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SANG ET MILEU INTERIEUR

OBJECTIF GÉNÉRAL NIVEAU : Terminale D


 
Comprendre le rôle du rein dans le mécanisme de maintien de la constance du milieu intérieur.
DURÉE : 2 séances de 3 heures chacune
4 séances de 1 heure chacune

 
OBJECTIF(S) SPÉCIFIQUE(S) TERMINAL(AUX) MATÉRIELS
 
OST 1 : Comparer les constituants du plasma sanguin et de l'urine - Tableaux de comparaison du plasma
- Schémas du rein et du néphron
OST 2 : Déduire le rôle des reins - Résultats d'expérience sur la régulation de la
OST 3 : Expliquer le rôle du néphron glycémie, la teneur en eau et la teneur en sodium du milieu intérieur.
 
OST 4 : Expliquez le rôle des reins dans le maintien de la constance du milieu intérieur
OST 5 : Citer d'autres organes et leur action dans le maintien de la constance du milieu intérieur
 

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DEROULEMENT DE LA LECON
 
MOTIVATION PROBLEME BIOLOGIQUE
Chez les vertébrés, un liquide est constamment produit puis éliminé : c'est
l'urine, fabriquée au niveau des reins qui sont des organes fortement
irrigués par des vaisseaux sanguins. La composition chimique du plasma
(milieu intérieur) est remarquable par sa fixité après l’élimination de
l'urine.
 
CONSTAT : La composition chimique du plasma (milieu intérieur) COMMENT LE MAINTIEN DE LA CONSTANCE DU MILIEU
est constante INTERIEUR SE FAIT-IL?

OST/OSI ACTIVITE DU ACTIVITE CONTENU DU CAHIER DE L’ELEVE DUREE


PROFESSEUR DE
L’ELEVE

COMMENT LE MAINTIEN DE LA CONSTANCE DU MILIEU INTERIEUR SE FAIT-IL ?


 
La lecture du texte relatif à l’urine et au plasma sanguin nous permet de constater que la composition
chimique du plasma (milieu intérieur) est constante.
On peut alors supposer que :
 Le maintien de la constance du milieu intérieur est assuré par les reins,
 Le maintien de la constance du milieu intérieur est assuré par d’autres organes.
 
I- LE MAINTIEN DE LA CONSTANCE DU MILIEU INTERIEUR EST-IL ASSURE PAR LES REINS  ?
 
A- ROLE DES REINS
 
1- Observation
Le tableau présente la concentration des substances dans le plasma et dans l'urine.

2- Résultats

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3- Analyse des résultats
La comparaison des compositions chimiques du plasma sanguin et de l’urine permet de savoir qu’il y a :
 Des substances communes aux 2 milieux (toutes les substances minérales et certaines substances
organiques telles que l’urée, la créatinine et l’acide urique). Ces composés sont plus concentrés
dans l’urine que dans le plasma.
 Des substances spécifiques au plasma absentes à l’état normal dans l’urine (protéines, lipides et
substances voisines, glucose, bicarbonates).
 Des substances spécifiques à l’urine absentes du plasma (acide hippurique, les sels ammoniacaux).

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4- Interprétation des résultats
L’ensemble des liquides (lymphe, plasma) qui constituent le milieu de vie des cellules, le liquide baignant les
cellules est le milieu intérieur.

Il existe une barrière qui empêche le passage de certaines substances organiques principalement les
substances spécifiques au plasma (protéines, lipides et substances voisines, glucose, bicarbonates) : C’est le
rein qui joue ce rôle de barrière.

Les substances communes aux 2 milieux mais plus concentrées dans l’urine montrent que le rein sélectionne
et filtre ces substances : le rein joue le rôle de filtre sélectif. Chaque substance a un seuil de filtration.
Cependant au-delà du seuil, le surplus de la substance est évacué à travers l’urine.

Les substances présentes uniquement dans l’urine sont produites par le rein : le rein joue un rôle sécréteur.

Les substances présentes dans l’urine seront évacuées à travers cette urine en dehors de l’organisme  : le rein
joue un rôle excréteur.
 
5- Conclusion partielle 
Le rein joue 3 rôles qui sont le rôle de filtre sélectif, le rôle sécréteur et le rôle excréteur.
 
B- ROLE DU NEPHRON
 
1- Observation
Le document montre la concentration des substances dans le plasma, dans l'urine primitive et dans l'urine
définitive.
 

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2- Résultats

3- Analyse des résultats

La plupart des concentrations des substances au niveau du plasma et de l'urine primitive sont identiques
excepté les protéines et les lipides. Par contre les concentrations de ces substances au niveau de l' urine
primitive et de l'urine définitive diffèrent considérablement.
 
4- Interprétation des résultats 

La paroi de la capsule sépare le plasma de l’intérieur du tubule rénal.


La différence de concentration entre le plasma et l’urine primitive montre que le plasma est filtré au niveau de
la capsule de Bowman du néphron qui est localisé dans le rein : c’est la filtration glomérulaire.

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Les substances sont filtrées sans variation de concentration, seule la taille des molécules ou des ions intervient
dans cette filtration. Les substances non dialysables (protéines, lipides) sont absentes dans l’urine. La filtration
du plasma produit un filtrat glomérulaire qui représente l’urine primitive ou pré-urine ou urine glomérulaire.

La différence de concentration des substances entre l’urine primitive et l’urine définitive s’explique par 2
phénomènes :
 Certains constituants de l’urine primitive sont renvoyés dans le sang (plasma) au niveau du tubule
rénal : c’est la réabsorption tubulaire. Les substances concernées sont le glucose, les acides
aminés, la plupart des électrolytes et l’eau. La réabsorption est totale ou presque totale pour
certains composants (glucose, les acides aminés, la plupart des électrolytes et l’eau) et partielle
pour les déchets (urée, créatinine, acide urique et acide hippurique). Cette réabsorption se fait par
transport passif pour certaine substances (l’eau, l’urée) et par transport actif pour d’autres
(glucose) à travers la paroi tubulaire. Cependant, il existe un seuil de réabsorption pour certains
constituants : ce sont des substances à seuil. Exemple : le glucose (1,8g/l), NaCl (5,6g/l). Au-delà du

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seuil ces substances passent dans l’urine. Les substances sans seuil sont généralement les déchets
qui ne sont presque pas réabsorbés mais éliminés par l’urine quelque soit leur concentration
(créatinine, urée et acide urique).
 Certaines substances (Ammonium, phosphate, sulfate) sont produites par le tubule urinaire : c’est
la sécrétion tubulaire. Elles sont à forte concentration dans l’urine définitive.
 
5- Conclusion partielle

Le néphron joue 3 rôles : la filtration glomérulaire, la réabsorption tubulaire (ou filtration tubulaire) et la
sécrétion tubulaire.
 
C- REGULATION HYDROMINERALE DU MILIEU INTERIEUR

C-1 Régulation de la teneur en eau

1- Observation
Le document présent la régulation de la teneur en eau du milieu intérieur.
 
3-1-2 Résultats (document MI8)

   

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MI8 : REGULATION DE LA TENEUR EN EAU DU MILIEU INTERIEUR


 
3- Analyse des résultats
A la suite d'une perte ou d'une consommation d'eau, la teneur en eau du milieu intérieur se trouve modifiée
et l'organisme tend à corriger les écarts en ramenant la teneur de l'eau à sa valeur initiale.
 

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4- Interprétation des résultats
Une modification de la teneur en eau du milieu intérieur entraîne une variation de la volémie (volume de
sang) et de la pression osmotique.

Lorsqu'il y a perte d'eau (sudation, hémorragie, diarrhée, excès de sels minéraux etc…) le volume
sanguin baisse et la pression osmotique augmente.
Ces variations stimulent des récepteurs spécifiques :
 les volorécepteurs (ou barorécepteurs ou tensiorécepteur) situés dans l’oreillette gauche. Ces
volorécepteurs sont sensibles aux variations de la pression sanguine
 Les osmorécepteurs situés au niveau des artères carotides. Ces récepteurs sont sensibles aux
augmentations de la pression osmotique du milieu intérieur.
Les volorécepteurs et osmorécepteurs transmettent un message par voie nerveuse aux neurones de
l'hypothalamus (centre intégrateur qui intègre les messages) sécréteurs d’ADH (Hormone
Antidiurétique) dont les axones se terminent dans la posthypophyse, détecte les écarts par rapport à la
normale puis élabore la réponse correctrice; ces axones sont en contact avec les capillaires (document
MI6).

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Ces neurones libèrent l'ADH dans le sang. Cette hormone libérée dans le sang est transportée jusqu'à l'organe
effecteur (rein). L'ADH va se fixer sur les récepteurs membranaires des cellules des tubes contournés distaux
et des tubes collecteurs afin de rendre la membrane de ces cellules plus perméables à l'eau. L'eau va être ainsi
réabsorbée vers le plasma et par conséquent le débit urinaire va diminuer : c'est l'effet antidiurétique
(document M7).

L’influence des barorécepteurs sur la diurèse est moins brutale et moins importante que celle des
osmorécepteurs.
La réponse est constituée par une baisse ou une augmentation de la sécrétion d’hormone antidiurétique
(ADH). 
 
5- Conclusion partielle
La teneur en eau du milieu intérieur est maintenue constante grâce à sa régulation.
 

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C-2 Régulation de la teneur en sodium
1- Observation 
Le document montre la régulation de la teneur en sodium du milieu intérieur.
 
2- Résultats (document MI9)

 MI9 : REGULATION DE LA TENEUR EN SODIUM DU MILEU INTERIEUR 


 
3- Analyse des résultats
A la suite d'une augmentation ou d'une baisse de la teneur en sodium (Na +), l'organisme corrige les écarts en
ramenant la teneur du sodium à sa valeur initiale.

4- Interprétation des résultats


Une variation de la teneur en sodium est décelée au niveau du néphron par des cellules de la paroi des
vaisseaux glomérulaires.

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Une intense élimination de sodium par l'organisme (élimination par voie urinaire dans le cas des malades
souffrant de l'atrophie des glandes surrénales etc...), entraîne une baisse de la pression osmotique. Les
cellules de la paroi des vaisseaux glomérulaires des reins décèlent cette baisse et mettent en jeu le système
rénine-angiotensine (document MI10).

Ce système consiste d'abord à la sécrétion d'angiotensinogène (substance inactive sécrétée par le foie) et de
rénine (enzyme sécrétée par le rein catalysant la formation d'une hormone). Il y aura par la suite la
transformation de l'angiotensinogène en angiotensine sous l'action de la rénine. Et c'est l'angiotensine qui va
agir sur les glandes surrénales (corticosurrénales) et déclencher la sécrétion d'aldostérone (hormone
favorisant la réabsorption tubulaire du sodium par transport actif). L'aldostérone déversée dans le sang est
transporté jusqu'au rein. Cette hormone va agir sur les tubes contournés distaux et les tubes collecteurs en se
fixant sur les récepteurs cytoplasmiques. Ceci va induire la sécrétion de protéines particulières appelées
perméases. Ces perméases vont permettre la réabsorption du sodium (document MI7).

La régulation de la teneur en sodium du milieu intérieur est réglée par l'aldostérone sécrétée par la
corticosurrénale. Et cette régulation, assurée par le rein, permet de maintenir la concentration en sodium du
milieu intérieur constante.

5- Conclusion partielle
La teneur en sodium du milieu intérieur est maintenue constante grâce à sa régulation.

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 C-3 Régulation du pH
 
1- Présentation du texte

Le milieu intérieur a un pH proche de la neutralité (pH= - 7,4+ 0,05). Ce pH peut être modifié par des facteurs
métaboliques ou respiratoires. Cette variation du pH peut entraîner :
- L’acidose ou acidification du milieu intérieur : elle est provoquée par des substances qui font baisser
momentanément le pH. Ces substances sont l’acide lactique, le dioxyde de carbone et certains acides (H2SO4,
H3PO4). Une très forte acidose entraîne le coma ou la mort.
- L’alcalose ou alcalinisation du milieu intérieur : elle est provoquée par une hyperventilation pulmonaire qui
baisse la pression partielle de CO2 et les sels de Na+ et K+ des aliments végétaux.
En dehors de la marge 6,9 ˂pH˂ 7,8 la vie n’est plus possible. La concentration en ion H+ du milieu intérieur est d’une
grande importance et le maintien d’un pH stable dans les liquides du corps est nécessaire à la vie.
En cas de modification de l’équilibre acido-basique, l’organisme va réagir efficacement afin que les cellules trouvent
toujours les mêmes conditions de pH.

Extrait de BIOLOGIE Tle D, Collection J. Escalier, p. 362-363

Le texte parle de la variation du pH dans l'organisme et des conséquences de cette variation sur l'organisme.
 
2- Résultats
La variation du pH dans l'organisme peut entraîner soit l'acidose, soit l'alcalose.
 
3- Analyse des résultats
Le pH du milieu intérieur est modifié par certains facteurs métaboliques.
L’organisme réagit alors pour maintenir son pH proche de la neutralité (pH= 7,4 _+ 0,05).

4- Interprétation des résultats


L’acidose est provoquée par une baisse du pH (présence excessive d’ions H + dans le sang). L’alcalose est
provoquée par une élévation du pH (résultant de la perte excessive d’ions H + et d’une augmentation de
l’alcalinité). 
L’organisme dispose de plusieurs moyens lui permettant de réguler l’équilibre acido-basique (ou pH) du milieu
intérieur :

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 Au niveau des reins :

*En cas d'acidose :


Pour ramener le pH à la normale, on assiste à une importante sécrétion d’ions H+ dans l’urine suivie d’une
récupération des ions Na+ qui s’y trouvent et une réabsorption importante d’ions HCO3 -. Ensuite les reins
cèdent le sodium au sang pour former le bicarbonate de sodium. La sécrétion importante de H+ entraine la baisse
du taux sanguin en H+ d’où l’augmentation du pH du milieu intérieur : l’urine excrétée est alors acide (riche en
ions H+). Cet équilibre fait intervenir le système tampon H 2CO3 / NaHCO2

*En cas d'alcalose :


Les reins réduisent la sécrétion des ions H+ dans les urines ainsi que la réabsorption des ions HCO3- dans le
sang. La réduction de la sécrétion de H+ permet son accumulation dans le milieu intérieur ce qui entraine la
baisse du pH. La réduction de la réabsorption des ions HCO 3- quant à elle favorise la production d’une urine
alcaline (riche en HCO3-).

 Au niveau du sang :
*les systèmes tampons du plasma formés par les couples :
H2CO3 (acide carbonique) HCO-3(hydrogénocarbonate) + H+
 
H2PO4- (dihydrogénophosphate) HPO42- (monohydrogénophosphate) + H+
 
Prot-H (Protéine) Prot- (protéinate) + H+
 

*les systèmes tampons des globules rouges qui sont identiques à ceux du plasma.
Dans ces systèmes ce sont les sels de potassium qui entrent en jeu à la place des sels de sodium.
Lorsque les systèmes tampons du sang n’arrivent pas à réguler le pH, certains organes interviennent.

 Au niveau des poumons : Les poumons constituent un moyen d’intervention rapide en modifiant le
rythme et l’intensité de la ventilation pulmonaire.

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L’ensemble des réactions qui maintiennent stables les caractéristiques du milieu intérieur est l’homéostasie.
L’homéostasie est assimilée à la constance du milieu intérieur.
L’homéostasie est aussi un état d’équilibre dynamique sans cesse modifié par le fonctionnement de
l’organisme et les variations de l’environnement.
 
5- Conclusion partielle
Les reins éliminent les ions H+ en les échangeant contre d’autres cations. Outres les reins des systèmes de
régulation sont aussi mis en jeu au niveau du sang et des poumons.
 
D- CONCLUSION

Effectivement le maintien de la constance du milieu intérieur est assuré par les reins.
 
II- LE MAINTIEN DE LA CONSTANCE DU MILEU INTERIEUR EST-IL ASSURE PAR D'AUTRES ORGANES  ? 
 
1- Présentation de l'expérience
 
Le but de cette expérience est de savoir si d’autres organes interviennent dans le maintient de la constance du
milieu intérieur.
Des ilots de Langerhans de pancréas de rat sont isolés et placés dans un milieu d’incubation dont on fait varier
la concentration en glucose. La libération de glucagon et d’insuline est régulièrement dosée. Les résultats sont
traduits sous forme de courbes.
 
2- Résultats

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3- Analyse des résultats
On constate qu’au fur et à mesure que la concentration de glucose augmente, le taux d’insuline augmente en
passant de 0 à 4000 ng/20min pour 5 g/l de glucose et celui du glucagon chute en passant de 20 à 0 ng/20min
pour 3 g/l de glucose.
 
4- Interprétation des résultats 
L’évolution contraire du taux de glucagon et d’insuline montre que ces 2 substances sont antagonistes. Le
pancréas contribue à la régulation de la glycémie par la sécrétion d’hormones qui sont le glucagon (hormone
hyperglycémiant) et d’insuline (hormone hypoglycémiant). Outre les hormones pancréatiques, plusieurs
hormones ayant des effets hyperglycémiant sont sécrétées en cas de besoin du glucose. Ce sont :
 l’adrénaline sécrétée par les médullosurrénales,
 le cortisol (hormone stéroïdes) sécrétée par les corticosurrénales,
 les hormones hypophysaires (stimuline, hormone de stimulation de la thyroïde),
 les hormones thyroïdiennes.
Le foie a une fonction essentiellement glycogénique. Ainsi par la conversion du glucose en glycogène
(glycogénogénèse) ou du glycogène en glucose (glycogénolyse), le foie participe à la régulation de la
glycémie.
 
Conclusion partielle
Le maintien de la constance (de la composition chimique) du milieu intérieur est assuré par d’autres organes
(pancréas, glandes surrénales, foie, hypophyse, thyroïde).
 
CONCLUSION GENERALE 
Le maintien de la constance du milieu intérieur est assuré principalement par le rein mais aussi par d’autres
organes. Le maintien de la constance du milieu intérieur est nécessaire à la survie des organismes
pluricellulaires. Les reins débarrassent le milieu intérieur des produits de déchets du métabolisme et maintient
constant sa composition en ajustant sa pression osmotique, sa composition électrolytique et son volume et en
régulant sont pH. Cependant cette régulation est possible grâce à une adaptation continue de la fonction

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rénale en rapport avec les variations des autres fonctions assurées par le foie, les poumons et les glandes
(hypophyse, pancréas, thyroïde…)  

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