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– B1 Histoire de l'idée européenne
© Nicolas Desrumaux Année universitaire : 20082009
Histoire de l'Idée européenne
Bachelor Professionnel Gestion et administration de l'entreprise 1ère année
Fiche n° 5
Après l'élargissement, un second défi : l'approfondissement
(1958 1984)
Sommaire
Bibliographie complémentaire : ...........................................................2
I. La Place de la Grande-Bretagne dans le Marché Commun................3
A – Jaques Rueff : La transformation fondamentale du Marché Commun
(1958)..............................................................................................................3
B – Emmanuele Gazzo : Elargissement et approfondissement sont-ils
opposés ? (1969).............................................................................................4
C – Margaret Tatcher : Une priorité : reconnaître les intérêts nationaux (1981)
.........................................................................................................................6
II. L'effet d'entraînement : de l'intégration économique à l'intégration
politique.........................................................................................7
D – Walter Hallstein : L'Union par l'économie (1961).......................................7
E – André Philip : L'effet d'entraînement social et politique de l'unification
monétaire (1969).............................................................................................8
III. Identité européenne et approfondissement institutionnel.............9
F – Milan Kundera : l'autre Europe (1983)........................................................9
G – Conseil européen : Développer une diplomatie des Droits fondamentaux
(1978)............................................................................................................10
H – François Mitterrand : Pacta sunt servanda, rebus sic standibus (1984)...12
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Après l'élargissement, le second défi de l'approfondissement (1958 - 1984)
Bibliographie complémentaire :
Bossuat (G.), Les fondateurs de l'Europe unie, Paris, Belin, 2001
Bruneteau (B.), Histoire de l'idée européenne au second XXe siècle, Armand Colin, Paris, 2008
Duroselle (J.B.), L'idée européenne à travers l'histoire, Paris, Denoël, 1965
Gilli (M.), L'identité culturelle, laboratoire de la conscience européenne, Paris, les Belles Lettres,
1965
Sainte Lorette (L. de), L'idée d'union fédérale européenne, Paris, Armand Colin, 1955
Voyenne (B.), « Histoire de l’idée européenne », petite bibliothèque Payot, Paris, 2e édition, 1964
Bibliographie spécialisée :
Bachoud (A.), Cuesta (J.) et Trebitsch (M., dir.), Les intellectuels et l'Europe de 1945 à nos jours,
PU Denis DiderotPAris VII, 2000
Bussière (E.), Dumoulin (M.), Schirmann (S.), Europe organisée ou Europe du libreéchange ?
Fin XIXe siècle année 1960, Bruxelles, Peter Lang, 2006
Gheballi (V.Y.), Les valeurs de la Grande Europe, produit du laboratoire politique de la CSCE,
Relations internationales n° 3, printemps 1993, pp. 6380
Mollin (G. Th.), La Commission Hallstein 19581967 : aux frontières d'un gouvernement
supranational, in Loth (W.), La gouvernance supranationale dans la construction européenne,
Bruxelles, Bruylant, 2005
Schoutheete (Ph., de), La coopération politique européenne, Paris, Nathan, 1980
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Après l'élargissement, le second défi de l'approfondissement (1958 - 1984)
HISTOIRE DE L'IDEE EUROPEENNE A LA FIN DU XXe SIECLE
(1950 – 2000)
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jamais les solidarités économiques qu'il établissait. (...) Le marché institutionnel est, à notre époque,
le seul instrument qui permette de concilier les exigences des nationalismes nouveaux et les
nécessités de la civilisation d'échanges, sur laquelle reposent le niveau de vie des populations et
l'existence même d'une grande partie d'entre elles. Que ses institutions soient expresses ou tacites, il
sera nécessairement, demain, dans la plus grande partie du monde, le substitut du régime colonial.
Nous commençons seulement à apercevoir la portée du concept de marché institutionnel et les
immenses développements dont il sera l'origine. Il est, dans nos structures politiques, la mutation
fondamentale, qui unira demain, dans une civilisation commune, tous les individus et tous les
peuples qui veulent donner aux hommes la liberté sans le désordre et le bienêtre sans la servitude,
tout en réduisant, autant qu'il est humainement possible, l'inégalité et l'injustice.
Addentum : Extrait de la Déclaration de Willy Brandt au Sommet de La Haye, 1er déc. 1969
I. Si l'Europe se portait bien, nous ne nous serions pas rencontrés ici aujourd'hui. (...) A cet
égard, nous sommes certainement d'accord pour dire que notre Communauté ne doit pas être un
nouveau bloc, mais un système exemplaire qui pourra servir d'élément de construction à un
règlement de paix paneuropéen bien équilibré. C'est dans cet esprit que la République fédérale
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d'Allemagne cherche à s'entendre avec l'Est, en coopération et d'un commun accord avec ses
partenaires occidentaux.
Les liens dans lesquels nous nous sommes engagés ensemble doivent être indissolubles et
toujours plus étroits. Si nous voulons aboutir à l'harmonisation nécessaire, nous devons nous
aider mutuellement, c'estàdire que nous devons pratiquer la solidarité. (...)
II. C'est pour cela que je dis en toute franchise: le Parlement et l'opinion publique de mon pays
attendent de moi que je ne rentre pas de cette conférence sans arrangements concrets dans la
question de l'élargissement de la Communauté.
Cette question nous occupe depuis des années. Elle appartient, en vertu du Traité, aux questions
fondamentales de notre Communauté et il n'était écrit nulle part que nous ne pourrions envisager
ce thème qu'après la période transitoire. La position allemande est bien connue depuis des
années. Je suis d'avis que nous ne pouvons pas différer plus longtemps ce thème.
Premièrement, l'expérience a montré que le retard apporté à l'élargissement risque de paralyser la
Communauté. En second lieu, il répond aux intérêts communs que la Communauté s'élargisse à
une époque où nous nous efforçons de réaliser un rapprochement EstOuest. En troisième lieu, la
Communauté doit déborder le cadre des Six si elle veut s'affirmer dans le domaine économique
et technologique à côté des géants, et assumer sa responsabilité sur le plan politique mondial.
Je n'hésite pas à ajouter un quatrième argument: celui qui craint que le poids de l'économie de la
République fédérale d'Allemagne puisse affecter l'équilibre à l'intérieur de la Communauté,
devrait aussi, pour cette raison même, être favorable à son élargissement. (...)
IV. L'harmonisation des objectifs poursuivis doit s'accomplir, dans une première étape,
parallèlement à une coordination efficace de la politique économique à court terme. La fixation
de buts quantitatifs à moyen terme en matière de politique économique constitue, à cet égard, une
tâche importante.
VI. Il est reconnu que nos pays ont pour tâche de travailler ensemble dans les domaines de la
politique scientifique et technologique; on a déjà beaucoup parlé et on a aussi beaucoup écrit à ce
sujet. (...) Il me semble que nous ne progressons pas suffisamment vite en utilisant la méthode
actuelle de programmes communautaires adoptés à l'unanimité, très détaillés et limités au secteur
nucléaire. Nous ne pouvons examiner ici, en détail, le programme de recherches, mais nous
pouvons — et c'est ce que je voudrais vous proposer — manifester notre volonté commune de
surmonter la crise de l'Euratom.
Source : Site internet du Conseil des Ministres de l'Union (http://www.consilium.europa.eu),
page consultée le 14 janvier 2009
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1 « Building upon recovery also has an international dimension. When I travel abroad in your name it is no
longer as a suitor or a supplicant. Instead I make a point of telling the Leaders of the nations that I visit how British
industry can and will perform. We seek no special favours: by the same token I am determined to see we get equal
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treatment. Where others resort to unfair trading practices, we have not hesitated to take action to prevent damage to
British industry, and we shall take action in similar circumstances in the future.
But that is light years removed from a retreat into blinkered protection. Do those who urge us to put up the
shutters to international trade realise that a higher proportion of our jobs depend on exports than in almost all the
other major trading nations—including West Germany, Japan, and the United States? Free trade is a vital national
interest to the British people, which we simply dare not put at risk.
Similarly, within the European Community we shall continue to insist on fair treatment. It is not acceptable
to us, for example, that those of our partners who have drained their own coastal waters by overfishing should now
be free to lay waste the waters around our shores. In George Younger and AlickBuchananSmith, the fishermen of
Scotland have tireless champions.
They have the united backing of the whole Cabinet for their insistence that the fisheries policy of the
Community must reflect in full the substantial contribution of our inshore fleet to the total European catch. And
where national aids give artificial advantages to producers in one or other of the Membercountries we must pursue
our own national interests as we did last week with the subsidy on fuel for our glasshouse growers.
But it's precisely because the determination of this Government to make a success of the European
Community is undoubted that we are in a strong position to insist upon the recognition of our national interests
within it. We cannot—we really cannot—put up to twofifths of our trade in jeopardy by stalking out in feeble
protest. Indeed, I don't believe our opponents, whatever they may be saying to try and save their seats and faces from
the lunatic Left, would ever dare to do so. What I fear is that if the electorate were ever unwise enough to give them
the opportunity, they would do what they did last time—exasperate our partners and achieve nothing for ourselves.
(...) Now I wholly understand the generosity of spirit which leads some of our young people in particular to
campaign for nuclear disarmament. I share their aspirations. »
(discours disponible sur http://www.margarettatcher.org, page consultée le 16 janvier 2009).
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l'homme à essayer de dominer des phénomènes naguère avec fatalisme comme naturels.
(...) Cette intervention étendue des pouvoirs publics dans les conditions de l'économie est
préexistante à la Communauté européenne. Ce n'est pas la Communauté qui l'a créée. On peut
naturellement la considérer comme choquante (...) Mais on n'est pas fondé à en rendre responsable
l'intégration européenne et à la taxer en conséquence de ''dirigisme''. Comme elle n'intègre que les
éléments préexistants dans les pouvoirs nationaux, le reproche, s'il est légitime, s'adresse à ces
politiques nationales. (...) Il est également évident que l'intégration ne s'opère pas sans modifier la
substance des différents éléments nationaux. Mais cette modification – prise dans son ensemble –
va dans le sens d'un rapprochement plus marqué vers l'économie de marché. Car la loi fondamentale
de la Communauté économique européenne, sa ''philosophie'' sont nettement inspirées de
l'économie de marché. Mettre en jeu une concurrence que rien ne fausse sur le territoire indivis de
la Communauté, telle est sa devise. Dans la mesure où elle y met de la contrainte, c'est à sa liberté
qu'elle contraint. Car la liberté n'est pas non plus ''l'état de nature parmi les hommes''. La contrainte
s'exerce donc au premier chef contre les pouvoirs étatiques qui veulent restreindre cette liberté, et
non contre le citoyen européen, auquel de nouvelles libertés doivent être garanties. (...)
Arrivés à ce point, nous pouvons renverser le raisonnement et dire également (...) ce qui apparaît
comme la substance véritable de l'action que nous appelons ''intégration européenne'', c'est
l'instauration d'un nouveau type d' ''économie nationale'', l'économie communautaire, parce qu'elle
est la résultante d'éléments d'une propre politique économique, d'une politique économique propre à
la Communauté. Affirmer cela n'est pas plus osé que d'appeler ''Etat'' un Etat fédéral, bien qu'il y ait
sur son territoire encore d'autres pouvoirs étatiques. La Communauté n'est pas seulement une union
douanière (...).
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gouvernement de gauche socialocommuniste dont la politique serait, sur tous les plans, le contraire
de celle poursuivie dans les autres pays européens.
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Oui, sa création et ses révoltes indiquent qu'elle ''n'a pas encore péri''. Mais si vivre veut dire exister
dans les yeux de ceux qu'on aime, l'Europe centrale n'existe plus. Plus précisément, dans les yeux de
son Europe aimée, elle n'est qu'une partie de l'Empire soviétique, et rien de plus.
Et pourquoi s'en étonner ? Par son système politique, l'Europe centrale est l'Est ; par son histoire
culturelle, elle est Occident. Mais puisque l'Europe est en train de perdre le sens de sa propre
identité culturelle, elle ne voit dans l'Europe centrale que son régime politique ; autrement dit : elle
ne voit dans l'Europe centrale que l'Europe de l'Est.
L'Europe centrale doit s'opposer non seulement à la force pesante de son grand voisin, mais aussi à
la force immatérielle du temps qui, irréparablement, laisse derrière lui l'époque de la culture. C'est
pourquoi les révoltes centreeuropéennes ont quelque chose de conservateur, je dirais presque
d'anachronique : elles tentent désespérément de restaurer le temps passé, le temps passé de la
culture, le temps passé des Temps Modernes, parce que seulement dans cette époquelà, seulement
dans le monde qui garde une dimension culturelle, l'Europe centrale peut encore défendre son
identité, peut encore être perçue telle qu'elle est.
Sa vraie tragédie n'est donc pas la Russie, mais l'Europe. L'Europe, cette Europe qui, pour le
directeur de l'agence de presse de Hongrie, représentait une telle valeur qu'il était prêt à mourir pour
elle, et qu'il mourut. Derrière le rideau de fer, il ne se doutait pas que les temps ont changé et qu'en
Europe, l'Europe n'est plus ressentie comme valeur. Il ne se doutait pas que la phrase qu'il envoya
par télex audelà des frontières de son plat pays avait l'air désuète et ne serait jamais comprise.
2 Bulletin Officiel des Communautés européennes. NDLR
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Addentum : Acte final de la CSCE (1975), § VII, ronéo., pp. 56.
(...) VII. Respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, y compris la liberté
de pensée, de conscience, de religion ou de conviction
Les Etats participants respectent les droits de l'homme et les libertés fondamentales, y
compris la liberté de pensée, de conscience, de religion ou de conviction pour tous, sans
distinction de race, de sexe, de langue ou de religion.
Ils favorisent et encouragent l'exercice effectif des libertés et droits civils, politiques,
économiques, sociaux, culturels et autres qui découlent tous de la dignité inhérente à la personne
humaine et qui sont essentiels à son épanouissement libre et intégral.
Dans ce cadre, les Etats participants reconnaissent et respectent la liberté de l'individu de
professer et pratiquer, seul ou en commun, une religion ou une conviction en agissant selon les
impératifs de sa propre conscience.
Les Etats participants sur le territoire desquels existent des minorités nationales
respectent le droit des personnes appartenant à ces minorités à l'égalité devant la loi, leur donnent
l'entière possibilité de jouir effectivement des droits de l'homme et des libertés fondamentales et,
de cette manière, protègent leurs intérêts légitimes dans ce domaine.
Les Etats participants reconnaissent l'importance universelle des droits de l'homme et des
libertés fondamentales, dont le respect est un facteur essentiel de la paix, de la justice et du bien
être nécessaires pour assurer le développement de relations amicales et de la coopération entre
eux, comme entre tous les Etats.
Ils respectent constamment ces droits et libertés dans leurs relations mutuelles et
s'efforcent conjointement et séparément, y compris en coopération avec les Nations Unies, d'en
promouvoir le respect universel et effectif.
Ils confirment le droit de l'individu de connaître ses droits et devoirs dans ce domaine et
d'agir en conséquence.
Dans le domaine des droits de l'homme et des libertés fondamentales, les Etats
participants agissent conformément aux buts et principes de la Charte des Nations Unies et à la
Déclaration universelle des droits de l'homme. Ils s'acquittent également de leurs obligations
telles qu'elles sont énoncées dans les déclarations et accords internationaux dans ce domaine, y
compris entre autres les Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme, par lesquels ils
peuvent être liés.
Texte disponible sur le site de l'OSCE (http://www.osce.org, page consultée le 16 janv. 2009)
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Après l'élargissement, le second défi de l'approfondissement (1958 - 1984)
aux traités existants mais les prolongerait dans les domaines qui leur échappent. Tel est le cas de
l'Europe politique.
Pour une telle entreprise, Mesdames et Messieurs, la France est disponible.
M'exprimant en son nom, je la déclare prête à examiner et à défendre votre projet qui, dans son
inspiration, lui convient.
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