piano de chambre avec piano
sance polonaise Luca Fiorentini; Jakub Tchorzewski Musiciens divers Liliana Gorska; Aline Rico; Osmose; Barbara Pakura, piano Ensemble Les Explorateurs
Ars Nova; Cantilena; Ensemble Subtilior NeoQuartet
AP0325 - 1 CD Acte Préalable AP0418 - 1 CD Acte Préalable AP0445 - 1 CD Acte Préalable AP0367 - 1 CD Acte Préalable AP0267 - 1 CD Acte Préalable AP0279 - 1 CD Acte Préalable
T. Dubois : Œuvres pour piano, F. Fourdrain : Mélodies Wojciech Gawronski : Œuvres pour Joachim Kaczkowski : Concertos Gabriel Kaczmarek : Msza 1050 Jan Baptysta Kleczynski : Trios à
vol. 1 Liliana Górska, mezzo-soprano; Piotr alto et piano pour violon n° 1 et 2 (1050ème anniversaire des début du cordes, op. 4 n° 3, 4 et 5
Artur Cimirro, piano Ejsmont, piano Marcin Murawski; Anna Starzec-Ma- Agnieszka Marucha; Wojciech Rodek Christianisme en Pologne) Trio Alegrija
kandasis Cheung Chau, direction
AP0431 - 1 CD Acte Préalable AP0323 - 1 CD Acte Préalable AP0420 - 1 CD Acte Préalable AP0470 - 1 CD Acte Préalable AP0364 - 1 CD Acte Préalable AP0265 - 1 CD Acte Préalable
Raul Koczalski : Concertos pour Stanislaw Moniuszko : Mélodies Zygmunt Noskowski : Œuvres pour Feliks Nowowiejski : Concertos et Michał Kleofas Oginski : 24 Józef Poniatowski : Messe en fa
violon et violoncelle pour baryton et piano piano, vol. 4 autres œuvres pour orgue Polonaises majeur
Agnieszka Marucha; Lukasz Tudzierz; Leszek Skrla; Anna Mikolon Anna Liszewska, piano; Anna Mikolon, Stanislaw Diwiszek, orgue Załuski Iwo, piano Solistes; Chœur de l'Académie de Gdansk;
Wojciech Rodek piano AP0408/09 - 2 CD Acte Préalable Przemyslaw Stanislawski
AP0504 - 1 CD Acte Préalable AP0435 - 1 CD Acte Préalable AP0415 - 1 CD Acte Préalable AP0177 - 1 CD Acte Préalable AP0356 - 1 CD Acte Préalable
Emile Pierre Ratez : Œuvres pour Emile Pierre Ratez : Exhibition, vol. Ludomir Rózycki : Musique de Philipp Scharwenka : Œuvres pour Apolinary Szeluto : Mélodies A. Tansman : Enfants au jeu;
alto et piano 2. Musique de chambre chambre avec piano violon et piano Aleksandra Kaminska, mezzo-soprano; Recréations; Piano in progress;
Marcin Murawski; Hanna Holeska Ewa Murawska, flûte; Marcin Murawski, Jerzy Godziszewski; Quatuor Wilanów Oriana Masternak; Slawomir Cierpik Laura Sobolewska, piano Pièces faciles
alto; Hanna Holeska, piano Elzbieta Tyszecka, piano
AP0358 - 1 CD Acte Préalable AP0366 - 1 CD Acte Préalable AP0253 - 1 CD Acte Préalable AP0395 - 1 CD Acte Préalable AP0338 - 1 CD Acte Préalable AP0270 - 1 CD Acte Préalable
A. Tansman : Mélodies pour voix A. Tansman : Musique pour piano Alexandre Tansman : Œuvres pour Juliusz Wertheim : Mélodies J. Wieniawski : L'Œuvre vocale Joseph Wieniawski : Quatuor; Grand
et piano Elzbieta Tyszecka, piano piano à 4 mains Krzysztof Bobrzecki; Anna Mikolon Chœur de l'Académie des Arts de Szcze- Duo pour violon et piano; Sonate
Małgorzata Woltmann-Zebrowska; Barbara E. Tyszecka; A. Lasko; M. Piechnat cin; Barbara Halec pour violoncelle; Pensée fugitive
Dmochowska Musiciens divers
AP0276 - 1 CD Acte Préalable AP0326 - 1 CD Acte Préalable AP0447 - 1 CD Acte Préalable AP0462 - 1 CD Acte Préalable AP0410 - 1 CD Acte Préalable AP0468 - 1 CD Acte Préalable
Joseph Wieniawski : Trio pour Wladyslaw Zelenski : Œuvres Wladyslaw Zelenski : Œuvres Wladyslaw Zelenski : Mélodies O.M. Zukowski : Opera Omnia O.M. Zukowski : Opera Omnia
piano; Sonates pour violon et piano chorales profanes chorales sacrées Wiktoria Zawistowska, mezzo-soprano; Religiosa, vol. 2 Religiosa, vol. 1
Musiciens divers Musiciens divers Chœur Trybunału Koronnego w Lublinie; Marta Trybulec, soprano; Witold Wrona, Katarzyna Dondalska; Ewa Wolak; Paweł Dondalska; Marciniec; Kusiewicz; Kaczo-
Przemyslaw Stanislawski ténor; Elzbieta Konopzak, piano Pecuszok; Robert Kaczorowski; Ewa Rytel rowski; Rytel; Art'n'Voices
AP0469 - 1 CD Acte Préalable AP0363 - 1 CD Acte Préalable AP0374 - 1 CD Acte Préalable AP0384 - 1 CD Acte Préalable AP0343 - 1 CD Acte Préalable AP0288 - 1 CD Acte Préalable
P rès d’un demi-siècle de musique turne, l’élégie comme voilée d’un crêpe
la saga arthurienne. A la cour d’Arthur pour Noémie Lalo qui fait du Onzième
passe dans ses treize opus, le ton
un chevalier propose à qui le veut de lui Nocturne un Tombeau dans une lignée
aventureux, les harmonies dorées,
trancher la tète à condition qu’il subisse toute française, montrent déjà dans le F. Liszt : Wagner Transcriptions.
l’allant de barcarolle (4e), des premiers
lui-même le supplice une année et un jeu si présent de François Dumont, les Extraits d'opéras.
laissant peu à peu un abîme s’ouvrir François Dumont, piano
jour plus tard. Gauvain relève le gant. jusqu’à l’autre monde des deux ultimes vertiges noires, la violence sourde, les PCL0073 - 1 CD Piano Classics
Décapité, le chevalier repart avec sa Nocturnes, syntaxe abstraite où la sur- traits définitifs des deux ultimes opus,
tète en rappelant le serment. Gauvain dité produit un nouveau monde sonore, un autre monde, et alors parmi ce qui
entreprendra un voyage initiatique sous celui d’une oreille de l’âme, Fauré s’écrivait de plus radical pour le piano.
l’influence de Morgane – c’est elle qui rejoignant Beethoven. Charnu, intense, L’éloquence noire du Gaveau, son grain
a introduit le Chevalier à Camelot – et aux registres immédiats, ce Gaveau âpre, ses basses d’orgue, c’est la nuit ul-
de retour au château royal réalisera qu’il sans apprêt est d’une beauté sauvage, time, la mort elle-même, il faut entendre
n’appartient plus au cercle des Cheva- et fait mentir l’idée d’un Fauré jouant comment François Dumont saisi cet
liers. Morgane a accompli son œuvre, du piano de salon, c’est toute l’âpreté univers pétri d’absolu, allant aussi loin
l’unité de la cour d’Arthur est défaite. magnifique de sa langue qui éclate ici, dans le Si mineur que jadis Albert Fer-
Opéra noir, enténébré dans une nuit tant de présence qu’on peut toucher les ber, vacillant le texte, puis le saisissant
M. Ravel : Intégrale de l'œuvre pour
constante, d’une tension incessante, et notes, s’enivrer des harmonies, Fran- dans une ultime profération. Le disque piano seul
il faut bien l’avouer fascinant. Birtwisle çois Dumont sculptant à pleine pâte à peine tût, je reviens a son début. François Dumont, piano
y écrit un orchestre fuligineux, contraint ces nuits gorgées d’étoiles, lacérées de (Jean-Charles Hoffelé) PCLD0055 - 2 CD Piano Classics
ses chanteurs à un parlando diabolique,
et l’œuvre s’écoute sans relâche, atelier cor français; "Nine by Five", pour quatuor Swiss Chamber Soloists consacré au
d’un merveilleux de magie noire qui à vent; Premier mouvement de la Sonatine
plus européen des compositeurs amé-
prends le pas sur la parabole. L’éditeur pour hautbois et clavecin
publie l’écho de la reprise à Covent Sarah Wegener, soprano; Felix Renggli, flûte; Heinz
ricains. Ce portrait éclectique d’Elliott
Garden en 1994 – Salzbourg verra l’ou- Holliger, hautbois; François Benda, clarinette; Carter (1908-2012) rassemble autour
vrage en 2013 preuve que sa dramatur- Sergio Pires, clarinette; Olivier Darbellay, cor; de cette pièce pour soprane seule, la
gie comme sa musique se sont impo- Diego Chenna, basson; Irene Abrigo, violon; Jürg
série des Huit Etudes et une Fantaisie
sées – alors que Marie Angel incarnait Dähler, alto; Daniel Haefliger, violoncelle; Peter
Solomon, clavecin pour Quatuor à Vents, un des piliers de
une Morgane vampirique à souhait et
GEN21731 • 1 CD Genuin sa musique, chacune abordant un pro-
François Le Roux un Gawain rongé par Elliott Carter (1908-2012)
blème compositionnel spécifique, ainsi
le doute, confronté à une constante re-
mise en question. Œuvre clef de l’opéra
britannique contemporain, à découvrir.
Huit études et une fantaisie pour quatuor
à vent; "La Musique", pour voix seule; Trio C ourt hommage écrit à l’occasion du
150ème anniversaire de la publica-
tion des Fleurs du Mal de Baudelaire, La
que la très belle suite de neuf courts
à cordes; Poème de Louis Zukofsky pour Poèmes de Louis Zukofsky pour Cla-
(Jean-Charles Hoffelé) clarinette et soprano; "Retracing II", pour Musique donne son nom à ce disque du rinette et Soprano – lui-même ancien
ténor de chœur, Carter sait y faire en
BRIL95463 • 1 CD Brilliant Classics issus d'un post-romantisme anglais matière de voix humaine. Dans le Trio
Sélection ClicMag ! nourri d'airs populaires et de la tradition
U ne révélation ! La musique de cette à Cordes, l’alto, à la voix plus sombre,
compositrice encore largement tchèque liée aux danses villageoises prend le dessus sur le violon et le vio-
ignorée s'avère attachante, inven- que Mucha s'était appropriée avec une
aisance stupéfiante (quatuors). Des loncelle, tandis que Retracing II, pour
tive et... nécessaire. D'ascendance
traits renvoyant aussi bien à Bartok qu'à cor français, s’inscrit, à la manière
écossaise, elle développa très tôt ses
Prokofiev (Naše cesta), évoquant le des autres Retracing, qui fonctionnent
talents, conseillée par l'influent Arnold
raffinement ravélien ou le mordoré des comme des quasi-transcriptions
Bax. Mariée en 1942 à un Tchèque
cuivres chez Britten — quelle poésie
correspondant de guerre à Londres et d’œuvres antérieures, dans les pas de la
dans l'incroyable gamme de veloutés
fils d'un peintre de l'Art Nouveau, elle partie pour cor du Quintet pour Piano et
que suscite ici l’écriture dans l'admi-
suivit, après l'armistice, son époux à rable quintette à vents — se fondent, Vents de 1991. L’idée originale de Nine
Geraldine Mucha (1917-2012) Prague. Les avatars du communisme portés par un flux sans heurt, où l'effet, By Five est de coupler chaque instru-
Quatuors à cordes n° 1 et 2; Pièces pour
déterminèrent la vie du couple : persé- l'éclat démonstratif, l'emportement
cution ouverte puis relative tolérance, ment (à l’exception du cor) avec un autre
piano; "Our Journey", pour flûte et piano; n'ont pas leur place. Pas de patchwork
Quintette à vent; "Epitaphe à la mémoire de durcissement avec l'invasion soviétique (le hautbois avec le cor anglais, la flûte
ici, les coutures sont invisibles, diffé-
Jiri Mucha", pour hautbois, flûte et quatuor de 1968, d'où l'installation en Angle- renciation nuance, contrastes s'opèrent avec le piccolo…), élargissant ainsi la
à cordes terre jusqu'à l'effondrement du système palette des formes et des timbres de ce
presque insensiblement, figures d'une
Patricia Goodson, piano; Jan Machat, flûte; Vilém en 1989. Les œuvres réunies ici s'éche- syntaxe méticuleuse, sûre et sereine,
Veverka, hautbois; Alena Grillova, piano; Stamic
quintette à vents. Enfin, la Sonatine pour
lonnent de 1944 à 2008 mais on est fruits d'un délicat travail d'orfèvre. Tout
Quartet [Jindrich Pazdera, violon; Josef Kekula, Hautbois et Clavecin, inachevée et à
frappé dès les premières par la singu- est mû par une palpitation qui vient du
violon; Jan Peruska, alto; Petr Hejny, violoncelle]; l’élégance typique des débuts de Carter,
Prague Wind Quintet [Jan Machat, flûte; Jurij lière capacité de synthèse de l'écriture : dedans, plutôt que par un souffle. De
Likin, hautbois; Vlastimil Mares, clarinette; Milos en une trame serrée et minutieusement là le style prenant de cette musique. est enregistrée ici pour la première fois.
Wichterle, basson; Jan Voboril, cor français] construite sont intégrés des éléments (Bertrand Abraham) (Bernard Vincken)
T
midi; Le Banquet; La Dispute; A Quai; el un archéologue chevronné creu- Belder fort de son abondant catalogue
Comptine d'été n° 1; Comptine d'été n° 2; sant inlassablement une terre battue baroque et de cette expérience d'inter-
Sur le Fil; (Transcriptions pour guitare de prète ne lâche rien (Tactus inflexible),
et rebattue, le claveciniste Pieter Jan
G. Tossikian)
Belder poursuit son exploration des s'autorisant même des ornementations
George Tossikian, guitare
œuvres du Cantor avec ces Six Suites abracadabrantes mais si intriquées
BRIL96124 • 1 CD Brilliant Classics Anglaises BWV 806-811. Dès les Pré- dans le discours qu'elles en deviennent
B ach n’a composé aucune œuvre de cassettes ! ! ! Certes, on retrouve avec tension. Prise de son simplement ma- Beethoven par Liszt. C’est la seconde
musique de chambre directement les Brandebourgeois de l'ensemble Am- gistrale de Gonzalo Noqué… Un régal qui a été, ici, choisie. Quelques modi-
pour la flûte à bec. Les célèbres sonates phion et de J.P Belder, avec les concer- pour tout amateur de guitare et de Bach. fications mineures pour une lecture
BWV 1030-1035, notamment, ont été tos pour violon de T. Zehetmair, ce qu'il (Olivier Eterradossi) toute en tensions, concentrée dans
composées pour la flûte traversière. y avait de meilleur, de plus abouti, de la pulsation dynamique et rythmique.
Mais Bach était un maître de la trans- plus recommandable dans la très iné- Nulle information, hélas, sur le piano
cription et de l’arrangement, si bien gale intégrale. Mais tenez-vous bien, et c’est bien dommage. Celui-ci ferraille
que Stefano Bagliano et Andrea Coen vous aurez droit, avec le 5e CD au Bach passablement – les aigus cassent - et la
ont eu peu de peine à assembler un VIRTUEL, car il faut, il faut à tout prix, prise de son brouille en partie la poly-
programme complet pour flûte à bec que Bach ait composé des concertos phonie de l’écriture. Pourtant, le jeune
et clavecin ou orgue. Au cœur de ce pour flûte à bec ! ! ! Quand cessera-t- pianiste italien comprend viscéralement
programme, on trouve trois sonates : la on d'utiliser de façon abusive l'argu- cette musique dont il restitue la dimen-
BWV 1032, jouée en Do au lieu de La ; ment — historiquement fondé —, selon sion théâtrale et l’élan. Il y a beaucoup
la BWV 1039, écrite à l’origine pour la lequel on ne fait que prolonger là une de panache et d’intelligence dans cette
viole de gambe et dont il existe aussi pratique courante à l'époque et dont version qui préserve la dimension
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
une transcription pour deux flûtes tra- Bach a amplement usé. On en vient ainsi classique de la partition sans lui don-
à qualifier de "concertos célèbres" des Le Roi Étienne, op. 117, musique de
versières et basse continue ; et la BWV scène; Ouvertures "Léonore" n° 1-3; Ouver- ner les “ailes” du grand romantisme
1020, attribuée à Carl Philipp Emanuel œuvres qui n'ont jamais existé ! ! ! ! ! pianistique lisztien. La transcription,
ture "Fidelio", op. 72
Bach et jouée en La au lieu de Sol (NB : La reconstruction à tout va, la gestation également de Liszt, du lied An die ferne
Bernd Tauber, récitant; Czech Philharmonic
la pochette intervertit malheureusement artificielle, à coup d'airs de cantates mis Choir of Brno; Capella Aquileira; Marcus Bosch, Geliebte est un peu dure, corsetant le
cette sonate avec la BWV 1032, qui bout à bout, de concertos fourre-tout, direction souvenir de la voix. Alkan arrangea et
ouvre en réalité le disque). Entre ces bouffis, poulets aux hormones du ba- proposa une cadence pour le premier
CPO777771 • 1 CD CPO
trois sonates sont intercalées diverses roque homologués sous des numéros mouvement du Concerto n°3 de Bee-
petites pièces dans lesquelles le charme
si singulier de la flûte à bec opère pleine-
fictifs de BWV, ça suffit ! Ce dernier CD
est, à mon sens, d'une laideur, d'une L e Roi Etienne ou le premier bienfai-
teur des hongrois… Tel est le titre de
l’œuvre en un prologue, une ouverture
thoven. Le compositeur suggère le
dialogue concertant entre l’orchestre
ment : atmosphère pastorale, innocente vulgarité, d'un kitsch insupportables. et le piano. Leonardo Pierdomenico a
(Bertrand Abraham) et huit parties. Elles alternent chœurs
légèreté, gravité douce et suave liberté. saisi la respiration et l’ampleur de la
d’hommes, chœurs de femmes, et
(Emmanuel Lacoue-Labarthe) partition qu’il joue (et “dirige”) avec
pièces purement orchestrales. Elles
une belle netteté du trait. Voilà une
baignent surtout dans l’esprit du mélo-
rareté discographique bienvenue.
drame si présent dans les premières
(Jean Dandrésy)
années du 19e siècle. Il s’agit d’une
partition de circonstance célébrant
l’inauguration du théâtre de la ville
impériale de Pest ainsi qu’un souverain
protecteur des arts. De fait, Beethoven
multiplie les marches et les chœurs qui
rendent hommage à la civilisation hon-
Johann Sebastian Bach (1685-1750) groise. Pour les germanistes, la voix
Johann Sebastian Bach (1685-1750) Prélude de la partita, BWV 1006; Sonates, légèrement enrouée de l’acteur Bernd
BWV 1001 et 1003; Chaconne de la partita, Tauber est un régal. La tension ryth-
Les Concertos Brandebourgeois; Concertos
BWV 1004; Sinfonia, BWV 156
pour violon, BWV 1041-1043, 1052, 1056; mique, les climats de mystère imposés
Concertos pour hautbois, BWV 1053, 1055, Bin Hu, guitare René de Boisdeffre (1834-1906)
par Marcus Bosch restituent la force de
1056, 1060; Concertos pour flûte à bec, EUD1803 • 1 SACD Eudora la partition. On est étonné par l’impact Mélodies, op. 30, 39, 53; Les Echos des
BWV 731, 1053, 1055
A près avoir été quelque peu cueilli de cette musique déjà presque berlio- bois, op. 8; Larmes humaines; L'Aube,
Karl Süske, violon; Giorgio Kröhner, violon; Walter op. 79
à froid par un prélude de la Par- zienne. Beethoven en fut si conscient
Heinz Berstein, clavecin; Andrius Puskunigis, Dominika Paczkowska-Gajdzis, mezzo-soprano;
haubois, hautbois d'amour; Simona Venslovaite, tita BWV1006 qui perd une partie de qu’il songea à l’utiliser dans un opéra.
Jakub Tchorzewski, piano
violon; Erik Bosgraaf, flûtes à bec; Ensemble sa force en courant à perdre haleine, il Par ailleurs, il est astucieux d’avoir
Cordevento (instruments d'époque); Musica ne m’a pas fallu longtemps pour plon- réuni les trois ouvertures de Léonore. AP0481 • 1 CD Acte Préalable
ger tête la première dans les abîmes L’auditeur perçoit ainsi l’évolution de
L a firme polonaise Acte Préalable
Amphion; Pieter-Jan Belder, clavecin, direction;
Amsterdam Bach Soloists; Thomas Zehetmair, sonores ouverts par la guitare de Bin l’écriture et l’intérêt pour les ouvertures consacre, après une dizaine de livrai-
violon, direction; Gewandhausorchester Leipzig; Hu. Les œuvres, beaucoup enten- n°2 et n°3, à l’élan si irrésistible. La Ca- sons presque exclusivement dévolues à
Kurt Masur, direction; St Christopher Chamber
dues dans des transcriptions dues à pella Aquileia joue de sonorités crues, sa musique de chambre, un premier CD
Orchestra; Donatas Katkus, direction
des légendes de la guitare, semblent soulignant l’originalité des harmonies aux mélodies de ce compositeur fran-
BRIL96197 • 5 CD Brilliant Classics comme renouvelées sous les doigts du et la puissance dramatique. L’ouver- çais aujourd’hui quelque peu oublié. En-
M ettre en regard deux sonates de œuvre méditative qui enchaine cinq soprano; Jeni Bern, soprano; Peter Auty, ténor;
Royal Scottish National Orchestra & Chorus; Marin BRIL96008 • 1 CD Brilliant Classics
la même année 1886 est une mouvements et me semble absolument
L
Alsop direction a musique vocale à une, deux ou
idée originale pour nous plonger dans l’égal par l’invention dramatique, le ton
une atmosphère romantique de deux rapsodique, du Troisième Concerto de TROY650 • 1 CD Albany trois voix de cette compositrice
D
compositeurs en pleine maturité. Dès Medtner.La science pianistique de Ste- e tous les volumes que compte romaine du 17e s. est présentée ici ac-
l’allegro initial de la 3ème sonate pour fan Doniga s’y emploie avec évidence, l'édition dédiée au compositeur compagnée de pièces de compositeurs
piano et violon de Brahms, une force portée par les timbres évocateurs de américain Edward Joseph Collins que ayant vécu un peu avant elle. Le tout
de méditation saisissante ne se relâche l’Orchestre Philharmonique Janaek publie le label Albany, ce disque pré- forme un ensemble plutôt intéressant,
jamais. Ana Maria Valderrama et Victor d’Ostrava qui David Parcelijn règle avec sente un intérêt particulier, celui de soigneusement concocté par Fran-
del Valle ont une complicité de dialogue art comme il le faisait également dans le comporter son unique opus choral :
cesco Tomasi, directeur artistique de
capable de nous emporter dans la pas- Deuxième Concerto. Et si demain il avait oratorio ou cantate "Hymn to the Earth"
de nous graver les deux Symphonies ? pour quatre solistes chœur et orchestre. l’ensemble Ricercare Antico qu’il dirige
sion, comme dans l’humour : le 3ème
mouvement Presto et con sentimento, (Jean-Charles Hoffelé) Né en 1886 dans l'Illinois, Collins suit au théorbe et à la guitare baroque. La
obsédant, est irrésistible. Ces qualités des études musicales à Chicago puis à maitrise et l’enthousiasme des instru-
se retrouvent dans la célèbre sonate Berlin avant de s’enrôler dans l'armée mentistes s’expriment d’ailleurs parfai-
de Franck, évoquée par Proust dans durant la première guerre mondiale. Il tement et de manière communicative
"A la recherche du temps perdu" qui, sera un temps chef-assistant à Bayreuth dans les parties qui leur sont confiées,
hormis le modérato du 3ème mouve- puis, revenu aux États-Unis, poursuivra
dont certaines (cf. accompagnement
ment, ne laisse aucun répit, dans un une carrière d'enseignant à Chicago.
des plages 2, 7, 14…), assez dyna-
climat palpitant, haletant, à couper "Hymn to the Earth" comporte six sec-
le souffle. Les deux pièces brèves et tions basées sur des textes écrits par miques, feraient penser à l’art de Chris-
rares qui encadrent ces deux sonates Collins lui-même. L'argument, une ode tina Pluhar, ce qui n’est tout de même
sont des pépites à ne pas négliger : à la Nature, prend sa source dans une pas un mince compliment. Mais, côté
nous y découvrons un Brahms plus Benjamin Britten (1913-1976) sorte de dévotion spirituelle et esthé- chant, même si celui-ci ne peut être pris
jeune, d’une fougue revigorante. tique devant les beautés de la nature en défaut, l’énergie n’est pas toujours
Intégrale des mélodies populaires pour
Voilà deux artistes espagnols sur qui et du changement des saisons. Cette assez évidente. On pourra regretter en
voix et piano
il faudra continuer à compter. Pour combinaison entre mystique et littéra-
Mark Milhofer, ténor; Marco Scolastra, piano particulier que les voix féminines ne
ne rien gâcher, la prise de son, avec ture pourrait évoquer aussi bien Mahler
BRIL96009 • 2 CD Brilliant Classics traduisent assurément pas suffisam-
un excellent équilibre entre les deux (Les symphonies avec chœur, le Chant
C
instruments, est une réelle réussite. es Folks Songs que Benjamin Britten de la Terre) que les symphonies pro- ment, dans toutes ses nuances, la clarté
(Dominique Gérard) composa tout au long de sa carrière grammatiques de Vaughan Williams. En et la fraicheur du baroque italien. On
de compositeur pour raviver son ins- ce qui concerne Collins, sa réputation peut également déplorer que les textes
piration et alimenter ses programmes n'a jamais dépassé les frontières et son chantés ne soient aucunement dispo-
de concerts avec le fidèle Peter Pears écriture musicale reste fidèle à une cer- nibles, ni dans le livret ni via le site de
ont déjà fait l'objet d'enregistrements taine tradition "locale", évoquant loin- l’éditeur. Les notes d’accompagnement
notables. Britten lui-même en a gravé tainement Elgar ou Delius. L’œuvre, ici
ne consacrent d’ailleurs, en anglais
quelques-unes aux cotés de Pears et illustrée brillamment par un orchestre et
l'ensemble du recueil a été enregistré un chœur écossais dirigé par la cheffe puis en italien, respectivement que
chez Naxos par Philip Langridge, Tho- Marin Alsop, possède cependant une trois pages à la compositrice et à son
mas Allen et Felicity Lott sous la direc- véritable dimension élégiaque et pan- œuvre qui mériteraient plus et mieux.
tion du pianiste Graham Johnson. Sans théiste qui ne donne jamais dans le (Alain Monnier)
lies surprises. Le quintette avec piano et Antonín Dvorák (1841-1904) Hans Vonk (Simeon); Jasper Schweppe (Gaoler);
hautbois (1907) met en valeur la sono- Susanna ten Wolde (Benjamin, l'étranger); Tom Sol
Intégrale de l'œuvre pour piano
rité fruitée du hautbois qui le pimente, (Jacob, le général); Nationaal Kinderkoor; Viri Can-
Théodore Dubois (1837-1924) Inna Poroshina, piano
et sa délicieuse Canzonetta mériterait tores; Musica ad Rhenum; Jed Wentz, direction
Quintette pour piano en fa majeur; Quatuor BRIL96193 • 5 CD Brilliant Classics
de devenir un vrai "tube". Quant au qua- BRIL96107 • 3 CD Brilliant Classics
L
pour piano en la mineur
tuor avec piano (1905), il montre que es presque cinq heures de musique
Oliver Triendl, piano; Nina Karmon, violon; Stefan
Schilli, hautbois; Anja Kreynacke, alto; Jakob
Spahn, violoncelle
l’influence schumanienne s’éclaircit au
contact de l’élégance d’un Saint-Saëns
qui composent tout le catalogue
du compositeur tchèque ont été enre- L e succès rencontré par le premier
oratorio anglais de Haendel (Esther)
gistrées par la pianiste ukrainienne suscita à Londres une foule de voca-
CPO555357 • 1 CD CPO ou d’un Fauré. On salue une fois encore
entre 1997 et 1998, pour le label amé- tions. Parmi ces épigones figure Willem
le travail des musiciens allemands
L a postérité n’a pas été tendre avec réunis par CPO autour de l’infatigable ricain Ess.a.y. C’est une bonne idée de Fesch, liégeois né en Hollande et par-
Théodore Dubois. Pour avoir été Oliver Triendl, en plaidant pour que la que d’avoir réédité cette somme, que venu à Londres après un emploi à An-
couvert d’honneurs de son vivant (prix résurrection de l’œuvre de chambre l’interprète joue avec beaucoup de vers. On ne peut nier son opportunisme,
de Rome, directeur du conservatoire, de Théodore Dubois ne s’arrête pas là, tempérament. Il en faut aux danses, sa Judith suivant de peu Esther, et son
membre de l’Institut, commandeur de car il y a encore de nombreuses par- humoresques, polkas et autre furiant ! Joseph arrivant 10 jours après la pre-
la Légion d’Honneur) il fut taxé d’acadé- titions dignes d’intérêt à redécouvrir. Un tempérament que l’on aurait aimé, mière reprise de celui de Haendel ! Épi-
misme sinon de passéisme dès la fin de (Richard Wander) toutefois, un peu moins “explosif” dans gone mais pas plagiaire, car sa manière
sa vie ; cependant son "traité d’harmo- les partitions plus intimistes. Inna Poro-
est fort différente de celle du maître :
nie" est demeuré une référence pendant shina possède une technique à toute
beaucoup moins majestueuse, plus hu-
des décennies. Quant au compositeur, épreuve, un toucher puissant, qui lui
permet de contraster avec force les maine et apparentée à l’opéra… avec en
il fut rejeté durablement et sa résurrec-
attaques et de jouer avec un minimum particulier un texte qui n’emprunte pas
tion est récente ; CPO avait déjà exhumé
de pédale. Ce sont ainsi des dizaines de aux sources bibliques mais imite la poé-
son concerto pour violon et sa sonate.
L’invraisemblable fécondité du maître pièces, parfois des miniatures qui tra- sie ou le théâtre élisabéthains, et qui vit
joua également contre lui. Pourtant, versent toute la vie de Dvorak. Elles sont plus qu’il ne moralise. Redécouvert en
l’audition de ces deux pages tardives de comme des carnets d’esquisses, des 1980, l’oratorio n’a pas eu les faveurs
musique de chambre révèle de bien jo- danses parfois aux origines curieuses, à du disque jusqu’à celui-ci (qui n’est pas
l’instar de ces Ecossaises ! L’interprète une première, contrairement à ce qu’af-
démontre à quel point le compositeur firme la notice, mais la réédition du cof-
kowski montre dans ses dolce, dans ses était un génie de la mélodie, pouvant, fret NM Classics de 2001). Au passage,
Sélection ClicMag ! registres étoilés d’harmoniques, à quel en quelques mesures, créer un univers on a perdu le texte du livret (à téléchar-
point ce piano qu’aurait pu toucher le sonore, “orchestrer” des atmosphères
ger sur le site de l’éditeur) ce qui est un
jeune Debussy dévoile l’atelier du com- sans nécessairement avoir l’ambition
absolu contresens éditorial : à la fois
positeur. La poétique de sa grammaire de les développer. Pas de grandes
s’y incarne avec un naturel troublant. pièces aux vastes proportions, des pour des raisons d’acoustique trop ré-
Sans brusquer l’instrument, mais sans sonates impressionnantes, pourtant à verbérée et de prononciations exotiques
abandonner l’éloquence où l’abon- la grande heure du romantisme ! C’est on ne comprend pas grand-chose de
dance, ce pianiste dont je ne savais une musique qui plait immédiatement ce texte qualifié par le compositeur
rien trouve tous les secrets de ses pre- car elle est d’une sincérité impossible à de "totalement nouveau". Par contre la
miers opus, Suite bergamasque nostal- mettre en défaut. Assurément, voilà l’in- caractérisation des personnages (tout
gique et joueuse à la fois, Arabesques tégrale de Dvorak à un prix imbattable ! spécialement Joseph) est très intéres-
Claude Debussy (1862-1918) arachnéennes, pièces éparses qui s’an- (Jean Dandrésy) sante, fruit d’une réflexion sur l’adéqua-
Suite bergamasque; Deux Arabesques; noncent pour le salon, mais sont autant tion voix/caractère de chacun. Peu sol-
Images (1894) de jardins (et parfois nocturnes, la licités, les choristes sont remarquables
Hubert Rutkowski, piano (Erard 1880) Ballade), jusqu’aux Images oubliées de quoique captés avec une certaine com-
PCL0091 • 1 CD Piano Classics 1894 où la langue se libère des charmes pacité. Le triomphateur est un orchestre
E t si une part du mystère des œuvres simples qui en faisaient encore des en- vif et articulé, habitué de la musique
de piano de Debussy résidait dans fants du XIXe Siècle. Si le piano est féé-
instrumentale du compositeur… Reste
l’instrument ? C’est vrai pour la plupart rique, l’interprète est son magicien, qui
à savoir si le choix de renforcer cer-
des compositeurs, mais certainement l’anime avec tant de poésie. J’apprends
taines parties de cordes par des vents
plus encore pour l’auteur du Prélude à que ce beau musicien s’est dévoué à l’il-
lustration des élèves de Chopin, Fonta- colla parte, et de compléter des parties
l’après-midi d’un faune, qui dans l’inti-
mité de son studio de musique appro- na and co, je vais chercher ses disques, Willem de Fesch (1687-1761) de cuivres et timbales, rencontrera
chait de nouveaux mondes sonores. mais s’il me lit, qu’il persévère chez l’adhésion de tous les auditeurs. Un
Joseph, oratorio en 3 actes
Dès le subtil décalque fauréen du Noc- Debussy sur cet Erard, son album date disque presque exceptionnel, mais qui
Claron McFadden (Joseph); Robert Alexander
turne, le demi-queue Erard de 1880 de 2013 et n’a pas eu de suite à ce jour. (Femme de Potiphar); Susanna Moncayo von pâtit trop des prestations des solistes.
que touche avec tant d’art Hubert Rut- (Jean-Charles Hoffelé) Hase (Reuben); Nico van der Meel (Potiphar); (Olivier Eterradossi)
mondial de l’op.1 de Giustini (par An- no"). Il se pose une autre question : "Sa- Köln, toujours prompt à mettre une
Sélection ClicMag ! drea Coen sur une copie d’un Cristo- chant ce que le piano est devenu, que scène dans leur symphonie, ils les ani-
fori de 1726), Brilliant Classics remet le peuvent-elles nous dire aujourd’hui ?". ment d’un geste preste et brillant qui
couvert, et voilà un disque passionnant Sur deux Fazioli F218, il les reconstruit magnifie les inventions sonores de ces
à divers titres. L’œuvre, tout d’abord : à sa façon : nuances, dynamique, dis- œuvres où se célèbre l’omniprésence
à ce qu’on sait, il s’agit de la première crets ornements et même pédale sont de la danse. C’est merveille durant tout
composée intentionnellement pour les de son cru et voilà que s’animent ces l’album, et cela change radicalement
"petits marteaux" de l’instrument nou- petites merveilles scarlattiennes traver- le visage d’une œuvre qu’on aura trop
veau-né. A ce titre tout pianiste devrait sées d’étranges et fugitives prémoni- souvent entendue sagement jouée.
La sélection est pertinente, et lorsque
l’avoir entendue, voire jouée. Le choix tions. Toutes proportions gardées, on
parait la réinterprétation de la Sonate
interprétatif, ensuite : se démarquant n’est pas si loin de la démarche d’Ho-
de Corelli, on mesure alors toutes les
de Coen ou de Wolfgang Brunner (chez rowitz avec Scarlatti (exact contempo-
Lodovico Giustini (1685-1743) fausses proximités de ces deux arts
CPO), Zentolin ne cherche pas à savoir rain de Giustini… tout comme Bach
Sonates n° 1-12, op. 1 qui pourtant appartenaient bien au
ce qu’un Cristofori copié peut nous et Haendel) et c’est un petit régal.
Paolo Zentilin, piano même univers. Espérons que Concerto
raconter sur ces 12 suites de danses si Une version à placer sur les étagères
BRIL96173 • 3 CD Brilliant Classics Köln nous offre un second volume !
proches du clavecin (avec des nuances à côté de celles de Coen et Brunner,
(Jean-Charles Hoffelé)
U ne dizaine d’année après nous avoir
donné le premier enregistrement
très limitées, pour l’essentiel des effets
d’écho avec indications "forte" ou "pia-
elles auront des choses à se dire.
(Olivier Eterradossi)
F
Elisabeth Scholl, soprano; Pascal Bertin, Grosso d'après la Sonate pour violon de riedrich Gernsheim, dont on avait
Cristiano Poli Cappelli, guitare]
contreténor; Dirk Snellings, basse; Hendrickje van Corelli, op. 5 n° 3; Concerto Grosso en mi commencé à reconnaître le talent
BRIL95818 • 1 CD Brilliant Classics Kerckhove, soprano; Philippe Gagné, contreténor; mineur, op. 3 n° 6; Concerto Grosso en si grâce à la publication de l’enregis-
T roisième volume des œuvres du Robbert Muuse, basse-baryton; Robert Gretchell, mineur, d'après une sonate pour violon, trement de ses quatre symphonies
compositeur et guitariste italien ténor; Ex Tempore; Les Agrémens; Mannheimer op. 4 n° 1
(CPO777758 et CPO777848), fut
Mario Gangi publié par le label Brillant, Hofkapelle; Florian Heyerick, direction Mayumi Hirasaki, violon; Concerto Köln
l’élève pour la composition d’Edward
ce volume est consacré aux pièces CPO777869 • 1 CD CPO 0301285BC • 1 CD Berlin Classics Rosenhain, d’Ignaz Moscheles pour le
U
pour deux guitares. Né en 1923, Gangi piano, et devint le familier apprécié de
C et album regroupe trois œuvres du ne injustice poursuit Geminiani : la
consacra sa carrière musicale à son répertoire sacré de ce compositeur comparaison constante qu’il subit Brahms et Bruch. Lors de cinq années
instrument, concerts internationaux, à ses dépens avec Corelli. Pourtant ces parisiennes (1855-1860), il fréquenta
célébré à son époque qu'était Gossec.
professorat à Naples et à Rome, édition Concerti Grossi savants, aux écritures Gouvy, Lalo, Rossini mais aussi Liszt,
L'oratorio en français La Nativité créé
d’œuvres (Tarrega, J.S.Bach). Il com- complexes, aux mélodies élégantes Saint-Saëns. Ultérieurement, Anton Ru-
posa nombre d’œuvres pour guitare en 1774 met en scène bergers, ber- binstein, Mahler, Richard Strauss furent
qui savent se parer parfois de saveurs
solo ou en duo destinées au concert gères, mages et chœur d'anges. Son populaires, aux rythmes subtils, font aussi de son cercle. Il en résulte une es-
ou à ses étudiants. Loin des études écriture s’imprègne d'un lyrisme léger tout un théâtre baroque qui semble jus- thétique musicale composite mais non
traditionnelles et des pièces originales et gracieux, sans démonstrations, avec tement s’éloigner du classicisme que sans intérêt pour son lyrisme sincère
déjà enregistrées, ce disque présente quelques effets orchestraux, de carac- Corelli fonda. Cette dimension lyrique, et attachant. En témoignent les quatre
quelques Suites originales conçues tère dynamique et allègre. Le motet à ces gestes dramatiques n’ont pas Sonates pour violon et piano (1853,
pour les deux instruments illustrant deux voix Christe Redemptor qui suit échappés aux musiciens de Concerto 1859, 1885, 1898), présentées ici
parfaitement la qualité d'échanges célèbre lui aussi la nativité et s'enchaine
spécifique des duos à cordes. Gangi naturellement à l'oratorio. Cette œuvre signataire entre autres de fort belles
comme nombre de compositeurs avant
lui exploite et développe à sa façon les
probablement de jeunesse que l'on a Sélection ClicMag ! symphonies de Widor (CPO). Accom-
longtemps crue perdue et crée en 1763 pagné ici par l'inévitable Nicol Matt et
topoï de la folklorique traditionnelle
bénéficie d’une écriture mélodique son orchestre de chambre de Stuttgart,
tout en s'inspirant largement du lan-
plaisante et lumineuse caractérisant il nous livre l'intégralité des opus (selon
gage de ses prédécesseurs (Sor, Tar-
l'agréable discours entre le baryton et l'édition Breitkoft Urtext est-il précisé)
rega, Brouwer, Ponce). Sa Suite Italiana
la haute-contre. Les deux interprètes que Haendel composa pour l'orgue :
reprend deux danses traditionnelles : l'Op.4, l'Op.7 classés numériquement
Saltarello et Tarentella et se distingue rayonnent dans cette pièce au caractère
et complétés par les quatre derniers
par une tonalité enjouée et l'attachante épanoui. Le Requiem présenté ici est
concertos sans numéros d'opus dont le
mélodie de son Adagio central. La Suite une variante allégée de l'œuvre compo- fameux 13ème intitulé The Cuckoo and
Spagnola plus extravertie brille de mul- sée en 1760 retrouvée dans la collection the Nightingale et six voluntary pour
tiples contrastes. Les trois mouvements d'Abel Regibo léguée en 1897. Une de Georg Friedrich Haendel (1685-1759) clavier (orgue ou clavecin) déjà docu-
solaires et dansants (Andalusa, Fandan- ses originalités tient au fait que les nu- mentés ailleurs. Face à des concurrents
Intégrale des concertos pour orgue
go et Sevillana) privilégient davantage méros cinq à neuf sont issus du Stabat redoutables plus historiquement fidèles
Christian Schmitt, orgue; Stuttgarter Chamber
le partage et la complémentarité entre Mater de Haydn adaptés et s'insérant Orchestra; Nicol Matt, direction (Egarr ou Ghielmi) ou les antiques
les deux solistes que la pure virtuosité. Pinnock, Tachezi ou Chorzempa,
judicieusement au sein de l'œuvre. Si BRIL96196 • 5 CD Brilliant Classics
Quant à la Suite Barocca elle tisse un Schmitt et Matt s'illustrent par des
cette version n'a pas l'intensité de l'ori-
très sage contrepoint à la manière des
maîtres du dix-septième siècle. Plus ginale, le discours reste de belle facture,
classique, au lyrisme chantant et mesu-
O n attendait en piaffant d'impatience
cette réédition complète des concer-
tos pour orgue de Georg Friedrich
tempi modérés, un équilibre cohérent
entre un orgue lambda sans réelle per-
surprenantes et quasi improvisées, les sonnalité et un orchestre bonhomme
deux dernières pièces Fantas et Fabulae ré accompagné d'un orchestre que l'on Haendel, par le grand label fédérateur chaussé de semelles de vent. L'en-
illustrent le versant contemporain de aurait souhaité plus étoffé et dynamique. Brillant Classics, d'autant que le soliste semble de bon aloi vaut surtout pour
l'inspiration versatile du compositeur. L'ensemble reste agréable à découvrir. Christian Schmitt n'est pas le premier son exhaustivité et son prix imbattable.
(Jérôme Angouillant) (Laurent Mineau) venu, il est l'organiste que l'on sait, (Jérôme Angouillant)
D
émotive immédiate qu’elle transmet. Katarzyna Dondalska, soprano; Michal Janicki, e Johann Kaspar KERLL (1627-
AP0490 • 1 CD Acte Préalable
(Jacques-Philippe Saint-Gerand) baryton; Michal Landowski, piano 1693), J.-S. Bach dira qu’il "aimait
L
BRIL96194 • 5 CD Brilliant Classics a représentation aurait pu passer Marivaux règne le marionnettiste grand
Walzer et la débauche d’or dont Arnold
teint de Sesto Bruscantini, comme
R endant compte (dans ClicMag 74) Schoenberg pare la Kaizer-Walzer, cette inaperçue, si, en ce soir de l’été
de mon écoute de l’Arte del Violino 1990, Anna Caterina Antonacci n’osait débarqué d’un opéra de Rossini. Soi-
mise en regard dit assez qu’au sein
par Diego Conti (Tactus), j’avais men- même de cette doxa de la Seconde sa Fiordiligi, justement devenue légen- rée précieuse, qu’il faut connaître : elle
tionné à quel point ce dernier avait mis Ecole de Vienne jusqu’aux exercices daire. Elle avait tout pour être le grand n’est pas marginale dans la discogra-
l’accent sur la relation avec Paganini. De les plus pratiques démasquaient des soprano Mozart de sa génération, phie surabondante de Cosi fan tutte.
son côté, Ruhadze avait choisi en 2013 personnalités en tous points opposées. l’ardeur des mots, l’élégie de la ligne, (Jean-Charles Hoffelé)
de pointer l’autre versant de l’œuvre : Renaud Capuçon et ses amis mettent
oui, Locatelli fut l’élève de Corelli. Avec beaucoup d’hédonisme à ces mises surpris de la voir se mesurer aux Rüc- Nikolai Medtner (1880-1951)
l’ensemble Violini Capricciosi, il nous en bouche, et plus encore dans la kert Lieder, chasse gardée des mezzos,
offre un véritable répertoire de danses fluide Quatrième Symphonie qu’Erwin Poèmes, op. 32, 36, 37 et 45
mais elle parvient comme jadis Chris-
dans une perspective résolument Stien a réduit pour onze solistes et Ekaterina Levantal, mezzo-soprano; Frank Peters,
tine Schäffer, à y glisser son timbre,
baroque (même si stylistiquement, il une voix, arrangement qui connait une piano
chargeant les mots au-delà de ce que
y aurait peut- être à redire à ces stac- belle fortune au disque, mais n’aura
sa voix lui permet. Coda surprenante : BRIL96061 • 1 CD Brilliant Classics
catos généralisés). Plus athlétique que jamais rencontrés des interprètes aussi
La Vie céleste qu’elle chantait hier avec
musical dans les mouvements vifs
incluant les caprices (mais pouvait-
on attendre de lui autre chose que cet
subtils, des virtuoses aussi musiciens
qui assemblent leur fabuleux concert
aux nuances infinies autour du piano
les solistes réunis au Festival de Salz-
bourg est cette fois-ci enclose dans le
L a mezzo Ekaterina Levental et le pia-
niste Frank Peters poursuivent l’édi-
tion de cette intégrale des mélodies de
engagement sans peur mais pas tou- d’Herbert Schuch et capturent l’essence seul piano, mais c’est Mahler qui joue,
la soprano ayant callé son chant sur Medtner, laquelle devrait comporter cinq
jours sans reproche ?), et sur un bien même de l’œuvre, si bien que vous
le défilement du rouleau perforé pour volumes. Dans les opus présentés ici,
beau violon italien du tout début du n’aurez pas à chercher ailleurs, d’autant
dix-huitième siècle, il est ébouriffant. que pour La Vie céleste Christiane Karg Welte Mignon, effet étrange, assez sé- l’œuvre de Pouchkine tient toujours une
Les 12 concertos de l’opus 3 en res- est désarmante de pureté et de fantai- duisant, au même titre qu’Ich ging mit place prédominante, suivie d’assez loin
sortent piquants comme des chardons, sie à la fois. Mahler lui va décidément Lust réalisé avec les mêmes procédés. par des poèmes de Fiodor Tiouttchev,
et d’une acidité stimulante comme un bien, dont elle grave aujourd’hui, soit (Jean-Charles Hoffelé) plus pessimiste, dont un poème donne
quartier de citron. Ils sont complétés huit ans plus tard, un plein album de
lieder avec le piano poète de Malcolm son titre au cd, et Afanassi Fet. C’est
par 29 minutes de bonus : le premier
enregistrement de deux concertos sans Martineau. Evidemment les Lieder de dire que l’inspiration du musicien qui
numéros d’opus (ni caprices), qui pour- jeunesse lui vont comme un gant, la vécut jusqu’à la moitié du siècle suivant
rait donner une raison supplémentaire trouvant conteuse enjouée, délicieuse- reste très ancrée dans le 19e s. et son
d’ajouter ce coffret à l’un des autres ment mutine, l’esprit populaire du Kna- esthétique. On peut cependant consi-
op.3 intégraux disponibles (Wallfisch, ben Wunderhorn s’élevant à des raffine-
ments que seule Elisabeth Schwarzkopf dérer, avec les interprètes, qu’il s’agit là
Fanfoni ou Conti) malgré l’étalement sur
5 disques au lieu de 3 habituellement. y avait osés, comparez seulement leurs de pièces indémodables parce que hors
(Olivier Eterradossi) versions de Verlor’ne Müh’. Je suis plus du temps, figures immarcescibles d’une
Russie éternelle. C’est d’ailleurs, avec
C842111 • 1 CD Orfeo Mozart fut toujours un des objets de l’art pianistique consommé qu’on lui
Sélection ClicMag ! son art, tôt il le documentera avec un connait, le traitement que leur réserve
P armi la théorie des instrumentistes
autopropulsés chefs d’orchestre,
Alexander Lonquich passa relativement
album où il préférait aux Sonates des
pièces brèves, disque magnifique dis-
le compositeur. Ce qui en fait tout le
charme, essentiellement élégiaque, et
inaperçu. Dommage, car l’écho de ce paru depuis longtemps et qui fit comme
en explique également le pathétique,
un prélude à l’intégrale des Sonates
concert au Mozarteum donne envie parfois jusqu’à l’exagération (op. 37).
pour violon et piano avec Frank-Peter
d’en entendre plus, Danses allemandes
Zimmermann, autre manière de servir Ce que l’interprétation traduit précisé-
pleines d’esprit jusque dans sa turque-
Mozart plutôt que de s’en servir. Les ment, et qui plaira ou non, question de
rie ironique, Symphonie Linz altière, très
italiens eurent la chance de l’entendre sensibilité, mais mérite certainement
dessinée (ces cordes qui attaquent), faire une quasi intégrale des Concer-
Musique funèbre maçonnique sépul- le détour. Un livret en anglais propose,
tos, et les faire avec une élégance, une
Wolfgang A. Mozart (1756-1791) crale, qui vient étrangement assombrir simplicité, une pudeur que l’on retrouve outre les traductions des poèmes (origi-
l’atmosphère jusque-là solaire. Etait- intactes dans ce fluide 22e joué sur les naux russes sur le site de l’éditeur), une
Musique funèbre maçonnique en do
mineur, K 477; Symphonie en do majeur,
ce pour opérer une transition avec les pointes, miraculeux par son absence analyse intéressante de ce que, par sa
KV 425 "Linzer"; Concerto pour piano brillantes élégies du 22 e Concerto, cet de sentiments, son giocoso tendre, ses poétique propre, la musique apporte ici
en mi bémol majeur, KV 482; 6 Danses opus chéri par Wanda Landowska qui lumières diffuses, ses ornements de
lui donna pour notre vingtième siècle un aux textes, éclairage constituant donc
allemandes pure fantaisie. Ne serait-ce que pour lui,
Mozarteum Orchester Salzburg; Alexander visage inoubliable ? Après tout, Alexan- connaitre ce concert est indispensable. un accompagnement d’écoute utile.
Lonquich, piano, direction der Lonquich est resté d’abord pianiste, (Jean-Charles Hoffelé) (Alain Monnier)
C ertaines révolutions étaient passées bert. Sans doute une existence plus alternent entre piano, violon, violoncelle, configuration par les deux compo-
par là, dont celle d’Harnoncourt, et longue aurait permis à Pinto de s’affir- orgue et voix témoignent d’un catalogue siteurs (Ravel avec Alfredo Casella,
d’autres plus strictement historique- mer comme un jalon important dans la dédié à la “musique de salon”. Rien de Brahms avec Ignaz Brüll), et la me-
ment informées d’abord, mais même si construction de la musique de chambre péjoratif dans ce terme qui fait allusion sure ternaire de la Passacaille qui clôt
Sandor Vegh, en musicien consommé, germanique. Mais, telle quelle cette aussi à l’influence de la musique fran- l’op.98 peut faire vaguement écho à
les entendait et les connaissait, il n’en musique, qui ne connut une brève revi- çaise si présente dans les milieux de la Valse. Ajoutons aussi le jeu de mot
avait pourtant au fond guère cure. Son viscence qu’au milieu du XIXe siècle, la haute-bourgeoisie et de la noblesse (pour mélomanes germanistes) qui
Mozart, fréquenté en quatuor du violon mérite qu’on s’y arrête grâce au talent russe. C’est donc le chant qui prévaut fait se refléter dans la marque des
depuis que sa main gauche caressait de deux excellents interprètes polonais, deux pianos contemporains de l’œuvre
dans les Feuilles d’album, une Chanson
ou serrait les cordes et que son archet particulièrement engagés (le violoniste, (Ehrbar, 1877) les mots de l’invitation
triste, des Morceaux de fantaisie… Les
se savait soprano lui courait dans en particulier, opte pour de subtils envoyée par Brahms à ses amis pour
interprètes trouvent le ton juste et sur-
les veines, et avec sa très peu Aca- enrichissements de l’ornementation de la première audition ("ehrbare Annähe-
tout l’atmosphère feutrée et précise à
démique Camerata Salzbourg il avait sa partie) auxquels on ne reprochera rung"). Certes, mais tout cela ne suffit
la fois pour varier les couleurs de ces
mis bien du sang neuf aux Sérénades, seulement que d’avoir été enregistrés pas. Si vous avez dans les oreilles la
pages charmantes. Au détour de l’une
Marches, Cassations, Danses. Plus déli- de très, trop près. À côté de l’enre-
d’elle, pour violoncelle et piano, par Valse par Argerich et Freire ou l’op.98
cat d’écoute, et d’approbation reste le gistrement de son œuvre pour piano
exemple, on croit entendre du Massenet dirigé par Carlos Kleiber en 1980, vous
disque (C486981) qui couple la Prague (PCL10177) par le même interprète, à
ou du Saint-Saëns. C’est aussi la nostal- n’y retrouverez pas vos petits. Alors
et la Jupiter. La première manque d’élan, côté des interprétations concurrentes
gie qui irrigue toutes ces pages encore que les deux œuvres nécessitent des
de Míceál O'Rourke (CHAN9798) ou
mais on est tard (1996) ceci expliquant teintées des nocturnes de Chopin. Nous trésors de coloris et de précision pour
Riko Fukuda (OCLC34169448), voilà
peut-être cela. La Jupiter captée plus tôt sommes alors à la veille de la pre- rendre perceptible la complexité des
une très belle occasion à ne pas man-
(1992) est autrement éclatante, sans mière révolution russe et le temps qui formes, la perspective est ici comme
quer de découvrir un musicien pétri de
pourtant atteindre à la concentration de passe laisse poindre une urgence. Les écrasée par deux pianistes qui peinent
talent mais à la carrière bien trop brève.
l’album Decca. Alors laissez vous plutôt interprètes et en premier lieu la pianiste à distinguer lignes, sonorités, rythmes
(Jacques-Philippe Saint-Gerand)
par le disque des Sérénades (C630041) Anna Mikolon traduisent parfaitement et nuances, ne donnant qu’une pâle
regroupant des extraits de deux les sentiments ambigus de ces pièces, idée de la virtuosité des construc-
concerts donnés en 1986 et herborisant en apparence assez simples, et qui sont tions et nous laissant crouler sous un
de Mozart à Wolf – irrésistible Sérénade déluge d’informations sonores non
enregistrées en première mondiale.
italienne avec quelque chose d’un peu hiérarchisées. Dommage, dommage.
(Jean Dandrésy)
ivre è en passant par Mendelssohn et (Olivier Eterradossi)
Dvorak. Le public exulte, et moi aussi.
(Jean-Charles Hoffelé)
L
Marek Toporowski, piano-forte; Robert Bachara, e troisième volume que le label Acte Duo Stenzl [Hans-Peter Stenzl, piano; Volker José M. Alvarez, violon; Joaquin Riquelme, alto;
violon Préalable consacre au compositeur Stenzl, piano] Pedro Mateo González, guitare
BRIL96156 • 1 CD Brilliant Classics polonais réunit des pièces de divers ré- GEN20719 • 1 CD Genuin EUD1501 • 1 SACD Eudora
S
et guitare, FRWV IV 5/12/IV onates, Préludes, Etudes, Dmitri
Significativement, c’est à lui qu’échut la de Sofronitzki, d’Horowitz, hissant son
Esteso Trio [Marcello Fantoni, guitare; Carlo Enrico Alexeev aura pensé son intégrale
succession de Louis Spohr à Gotha. De intégrale au Panthéon des anciens.
Sandrini, clarinette; Alessandra Alfonsi, flûte]
ses dix symphonies, six nous sont par- Scriabine par genre, pari risqué qui Et maintenant, que Brilliant lui trouve
BRIL96063 • 1 CD Brilliant Classics venues. Kevin Griffiths avait déjà gravé au terme regroupe en trois disques un orchestre et un chef, pour graver
A
autres chefs d’orchestre, l’élégance de que j’écoute toujours avec passion. ttention, les mélomanes qui les ont
Nino Gvetadze, piano
l’écriture qui n’a rien à envier aux sym- Entendez seulement comment Ramon entendues par (dans l’ordre) Arrau,
CC72855 • 1 CD Challenge Classics phonies de la maturité du compositeur. Vinay fait dans l’orchestre orant de Fur- Guilels, Richter et Fleischer risquent
E nième opus de la collection Wie- La puerta del vino; La soirée dans Grenade les trois Préludes où Debussy peint son de Schubert m’avaient surpris en bien.
/ M. Ravel : Alborada del Gracioso / M. de
niawski paru chez Acte Préalable, Espagne de fantaisie justement apprise L’album se clôt sur la "Danse rituelle du
Falla : Danza ritual del fuego
ce cinquième volume de l’œuvre pour chez Albéniz, jolie idée, mais joués peut feu", on voit le cercle du guitariste, Can-
Teo Gheorghiu, piano
piano de Joseph montre une fois de être trop plein de son, comme avec delas dansant dans la lueur du feu, Teo
plus l'importance de ce musicien, frère CLA3021 • 1 CD Claves un souvenir de Claudio Arrau, et aussi Gheorghiu évoquant l’invocation, jouant
d'Henrick le violoniste, pendant la deu-
xième moitié du XIXe siècle. Né à Lublin
en 1837, Joseph fit ses études de piano
D uende, vraiment ? Le ton de grande
improvisation que Teo Gheorghiu
donne à "Quejas a La Maya y el Ruise-
"l'Alborada del Gracioso" où cette fois,
sous ses doigts, Ravel aura croqué
un méchant, ironique, et qui prends le
de son clavier pour faire voir les ombres
et les lumières. Le Duende promis
parait enfin. Fascinant, à l’image de ce
et de composition à Paris auprès de nor", avec ses ornements beaux comme temps de dire sa sérénade grotesque : disque qui révèle un tout grand pianiste.
Marmontel et d'Alkan, puis entama une des arabesques, rappelle que Granados je ne l’avais jamais entendue ainsi. Puis (Jean-Charles Hoffelé)
L
fois. Toutes demandent de la part des a prise de son, tout d’abord, remar- (Jérôme Angouillant)
interprètes une virtuosité certaine. La et Pixinguinha
quable de définition et de présence,
première est une Sonate classique de Gaëlle Solal, guitare
enchante. Elle nous fait entrer dans les
Pollini, qui a étudié quelques temps trois univers de ces compositeurs aux EUD2003 • 1 SACD Eudora
L
avec Mozart. Mais le premier mouve- esthétiques éloignées mais qui sont nés a guitariste Gaëlle Solal a fait ses
ment est d'une ampleur inconnue dans dans la même décennie. Profondément études musicales à Marseille auprès
les duos de Mozart (presque 12 minutes affaibli par la maladie, Debussy renia sa de René Bartoli puis à Paris avec Roland
de musique, avec cadences de la harpe Sonate pour violon et piano, comme s’il Dyens. Elle suit depuis une carrière in-
comme dans un Concerto). Le capriccio refusait l’impression de liberté qui en ternationale mais a pris tout de même
de Negri est une séquence de variations est la marque profonde. Pourtant, dès le temps d'enregistrer deux albums.
sur un thème emprunté à la Pie Voleuse la première mesure, on sait l’auteur On la sait enjouée comme le montre la
de Rossini. Il y fait montre d'une re- de la partition attentif aux plus infimes superbe photo de pochette mais aussi La tradition organistique des
cherche de sonorités originales - dont détails et jusque dans les harmonies curieuse de répertoires nouveaux. Ce
un trémolo de piano dans l'extrême Pouilles et de Naples
hispanisantes du premier mouvement. nouveau disque intitulé Tuhu (surnom
aigu tandis que la harpe joue la mélodie Œuvres de Gaetano Greco, Ignoto Galli-
Les deux interprètes définissent l’es- donné à Villa-Lobos par sa mère) est polino, Niccolo Jommelli, Alessandro Scar-
dans le medium. Mercadante est sans pace sonore de cette musique à l’écri- une invitation au Brésil, son art de latti, Leonardo Leo, Giacomo Insanguine,
doute le compositeur le plus célèbre de ture si distendue et qui s’achève dans vivre, sa tradition. Du padre Heitor, Rocco Rodio, Nicola Bonifacio Logroscino,
cette sélection. Sa Mélodie est écrite sur les parfums ibériques d’une Habanera. quelques extraits de la Suite Populaire Fedele Fenaroli, Giovanni Paisiello,
le modèle d'une cavatine d'opéra avec C’est davantage l’univers de l’opéra et, Niccolo Porpora
Brésilienne et le célèbre Choros n°1,
accents dramatiques au milieu et brève en l’occurrence celui de Katia Kaba- Margherita Sciddurlo, orgue Petrus De Simone,
ici formidablement exécuté, montre
cadence improvisée pour conclure. nova, qui ouvre la Sonate de Janacek. Italie, 1747
la profonde accointance de l'inter-
Musicien globe-trotter (il a occupé des Le caractère du piano aurait pu être prète pour son compositeur fétiche TC670004 • 1 CD Tactus
fonctions au Mexique, à Cuba), Rossi davantage rhapsodique. Pour autant, la
reste un compositeur foncièrement ita- diversité des climats est restituée avec
lien. Son Divertissement est dédié à des beaucoup d’élégance. C’est comme si sonante, ornements expressifs. Jonas
amatrices qui devaient être d'un niveau le romantisme encore si présent dissi- Sélection ClicMag ! Nordberg ménage à volonté virgules,
remarquable pour surmonter les em- pauses et silences sans négliger le
mulait le caractère expressionniste et
bûches de la partition. Ici, c'est le piano grand arc afin de divertir au mieux
profondément désespéré de la parti-
qui prédomine. La harpiste Anna Pasetti l'auditeur. Cette façon de ponctuer et le
tion. Les deux solistes sont plus à leur
dont le répertoire s'étend de la musique son ample et quelquefois rauque de son
avantage dans la Sonate de Strauss.
baroque à Bruno Maderna défend ces théorbe met particulièrement en valeur
Cette œuvre de transition, entre la fin
œuvres avec conviction. Elle est accom- la subtile dentelle de l'écriture du com-
des études et le début des premiers
pagnée par Michele Gioiosa sur piano positeur. Les quelques pièces de Weiss
poèmes symphoniques, révèle en
moderne qui s'avère attentif à l'équilibre jouées au luth gagnent sous les doigts
pleine lumière la personnalité du com-
- délicat - entre les deux instruments. de l'interprète en mélancolie et en noir-
positeur. Les deux interprètes font jeu
(Thomas Herreng) ceur. L'admirable contrepoint tissé par
égal : ils possèdent le sens de l’espace
et savent porter les phrases jusqu’à leur Œuvres pour théorbe et luth Weiss est ici vecteur direct de l'affect.
dernier souffle. C’est une belle lecture R. de Visée : Suites en la mineur et mi Friselis et légers tremblements du jeu
rayonnante du romantisme finissant. mineur / S.L. Weiss : Cinq Pièces / F. illustrent cette fébrilité, cette inquiétude
(Jean Dandrésy) Dufaut ( ?-1682) : Suite en sol mineur secrète. La Suite en Sol mineur, tonalité
Jonas Nordberg, théorbe, luth sombre là aussi, de Dufaut est une belle
EUD1502 • 1 SACD Eudora démonstration de style brisé. L'écriture
fluctuante et contrastée du compositeur
A
goni, percussion; Baltazar Zuniga, voix, direction] llez, passez sur le français rela-
Lucia Popp PACD96032 • 1 CD Parnassus
BRIL96241 • 1 CD Brilliant Classics tif des chanteurs, de toute façon
C
Arnold Schoenberg, Franz Schubert,
e qu’à profusion Sviatoslav Richter le spectacle loufoque, et assez irré-
Richard Strauss : Lieder choisis
me donne dans ce concert Leipzi- sistible avouons-le, de Barrie Kosky,
Lucia Popp, soprano; Irwin Gage, piano
C789101 • 1 CD Orfeo
évidemment, où elle fait assaut de style,
C hez elle à Munich, et pour un public
habitué à la voir en scène chez
Mozart ou Richard Strauss, Lucia Popp
Sélection ClicMag ! mais également les véristes illustrés ici,
et à nouveau quel chant tenu, surveillé,
qui cherche la vérité des personnages
ose un programme ambitieux. Des
en raffinant les portraits psycholo-
Schubert fluides, naturels, ouvrent le
giques. Puccini est au centre de l’al-
récital d’une manière presque ingénue,
bum, et d’abord Butterfly qu’elle saisit
Nicolai Gedda mais les clore par Der Einsame est déjà
de toute sa grande voix jusque dans le
Bach, Fauré, Poulenc, Schubert, Strauss : l’aveu de ce qui va suivre : l’opus 2 de
récit à l’enfant du deuxième acte, animé
Lieder, Mélodies, Cantates Schoenberg chanté avec une inten- avec une ardeur que je n’y avais pas
Nicolai Gedda; Hermann Reutter; Aurèle Nicolet sité expressionniste saisissante qu’on entendu depuis Sena Jurinac. Comme
C508011 • 1 CD Orfeo n’attendait pas de cette voix solaire. leurs voix sont proches dans ce réper-
Elle augmentera encore l’audace en Krassimira Stoyanova
U n programme conçu comme une toire. Manon Lescaut est vénéneuse
commençant sa section Strauss par Catalani, Cilea, Giordano, Mascagni, plutôt que charmeuse, un angoisse
petite anthologie du Lied de Bach à
les inclassable Lieder der Ophelia que Puccini : Airs d'opéra étreint Liu comme Angelica (géniale
Strauss, avec au centre une échappée
Schwarzkopf marqua à jamais de son Krassimira Stoyanova, soprano; Münchner Senza mamma). L’air de Fidelia, si fine-
belle en France pour deux Fauré embau-
més, et quatre Poulenc pleins de carac- génie avec rien moins que Glenn Gould Rundfunkorchester; Pavel Baleff ment fait, me donne envie de réécou-
tère et ne craignant pas la charge pour au piano. Un peu trop pour elle ? La C899171 • 1 CD Orfeo ter Edgar. A la fin de l’album, un Vissi
voix n’y est pas aussi à l’aise que dans
L
mieux laisser paraître l’émotion dans A a voix est grande, agile et profonde à d’arte anthologique commande qu’elle
sa guitare. La flûte d’Auréle Nicolet le les lieder plus courus qui suivent, ma- la fois, Krassimira Stoyanova m’avait enregistre tout le rôle, comme celui de
rejoint pour Ach, zieher die Selle, les gique Meinen Kinde, Hat gesagt- bleibt’s époustouflé en Luisa Miller à Bastille, Cio-Cio-San. Hors Puccini règne là, son
Schubert s’ouvrent sur le rare et émou- nicht dabei spirituel en diable, c’est cela magnifique dans l’élégie, capable d’un Adrienne mesurée, suprêmement chan-
vant Lied des Florio et culmine dans un le vrai visage de Lucia Popp qui au bis chant orné qui aurait pu se mesurer à tée, sa Suzel, sa Wally étreignante, sa
Du bist die Ruh comme échappé d’un rayonne dans un doublé merveilleux l’apogée du bel canto. Ses ascendances Maddalena di Coigny et son souvenir
voyage d’hiver. Conclusion par trois pris chez Schubert, An Sylvia et Selig- slaves l’auront plutôt poussée vers le des émeutes si poignant. Une rareté,
Strauss déclamés (Liebeshymnus) puis keit, où enfin on peut oublier le piano répertoire russe, faisant son miel des la grande scène du troisième acte de
murmurés (Die Nacht) avant que ce tout sec, façon boite d’allumettes, d’un héroïnes de Tchaïkovski, de Rimski- la Lodoletta de Mascagni, achève de
chant capiteux rêve les yeux ouverts Irwin Gage aux abonnés absents… Korsakoff, mais c’est bien aux italiens faire de cet album un indispensable.
pour un Freundliche Vision suspendu (Jean-Charles Hoffelé) que sa voix pulpeuse la destinait. Verdi (Jean-Charles Hoffelé)
F
un fabuleux Max Hopp endossant les ederica von Stade ne fut pas que leste, les mots sonnent, comme quoi…
défroques multiples de John Styx. Gé- Cherubino, et pas même seulement, Evidemment la voix d’ambre et de
nial, comme le sens du tempo imposé une chanteuse d’opéra. Elle aimait la
mélodie, n’était pas avare de récitals, nacre est divine, quoi qu’elle chante,
par Barry Kosky – il sait que le sel de
l’art d’Offenbach réside dans une per- Salzbourg profita justement de sa venue des Fahrenden Gesellen de Mahler,
fection horlogère du défilement du Frederica von Stade en Chérubin dans les Nozze de Karajan savamment évocateur (elle allait encore
temps, dramatique comme musical. Gabriel Fauré : Les roses d'Ispahan, op. pour lui en demander un. Elle l’ouvre
39 n° 4; 5 Mélodies, op. 58 "de Venise"; avec Les Roses d’Ispahan, mélodie de plus loin dans les Rückert), à Charles
Le spectacle se regarde avec un plai-
Au Cimetiere, Mélodie pour voix & piano pur charme, l’une des plus voluptueuse
sir sans frein, on s’immerge dans les Ives (sublime Serenity) en passant
en mi mineur, op. 51/2; La rose, op. 51 n°
délires d’un Second Empire déjanté qui coulée de la plume de Gabriel Fauré.
4 / Richard Strauss : Rote Rosen, Mélodie par Richard Strauss ou Canteloube, le
implose lors du ballet empli d’abeilles pour voix & piano, o.op. 76, Mélodie Son chant sans consonne où le fran-
délirantes, d’un cancan surveillé par pour voix & piano, o.op. 66 : Lieder eines çais flotte en a agacé plus d’un, surtout savant se mariant au populaire dans
un Méphisto tout rouge, ce monde en fahrenden Gesellen / Aaron Copland : 12 lorsque l’album monographique qu’elle cette voix hors style, qui impose son
folie serait-il prêt de rester aux enfers ? Poèmes of Emily Dickinson / Charles Ives : consacra à l’auteur de L’Horizon Chimé-
Serenity, for chœur, harpes & violons ad sourire partout et jusqu’au bis final, une
Les Wiener Philharmoniker allègent les rique avec Jean-Philippe Collard paru
lib & tympans, S. 177; Memories / Thomas sous étiquette EMI, disque voué aux Griserie d’anthologie, chic et trash à la
rythmes, savourent les couleurs dans Pasatieri : Vocal Modesty, pour voix &
la battue vive d’Enrique Mazzola. Mais piano / Joseph Canteloube : Aupres de ma
gémonies dont je me laisse caresser fois, qui rappelle quelle Perichole elle
lorsque parait Léa Desandre, Vénus blonde, Mélodie populaire pour voix & les oreilles sans mauvaise conscience.
Venant d’elle, ce français imprécis ne fut, si singulière. Le charme à l’état pur.
enchanteresse dans la scène de som- piano; Ou irai-je me plaindre ?, pour voix
meil du 2e Tableau, alors soudain, je & piano; Au pre de la Rose, pour voix & m’a jamais gêné, si elle ne restitue pas (Jean-Charles Hoffelé)
regrette que la troupe formidable ne
puisse chanter un si beau français…
(Jean-Charles Hoffelé)
alto; Richard Croft, ténor; José Coca Loza, basse;
Philharmonia Chor Wien; Les Musiciens du
Louvre; Marc Minkowski, direction; Robert Wilson,
un style propre, le metteur en scène s’y
glisse avec une certaine virtuosité, son
art de la distance, du ralenti, voir du figé
L a Reine des Neiges fait figure d’ovni
dans l’univers du ballet. L’argument
P lacée sous le signe du romantisme, abordée avec pudeur, est transcendée argument proche la Fille des Neiges
Princesse de l'été); Bruno Micchiardi (Maître de
cette soirée londonienne est à mar- par une force bien plus grande : celle l'anneau); Grace Horler (Mazelda, la diseuse de (Snegourotchka). Sa magnifique suite,
quer d’une pierre blanche. La première bonne aventure); Jerome Anthony Barnes (Zac, le
de la passion de Jacqueline du Pré opportunément reprise dans ce ballet
partie du programme s’ouvre de la plus mari de Mazelda)]; Scottish Ballet Orchestra; Jean-
pour la musique et pour son œuvre Claude Picard, direction; Lez Brotherston, décors;
belle des façons en rendant hommage avec d’autres fragments symphoniques,
à Jerome Robbins et à l’une de ses fétiche, le concerto pour violoncelle Christopher Hamspon, mise en scène
d’Edward Elgar qu’elle a si bien servi. OA1329D • 1 DVD Opus Arte est accessible à un très large public.
œuvres majeures Dances at a gathering.
Sur fond de décor azuréen, l’épure de (Jacques Potard) OABD7284D • 1 BLU-RAY Opus Arte (Jacques Potard)
L. van Beethoven : Missa Solemnis, J. Brahms : Un requiem allemand, A. Dvorák : Stabat Mater, op. G.F. Haendel : Le Messie, HWV 56 J. Haydn : La Création, oratorio A. Honegger : Jeanne d'Arc au
op. 123 op. 45 58/B 71 (arrangement W.A. Mozart) Gächinger Kantorei Stuttgart; Bach-Colle- bûcher, oratorio dramatique 1
Gächinger Kantorei Stuttgart; Bach-Colle- Bach-Collegium Stuttgart; Gächinger Oregon Bach Festival Chorus & Orchestra; Gachinger Kantorei Stuttgart; Bach-Colle- gium Stuttgart; Helmuth Rilling prologue et 7 scènes
gium Stuttgart; Helmuth Rilling Kantorei Stuttgart; Helmuth Rilling Helmuth Rilling gium Stuttgart; Helmuth Rilling OS de la radio de Stuttgart; Helmut Rilling
HAN98053 - 1 CD Hänssler HAN98038 - 1 CD Hänssler HAN98006 - 2 CD Hänssler HAN98022 - 2 CD Hänssler HAN98007 - 2 CD Hänssler HAN98636 - 2 CD Hänssler
Edition Carl Philipp Emanuel J.S. C.P.E. Bach : Symphonie hambour- C.P.E. Bach : Concertos pour violon- C.P.E. J.S. Bach : Quatuors pour J.S. Bach : Œuvres pour clavier B. Bartók : Intégrale de l'œuvre pour
Bach geoises, Wq. 182 celle Wq. 170-172 flûte, alto et pianoforte, Wq 93-95; Robert Hill; Evgeni Koroliov,; Robert Levin; piano seul, vol. 1
Stuttgarter Kammerorchestrer; Wolfram Julian Steckel, violoncelle; Stuttgarter Sonate en trio, Wq 163 Edward Aldwell; Trevor Pinnock Andreas Bach, piano
Christ Kammerorchester W. Brunner; L. Brunmayr-Tutz; I. Korol
HC16000 - 54 CD Hänssler HAN98637 - 1 CD Hänssler HC15045 - 1 CD Hänssler HC16016 - 1 CD Hänssler HC17017 - 26 CD Hänssler HAN98042 - 3 CD Hänssler
A. Bruckner : Te Deum; Psaume 150; A. Bruckner : Œuvres pour piano A. Dvorák : Les Cyprès (Cycle de G. Enescu : L'œuvre pour violoncelle G. Enescu : Intégrale de l'œuvre M.I. Glinka : Mélodies pour soprano
Messe n° 2 Ana-Marija Markovina; Rudolf Meister mélodies & Quatuors à cordes) et piano pour violon et piano et piano
Gächinger-Kantorei Stuttgart; Bach-Colle- Marcus Ullmann, ténor; Bennewitz Quartet Valentin Radutiu, violoncelle; Per Remus Azoitei, violon; Eduard Stan, piano Julia Sukmanova, soprano; Elena
gium Stuttgart; Helmuth Rilling, direction Rundberg, piano Sukmanova, piano
HAN98054 - 1 CD Hänssler HC17054 - 1 CD Hänssler HAN98641 - 2 CD Hänssler HAN98021 - 2 CD Hänssler HAN98035 - 2 CD Hänssler HC17068 - 1 CD Hänssler
G.F. Haendel : Concerti grossi, op. 3 J. Haydn : Messes n° 1, 5, 9, 11-14 J. Haydn : Les symphonies londo- Arnold Mendelssohn : Intégrale des F. Mendelssohn : The Collection F. Mendelssohn Bartholdy : Inté-
Berliner Barock Solisten; Reinhard Goebel Ziesak; Rubens; Danz; Prégardien; Gerd niennes sonates pour piano grale des symphonies
Guglhör; Helmuth Rilling; Owen Burdick Heidelberger Symphoniker; Thomas Fey Elzbieta Sternlicht, piano Heidelberger Sinfoniker; Thomas Fey
HC19031 - 1 CD Hänssler HC15017 - 4 CD Hänssler HC16001 - 4 CD Hänssler HC17088 - 2 CD Hänssler HC16052 - 45 CD Hänssler HC16098 - 6 CD Hänssler
F. Mendelssohn : Elias; Paulus; W.A. Mozart : Concerto pour violon W.A. Mozart : Concerto pour violon W.A. Mozart : Intégrale des sonates K. Penderecki : Concerto piano S. Rachmaninov : Mélodies choisies
Psaumes; Lobgesang n° 1, 3 et 4 n° 2 et 5; Symphonie concertante pour piano et violon "Resurrection" Julia Sukmanova, soprano; Elena
Gächinger Kantorei Stuttgart; ; Bach-Colle- Frank Peter Zimmermann, violon; OS de la pour violon et alto Dmitry Sitkovestky, violon; Antonio Florian Uhlig, piano; OS de la radio Sukmanova, piano
gium Stuttgart; Helmuth Rilling radio bavaroise; Radoslaw Szulc Frank Peter Zimmermann; Radoslaw Szulc Pappano et Konstantin Lifschitz, piano Polonaise; Lukasz Borowicz
HC17082 - 6 CD Hänssler HAN98039 - 1 CD Hänssler HC15042 - 1 CD Hänssler HC17013 - 4 CD Hänssler HAN98018 - 1 CD Hänssler HC16024 - 1 CD Hänssler
Franz Schubert : Œuvres pour piano F. Schubert : Intégrale des quatuors R. Strauss : Lieder / R. Wagner : Anton Urspruch : Œuvres pour R. Wagner : Intégrale des œuvres Silvius Leopold Weiss : Œuvres de
Gerhard Oppitz, piano à cordes Wesendonck Lieder piano seul pour piano et des mélodies pour jeunesse pour luth
Quatuor Verdi Gerhard Siegel; Gabriel Dobner Ana-Marija Markovina, piano Mathilde et Cosima Joachim Held, luth
Maria Bulgakova; Andrej Hoteev
HC16062 - 12 CD Hänssler HC17069 - 8 CD Hänssler HC19078 - 1 CD Hänssler HC16015 - 3 CD Hänssler HC16058 - 1 CD Hänssler HC16045 - 1 CD Hänssler
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