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vendredi 11 décembre 2020 Édition :

Algérie & Canada

Santé: le ministre
de l’industrie
pharmaceutique
au coeur d’une
affaire de
détournement de
fonds publics
Dans Actualités 10 décembre 2020
Lamia Siffaoui 2 commentaires

Exclusif Élite Presse – Genève

Pendant que la pandémie de la Covid-


19 fait des ravages et que les
dirigeants du monde entier
concentrent leurs efforts et leurs
moyens sur la meilleure façon de
protéger leurs populations, les
dirigeants du régime algérien, pour ne
pas rompre avec une longue tradition
nationale, se battent, eux, pour se
remplir les poches.

En effet, c’est sur fond de crise


économique et sanitaire, aigüe, que le
ministre délégué chargé de l’industrie
pharmaceutique, Abderahmane
Benbahmed, compte à son tour,
perpétuer cette vieille tradition qui a
mené l’Algérie vers le chaos, en
favorisant l’un de ses amis les plus
proches, lui permettant ainsi d’écouler
ses stocks de kits de tests rapides covid-
19 (sérologiques) inutilisable, « produit » à
la hâte et, surtout, en obligeant des
entreprises publiques à les acquérir, tout
en sachant qu’ils sont insensibles et que
des vaccins sont déjà disponibles dans
plusieurs pays.

La politique de la fuite en
avant, au nom de
l’enrichissement personnel

La cacophonie à laquelle on assiste, au


sein des hautes instances algériennes,
depuis le début de la pandémie du
nouveau Corona virus, n’est guère
surprenante, quand on connait
l’amateurisme légendaire des dirigeants
qui se sont succédés à la tête du plus
grand pays d’Afrique, depuis
l’indépendance.

De nombreux médias et citoyens se


demandent encore cette semaine
pourquoi le Pr. Senhadji annonce une
campagne de vaccination pour le mois de
janvier, alors que Le ministre de la santé,
Benbouzid, intervient, le lendemain, pour
démentir la nouvelle, en annonçant des
délais d’au moins six mois, avant de
commencer à parler du début d’une
éventuelle campagne de vaccination
contre la covid-19. Comme si ce n’était
pas suffisant, Kamel Senhadji, le directeur
de l’agence nationale de la sécurité
sanitaire, revient sur les colonnes du
journal électronique TSA, 48h plus tard
pour se contredire et annoncer que le
vaccin ne sera pas prêt avant six mois.
Que s’est-il passé réellement dans les
coulisses ? C’est ce que
nous allons vous révéler, après une
enquête qui a duré plus de sept mois.

Il faut signaler que pendant toute la durée


de l’enquête, nous avons essayé de
déterminer l’implication de Benbouzid,
ministre de la santé, pour mettre au jour
une éventuelle complicité dans cette
affaire de détournement de fonds publics
et de mise en danger de la vie d’autrui
mais, il s’est avéré que ce dernier est
coupable d’incompétence et de
soumission totale à un régime militaire
C’est la mauvaise personne, à la
mauvaise place. Il reçoit des informations
erronées selon nos sources au sein du
sérail et il agit sur la base de données
fausses et manipulées par de vieux
réseaux installés du temps de Bouteflika,
maintenus en place par le clan derrière
l’installation forcée de l’héritier Tebboune
au poste de président, sans grand
pouvoir. Un simple figurant, tout comme
Benbouzid, qui assiste, impuissant, ou
complice, à une gestion catastrophique
de son secteur sans bouger le moindre
petit doigt.

Pour comprendre ce qui se passe,


réellement, au sein de ces institutions,
supposées protéger le citoyen algérien, il
faut revenir au début de la pandémie,
quand les autorités ont décidé « d’agir »,
sans avoir aucune vision claire des
actions à mener afin de freiner la
propagation du virus.

La décision de prise par les autorités


sanitaire au printemps de 2020, celle de
produire des kits de dépistage rapides de
la covid-19 est très pertinente sur la
forme mais, elle l’est beaucoup moins
quand on se penche sur le fond des
dispositifs mis en place.
Le contexte était difficile, non seulement
à cause de la pandémie qui sévit encore
dans le monde entier, mais aussi à cause
de la dépendance accrue de l’Algérie
envers l’importation de tout et n’importe
quoi, sauf que cette fois-ci, le maigre
butin amassé grâce au pétrole ne servait
presque à rien, ce n’était plus une
question de dollars, mais plutôt de la
solidité du tissu industriel de chaque pays
et de sa capacité à répondre à la
demande nationale en masques, tests,
combinaisons, désinfectants,
respirateurs, ou encore en semoule dans
le cas de notre « pauvre pays ». À
l’époque, tous les états, même les plus
puissants, ont été pris par surprise et leur
seule préoccupation était de constituer
des stocks suffisants pour leurs propres
besoins internes, l’exportation était le
dernier de leurs soucis, quand elle n’était
pas carrément interdite.

Abdennbi, l’importateur qui


souffle à l’oreille du ministre
délégué, Benbaahmed

Parmi tous les acteurs opérant dans


l’industrie pharmaceutique en Algérie,
c’est principalement la SARL IMD
laboratoires (Innovation Médicale et
Diagnostique) de Karim Abdennbi qui a
été choisie, non pour sa compétence
dans le domaine, loin de là, mais c’est
surtout pour sa proximité avec le ministre
délégué, Benbaahmed.

Dimed, Htds, diagnopharm, sont


quelques exemples de laboratoires
hautement qualifiés qui étaient beaucoup
plus aptes à relever le défi que la Sarl
IMD, n’étant rien d’autre qu’une
entreprise d’importation d’équipement
médical, sans aucune expertise dans la
production du moindre petit appareil ou
accessoire pour les besoins de la santé.
Diagnopharm par exemple, qui est aussi
gérée par un opportuniste du produit
médical en Algérie, psychiatre de
formation, était beaucoup mieux préparé
à prendre en charge cette mission, grâce
à son usine implantée à Lakhdaria et
totalement opérationnelle pour répondre
à la demande locale, vite, efficacement et
à moindre coût. Ce dernier n’a pas l’air
d’être aussi bien introduit que le gérant
de IMD laboratoires qui, dans le but de
remédier à son incompétence, va s’allier
à Vital Care, un producteur de
bandelettes pour systèmes d’auto
surveillance glycémique, installé à
Birtouta depuis 2016, afin de s’offrir une
certaine « légitimité industrielle » et une
« crédibilité scientifique ».

Des kits de tests rapides


covid-19 inutilisables, imposés
aux entreprises publiques, par
le ministre, pour écouler les
stocks de ses complices

Vital Care, une entreprise algérienne,


créée en 2016, spécialisée dans la
production locale de bandelettes
destinées aux appareils d’auto
surveillance glycémique « Vital check »,
qui sont eux importés, contrairement à ce
qui est affirmé aux médias. Une fausse
information qui aussi rapportée sur le site
de cette entreprise vitalcar.dz.

Nos investigations nous ont mené à un


cadre aux ressources humaines qui a
formellement démenti l’information,
confirmant que « la production
d’appareils d’auto surveillance
glycémique n’est qu’au stade de projet,
qui tarde à venir d’ailleurs pour diverses
raisons ».

L’autre information, beaucoup plus grave,


que nous avons réussi à vérifier auprès
de plusieurs sources très bien informées,
c’est que les kits de tests rapides covid-
19 (tests sérologiques), produits par Vital
Care, en partenariat avec IMD, sont
totalement inutilisable et non sensibles,
comme il nous a été confirmé par pas
moins de 28 laboratoires indépendants,
contactés par notre rédaction, suite à
l’information fournie conjointement par
deux cadres, l’un au sein de Vital Care, et
l’autre, au ministère de la santé

C’est là qu’intervient encore une fois


Karim Abdennbi (SARL IMD), pour faire
bouger le ministre délégué, Benbaahmed,
afin de les aider à écouler les stocks qui
ne trouvent pas preneur auprès des
laboratoires privés. Pour se faire,
Benbaahmed ne trouve pas mieux que
d’imposer ces kits, inutilisables, aux
hôpitaux publiques, aux institutions de
l’état, et aux grandes entreprises
publiques, telle que Sonatrach, qui se
trouvent devant l’obligation d’acquérir les
déchets de son complice, au prix fort,
avec l’argent du contribuable, pendant
que des centaines de patients souffrent
du manque de plusieurs centaines de
médicaments essentiels.

C’est ce qui explique aussi la dissonance


dans les déclarations auxquelles on a
assisté la semaine passée, concernant
les dates du début de la campagne de
vaccination, annoncée pour janvier par le
Pr Senhadji, puis démenti par Benbouzid,
forçant le premier à se rétracter. Vital
Care et la Sarl IMD, pris de vitesse par les
annonces de l’arrivée de plusieurs
vaccins, se retrouvent avec une usine
pour la production de kits PCR neuve, qui
n’est pas encore entrée en production et
un stock de kits de tests rapides sur les
bras. Ils ont besoin de temps pour
écouler leurs stocks et rentabiliser leurs
investissements.

Le lancement de la production de kits


PCR a été annoncée en grandes pompes,
sur un terrain offert par l’état à Baba Ali, à
des prix « plus abordables », selon les
déclarations de Benbaahmed, mais qui
omet de dire que le prix annoncé a été
imposé par Karim Abdennebi en
personne. Pour preuve, nous avons
appris lors de notre enquête que l’épouse
de Abdennbi, le Dr. Lazli, biologiste
libérale à Rouiba, pratique déjà,
exactement le même tarif pour les tests
PCR et ce, depuis plusieurs mois,
profitant de la marge offerte par son mari,
importateur, transformant son laboratoire
en véritable usine à PCR.

Les autres biologistes privés crient à la


conccurence déloyale, car eux sont
obligés de payer le prix fort à Karim
Abdennbi qui est à l’origine des prix
ahurissants qu’on voit sur le marché
aujourd’hui, allant de 14000da à
18000da.
Le biologiste indépendant « H.T » de
Delly Brahim nous confie « qu’ils sont
otages de cette mafia qui impose des prix
vertigineux, sans offrir aucun soutien au
laboratoires. Ils ne veulent même pas
faire un geste sur la TVA. C’est à l’état
d’offrir un soutien aux patients à travers
la CNAS ou la CASNOS. S’ils ne peuvent
pas, qu’ils aillent les importer eux-mêmes
ou demander à Abdennbi de baisser ses
prix. Nous on y peut rien ! »

Il faut préciser que les importateurs


contactés par la rédaction nous ont tous
affirmés que Karim Abdennbi a été le seul
opérateur qui réellement bénéficié du
couloir vert au niveau du port d’Alger,
depuis le début de la pandémie, lui
offrant ainsi un sérieux avantage
concurrentiel sur les autres, qui eux,
« n’arrivent même pas à faire entrer de
l’équipement médical destiné à être offert
gratuitement aux hôpitaux .

Communiqué du ministre délégué où il annonce le


prix des tests PCR et le partenariat avec son
complice IMD

La question qui se pose d’elle même


concerne l’utilité d’investir dans les kits
de tests PCR, alors que plusieurs pays
parlent de la disponibilité de nombreux
vaccins efficaces. Est-ce que c’est le
moment opportun pour se lancer dans la
production de ces tests ?

Une question qui n’a pas trouvé de


réponse auprès du ministère de la santé,
tout comme celle sur la raison de la
rupture de plus de 300 médicaments
essentiels pour les patients algériens qui
souffrent, avec un staff médical dépassé,
mal considéré, ayant pour seule
consolation, le titre « d’armée blanche »
(‫بيض‬$‫)الجيش ا‬. Peut-être qu’il va leur
permettre de garder le moral, pendant
que leurs dirigeants font fortune sur le
dos du peuple.

Lamia Siffaoui
ADMINISTRATOR

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2 Commentaires

Bendimred abdelhak
10 décembre 2020, 22 h 55 min

Bonsoir;il faut milité pour la peine de


mort…..Merci de votre compréhension

Bentouila toufik 11 décembre 2020, 8 h 23 min

Tout ce qu’a été dit sur ben bahmed c’est faux


C’est un homme intègre honnête et propre

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