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né à Guadaluope, issu d´une famille de Béké, riches exploitants des terres et des hommes, verra la
ruine de sa famille et connaître l´exil, d´abord en quittant l´île de son enfance, puis en s´installant
aux Etats-Unis durant l´occupation nazie de France
Perse rompt avec la poétique moderne et réunit tout ce que la poésie moderne séparait
La poésie prend source au-délà des mers
La trace des sources antiques (gréco-latins) aurait pu être une marque attendue et somme toute
conventionelle chez Perse, pour un auteur de son époque, où les humanités classiques
constituaient un passage obligé de la formation intellectuelle
Mais plus tard, il exprime son hostilité intellectuelle à l´héritage gréco-latin. Perse s´est forgé son
propre héllnisme, par l´intermédiaire de Nietzche. C´est avec cette antiquité redevenue figure du
contemporain que Saint-John Perse va dialoguer
Traces naïve de Leconte de Lisle dans „Désir de créole“, présence de Rimbaud dans „Des villes
sur trois modes“
L´unité entre le spirituel et le sensible; poésie, érotique et spiritualité („Amers“)
Le motif d´un exil intérieur et de cette discordence émolliente rapelle constamment chez Perse le
sentiment d´une perte originelle.
Le raport au réelle;
Le poéte ne nie pas que se glisse souvent un possible arrière-plan de la réalité désigné, mais il a le
souci puissamment ancré de la précision justement. Il a constamment identifié son art à la
recherche d´une discipline. Il a toujours réclamé pour le language poétique une essentielle
exigence de clarté. La modernité de Perse réside dans l´affirmation virulente de sa propre
célébration de l´avance, de la marche en avant conçue comme postion éthique, métaphysique et
poétique.
„ Eloges“ – vision intimiste de Gadeloupe natale (Les Antilles créols)
La parole du déracinement et de l´errence.
Son œuvre est composée des éléments: l´eau, la terre, le vent, la neige, la pluie – les éléments qui
se complètent
Sa poésie résulte de son contact avec le monde. Le poète est intermédiaire, il replit les vides, parle
du passé, mais aussi prévoit l´avenir. Dans sa mission il n´a pas l´intention de s ´identifier avec le
monde, il est seulement l´être qui „aspire avec le monde“.
Prix Nobel le 10/12/1960
Le poète vit dans la nature, parle des règles qui y règnent. Dans la poésie, le poète ferme la porte
à la peur, à la doute
Le temps n´a pas la vitesse, il simplement s´écoule
Le vent – la douceur d´halaine, il rend le plus jeune
„ J´écris por me parcourir. Peindre, composer, écrire: me parcourir. Là est l´aventure d´être en vie.
„ („Passages“ 1950)
Toute l´œuvre de ce poète consiste en une périlleuse traversée de ce qu´il appelle „L´espace du
dedans.“
La plupart des titres des ouvrages de Michaux privilègent les notions de mouvement et d
´exploration: excursions vers des terres ou des cultures lointaines (Ecuador, Un Barbe en Asie...),
circulations de toutes sortes dans l´espace de l´imaginaire (Ailleurs, La nuit remme..), expériences
des hallucigènes (L´Infini turbulent, Les Grandes éprouves de l´esprit..), déplacements
véhéments des signes picturaux (Par la vole des rythmes, Par des traits...)
Cette incessante mobilité est le plus efficace remède que Michaux ait trouvé à sa vulnérabilité, à
son insatisfaction et son défaut d´être.
L´homme, tel qu´il nous présente, est une cr€ature précaire, sans appuis, sans identité, jetée
brusquement dans le monde où elle n´a pas sa place assurée, où elle doit sans cesse réapprendre à
vivre.
L´être de Michaux donne ainsi le sentiment d´une privation, d´une inadéquation foncière entre sol
et le monde. Il se trouve sans cesse aux prises avec une agitation intestine de figures
contradictoires. Ce moi „en difficultés“ s´effondre en lui-même: une créature chétive sujette à
toutes sortes de vertiges et de métamorphose et qui va multiplier les mouvements et les passages
pour tenter de se délivrer.
Le style même de Michaux en témoigne: la vitesse permet d´échapper au mal,il pratique l´art de
court-circuit, de l´ellipse et de l´asyndète.
Thématique: l´invention verbale, l´epreuve et l´exorcisme, une écriture de traits, des créatures
imaginaires...
Michaux fait effort dans la langue pour „tenir à distance“ les puissances environnantes du monde
hostile. Se mouvoir à distance, telle est la conduite de Michaux, aux orises avec l´espace,
explorait les „lointains intérieurs“, toujours déplaçant les bornes et les appuis, dérangeant les
ordres, multipliant dans l´écriture ellipses et courts-circuits, tendu entre lyrisme et ironie, faisant l
´éloge de la lacune, de la vacance et de l´inadaptation contre la fossilation du style.
Sa logique est nette, linéaire, dynamique: le moi s´en va pour se trouver
„Le Clown“ propose sa déclaration d´intention. Clown est un texte sur l´identité, voire sur l
´absence d´identité, sur l´essence de l´identité qu´est l´authenticité. La figure de Clown dit la vie
vivante, l´instantané, le mouvement, l´action plus que le verbe. Liée au domaine de l´enfance, elle
est aussi universelle et suspectible de nous parler.
Même la mort peut être exorcée par le language, et la poésie est une sorte de réduction
hyérogliphique des choses et des êtres. D´ailleirs, Michaux est un dessinateur dont l´œuvre
graphique multiplie ces hyérogliphes. La pureté linéaire de la lettre, considérée comme un
idiogramme, est à ses yeux, l´ultime mais éternel résidu de l´être même. Et dans la disproportion
entre la ______ de l´idiogramme alphabétique de l´immensité même de l´évocation d´un autre
monde réside l´essentiel de l´humour et de la vérité poétique.
L´image du froid et de la glace est un des aspects le plus obsédant du monde hostile.
Il parle de la mort et de la vie. Il commence au moment où la mort s´approche: „ Le froid des
approches de la mort.“ Il s´intéresse aux êtres, il les regarde profondément. Par ce regard, il veut
saisir l´essence de l´être. Il ne s´occupe pas de soi-même. Il cherche qqch d´éternel dans les
autres, qqch que même la mort ne peut pas desserer.
Les êtres se réduisent au alphabet, mais cet alphabet peut servir dans n´importe quel monde – c
´est la définition du language poétique aussi; à la fois symbole abstrait, comme la lettre d´alphabet
et pouvoir capable de vaincre même la mort
Michaux rejoint aussi l´antique tradition qui confère au poète le pouvoir d´immortalité.
Alphabet comme modernisation du language: l´existence de l´alphabet permet la création. Il
souligne l´universalité de l´alphabet, car il dure dans le temps et dans l´espace.
La phrase suivante est la réaction: confonté avec ča mort, il avait peur de disparaître finalement,
mais il s´est soulagé car les êtres réduits à l´alphabet deviennent immortels.
Les conséquences: il a survécu – le sang dans ses veines
„Lieutenant, je regrimpai le versant ouvert et la vie“ – c´est sous une forme moderne le mythe de
Phénix – la mort qui donne la vie.
Style: une composition bien nette: 6 phrases, 6 paragraphes, 6 étapes; chaque phrase est état
naturel
Étapes: 1) approche de la mort; 2) réaction des êtres durant son regard, 3) la raison d´où vient ce
regard profond, 4) les résultats de la quête, 5) la réaction émotionelle, 6) ses attitudes changent, il
revient à la vie
Dans ses poèmes il n´y a pas d´images
La présence du monde est pour lui comme la blessure. Profondément sensible à la condition
désarmée de l´homme, il cécouvre que la seule arme qui lui reste est le language.
LOUIS ARAGON