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COURS TURBOMACHINES

CHAPITRE I
PROBLÈME GÉNÉRAL DES TURBOMACHINES

AU 2019-2020

I.1. DEFINITION
Une turbomachine est une machine tournante qui réalise un transfert d’énergie entre son
arbre propre, et un fluide en mouvement. Ce transfert peut s’effectuer dans les deux sens :

une récupération de l’énergie du fluide sur l’arbre de la machine (fonction réalisée par les
machines de type turbine)

une augmentation de l’énergie du fluide par fourniture d’énergie mécanique sur l’arbre de
la machine (fonction réalisée par les machines de type compresseur, ventilateur, pompe …)

Il s’agit d’un ensemble mécanique de révolution comportant une ou plusieurs roues (rotors)
mobiles munies d’aubes (aubages, ailettes) qui ménagent entre elles des canaux à travers
lesquels le fluide s’écoule.

L’échange d’énergie s’effectue dans le rotor et résulte du travail des forces aérodynamiques sur
les aubes produites par l’écoulement du fluide autour de celles-ci, et qui résultent
principalement de la différence de pression entre les deux faces des aubes.

Il existe une très grande variété de turbomachines et il est utile d’en faire une classification.

2
2
I.2. CLASSIFICATION
De nombreux critères servent à classer les turbomachines. Les plus importants sont les
suivants :
I.2.1. Sens de l’échange d’énergie
On distingue les machines réceptrices qui reçoivent du travail et les machines motrices qui en
fournissent.
a. Machines réceptrices:
Exemples : pompes, ventilateurs, compresseurs et les hélices aériennes et marines,...
Modes : Elles sont le siège d’une élévation de pression du fluide.
Fonctions :
Compression de gaz (compresseurs)
Transport de fluide : Fournir une énergie pour vaincre le champ gravitationnel et/ou
les pertes de charges (pompes)

b. Machines motrices:
Exemples : Turbines à vapeur et à gaz, turbines hydrauliques, éoliennes,…
Modes : Elles font intervenir une détente.
Fonctions :
Production d’énergie mécanique à partir d’une source de chaleur par des turbines à
gaz ou des turbines à vapeur.
Propulsion par réaction
3
3

1.2.2. Géométries des turbomachines


Les géométries sont très diverses (de
l’éolienne à la Pelton), mais une
majorité des turbomachines peut être
répertoriée en 3 catégories :

Les machines radiales (centrifuges) :


Le fluide sort approximativement
dans un plan radial, l’entrée
pouvant ne pas être radiale.
Machines caractérisées par des
débits limités et des taux de
pression important (pouvant
atteindre 10).
Les machines axiales :
le fluide entre et sort avec une
vitesse débitante
approximativement axiale.
Machines caractérisées par des
débits importants, mais des taux
de pression limités (<2).

Les machines mixtes 4


4
1.2.3. Notion d’étage
Une turbomachine ne comportant qu’un seul rotor est dite monocellulaire. Les machines
comportant plusieurs étages sont également appelées multicellulaires.
Un étage de turbomachine se compose d’une partie mobile appelée rotor (ou rouet) et d’une
partie fixe appelée stator (ou selon le cas : redresseur, distributeur, diffuseur,…)
Une machine monocellulaire complète se compose de trois organes distincts que le fluide
traverse successivement :
Le distributeur dont le rôle est de conduire le fluide depuis la section d’entrée de la
machine à la section d’entrée du rotor en lui donnant une vitesse et une direction
appropriées. Le distributeur peut être une simple canalisation ou comprendre une
couronne d’aubes fixes (stator). Ces aubes sont parfois orientables afin de régler le débit.
Le rotor au sein duquel s’effectue l’échange d’énergie par travail des forces
aérodynamiques sur les aubes en rotation.
Le diffuseur dont le rôle est de collecter le fluide à la sortie du rotor et l’amener à la
section de sortie de la machine. Comme pour le distributeur, le diffuseur peut inclure une
couronne d’aubes fixes. Ces aubes fixes servent à ramener l’écoulement dans la direction
principale du tube de courant (axiale ou radiale).
- Le distributeur et le diffuseur ne sont pas toujours présents, ou sont parfois réduits à un
tronçon de canalisation. C’est notamment le cas pour les hélices et éoliennes.
- Dans les machines multicellulaires, chaque étage ne comprend généralement que deux
éléments, à savoir un distributeur et un rotor pour les turbines, et un rotor et un diffuseur
pour les pompes et compresseurs, pour des raisons qui seront traitées par la suite.
5
5

Outre ces deux catégories principales, on


distingue également
les machines hydrauliques (à
écoulements incompressibles) et les
machines à écoulements
compressibles ;
les machines à action, dans lesquelles
la pression reste constante à travers
le rotor, et les machines à réaction
dans lesquelles elle varie;
les machines à admission totale, dans
lesquelles le rotor est alimenté sur la
totalité de sa surface d’entrée, et les
machines à admission partielle où
seule une partie du rotor est
alimentée. C’est toujours le cas des
turbines hydrauliques de type Pelton.

6
6
I.3. PROBLEME DE LA COMPRESSIBILITE
Considérons une turbomachine (Figure ci-dessous), et les points 1 et 2 d’entrée et de sortie.
Deux cas sont à envisager :
- le fluide est incompressible, un liquide ;
- le fluide est compressible, de la vapeur.
Nous raisonnons sur la masse de 1 kg de fluide qui traverse la machine.

1 2
1 TM 2

I.3.1. CAS D’UN FLUIDE INCOMPRESSIBLE :


L’écoulement est caractérisé par :

Masse volumique du fluide : ρ en kg/m3


Etat 1 : pression p1, vitesse V1, altitude z1
Etat 2 : pression p2, vitesse V2, altitude z2
Le premier principe pour un système ouvert s’écrit :

7
7

p2 −p1
W12 =
ρ
1
(
+ V22 −V12
2
) +g(z2 −z1) en J/kg (1)

Travail échangé Variation d’énergie Variation d’énergie Variation d’énergie


avec le milieu potentielle due à la cinétique potentielle due à la variation
extérieur variation de pression d’altitude

Remarquons que :
- le terme g(z2-z1) est plus souvent négligeable ;
- si W> 0, le fluide a reçu du travail ; la machine est réceptrice ;
- si W< 0, le fluide a cédé du travail ; la machine est motrice ;

I.3.2. CAS D’UN FLUIDE COMPRESSIBLE :


Etat 1 : pression p1, volume massique v1, température T1, vitesse V1
Etat 2 : pression p2, volume massique v2, température T2, vitesse V2
La différence d’altitude g(z2-z1) est négligée. Le bilan énergétique donne

(W+Q)12 = (H2 −H1)


1
(
+ V22 −V12
2
) en J/kg (2)
Somme algébrique de l’énergie
thermique et mécanique échangée Variation de Variation d’énergie
avec le milieu extérieur l’enthalpie cinétique

D’une façon générale, il n’ y a pas d’échange de chaleur entre le fluide qui traverse la machine
et le milieu extérieur : Q12=0. 8
8
I.4. ETUDE DE L’ ECOULEMENT PERMANENT DANS LES
TURBOMACHINES
Le problème posé par les turbomachines est que la conduite ou plutôt le canal tourne autour
d’un axe avec une vitesse angulaire ω= Cte.
Nous nous proposons d’étudier le fluide entre les points 1 et 2, entrée et sortie du canal. Nous
aurons à distinguer quatre cas suivant la nature du fluide (incompressible ou compressible) et
suivant le mode d’écoulement de l’écoulement (axial ou radial).

I-4.1. MACHINE AXIALE


Chaque particule de fluide, dans la traversée des canaux du rotor, reste toujours à la même
distance r de l’axe de rotation. Elle se déplace donc sur un cylindre.

a) Cas d’un fluide incompressible


Pour étudier ce cas on considère l’exemple d’une pompe hélice.

Stator

Sens de 1. .2
l’écoulement r

Rotor

9
9

Considérons ce qui se passe sur le cylindre de rayon r.


une particule d’eau qui aborde la pale en 1 avec la vitesse V1 supposée connue va être
entraînée par cette pale à la vitesse u=ωr ; ω est la vitesse angulaire du rotor avec ω=2πN/60 si
N est exprimé en tr/min.
u est la vitesse circonférentielle ou vitesse d’entraînement de la particule.

La vitesse V1, dite vitesse absolue, est la somme géométrique de la vitesse d’entraînement u et
la vitesse w1. Un simple tracé de parallélogramme permet donc de déterminer cette vitesse
relative w1. En 1 la pale d’hélice est dirigée suivant cette vitesse relative.
10
10
Au point 2, sortie du canal, la vitesse d’entraînement est encore u, mais la vitesse relative w2
est différente de w1 , conséquence du passage de la particule dans le canal ; La vitesse absolue
devient alors V2 , composante géométrique de u et de w2 .
La vitesse relative w est celle que constaterait un observateur lié au rotor. Il verrait l’eau de se
déplacer entre les pales avec une vitesse variant de w1 à w2 . Pour rendre le tracé plus
commode, on suppose que le suppose que le cylindre de rayon r est développé ; on obtient
alors

w1
w1
w2 w2
r
1 V1
1
2 V2
1 2 V2
ω 1
V1
r u
u
u

1 u vw1
Entrée 1Sortie
1

11
11

Pour l’observateur tournant avec le rotor, l’écoulement se fait dans un canal immobile de la
vitesse w1 à la vitesse w2. Il écrit donc la relation de Bernoulli :

p 2 − p1 1 2
ρ
+ w 2 − w 12 = 0
2
( )
La variation de pression du fluide est due à la variation de la l’énergie cinétique relative au
passage du fluide dans le rotor.
L’expression du travail par unité de masse échangé entre la machine et le fluide s’écrit ainsi :

p 2 − p1 1 2
W12 =
ρ 2
1
2
( 1
+ V2 − V12 = w 12 − w 22 + V22 − V12
2
) ( ) ( )
Ce résultat se traduit par le graphique suivant
Etat du Kg de fluide à la sortie
du canal mobile

1
2
( V 22 - V 12 )
W 12

p2 - p1
1
2
( w 21 - w 22 )
r

1 1
Etat du Kg de fluide à l’entrée du canal mobile
12
12
Les parallélogrammes des vitesses aux points 1 et 2 peuvent se réduire à des triangles des
vitesses comme la montre la figure suivante :

1 α1 2
V1
V1u
V2u α V2
2
w1
w2
u u

u 1
Triangles des vitesses

Dans le triangle des vitesses en 1 et en 2 nous avons : w 12 = u 2 + V12 − 2.u.V1 . cos α 1

V1 . cos α 1 = V1u w 22 = u 2 + V22 − 2.u.V2 . cos α 2


comme
V2 . cos α 2 = V2 u

alors w 12 − w 22 = V12 − V22 + 2.u.( V2 u − V1u )

et W12 = u .( V2 u − V1u ) (J/kg)

C’est la relation d’Euler appliquée aux turbomachines axiales.


13
13

Nous savons que W12 représente des mètres de hauteur de fluide ; il est courant d’utiliser
g
u
H 12 = .(V2 u − V1u )
g en (m)

La puissance (en Watt) mise en jeu est :

P = q m xW12
et le couple (N.m) correspondant est :

q m . W 12
C =
ω
Signe de Vu :
- cas Vu>0 ; la projection de V sur u est de même signe que u ;
- cas Vu=0 ; la projection de V sur u est nulle donc ;
- cas Vu<0 ; la projection de V sur u est de signe contraire à u ;

14
14
APPLICATION
On considère une pompe à hélice.
Données : r=0.4 m, N=300 tr/min, V1=4 m/s (vitesse parallèle à l’axe du rotor), V2=8 m/s et
α2=30°.

- Calculer la vitesse d’entraînement …………………………………………………………………………………….

- Calculer la vitesse relative à l’entrée …………………………………………………………………………………….

- Calculer la vitesse relative à la sortie …………………………………………………………………………………….

- Calculer le travail massique échangé …………………………………………………………………………………….

- Déterminer l’augmentation de la pression …………………………………………………………………………

Ainsi, dans la traversée du rotor, chaque masse d’eau de 1 kg reçoit …………… J ;

ce travail sert :
1) à augmenter la pression de l’eau, donc son énergie potentielle : …………… J/kg

2) à augmenter son énergie cinétique de …………… J/Kg


15
15

b) Cas d’un fluide compressible

La relation générale de l’écoulement permanent d’un fluide compressible s’écrit :

(Q12 + W12 ) = (H 2 − H 1 ) + 1 (V22 − V12 ) en J/kg


2
En général, l’écoulement se fait sans échange de chaleur avec l’extérieur ; donc
1
(
W12 = (H 2 − H 1 ) + V22 − V12
2
)
Considérons maintenant un observateur tournant avec la roue. Pour lui tout se passe comme
s’il y avait écoulement permanent d’un fluide compressible dans une conduite fixe calorifugée.
Il écrit donc la relation :
0 = (H 2 − H 1 ) +
1 2
2
(
w 2 − w 12 )
associé à la relation précédente , elle donne :

W12 =
2
(
1 2
) (
1
w 1 − w 22 + V22 − V12
2
)
Nous retrouvons enfin, comme dans le cas du fluide incompressible, la relation d’Euler :
W12 = u (V2 u − V1u )
16
16
I-4.2. MACHINE RADIALE

a) Cas d’un fluide incompressible


La figure suivante représente le rotor d’une pompe centrifuge. Le fluide incompressible (eau
par exemple) aborde l’aube en 1 à la vitesse V1; cette aube lui communique la vitesse
d’entraînement u1 et nous trouvons par le tracé du parallélogramme des vitesses la vitesse
relative .
Aube
u2
V2
w1
V1
2
1
w2
u1

A la sortie de la roue en 2, remarquons que la vitesse d’entraînement est maintenant u2 . La


vitesse absolue possède encore deux composantes u2 et w2.

17
17

Entre les points 1 et 2 nous écrivons :

p 2 − p1 1 2
W12 =
ρ
(
+ V2 − V12
2
) J/kg

Imaginons maintenant un observateur tournant avec le rotor ; tout se passe pour lui comme si
l’écoulement se faisait dans un canal immobile. Il constate :
1) que la vitesse du fluide passe de w1 à w2 ;
2) que chaque particule de fluide s’éloigne du centre du rotor ; qu’elle est soumise à une force
centrifuge qui varie suivant le rayon.

Considérons alors un tube rempli d’une masse de fluide de 1 kg de masse volumique


ρ (kg/m3). Calculons la section S du tube :
Volume S(r2-r1) ; masse du fluide 1 kg = ρ.S. (r2-r1)
1
donc S=
ρ( r2 − r1 )

Ce tube tourne à la vitesse constante ω. La force centrifuge qui agit sur la masse du fluide est
la même que si cette masse était concentrée au centre de gravité G, de rayon
r 2 + r1
rm =
2 18
18
F = m.ω 2 .rm avec m=1 kg ; donc r +r 
F = ω2 . 2 1 
 2 
F
La pression en 2 sur le fond du tube est : p2 = p1 +
S
ω2
Ce qui donne : p 2 − p 1 =
2
(
.ρ r22 − r12 )
Les vitesses circonférentielles en 1 et en 2 sont telles que : u 1 = r1 .ω
et u 2 = r2 .ω
p 2 − p1 1 2
Finalement :
ρ
(
= u 2 − u 12
2
)
Par ailleurs, pour l’observateur la vitesse relative passe de w1 à w2 . Si on applique la relation
de Bernoulli :
p 2 − p1 1 2
ρ
= w 1 − w 22
2
( )
Par superposition des deux effets :
p 2 − p1 1 2
ρ
1
= w 1 − w 22 + u 22 − u 12
2 2
( ) ( ) J/kg
Il vient donc :
p 2 − p1
W12 =
ρ
1
2
(1
2
1
2
) 1
+ V22 − V12 = w 12 − w 22 + u 22 − u 12 + V22 − V12
2
( ) ( ) ( ) 19
19

Schématiquement, ceci peut être expliqué comme suit :


Etat du K g de fluide à la sortie
du canal mobile

1
2 ( V 22 − V 12 )
W 12

p2 − p1
1
2
u ( 2
2 − u 2
1 )
ρ
1
2 ( w 21 − w 22 )

1 1
Etat du K g de fluide à l’entrée du canal mobile

Autre expression de W12


A partir des triangles des vitesses, on peut déduire
( ) (
w 12 − w 22 = u 12 − u 22 + V12 − V22 + 2.( u 2 .V2 u − u 1 .V1u ) )
Et W12 = u 2 .V2 u − u 1 .V1u

C’est la relation d’Euler appliquée aux turbomachines radiales.


Le signe de Vu est déterminé comme dans le cas des machines axiales.

b) Cas d’un fluide compressible


Le même de raisonnement que celui suivi dans le problème de machine axiale, on peut monter
que : W = u .V − u .V
12 2 2u 1 1u 20
20
CHAPITRE II
ETUDE DES POMPES CENTRIFUGES

AU 2019-2020

II.1- DESCRIPTION D’UNE POMPE CENTRIFUGE :

En considérant les pompes centrifuges comme


exemples, on peut parcourir la liste des différents
organes souvent rencontrés dans une turbomachine.
La machine se raccorde à deux tuyauteries
cylindriques: la conduite d'aspiration T1, qui sert à
amener le fluide à l'entrée de la pompe et s'y trouve
fixée par la bride B1, et la conduite de refoulement T2,
fixée à la pompe par la bride B2.
La partie active de la machine est constituée par la
roue ou rotor R qui porte les aubages mobiles M
appelés encore aubes, pales ou ailettes, et tourne à
vitesse angulaire constante autour de l'axe OO'.
Ces aubages sont tous identiques en forme et se
déduisent l'un de l'autre par une rotation autour de
OO' égale à 2π/n, n, désignant le nombre total de
pales. L'espace compris entre deux aubages mobiles
constitue un canal mobile.
A partir de la bride d'aspiration B1 dont la forme est
circulaire, le fluide se répartie régulièrement vers la
section d'entrée C des canaux mobiles que l'on appelle
l'ouïe de la pompe. 22
22
Du fait du mouvement d'entraînement imprimée par le rotor , les pales exercent des efforts
de pression sur le fluide, qui se traduisent par l'existence d'une surpression le long de leur
extrados et d'une dépression sur leur intrados. Le travail de ces efforts exige un apport
permanent d'énergie mécanique par l'arbre A qui doit être mû par un moteur (Turbomachine
génératrice).
A l'intérieur d'un canal mobile, l'écoulement est permanent par rapport à un repère mobile
solidaire du rotor R. Dans le cas considéré, la machine est qualifiée de centrifuge parce que, à
la traversée du rotor, le fluide s'écarte de l'axe de rotation OO', chaque particule s'écoulant
sensiblement dans un plan perpendiculaire à cet axe.
Le stator S de la pompe, encore appelé corps ou enveloppe, porte une couronne d'aubages
fixes F, en nombre égal à nf avec une symétrie d'ordre, nf par rapport à l'axe OO'. L'espace
compris entre deux aubages fixes constitue un canal fixe. Les différents canaux fixes sont
alimentés de manière identique par le rotor et se trouvent parcourus par un écoulement qui
peut être considéré comme permanent par rapport à un repère absolu.
L'énergie reçue par le fluide pendant la traversée des canaux mobiles se manifeste par un
accroissement, d'une part, de sa pression et, d'autre part, de son énergie cinétique. En
ralentissant le fluide, la couronne d'aubages fixes, qui porte également le nom de diffuseur,
provoque une nouvelle augmentation de pression.
Le diffuseur assure donc au sein du fluide une conversion d'énergie cinétique en énergie
piézométrique. Dans les aubages fixes, l'écoulement est également centrifuge.
A la sortie du diffuseur, le fluide doit être collecté et conduit vers la tuyauterie T2. Cette
dernière fonction est remplie par une capacité V qui s'enroule autour du diffuseur et qui doit
à sa forme géométrique le nom de volute; dans une certaine mesure, cet espace est utilisé à
une transformation complémentaire de l'énergie cinétique en énergie piézométrique. 23
23

II.2. PROBLEME GENERAL


Considérons une pompe installée, en fonctionnement

Hg=z4-z1 Conduite de
refoulement

Entrée Sortie

2 3

Conduite d’aspiration

Crépine d’aspiration

24
24
Si l’installation est parfaite, les pertes de charge sont nulles le long du trajet 1 à 4. La hauteur
théorique est définie par :
Wth p 4 − p1
+ (V42 − V12 ) + (z 4 − z1 )
1
H th = =
g ρg 2g
Pour ce cas, on a : p1= p4=Pression atmosphérique, vitesse V1=0
Nous avons donc :
= (V4 ) + (z 4 − z1 ) = (V42 ) + H g
Wth 1 2 1
H th =
g 2g 2g
Hg =z4-z1 représente la hauteur géométrique en mètres.

Si on tient compte des pertes de charges dans les conduits d’admission et de refoulement, on
appelle hauteur nette la quantité :
H n = (z 4 − z1 ) + ∆H a + ∆H r
Si on désigne par Wh, le travail utile reçue par la masse de fluide de 1 Kg et par Hh la hauteur
manométrique. Ce qui donne :
p 4 − p1 1 2
Wh = gH h = + (V4 − V12 ) + g (z 4 − z1 ) + g( ∆H a + ∆H r )
ρ 2
Wh (J/kg) ou Hh représente l’effet utile dont est capable la pompe. 25
25

Hh est appelé la hauteur manométrique parce qu’elle est donnée par la mesure des pressions
aux points 2 et 3, entrée et sortie de la pompe. C’est une caractéristique indiquée sur le
catalogue du constructeur.
Il faut noter que le constructeur de la pompe n’est pas responsable des pertes de charge dans
les conduites d’installation. C’est à l’utilisateur d’installer convenablement les conduites
d’aspiration et de refoulement.

Soit Q le débit en volume de la pompe ; ρ la masse volumique du fluide. La puissance utile


reçue par le fluide est alors :
Pu =ρg QHh
Signalons que la puissance du moteur à installer doit être plus élevée que cette puissance
utile.

Exemple :
Données : Hg=12m ; V4=4 m/s ; ∆H =2.3 m ; Q=20l/s ; ρ=103 kg/m3.
Quelle est la puissance utile reçue par le fluide ?

26
26
Problème de l’aspiration
Soit Ha, la hauteur géométrique d’aspiration : Ha=z2-z1
p1 − p 2
− (V22 ) − ∆H a
1
Ha =
ρg 2g
Pour avoir Ha aussi élevée que possible, il faudrait prendre p2 très faible, mais pas trop faible
car l’eau risquerait de bouillir en 2. En effet à 20°C, la pression de vapeur saturante est de
0.025 bar. Ce calcul montre aussi que la vitesse V2 doit être faible : valeur courante 1.5 à 3 m/s.
Ceci permet de calculer la section de la conduite d’aspiration.

Problème du refoulement
Le problème est posé très souvent de la façon suivante. La pompe est installée; nous
connaissons z3, l’altitude du point 3 de sortie de la pompe, et z4, altitude du point 4 sortie de la
conduite.
Quelle doit être la pression du fluide en 3 à la sortie de la pompe?
p 4 − p3 1 2
0= + (V4 − V32 ) + g (z 4 − z 3 ) + g∆H r
ρ 2
Relation qui permet de calculer p3
En général la vitesse dans la conduite de refoulement est choisie un peu plus élevée que dans
la conduite d’aspiration ; 4 m/s est une valeur courante.

Notons que jusqu’à ici nous n’avons fait aucune hypothèse sur le type de la pompe utilisée;
celle-ci peut très bien être une pompe à piston. 27
27

II.3. RENDEMENTS
Dans la traversée d’une pompe parfaite, chaque masse de fluide de 1 kg a reçu Wh (J).
Cependant, en raison des pertes de charge à l’intérieur de la pompe, le fluide doit recevoir une
quantité de travail W>Wh. La hauteur H=W/g est aussi supérieure à la hauteur manométrique.

Si W représente la dépense d’énergie qu’il faut consentir pour obtenir un effet utile Wh ; d’où
l’expression du rendement manométrique ou encore rendement hydraulique de la pompe :
Wh H h
ηh = =
W H
Connaissant l’effet utile, on peut déterminer le travail à dépenser :
Hh
H=
ηh
En réalité il est encore plus élevé et deux causes interviennent :
i) Le débit qui traverse la roue est plus élevé que celui qui sort de la pompe en 3 à cause des
fuites inévitables entre la roue et le stator. Un certain débit de fluide, après avoir traversé la
roue, donc après avoir reçu du travail, revient à l’aspiration.
On définit le rendement volumétrique par :
Débit mesuré à la sortie de la roue
ηv =
Débit traversant réellement la roue
varie de 0.9 à 0.98 suivant la qualité de la construction. 28
28
ii) Les frottements mécaniques dans les paliers se traduisent par une dépense d’énergie. On
introduit le rendement mécanique :
Travail dépensé dans une pompe sans frottements mécaniques
ηmec =
Travail réel dépensé compte tenu des frottements mécaniques

Ce rendement varie de 0.85 à 0.98 suivant la qualité des paliers.

Le rendement global ou effectif de la pompe est alors :

ηeff = ηh ηv ηmec
Le travail effectif dépensé :
Weff = Wh / ηeff
Nous avons également la hauteur effective :
Heff = Hh / ηeff
La puissance effectivement dépensée :

Peff = ρQWeff
29
29

II.4. COURBE CARACTÉRISTIQUE D’UNE POMPE CENTRIFUGE-FONCTIONNEMENT À


DÉBIT VARIABLE
II.4.1. Courbe caractéristique idéale
Par courbe caractéristique idéale, on entend celle qui correspond à un fonctionnement sans
pertes et dont toutes les grandeurs peuvent être déduites du triangle des vitesses.
Considérons le triangle des vitesses et examinons comment il se modifie lorsque le débit de la
pompe s’écarte en plus ou en moins du débit nominal, pour une vitesse de rotation fixe.
Par fonctionnement au point nominal, on entend le fonctionnement pour le débit, la hauteur
et la vitesse de rotation prévus au calcul. Ces conditions correspondent aussi au point de
meilleur rendement de la pompe.

Nous supposons que l’angle de sortie du fluide n’est pas modifié et reste égal à β2 . Dans ces
conditions, la vitesse relative w2 à la sortie de la roue n’est pas modifiée en direction, mais
seulement en amplitude ; la composante tangentielle de est ainsi proportionnelle au débit :
w 2 u = kQ avec k = w 2 u )no min al / Q )no min al
La composante tangentielle de la vitesse absolue V2 est une fonction linéaire du débit :
Vu 2 = u 2 − w u 2 = u 2 − kQ
Il en va de même de la hauteur théorique,
Hth = Wth / g = (u 2 V2u ) / g = (u22 − u 2kQ) / g
30
30
II.4.2. Courbe caractéristique réelle
Pour déterminer la caractéristique réelle
d’une pompe, il faut soustraire les pertes à
partir de la caractéristique idéale.
Les pertes sont essentiellement par
frottement et par choc.
Les pertes par frottement ∆Hfs sont proportionnelles
au carré du débit alors que les pertes par choc ∆Hch
ont également une variation parabolique du débit.
Elles doivent être négligeables voir nulles pour le
débit de conception, Qn (nominal).

II.5. COURBE CARACTÉRISTIQUE D’UNE POMPE CENTRIFUGE-FONCTIONNEMENT À


VITESSE VARIABLE
La vitesse périphérique u2 est une constante pour une vitesse de rotation donnée N. La
caractéristique Hth(Q) est donc :
Hth =A N²+B Q N = N² (A + B Q / N)
Cette expression montre comment il est possible de déduire, à partir d’une courbe
caractéristique connue à la vitesse de rotation N, la courbe caractéristique correspondant à
une autre vitesse de rotation N’. En effet, pour toute valeur de Q/ N = Cte, Hth(Q) varie
comme N². Un point quelconque (Q, Hth) de la caractéristique à la vitesse N devient :
Q’=Q/N .N’ et Hth’= Hth .N’²/N² 31
31

Lorsque l’on change sa vitesse de rotation, la courbe caractéristique théorique Hth(Q) d’une
pompe change. Un point [Q ; Hth] à la vitesse N change en son homologue, à la vitesse N’, le
point :
Q’=Q/N .N’ et Hth’= Hth .N’²/N²
Comme les pertes par choc varient comme le carré du débit alors elles varient comme N2. Il en
va de même des pertes par frottement si le coefficient de frottement n’est pas modifié.
L’expérience confirme que les pertes varient comme le carré de la vitesse. La hauteur
théorique Hth ainsi que les pertes varient donc comme N2, pour deux points homologues,
ayant même valeur de Q/N. Il en est de même pour la hauteur utile H et la valeur du
rendement hydraulique est conservée.
Le rendement global est donc lui aussi conservé, de
façon exacte si les pertes mécaniques peuvent être
négligées, de façon approchée si elles ne peuvent pas
l’être. La figure ci-contre montre comment se
transposent les courbes caractéristiques H(Q) et η(Q)
d’une pompe lorsque sa vitesse est réduite par un
facteur 0,7, le point optimal O venant en O’.
Pour des pertes mécaniques faibles, la puissance
absorbée Pa est proportionnelle au produit ρQ g H ;
elle varie donc, pour des points homologues, comme
le cube de la vitesse.
32
32
II.6. PERFORMANCES DES POMPES CENTRIFUGES
Les caractéristiques de performance pour une de pompe géométrie et vitesse de
fonctionnement données sont généralement sous la forme de courbes de hauteur
manométrique Hm, rendement η, le NPSHrequis et la puissance Pabsorbée en fonction du
débit Q.

33
33

Courbes pour
une série de pompes de
même modèle mais de
capacité différente (pour
une vitesse de rotation
identique)

Ici, on fait varier de façon


similaire à la vitesse N, le
diamètre de la roue.

34
34
Courbe de
HMT pour
différents
diamètres
de la roue
pur une
pompe
donnée

Les catalogues des constructeurs proposent aux clients des plages d’utilisation de leurs pompes
pour lesquelles le rendement est correct et ceci pour des vitesses de rotation données
35
35

Sur une caractéristique Hm(Q), le point F est le point pour lequel le débit est nul, il est
appelé point à vanne fermée ou point de barbotage. Le fonctionnement en ce point est
sans danger s’il ne se prolonge pas trop, le risque étant l’échauffement de la pompe car le
liquide n’évacue plus la chaleur.
Les associations en série ou en parallèle sont fréquentes car elles permettent de créer une
pompe fictive équivalente avec des performances modulables. Lorsque les pompes sont
placées en série, le même débit traverse toutes les pompes, mais les pressions s’ajoutent et
la caractéristique de l’ensemble des pompes correspond alors à l’addition des hauteurs
manométriques . Lorsque les pompes sont placées en parallèle, les hauteurs délivrées par
les pompes sont identiques et les débits s’ajoutent .

36
36
Notion de NPSH
• Il faut éviter les nuisances de la cavitation : les bulles de gaz générées à l’aspiration sont
entrainées vers des régions de plus forte pression au niveau des extrémités des aubes;
Les vapeurs se liquéfient dont lieu à des implosions continues qui produisent des
microjets et des surpressions (onde de choc). Il faut qu’en tout point du circuit, la
pression absolue soit supérieure à la tension de vapeur saturante. La marge que le fluide
dispose par rapport à la cavitation, (pabs−pv(T) )/(ρg) est appelée NPSH, pour Net
Positive Suction Head .
• A l’entrée de la pompe, cette quantité va atteindre une valeur minimale. En ce point, on
parle de NPSH disponible. A l’intérieur de la pompe, l’écoulement perd de sa charge
avant de recevoir l’énergie communiquée par la roue. Cette perte de charge po−p1,
illustrée sur la figure ci-après, n’est connue que par le fabricant de la pompe et dépend à
la fois de la vitesse de rotation et du débit. La quantité (po−p1)/(ρg) est désignée sous le
nom de NPSH requis, dont le constructeur propose une courbe de NPSH pour différents
débits.
• Finalement pour éviter tout cavitation, la
réserve d’énergie du fluide à l’entrée de la
pompe doit être supérieure à la perte de la
charge dans la pompe, soit :
pabs − pv (T ) p0 − p1
− >0
ρg ρg
NPSH disponible > NPSH requis 37
37

II.7. COURBE CARACTÉRISTIQUE D’UN CIRCUIT HYDRAULIQUE


On appelle courbe caractéristique
d’un circuit hydraulique (H) la charge
nécessaire au fluide pour pouvoir y
circuler. Cette charge devra
compenser d’une part les différences
d’altitude entre les surfaces libres des
bassins et des réservoirs à alimenter
et d’autre part les pertes de charge
liées à l’écoulement dans les
conduite.
Lorsque les conduites sont disposées
en parallèle, pour différentes valeurs
de pertes de charge, la courbe
résultante est atteinte par addition
des débits traversant chaque
conduite ; lorsque les conduites sont
disposées en série, pour des
différentes valeurs de débits, on
additionne les pertes de charge.

38
II.8. POINT DE FONCTIONNEMENT
Lorsqu’une pompe opère dans des conditions fixes, l’énergie transmise au liquide est
équilibrée par la résistance du circuit au passage du fluide. La pompe opère alors à un point
particulier appelé point de fonctionnement, intersection de la caractéristique de la courbe
de réseau et la courbe du générateur de hauteur.
Dans la pratique, on choisit une pompe pour qu’elle fournisse un débit à une pression
donnée (que l’on convertit en hauteur). La pompe et le circuit étant caractérisés par leurs
courbes, on choisira la pompe la plus proche du point de fonctionnement souhaité.
Il est possible de déplacer le point de fonctionnement à partir d’une modification de l’état
d’une vanne placée dans la conduite de refoulement ou par changement de la vitesse de
rotation.

Modification du point de fonctionnement à partir (gauche) d’un vannage sur la


conduite de refoulement, (droite) d’un changement de la vitesse de rotation.
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II.9. ADAPTATION DU POINT DE FONCTIONNEMENT

On se propose maintenant d’aborder


les deux cas d’erreur de la courbe de
réseau, la sous-estimation ou la
surestimation. Les modifications à
apporter ne seront pas identiques dans
les deux cas.
Réseau sous-estimé : Ce cas n’est pas
fréquent. Ce problème provient
généralement d’une hauteur
géométrique ou des pertes de charge
réelles supérieures celles estimées
(consécutif à un encrassement des
conduites). Le débit est plus faible que
celui souhaité.
Réseau surestimé: Ce cas est plus fréquent que le précédent, et est lié à une hauteur
géométrique ou des pertes de charge réelles inférieures à celles estimées. Le débit observé sur
place est dans ce cas plus élevé que celui souhaité. Il y a un risque de cavitation si la pompe est
placée en aspiration. Les pertes de charge peuvent être augmentées (1) par l’utilisation d’une
vanne ou d’un diaphragme. On peut d’autre part rogner les aubes ou diminuer la vitesse de
rotation (2), ces deux opérations ayant le même effet à savoir une diminution de la charge
fournie par la pompe. Le point de fonctionnement voit alors sa valeur de débit chuter. 40

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