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Convention Collective Etude Generale
Convention Collective Etude Generale
Chapitre 1. Généralités
Section 2. Durée
Section 1. Elaboration
Chapitre 1. Généralités
3. Objet - La convention collective se borne, en général, à déterminer les engagements pris par
chacune des parties envers l’autre partie et, notamment, certaines conditions auxquelles devront
satisfaire les contrats de travail individuels ou d’équipes que les personnes liées par la convention
passeront soit entre elles, soit avec des tiers, pour le genre de travail qui fait l’objet de la convention
(art. 31, al. 2, C. T.). C’est une réglementation préalable des conditions de travail. Cependant rien ne
s’oppose à ce qu’elle renferme les éléments d’un véritable contrat de travail.
Selon qu’une convention collective appartiendra à l’un ou l’autre type, son caractère obligatoire
s’imposera soit seulement à ceux qui l’ont directement ou indirectement signée, soit à tous ceux qui se
rattachent à une activité professionnelle déterminée, qu’ils soient ou non signataires.
6. Convention collective agréée - La procédure de l’agrément impose, par voie réglementaire, une
convention collective à toute une branche d’activité professionnelle. Cette convention devient alors
véritablement la “loi de la profession” par arrêté du ministre des affaires sociales. Ses dispositions
sont obligatoires pour tous les établissements et tous les travailleurs qui relèvent de cette activité
professionnelle.
Pour pouvoir être agréée, une convention collective doit répondre à certaines conditions spéciales de
forme et de fond.
Le texte complet de toute convention collective agréée est publié par le Journal Officiel de la
République Tunisienne.
8. Textes - Il convient de rappeler que l'introduction des conventions collectives en Tunisie avait eu
lieu en 1936 par le décret de 4 Août 1936 selon lequel des conventions collectives de travail pouvaient
être conclus dans les branches d'activité de l'industrie et du commerce.
Ce décret a été abrogé par le décret de 5 Novembre 1949 qui a introduit une nouveauté qui consiste
en la soumission des conventions collectives à l’agrément du ministre chargé du travail, d’une part et
l’interdiction d’insérer des dispositions relatives aux salaires, indemnités et à la classification
professionnelles dans les conventions collectives, d’autre part. Ce qui a entraîné la conclusion d’un
nombre réduit de conventions.
Ainsi, la première convention qui a vu le jour est la convention collective cadre, conclue le 20 Mars,
1973, entre l’Union Générale Tunisienne du Travail (U.G.T.T) et l’Union Tunisienne de l’Industrie, du
Commerce et de l’Artisanat (U.T.I.C.A), uniques organisations syndicales, représentant
respectivement les travailleurs et les employeurs. Cette convention est applicable sur l’ensemble du
territoire de la République Tunisienne entre les employeurs et les travailleurs occupés d’une façon
permanente dans les activités non agricoles assujetties aux dispositions du Code de Travail. De
même, elle constitue pour chaque branche d’activité, la base pour l’établissement des conventions
collectives sectorielles.
Et partant, le nombre de conventions collectives sectorielles conclus entre les partenaires sociaux n’a
cessé de s’accroître : 33 conventions en 1976, 39 en 1981 et 46 en 1993. D’autres, sont en cours
d’élaboration.
A l’instar de celles de la convention collective cadre, les dispositions des conventions collectives
sectorielles sont rendues obligatoires sur l’ensemble du territoire tunisien et pour les employeurs et
pour les travailleurs, lesquelles dispositions, ont été modifiées lors des négociations collectives de
1983, 1990 et 1993 (volets réglementaire et financier) et 1989 (volet financier).
Pour ce qui est de la convention collective cadre, la première révision de ses dispositions avait eu lieu
en 1984 et le premier avenant avait été signé le 17 Novembre 1984. Quant au second, il a été conclu
le 15 Octobre 1992 entre le président de l’UTICA et le secrétaire général de l’UGTT. Cet avenant a
porté sur les points suivants :
- Le droit syndical, en introduisant d’une part le principe de crédit d’heure afin de permettre au délégué
syndical de participer à des séminaires de formation et d’autre part, l’octroi des facilités
supplémentaires pour l’action syndicale.
- La discipline, en accordant plus de garanties au droit de défense aux travailleurs comparus devant le
conseil de discipline.
- La période d’essai, qui était limitée dans le secteur privé à trois mois renouvelables une seule fois
pour toutes les catégories professionnelles, a été fixée comme suit :
* six mois renouvelables une seule fois pour les agents d’exécution;
* neuf mois, renouvelables une seule fois, pour les agents de maîtrise;
* une année, renouvelables une seule fois, pour les cadres.
- Enfin, l’actualisation de la liste des jours fériés chômés et payés dans le secteur privé.
Cet accord, qui a parachevé l’accord du 17 Avril 1990 relatif à l’ouverture des négociations collectives
entre les partenaires sociaux, a constitué le point de départ de la signature d’un accord-cadre entre
les organisations syndicales, le 23 Février 1993, portant ouverture des négociations pour la révision
des conventions collectives.
En vertu de cet accord, les négociations sociales sectorielles entre les partenaires sociaux ont été
axées notamment sur les points suivants :
- le rendement;
- et la révision des grilles des salaires des différents secteurs d’activité régis par les conventions
collectives sectorielles et ce, en simplifiant le régime des salaires par le regroupement des primes
dans la mesure du possible et l’intégration des indemnités complémentaires et provisoires (ICP) dans
le salaire de base.
9. Professions soumises aux conventions collectives - Les conventions touchent actuellement les
secteurs non agricoles suivants :
Enfin, une troisième révision de la convention collective cadre a eu lieu en 2004 et le troisième
avenant a été signé le 20 avril 2004.
10. Exclusions - Ne sont pas, en revanche, concernées par les conventions collectives : les
entreprises publiques ou assimilées ayant un statut législatif ou réglementaire particulier ainsi que les
entreprises privées dont le personnel est soumis aux mêmes statuts particuliers que les entreprises
publiques.
11. Rôle de la commission - La commission nationale du dialogue social a été créée par l’article 2 de
la loi n° 96-62 DU 15 juillet 1996, portant modific ation de certaines dispositions du code du travail et
inséré sous l’article 335 du code du travail, en vue démettre son avis sur les négociations collectives.
- au stade de la négociation de donner, à la demande du Ministre des Affaires Sociales, un avis sur
toute difficulté née à l’occasion de la négociation d’une convention collective.
De même, elle peut être également consultée sur toute question relative à la conclusion et à
l’application des conventions collectives ;
- au stade de l’agrément ou du retrait d’agrément de donner un avis au ministre des affaires sociales
sur :
* l’agrément des conventions collectives relevant des pouvoirs spéciaux conférés en ce domaine au
ministre des affaires sociales, lequel ne peut intervenir que si l’avis motivé préalable de la commission
nationale du dialogue social est favorable et émis sans opposition.
A noter que la commission nationale du dialogue social joue également un rôle important en matière
de législation du travail, de normes internationales du travail, de salaires, de classification
professionnelle, de négociations collectives et de climat social (art. 335, C. T.).
14. Parties contractantes - La convention collective de travail peut être conclue soit par deux
collectivités, l’une de travailleurs, l’autre d’employeurs, soit par une collectivité de travailleurs avec un
ou plusieurs employeurs agissant individuellement (art. 31, al. 1er, C.T.).
Ainsi un employeur isolé peut, aussi bien qu’un groupement d’employeurs, signer une convention
collective, mais du côté des travailleurs, la participation au contrat ne peut être que collective.
Du côté des travailleurs, la convention collective de travail peut être signée par une ou plusieurs
organisations syndicales (art. 31, al. 1er, C.T.).
15. Nécessité d’un écrit - Par une dérogation aux règles générales des contrats consensuels, la
convention collective de travail doit être écrite, à peine de nullité (art. 31, al. 1er, C.T.). Etant destinée
à s’appliquer à de nombreuses personnes, la preuve testimoniale en serait très difficile. Il n’est
d’ailleurs exigé pour cet écrit aucune forme solennelle.
16. Affichage - Dans les établissements soumis à l’application d’une convention collective, un avis
doit être affiché par les soins du chef d’entreprise dans les lieux où le travail est effectué ainsi que
dans les locaux où se fait l’embauchage et sur la porte de ces derniers.
Cet avis doit indiquer l’existence de la convention collective, les parties signataires, la date et le lieu
de dépôt (voir Sanctions pour défaut d’affichage). Un exemplaire de la convention sera tenu à la
disposition du personnel. En ce qui concerne les travailleurs agricoles, ceux des professions libérales,
les travailleurs isolés ou à domicile, seul est exigé l’affichage à la municipalité du lieu de leur
résidence ou à défaut au siège de la délégation par les soins de la partie employeur à la convention
(art. 31, al. 3, C.T.)
Section 2. Durée
17. Durée - La convention collective de travail peut être conclue au gré des partis : soit pour une
durée indéterminée, soit pour une durée déterminée (art. 32, al. 1er, C.T.).
18. Convention à durée indéterminée - La convention collective de travail peut toujours cesser au
gré de l’une des parties, et à son égard seulement, à charge pour elle de notifier, au moins un mois à
l’avance, sa volonté à toutes les autres parties du contrat (art. 33, C.T.).
Si l’une des parties comprend plusieurs groupements de travailleurs ou plusieurs employeurs ou
groupements d’employeurs, la convention à durée indéterminée dénoncée par un de ces
groupements ou de ces employeurs continue à lier les autres. Elle subsiste donc et n’est résolue que
par la renonciation, dans les formes prévues à l’article 33 du code de travail, du dernier de ces
groupements de travailleurs ou du dernier de ces employeurs ou groupements d’employeurs.
Dans la pensée du législateur, c’est la convention à durée indéterminée qui doit constituer la règle.
Toutes les fois que les parties désirent limiter strictement les effets de la convention dans le temps,
elles doivent exprimer formellement leur volonté.
19. Convention à durée déterminée - Lorsque la convention collective de travail est conclue pour
une durée déterminée, cette durée ne peut être supérieure à cinq années (art. 32, al. 1er, C.T.).
A défaut de stipulation contraire, la convention collective de travail à durée déterminée, qui arrive à
expiration continue à produire ses effets par tacite reconduction comme une convention à durée
indéterminée (art. 32, al. 2, C.T.).
21. Effets entre les parties à la convention - Dans tout établissement compris dans le champ
d’application d’une convention, les dispositions de cette convention s’imposent aux rapports nés des
contrats individuels ou d’équipe (art. 31, al. 2, C.T.).
22. Effets à l’égard des tiers - Lorsqu’une seule des parties au contrat de travail est liée par les
clauses d’une convention collective de travail, ces clauses sont présumées s’appliquer aux rapports
nés du contrat de travail, à défaut de stipulation contraire.
Mais si la convention collective ne peut être imposée aux tiers, la partie liée par la convention, qui
l’oblige même à l’égard des tiers, et qui aurait accepté, à l’égard de ceux-ci, des conditions contraires
aux règles déterminées par cette convention, peut être civilement actionnée, par les autres personnes
engagées dans la convention, en dommages-intérêts à raison de l’inexécution des obligations par
elles assumées.
23. Exécution loyale - Les groupements de travailleurs et d’employeurs liés par une convention
collective de travail sont tenus de rien faire qui soit de nature à en compromettre l’exécution loyale
(art. 34, C.T.).
24. Garantie d’exécution - Bien qu’en principe le groupement ne soit tenu à cet égard que de ses
faits personnels et non de ses membres, l’article 34 du code du travail dispose que les groupements
sont garants de l’exécution de la convention par leurs membres. Toutefois, le groupement n’est garant
que dans la mesure déterminée par la convention.
Cette action peut être introduite par les travailleurs ou par les employeurs à titre individuel,
indépendamment de l’action qui a pu être exercée par l’un des groupes signataires.
Il résulte donc de tout ceci que, si les travailleurs ne peuvent, à titre individuel, participer à
l’élaboration d’une convention collective, ils sont au contraire capables d’agir en justice pour se voir
appliquer les dispositions de cette convention collective.
26. Action des groupements - Les groupements régulièrement constitués, liés par une convention
collective de travail, peuvent, en leur nom propre, intenter une action en dommages-intérêts aux
autres personnes ou aux groupements liés par la convention, qui violeraient les engagements
contractés (art. 35, C.T.).
Pour agir il est nécessaire que le groupement ait été lésé. Lorsqu’un ou plusieurs membres du
groupement sont atteints dans leurs intérêts professionnels, le groupement est généralement atteint
lui-même, et l’action du syndicat est recevable relativement aux faits portant un préjudice direct ou
indirect à l’intérêt collectif de la profession qu’il représente (Voir “Syndicat professionnel”).
A l’égard de ses propres membres, un syndicat peut être amené à intenter une action en vertu du
préjudice qu’il subit : 1° en tant que syndicat par l’atteinte portée à son autorité; 2° Dans les inté rêts
collectifs de la profession qu’il représente par le risque de dénonciation auquel l’exposent les
violations dont ces membres se sont rendues coupables et la difficulté qui en résulte à faire respecter
la convention par les autres parties.
27. Litiges d’ordre individuel - Lorsque le litige porte sur l’application d’une convention collective à
un ou plusieurs contrats de travail individuels le tribunal compétent sera le conseil des prud’hommes,
normalement habilité à trancher les litiges individuels en matière de contrat de travail.
Il en est ainsi même lorsque l’action en contestation a été soulevée par l’un des syndicats signataires
de la convention collective. Le conseil des prud’hommes doit alors statuer même si la disposition de la
convention qu’il s’agit de faire respecter donne lieu à interprétation.
De même, les tribunaux de droit commun sont compétents pour l’application d’une convention
collective à un contrat individuel de travail, lorsque l’action en justice n’est pas exercée par le titulaire
lui-même du contrat mais par un tiers (la veuve du salarié par exemple).
Notons enfin que ce sont les tribunaux judiciaires qui restent compétents pour apprécier les clauses
d’une convention collective agréée. En effet, l’arrêté d’agrément ne modifie en rien le caractère
contractuel de la convention : il a seulement pour effet d’étendre son champ d’application. La
compétence administrative ne peut donc être retenue.
28. Litiges d’ordre collectif - Lorsqu'il s’agit non plus de conflits individuels de travail, mais de litiges
collectifs d’ordre économique, le règlement de ces conflits se fait obligatoirement par la voie des
procédures particulières de l’arbitrage, de la conciliation (voir les études "Arbitrage", “Conciliation
obligatoire”)
1° des dispositions relatives à l’affichage de tout e convention collective et des arrêtés d’agrément (voir
n° 30) ;
b - Sanctions pour paiement de salaires inférieurs à ceux prévus par la convention collective
agréée - Les employeurs des professions et régions comprises dans le champ d’application d’une
convention collective agréée de travail, qui ont payé des salaires inférieurs à ceux fixés par cette
convention, ou qui ont contrevenu aux dispositions concernant les accessoires du salaire prévues par
la convention ou par la loi, sont punis d’une amende de 24 à 60 dinars. L’amende est appliquée autant
de fois qu’il y a de travailleurs rémunérés dans des conditions illégales. En cas de récidive, la peine
prévue est portée au double.
30-2. Assimilation de la convention collective à la loi - La cour de cassation n'a pas opté pour le
simple contrôle de la dénaturation des clauses claires et précises de la convention collective au profit
d'un contrôle élargi, consacrant ainsi un nouveau cas d'ouverture à cassation : la violation de la
convention collective. Ceci n'est pas sans rappeler la violation de la loi. Par cette assimilation de la
convention collective à la loi, la cour de cassation fait prévaloir l'aspect normatif de la convention
collective au détriment de son aspect contractuel.
La cassation des décisions des juges du fond se fait généralement au visa de l'article 31 du code du
travail ce qui consacre l'assimilation de la convention collective à la loi (Cass. Civ., arrêt n° 1191 7, 11
octobre 1984, Bulletin de la cour de cassation. II, P. 31 ; arrêt n° 10733, 17 décembre 1984, Bulletin
de la cour de cassation. II. P. 41 ; arrêt n° 13508 , 20 octobre 1986, Bulletin de la cour de cassation. II.
P. 42 ; arrêt n° 22720, 20 février 1989, Bulletin d e la cour de cassation. P. 60 ; arrêt n° 23501, 29 mai
1989, Bulletin de la cour de cassation. P. 202).
La cour de cassation a même admis son contrôle sur la violation d'une convention collective en
dehors de toute référence à l'article 31 du code du travail. Cette solution s'explique par la présence
dans la convention collective d'un élément normatif qui tend à prédominer sur l'élément contractuel
(Cass. civ., arrêt n° 19866, 2 mars 1988, Bulletin de la cour de cassation. P. 151 ; arrêt n° 34544, 2 7
août 1992Bullerin de la cour de cassation. P. 135).
31. Parties contractantes - La convention collective agréée doit être conclue entre les organisations
syndicales, patronales et ouvrières, les plus représentatives de la branche d’activité intéressée, dans
le territoire où elle doit s’appliquer (art. 38, al. 1er, C.T.).
33. Clauses obligatoires - Les conventions collectives agréées doivent, au moins, contenir des
dispositions concernant :
- les conditions d’embauchage et de licenciement des travailleurs, sans que les dispositions prévues
puissent porter atteinte à la liberté syndicale ou à la liberté d’opinion;
- le délai-congé;
- les modalités de fonctionnement d’une commission paritaire de régler les difficultés nées de
l’application de la convention (art. 42, C.T.).
34. Champ d’application territorial - Lorsqu’une convention collective a pour objet de régler les
rapports entre employeurs et travailleurs de l’ensemble d’une branche d’activité, sa conclusion est
subordonnée à la détermination de son champ d’application territorial par un arrêté du ministre des
affaires sociales, pris après avis de la commission nationale du dialogue social (art. 37, C.T.) : le
champ d’application territorial peut être national, régional ou local.
35. Champ d’application professionnel - Pour ce qui est du champ d’application professionnel, les
conventions collectives agréées doivent obligatoirement limiter leur champ d’application à une
branche d’activité déterminée.
En revanche, elles doivent concerner toutes les catégories professionnelles des salariés de cette
branche d’activité.
36. Demande d’agrément par un syndicat ou à l’initiative du ministre des affaires sociales - Les
conventions collectives remplissant les conditions requises, peuvent être agréées. La procédure de
l’agrément a pour effet de les rendre obligatoires pour tous les employeurs ou travailleurs relevant de
la branche d’activité professionnelle visée dans leur champ d’application et ce, qu’ils soient ou non
adhérents à une des organisations signataires.
37. Formalités préalables à l’agrément - L’agrément est prononcé par arrêté du ministre des affaires
sociales après avis de la commission nationale du dialogue social (art. 37, C.T.).
38. Arrêté d’agrément : publicité - La décision d’agrément est rendue publique par l’insertion au
“Journal Officiel de la République Tunisienne” de l’arrêté d’agrément, portant en annexe le texte de la
convention collective agréée (art. 40, al. 1er, C.T.).
De même la décision de refus d’agrément est notifié par le ministre des affaires sociales aux parties
contractantes (art. 40, al. 2, C.T.).
Par ailleurs, les établissements soumis à l’application d’une convention collective agréée doivent, en
principe, afficher l’arrêté d’agrément dans les lieux où le travail est effectué, ainsi que dans les locaux
et à la porte des locaux où se fait l’embauchage (voir n° 30).
Cependant l’obligation d’affichage ne porte que sur l’arrêté d’agrément proprement dit et non sur
l’intégralité de la convention et de ses avenants éventuels.
39. Portée et effets de l’agrément - L’agrément a pour effet de rendre obligatoire les dispositions de
la convention collective pour tous les employeurs et les travailleurs des professions comprises dans
son champ d’application (art. 38, al. 1er, C.T.).
Les dispositions de la convention collective deviennent obligatoires du seul fait de leur parution au
Journal Officiel.
40. Cessation de la convention collective elle-même - L’arrêté d’agrément perd tout effet lorsque
la convention collective cesse d’être en vigueur par suite de sa dénonciation ou de son non-
renouvellement.
41. Retrait d’agrément - Par ailleurs le ministre des affaires sociales peut, soit de sa propre initiative,
soit à la demande d’une organisation syndicale de travailleurs ou d’employeurs intéressée, retirer
l’agrément donné à une convention collective par arrêté pris après avis motivé de la commission
nationale du dialogue social (art. 41, C.T.).
43. Applicabilité - Les conventions collectives d’établissements ne sont applicables qu’à partir du jour
qui suit celui de leur dépôt qui doit être fait au greffe de la juridiction compétente en matière
prud’homale du lieu où elles ont été conclues (art. 45, al. 1er, C.T.).
Ce dépôt est effectué par la partie la plus diligente (art. 45, al. 2, C.T.).
44. Transmission - Deux exemplaires du texte de la convention collective, signés par les parties, sont
adressés dans les deux jours suivant son dépôt, par le secrétaire ou le greffier de la juridiction en
question, l’un au ministre des affaires sociales, l’autre à l’inspection du travail territorialement
compétente (art. 45, al. 3, C.T.).
45. Communication - Toute personne intéressé peut gratuitement avoir communication des
conventions collectives de travail au secrétariat ou greffe de la juridiction où a lieu le dépôt,
communication à des conventions collectives de travail. Des copies certifiées conformes peuvent être
délivrées au frais du demandeur par le conseil de prud’hommes (art. 45, al. 4, C.T.)
46. Date d’application - Les conventions collectives d’établissements ne sont applicables qu’à partir
du jour qui suit celui de leur dépôt (V. infra, n° 40).
47. Adhésion ultérieure - Toute organisation syndicale de travailleurs ou d’employeurs ou tout autre
groupement d’employeurs, ou tout employeur qui n’est pas partie à la convention collective
d’établissement, peut y adhérer ultérieurement avec le consentement des parties contractantes (art.
46, al. 1er, C.T.).
Cette adhésion n’est valable qu’à partir du jour qui suit celui de notification, ainsi que la notification du
consentement des parties, au greffe où le dépôt de la convention a été effectué (art. 46, al. 2, C.T.).
- les employeurs et les travailleurs membres d’un groupement partie si dans un délai de huit jours à
partir de la convention ou de la notification de l’adhésion, ils n’ont pas donné leur démission de ce
groupement et n’ont pas signifié celle-ci au greffe où le dépôt a été effectué (art. 47, C.T.).
Rappelons que selon les règles habituelles de tout contrat de droit commun la dénonciation peut être
totale ou partielle, c’est-à-dire porter sur l’ensemble des clauses de la convention ou seulement sur
certaines de ces clauses. Une telle dénonciation partielle est valable si elle ne modifie pas trop
profondément l’équilibre de la convention.
La dénonciation peut également être le fait de plusieurs ou de l’une des parties à la convention. Dans
ce dernier cas, la dénonciation ne joue qu’à l’égard de son auteur ; la convention reste valable pour
les autres signataires ou adhérents.
- jusqu’à la date d’effet des modifications apportées à l’entreprise, à défaut de nouvelles conventions.