Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2019-2020
ELEMENTS DE MANAGEMENT
1
Sommaire
Chapitre 2 : La planification............................................................................ 14
Chapitre 4 : La direction.................................................................................. 37
2
Chapitre 1 : Concepts et thèses du management
I. LA CONCEPTION TRADITIONNELLE
Elle repose sur le schéma classique de la spécialisation formulée par Taylor (les
chefs pensent et les ouvriers exécutent).
L'art de la direction est ainsi l'art de donner des ordres et de les faire exécuter.
Le management c'est l'art de faire passer les idées dans les mains des
manœuvres. Mais les opérations et les contextes évoluent et se compliquent.
Dans la conception traditionnelle, on cherchait à développer des «
Automatismes ».
Avec l'évolution du temps, les stagnations et surtout les faillites guettent les
entreprises qui continuent d'opérer selon les pratiques anciennes, sans se soucier
des méthodes modernes de gestion, car les organisations sont de nos jours
soumises à une multitude de changements et de contraintes : innovation
technologique ; professionnalisation du personnel ; radicalisation syndicale ;
concentration des capitaux ; évolution de la concurrence ; intervention accrue de
l'État ; pratiques administratives déficientes.
4
développement de la capacité d'adaptation de tous les membres face à la
diversité des situations et à leur évolution qui est mis en exergue.
Le management, « c'est l'art de mobiliser et de stimuler l'intelligence de tous les
membres de l'entreprise au service d'un projet ».
Vue sous cet angle, la direction de l'entreprise doit mobiliser les salariés, les
impliquer dans la vie de l'entreprise.
La tâche essentielle du manager est de tirer partie des ressources, surtout
humaines non exploitées. Il encourage la participation dans les questions
importantes en élargissant l'autonomie et le contrôle personnel chez ses
subordonnés.
En effet, le management contemporain est anti-taylorien.
5
I. L'école du management scientifique : l’école classique
Appelée aussi, école classique, car c'est à partir d'elle qu'apparaît une littérature
consacrée à l'entreprise au début du 20e siècle.
Ce courant est apparu dans un contexte économique, sociologique et intellectuel
particulier. En effet, la volonté de rationalisation des organisations de travail a
pris un caractère scientifique à partir du début du 20e siècle.
6
Mais cette OST conduit à de nombreux dysfonctionnements :
■ Mauvaise qualité du travail ;
■ Retards et absentéisme ;
■ Grèves.
Pour Fayol, il faut organiser les tâches quotidiennes par fonction suivant le
critère d’homogénéité. Il a identifié 14 principes :
1. La division du travail : la spécialisation permet l’efficience,
l’efficacité, la productivité ;
2. L’autorité, la responsabilité : distinction autorité
statutaire/autorité personnelle : la sanction est la marque de
l’autorité ;
3. La discipline : l’obligation de subordination et d’obéissance
dépend de la valeur des chefs ;
7
4. L’unité de commandement : un homme ne doit recevoir d’ordres
que d’un seul chef ;
5. L’unité de direction : une communauté d’intérêts doit se
constituer autour d’un projet ;
6. La recherche de l’intérêt général : les objectifs de l’entreprise
sont plus importants que les objectifs individuels ;
7. La rémunération : elle doit être proportionnelle aux efforts ;
8. La décentralisation : elle dépend de l’activité et de la qualité du
personnel ;
9. La hiérarchie : nécessaire mais la communication également ;
10.L’ordre : chacun a sa place, exige une connaissance exacte des
besoins et des ressources de l’entreprises ;
11.L’équité : le traitement égal des égaux et inégal des inégaux ; elle
résulte des conventions et des contrats établis ;
12.La stabilité du personnel : l’instabilité du personnel est une
maladie de l’entreprise alors que la stabilité est un facteur de
réussite ;
13.L’initiative : la conception et la réussite d’un projet est des plus
vives satisfactions de l’homme intelligent ;
14.L’union du personnel : éviter de diviser pour mieux régner et
d’abuser des communications non verbales.
Par ailleurs, Fayol conseille d'appliquer avec mesure ces principes, quand on fait
le métier de gestionnaire au plus haut niveau.
En conclusion, on relève que l'Ecole classique a connu plutôt un échec dans son
application.
8
industriel lors des recherches de l'économiste Elton Mayo (1880-1949) à
Western Electric de Hawthorn de Chicago.
Les conclusions : il propose une conception relationnelle de la situation de
travail.
Aux yeux des psychologues industriels, la base essentielle de l'organisation
revient à la cellule sociale de travail qui a son propre dynamisme, ses valeurs,
ses buts, ses normes, son statut et ses rôles ; le tout opérant de façon plus
conforme avec l'organisation formelle.
On découvre l'influence considérable, que le réseau de relations sociales exerce
sur la motivation, la satisfaction et la productivité du travail.
Une série de mesures sociales sont recommandées afin de donner un sens au
travail et développer des sentiments positifs chez les ouvriers.
On passe d'une conception de l'homme économique à celle de l'homme social.
La contribution de Mayo, ajoutant à la pensée managériale la conception
relationnelle du travail, a révélé l'importance des émotions, les réactions, du
respect humain pour diriger les individus. Elle a mis l'accent sur l'importance de
la communication entre Dirigeants et Employés.
Cependant, ce courant ne remet pas en cause les structures formelles et les
modes de fonctionnement des organisations. Il cherche juste à réduire les
tensions psychologiques pour mieux intégrer les salariés à l'entreprise.
Ces besoins hiérarchisés doivent être pris en compte par l'entreprise. Un besoin
de niveau 2 ne peut être satisfait que si ceux de niveau 1 le sont totalement.
Certains acteurs ont axé leurs travaux sur le comportement des dirigeants pour
expliquer les performances des membres.
Les théoriciens du comportement estiment que, dans le commandement, il existe
« un style de comportement qui est le meilleur » dans toutes les formes
d'organisation.
1. Les apports de Lewil
Lewil a identifié trois styles fondamentaux de commandement :
o Autocrate : il donne des ordres qui doivent être exécutés, cependant, on
peut trouver un autocrate bienveillant ;
o Démocrate : celui qui prend la décision et qui la partage avec les autres
membres, il est à leur écoute et il est compétent. C'est un système plus
efficace, car il fait participer les individus ;
o Laisser-faire : le dirigeant n'a le souci de rien et il essaie d'avoir le moins
de contacts possible, et le moins de décisions possible.
10
i. Style autoritaire exploiteur :
On commande par la peur et la contrainte. La communication part du sommet
vers le bas. Les décisions sont prises et imposées par le niveau supérieur de la
hiérarchie sans consultation.
ii. Style autoritaire mais paternaliste :
C'est un management dicté par la carotte plutôt que par le bâton, mais les
subordonnés restent entièrement sous le manager. Les décisions sont prises au
sommet de la hiérarchie, seules quelques décisions mineures sont déléguées aux
niveaux inférieurs.
iii. Style consultatif :
Le contrôle est encore situé surtout au sommet, mais commence à être partagé
avec les cadres moyens et inférieurs. Les objectifs sont fixés après discussion
avec les subordonnés. Et les opérations opératoires sont prises aux niveaux
inférieurs de l'organisation.
iv. Style participatif :
La direction fait participer les employés à des groupes de travail capables de
prendre des décisions, et fixe des objectifs à atteindre, et travaille étroitement
avec les subordonnés pour les stimuler dans la réalisation des performances. La
communication se fait facilement dans les deux sens.
Pour Likert, tous les dirigeants devraient s'orienter vers le style participatif, s'ils
veulent maximiser la quantité et la qualité des réalisations de leurs employés.
Selon lui, l'efficacité d'une organisation se mesure par sa réussite économique et
par la qualité de l'organisation humaine.
Les relations humaines, l'ambiance du travail et les liens tissés avec et entre les
ouvriers sont incomparablement plus importants dans leur effet sur la
productivité que les simples conditions physiques et matérielles.
Un « One Best Way » dont le stimulant serait attractif doit émerger.
11
IV. L'école systémique
1. L'école sociotechnique
Cette école recherche à la fois l'optimisation de l'organisation sociale et de
l'organisation technique du travail.
Emry ETRIST considère l'organisation comme un système d'interaction entre
deux sous-systèmes : le social et la technique.
Le passage d'une organisation rigide de type taylorien à une organisation souple
et collective qui donne plus d'autonomie au groupe de travail satisfait à la fois
les contraintes techniques et l'organisation des travailleurs.
Comme l'entreprise est un système ouvert qui nécessite d'ajuster l'organisation
aux contraintes techniques, il faut donc accorder de l'autonomie et
responsabiliser les individus ou les groupes de travail qui sont confortés à des
tâches variables.
L'organisation doit par conséquent être souple et faire confiance à la capacité
des travailleurs à s'organiser et à accepter les changements.
12
vii. Plus le système et l'environnement sont complexes et variés, plus il est
difficile de piloter un système.
Simon HERBERT, déduit ainsi l'existence de deux grands types de décisions dans
l'entreprise :
• Les décisions programmées : elles ont un caractère habituel, répétitif.
Comme la paie des salaires, la facturation des commandes. Ces décisions
peuvent faire l'objet d'applications informatiques.
• Les décisions non programmées : elles ont un caractère non structuré et
sont très importantes pour la vie de l'entreprise. C’est le cas d’une décision
d'implantation à l'étranger. Ces décisions sont de la compétence des
dirigeants de l'organisation.
13
Chapitre 2 : La planification
I. Les caractéristiques
1. Définition
La planification est une activité intellectuelle qui consiste à déterminer la façon
dont les ressources d'une organisation seront utilisées pour obtenir les résultats
désirés.
Elle permet de choisir, parmi plusieurs options, celle qui permettra d'atteindre
les objectifs de façon efficace. La planification est donc un processus qui
permet d'identifier les objectifs à atteindre et les moyens les plus avantageux
pour les réaliser.
Elle permet de répondre aux questions suivantes :
- Quelle est la situation actuelle de l'entreprise ?
- Quelle est l'évolution prévisible ? (Quelle évolution prévoyons-nous ?)
- Quel est l'écart entre la situation actuelle et celle prévue ? (comment
combler cet écart ?) comment remplir la mission de l'entreprise ?
En d'autres termes, la planification est un état d'esprit dans l'entreprise. Elle est
une réflexion permanente sur l'évolution de celle-ci, sur la direction que le
décideur veut imposer à cette évolution, sur les moyens nécessaires à cette
évolution dirigée.
2. L'objet de la planification
La création d'un environnement capable de favoriser un haut niveau de
rendement de la part des individus qui travaillent en groupe, suppose que les
objectifs et les moyens pour les atteindre sont clairement compris. En effet,
pour qu'un effort collectif soit efficace, les individus doivent savoir ce que l'on
attend d'eux. Cette information leur est fournie par la planification, car
l'information véhiculée par les plans indique les objectifs et les moyens pour les
atteindre.
Planifier, c'est décider à l'avance ce qui sera fait, comment, quand et par qui.
Les turbulences économiques, politiques, sociales et technologiques de ce
monde actuel imposent la planification comme une fonction fondamentale pour
la survie de l'entreprise.
14
3. La portée de la planification
Elle justifie et ordonne les activités : A la suite d'une bonne planification, les
activités d'un groupe ne sont plus évaluées uniquement en fonction de leur
nombre, mais selon leur utilité par rapport à l'objectif visé. Il ne s'agit pas
d'entreprendre plusieurs activités et de dépenser ainsi inutilement beaucoup
d'énergie, mais d'entreprendre celles qui sont logiquement nécessaires.
La planification permet d'éliminer les activités inutiles :
Elle améliore le rendement : les ressources disponibles dans l'entreprise sont
dorénavant utilisées de façon plus rationnelle. Leur quantité et le moment de
leur utilisation sont prévus en fonction d'un maximum de résultats possibles.
Elle permet d'anticiper le futur : La planification sensibilise les employés sur les
problèmes qui peuvent subvenir. Elle leur permet de profiter éventuellement des
modifications de l'environnement plutôt que de les subir.
Elle crée une base de contrôle : Le contrôle n'a de sens que, si la planification a
été réalisée. Mais une planification sans contrôle perd de sa valeur. La
planification détermine les délais, les dates auxquelles les actions doivent être
entreprises, et celles auxquelles les objectifs doivent être atteints. Elle établit
aussi les critères, les standards ainsi que les budgets. Tous ces éléments
constituent la base de la fonction de contrôle.
15
3.2. Les limites de la planification
16
activité à laquelle ils auront à participer plus tard. L'élaboration de la
planification doit les concerner autant que les cadres fonctionnels.
Le diagnostic stratégique :
OBJECTIFS
17
La détermination des objectifs :
Les objectifs sont la formulation des résultats visés. Ils indiquent les fins
de ce qui doit être fait. Ils doivent déterminer la nature de tous les plans
importants des départements globaux. Ces derniers déterminent les plans des
services et ainsi de suite. Pour que les plans des départements et ceux des
services soient compatibles, il faut que les responsables des échelons inférieurs
comprennent les buts généraux de l'entreprise et les objectifs globaux qui en
découlent. Cela exige que les objectifs des départements soient établis en
concertation avec les différents niveaux.
18
La budgétisation :
On établit des budgets qui sont la traduction chiffrée des différents plans.
L'ensemble des budgets constitue un mécanisme permettant d'associer des
normes à chaque plan et de contrôler leur niveau de réalisation. On aboutit ainsi
à une intégration entre la planification et le contrôle.
Mission
Objectifs
Stratégie
Politique
Procédures et règlements
Budget
Programme
19
Une entreprise comme Moulinex définit sa mission comme celle de la libération
de la femme.
La mission apporte des réponses aux questions suivantes :
- Qui sommes-nous ?
- Que voulons-nous être ?
- Qu'est-ce que nous aimons faire ?
Le fait de se poser de telles questions permet à l'entreprise d'avoir une idée des
domaines vers lesquels elle peut orienter son activité.
2. Les objectifs
Tout individu ou entreprise doit avoir un objectif qui est une source de
motivation ion, une force motrice, une puissance qui pousse à poursuivre une
route pour arriver à une fin. II faut distinguer l'objectif du rêve.
L'objectif est un désir assorti d'un plan d'action. Le rêve n’est pas accompagné
de parcours à suivre.
L'objectif est un résultat que l'on se propose d'atteindre au moyen d'un ensemble
d'actions. La détermination des objectifs exige de l'intuition, de l'imagination et
de la prévision. Pour être valable, les objectifs doivent découler les uns des
autres.
Exemple : Si l'objectif Général est l'augmentation de la part de marché de 5 %,
l'objectif du service vente peut être d'écouler 250 000 unités ; celui du chef de
magasin peut être de détenir en moyenne 10 000 unités et les objectifs des
employés de production peuvent se résumer en un coût unitaire de 5 000 F. Les
objectifs doivent être précis, bien compris et acceptés par ceux qui doivent les
réaliser. Ils peuvent être ambitieux, mais ils ne doivent pas être hors de portée.
Enfin, ils doivent être quantifiables, mesurables et flexibles.
3. La stratégie
C'est l'ensemble des décisions et actions relatives au choix des moyens et à
l'articulation des ressources en vue d'atteindre les objectifs. La stratégie est un
ensemble d'éléments tels que la conception du portefeuille d'activités, la création
d'une synergie entre les différentes activités, l'acquisition des moyens majeurs,
la détermination du mode de développement de l'entreprise. Tous ces éléments
donnent une indication sur la manière dont ces ressources seront allouées, sur
les efforts déployés les uns par rapport aux autres.
20
4. Les politiques
Ce sont des énoncés ou des conventions qui guident l'action ou la réflexion dans
la démarche effectuée en vue d'atteindre les objectifs. Etant donné qu'elles
représentent le cadre dans lequel s'inscrit l'action ou la réflexion, elles seront
constituées d'énoncés larges permettant une marge d'initiative et le jugement du
gestionnaire. Pour qu'une politique soit valable, elle doit avoir les
caractéristiques suivantes : •
- Etre reliée aux objectifs de l'entreprise ;
- Etre comprise par ceux qui doivent l'appliquer ;
- Etre écrite ou exprimée clairement.
Exemple de politique :
• Les effets de vente doivent se concentrer dans les départements
limitrophes à celui d'Abidjan ;
• La distribution des produits sera faite par nos propres canaux ;
• Les postes vacants au niveau de l'encadrement supérieur doivent être
pourvus par promotion interne.
5. Procédures
Une procédure est un plan qui établit, d'une façon très précise, l'ordre
chronologique d'exécution d'un travail. Les procédures décrivent toutes les
étapes à suivre pour accomplir les tâches spécifiques d'un travail. La politique
décrit ce qui doit être fait, alors que la procédure démontre comment le travail
doit être fait. Les procédures permettent d'implanter les politiques de façon
efficace et ordonnée. Une fois que les procédures sont décrites, les personnes
responsables de leur réalisation doivent suivre à la lettre les prescriptions. Les
procédures permettent de s'assurer que les employés, chargés d'un même travail,
l'accomplissent de la même façon.
Exemple : la procédure pour assurer le confort des passagers dans un avion, ou
pour assurer un cours magistral.
21
6. Les règlements
Les règlements sont des actions imposées, choisies parmi un certain nombre de
possibilités. Ils représentent les plans les plus élémentaires et concrétisent le
passage de la planification à l'organisation.
En général, les règlements ne laissent aucune initiative à l'individu. Ce sont des
plans destinés à éviter la réflexion et à entraîner l'exécution automatiquement.
Exemple :
• le règlement des horaires fixes de travail dans une entreprise ;
• le règlement intérieur d'une association.
7. Les Budgets
Dans les entreprises à taille plus importante, les activités sont nombreuses et la
Direction Générale ne peut plus appréhender toute seule l'ensemble des plans. Il
apparaît alors nécessaire de diviser les tâches, de déléguer, de créer des unités
spécifiques de soutien ou de coordination. Le rôle de la Direction Générale doit
évoluer en fonction de la taille de l'entreprise. Elle doit s'orienter vers des tâches
de coordination, se préoccuper surtout du long terme en déléguant les détails
aux opérationnels.
22
Chapitre 3 : L’organisation
I. La nature de l'organisation
1. Définition
Une organisation est une structure formalisée de rôles, de postes, élaborés
intentionnellement.
Organiser, c'est créer des relations efficaces entre personnes de telle sorte
qu'elles puissent travailler ensemble dans le but d'atteindre des objectifs,
La fonction d'organisation a pour objet de réunir, de façon ordonnée, des
ressources humaines et matérielles et de les disposer dans une configuration
bien ordonnée, en vue de la réalisation des objectifs planifiés.
L'organisation favorise la collaboration et la négociation entre les individus
d'un groupe. Elle améliore aussi la communication à l'intérieur de l'entreprise.
La fonction d'organisation délimite clairement l'autorité et la responsabilité au
sein d'une entreprise. Elle améliore donc la fonction de Direction.
2. Les principes généraux de l'organisation
a. Le principe de la départementalisation
23
En général, la départementalisation évolue avec la croissance de l'entreprise et
les problèmes qu'elle rencontre. La structure de l'entreprise demande donc à être
revue et adaptée périodiquement.
2. Le principe de la spécialisation
La responsabilité des actes ne doit pas être ni trop grande ni trop petite par
rapport à l'autorité détenue. Il faut donner à chaque employé une autorité
suffisante pour soutenir sa responsabilité.
6. Le principe de l'unité de commandement
24
de son autorité et de connaître les personnes qui doivent lui rendre des
comptes.
25
1.3. Les limites
- L'absence de coopération : Dans ce genre de structure, les services ont
tendance à créer des frontières ou domaines qui les empêchent d'avoir une
approche plus globale face aux mutations de l'environnement. Cela provient,
d'une part, de la division du travail en fonction des spécialités et d'autre part, de
l'établissement de norme de rendement, de budget en fonction de critères
particuliers.
- Les autres inconvénients : Cette structure entraîne aussi des coûts élevés, car
elle favorise la création de nombreux organes spécialisés au sein des
départements.
Elle entraîne aussi une difficulté de détermination des objectifs, puisque chaque
département traite un aspect particulier des problèmes.
En conclusion, cette structure atteint ses limites lorsque l'entreprise devient
grande, lorsqu'elle se diversifie géographiquement, lorsqu'elle accomplie ses
activités.
26
2. La structure par opération
27
Avantages :
Les limites :
Ici l'entreprise est structurée en fonction de ses clients. Cette structure devient
nécessaire à cause des attentes variées des clients et du besoin de l'entreprise
d'avoir des méthodes adaptées au comportement des clients. Elle peut se
présenter comme suit :
28
Les avantages :
Les limites :
Les avantages :
La responsabilité des succès est plus clairement déterminée dans cette structure.
Elle encourage le dirigeant à opter pour une approche plus globale des
problèmes qu'il ne pourrait le faire dans une structure fonctionnelle. En général,
lorsque les conditions régionales diffèrent, ce mode d'organisation apparaît plus
adapté, car il permet de tirer profit des différences régionales.
29
Les inconvénients :
3. La structure matricielle
30
Les avantages :
La coordination est effectuée de façon efficace par le chef de projet. Il
harmonise toutes les actions concernant le projet. La Direction Générale est
donc libérée de cette tâche quotidienne et peut donc se consacrer à la réflexion
stratégique et aux grandes fonctions du management. Le maintien des
départements fonctionnels permet de disposer de spécialistes dans les différents
domaines de la gestion.
Les inconvénients :
Le premier inconvénient est le risque de confusion hiérarchique. En effet,
souvent pour des raisons de coût, les cadres qui opèrent sous l'autorité d'un chef
de produit sont les mêmes que ceux qui opèrent sous l'autorité d'un chef
fonctionnel. Cela ne pose pas de problème lorsque leur attachement au chef de
produit est temporaire et limité à la réalisation d'un projet précis. Le responsable
fonctionnel reste le supérieur hiérarchique de la personne momentanément
détachée. Dans le cas d'un détachement prolongé et sans objectif déterminé, le
collaborateur détaché se retrouve avec deux supérieurs hiérarchiques et une
clarification devient nécessaire.
1. Définition
31
2. Les deux types d'autorité dans l'entreprise
1.1. L'autorité hiérarchique ou autorité line
La relation d'autorité entre un supérieur et un subordonné selon laquelle le
supérieur délègue son autorité à son subordonné, qui, à son tour, en délègue une
partie à son propre subordonné, forme une ligne partant du cadre le plus élevé
dans la hiérarchie, et aboutissant à l'employé le plus bas dans la structure.
Cette relation d'autorité porte le nom d'autorité hiérarchique ou d'autorité
linéaire ou d'autorité line :
C'est l'exercice de l'autorité d'un supérieur sur un subordonné. Ainsi, tout
membre d'organisation sait de qui il doit recevoir des ordres et à qui il doit
rendre des comptes.
Tout gestionnaire ayant une autorité hiérarchique dirige une unité sur laquelle il
exerce son autorité, et dont il est redevable devant les autorités supérieures de
l'entreprise. Il est responsable de la qualité et de la quantité du travail qui y est
accompli. Il prend toutes les décisions relatives au bon fonctionnement de cette
unité et ne consulte le supérieur que lorsque la décision à prendre dépasse les
limites de sa zone de compétence.
32
niveaux hiérarchiques d'une organisation et sur les relations existantes entre les
différents services.
Le degré de délégation d'une autorité dans une entreprise dépend des facteurs
représentant une contrainte pour l'entreprise et des facteurs relevant de
l'orientation et du style de management de la direction générale.
- La taille de l'entreprise :
Plus l'entreprise est grande, plus les décisions à prendre sont nombreuses. Dans
ce cas, le nombre d'employés intervenant dans la prise de décision est élevé. Il
s'en suit une difficulté de coordination. La prise de décision est latente et
coûteuse. Pour réduire le nombre d'intervenants dans la prise de décision et pour
réduire son coût, une délégation de l'autorité s'impose. L'entreprise sera divisée
en unités ayant une certaine autonomie de gestion :
- L'histoire de l'entreprise :
La décentralisation dépend aussi de la façon dont l'entreprise est née et s'est
développée. L'entreprise qui progresse par croissance interne a tendance à être
centralisée autour de la personnalité de son dirigeant.
Celle qui progresse par croissance externe est naturellement orientée vers la
décentralisation. En général, il est recommandé de faire évoluer lentement et
avec précaution ces caractères historiques.
- La disponibilité de personnel compétent :
L'absence de personnel de gestion compétent limite la décentralisation. Cette
contrainte peut être utilisée comme un prétexte à la centralisation parce que les
cadres supérieurs estiment qu'ils ne peuvent pas déléguer à des collaborateurs
incompétents.
La centralisation entraîne une absence de formation des collaborateurs et
interdit d'envisager la relève des cadres existants. La décentralisation et la
formation interne sont liées' et conditionnent le développement à moyen et à
long terme de l'entreprise.
La structure d'une organisation peut être définie comme la somme totale des
moyens employés pour diviser le travail en tâches distinctes et pour ensuite
assurer la coordination nécessaire entre les tâches.
34
1. Les paramètres de la conception
35
- Le centre opérationnel est composé d'individus qui effectuent le travail de
base de production des biens et de commercialisation ;
- Le sommet hiérarchique est le point à partir duquel il est possible d'avoir
une vue d'ensemble de tout le système ;
- La ligne hiérarchique est la hiérarchie d'autorité entre le centre
opérationnel et le sommet stratégique.
Lorsque l'entreprise devient beaucoup plus complexe, elle nécessite un nouveau
type de spécialistes que l'on peut appeler des analystes. Ils ont pour rôle de
planifier et de contrôler le travail des autres. Ils forment ce qu'on appelle la
technostructure qui se situe en dehors de la ligne hiérarchique d'autorité.
Il peut apparaître des unités de staff d'un type particulier. Elles fournissent
différents services internes qui peuvent aller de la cafétéria, au service postal et
au service de conseil juridique.
Enfin, chaque organisation est composée d'une 6ème dimension qui est la culture,
ce sont les traditions et croyances propres à l'entreprise.
Selon Octave G., «diriger, c'est obtenir des résultats par d'autres que soi, et être
responsable de ce que d'autres ont fait ».
En d'autres termes, l'attitude du dirigeant devant un travail ne consiste pas à le
faire lui-même mais à le faire faire. Cependant, il demeure responsable de ce
travail qui a été accompli par autrui.
La fonction de Direction apparaît dès lors comme une activité reposant
essentiellement sur des relations interpersonnelles. Elle consiste à orienter les
individus, à les motiver et à établir des communications efficaces.
Par conséquent, les trois composantes de la fonction direction sont :
- Le leadership (commandement)
- La motivation ;
- La communication.
Ces théories s'inspirent de la théorie des grands hommes selon laquelle «on naît
chef, mais on ne le devient pas ». Les défenseurs de cette approche essaient de
tirer de l'histoire des exemples pour tenter de corroborer leurs affirmations.
Ainsi, on citera Napoléon, César, Hitler, De gaulle, etc. Des études menées
par Stogdill montrent qu'il n'y a pas une configuration type de traits de
caractère du chef valable dans toutes les situations.
37
2.2. Les théories fondées sur le comportement
38
L'établissement d'un climat de collaboration dans lequel les objectifs sont
partagés par chacun, représente pour Likert, la seule façon efficace de diriger
les hommes. Il note qu'il existe dans la réalité quatre systèmes de gestion
caractérisés par des styles de commandement différents :
Systèmes
Autoritarisme Autoritarisme Système Système
exploiteur(1) bienveillant(2) consultatif(3) participatif(4)
Caractéristiques
Support Soutien
Nul Paternalisme Très grand soutien
aux employés fréquent
Rapport ouvert et
Rapports Supérieur / Absence totale Rapport assez Très bon
chaleureux,
subordonné de confiance distant rapport
confiance absolue
Une certaine
La prise de Un peu de Sollicitation
dose de
décision communication continuelle des
Participation à la participation à
appartient vers le haut : idées,
prise de décision la décision
seulement au suggestion et communication
consultation
supérieur opinion dans les deux sens
fréquente
Craintes, Système de
Récompense, Récompense
Système de sanctions et récompense,-
sanctions fondée sur la
motivation récompenses un peu de peur
occasionnelles participation
occasionnelles et de sanction
Esprit d'équipe Inexistant Faible Assez fort Très fort
On a la correspondance suivante :
Système 1 = Besoins physiologiques et de sécurité
Système 2 = Besoins de relation sociale
Système 3 = Besoins de prestige et d'estime
Système 4 = Besoins d'autoréalisation
Aussi, on peut avancer trois règles essentielles de choix d'un style de direction :
- Respecter les attentes des subordonnés autant que faire se peut ;
- Faire évoluer ces attentes ;
- Tenir compte de la situation du moment.
40
1. Définition
Du point de vue de la gestion, nous dirons qu'un individu est motivé s'il
consacre toute son énergie à la réalisation des tâches qui lui sont confiées par
l'entreprise.
Dans la réalité, cette situation est peu courante puisque l'individu dans
l'entreprise ne consacre pas toute son énergie à son travail.
La motivation est donc l'ensemble des forces qui amorcent, orientent et
maintiennent un comportement donné jusqu'à ce que le but soit atteint.
41
Exemple de besoins physiologiques : l'exercice du repos, la santé, la
nourriture, le sommeil.
Les besoins de sécurité : besoins de se sentir à l'abri des menaces et
des injustices. Il s'agit aussi de besoins physiologiques ou matériels
envisagés du point de vue de l'avenir.
Exemple : la protection, le confort, l'absence de menace, la protection du revenu.
Les besoins d'appartenance : besoins d'être accepté à l'intérieur d'un
groupe. Parfois l'attrait du groupe peut dépasser celui d'une
augmentation de salaire.
Exemple : affection, l'amour, l'amitié.
Les besoins d'estime : il s'agit d'abord de marque d'estime de la part des
autres qui satisfont - un besoin de statut social et de considération. Ce qui est
important, c'est opinion des autres. Mais il s'agit en second lieu de l'estime que
l'on a pour soi-même.
Exemple : la reconnaissance et le prestige, le leadership, la réussite, la
compétence et la force.
Les besoins d'accomplissement : besoins ultimes selon Maslow.
L'individu cherche à réaliser son potentiel, à se surpasser.
Malheureusement, peu d'employés peuvent attendre aujourd'hui de leur
travail la possibilité de se réaliser ou de s'actualiser. C'est ce qui explique
l'insatisfaction permanente des travailleurs. C'est aussi une des raisons qui
poussent les gens à participer à toute sorte de passe-temps.
Exemple : l'autorité intellectuelle, relevé des défis, la créativité
42
Il a donné à tous ces éléments, le nom de facteurs de motivation. Il a constaté
par ailleurs que d'autres facteurs étaient presque toujours liés à l'insatisfaction,
ils proviennent de l'environnement de la tâche et non de la tâche elle-même. Ce
sont les conditions de travail, les relations avec le groupe, le statut de l'employé
dans l'entreprise, la qualité de l'encadrement, les possibilités et procédures, les
conditions salariales.
Herzberg a donné le nom de facteurs d'hygiène à l'ensemble de ces éléments. Ce
sont des facteurs nécessaires mais non suffisants. Ils préviennent l'insatisfaction
mais n'augmentent pas la motivation.
43
iv. Pour que cette technique soit efficace, il faut que la somme en
cause soit importante par rapport au revenu total de l'individu. A
défaut, des primes trop faibles empêchent simplement
l'insatisfaction et le départ de l'entreprise. '
44
3.2. Les techniques intégrées aux fonctions de management
III- LA COMMUNICATION
2. Définition
La communication est un processus qui consiste à informer les autres et à
comprendre ce que les autres nous transmettent. La cohésion dans l'entreprise
exige qu'il y ait une communication afin que les activités des membres soient
orientées vers des objectifs communs. La capacité d'un supérieur à influencer
ses subordonnés repose en grande partie sur la qualité de sa communication.
Dans l'organisation, le premier but de la communication est d'offrir aux
gestionnaires les éléments d'information et de compréhensions nécessaires à
l'exécution de sa tâche.
Le deuxième but consiste à persuader les autres afin qu'ils adhèrent aux
objectifs qui sont définis.
La communication peut être verbale, c'est-à-dire, utiliser un code composé de
mots que l'on peut écrire ou prononcer. Elle peut être non verbale, c'est-à-dire,
inclure des comportements, des postures, des gestes, des attitudes.
2. Le processus de communication
La communication est un processus à deux directions comprenant un émetteur
qui codifie un message et le transmet à travers un canal à un récepteur. Le
45
récepteur capte le message, le décode et renvoie à l'émetteur une rétroaction.
Par conséquent, dans ce processus, les deux pôles sont à la fois émetteur et
récepteur.
Bruits
Bruits
3. Les obstacles à la communication
3.1. L'émetteur
48
Chapitre 5 : Le contrôle
I. LE PROCESSUS DE CONTROLE
1 Définition
49
3. Les phases du processus de contrôle
3.1. L'établissement des normes
Les problèmes posés par la mesure des résultats dépendent des normes retenues
et de la nature de l'activité. Cependant la mesure doit respecter certaines
caractéristiques:
Elle doit être fiable ;
Elle doit représenter la situation actuelle de l'opération étudiée ;
Elle doit être économique.
50
II. L'ORGANISATION DU CONTROLE
Le principe général qui régit l'organisation du contrôle est son intégration aux
fonctions du management. En particulier, le contrôle ne doit pas compromettre
la motivation. Il doit aussi être cohérent avec les pratiques de délégation
d'autorité, de planification et de direction.
1. Le contrôle et la motivation
Toute organisation est une contrainte pour l'individu. Face à cela il réagit par
des comportements qui peuvent aller à l’encontre des buts de l'organisation:
démission; absentéisme; militantisme syndical; désintérêt pour l'organisation.
Ces comportements poussent l'organisation à envisager des actions correctives
sous forme de contrôle, mais si certaines règles ne sont pas respectées, ce
contrôle accentue le sentiment de contrainte ressenti par les individus. Dans ce
cas l'efficacité de l'organisation est compromise. Le contrôle doit donc être
intégré au facteur de motivation.
1.1 La perception du contrôle
Les normes de contrôle ne sont acceptées par les individus que si elles sont
perçues comme des jugements équitables sur des objectifs réalistes. C'est donc
la façon dont le contrôlé perçoit la norme qui conditionne en partie sa réaction
au contrôle.
Par ailleurs, lorsque les mesures associées au contrôle ne paraissent pas aux
employés, ceux-ci mettent en doute l'efficacité du système d'évaluation de leur
performance. S'ils sont cependant tenus de respecter formellement les normes
pour éviter les sanctions, cela peut entraîner deux réactions: Dans le premier cas,
les employés peuvent fournir des informations fausses sur leurs activités, et
lorsque cette pratique se généralise le contrôle n'a plus de contenu réel. Les
informations fausses se diffusent dans l'organisation et conduisent à une
représentation erronée de la situation de l'entreprise. Dans le second cas, les
employés peuvent avancer des causes extérieures incontournables pour justifier
l'insuffisance de leurs résultats.
Lors du contrôle, l'action corrective peut porter sur 2 éléments: soit sur
L'opération contrôlée et dans ce cas, elle vise à améliorer la motivation de la
personne contrôlée ou à lui fournir les moyens supplémentaires pour atteindre
ses objectifs; soit sur la norme que l'on veut atteindre ou sur la façon dont elle
est atteinte. Dans ce second cas les changements sont importants et conduisent à
une modification des plans.
52
Un style de direction démocratique est compatible avec un contrôle souple
tandis qu’un style autocratique s'accompagne de contrôles stricts. La liberté
d'action et de décision qui est accordée au subordonné par le style démocratique
n'existent effectivement que si l'on autorise une pratique d'autocontrôle du
subordonné.
Une cohérence entre contrôle et système de direction est indispensable. La
situation où coexistent un style démocratique et un contrôle strict est totalement
démotivante et compromet rapidement le climat de travail
Le premier principe consiste à regrouper les tâches pour disposer au sein d'un
même service de l'ensemble des opérations concernant une activité particulière.
Ceci permet d'instituer un contrôle spécifique pour chaque phase du travail. Cela
facilite le suivi des opérations intermédiaires conduisant aux opérations finales.
Ce principe est plus facilement applicable à des départements opérationnels
tournés vers la réalisation d'une tâche individualisable.
53
III. Les différentes méthodes de contrôle
54