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N°366

FÉVRIER 2005

Aménagement
La sécurité,
urbain et sécurité, un enjeu urbain
une relation La relation entre les espaces
qui s’affirme et la sécurité
Quand on demande aux acteurs de
l’aménagement les types d’insécurité

© IAURIF
Comment l’aménagement qu’ils rencontrent, ils évoquent des
urbain peut-il répondre à la problèmes de gestion, de fonctionna-
demande de sécurité de la lité et d’usage des espaces. Ils parlent
aussi d’image et de sentiment d’insé- ment et la logique de «l’entre-soi».
population et quelles solutions curité, de climat de tension ou d’in- Leur développement accentue le mor-
proposer aux professionnels confort chez les usagers. Ainsi, les cellement des espaces urbains et ren-
de l’aménagement qui sont dysfonctionnements urbains et les force les risques de ségrégations urbai-
questions d’ambiance urbaine trou- nes et de division sociale de l’espace
confrontés à l’insécurité ? vent-ils toute leur place à côté des existant.
délits, des troubles à la tranquillité et Il faut donc s’interroger sur la façon
Quelles alternatives aux modes du sentiment d’insécurité. de produire des espaces à la fois sûrs
Parallèlement, en réalisant le dia- et «urbains», répondant tout autant à
de sécurisation qui menacent la gnostic d’un secteur, on se rend l’objectif de qualité urbaine qu’à
continuité urbaine et comment compte du lien qui existe entre les l’exigence de sécurité.
dépasser une vision technique caractéristiques d’un espace et les
phénomènes d’insécurité dont il est L’analyse de projets et d’opérations
axée sur la seule protection la scène. La nature des problèmes est urbaines montre ainsi qu’une concep-
des espaces ? En d’autres ainsi différente dans un grand tion des espaces dans lesquels l’usager
termes, comment concilier ensemble de logements, un espace se sent bien, qui sont faciles à gérer et
vert ou aux abords d’une route fonctionnels concourt à la sécurité. Il
«urbanité» et sécurité ? départementale en tissu périurbain. faut donc garder à l’esprit que la prise
On observe enfin que l’insécurité, en compte de la sécurité dans l’aména-
Après l’analyse d’expériences perçue ou réelle, influence les modes gement urbain revient surtout à une
de vie et les dynamiques urbaines. amélioration du cadre de vie et de
étrangères et françaises, l’Iaurif Par exemple, la préoccupation pour l’ambiance urbaine. Les espaces eux-
propose ici des éléments de la sécurité pèse sur les choix de mobi- mêmes se révèlent ainsi être facteurs de
réflexion et de méthode pour lité résidentielle ou sur l’attractivité sécurité ou au contraire d’insécurité.
des secteurs économiques. Cette approche centrée sur la concep-
inciter et aider les acteurs tion urbaine n’est pas exclusive. Elle
de l’aménagement à considérer Donner des réponses «urbaines» participe de la «coproduction de sécu-
la sécurité des biens et au besoin de sécurité rité», qui associe les domaines de la
Il y a un véritable enjeu urbain à la police, de la justice, de l’emploi, du
des personnes comme une sécurité. D’une part, le rôle de l’amé- social ou de l’éducation.
composante de leur travail. nagement en matière de sécurité peut
offrir plus que des mesures techniques
© C. Loudier-Malgouyres / IAURIF

ou technologiques de protection des


espaces ou du bâti, même si certaines
situations les rendent nécessaires.
D’autre part, les formes urbaines et
architecturales concentrées sur un
objectif de sécurisation favorisent la
fermeture des espaces, le retranche-

INSTITUT D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA RÉGION D’ILE-DE-FRANCE


15, rue Falguière 75740 Paris Cedex 15 - tél. : 01 53 85 77 40
Aménagement urbain et sécurité,
une relation qui s’affirme

L’aménagement On sait que la configuration des

© C. Loudier-Malgouyres / IAURIF
espaces peut faciliter ou bien entraver
des espaces,
les missions de surveillance et d’inter-
facteur de sécurité vention des services de police. On
sait aussi qu’un projet peut accompa-
L’utilité des espaces, gner les actions de prévention de la
au-delà de la forme délinquance, soit directement par
L’étude de cas et l’observation des une programmation prévoyant par
pratiques professionnelles montrent exemple des structures socio-éducati-
que l’aménagement des espaces peut ves, soit plus indirectement par sa
influencer en particulier quatre fac- participation à des objectifs d’équili-
La gestion des espaces
teurs contribuant à la sécurité et au bre social et territorial, pour contrer
Les espaces peuvent être aménagés
sentiment de sécurité. les zones d’exclusion notamment.
pour faciliter leur gestion. L’objectif
sera de favoriser la présence humaine,
La lisibilité des espaces
la surveillance et l’entretien, de
L’affectation et la hiérarchisation des
même que la coordination des inter-

© C. Loudier-Malgouyres / IAURIF
espaces semblent des conditions
ventions et leur suivi ou encore l’affi-
déterminantes en termes de sécurité
chage des règlements.
aux yeux des aménageurs, concep-
Ces actions améliorent le fonctionne-
teurs et gestionnaires. On parle de
ment des espaces et montrent qu’ils
lisibilité spatiale. Difficile à définir
sont pris en charge. Elles minimisent
précisément, on retient qu’il s’agit au
alors les risques de développement de
moins d’une cohérence entre le statut
l’insécurité, dissuadent en partie les
de l’espace (public, privé), sa fonc-
délinquants et réduisent le sentiment
tion (espace public, résidentiel), ses
d’insécurité des usagers.
usages et son mode de gestion. En
tout cas, la gestion physique de l’in- Sécurité et qualité urbaine
Les usages des espaces Ces quatre facteurs – la dimension
terface entre deux types d’espace,
L’espace peut être aménagé de façon à partenariale du projet urbain, la lisibi-
qu’elle soit marquée, naturelle ou
générer les usages qui participent à la lité, la gestion et les usages des espaces
symbolique, apparaît une condition
sécurité : la surveillance informelle ou – permettent d’adopter une approche
minimum à cette lisibilité.
surveillance naturelle ou encore le moins technique et plus transversale
contrôle social, dont il faut retirer la de la participation de l’aménagement
connotation de délation pour préférer des espaces à la sécurité. On sort ainsi
celle d’implication dans le «vivre- de considérations non démontrées sur
ensemble» ; l’animation et la fréquen- un urbanisme ou une architecture cri-
tation pour générer la vie collective et minogène qui «incriminent» les
ce «vivre-ensemble» ; l’appropriation morphologies en elles-mêmes. Ce
positive qui suggère un sentiment n’est pas tant les formes urbaines et
d’appartenance et l’implication dans le architecturales qui comptent finale-
bon fonctionnement d’un espace ; ment, mais le fonctionnement et l’u-
enfin la responsabilisation ou le sage des espaces qu’elles génèrent.
respect des usagers envers l’espace En visant les modes de gestion et
qu’ils «usent». d’intervention des acteurs responsa-
bles (dont ceux en charge de la sécu-
La dimension partenariale du rité), en visant les usages et les pra-
projet urbain tiques spatiales, en visant une
© D. Lacombe / IAURIF

Les acteurs du projet urbain et ceux conception urbaine axée sur la lisibi-
de la sécurité sont amenés à dialo- lité des espaces, on entre ainsi dans
guer, car l’aménagement des espaces une logique de production de qualité
peut contribuer aux actions de pré- urbaine, qui permet de relier des
vention et de lutte contre l’insécurité. objectifs d’«urbanité» et de sécurité.

IAURIF - février 2005


Aménagement urbain et sécurité,
une relation qui s’affirme

La lisibilité des espaces La gestion des espaces Les usages des espaces

La délimitation entre l’espace public et Aménager les espaces pour faciliter leur Créer de la fréquentation et de l’ani-
l’espace privé peut être symbolique ou gestion : surveillance, entretien et amé- mation
marquée. lioration des services rendus.

Les espaces sont clairement dessinés et


définissent des usages précis. Pousser l’usager à s’approprier l’espace
Photos © C. Loudier-Malgouyres / IAURIF

IAURIF - février 2005


Aménagement urbain et sécurité,
une relation qui s’affirme

Méthode : Contribuer aux actions de lutte contre l’insécurité


comment intégrer
la sécurité dans un projet Permettre aux forces de l’ordre d’accéder aux espaces quel que soit leur mode
de déplacement
urbain ?

Raisonner par
questionnement

© C. Loudier-Malgouyres / IAURIF

© C. Loudier-Malgouyres / IAURIF
L’identification des facteurs de
sécurité ne donne pas pour
autant les solutions concrètes à
mettre en œuvre.

Comment aménager l’espace


pour qu’il déclenche chez ses
usagers un sentiment de respon-
sabilisation, pour que l’entretien
soit facile, pour que la police
puisse y exercer sa mission de
Principe de la grille de questionnement
surveillance ?
C’est à chaque responsable de projet de • Lisibilité des espaces : définie a
Les théories nord-américaines construire les différents questionnements minima comme une cohérence entre le
ou anglo-saxonnes, en particu- propres à son contexte. La grille fonctionne statut, la fonction, les usages et les modes
lier, ont conduit à créer des gui- comme un tout, mais certains de ses ques- de gestion des espaces, nécessitant donc
des et des manuels détaillant les tionnements se révèleront parfois inappro- une affectation claire et une hiérarchisa-
principes d’aménagement propi- priés. Il s’agit d’interroger le projet ou le tion de ces espaces
ces à la sécurité. Mais le site à l’étude sous l’angle des quatre fac- Il faut ici s’interroger sur le maillage des
teurs identifiés comme favorables à la voiries comme élément structurant, sur la
contexte français paraît plus
sécurité. délimitation entre deux types d’espace,
réticent à suivre une liste de sur le réseau des espaces publics comme
principes, qui, même s’ils sont • Gestion des espaces : entretien et moyen de hiérarchisation, etc.
généraux, semblent contraindre maintenance, présence humaine, sur-
le projet urbain et risquer de veillance formelle, suivi, règlements • Utilité du projet aux actions de préven-
déboucher sur des formes urbai- Pour évaluer si l’espace ou le projet tion et de lutte contre l’insécurité
nes systématiques et limitées à répond à ces notions, on peut, par exem- L’espace ou le projet facilite-t-il les mis-
un objectif de sécurité. ple, se poser la question de savoir si la sions de surveillance et d’intervention
configuration spatiale rend la capacité de des acteurs chargés de l’ordre public ?
On préfère par conséquent, ici, gestion difficile, par une architecture par- Par exemple, les espaces sont-ils acces-
ticulière, un découpage complexe des sibles et visibles aux patrouilles ou la
une méthode par questionne-
espaces appelant une multiplicité de ges- configuration du site se prête-t-elle à l’î-
ment qui, à l’aide d’une grille tionnaires. lotage ?
construite sur les facteurs identi- L’espace ou le projet accompagne-t-il
fiés, permet de vérifier si l’espace • Usages des espaces : surveillance les actions de prévention de la délin-
existant y répond ou d’imaginer informelle, fréquentation, appropriation quance : si besoin est, y-a-t-il des équi-
comment le projet urbain peut y positive, responsabilisation pements pour les actions socio-éducati-
parvenir. Il faut notamment s’interroger sur l’animation ves, l’accueil et les ser vices à la
des espaces, leur position, leur éventuel iso- population ou encore à plus grande
Les principes ou plutôt les orien- lement et voir s’ils en souffrent (nombreuses échelle, le traitement des franges du site
tations d’aménagement décou- dégradations, sentiment d’insécurité…), étu- facilite-t-il l’intégration à son environne-
dier la possibilité de les relier physiquement ment ou au contraire marque-t-il une
leront des réponses à ce question-
ou visuellement à des espaces publics pour coupure ? Etc.
nement et le parti d’aménagement améliorer la capacité de surveillance infor-
sera ainsi spécifique à chaque pro- melle.
jet et à chaque cas..

IAURIF - février 2005


Aménagement urbain et sécurité,
une relation qui s’affirme

Dans la durée du projet et avec Un cadre et un pilotage fort Dans la phase des études préalables :
l’ensemble des acteurs concernés Pour influencer le projet urbain, L’élaboration d’un diagnostic fera
Orienter le contenu des projets créer de nouveaux réflexes, réunir ressortir le lien entre les caractéris-
urbains, pour qu’ils intègrent et par- des acteurs issus de champs diffé- tiques spatiales et urbaines du site
ticipent à l’objectif de sécurité, rents…, la conduite de la démarche en projet, les problèmes de sécurité
demande une démarche particulière demande un cadre légitime et orga- rencontrés ou potentiels et les dyna-
qui repose sur deux objectifs : nisé qui concerne la sphère décision- miques existantes, c’est-à-dire les
- organiser un dialogue entre les nelle. acteurs, les dispositifs et les outils
responsables du projet d’aménage- présents autour du projet et de son
ment et tous les acteurs de la sécu- Son pilotage et sa mise en place territoire. Les quatre facteurs de la
rité, reviennent alors au maître d’ou- grille de questionnement fournissent
- guider le maître d’ouvrage dans vrage. La volonté politique des élus là un cadre à l’analyse des espaces.
une série de questionnements qui locaux, des incitations financières ou
lui permettra d’évaluer et d’orien- les cadres institutionnels (voir enca- Ce diagnostic croisé et partagé
ter le parti d’aménagement de son dré) fournissent des leviers possibles implique un certain nombre d’ac-
projet vers des notions favorables à ou des lieux d’ancrage. teurs (police, acteurs locaux, habi-
la sécurité. tants, collectivités, etc.) et de sour-
Mais avant tout, la démarche sera La mission sera d’organiser la prise ces d’informations différentes. Le
adaptée. Il n’y a pas de réponse toute en compte de la sécurité dans la rôle de pilote est donc fondamental
faite, mais des orientations à décider durée du projet et d’y faire participer pour légitimer cette collecte d’infor-
selon le contexte. l’ensemble des acteurs concernés : mations et pour l’organiser selon des
acteurs du projet, gestionnaires des définitions partagées par l’ensemble
espaces, acteurs de la sécurité (de des acteurs impliqués.
l’ordre public à la prévention), etc. Enfin, le diagnostic doit être réac-
tualisé tout au long du projet et
L’institutionnalisation de la relation Les outils contractuels et partena- dans sa phase aval, puisque la délin-
entre aménagement et sécurité riaux, tels que les chartes, les quance, les troubles à la sécurité
conventions, etc., seront à privilé- comme le sentiment d’insécurité
À partir des années 1990, des projets
gier pour formaliser la démarche. évoluent avec le temps et le change-
institutionnels inspirés en partie des
expériences anglo-américaines voient le
Les cahiers des charges, les plans ment de contexte.
jour en France et marquent une généra- directeurs, les «référentiels» sont les
lisation de l’intégration des questions de documents techniques qui permet-
tront ensuite d’organiser et d’orien- Dans les phases de programmation
sécurité dans l’aménagement urbain,
ter les actions à mettre en place. et de conception :
notamment :
• L’article 11 de la loi d’orientation et
Les résultats du diagnostic trouveront
de programmation relative à la sécurité une destination en termes de straté-
Du diagnostic au suivi du projet gies, spécifiques à chaque projet.
(LOPS) de 1995 qui prévoit des études
En termes de processus, la prise en Stratégies de conception - visant la
de sécurité publique en préalable à cer-
tains projets d’aménagement, mais dont
compte de la sécurité passe par l’en- lisibilité des espaces, leur gestion, leurs
le décret tarde à paraître ; semble des phases du projet. Mais usages - et stratégies partenariales
• Des travaux en cours du Comité euro- elle gagne à être intégrée en amont, seront élaborées à l’aide d’une grille de
péen de normalisation sur la «préven- pour devenir une composante même questionnement et fourniront autant
tion de la malveillance par l’urbanisme du projet et non une contrainte sup- d’orientations à intégrer dans la défi-
et la conception des bâtiments» ; plémentaire. nition du parti d’aménagement.
• Le rapport Peyrat de 2001 pour le
Secrétariat d’État au Logement, consa-
cré à la sécurité du logement social, qui Dans la phase d’appel à projet : Dans la phase de programmation,
affiche l’objectif de «produire […] des L’objectif de sécurité peut être men- elles permettront d’apprécier les
espaces gérables et défendables […], tionné dans les appels d’offre, les risques ou les bénéfices des activités
éviter les bâtiments anxiogènes, les études de marché de définition, etc., programmées. Dans la phase
effets de sanctuarisation, les densités et confié à un expert ou un consul- de conception des espaces, elles
excessives et les obscurités lugubres.» tant spécialisé au sein de l’équipe du donneront lieu à des orientations
projet. d’aménagement.

IAURIF -Février 2005


Aménagement urbain et sécurité,
une relation qui s’affirme

Il revient à l’instance de pilotage d’ar-


bitrer et de gérer les conflits entre ces Les lieux d’ancrage de la démarche
différentes orientations et avec les
• Les dispositifs de la rénovation urbaine, s’il est adopté, représentent des lieux
autres composantes du projet.
pour ses enjeux propres, sont clairement d’ancrage légitimant ce type de démarche.
favorables à ces démarches : opérations • On peut enfin s’interroger sur l’intégra-
Dans la phase de suivi : de renouvellement urbain, gestion urbaine tion de ces démarches ou de leurs objectifs,
Avant la livraison du projet, la ges- de proximité, etc. dans les documents d’urbanisme et les
tion des espaces devrait être antici- • Ceux de sécurité publique, comme les outils de planification comme les plans
pée. Il s’agit de définir ou d’identifier conseils locaux de sécurité et de préven- locaux d’urbanisme, les schémas de cohé-
tion de la délinquance, sont des lieux inté- rence territoriale, en particulier en ce qui
les responsabilités dans ce travail de
ressants pour inciter à la mise en réseau concerne les projets d’aménagement et de
gestion, les dispositifs à utiliser («cer-
des champs de la sécurité et de l’aména- développement durable, puisque la prise
cle» de gestion, conventions de ges- gement urbain. en compte de la sécurité dans l’aménage-
tion de proximité entre l’ensemble • Les textes institutionnels, comme l’article ment ne cherche pas tant à déterminer des
des acteurs impliqués) mais aussi les 11 de la loi d’orientation et de pro- règles de construction qu’à donner des
financements. Cette phase permet grammation relative à la sécurité de objectifs de développement urbain à un
aussi de réagir à l’évolution de la 1995 ou le projet de norme européenne, enjeu, lui-même urbain, qu’est la sécurité.
situation et de garantir la pérennité
du projet.
Les projets urbains
Le choix pour une procédure
de révision Différents projets urbains ou projets de Pour le projet du Val d’Europe à Marne-
La prise en compte de la sécurité peut ville ont mis en œuvre une réflexion sur la la-Vallée une charte a été élaborée pour
prise en compte de la sécurité dans l’amé- intégrer l’objectif de la sûreté urbaine dès
aussi se réaliser au moment de la vali-
nagement. Le projet du Val d’Europe, la la phase amont de la création du Centre
dation du projet, avant l’attribution du
politique municipale de Lyon et un certain urbain.
permis de construire. Une fois le projet nombre de projets de restructuration de
créé, il s’agit donc d’évaluer le parti d’a- grands ensembles font déjà référence en
ménagement pour déterminer sa vul- la matière. Aujourd’hui, de plus en plus
nérabilité à l’insécurité. La méthode de professionnels de l’aménagement intè-
par questionnement fournit là un outil grent la sécurité dans leurs pratiques :
d’évaluation, de même que la consulta- par exemple le projet de Seine-Arche
tion des acteurs de la prévention et de mené par l’établissement public d’aména-
la lutte contre l’insécurité. gement de Seine-Arche, le projet de res-
tructuration du Val Fourré sur le territoire
Les conclusions aboutissent à une
de Mantes-en-Yvelines, etc. (Ces expérien-
validation effective ou à une décision
ces ont notamment été analysées pour les © Agence d’urbanisme pour le développement
de révision du projet et de réorienta- 4es entretiens du Club ville aménagement de l’agglomération lyonnaise
tion de certaines de ses composantes, en novembre 2004.)
mais dont il faudra mesurer l’applica-
bilité à ce stade du projet.
La ville de Lyon a mis en place, en 2002,
une commission consultative de «préven-
tion situationnelle» pour apprécier l’impli-
cation des différents projets de construc-
© EPAFRANCE

tion et d’aménagement de la ville sur la


sécurité et la tranquillité. L’objectif est
aussi de participer à la qualité des espa-
ces publics lyonnais.

INSTITUT D’AMÉNAGEMENT ET D’URBANISME DE LA RÉGION D’ILE-DE-FRANCE

Directeur de la publication : François Dugeny Conception-réalisation : Studio Iaurif Librairie d’Ile-de-France


Rédactrice en chef : Catherine Grolée-Bramat Diffusion par abonnement : 15, rue Falguière 75015 Paris
assistée de Sylvie Blondiaux 76 € les 40 numéros (sur deux ans) Tél. : 01.53.85.77.40
Article : Céline Loudier-Malgouyres, Mission Service diffusion-vente - Tél. : 01.53.85.79.38 http://www.iaurif.org
Etudes Sécurité Le numéro : 5 € ISSN 1632-6644

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