Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
:
La turbulence, dans un écoulement, revêt un caractère essentiellement aléatoire toujours
tridimensionnel. Elle se développe aux nombres de Reynolds relativement élevés et est une
propriété de l'écoulement et non pas du fluide comme l'est la viscosité par exemple. On
constate que la turbulence augmente la capacité de transport à l'intérieur du fluide par
augmentation des termes de diffusion (diffusion de quantité de mouvement, diffusion de
chaleur, etc) et augmente également la dissipation d'énergie mécanique en énergie thermique.
Ainsi, et comme cela a aussi été indiqué au début de cet article, un écoulement turbulent est
un écoulement instationnaire dans lequel, selon la théorie de Reynolds encore appelée théorie
statistique, on peut mettre en évidence des valeurs moyennes des paramètres auxquelles se
superposent des fluctuations. L'échelle des fluctuations étant grande par rapport au libre
parcours moyen des molécules, l'hypothèse locale d'homogénéité est encore vérifiée et on
peut appliquer, aux paramètres instantanés, les équations fondamentales, du type Navier-
Stokes, de la mécanique des fluides. Le traitement de ces équations peut être de deux natures
différentes.[1]
En écoulement inviscide
0
, le théorème du point d’inflexion de Rayleigh
énonce que tout profil de vitesse ayant un point d’inflexion est potentiellement
instable
U ys 0 avec changement de signe). Il existe une forme plus restrictive
''
de ce théorème énonçant que tout profil ayant un point d’inflexion en (yS) et vérifiant
·
U '' y U y U ys 0 est potentiellement instable.
L’instabilité, si elle a lieu, va se traduire par le fait qu’un champ de vitesse
initialement parallèle et stationnaire va devenir non parallèle et instationnaire. Pour
comprendre le mécanisme de cette instabilité, il suffit de rappeler qu’un écoulement
présentant un point d’inflexion est en fait une nappe de vorticité. En écoulement
inviscide la dynamique de la nappe sera entièrement pilotée par l’équation de
convexion et la loi de Biot et Savart. Prenons la nappe infiniment fine où la vorticité
est distribuée suivant une ligne. Chaque élément de cette ligne induit sur les autres
éléments une vitesse perpendiculaire à la ligne. La nappe rigoureusement droite est
instable : c’est-à-dire que la moindre déformation de celle-ci sera amplifiée par le jeu
des vitesses induites, et la nappe va s’enrouler. La nappe infiniment fine est instable
2
pour toute longueur d’onde k de perturbation. En fait le taux d’amplification de
avoir une certaine épaisseur , dans ce cas il va s’opérer un filtrage passe bas et seuls
1
0 k kc
les nombres d’ondes instables seront compris dans une bande
.L’instabilité sélectionnera un nombre d’ondes correspondant au taux de croissance le
plus grand. Typiquement, la longueur d’onde sélectionnée (i.e. le nombre de d’onde
k n est de l’ordre de 15 fois plus grande que l’épaisseur du cisaillement initial. Un fois
les tourbillons formés, ils grossissent et fusionnent pour former des tourbillons plus
t U t
gros. Il en résulte que la taille du cisaillement évolue comme .
L’instabilité de cisaillement est à l’origine de l’enroulement des nappes de vorticité en
tourbillons.
i kx t
où k et Sont les
t
L’évolution de la perturbation est donnée par e e
fréquences de la perturbation. Pour un taux d’amplification 0 , la perturbation
croît exponentiellement et le système est dit instable.