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Université de Kinshasa
Faculté Polytechnique
Département de Génie électrique et Informatique
Dédicace
A nos chers Papa Pascal LOFEMBA BOSENGHI et Tantine Adel MULOKO MAUWA ;
Remerciements
Au Seigneur Jésus-Christ, en qui nous avons la vie, l’espoir et la grâce ; lui qui n’a cessé de
nous soutenir et fortifier, nous lui exprimons ici notre profonde gratitude.
Pour l’amour, les sacrifices consentis, les moyens mis à notre disposition et les divers soins à notre
égard, nous exprimons ici notre profonde gratitude à nos parents Roger BAKALI AMISI et Yvette
MULOKO MBWESE ; à papa Pascal LOFEMBA et tantine Adel MULOKO ainsi qu’à papa
Placide MUFWANZALA et son épouse maman Robertine YENGO.
Pour leurs soutiens tant spirituels que matériels et affectifs, nous tenons également à remercier
tous nos frères et sœurs Lauriane, Christelle, Nadia, Dayana, Emmanuel, Eliel, Ornella,
Gloria, Geoffrey BAKALI ; Esther, Francine, Gloria, Rachel, Emmanuel LOFEMBA ;
Noella, Nadege, Naomy MULOKO et tous ceux dont leurs noms ne sont pas inscrits ici. Nous
sommes marqués par leur attention et leurs encouragements.
A nos amis et collègues, compagnons de lutte de chaque jour, pour leurs encouragements
efficaces. Nous citons Eric SUNGU, Rudy MALEKI, Francis PAMBU, Bosly BUHENDWA,
Cabral MBAYO et à tous nos bien-aimés en Christ de la cellule Bérée et de l’église La Borne
; nous disons merci. Nous sommes bien conscient de la grâce que nous avons de vous côtoyer.
Que tous ceux dont l’amitié, l’affection, le dévouement, l’encouragement, l’aide moral et
matérielle nous ont été précieux pour la mise en œuvre et la réussite de ce travail, trouvent ici
l’expression de notre gratitude. Que Dieu bénisse abondamment tout un chacun.
iii
Dédicace ................................................................................................................................................... i
Remerciements .........................................................................................................................................ii
Table des matières ...................................................................................................................................iii
Chapitre 0 : Introduction Générale .......................................................................................................... 1
Chapitre 1 : Généralités sur les réseaux électriques ................................................................................ 3
1.1 Introduction ................................................................................................................................... 3
1.2 Caractéristiques des réseaux électriques ...................................................................................... 3
1.2.1 Différents types des réseaux électriques et leurs structures.................................................... 3
1.2.2 Les grandeurs électriques importantes à surveiller................................................................. 8
1.2.3 Les matériels utilisés dans les réseaux électriques HT ......................................................... 10
1.2.3.2.3 Les relais......................................................................................................................... 18
1.2.3.2.4 Les disjoncteurs ............................................................................................................. 19
Chapitre 2 : Notions de base sur les protections des réseaux ................................................................ 20
2.1 Les défauts de fonctionnement.................................................................................................. 20
2.1.1 Origine des défauts .................................................................................................................. 20
2.1.2 Caractéristiques des courts-circuits ...................................................................................... 20
2.1.3 Statistiques sur les défauts .................................................................................................... 21
2.1.4 Conséquences des courts-circuits ......................................................................................... 22
2.2 Elimination des défauts ............................................................................................................... 24
2.2.1 Détection des défauts ............................................................................................................ 24
2.2.2 Identification de l’ouvrage atteint ........................................................................................ 24
2.2.3 Commande des organes de coupure ..................................................................................... 25
2.2.4 Sensibilité des protections .................................................................................................... 27
2.2.5 Contraintes supplémentaires pour les protections ................................................................ 27
2.2.6 Fiabilité des protections ........................................................................................................ 28
2.2.7 Organisation des protections en systèmes et en plans .......................................................... 29
2.3 Technologie et mise en œuvre .................................................................................................... 30
2.3.1 Aspects technologiques des protections en HT .................................................................... 30
2.3.2 Sources auxiliaires à courant continu ................................................................................... 31
Chapitre 3 : Protection des réseaux de répartition ................................................................................. 32
iv
En outre, les surtensions permanentes ou transitoires mettent, quant à elles, en danger, les
personnes se trouvant à proximité d'installations électriques. Les surcharges sur les lignes à
haute tension dilatent les conducteurs, provoquant un abaissement de la flèche entre les
pylônes. En clair, la distance entre les conducteurs et le sol diminue, sans protection un court-
circuit peut survenir, mettant également en danger les biens et les personnes
[www.google.com].
Les buts visés par les dispositifs de protection sont multiples : participer à la
sécurité des personnes contre les dangers électriques ; éviter les détériorations des matériels ;
limiter les contraintes thermiques, diélectriques et mécaniques auxquelles sont soumis ces
matériels, préserver la stabilité et la continuité de service du réseau et protéger les installations
voisines.
2
Ce présent travail va s’inscrire dans le cadre de la description des protections des réseaux
électriques haute tension ou réseaux de répartition, principalement contre les courts-circuits.
Signalons ici qu’il faudra, dans la suite de notre travail, faire la différence entre la fonction
« protection du réseau électrique » et l’expression : « les protections du réseau électrique ». Le
premier terme fait intervenir tout l’arsenal des dispositifs et dispositions permettant de
surveiller certains paramètres importants du réseau, de détecter des défauts y afférents, de
commander les organes de coupure et ainsi d’isoler les ouvrages atteints ou d’éliminer ces
défauts. Par contre le second terme concerne un équipement de protection comportant
uniquement des fonctions de mesure et de logiques de traitement et de décision (équipements
de surveillance et de commande). On remarque qu’il est inclus dans le premier. Et c’est de ce
dont il va s’agir de décrire l’organisation et le fonctionnement, pour le cas particulier des
réseaux haute tension.
- Le premier chapitre traite des généralités sur les réseaux électriques en décrivant
succinctement l’organisation générale de ses différents composants et s’étalant
beaucoup plus sur les réseaux haute tension ;
- Le deuxième chapitre donne les notions de base sur les protections des réseaux
électriques : il s’agira ici de chercher à savoir contre quel incident doit-on protéger le
réseau, comment le détecter et parvenir à commander les organes de coupure. Il est
question ici d’examiner seul le fonctionnement des appareils de surveillance et de
commande ;
- Dans le troisième chapitre est traité le cas particulier des protections des réseaux de
répartition ou haute tension ;
Les types des réseaux électriques sont organisés à partir de quelques niveaux
de tension normalisés. Ces derniers se présentent de la manière suivante [CORROYER (C.),
1991] :
Ces quatre niveaux de tension permettent de définir tous les types de réseau
existant. Toutefois, Les valeurs des tensions assignées(ou nominales) correspondant à chaque
niveau, adoptées dans les différents pays, sont très diversifiées et trop nombreuses pour être
toutes citées ; celles couramment utilisées, en République Démocratique du Congo, sont les
suivantes [KITOKO SENGHI, 2013] :
- en THT : 220 kV, 500 kV et très prochainement 400 kV ;
- en HT : 70 kV, 120 kV et 132 kV ;
- en MT : 6.6 kV et 30 kV ;
4
- en BT : 220V, 380V.
D’une manière générale, l’architecture d’un réseau électrique se présente comme sur le
schéma suivant :
Sur base des niveaux de tension définis et comme l’indique le schéma ci-dessus, on distingue
les types des réseaux électriques suivants :
5
La nécessité de transporter l’énergie électrique à une tension très élevée, sur une longue
distance, s’impose. Cela s’explique par la réduction sensible des pertes par effet Joule
[KITOKO SENGHI, 2013].
L’étude des protections électriques traitée dans ce travail se focalise sur ce type
des réseaux.
Les réseaux de répartition sont à haute tension (de l’ordre de 35kV à 200kV) et
ont pour but d’assurer à l’échelle régionale ou sur quelques dizaines de kilomètre, la
fourniture d’électricité. L’énergie y est injectée essentiellement par le réseau de transport via
des transformateurs, mais également par des centrales électriques de moyennes puissances
(inférieures à environ 100 MW) [www.wikipedia.org, 2014]. Ces réseaux alimentent d'une
part les réseaux de distribution à travers des postes de transformation HT/MT et, d'autre part,
les utilisateurs industriels dont la taille (supérieure à 60 MVA) nécessite un raccordement à
cette tension.
Ces types de réseaux utilisent à la fois une structure maillée, bouclée ou radiale
suivant les régions.
6
Notons ici que l’on distingue essentiellement les architectures suivantes [Schneider Electric,
2008] :
- en simple antenne,
- en double antenne,
- en double dérivation,
- en double alimentation avec double jeu de barres.
- en boucle ouverte,
- en boucle fermée.
Ils peuvent être exploités en boucle fermée ou en boucle ouverte (c’est-à-dire qu’un
disjoncteur est ouvert sur l’artère du réseau).
Ces grandeurs sont celles qui, pour un réseau électrique donné, restent
constantes. Toutefois, la constance de ces grandeurs ne signifie pas leur unicité [KITOKO
SENGHI, 2013].
Toute perturbation liée à ces grandeurs doit être détectée car cela occasionnerait l’apparition
d’un défaut, d’où la nécessité de les surveiller.
Les principales grandeurs à surveiller sont : la fréquence, la tension, l'intensité dans les
ouvrages, et la puissance de court-circuit.
A contrario, des tensions trop basses par rapport à la plage spécifiée conduisent
à un mauvais fonctionnement de beaucoup d'installations, que ce soit chez les consommateurs
(par exemple les moteurs), ou sur le réseau en lui-même (mauvais fonctionnement des
protections).
mais pendant une durée limitée. Pour permettre une telle exploitation, ces ouvrages sont
munis de protections spécifiques qui placent ceux-ci en sécurité de façon automatique lorsque
l'intensité dépasse une certaine valeur pendant une durée définie.
Le problème créé par une intensité trop élevée (c'est-à-dire une puissance
transmise élevée) est un échauffement par effet Joule important. La conséquence de cet
échauffement se manifeste de différentes manières selon les ouvrages considérés :
L'Icc est fournie principalement par les groupes de production. Elle est élevée
dans les nœuds du réseau que sont les postes électriques (les valeurs peuvent atteindre 30 à 50
kA sur le réseau 400 kV). L'Icc devient de plus en plus faible au fur et à mesure que les
niveaux de tension décroissent et que l'on s'éloigne des postes électriques.
Les matériels utilisés dans les postes électriques sont conçus pour résister à
une valeur maximale d'Icc : au-delà, il y a un risque de casse de matériel en cas de court-
circuit (causé par la foudre, le givre, une rupture de matériel...) Les bris de cette nature sont
notamment causés par des phénomènes électrodynamiques puissants qui ont lieu lorsque des
conducteurs sont soumis à des courants exceptionnellement forts.
Un réseau électrique a cependant tout intérêt à avoir une Icc élevée. En effet,
cela permet l'amortissement des perturbations émises par les grandes industries, ainsi qu'une
réduction des chutes de tension lors des courts-circuits sur le réseau. Pour le consommateur,
l'Icc correspond à l'intensité maximum que peut fournir le réseau : une Icc suffisante est donc
indispensable au démarrage des gros moteurs électriques. De manière générale, une Icc élevée
maintient une bonne qualité de l'onde électrique fournie aux clients.
10
Tableau 1-1 : Valeurs normalisées des courants suivant quelques niveaux des tensions
1.2.2.3 La fréquence
Les pylônes sont tous soigneusement reliés à la terre par un réseau de terre
efficace. Les pylônes supportent les conducteurs par des isolateurs en verre ou en porcelaine
qui résistent aux tensions élevées des lignes électriques. Généralement la longueur d'un
isolateur dépend directement de la tension de la ligne électrique qu'il supporte.
Un câble de garde, constitué d'un seul conducteur, surplombe parfois les lignes
électriques. Il est attaché directement au pylône, et ne transporte aucune énergie : il est relié
au réseau de terre et son but est d'attirer la foudre afin qu'elle ne frappe pas les 3 phases de la
12
ligne, évitant ainsi les "creux de tension" perturbant les clients. Au centre du câble de garde
on place parfois un câble fibre optique qui sert à la communication de l'exploitant.
- les autotransformateurs qui n'ont pas d'isolement entre le primaire et le secondaire. Ils
ont un rapport de transformation fixe quand ils sont en service, mais qui peut être
changé si l'autotransformateur est mis hors service.
- les transformateurs avec régleurs en charge sont capables de changer leur rapport de
transformation quand ils sont en service. Ils sont utilisés pour maintenir une tension
constante au secondaire (la tension la plus basse) et jouent un rôle important dans le
maintien de la tension.
Les transformateurs étant des matériels particulièrement coûteux, leur protection est assurée
par différents mécanismes redondants.
un poste
Selon la définition de la Commission électrotechnique internationale,
électrique est la partie d'un réseau électrique, située en un même lieu, comprenant
principalement les extrémités des lignes de transport, des lignes de répartition ou de
distribution, de l'appareillage électrique, des bâtiments, et, éventuellement, des
transformateurs [www.électropédia.org, 2014].
Les postes assurent donc les fonctions stratégiques de (d’) :
jeux de barres. Chaque liaison peut être reliée à l'un ou l'autre de ces jeux de barres. Il est
ainsi possible de constituer des nœuds, que l'on peut éventuellement relier entre eux par
l'intermédiaire d'une liaison courte, comportant des organes de coupure et d'isolement
(disjoncteurs et sectionneurs), et appelée couplage.
Un deuxième jeu de barres se justifie non seulement parce qu'il permet une
meilleure exploitation du réseau, mais aussi parce qu'il est pratiquement indispensable à la
sécurité de fonctionnement du réseau. La défaillance d'un jeu de barres rend en effet
indisponible l'ensemble des liaisons qui y sont raccordées, et revêt donc un caractère
particulièrement grave pour le fonctionnement du réseau si l'on ne dispose pas d'un second jeu
de barres utilisable en secours. Il est par ailleurs nécessaire, à moins d'accepter de se priver de
la totalité d'un poste, donc de l'ensemble des liaisons qui y sont raccordées, de disposer de
deux jeux de barres pour les soumettre alternativement aux opérations d'entretien
indispensables.
Voir schémas unifilaires à simple et double jeu de barres HT : Figure 1-7 et 1-8
Figure 1-7 : Schéma 1 unifilaire avec simple jeu de barre haute tension
14
Figure 1-8 : Schéma 2 unifilaire avec double jeu de barre haute tension
Légende :
15
- Postes de sortie de centrale : le but de ces postes est de raccorder une centrale
de production d’énergie électrique au réseau,
- Postes d’interconnexion : servent de point d’interconnexion avec d’autres
réseaux voisins (ex: les postes de Lingwala et Mbouono qui interconnectent les
réseaux des 2 Congo).
- Postes de transformation : relient des réseaux de niveaux de tension
différents (ex: le poste de Lingwala qui reçoit une énergie à 220 kV et
l’achemine vers le réseau 30 kV).
- Postes de répartition : répartissent l’énergie venant des sources de production
vers les grands centres de consommation tels que les provinces et grandes
villes (ex: le poste de Kwilu qui réparti l’énergie venant d’Inga vers le Bas
Congo et Kinshasa).
- Postes de distribution: alimentent les réseaux de distribution ou directement
les abonnées MT et BT.
- Postes d’étoilement : jouent un rôle similaire à celui des postes de répartition
dans les réseaux de distribution
Elles sont au nombre de quatre et peuvent s’énoncer comme suit [NZURU NSEKERE, 2012] :
- Fonction isolement
Elle consiste à isoler ou séparer des sources un circuit à vide. C’est une fonction de sécurité qui a
pour but de séparer du réseau une partie de l’installation afin de pouvoir y travailler sans risque.
- Fonction commande
Il s’agit d’une opération volontaire manuelle ou automatique consistant à fermer un circuit ou à
l’ouvrir dans les conditions normales de fonctionnement.
- Fonction surveillance
Cette fonction assure la surveillance des paramètres d’exploitation (tension, courant, température,
etc.) pour provoquer une alarme ou une ouverture du circuit.
Certaines fonctions peuvent être regroupées pour constituer des appareils composés utilisés
comme tout [NZURU NSEKERE, 2012]:
- soit par association de deux fonctions sur un même appareil (cas par exemple des
interrupteurs – sectionneurs groupant en un seul appareil les fonctions isolement et
commande)
- soit par association de 2 ou 3 appareils de base comme par exemple l’association avec des
fusibles d’un interrupteur ou d’un contacteur pour obtenir un combiné réalisant les
fonctions commande et élimination de défaut.
- soit par association avec un autre élément comme par exemple le discontacteur qui est une
association d’un contacteur avec un relais réalisant partiellement les fonctions commande,
élimination de défaut et surveillance.
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Le tableau ci-dessous donne pour chaque type d’appareillage de base ses fonctions.
Fonctions
Appareils de base
Elimination de
Isolement Commande surveillance
défaut
Sectionneurs X
Interrupteurs X
Contacteurs X
Disjoncteurs X X
Fusibles X X
Relais et déclencheurs X
N.B : les dispositifs tels que les contacteurs et les fusibles sont plus utilisés dans les réseaux
électriques à moyenne et basse tension. En outre, dans les réseaux HT, les interrupteurs sont
des appareils de très grande simplicité, limités à la coupure des courants magnétisants des
transformateurs ou des courants capacitifs de lignes à vide [NZURU NSEKERE, 2012].
Ainsi donc, dans les lignes qui suivront, nous nous bornerons à ne décrire que le fonctionnement
des dispositifs associant les fonctions commande et surveillance des réseaux HT. Il s’agira donc
de l’association des relais et déclencheurs avec les disjoncteurs. Ceux-ci étant les dispositifs
protégeant contre les courts-circuits, cas particulier de notre travail.
Quand un relais donne l'ordre au disjoncteur d'ouvrir le circuit, on dit qu'il déclenche. Quand
un élément extérieur vient empêcher le relais de déclencher, on dit qu'il est bloqué.
Dans les transformateurs, les relais Buchholz détecte la production de gaz causée par un
défaut ou un échauffement interne.
19
Dans le cas des protections, les disjoncteurs servent à interrompre le courant, y-compris de
court-circuit, circulant dans le réseau. Une de leur qualité indispensable est une grande
fiabilité et une bonne rapidité.
Les disjoncteurs à haute tension sont capables de couper trois fois leur courant de court-circuit
assigné en une ou trois minutes.
Les disjoncteurs actuels utilisent une nouvelle technique de coupure avec l’hexafluorure de
soufre (SF6) comme moyen d’extinction. Cela occasionne une réduction des énergies de
commande.
causés par un vent violent qui fait se toucher les conducteurs de deux phases sur une
ligne à haute tension ;
- Triphasé, entre les trois phases.
On regroupe souvent les courts-circuits biphasés et triphasés sous l’appellation de courts-
circuits polyphasés.
On observe généralement un taux de défaut plus faible sur les réseaux à THT
(225 kV, 400 kV, etc.) et HT. Cela s’explique par la présence systématique de câbles de garde
sur ces ouvrages.
Suivant un statistique du réseau électrique français, il est rapporté que les réseaux THT et HT
dans leur ensemble subissent de l’ordre de 15 000 défauts par an et les réseaux MT près de
700 000.
Pour les transformateurs, l’ordre de grandeur du nombre de défauts par appareil et par an est
de :
- 0,15 pour les matériels THT/HT ;
22
N.B : les courts-circuits entre une phase et la terre sont, en général, beaucoup moins sévères
que les courts-circuits entre phases, car le courant de défaut est limité par l’impédance de
mise à la terre des points neutres des réseaux.
23
En conclusion, les courts-circuits sont donc des incidents qu’il faut éliminer le
plus vite possible ; c’est le rôle des protections dont la rapidité de fonctionnement est une des
performances prioritaires.
On n’oubliera pas que le temps d’élimination des défauts comprend deux composantes
principales :
- le temps de fonctionnement des protections (quelques dizaines de millisecondes) ;
- le temps d’ouverture des disjoncteurs ; avec les disjoncteurs modernes, ce dernier est
compris entre 1 et 3 périodes.
24
de protection doit être capable d’identifier sans ambiguïté l’ouvrage atteint et de commander
l’ouverture des disjoncteurs strictement nécessaires à la mise hors tension de cet ouvrage et de
lui seul.
- certaines protections sont totalement sélectives, par leur principe même ; c’est le cas,
par exemple, des protections différentielles;
- d’autres protections, protections de distance, par exemple, n’ont, au contraire,
qu’une sélectivité relative;
- d’autres protections encore ne sont pas sélectives; c’est le cas des protections à
maximum de courant ou à minimum de tension.
changer dans le futur avec l’avènement des transformateurs « optiques » qui donnerait
l’information directement digitalisée. [J.L. LILIEN, 2013]
Avec TC (ou TI) : Transformateur de Courant (ou d’intensité), figure 2-3 et;
TT (ou TP) : Transformateur de Tension (ou de Potentiel), figure 2-4.
En se référant à ces définitions, la fiabilité (reliability) d’une protection, qui est la probabilité
de ne pas avoir de fonctionnement incorrect, est la combinaison de :
- la sûreté (dependability), qui est la probabilité de ne pas avoir de défaut de
fonctionnement;
- et de la sécurité (security), qui est la probabilité de ne pas avoir de fonctionnement
intempestif.
Ces notions sont schématisées sur la figure 2-3.
Ces exigences peuvent être contradictoires et c’est tout l’art de l’ingénieur des protections que
de trouver le compromis qui satisfera au mieux chacune d’elles, tout en tenant compte des
spécificités de l’environnement des ouvrages à protéger.
- Attribution d’un rôle de secours mutuel entre les systèmes de protection de différents
ouvrages : la protection d’une ligne, par exemple, assurera en secours la protection du
jeu de barres sur laquelle la ligne est raccordée.
Cela nécessite une hiérarchisation et une coordination rigoureuse entre systèmes ; on constitue
ainsi ce que l’on appelle le plan de protection du réseau.
30
Pendant très longtemps, les protections ont été uniquement des systèmes
électromécaniques. Elles comportaient des éléments de mesure mettant en jeu trois catégories
de phénomènes :
- phénomènes d’induction: relais à disque, voisins par le principe des compteurs
d’énergie, et relais à cloche ;
- actions électromagnétiques: relais à noyau plongeur ou à ancre basculante ;
- actions électrodynamiques: relais à cadre mobile.
La technologie électromécanique tend à disparaître à l’heure actuelle en raison de son coût
élevé de fabrication et de ses performances insuffisantes. Celle-ci n’autorise l’emploi que de
fonctions élémentaires simples, en nombre limité et sans redondance. La multiplication de
relais électromécaniques élémentaires de mesure dans une même protection entraînerait une
charge élevée pour les réducteurs de mesure et une augmentation excessive du coût des
équipements. Cependant, cette technologie rustique a, en général, l’avantage d’une excellente
fiabilité. Un grand nombre de réseaux, essentiellement HT, sont encore protégés par ce type
d’équipement.
Les protections numériques présentent des avantages importants par rapport aux
électromécaniques, notamment l’archivage d’incidents (statistique) ou oscillopertubographie
(accès aux informations avant, pendant et après le défaut). [J.L. LILIEN, 2013]
De nos jours, les échanges d’informations entre équipements numériques se
font par des transmissions de données au moyen de réseaux de transmission qui utilisent dans
certaines régions des fibres optiques.
Les protections n'utilisent pas les tensions et les courants du réseau, mais des
grandeurs beaucoup plus faibles qui leur sont proportionnelles. La transformation se fait par
des réducteurs de mesure.
Les différents appareils HT d'un poste sont regroupés en cellules, chacune d'elles comprenant
un disjoncteur. L'ensemble des équipements basse tension d'une cellule est appelé tranche.
La protection électrique met en œuvre différents éléments : des capteurs, des relais et des
disjoncteurs (comme décrit dans le chapitre précédent). Elles fonctionnent typiquement en
l'espace de quelques centaines de millisecondes.
Ci-dessus est donnée une esquisse de différents schémas de raccordement entre quelques
ouvrages d’un réseau (lignes, jeux de barre, transformateur) avec les circuits de mesure et
commande servant à les protéger :
33
Légende :
Figure 3-1 : Raccordement d’un départ ligne avec circuits de mesure et de commande dans
un poste HT
34
DEPART TRANSFORMATEUR
Figure 3-2 : Raccordement d’un départ transformateur aux circuits de mesure et commande
dans un poste HT
35
Figure 3-3 : Raccordement des circuits de mesure et commande à un couplage entre jeux de
barre
Ces différents circuits de surveillance et commande qui traduisent les protections associées au
réseau, vont constituer l’objet de ce chapitre.
Le temps minimal d’élimination des défauts pour un réseau HT est essentiellement imposé par
[Claude CORROYER, D 4805] :
- la nécessité de réduire la durée des perturbations induites par les défauts ; notamment
la durée :
- des creux de tension et des coupures brèves, voire des interruptions de
fourniture, particulièrement sensibles en cas de défaut polyphasé,
- des phénomènes d’induction sur les circuits de télécommunication proches et
parallèles aux lignes HT ; sous cet aspect, ce sont les défauts à la terre qui sont
les plus contraignants. Il faut donc chercher à éliminer le plus grand nombre de
défauts en des temps ne dépassant pas 200 à 300 ms ;
- la tenue des matériels aux courants de court-circuit ; les temps maximaux
d’élimination résultant de cette contrainte sont rarement inférieurs à 0,5 s et
augmentent très rapidement lorsque l’intensité du courant de court-circuit diminue.
36
Sur les réseaux HT, la sensibilité des protections aux faibles courants de défaut est une
contrainte qui doit être soigneusement appréciée dans chaque cas d’application.
- Les courants de court-circuit triphasé maximaux sont de l’ordre de 10 à 20 kA ; ils
diminuent très rapidement lorsque le défaut s’éloigne des postes THT/HT. Les
courants minimaux sont ici encore difficiles à estimer ; ils sont aussi très dépendants
des schémas d’exploitation et leur discrimination par rapport aux courants de charge
peut être délicate.
- Les courants de défaut à la terre dépendent bien entendu du mode de mise à la terre
des points neutres. Les politiques en ce domaine sont très différentes d’un pays à
l’autre ; certains ne font pas de la maîtrise de ces courants une priorité et les courants
de défaut à la terre ont alors une évolution semblable à celle des courants triphasés ;
d’autres au contraire, cherchent à les maintenir à un niveau relativement bas, de
l’ordre de quelques kiloampères.
Les protections des réseaux HT sont groupées dans les trois classes suivantes :
Plusieurs protections peuvent être sollicitées par un même défaut. La sélectivité dépend du
réglage en distance (zone) et en temps (t), et de la possibilité d’échanger des informations
avec l’autre (ou les autres) extrémité(s) de l’ouvrage protégé au moyen de liaisons de
transmission.
Avec une protection de distance (figure 3-5), on dispose souvent au moins de trois réglages de
portées ou trois zones réparties de sorte que la zone la plus courte de la protection (zone 1)
soit légèrement inférieure à la longueur (en général de l’ordre de 80 %) de l’ouvrage protégé.
Le fonctionnement sur la zone 1 est pratiquement instantané alors qu’il est temporisé sur les
zones plus éloignées (zone 2 ou zone 3).
Il est donc opportun de donner quelques notions de base sur les mesures.
Le relais de puissance active de la figure 3-7ferme son contact de travail pour toute valeur de
puissance VANIAcosϕ supérieure à un seuil de fonctionnement préréglé pour un déphasage ϕ
compris entre et de part et d’autre du vecteur de tension simple AN comme référence.
La mesure de puissance a un caractère directionnel : la mesure est positive pour une zone du
plan (R, jX) et négative pour la zone complémentaire. La limite entre les deux zones est une
droite passant par l’origine appelée droite d’inversion.
La droite d’inversion d’un relais de puissance peut être déphasée d’un certain angle θ (relais à
angle) pour améliorer la sensibilité du relais aux courants de défaut. Les relais de puissance
peuvent servir de relais directionnels.
41
Les défauts de type court-circuit sur les lignes à haute tension sont
relativement fréquents, ils sont causés par : des coups de foudre, des arbres mal élagués, des
grues et des engins de grande hauteur travaillant au voisinage, vent, pollution.
Cette protection est l’équipement le plus utilisé dans le monde sur tous les
réseaux HT de répartition. Il en existe de nombreux types. Ils peuvent être classés en deux
catégories :
- Les protections à commutation et ;
- Les protections multi-chaines de mesure (non commutées).
Notons que les protections non commutées sont un cas beaucoup plus spécifique aux réseaux
THT (400 kV et plus).
Son principe de mesure est celui du relais de courant différentiel qui reste à
l’état de repos tant que la somme vectorielle des courants aux extrémités de la ligne est nulle.
44
La mesure s’effectue en général sur chaque courant de phase, quelquefois sur une
combinaison des courants de phase, pour réduire le coût du système de protection. La mesure
nécessite la transmission de la valeur des courants en module et en phase d’une extrémité à
l’autre. Il existe plusieurs types de protection différentielle de ligne qui se différencient par le
moyen de transmission utilisé.
Pour pouvoir protéger les jeux barres on fait recourt principalement à la protection
différentielle des jeux de barres.
N.B : une zone est une section ou tronçon de barres qui peut être isolée en exploitation
normale soit par des disjoncteurs, soit par des sectionneurs.
45
Le principe de mesure consiste à réaliser pour chacune des phases la somme vectorielle des
courants entrant et sortant d’une même zone (figure 3-8).
En régime normal, pour chacune des trois phases :
(3.1)
En cas de défaut barres,
(3.2)
(Avec pour courant différentiel).
Le relais différentiel émet un ordre de déclenchement à tous les départs de la zone concernée
par le défaut, c’est-à-dire aiguillés sur le sommet électrique en défaut. Pour cela, la protection
de barres doit connaître la position des sectionneurs d’aiguillage, d’une part pour aiguiller les
courants de chaque départ sur le bon relais de mesure, d’autre part pour envoyer l’ordre de
déclenchement sur chaque départ concerné.
- Fonctionnement : En cas de défaut sur les barres, chaque TC de départ mesure son
apport de courant au courant de défaut. Et, tant qu’aucun TC ne sature, l’équation
(3.2) est vérifiée. Dès qu’un TC se sature, cette égalité n’est plus exacte et le
fonctionnement correct du relais différentiel n’est plus garanti. Pour réaliser une
mesure correcte de Idiff, il est donc nécessaire que le relais différentiel fonctionne avant
la saturation du premier TC.
Cela revient à dire que la tension de coude de ce TC (tension disponible au secondaire
du TC juste avant l’apparition du phénomène de saturation) doit être supérieure à la
valeur de tension nécessaire pour faire fonctionner le relais différentiel à haute
impédance : Vcoude>RdiffIs diff
Avec Rdiff : résistance du circuit de mesure différentielle,
Is diff : seuil de fonctionnement du relais différentiel de courant.
En cas de défaut extérieur à la zone des barres, le TC du départ en défaut, qui mesure
la totalité du courant de défaut en provenance du poste, se sature le premier.
L’impédance magnétisante secondaire de ce TC, qui est très grande avant saturation,
se réduit à la valeur très faible de la résistance du circuit secondaire après saturation
(en effet, la tension secondaire d’un TC complètement saturé est pratiquement nulle).
Avant l’apparition du phénomène de saturation
(3.3),
Cela puisque le défaut est extérieur à la zone des barres surveillées par la protection
différentielle.
Dans ce type de protection, l’unique relais différentiel à maximum de courant à seuil fixe de
la protection à haute impédance est remplacé par trois relais différentiels à maximum de
courant :
- un relais différentiel à pourcentage | |
(K " est réglable), qui génère l’ordre de
déclenchement ;
- un relais différentiel à seuil fixe de contrôle, dit relais de mise en route, qui autorise le
déclenchement ;
- un relais différentiel à seuil fixe très sensible mais temporisé, qui signale les anomalies
de courant différentiel (petit courant différentiel permanent en dehors de tout défaut) ;
ce courant d’erreur peut être dû, par exemple, à une mauvaise recopie de la position
d’un sectionneur d’aiguillage d’un départ parcouru par un courant de charge supérieur
au seuil de ce relais ; le fonctionnement de ce relais peut servir à mettre hors service la
protection différentielle de barres à l’échéance d’une temporisation.
La figure ci-dessous donne le schéma de fonctionnement de cette protection :
général complexes, rendent la protection plus coûteuse. Toutefois, ces protections ont une
organisation générale semblable à celle des protections différentielles à moyenne impédance.
Cette protection a pour but, en cas de défaut sur les barres, de séparer le poste
en deux (ou plusieurs) parties indépendantes, pour permettre l’élimination du défaut tout en
conservant une partie du poste sous tension.
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Ce système de protection, plus lent, peut être appliqué aux postes équipés de disjoncteurs
de couplage et de tronçonnement sur les jeux de barres ; il consiste à faire ouvrir un ou
plusieurs disjoncteurs de manière à tronçonner les jeux de barres lorsqu’il y a présomption de
défaut sur les barres.
Figure 3-13 : Système de protection de débouclage pour les postes à deux jeux de barres et
couplage
50
Ce relais mécanique est placé dans la conduite d’huile (figure 3-15) qui relie la
cuve du transformateur au conservateur d’huile. Il est sensible à tout mouvement de gaz ou
d’huile. Si ce mouvement est faible, il ferme un contact de signalisation alarme Buchholz.
Par ailleurs, un ordre de déclenchement est émis au moyen d’un autre contact se fermant en
cas de mouvement important. Ce relais est le seul dispositif qui permette de détecter les
amorçages entre les spires du transformateur produisant un dégagement de gaz. Tous les
transformateurs et inductances dans l’huile sont équipés de ce type de relais.
Conclusion
Bibliographie