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Qu'est-ce que la bancassurance ?

On ne trouve de définition claire de la notion de bancassurance ni dans la pratique, ni dans la


théorie. Mais il est toutefois possible de la définir d'un point de vue fonctionnel d'une part et
d'un point de vue institutionnel d'autre part. Le premier l'entend comme des services
financiers intégrant des produits de la banque et de l'assurance. C'est un bouquet étendu de
services financiers, offert par un intermédiaire financier, dont chacune des fonctions était
autrefois assumée par des branches différentes, clairement délimitées : des banques, des
assurances, des instituts de prévoyance et des gérants de fortune. Le second traite de la
manière dont est organisée la collaboration entre la banque et l'assurance ou d'autres
organismes non bancaires. Celle-ci a souvent pour but principal de mieux utiliser les
infrastructures et les canaux de distribution pour offrir des services financiers combinant
diverses fonctions en matière de placement, de financement et d'assurance.
Le modèle marocain de la bancassurance
C'est un modèle classique qui vise en priorité à dégager des synergies au niveau de
l'exploitation. Il se fonde sur des coopérations entre une banque et une assurance soit
appartenant à un même groupe financier (groupe Benjelloun avec la BMCE Bank, la RMA et
Al Wataniya), soit détenant des participations croisées l'une dans l'autre (la BCM et Axa
Assurances Maroc). Cette forme de coopération qui vise essentiellement une utilisation plus
rationnelle des fonds propres et des réseaux de distribution denses des établissements
bancaires est amenée aujourd'hui, avec l'entrée en vigueur des dispositions du nouveau code
des assurances, à évoluer rapidement vers un modèle beaucoup plus sophistiqué. Un modèle
qui prendra la forme, à l'instar de ce qui se pratique au sein des systèmes financiers étrangers,
d'un bouquet de prestations destinées à satisfaire tous les besoins financiers du client, tout au
long de sa vie. Ces services concerneront aussi bien l'assurance et la retraite que les
placements financiers.

Bancassurance : les produits et les conditions de développement


La bancassurance est la distribution de produits d'assurance par un réseau bancaire. Elle offre
dans un même bouquet des services autrefois assumés par des institutions différentes
clairement délimitées.
La convergence des activités a permis aux banquiers et aux assureurs de travailler à moindres
coûts et d’accéder à de nouveaux marchés.
Particularités

de la banque... ...et de l’assurance


 Le banquier est un  L'assureur est un
gestionnaire de fonds qui gestionnaire de risques
a pour fonction l'octroi qui fournit une garantie
de crédits et la tenue des contre les aléas de la vie.
comptes clients.
 Il dispose d'une  Il manque d’outils
d'information et
clientèle potentielle
importante qu'il peut d'analyse en matière de
fidéliser par le biais de clientèle.
services diversifiés.
 Le banquier aspire à  L’assureur aspire à
élargir ses sources de augmenter son chiffre
revenus, à rentabiliser d'affaires, à réduire ses
ses réseaux de vente et à coûts de distribution et à
renforcer sa position réaliser des économies
concurrentielle par le d'échelle en confiant la
maintien et l'extension de fonction de distribution à
ses parts de marché la banque.

Bancassurance : l'intérêt commun entre les banques et les assurances


Les banques et les assurances ont développé des produits financiers hybrides
complémentaires aux deux types d’intermédiation.
Les deux secteurs se sont rapprochés pour élargir la base de leur clientèle et ainsi drainer vers
eux de manière efficace et durable, les fonds autrefois volatiles qu’ils vont dès lors
transformer en épargne longue.
Les produits de bancassurance
Ils étaient à l’origine proposés en complément des produits bancaires. Aujourd’hui,
la bancassurance s’est émancipée et commercialise des produits « grand public » dans des
offres standardisées.
Elle est devenue, dans certains pays, le premier canal de distribution des risques du
particulier.
Assurances vie
 Les produits à dominante financière : contrats en cas de vie ou en cas de décès.
 Les temporaires décès sont souvent adossés à des opérations de crédit : contrats dans
lesquels l'assuré est l'emprunteur et le bénéficiaire est la banque.
 Les garanties dépendances (versement de rentes viagères,...)
 Les plans d'épargne retraite (acquisition à la retraite d'un certain capital suite au
versement de primes relativement accessibles).
Il s'agit de produits très souples quant au versement des primes et aux possibilités de retrait
sans pénalités et frais.
Assurances dommage
 Les multirisques habitations
 Les contrats automobiles
 La garantie des accidents de la vie
Bancassurance : les conditions de développement

 L'environnement légal et fiscal qui peut ralentir ou accélérer le développement de la


bancassurance
 Les avantages fiscaux favorisant l'épargne individuelle
 Les facteurs culturels et comportementaux : la bonne image des banques, leurs
relations privilégiées avec leurs clients et la proximité des réseaux bancaires
 Le marketing et la définition des produits : des garanties accessibles avec très peu
d'options, une tarification claire pour des primes peu élevées et des souscriptions
simplifiées visant toutes les catégories de clientèle des banques
 Le pilotage technique : produits à dominante financière d'où absence de risques
techniques
 L’existence de produits générant une épargne longue : retraite
 La nécessité de produire des volumes de primes élevés à des coûts faibles

Les garanties bancaires

Les crédits bancaires constituent un élément essentiel pour le financement des entreprises et
ce sont les banques qui octroient les crédits de sommes importantes.
Toutefois, en accordant un tel crédit, les banques veillent, bien évidemment, à se prémunir
contre les risques d’insolvabilités de leurs débiteurs. Pour se faire, elles demandent des
garanties aux clients voulant obtenir un crédit. Ces dernières sont appelées « garanties
conventionnelles » puisqu’elles sont données par des actes écrits. Ces garanties
conventionnelles se divisent en deux catégories que sont les garanties personnelles et les
garanties réelles.
 
Dans le cadre de notre étude, nous allons se limiter à analyser les dispositions juridiques
relatives aux garanties réelles. Et donc, quelles sont les différentes garanties réelles souvent
recourues par les établissements bancaires ? Et comment ces derniers procèdent-ils à leur
réalisation ?
Les garanties réelles du crédit peuvent être définies comme étant un acte par lequel une
personne (physique ou morale) transfère à son créancier un bien déterminé en garantie de sa
créance ; c’est, en effet, un acte qui consiste dans l’affectation d’un bien en garantie d’une
dette. C’est une sûreté qui porte sur un ou plusieurs biens déterminés, meubles ou immeubles,
appartenant au débiteur ou à un tiers et consistant à conférer au créancier, sur ce bien, un
droit réel. Les sûretés réelles reposent donc sur une même technique qui est l’affectation d’un
ou plusieurs biens en garantie d’une dette, par la reconnaissance d’un droit réel au créancier.
Il existe différents types de sûretés réelles que sont :
 Le gage qui peut être défini comme étant la convention par laquelle le constituant accorde à
un créancier le droit de se faire payer par préférence à ses autres créanciers sur un bien
mobilier ou un ensemble de biens mobiliers corporels, présents ou futurs ;
 Le nantissement qui consiste en l’affectation en garantie d’une obligation, d’un bien meuble
incorporel ou d’un ensemble de biens meubles incorporels, présent ou futur ;
 Le gage immobilier est une hypothèque avec dépossession ; c’est une variété d’hypothèque
qui réside dans la dépossession du constituant. Le bénéficiaire dispose non seulement d’un
droit de préférence et d’un droit de suite mais également de la faculté d’user et jouir de
l’immeuble le temps de l’exécution de l’obligation garantie,
 L’hypothèque qui est une sûreté immobilière sans dépossession du constituant, en vertu de
laquelle le créancier hypothécaire dispose de la faculté, en cas de défaillance de son débiteur,
soit de faire vendre l’immeuble grevé en quelques mains qu’il se trouve pour être payé en
priorité sur le prix, soit de devenir le propriétaire de l’immeuble,
 Le privilège qui est un droit de préférence que la loi accorde sur les biens du débiteur à
raison de la cause de la créance. En effet, la créance privilégiée est préférée à toutes autres
créances, même hypothécaire,
 Les garanties assises sur la détention ou la propriété qui regroupent le droit de rétention et
le transfert de la propriété au créancier.
Dans le cadre de notre étude, nous allons se limiter à analyser les dispositions juridiques
relatives au nantissement, le gage et l’hypothèque parce qu’elles sont les sûretés dont les
banques et les établissements de crédit ont souvent recours puisqu’elles présentent une grande
utilité et efficacité, et c’est pour cette raison que nous avons choisi de traiter dans une
première partie les garanties réelles mobilières et immobilières et dans une seconde parties
les procédures de réalisation de ces garanties.
Donc, quelles sont les différentes garanties réelles souvent recourues par les établissements
bancaires ? Et comment ces derniers procèdent-ils à leur réalisation ?

Partie 1 : L’existence de différents types de garanties réelles du crédit.


Plusieurs garanties réelles du crédit ont toujours été consacrées par notre législation
marocaine dont on peut citer le nantissement, le gage et l’hypothèque. Une distinction doit
nécessairement être établie entre ces trois types de garanties réelles. En effet, le gage est une
sûreté ayant pour assiette un bien meuble corporel et entraînant la dépossession de la chose
gagée, tandis que le nantissement est une sûreté portant sur un bien meuble incorporel mais
qui ne nécessite pas de dépossession. Alors que pour l’hypothèque, elle constitue une sûreté
sans dépossession portant sur un bien immeuble. Elle se différencie du gage immobilier qui
est une sûreté avec dépossession et qui porte sur un immeuble. Il convient de noter, à ce
niveau, que ces sûretés réelles ont pour caractéristique commune de conférer un droit de
préférence à leurs bénéficiaires.
Ainsi, on peut diviser ces garanties du crédit en deux catégories que sont les garanties réelles
mobilières (chapitre 1) et les garanties réelles immobilières (chapitre 2).
Chapitre 1 : Les garanties réelles mobilières du crédit.
Les garanties réelles mobilières sont régies par la loi 21-18 relative aux sûretés mobilières.
Avant la promulgation de cette loi, les garanties réelles étaient régies par les dispositions du
DOC et du code de commerce.
Cette loi est venue modifier et compléter certains articles du DOC et du code de commerce et
ce pour l’établissement de certains principes dont on peut citer ce qui suit :
 L’élargissement du champ d’application des sûretés mobilières et surtout l’application du
nantissement sur tout type de meubles n’entrant pas dans le domaine professionnel ou
commercial ;
 Le renforcement de la liberté contractuelle des parties ;
 La facilitation de la constitution des sûretés mobilières ;
 L’établissement du Registre National Electronique des sûretés mobilières (RNESM) ;
 Facilitation de la réalisation des sûretés mobilières ;
 Et le renforcement du mécanisme de représentation des créanciers.
Le gage et le nantissement constituent deux types de sûretés mobilières. Ils sont des contrats
qui mettent un bien en garantie en cas de non-paiement d’une dette.
L’art. 1170 de la loi 21-18 définit le gage comme étant
« un contrat par lequel le débiteur ou un tiers agissant dans son intérêt affecte une chose à la
garantie d’une obligation, et qui requiert la dépossession de la chose qui en fait l’objet ».
Ainsi, il définit le nantissement comme étant
« un contrat par lequel le débiteur ou un tiers agissant dans son intérêt affecte une chose à la
garantie d’une obligation, et qui ne requiert point que le constituant soit dépossédé de la
chose ».
La constitution du gage ou du nantissement nécessite la réunion de certaines conditions que
sont les suivantes :
Condition relative au constituant du gage ou du nantissement :
 Il doit avoir la capacité de disposer à titre onéreux de la chose gagée ou nantie.
Conditions relatives à l’acte constitutif du gage ou du nantissement ;
 La constitution du gage ou du nantissement par écrit dans un acte authentique ou sous seing
privé. Cet acte constitutif doit comporter les mentions suivantes :
- L’identité du constituant et du créancier gagiste ou nanti ;
- Le montant de la créance garantie. Il convient de préciser à ce niveau que si le montant de la
créance n’est pas fixé dans l’acte constitutif, les parties peuvent procéder à la description des
éléments de la créance et des obligations qui lui donnent naissance ;
- L’acte donnant naissance à la créance objet du gage ou du nantissement ;
- La description de la chose donnée en gage en énonçant la qualité, le cas échéant, la quantité
de ladite chose ainsi que les caractéristiques pouvant rendre la chose, objet du gage ou du
nantissement, identifiable.
Le gage ou le nantissement peuvent être constitués en garantie de toute créance qu’elle soit
présente ou futur, de tout montant qu’il soit fixe ou variable, ainsi qu’en garantie d’une
obligation qu’elle soit éventuelle ou suspendue à une condition.
La constitution du gage ou du nantissement produit certains effets tant à l’égard du créancier
qu’à l’égard du constituant du gage ou du nantissement.
Du côté du créancier, il va disposer d’un droit de suite sur la chose gagée ou nanti.
Du côté du constituant du gage ou du nantissement, il ne perd pas le droit d’aliéner la chose
gagée ou nantie, mais cette aliénation reste subordonnée au paiement de la dette en principal
et accessoires, sauf si le créancier exprime son consentement à ratifier l’aliénation et ce
conformément aux dispositions de l’art. 1178 de la loi 21-18.
On peut ajouter à ce qui a été précédemment noté que si la ratification de l’aliénation a eu
lieu, le gage ou le nantissement se transporte sur le prix si la dette n’est pas échue. Dans le
cas contraire, le créancier exerce son privilège sur le prix et il peut se retourner contre le
débiteur pour le surplus si le prix ne suffit pas à la satisfaction.
En ce qui concerne la remise de la chose nantie ou gagée au créancier, on peut dire que si
cette dernière est détenue par un tiers, ce tiers est censé la détenir pour le créancier dès qu’il
est notifié. En effet, l’art. 1191 de la loi 21-18 énonce que
« le gage est opposable aux tiers par la remise effective de la chose qui en est l’objet au
créancier gagiste ou à un tiers convenu entre les parties », ainsi« « le nantissement est
opposable aux tiers par l’inscription faite au registre national électronique des sûretés
mobilières ».
Donc, qu’est-ce qu’un RNESM ? Qu’elles sont ses fonctions ? Et qui est concerné ?
Le RNESM constitue l’apport le plus important de la loi 21-18 relative à sûretés mobilières.
C’est une plateforme électronique dont l’objet est la simplification des procédures en matière
de financement des entreprises.
Parmi les fonctions du RNESM on trouve :
 Le procès à la publication des sûretés mobilières et l’information des tiers de leur
existence ;
 La soumission du nantissement du fonds de commerce, de matériaux et d’équipements aux
formalités de publicité dans le RNESM ;
 La déclaration de tous les types d’hypothèque sans dépossession du reste des suretés
mobilières et les processus faisant partie de sa juridiction ;
 Ainsi que l’opposition du caractère probant des sûretés à l’égard des tiers pour prévenir les
litiges.
Cette plateforme concerne les porteurs de projets qui sont à la recherche de financement mais
qui ne disposent pas de biens immobiliers à hypothéquer. Et donc, il n’est plus obligatoire
d’hypothéquer un terrain ou un appartement pour obtenir un crédit puisqu’il est devenu
possible de mettre en garantie auprès des banques les voitures, le matériel ainsi que les
équipements.
Le nantissement peut porter sur les fonds de commerce, les produits et matériels, les
créances, les comptes bancaires, ainsi que les comptes-titres.
Le nantissement du fonds de commerce :
Le nantissement du fonds de commerce est régi par l’art. 106 et suivants du Code de
commerce. Son principe consiste à permettre aux commerçants, moyennant une inscription
au registre de commerce, de donner leur fonds en garanties de leur dette, sans en prendre ni la
possession ni le droit de l’aliéner.
Le nantissement du fonds de commerce présente l’originalité de ne porter que sur un
ensemble de biens entrant dans la composition du fonds de commerce. Il ne porte que sur la
clientèle, au nom commercial, à l’enseigne et au droit au bail.
Le nantissement du fonds de commerce doit être constaté par un acte écrit et doit faire l’objet
d’une inscription au registre de commerce à la diligence du créancier gagiste et dans le délai
de 15 jours à compter de la date de l’acte constitutif.
Le nantissement des produits et matières : L’art. 378 du code de commerce énonce que
« les produits et matières peuvent faire l’objet de la part de leur propriétaire d’un
nantissement ».
Dans l’acte constitutif, l’emprunteur doit indiquer tous les nantissements préexistant sur les
mêmes produits et matières , c’est ainsi qu’il doit mettre à la disposition du créancier nanti,
sur sa demande, un état des produits et matières nantis et des assurances dont ils font
éventuellement l’objet, la comptabilité de toutes les opérations les concernant, ainsi que les
lieux où les produits et matières sont conservés.
Le créancier peut, à ses frais, faire constater l’état des produits et matières nantis. Également,
il peut faire ordonner la constatation de l’état du stock donné en nantissement et ce par le
président du tribunal du ressort duquel se trouve le lieu de conservation des choses nanties. A
ce niveau, on trouve qu’il convient de noter deux points qui sont très importants :
 Si le créancier constate que le stock a subi certaines diminutions, il peut assigner devant le
juge des référés à l’effet de prononcer l’exigibilité immédiate de la créance ;
 « Les parties peuvent convenir qu’en cas de baisse de la valeur des produits et matières
nantis, le créancier nanti peut mettre en demeure le constituant, à l’effet de rétablir la valeur
initiale des produits et matières nantis à concurrence de la créance garantie, ou de
rembourser une partie de la créance garantie à proportion de la diminution constatée. Si le
constituant ne diffère pas à la mise en demeure, le terme est réputé échu et le créancier est en
droit d’exiger le remboursement total de la créance garantie ».
Le nantissement des créances :
Les créances peuvent également faire l’objet d’un nantissement. En effet, quel que soit la
nature de la créance (présente ou future) et quel que soit la nature du montant (certain,
variable ou même résultant d’un acte à intervenir et dont le montant n’est pas encore
déterminé) le nantissement peut être constitué. Ainsi, on peut noter que le nantissement peut
porter sur une fraction de créance mais cette dernière ne doit pas être indivisible.
Le nantissement de la créance prend effet à compter de la date de l’acte, et il devient
opposable aux tiers par son inscription au RNESM. Il convient de noter également que dès la
constitution du nantissement, le constituant ne peut modifier l’étendue des droits attachés aux
créances nanties sans l’accord du créancier nanti.
Egalement et conformément à l’art.392-4 de la loi 21-18, lorsque le nantissement de créances
a lieu en vertu d’un acte de droit étranger en garantie d’une ou de plusieurs autres créances,
ledit nantissement est rendu opposable au Maroc à l’égard du débiteur qui y réside
habituellement, dans les conditions prévues par la loi applicable aux créances objet du
nantissement, sous réserve des conventions internationales relatives à la reconnaissance
mutuelle des procédures légales, judiciaires et administratives ratifiées par le Royaume du
Maroc ou auxquelles il a adhéré, ainsi que des dispositions législatives relatives à l’ordre
public.
Le nantissement des comptes bancaires :
Le nantissement de compte bancaire est un nantissement de créances. Dans ce cas, la créance
nantie s’entend du solde créditeur de ce compte à la date à laquelle le nantissement est
réalisé.
Bien évidemment, le nantissement du compte bancaire doit être inscrit sur le RNESM et il ne
devient opposable à l’égard de l’établissement bancaire teneur du compte que si ce dernier en
est notifié par le créancier nanti. A noter également que le compte bancaire peut être utilisé
librement par le constituant. Toutefois, le créancier nanti peut demander à l’établissement
bancaire teneur du compte nanti de bloquer le montant du nantissement du solde créditeur du
compte mais cela doit être prévu dans l’acte constitutif. Ce blocage prend fin à la date à
laquelle le créancier nanti adresse une notification de fin de blocage à l’établissement
bancaire. Ainsi, on doit préciser que le débit du solde du compte nanti n’entraine pas
l’extinction du nantissement.
Le nantissement des comptes-titres :
Un compte titre est un compte qui permet de détenir des titres et des valeurs mobilières.
Celui-ci est rattaché à un compte courant espèces afin de réaliser des achats et des ventes.
Le compte-titre peut faire l’objet d’un nantissement. Sont compris dans l’assiette de ce
nantissement, en garantie de la créance initiale, les titres financiers figurant lors de la
constitution du nantissement dans le compte nanti, ainsi que ceux qui sont inscrits
ultérieurement.
Le créancier nanti peut demander, auprès de l’établissement bancaire détenteur du compte,
une attestation de nantissement de compte-titre. Cette attestation comporte un inventaire des
titres financiers et leurs valeurs monétaires.
Chapitre 2 : les garanties réelles immobilières du crédit.
Les garanties réelles sont régies par la loi 39-08 portant code des droits réels. Il existe, en
effet, différents types de garanties réelles immobilières, toutefois, celle qui est souvent
recourue par les banques c’est l’hypothèque.
L’hypothèque est un droit réel accessoire établi sur un immeuble immatriculé ou en cours
d’immatriculation, affecté à la garantie du paiement d’une créance. Elle est indivisible et
subsiste en entier sur les immeubles affectés sur chacun et sur chaque portion de ces
immeubles. Ainsi, l’hypothèque concerne l’immeuble affecté et ses accessoires et tous les
ouvrages et améliorations réalisés après la formation du contrat.
La constitution de l’hypothèque est subordonnée à la réunion de certaines conditions :
 Conditions relatives à l’acte constitutif : il faut préciser dans l’acte l’identité des
cocontractants, la désignation de l’immeuble hypothéqué, sa dénomination, sa situation, sa
superficie, ses composantes, le numéro du titre foncier ou de la demande de
l’immatriculation, le montant de la créance garantie ainsi que le délai de paiement ;
 Conditions relatives au constituant de l’hypothèque : le constituant doit être le propriétaire
de l’immeuble hypothéqué c’est ainsi qu’il doit avoir la capacité d’en disposer.
L’art 179 de la loi 39-08 énonce que « l’hypothèque peut être consentie en garantie d’un
crédit ouvert ou pour l’ouverture d’un compte courant sous réserve que le plafond maximum
soit défini dans l’acte constitutif d’hypothèque », ainsi, l’art. 180 de la même loi énonce que
« l’hypothèque consentie pour sûreté d’un crédit ouvert à concurrence d’une somme
déterminée prend rang à la date de son inscription sans égard aux époques successives de
l’exécution des engagements pris par le créditeur ».
Le créancier hypothécaire doit procéder au dépôt de l’acte constitutif de l’hypothèque avec le
duplicata du titre foncier à la conservation foncière et demander, par écrit, au conservateur de
d’inscrire son droit à titre conservatoire, de conserver le titre foncier et de ne déférer à aucune
réquisition d’inscription et ce dans un délai de quatre-vingt jours à compter de la date
d’inscription. Il convient de préciser à ce niveau que le créancier hypothécaire doit demander
l’inscription légale de son droit avant l’expiration du délai précité. A défaut, l’inscription
conservatoire cesse de produire ses effets et elle va être rayée automatiquement.
La constitution de l’hypothèque produit certains effets que sont les suivants :
Les effets de la constitution de l’hypothèque à l’égard du constituant :
 L’immeuble hypothéqué reste sous la main du constituant mais ce dernier ne doit en aucun
cas préjudicier le droit du créancier hypothécaire ;
 Il peut faire tous les actes d’administration à l’égard de l’immeuble hypothéqué ;
 Il est garant de son efficacité ; dans la mesure où il est responsable de sa sauvegarde
jusqu’au paiement de la créance ;
 Il est responsable du préjudice que peut subir l’immeuble hypothéqué.
Les effets de la constitution de l’hypothèque à l’égard du créancier hypothécaire :
En cas de vente de l’immeuble hypothéqué :
 Il peut se faire payer conformément aux formalités prévues par la loi ;
 Il peut revenir sur les biens du constituant si le prix de la vente ne suffit pas ;
 Il ne peut s’approprier l’immeuble hypothéqué qu’en cas de non-paiement.
Les effets de la constitution de l’hypothèque à l’égard des tiers :
Droit de préférence :
 En effet, le créancier hypothécaire est payé par préférence aux autres créanciers de rang
inférieur et aux créanciers chirographaires.
 Il peut céder son rang au profit d’un autre créancier inscrit sur le même immeuble mais
dans la limite de sa créance garantie.
Droit de suite :
 Le créancier hypothécaire peut poursuivre l’immeuble hypothéqué en quelque main qu’il se
trouve pour le recouvrement de sa dette ;
 Le tiers détenteur peut être subrogé au débiteur dans le paiement de sa dette. Ainsi, il peut
s’opposer à la vente de l’immeuble hypothéqué qui lui a été transmis s’il existe d’autres
immeubles hypothéqués à la même dette dans la possession du principal débiteur ;
 Si le tiers détenteur porte préjudice au droit du créancier hypothécaire, il sera tenu de verser
au profit de ce dernier une indemnité.
On peut ajouter à ce qui précède que l’hypothèque peut s’éteindre dans les quatre cas suivants
tel qu’il est prévu par l’art. 212 de la loi 39-08 :
- L’extinction de la créance garantie ;
- La mainlevée du créancier sur l’immeuble ;
- La perte totale de l’immeuble ;
- Par la confusion. Cette dernière, peut être regardée comme une cause d’extinction des
obligations car elle empêche d’en réclamer l’exécution. En effet, la confusion engendre plutôt
une impossibilité d’exécution qu’une véritable disparition de l’obligation et on peut
considérer que l’obligation est simplement paralysée et non atteinte.

Partie 2 : La réalisation des garanties réelles du crédit.


Au cas où le débiteur ne procède pas au paiement de sa dette, le créancier peut procéder à la
réalisation de la garantie réelle (chapitre 1). Toutefois, ces garanties peuvent faire face à
certaines difficultés entravant leur réalisation (chapitre 2).
Chapitre 1 : Les procédures de réalisations des garanties réelles du crédit.
Pour entamer la procédure de réalisation du nantissement, le créancier nanti doit, tout
d’abord, mettre en demeure le constituant de payer les sommes qui lui sont dues. Cette mise
en demeure doit comporter certaines mentions à savoir :
 la mention de la déchéance et l’éventualité de procéder à la réalisation de la sûreté,
 le délai permettant le débiteur de régler la somme qui lui est due. Il convient de préciser à
ce niveau que ce délai ne doit en aucun cas être inférieur à 15 jours.
Au cours de ces 15 jours, le constituant peut faire opposition devant le président du tribunal
compétent en sa qualité de juge des référés. Ce dernier peut soit accepter la demande du
constituant soit la refuser. Ainsi, si le président du tribunal remarque qu’il y a un caractère
non sérieux de l’opposition, il peut ordonner la poursuite de la réalisation du nantissement.
Après avoir mis en demeure le constituant, et si cette mise en demeure reste sans réponse
favorable, le créancier nanti ou gagé peut :
 S’attribuer par voie conventionnelle la propriété de la chose nantie. En effet, l’art. 1221 de
la loi 21-18 énonce que « le créancier gagiste ou nanti et le constituant peuvent convenir,
lors de la constitution du gage ou du nantissement, qu’à défaut de paiement de la créance
garantie, le créancier devient propriétaire de la chose gagée ou nantie » ;
 Vendre la chose gagée ou nantie de gré-à-gré ou par voie d’enchères organisées par une
personne de droit privée. L’art. 1222 de la loi précitée énonce que « le créancier gagiste ou
nanti et le constituant peuvent convenir qu’en cas de constatation de non-paiement de la
créance garantie, la chose gagée ou nantie soit vendue de gré-à-gré ou par voie d’enchères
organisées par une personne de droit privé » ;
 Faire ordonner la vente judiciaire de la chose gagée ou nantie. L’art. 1223 de la même loi
énonce que « après constatation de non-paiement, le créancier gagiste ou nanti peut faire
ordonner la vente judiciaire de la chose gagée ou nantie par voie d’enchères publiques » ;
 Faire ordonner en justice que la chose gagée ou nantie lui demeure en paiement.
L’art. 1224 de la même loi énonce que « le créancier gagiste ou nanti peut faire ordonner
par le juge des référés que le bien gagé ou nanti lui demeure en paiement, après qu’il ait
constaté le non-paiement et fixé la valeur du bien gagé ou nanti par un expert désigné à cet
effet ».
On peut ajouter à ce qui précède que si le gage ou le nantissement consiste en plusieurs
choses qui sont distinctes, les parties au contrat peuvent convenir soit dans l’acte constitutif
soit dans un acte ultérieur que la vente des choses nanties ou gagées s’effectue soit par une
vente judiciaire, soit par une vente de gré-à-gré, soit par voie d’enchères. A défaut de
précision, la vente porte sur les choses choisies par le constituant dont le prix doit suffire pour
le paiement de la dette. Si le constituant ne procède pas au choix des choses qui vont faire
l’objet de la vente, le créancier doit commencer par la vente les choses entraînant des
dépenses d’entretien, puis après, celles présentant le moins d’utilité pour le constituant et
finalement les autres jusqu’à concurrence de la créance.
Ainsi, en cas de pluralité de créanciers de rang différents et si la réalisation du gage ou du
nantissement est faite par voie de justice, le créancier ayant réalisé le gage ou le nantissement
doit ouvrir un compte auprès d’un établissement de crédit qui est habilité à recevoir des fonds
du public dans lequel est déposé, le produit de la réalisation ou la différence entre le montant
de la créance et la valeur de la chose gagée ou nantie.
Après la réalisation du gage ou du nantissement, le créancier procède au paiement des
créances garanties des créanciers de rang supérieurs dans la limite des sommes qui leur sont
dues, ensuite, les sommes qui restent dans les comptes lui seront versées mais dans la limite
de ce qui lui est dû. En ce qui concerne les créanciers de rang inférieur, chacun d’eux sera
payé selon son rang et ce par prélèvement sur les sommes déposées dans la limite des
sommes qui leurs sont dues. Alors que pour le solde qui reste, il est restitué au constituant.
Alors que pour la procédure de réalisation de l’hypothèque, elle se présente comme suit :
En effet, en cas de non paiement de la dette, le créancier hypothécaire peut procéder à la
réalisation de l’hypothèque.
Tout d’abord, le créancier hypothécaire doit obtenir le certificat spécial d’inscription qui est
remis par le conservateur. On doit noter à ce niveau que c’est ce certificat qui lui permet de
demander la vente aux enchères publiques. La délivrance de ce certificat doit être faite dans
les conditions précisées par l’art. 58 du Dahir 12-08-1913 sur l’immatriculation foncière. En
se référant à cet article, on comprend que le conservateur de la propriété foncière délivrant le
certificat spécial d’inscription doit en certifier l’authenticité et ce en y apposant sa signature
et le cachet de la conservation foncière.
Puis après, le créancier hypothécaire doit adresser à son débiteur, par voie d’huissier de
justice, un commandement de payer en lui accordant un délai de 15 jours à compter de la date
de la notification pour procéder au paiement de sa dette. Ce commandement de payer doit
être notifié également au conservateur qui va procéder à son inscription. On doit noter
également que ce commandement de payer doit indiquer certaines mentions que sont :
 Le nom du propriétaire inscrit ;
 Le nom de l’immeuble hypothéqué, ainsi que sa superficie, sa situation, ses composantes et
son numéro d’immatriculation.
Si le créancier ne reçoit aucune réponse favorable de la part de son débiteur, il peut demander
à l’agent d’exécution du tribunal, du ressort duquel dépend le bien immeuble, de procéder à
une saisie exécution. Dans ce cas, l’agent dresse un PV décrivant le bien, prépare un cahier
des charges et fixe une date pour la vente. On doit préciser à ce niveau et conformément à
l’art. 218 de la loi 39-08 que s’il n’est pas donné suite à la saisie, le débiteur peut demander
l’obtention de la mainlevée et ce en adressant au président du tribunal, en sa qualité de juge
des référés, une requête motivée. Cette dernière doit être notifiée au créancier.
Chapitre 2 : Les difficultés de réalisation des garanties réelles.
Souvent, les établissements bancaires recourent, avant de procéder à la réalisation de
l’hypothèque par voie judiciaire, de procéder à des tentatives de règlement à l’amiable, et ce
pour, d’une part, accorder un autre délai au constituant pour qu’il règle sa dette et, d’autre
part, pour éviter les frais et les procédures judiciaires complexes qui peuvent durer pour de
longues années.
Si le constituant ne répond pas à cette mesure, le créancier hypothécaire ne lui reste que de
démarrer les diligences relatives à l’exécution sur l’immeuble hypothéqué pour pouvoir
obtenir le recouvrement de sa créance.
Procéder à l’exécution sur l’immeuble hypothéqué peut soulever certaines difficultés sur le
plan pratique. En effet, dans certains cas, le recours à la réalisation de l’hypothèque peut être
insuffisant pour le créancier pour le recouvrement de la totalité de la créance, c’est pour cette
raison qu’on remarque que le créancier hypothécaire recourt souvent à deux procédures en
même temps ; d’une part, intenter une action en justice pour la réalisation de l’hypothèque, et
d’autre part, intenter une autre action en justice obligeant le débiteur à procéder au paiement
de la dette. A ce niveau se pose la problématique suivante : Dans quelle mesure est-il
acceptable, par le corps judiciaire, que le créancier hypothécaire recourt à ces deux
procédures en même temps ?
On trouve qu’il y des partisans et des opposants.
En ce qui concerne les partisans du courant, ils se justifient en se référant aux dispositions de
l’art. 1241 du DOC qui énonce que
« les biens du débiteur sont le gage commun de ses créanciers, et le prix s’en distribue entre
eux par contribution, à moins qu’il n’y ait entre les créanciers des causes légitimes de
préférence ».
Dans ce sens, l’arrêt n° 99/243 émanant de la cour d’appel en date de 2 Mars 1999 affirme, en
se basant sur les dispositions de l’article précédemment noté, que le créancier a le droit de
suivre toutes les procédures lui garantissant le recouvrement de sa créance à savoir le
nantissement et la saisie des fonds de son débiteur sans la nécessité de prouver l’insuffisance
de l’hypothèque pour le recouvrement de la totalité de la créance pour que sa demande soit
recevable. On peut noter que la C.A de Marrakech se basait sur cet arrêt dans plusieurs de ses
décisions, dont on peut citer les suivantes :
 L’arrêt n° 07/557 daté de 10/05/2007, dossier n° 5/12/1134,
 L’arrêt n° 524 daté de 26/09/2000, dossier n°00/472,
 L’arrêt n°07/692 daté du 31/05/2007, dossier n° 06/12/1971.
On peut noter également qu’un arrêt émanant de la CA d’Alhouceima affirme que la
demande en paiement de la créance et la cession du fonds de commerce ne constituent pas
une seconde action portant sur le même droit et que les fonds du débiteur constituent une
garantie pour ses créanciers et ce conformément à l’art. 1241 du DOC. En effet, cette
décision se basait sur un arrêt de la C. cass. qui affirme que le créancier hypothécaire est en
droit de poursuivre son débiteur en recourant à deux procédures à la fois vu sa double
qualité ; sa qualité de créancier ayant le droit de récupérer sa créance conformément aux
règles générales, et sa qualité de créancier hypothécaire ayant le droit de procéder à la
réalisation de l’hypothèque.
Du côté des opposants, ils trouvent que le créancier hypothécaire ne doit pas procéder à
l’exécution sur les fonds du débiteur sauf si le prix de la vente du bien hypothéqué ne suffit
pas pour le recouvrement de la totalité de la créance. En effet, un arrêt de la C. cass. affirme
que le créancier hypothécaire doit intenter une action en justice pour procéder à la réalisation
de l’hypothèque à l’échéance du terme fixé dans l’acte constitutif et ce conformément aux
dispositions de l’art. 204 du Dahir de 02-06-1915 fixant la législation applicables aux
immeubles immatriculés et qu’il ne peut pas poursuivre son débiteur en recourant à deux
procédures en même temps.
Cet arrêt affirme également que si le prix de la vente ne suffit pas pour le recouvrement de la
totalité de la créance, dans ce cas, le créancier peut intenter une action en justice contre le
débiteur lui obligeant à payer ce qui lui reste.
Dans ce même ordre d’idée, le tribunal de commerce d’Oujda a considéré que le recours à
deux procédures en même temps peut être observé comme un enrichissement au détriment
d’autrui.
On peut ajouter à tout ce qui a été noté que malgré ces controverses qui créent beaucoup de
difficultés, le législateur marocain reste dans le silence et ne prévoit aucune disposition
tranchant sur ce point.
Ainsi, comme il a été précédemment précisé, la procédure de la réalisation de l’hypothèque
débute par la mise en demeure et se termine par la vente de l’immeuble hypothéqué. Cette
procédure dure longtemps et nécessite l’accomplissement de plusieurs diligences ce qui
pousse cette dernière à faire face à plusieurs difficultés. Parmi ces difficultés, on trouve celles
relatives à la procédure de la mise en demeure et qui suspend la réalisation de l’hypothèque.
En effet, l’intention du législateur de créer un équilibre entre les droits des parties concernées
par la procédure de réalisation de l’hypothèque permet à toute partie lésée de procéder au
recours en annulation contre la procédure de mise en demeure, les diligences relatives à la
saisie, ainsi que sur la vente. Toutefois, ce qui pose problème c’est que le législateur n’a pas
limité les cas où le débiteur peut former ces recours, chose qui crée beaucoup de difficultés et
diminue l’efficacité de cette procédure.
Souvent, ce recours porte sur les diligences de la notification où le débiteur peut prétendre
qu’il n’a pas reçu la mise en demeure ou que sa réception est entachée d’irrégularité. Ainsi,
ce recours peut porter sur les diligences relatives à la vente aux enchères publiques au motif
de l’ignorance du débiteur du jour de la vente.

Conclusion :
En guise de conclusion, on peut dire que les garanties réelles du crédit doivent satisfaire à une
double exigence ; d’une part, la rapidité et la sécurité, et d’autre part, la simplification dans la
création et l’efficacité dans l’exécution.
Malheureusement, malgré les réformes de la loi 21-18, plusieurs difficultés restent présentes
ce qui diminue l’efficacité de ces garanties. Ainsi, ces garanties ont pour principal but la
protection des créanciers contre l’insolvabilité de leurs débiteurs, mais face à la complexité
que connait la procédure de réalisation et qui prend beaucoup de temps, les créanciers se
trouvent parfois face au paiement partiel de la créance voire même son non paiement par
exemple en cas d’insolvabilité du débiteur et les difficultés de vente du bien hypothéqué.
Des réformes majeures doivent être mises en œuvre pour assurer la protection totale des
droits des créanciers.

Bibliographie :
Ouvrages généraux :
Bourassin (M.) et Bremond (V.) ; Droit des sûretés, 6ème éd., Dalloz, Paris, 2018.
Nemtchenko (D.) ; Cours de droit des sûretés, Gualino Lextenso, Paris, 2019.
Piette (G.) ; Droit des sûretés, 14ème éd., Gualino Lextenso, Paris, 2020.
R. Martin (D. ; Droit commercial et bancaire marocain, 4ème éd., AL Madariss, Casablanca,
2010.
Ouvrages spéciaux :
Legeais (D.) ; Sûretés et garanties du crédit, 9ème éd., LGDJ, Paris, 2013.
‫ مجلة القانونية المغربية‬،‫اإلشكاالت العملية في مسطرة تحقيق الرهن الرسمي‬.
Articles :
Kettani (M) ; « Présentation des garanties bancaires conventionnelles usuelles du crédit »,
Dla piper, Casablanca.
Mahfoudi (M.) ; « Droit des suretés mobilière : la loi 21-18 entre en vigueur », Doctrin’Actu,
2019.

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