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TERMES DE

REFERENCE – EXPERT(E)S
FORMATEUR (TRICE)S
PREPARATION D’UN PLAN STRATEGIQUE POUR LA FORMATION INITIALE ET CONTINUE DES
PERSONNELS DE L’EDUCATION DU CONGO
(Atelier 2.2)

Lieu : Brazzaville, Congo


Date : Septembre 2021
Profils recherchés : 01 expert en pilotage des systèmes éducatifs, politiques éducatives, systèmes
de formation continue appliqués à l’Education

I. Le programme APPRENDRE

Le programme APPRENDRE (Appui à la professionnalisation des pratiques enseignantes et au


développement de ressources) s’inscrit dans le cadre d’une réponse innovante au défi de la qualité de
l’éducation dans des pays francophones en Afrique. Son financement est permis par une subvention de
l’Agence Française de Développement (AFD).

L’objectif principal du programme est de renforcer les capacités des ministères en charge de l’éducation
(primaire et collège) des pays ciblés à accompagner efficacement leurs enseignants et à renforcer leurs
pratiques professionnelles. APPRENDRE vise ainsi l’amélioration des apprentissages des élèves du
primaire et du collège.

Dans le cadre de cet appui aux pays, en fonction des priorités exprimées au niveau national par les
ministères, APPRENDRE pourra identifier des expert.e.s au niveau national et/ou international et les
mobiliser en appui à la réalisation d’un des objectifs du programme :
- Renforcement des capacités d’analyse et de pilotage des ministères (central et services
déconcentrés) ;
- Appui à la conception (ingénierie pédagogique et financière) de nouveaux dispositifs de
formation ;
- Appui à l’amélioration de dispositifs de formation existants ;
- Renforcement de la supervision pédagogique et formation des cadres ;
- Appui au développement de la recherche en éducation ;
- Production d’outils et ressources pour le développement professionnel des enseignants.
Les modalités d’intervention peuvent être déclinées comme suit :
- Atelier de formation (formation de cadres, formation de formateurs...) ;
- Atelier de production et de diffusion d’outils pédagogiques (notamment numériques) ;
- Mission d’expertise (étude, diagnostic, évaluation, ingénierie, révision curriculaire...) ;
- Autres (besoin spécifique à exprimer).
Le présent TDR vient en appui au renforcement des capacités de supervision et d’analyse des
pratiques enseignantes pour une meilleure qualité de formation et d’enseignement initié par le
Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et de l’Alphabétisation (MEPSA) du Congo.

I. Contexte et justification de l’activité

Contexte
Le système éducatif congolais a connu une croissance quantitative importante. Le taux global de
scolarisation au primaire en 2018 est donc de 100%, avec un indice de parité genre qui progresse en
faveur des filles, passant de 0,93 à 1,06 dans la même période.

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Mais les besoins et les défis sont encore plus importants, compte tenu d’une poussée démographique
non négligeable. L’école primaire souffre d’une qualité insuffisante des prestations des enseignants, et
le niveau d’acquisition des élèves est relativement faible, les taux de redoublement demeurent élevés.

Le principal défi consistera à améliorer les acquis scolaires des couches vulnérables (les élèves
démunis, des jeunes filles des écoles rurales…) de la population.

En dépit d’un développement quantitatif important, et des améliorations sans cesse apportées au système
éducatif, les conditions demeurent encore peu favorables à des apprentissages de qualité. Ainsi,
la stratégie sectorielle de l’éducation (SSE) de 2015-2025 énonce un grand nombre de mesures
concourant à une meilleure qualité : l’amélioration du taux d’encadrement, la résorption des
effectifs pléthoriques, l’acquisition de manuels scolaires, la formation des enseignants et le
renforcement de la supervision, la mise en place d’un « plan lecture » et la création de coins
lecture dans les écoles primaires.

Le Congo vient d’être doté d’une nouvelle version de la SSE (2021-2030) ; signée le 23 décembre 2020
entre le gouvernement congolais et les PTF, elle vise une meilleure gestion et un meilleur pilotage du
système éducatif dans ses différents cycles, ainsi que le renforcement des compétences de base des
élèves.

Les principaux défis du système éducatif congolais et les priorités identifiées sont, en particulier :

- le renforcement du dispositif de la formation initiale et continue du personnel d’encadrement et


d’enseignement, à travers la création en cours du CNFICE.
- La consolidation des compétences professionnelles des enseignants communautaires du primaire
et du secondaire.
- La mise en place d’un mode d’organisation des collèges de très petite taille qui seront mis en place
dans les régions rurales.
- La réécriture initiée des programmes scolaires selon l’APC.
- L’évolution et la modernisation de l’ENS et des ENI en vue d’agir sur les difficultés liées au déficit
de la qualité de la formation initiale des enseignants, lequel est épinglé dans différentes études
réalisées dans le pays.
- Le problème de la scolarité des populations de l’immigration (RCA/RDC) notamment dans les
régions du nord,
- Le renforcement ou la création des dispositifs de tests standardisés pour l’évaluation des acquis
scolaires à mener régulièrement.

Justification
Le constat a été fait que les institutions congolaises de formation initiale et de formation continue, malgré
leur développement professionnel appréciable, ne disposent pas toujours de moyens financiers et
humains suffisants pour réaliser le défi d’une professionnalisation innovante et actualisée des
formations. Le problème crucial réside dans l’insuffisance institutionnelle du dispositif de formation des
enseignants en cours de service.
Le rapport PRAASED1 mentionne les éléments de diagnostic suivants dans ce domaine :
« les formateurs ont des pratiques qui s’apparentent davantage à des pratiques des
enseignants du secondaire qu’à des pratiques de formateurs de « jeunes adultes » ;
le dispositif de formation le plus utilisé est le cours qui est principalement centré sur la
transmission des savoirs théoriques, insuffisamment contextualisés et rattachés à la pratique
de classe ;
l’absence de d’équipements pour la tenue de séances de micro-enseignement ;
Il n’existe pas un cadre d’orientation curriculaire concerté sur la formation des enseignants. »

1
. Rapport de diagnostic du secteur de l’Éducation et de la Formation. Mars 2020.

2
Pour faire face à ces défis, le Congo a entamé la mise en place d’une structure interministérielle de
formation initiale et continue en éducation à Mouyondzi, appelée CNFICE. Six ministères y sont
associés : ministère de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, ministère de
l’enseignement supérieur, ministère de l’enseignement technique et professionnel de la formation
qualifiante et de l’emploi, ministère de la jeunesse et de l’éducation civique, ministère des sports et
de l’éducation physique, ministère de la recherche scientifique et de l’innovation.
Ce projet, porté par la Première dame, Madame Antoinette SASSOU-NGUESSO, Présidente de la
Fondation « Congo Assistance », vise à regrouper en un seul lieu un dispositif de formation initiale
et de formation continue des enseignants et d’application des savoirs acquis dans tous les cycles
scolaires (préscolaire, primaire, collège et lycée). Il offrira aux apprenants sortis des ENI et de l’ENS
une formation professionnalisante et un cadre d’application supplémentaire ainsi qu’un cadre
d’expérimentation des nouvelles techniques d’apprentissage.
Le public cible à former est comme suit :
- Personnel d’encadrement (inspecteurs, conseillers pédagogiques, chefs d’établissement)
- Enseignants titulaires du primaire et du secondaire ;
- Educatrice du préscolaire ;
- Animateurs des centres d’alphabétisation ;
- Bénévoles du primaire ;
- Prestataires et volontaires du secondaire ;
- Chercheurs.

Dans la perspective de sa mise en place fonctionnelle, les besoins suivants sont exprimés (hors
construction) :
• la conception de programmes harmonisés et d’outils/ressources de formation des formateurs
et enseignants, selon le système LMD, et en congruence avec les programmes officiels et selon
une ingénierie de formation innovante. Il est prévu un cursus d’élèves-maîtres pour
l’enseignement de base et d’élèves-professeurs pour le secondaire
• La préparation des tests de niveau pour les élèves qui devront y accéder.
• L’élaboration du cadre de professionnalisation de certaines fonctions (directeurs,
inspecteurs...)
• La conception d’outils pour la Planification de la formation : plans de formation, pilotage
macro de la formation.

Actuellement, les constructions du centre sont avancées à 90%. Il reste à doter le projet de l’équipement
technique et pédagogique approprié. Un comité de réflexion interministériel associant des membres de
« Congo Assistance » prépare le cadre juridique de l’établissement, les statuts et le règlement intérieur ;
ces documents ne sont pas encore publiés.

Les TDR de cette activité sont pour le moment uniquement esquissés ; sa mise en œuvre est
tributaire de la finalisation effective du projet, car un plan stratégique de la formation doit concerner
les six ministères associés au projet (cités plus haut dans le contexte de l’axe). Elle est aussi
subordonnée aux conclusions de la table ronde de l’éducation prévue en 2021, laquelle portera sur la
stratégie de réforme du système de formation des enseignants et de valorisation de la profession
enseignante en RC.
Ce projet sera soutenu par la BM dans le cadre de l’appui budgétaire en cours de préparation.

Période de réalisation. Date à définir en fonction de l’avancement du projet et de la coordination avec


les autres ministères

II. Objectifs, réalisation et indicateurs de l’activité

Cette expertise est d’une durée de 30 jours, pour 2 ateliers sur place, le premier atelier pour la
préparation des projets de référentiel métiers, et le deuxième atelier pour la rédaction du projet de plan
de formation continue, et un suivi de 10 jours à distance.
Soit pour chaque atelier : deux (02) jours de préparation, cinq (05) jours consacrés l’atelier de co-
construction sur place à Brazzaville et deux (03) jours de rédaction des livrables visés.

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• Objectifs et description de l’activité
o définir des profils d’entrée et de sortie pour chaque public à former (référentiels
métiers)
o concevoir un plan stratégique pour la formation initiale et continue

• Public cible (qualité et nombre) :


o 15 participants représentant les structures de formation au Congo (2 par structure):
DFC, IGEPS, ENS, ENI, INRAP + représentants des autres ministères (5)

• Indicateurs vérifiables de réalisation de l’activité (livrables, nombre de personnes formées


etc)
o Des profils d’entrée et de sortie définis pour chaque public à former.
o Un plan de formation produit

• Résultat ou effet escompté de l’activité (transformation de pratiques professionnelles


d’enseignement ou d’encadrement)
o Planification de la formation continue systématisée améliorée

• Entité responsable de l’activité : CNFICE

• Entité(s) associées à l’activité : DGRH (DFC), DGEB et DGES, INRAP, ENS, PRAASED ; les
5 autres ministères impliqués.

Plus spécifiquement il est attendu des experts de :

• Préparer un cahier des charges pour l’animation de l’atelier


o Le canevas de son intervention ;
o La planification des activités de l’atelier en précisant les objectifs et les résultats
attendus ;
o l'élaboration du programme de l’atelier (séquences, objectifs pédagogiques, durée,
formateurs intervenants, processus pédagogique, techniques d’animation, ressources
pédagogiques, modalités de réalisation de projets - fil rouge, critères d’évaluation des
projets/activités) ;
o La conception ou la complétion des contenus de l’atelier (plan, support, ressources,
activités d’apprentissage, etc.), toujours selon les séquences adéquates à la formation
;
o La préparation, la conception et le partage en lien avec l’expert associé des contenus
de l’atelier de formation sous licence Creative Commons n°5 (CC-BY-ND) ;
o La préparation avec la coordination d’APPRENDRE des fiches de suivi-évaluation de
l’atelier ;
o La préparation les spécifications de l’environnement de la formation (configuration de
salle de formation et de support de cours…) ;
o La contribution à la rédaction des TdR d’un expert national pour l’accompagnement de
la mission (S’il y a lieu) ;

• Animer l’atelier de rédaction/ co-construction


o Dispenser l’atelier conformément au calendrier des séquences ;
o Evaluer les acquis et réalisation des participants ;
o Analyser l’auto-évaluation de la formation par les participants.

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• Finalisation et rapports
o Production d'un rapport détaillé de l’atelier de formation ainsi que des principales
recommandations ;
o Production d’une synthèse issue de l’évaluation des participants à l’atelier de
formation ;
o Transmission des éléments suffisants de formation pour que l’expert associé puisse à
son tour devenir formateur des formateurs.

III. Déroulement de l’activité

Période prévisionnelle de la mission en septembre 2021

IV. Résultats attendus des experts

Au terme de l’activité, il est attendu des expert(e)s :

• Un projet de référentiel de compétences pour les différents métiers de l’éducation en


République du Congo validé par le MEPSA
• Un projet de plan de formation initiale et continue validé par le MEPSA ;
• Un rapport de mission incluant des recommandations.
Les supports produits devront prendre en compte la dimension genre (lutte contre les stéréotypes
sexistes, contre les violences de genre, attention portée à la réussite éducative des filles et à la réduction
des abandons scolaires des filles).

V. Profil des experts

Idéalement un expert spécialiste en pilotage des systèmes éducatifs, politiques éducatives, ingénierie
de formation. En plus, une connaissance des systèmes éducatifs des pays d’Afrique subsaharienne
en général et du Congo en particulier.

VI. Délai de dépôt et constitution du dossier de candidature

Les candidatures doivent être envoyées, au plus tard le 01 juin 2021, par messagerie électronique à :
Mlle Aissatou BENESSI RIM, Chargée de projet APPRENDRE pour l’Afrique centrale et des Grands
Lacs, aissatou.benessi-rim@auf.org
En copiant M. Marius TCHAKOUNANG, Responsable régional APPRENDRE pour l’Afrique centrale et
des Grands Lacs, marius.tchakounang@auf.org
Les candidatures comprendront :
• Un CV
• Une courte note méthodologique de compréhension de la mission

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