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COURS 

: LITTÉRATURES ORALES
Gema Charmaine Gonzales • 2021-22

SEANCE 2  : 14 SEPTEMBRE
DISCUSSION SUR L’INTITULÉ DU COURS (SUITE)

2. Comment peut-on caracteriser une œuvre littéraire comme une forme de littérature orale ?

L’expression met l’accent sur le moyen de transmission de ce type de littérature, à savoir la bouche […] par
opposition au graphique, à l’écrit.

1. […] je considérerai comme orale toute communication poétique où transmission et réception


au moins passent par la voix et l’ouie.
2. une littérature parlée par essence […], l’ensemble de tout ce qui a été dit, généralement de
façon esthétique, conservé et transmis verbalement par un peuple et qui touche la société
entière dans tous ses aspects.

Néanmoins, en dépit de quelques problèmes d’ordre étymologique soulevés ça et là et tendant à faire considérer
cette expression comme contradictoire en soi, actuellement, ce concept est largement adopté, comme le confirme
R. Finnegan : Ce terme plus large a été quelquefois contesté sous prétexte qu’il est en soi contradictoire si l’on
tient compte de l’étymologie originelle du mot « litté- rature » (associé à litterae « lettre »). Mais le terme est
aujourd’hui si largement accepté et les exemples où il s’applique clairement si nombreux que c’est un excès de
pédantisme de discuter au sujet de l’étymologie du mot « littérature », pas plus que nous ne discutons de
l’extension du mot « politics » aux affaires de l’État moderne, puisque ce mot vient du grec classique « polis »
qui signifie originellement « business ». Trop s’occuper d’étymologies risque de nous conduire à ne pas voir les
faits tels qu’ils sont. « Littéra- ture orale » et « Littérature non écrite » sont aujourd’hui des concepts utiles et
importants dans la description de quelque chose de réel (Finnegan, c-16).

Autre question : au moment de l’écriture, une œuvre littéraire originalement transmise à l’oral cesse-t-elle de
faire partie de la littérature dite orale ? En effet, essence de la litt. orale = absence d’une forme fixe et
reproduction à l’oral. Francis Lee Utley nous dit, en parlant du folklore (le champ dans lequel appartient la litt.
orale), « it may appear in print, but must not freeze into print »1. B.A. Botkin2 s’appuie sur un argument
similaire :

1. Peut-être la meilleure façon de comprendre les chansons et les histoires de ce livre est-elle en
termes d'espèce de littérature vivante qui n'a pas de forme fixe (différente à cet égard des
classiques, auxquels elle ressemble par la permanence et l'universalité de l'appel) et qui est
constamment changeante entre tradition écrite et non écrite. Puisque l'imprimé a tendance à
figer une chanson ou une histoire, le folklore est le plus vivant […] et dans sa forme la plus
pure est associé […] au monde sans livre. Mais cela n'en fait pas synonyme d'analphabétisme
ou d'ignorance, pas plus qu'il n'est vrai que les lettrés n'ont pas aussi leur savoir, ou que le
savoir cesse d'être un savoir dès qu'il est écrit ou publié. La littérature populaire ne diffère du
reste de la littérature que par son histoire : son auteur est l’« homme oublié » originel.

1
“A Definition of Folklore”, American Folklore, 1968, p.14.
2
A Treasury of American Folklore, Crown Publishers, New York, 1960, xxii-xxiiii.
3. Et en quoi cette appellation en pluriel, les littératures des Philippines, nous aide à comprendre certains aspects
de la culture et de la société philippines ?

La littérature philippine est de nature hétérogène. Elle est philippine, bien sûr, mais aussi asiatique, ou plus
précisément austronésienne ou encore malaise, tout en possédant certains traits de la littérature occidentale, voir
même transnationale.

Qu’elle soit écrite dans une des langues du pays, en anglais ou en espagnol, la littérature philippine consiste en
un assemblage de plusieurs siècles d’influences diverses, d’intensité et d’impacts variés. C’est un mélange
d’éléments étrangers que les groupes ethnolinguistiques de l’archipel ont assimilé.

DISCUSSION SUR L’APPROCHE HISTORIQUE

S URVOL DE QUELQUES ANTHOLOGIES LITTÉRAIRES PHILIPPINES : OBSERVATIONS

☞ Étudier le document. Donnez ses observations.


Philippine Literature: A Statement of Ourselves by Remedios V. Vinuya (2011)

1 – Precolonial Literature
2 – Literature during the Spanish Era (1565 – 1898)
3 – Literature during the American Period (1900 – 1946)
4 – Literature of the New Society (1971 – 1980)
5 – Contemporary Literature

Philippine Literatures: Texts, Themes, Approaches by Augusto Antonio A. Aguila, Joyce L.


Arriola, and John Jack G. Wigley (2008)

1 – Imaging the Filipino Man


2 – Imaging the Filipino Woman
3 – Representing the Filipino Family
4 – Exploring Filipino Traditions
5 – Discovering Love and the Filipino
6 – Exploring Filipino Humor
7 – Interrogating Gender Relations and the Filipino
8 – Representing Death and the Filipino
9 – Understanding Spirituality and the Filipino
10 –Discovering Philippine Aesthetics
11 – Looking at War and the Filipino
12 – Exploring Class Relations in the Philippines
13 – Imaging the Filipino Migrant
14 – Revisiting Philippine History.

Readings in Philippine Literature by Celedonio G. Aguilar (1994)

1 – Pre-Spanish Times
2 – Spanish period
3 – American Regency

Philippine Literature: Past and Present by Silverio Baltasar, Teresita Erastain, and Ma. Fe S.
Estanislao (1981)

1 – Pre-Hispanic Literature and the Continuing Oral Tradition


2 – Philippine Writng during the Spanish Period
3 – Philippine Writing during the Period of Emerging National Consciousness
4 –Philippine Literature of the Twentieth Century.

 Most of these anthologies take a historical approach. Why is that?

Q U ’ EST - CE QUE L ’ APPROCHE HISTORIQUE ?


Une approche historique de l'interprétation et de l'analyse littéraires est peut-être l'approche critique la plus
ancienne et l'une des plus utilisées. L'approche historique implique de comprendre les événements et les
expériences entourant la composition de l'œuvre, en particulier la vie de l'auteur, et d'utiliser les résultats pour
interpréter cette œuvre littéraire.

N EW H ISTORICISM
L'approche historique a été quelque peu abandonnée au milieu du XXe siècle, dans le sillage du« New Criticism
», une école qui néglige l'auteur pour se concentrer sur l'œuvre elle-même. Cependant, depuis une trentaine
d'années, il fait son grand retour avec une approche un peu différente et sous le nom : « Le néo-historicisme ».
Les nouveaux critiques historiques, selon Lois Tyson, considèrent les textes littéraires comme des « artefacts
culturels qui peuvent nous dire quelque chose sur l'interaction des discours, le réseau de significations sociales,
opérant à l'époque et à l'endroit où le texte a été écrit » (291) . Ils soutiennent que « le texte littéraire et la
situation historique dont il a émergé sont d'égale importance parce que le texte (l'œuvre littéraire) et le contexte
(les conditions historiques qui l'ont produite) sont mutuellement constitutifs : ils se créent l'un l'autre » (Tyson
291-292) .

S OME GO AS FAR AS SAYING LITERATURE CAN BE VIEWED AS HISTORY …


Bien qu'il ne s'agisse pas exactement de l'histoire, la littérature peut être considérée comme une histoire dans la
mesure où elle incarne la conscience d'un peuple à une certaine époque et reflète la société, la culture et le peuple
qui l'ont engendrée. Il s'agit bien d'un produit et d'un reflet du milieu dont il ne peut jamais être séparé. En tant
que telle, la littérature a le rôle potentiel d'être à la fois un indicateur et un agent de changement social.3

ASPECTS DE L ’ HISTOIRE PHILIPPINE

Un résumé rapide de certains aspects de l’histoire philippine est indispensable à la compréhension et à


l’appréciation de la littérature en ce qui concerne son contenu, sa nature et sa signification.

• L’archipel philippin est habité par différents groupes ethnolinguistiques tous de langues austronésiennes. Les
Philippins parlent douze langues de plus d’un million de locuteurs (tagalog - la langue nationale appelée filipino
-, cebuano - appelé aussi bisaya -, ilocano, hiligaynon, waray-waray, bikolano, kapampangan, pangasinan,
maranao, maguindanao, kinaray-a, tausug) et environs cent-cinquante langues de moins d’un million de
locuteurs. Avant l’arrivée des Espagnols, chaque société avait une organisation sociale particulière. De plus, la
littérature orale était très riche pour chaque société. Les formes littéraires sont diversifiées : épopées, récits,
poèmes chantés ou non, proverbes, devinettes, différents types de verlans, etc. La musique est aussi particulière à
chaque société : gongs, flûtes, guimbardes, tambours, différentes formes de lûtes, guitares, le violon, etc.

Ces groupes ethnolinguistiques ont joué un rôle dans le développement de la littérature philippine actuelle.

…Les différents groupes austronésiens sont arrivés au moyen de leurs embarcations appelées vinta ou balangay
(voir aussi la notion de banwa à expliquer). Ces migrants se sont installés sur les côtes dans les plaines de
l’archipel….

3
Although not exactly history, literature can be viewed as history insofar as it embodies the consciousness of a
people at a certain time and mirrors the society, culture, and people that engendered it. It is very much a
product and reflection of the milieu from which it can never be separated. As such, literature has the potential
role of being an indicator as much as an agent of social change at the same time — Traditions in Philippine
Literature and History: Synthesis and Analysis by Michael N. Quiros
… Des traces historiques fragmentaires montrent qu’à partir du 7 ème siècle l’archipel faisait probablement
partie du grand empire hindou malais Shri-Vijaya4. Au 14 ème siècle, il dépendait de l’empire malais
Madjapahit5 dont la capitale était alors à Java. A la désintégration progressive de cet empire, les sociétés des
côtes (principalement à Mindanao et Cebu) furent divisées en petites unités politiques ; chacune gouvernée par
un rajah ou un sultan. Un certain nombre de sociétés plus reculées ne dépendaient pas de ces unités politiques.

…Des marchands arabes ou des malais musulmans sont venus par Sumatra introduisant l’Islam dans les îles,
vers 1450.

Les sociétés philippines ont donc à la base une « culture austronésienne », et certaines d’entre elles ont des
influences hindoues (jusqu’au 14 ème siècle) et musulmanes (à la fin du 14 ème), puis chrétienne espagnole à
partir du 16 ème siècle…

Les rituels étaient (et le sont encore pour certains) étroitement liés à l’activité littéraire. De nombreuses sociétés
d’Asie du sud-est ont un registre poétique identique au registre rituel . Trois « religions » sont présentes : le culte
des ancêtres, l’islam et le christianisme -chacune exerçant une influence caractéristique sur la culture.

Par exemple, la relation étroite aux morts (culte des ancêtres) a donné naissance, après l’imposition du
christianisme, aux genres littéraires comme le karagatan - un jeu poétique (voir partie II pp. 27-29 du polycopié)
-, le duplo – un concours poétique effectué pendant la veillée au mort (idem)- et le dalit un hymne religieux
(idem).

A la lumière de ces faits historiques, la charpente de l’histoire littéraire philippine peut être découpée en termes
de périodes littéraires, mais n’impliquent pas un commencement et une fin distinctes. Je les ai divisées en quatre
grandes parties (titres provisoires):

Partie I. Les littératures orales

Partie II. L’époque de la colonisation espagnole (de 1565 à 1897) couvre toute la littérature dite de religion et
de moralité, qui provient de l’influence espagnole.

4
Voir O. Beyer p. 864, 1921. Thalassocratie: sociétés basées sur l’espace maritime. Définition de e e
http://fr.encarta.msn.com : Srivijaya, royaume de, ancien royaume malais (VII siècle au XIV siècle) qui connut
son apogée aux alentours de l'An Mil et domina le commerce maritime de l'Asie du Sud-Est e pendant cinq
cents ans. Le royaume de Srivijaya fut édifié au VII siècle à partir de Palembang (sur l'île de Sumatra), qui fut
probablement sa capitale, du moins à ses débuts. Il étendit rapidement son hégémonie au reste de l'île, puis
sur la péninsule malaise, contrôlant ainsi le détroit de Malacca. À l'apogée de son pouvoir et de son prestige,
aux alentours de l'An Mil, il domina aussi une partie importante de Java à l'ouest de Bornéo. Les marchands de
Srivijaya entretenaient un commerce actif avec la Chine et l'Inde et érigèrent même des temples bouddhiques
sur la côte de Coromandel (côte sud-est de l'Inde) utilisés par leurs agents commerciaux. En 1025, un important
raid des Chola d'Inde sur Srivijaya laissa le royaume momentanément désemparé, permettant ainsi à Airlangga,
roi de Java oriental, de retrouver son patrimoine. Le royaume se releva sans jamais parvenir à retrouver sa e
puissance passée. Il déclina lentement au XII siècle, et, au siècle suivant, il fut éclipsé par les royaumes javanais
de Singosari et de Majapahit. Le royaume de Srivijaya fut le propagateur de la langue et de la culture malaise.
5
Définiton de http://fr.encarta.msn.com : Majapahit, empire maritime javanais qui domina un ensemble e de
petits royaumes d'Indonésie et de la péninsule de Malacca du début du XIV siècle jusqu'au début e du XVI
siècle. Il fut fondé par Vijaya, gendre du roi Kertanagara de Singasari, qui régna de 1293 à 1309. Ses forces
résistèrent avec succès aux Mongols, lorsque ceux-ci cherchèrent à tirer profit de la lutte pour la succession de
Vijaya. Guidé par Gajah Mada, Premier ministre de 1331 à 1364, le royaume adopta alors une politique
expansionniste qui, en un peu plus de deux décennies, lui permit de prendre le contrôle de presque tout le
territoire de l'actuelle Indonésie et d'une bonne partie de la péninsule de Malacca. La puissance du royaume de
Majapahit, basée sur la maîtrise du trafic maritime, et donc du commerce de la région, déclina après la mort de
Gajah Mada ; en 1520, elle avait virtuellement disparu.
La Période nationaliste, incluse dans cette période, comprend les écrits des écrivains philippins, d’abord en
espagnol, puis en langue vernaculaire vers la fin de la conquête et le début de la colonisation étatsunienne.

Partie III. La période de la colonisation étasunienne est marquée par le « trilinguisme » de la littérature
philippine avec l’introduction de l’anglais, qui compliqua davantage le problème de la langue et ceci jusqu’à
aujourd’hui. A cette époque, on écrivait dans une langue vernaculaire (tagalog, bicolano, cebuano, etc.…) et/ ou
en espagnol, et/ ou en anglais. Cette période inclut l’occupation japonaise pendant laquelle l’anglais fut interdit
et le Tagalog promu.

Partie IV. La période contemporaine. La littérature de 1945 jusqu’à nos jours.

LA LITTERATURE PHILIPPINE PRE-COLONIALE

La littérature écrite en alphabet romain date d’environ 400 ans. Il existait une littérature écrite en alphabet
scripto-syllabique tel le baybayin pour le Tagalog (Chirino 1604), l’alphabet des Mangyan Patag et des Bukid de
Mindoro (Postma 1989) ou encore celui des Tagbanwa de Palawan. Ces trois derniers alphabets sont encore
utilisés pour écrire des poèmes. Les points ou les traits servant d’accentuation que l’on plaçait au-dessous ou au-
dessus des lettres leur conféraient un son défini et une signification distincte. On écrit de haut en bas et le lit de
gauche à droite.

La disparition du syllabaire indigène un siècle après le début de la domination espagnole (1521-1898) a


contribué à la rareté des informations sur la littérature préhispanique. Les premiers missionnaires qui sont entrés
en contact avec les Philippins ont vu dans la culture indigène la main du diable et ne l'ont donc pas collectée ni
enregistrée (Lumbera, Réévaluation 6). C'est pourquoi les historiens de la littérature ont eu du mal à retrouver la
littérature préhispanique. A ceci s'ajoute le fait que la plupart des textes littéraires étaient écrits, chantés ou
interprétés, même si certains étaient inscrits dans des bambous comme celui des Mangyans.

Il existe aujourd'hui des groupes ethniques dont les ancêtres remontent à l'époque préhispanique. Et c'est grâce à
eux, que l'on peut désormais parler de la culture des premiers Philippins. Beaucoup de choses peuvent être
déduites de manière fiable sur la littérature philippine précoloniale à partir de l'analyse de la tradition orale
collectée des Philippins dont les ancêtres ont pu préserver leur culture indigène en vivant hors de la portée des
administrateurs coloniaux espagnols et de la culture de l'Europe du XVIe siècle.

Attention : la première période de l'histoire littéraire philippine est la plus longue. Il n'est pas vrai de dire que
l'histoire des Philippines a commencé lorsque nos colonisateurs espagnols sont arrivés (en 1521). Nous sommes
trompés par ce fait dans nos jours élémentaires à cause de livres obsolètes et mal informés, mais ce n'est pas
juste. Ce chapitre confirme que depuis la découverte de l'Homme Tabon dans une grotte de Palawan en 1962
nous permet de parler aujourd'hui d'une préhistoire qui remonte à 50 000 ans.

Il y a eu des épopées, des contes, des chansons, des énigmes et des proverbes préservés à travers le temps. Il
s'agit d'objets culturels utiles à la reconstruction d'une période de notre histoire littéraire obscurcie par l'intrusion
de la culture étrangère, mais qui a néanmoins exercé et continué d'exercer une influence sur les œuvres littéraires
des générations suivantes, en termes de perspective, thème et technique.

F OLK E PICS
Les épopées folkloriques représentent les pièces les plus importantes de la littérature orale philippine. Dans son
enquête sur les épopées philippines, le professeur E. Arsenio Manuel a trouvé 13 épopées chez les païens, 2 chez
les chrétiens et 4 chez les musulmans. Nous étudierons ce semestre un échantillon de ces épopées.

Common Features (as described by E. Arsenio Manuel) :


 récits de longueur soutenue
 basé sur la tradition orale
 tournant autour d'événements surnaturels ou d'actes héroïques
 sous forme de vers
 soit psalmodié ou chanté
 incarnant ou validant les croyances, les coutumes, les idéaux ou les valeurs de vie du peuple.

L YRIC POETRY
Les Philippins possédaient également une richesse de poésie lyrique. Les Tagalogs, par exemple, ont jusqu'à 16
formes de chansons. Ils interprètent ces chansons lors de fêtes, les chantent pour pleurer, ou les chantent tout en
faisant leur routine quotidienne, en travaillant, etc.

Il y a bien sûr des poèmes, monoriming. Nous avons l'ambahan des Mangyans et le Tanaga des tagalogs.

P ROSE
Les récits en prose se composaient principalement de mythes d'origine, de récits de héros, de fables et de
légendes. Les premières anthologies de ces récits ont été rassemblées par des érudits américains pendant la
domination américaine.Social Function :

Fonction sociale :

 Expliquer les phénomènes naturels,


 les événements passés et croyances contemporaines pour rendre l'environnement moins effrayant en le
rendant plus compréhensible et,
 divertissement (humour et fantaisie)

D RAMA
Avant la domination espagnole, le théâtre philippin consistait principalement en des danses mimétiques imitant
les cycles naturels et les activités de travail. Parfois, cela reflétait des rituels religieux.

Avant l'époque coloniale, les Philippins avaient une culture qui les reliait aux Malais de la mer, une culture avec
des traces d'influences indiennes, arabes et peut-être chinoises. Leurs épopées folkloriques, chansons, poèmes
courts, contes folkloriques, danses et rituels leur ont donné une perspective asiatique indigène qui a servi de
dispositif de filtrage pour la culture occidentale que les colonialistes ont importée d'Europe.

ETUDE D’UN TEXTE

B ERNARDO C ARPIO
 l'une des figures folkloriques les plus populaires aux Philippines dont les origines sont intéressantes
 Regardons la photo : le personnage de Bernardo Carpio a été repris dans de nombreuses œuvres de la
culture pop, des bandes dessinées aux livres pour enfants, en passant par les films et les émissions de
télévision.

O RIGINS OF B ERNARDO C ARPIO


Une étude des origines de Bernardo Carpio nous montrera comment la littérature orale pourrait naître de la
littérature écrite ; et comment les aspirations d'une société et de son peuple peuvent influencer non seulement la
conception d'un mythe oral mais aussi son sujet.
Bernardo Carpio a des origines espagnoles. Son nom espagnol d'origine est Bernardo del Carpio, mais il est
réduit à Bernardo Carpio aux Philippines. Bernaldo del Carpio est mentionné pour la première fois dans la
Primera Cronica General de 1289, puis le héros du roman de chevalerie espagnol correspondant qui remonte au
Moyen Âge et appartient au cycle de Charlemagne dans lequel il résiste à l'invasion carolingienne. Selon
Edgardo Tiamson, les Espagnols ont créé Bernardo Carpio en réponse au héros épique français Roland.

Au fil des années, l'histoire de Bernardo Carpio allait évoluer en quelque chose de complètement différent. Il
deviendrait un sujet de poésie en 1860, une métaphore de la libération dans El Filibusterismo de José Rizal en
1891. Une chanson métrique qui symbolise la révolution contre les Espagnols en 1910. Et à l'heure actuelle, un
alamat ou une légende tagalog populaire qui reprend des thèmes pré-coloniaux6.

La chanson est devenue une arme coloniale efficace pendant la colonisation espagnole. Awit et d'autres formes
apparentées ont remplacé la littérature indigène que les prêtres espagnols ont détruite peu après la conquête. Au
18e siècle, ils étaient vendus sur des stands ou par des vendeurs ambulants, souvent mis en scène et chantés en
public. Dans la chanson métrique Historia Famosa de Bernardo Carpio, les Tagalogs ont appropriés un héros
espagnol pour écrire l'histoire et la libération des Philippines.

Au 19e siècle, les paysans tagalogs ont commencé à croire que Bernardo Carpio était leur roi indigène. Des
événements catastrophiques ont été interprétés comme des signes de son activité. À ce stade, Bernardo Carpio
n'est plus un héros espagnol, mais le héros d'une légende philippine.

Aujourd'hui, il existe de nombreuses versions de ce conte. Les récits des histoires ont des origines précoloniales,
mais le nom du héros a été hispanisé pendant la colonisation espagnole. Le nom original du héros a été perdu
dans le temps. Toutes les versions de l'histoire s'accordent pour dire que Bernardo Carpio avait une force
similaire à celle de nombreux héros hommes forts dans les épopées asiatiques, comme Lam-ang.

☞ Ang Alamat ni Bernardo Carpio


Ang Alamat ni Bernardo Carpio La Légende de Bernardo Carpio

Noong unang panahon, daan-daang Il était une fois, il y a des centaines


panahon na ang nakalilipas, may mag- d'années, un couple qui a attendu
asawang matagal bago nagkaroon ng anak. longtemps avant d'avoir un enfant. Ils ont
Pinangalanan nilang Bernardo Carpio ang nommé leur fils unique Bernardo Carpio.
kaisa-isang naging anak nila.
Même quand il était petit, Bernardo était
Maliit pang bata si Bernardo ay déjà l’objet d’émerveillement de ses
pinagtatakhan na ng kanyang mga parents. Il était différent de tous les
magulang. Kakaiba siya sa lahat ng bata. enfants. Avez-vous déjà vu un bébé
Nakakita na ba kayo ng isang sanggol pa arracher un clou ? Même la chaise et la
lamang ay nakabubunot na ng pako? table il peut démolir. Bernardo Carpio est
Maging ang silya at mesa ay nagigiba niya. un bébé vraiment amusant.
Talagang nakakatuwang sanggol itong si
Bernardo Carpio.

Lalo nang nag-ibayo ang lakas ni Bernardo La force de Bernardo a augmenté encore
nang siya'y lumaki. Walang manalo sa kanya plus à mesure qu'il grandissait. Personne ne
sa buno kahit na malalaking tao, gayong gagnerait contre lui, même de grands
6
Bernardo Carpio a ensuite été présenté aux Philippins par un poète tagalog, Huseng Sisiw en 1860 mais sa
philippinisation est attribuée à José Rizal dans son roman El Filibusterismo publié en 1891. En 1910, un tagalog
avec Historia Famosa ni Bernardo Carpio a été publié.
labindalawang taon pa lamang siya. hommes, même s'il n'avait que douze ans. Il
Napakalakas niyang kumain kaya’t ang mangeait vraiment beaucoup que trois
tatlong manok at isang tampiping kanin ay poulets et une poignée de riz n’étaient pas
kulang pa sa kanya. suffisants pour lui.

lsang araw, naisipan ni Bernardo na Un jour, Bernardo a pensé à aller vivre dans
mamundok upang huwag na siyang la montagne pour ne pas être un fardeau
makabigat sa kanyang mga magulang. pour ses parents. Il est allé à la montagne
Nagtungo siya sa bundok ng San Mateo. Sa de San Mateo. Sur la montagne, les bras de
bundok ay lalong nabanat ang mga bisig ni Bernardo se sont encore plus étirés, il est
Bernardo, kaya lalo na siyang lumakas. donc devenu encore plus fort. Il subjugua
Napasuko niyang lahat ang mga hayop at tous les animaux et le reconnurent comme
kinilala siyang panginoon. Kaya nalibang si seigneur. Bernardo aimait donc vivre dans
Bernardo sa pagtira sa gubat at paminsan- la forêt et il ne rendait visite à ses parents
minsan na lamang siyang dumadalaw sa qu'occasionnellement.
kanyang mga magulang.
Mais quelqu'un était toujours jaloux de lui.
Nguni't mayroon pa lang naiinggit sa kanya. Qui cela peut-il être ? Que compte-t-il faire
Sino kaya iyon? Ano ang kanyang binabalak à Bernardo ?
gawin kay Bernardo?
Un jour, Bernardo se reposait à l'ombre
Isang araw ay namamahinga si Bernardo sa d'un arbre. Soudain, il entendit une voix
lilim ng isang punung-kahoy. Biglang may sinistre. Qui êtes-vous et que faites-vous ici
narinig siyang isang tinig na mabalasik. Sino dans mon royaume ? Bernardo n'a vu
ka at ano ang ginagawa mo rito sa aking personne.
kaharian? Wala namang nakitang tao si
Bernardo. Cependant Bernardo a répondu: "Je suis
Bernardo Carpio, la nouvelle du courage et
Gayunman ay sumagot si Bernardo ng, "Ako de la vigueur. Qui êtes-vous?" demanda
ay si Bernardo Carpio, ang balita sa Bernardo.
katapangan at kalakasan. Ikaw naman ay
sino?" ang tanong ni Bernardo. "Je suis le roi ici sur la montagne de San
Mateo", répond l’Enchanté et soudain un
"Ako ang hari rito sa bundok ng San homme très gros et très grand est apparu.
Mateo", ang sagot ng ingkantado at biglang Son visage était sombre, mais Bernardo
lumitaw ang ìsang napakalaki at napakataas n'était même pas effrayé ou terrifié.
na tao. Mabalasik ang mukha, nguni't hindi
man lamang natakot ni kinilabutan si Ils se sont battus pour déterminer qui
Bernardo. devrait être reconnu comme roi. La
montagne de San Mateo gronde. Même les
Nagbuno sila upang malaman kung sino ang voisins ont tremblé, à la fin Bernardo a
dapat kilalaning hari. Humugong ang également gagné.
bundok ng San Mateo. Nayanig pati ang
mga kalapit-nayon, Sa katapusan si
Bernardo rin ang nanalo. L'Enchanté avait honte, alors il pensa à
Hiyang-hiya ang ingkantado, kaya inisip tromper Bernardo pour se venger,
niyang linlangin si Bernardo upang
makaganti,
Isang araw ay dumating ang ingkantado at Un jour, l'homme enchanté est venu et a
iinanyayahan si Bernardo sa bahay niya sa invité Bernardo dans sa maison sur la
bundok. Sapagka't maamong-maamong montagne. Parce qu'il s'est approché de
lumapit siya kay Bernardo, nagtiwala at Bernardo très doucement, il a fait confiance
sumama siya sa ingkantado. et est allé avec l'Enchanté.

Palibhasa'y si Bernardo ang panauhin, Parce que Bernardo est l'invité, il a été
unang pinapasok si Bernardo sa malaking laissé d’entrer d'abord dans la grande
yungib at biglang isinara : ang pinto, grotte et y a été renfermé : la porte,
hinadlangan ng dalawang malalaking bloquée par deux grandes portes en pierre
batoang pinto ng yungib. Napiit doon ang de la grotte. Le pauvre Bernardo y était
kaawa-awang si Bernardo. piégé.

Ang sabi ng matatanda, pagka raw Selon les anciens, lors d'un tremblement de
lumilindol at kumukulog, nagpipilit terre et du tonnerre, Bernardo tentait de
makawala si Bernardo sa pagkakapiit sa s'échapper de son emprisonnement dans la
yungib ng San Mateo. Ito ang Alamat ni grotte de San Mateo. C'est la Légende de
Bernardo Carpio. Bernardo Carpio.

C ONCLUSION

La légende de Bernardo Carpio est un mythe étiologique. Un mythe étiologique raconte et explique l'origine d'un
phénomène ou la création d'un être ou d'une chose, le plus souvent par un dieu, mais parfois par un héros
civilisateur. La légende de Bernardo Carpio explique comme nous avons pu le voir, la cause des tremblements de
terre.

Bernardo s'est ainsi nationalisé dans la romance philippine, une sorte de héros de la culture endormi dans la
montagne qui reviendra un jour aider son peuple. Il apparaît dans les légendes de différentes parties du pays. Une
légende tagalog localise la montagne dans laquelle il est enchaîné à San Mateo, près de Montalban, Rizal. Avec
le temps, pensaient les gens, il sera capable de briser les chaînes qui le lient et il sauvera alors son peuple de
l'esclavage et de la misère. Une autre légende tagalog situe les deux rochers que Bernardo a essayé de séparer à
Minalungao, un site pittoresque de Gapan, Nueva Ecija. Pour les Ibanags de la vallée de Cagayan, Bernardo
Carpio est l'un de leurs héros, dont la force phénoménale surpasse celle de leurs héros mythiques, Bivag et
Malana. Selon une autre légende Ibanag, les tremblements de terre sont causés par les luttes de Bernardo pour se
libérer de l'emprise des deux montagnes entre lesquelles il a été pris.

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