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20/10/2008

Circuits en couches minces


MCM et techniques connexes
par Michel MASSÉNAT
Docteur en physique de l’université de Bordeaux
Expert auprès de la Commission européenne
Consultant

1. Généralités................................................................................................. E 3 366 - 2
2. Technologies ............................................................................................. — 2
2.1 Techniques de réalisation et physique des couches minces ................... — 2
2.2 Couches minces multicouches ................................................................... — 3
2.2.1 Évolution des procédés...................................................................... — 3
2.2.2 Types de multicouches....................................................................... — 3
2.2.3 Procédés de dépôt .............................................................................. — 6
2.2.4 Obtention des motifs et perçage des vias ........................................ — 7
2.2.5 Packaging ............................................................................................ — 10
2.3 Performances et limitations........................................................................ — 11
2.3.1 Limitations actuelles........................................................................... — 11
2.3.2 Intégration des composants passifs ................................................. — 11
2.3.3 Tendances futures............................................................................... — 12
2.4 Contraintes industrielles ............................................................................. — 12
2.5 Comparaison avec les couches épaisses et autres techniques à couches — 12
2.5.1 Diffusion PatterningTM ........................................................................ — 13
2.5.2 Couche épaisse photo-imageable Fodel ........................................ — 14
2.5.3 Couche épaisse photodéfinissable.................................................... — 14
2.5.4 LTCC ..................................................................................................... — 15
2.5.5 Build-up MCM-L.................................................................................. — 15
3. Applications .............................................................................................. — 15
3.1 Interconnexion et applications basses fréquences................................... — 15
3.1.1 Substrats d’interconnexion MCM-S et MCM-D................................ — 15
3.1.2 Macrocomposants MCM-S et MCM-D .............................................. — 16
3.1.3 Substrats MCM-S et MCM-D actifs ................................................... — 17
3.1.4 Modules dits 3D .................................................................................. — 17
3.1.5 Couches minces pour encapsulation de composants haute
densité ................................................................................................. — 18
3.1.6 Cas particulier des électroniques numériques, dites rapides ......... — 19
3.2 Applications optoélectroniques.................................................................. — 19
3.2.1 Affichage ............................................................................................. — 19
3.2.2 Applications optoélectroniques à venir ............................................ — 20
3.3 Autres applications...................................................................................... — 20
4. Conclusion ................................................................................................. — 21
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. E 3 367

’article précédent [E 3 365], dédié aux couches minces dites « tradition-


L nelles », a défini ce que l’on entend par couche mince, à savoir un dépôt
généralement inférieur à 5 µm d’épaisseur, habituellement obtenu sous vide.
Ce dépôt est global, sur toute la surface du substrat et les motifs sont obtenus
par une méthode soustractive, gravure chimique par exemple.
Les couches minces sont utilisées depuis plusieurs décennies dans un grand
nombre d’applications. Les plus anciennes et encore les plus répandues sont

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probablement les applications optiques. La métallurgie, la photographie ont


également utilisé les couches minces mais dans les applications les plus
modernes, on rencontre maintenant la chimie, la biochimie et la médecine,
autour de capteurs de toutes sortes, de gaz mais aussi d’ADN (les biopuces).
L’interconnexion, sous la forme de substrats équipés de pistes conductrices
déposées, est également l’un des domaines privilégiés des couches minces.
Bien que détrônées dans les années 1980 par les couches épaisses dans ce
domaine particulier, la notion de « multichip module » (MCM ou module multi-
puce), apparue vers 1985, a redonné, grâce à certaines innovations techniques,
un certain intérêt aux couches minces, qui ont retrouvé dans ces applications
l’opportunité d’exploiter entièrement leurs capacités d’intégration.
Mais l’histoire ne fait que se répéter. L’intégration monolithique ne cesse
d’évoluer et de gagner du terrain sur l’intégration hétérolithique, la poussant à
évoluer à son tour. Si les MCM sont la réponse (hétérolithique) d’aujourd’hui
aux limitations engendrées par les ASIC (monolithique), les SOP (hétéro-
lithique) seront la réponse de demain aux SOC (monolithique) qui tentent de
prendre aujourd’hui la place des MCM. Il est certain que dans les SOP, super-
hybrides comprenant à la fois interconnexion de haute densité, électrique et
optique, composants actifs et composants passifs, dispositifs de refroidis-
sement et pourquoi pas microsystèmes électromécaniques, les couches minces
électroniques vont y prendre, plus que jamais, une place de choix.

L’auteur tient à remercier monsieur Thierry Lemoine, chef de département Céramique


etPackaging à Thalès TRT, responsable du laboratoire commun LABCOM BGCC/TRT, ainsi que
monsieur Sylvain Schmitt, ingénieur CNRS/IN2P3, pour l’aide qu’ils lui ont apportée dans la
rédaction et la correction de ce document.

1. Généralités également été décisif. En effet, l’intégration à la fois de plusieurs


niveaux de conducteurs (donc aussi de couches diélectriques), et
de composants passifs (résistances), tous en couches minces, n’est
pas évidente et a constitué le frein majeur des circuits hybrides des
Un tableau des sigles et abréviations peut être consulté à la années 1970. Or, les fonctions numériques ne requièrent plus de
fin de l’article. passifs de haute précision/stabilité et ceux-ci peuvent alors être
rejetés hors des couches du substrat, rendant du même coup la
réalisation de multicouches complexes et denses, plus aisée.
Le lecteur a trouvé dans l’article [E 3 365] toutes les généralités Toutefois, de nombreux travaux réalisés dans les années 1990
propres aux couches minces utilisées dans les fonctions électro- permettent aujourd’hui, lorsque cela est nécessaire, d’envisager
niques : définitions, domaines d’applications, types de composants l’intégration conjointe de composants passifs en couches minces
réalisés, matériaux et leurs caractéristiques. et d’un réseau multicouche dense, également en couches minces.
Le présent article est, quant à lui, dédié aux applications récentes De plus en plus, passifs et réseau de conducteurs sont séparés
d’interconnexion dénommées multichip modules, ainsi qu’aux physiquement pour se rapprocher de l’évolution actuelle dite
développements récents en matière d’optoélectronique et de pac- « passifs enterrés », afin d’une part de protéger ces derniers
kaging en trois dimensions. vis-à-vis des étapes de réalisation des conducteurs, et surtout
Avec l’arrivée des techniques numériques complexes, des d’autre part de libérer la surface du substrat pour la pose exclusive
grands composants (dont certains à plus de 1 000 intercon- des composants actifs, avec un « facteur de mérite packaging » de
nexions), des besoins en miniaturisation, des techniques d’assem- 100 % (surface du substrat = surface de puces actives).
blage à base de flip-chip ou de CSP, de besoins en rapidité,
l’interconnexion à base de couches minces retrouve à coup sûr un
intérêt.
Toute l’originalité des techniques MCM-D (pour deposited ) 2. Technologies
repose sur une évolution des techniques couches minces utilisées,
qui permet d’obtenir dorénavant des substrats multicouches, ce
qui n’était pas le cas avec les couches minces des années 1970. Le
multicouche, associé à la densité d’intégration que les couches 2.1 Techniques de réalisation
minces permettent d’atteindre, correspond ainsi aux besoins gran- et physique des couches minces
dissants de compacité demandés dans quasiment tous les
domaines de l’électronique et de la microélectronique. Le lecteur est invité à consulter également l’article [E 3 365] pour
Mais que l’on ne s’y trompe pas, en parallèle avec cette évolu- tout ce qui concerne les techniques de réalisation et la physique
tion technologique, le passage de l’analogique au numérique a des couches minces :

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— méthodes de dépôt ; parfois même un pas de 75 µm suffit-il. Mais cela n’est habituel-
— croissance et nucléation ; lement pas réalisable en technique de couches épaisses et impose
— adhérence et contraintes ; donc un retour aux techniques de couches minces.
— méthodes de conception et de réalisation des motifs ; Les techniques dites MCM sont donc nées d’une évolution des
— stabilité des couches minces. procédés en couches minces, lesquels ont de tout temps présenté
Il y trouvera également un paragraphe dédié à la réalisation des l’intérêt d’une densité d’interconnexion nettement plus élevée que
couches minces monocouches, celles que nous appelons « tradi- celle obtenue en technique de couches épaisses (400 cm · cm–2
tionnelles ». En particulier, y sont décrites les principales méthodes contre environ 20 cm · cm–2, pour un niveau conducteur), mais qui
de dépôt : butaient jusqu’ici sur la difficulté de réaliser plusieurs niveaux
conducteurs. C’est donc sur ce paramètre essentiel que les évolu-
— évaporation thermique ;
tions eurent lieu. Ainsi, deux concepts sont-ils nés quasi
— pulvérisation cathodique ; simultanément [6].
— dépôt par voie gazeuse.
Le présent article est avant tout dédié à la description des appli- ■ MCM-S
cations plus récentes des couches minces, parmi lesquelles les Le premier concept consiste à considérer que le meilleur subs-
techniques dites de multichip modules représentent une avancée trat possible pour interconnecter de grandes puces est le silicium
essentielle. lui-même, et que l’interconnexion utilisée peut être la même que
celle utilisée pour la réalisation des circuits monolithiques type
ASIC, c’est-à-dire : métal (généralement aluminium) - dioxyde de
silicium - métal - dioxyde de silicium, etc. Ainsi, une fonderie de
2.2 Couches minces multicouches composants, même quelque peu obsolète, peut-elle être utilisée
pour la réalisation de grands substrats dans une technique de
Avec le besoin croissant en densité d’interconnexion requis par semi-conducteur dégradée, et sans les étapes de diffusion. Le
les circuits numériques complexes, et avec l’arrivée dans les terme MCM-S (pour tout silicium) a été retenu pour identifier cette
années 1980-1985 des techniques dites MCM, les couches minces filière particulière.
utilisées en tant qu’élément d’interconnexion (seulement) revien-
nent au devant de la scène microélectronique. ■ MCM-D
Quelques années plus tard, alors que les nouvelles techniques Le deuxième concept consiste à utiliser un diélectrique inter-
d’interconnexion sont bien maîtrisées, il apparaît que les nom- couche qui puisse être déposé à l’air libre, sans installation parti-
breux éléments passifs nécessités par le tout numérique pourraient culière, et qui puisse recevoir une couche mince métallique,
être avantageusement intégrés à l’intérieur même du substrat, de généralement par sputtering. C’est ainsi que l’usage de diélec-
manière à en libérer la surface pour les composants actifs. La triques polymères est apparu possible. Ceux-ci sont déposés sous
notion de composants passifs enterrés est née, pour lesquels les forme liquide en couches relativement minces, sur le substrat ou
couches minces représentent une solution intéressante. sur une couche métallique. Après polymérisation et durcissement,
ils sont gravés pour ouvrir les vias nécessaires. Une couche de
Ainsi, l’histoire se répète. Dix ans après la quasi-disparition des métal est alors déposée sur le polymère, gravée puis suivie d’un
circuits actifs réalisés à partir de couches minces, des fonctions nouveau dépôt de polymère, et ainsi de suite. Cette filière porte le
complexes sont à nouveau réalisées avec cette technologie, amé- nom de MCM-D (pour couche déposée).
liorée, et des composants passifs sont à nouveau intégrés dans les
couches. Force est de constater qu’aujourd’hui, même si les deux filières
coexistent, la deuxième a donné lieu à beaucoup plus d’applica-
tions que la première. La raison réside sans doute dans la néces-
2.2.1 Évolution des procédés sité pour la première de disposer d’une fonderie silicium, même
obsolète, ce qui n’est pas le cas d’une grande majorité d’hybri-
■ Objectif deurs qui se retrouvent plus dans le second procédé.
Chercher à évoluer est bien, mais on peut se poser la question
du but poursuivi et de l’objectif à atteindre. Cela permet d’orienter 2.2.2 Types de multicouches
les développements et de juger si l’objectif est ou non atteint.
En fait, lorsque l’on observe un circuit hybride traditionnel (en 2.2.2.1 MCM-S ou procédé minéral « tout silicium »
couche épaisse multicouche), force est de constater que la distri-
bution des signaux occupe une surface non négligeable sur le Les avantages d’un substrat silicium sont nombreux :
substrat ; les composants passifs également. On parle alors du — disponibilité assurée ;
coefficient de foisonnement ou d’encombrement. De ce fait, un — coût raisonnable ;
paramètre important en miniaturisation, le facteur de mérite — coefficient de dilatation adapté ;
packaging : Γ = SSi /Sm dans lequel SSi représente la surface totale — légèreté ;
de silicium actif et Sm la surface du module hybride fini, demeure — performances thermiques ;
relativement faible, ~ 5 à 10 % maximum. L’objectif premier est — excellent support mécanique pour des couches minces.
d’augmenter ce facteur de mérite packaging. Pour cela, la surface
Les avantages d’une structure « tout silicium » sont quant à eux
occupée par les composants passifs doit être réduite, d’où le
basés sur l’existence d’un savoir-faire assez largement répandu et
concept de composants passifs enterrés. Pour ce qui concerne le
sur l’existence d’installations de fabrication bien rodées, d’autant
système de conducteurs en couches minces, l’objectif est de
que les performances attendues pour du MCM-S (traits de 10 µm
réduire le pas des lignes de manière à ce que l’ensemble de
au minimum) sont loin des exigences du monde semi-conducteur
celles-ci tienne dans la surface occupée par les actifs et les passifs,
actuel (traces de 0,3 µm et moins).
sans requérir de surface supplémentaire. Cela est d’autant plus
Nota : ainsi de nombreux acteurs du monde microélectronique se sont-ils lancés, tôt,
facile à réaliser que les actifs numériques complexes sont de taille dans cette voie : IBM, Honeywell, Hitachi, AT&T, Toshiba, Mosaïc, Raychem, nCHIP racheté
de plus en plus importante. depuis par Flextronic et en France ES2 devenu Atmel.
Quelques études d’implantations ont permis d’observer que cet Le processus de fabrication d’un substrat multicouche tout sili-
objectif n’est pas déraisonnable. Généralement en effet, un pas de cium est largement simplifié par rapport à celui d’un circuit intégré
50 µm (soit des lignes de 25 µm ou une densité d’interconnexion actif par le fait que les étapes de diffusion sont éliminées. Partant
de 200 cm · cm–2 par niveau conducteur) est largement suffisant, d’une tranche de silicium rodée et chimiquement préparée, une

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première couche de SiO2 , d’épaisseur 1 à 2 µm, est déposée sur la


surface par oxydation thermique. Puis le dépôt est répété après Encadré 1 – Capacité parasite entre ligne de signal
chaque dépôt de métal, de manière à constituer le multicouche. et plan de masse [6]
Habituellement, le dépôt des couches 2 et suivantes est de nature
chimique, en phase vapeur, et n’excède pas 5 à 7 µm d’épaisseur, w- K
valeur au-delà de laquelle des fissures peuvent apparaître dans le C = ε 0 ε r ---------
h Cb
diélectrique, ce qui est déjà l’une des causes de limitation de cette
filière. Dès le deuxième dépôt de SiO2 , des trous sont percés dans avec ε0 permittivité du vide [ε0 = 1 / (36 · π · 109)],
la couche diélectrique pour assurer les interconnexions électriques εr permittivité relative du milieu diélectrique (ou
ou vias entre niveaux conducteurs. constante diélectrique),
w largeur du conducteur,
Les conducteurs sont habituellement en aluminium, parfois chez
certains fournisseurs en cuivre, épaissi par voie électrolytique pour  longueur du conducteur,
les circuits de puissance. h épaisseur de diélectrique entre plan et conducteur,
KCb facteur représentatif des effets de bord, avec :
Une passivation de type Si3N4 est généralement offerte pour
assurer la fermeture et la protection des couches minces. Des 120 π ε r ( eff ) h
ouvertures sont aménagées sur les pastilles de câblage. K Cb = ---------------------- ⋅ ---------------- ⋅ ------
Z 0 ( ε =1 ) εr w
Cette technologie dense (> 200 cm · cm–2 par niveau conducteur)
r

présente par sa structure même un avantage et un inconvénient. où : εr (eff) représente la permittivité équivalente, ou
efficace, dans le cas où le milieu diélectrique
■ Avantage n’est pas homogène, cas d’un conducteur de
L’implantation en première couche métallique puis en seconde, surface par exemple. Généralement, la valeur
de plans de masse et d’alimentation est intéressante au niveau εr (eff ) = (εr + 1)/2 constitue une approxima-
implantation et routage car elle réduit les résistances et les selfs tion suffisante. Dans le cas d’un conducteur
des circuits d’alimentation. De plus, ces deux plans contigus totalement enfoui, εr (eff ) = εr ,
constituent une capacité parasite de découplage répartie, égale- Z 0 ( εr =1 ) représente la valeur de l’impédance caracté-
ment très intéressante vis-à-vis de ses performances. ristique de la ligne dans le vide (εr = 1), et
L’anodisation de la première couche de métal, en lieu et place du dépend du rapport largeur sur épaisseur w/h.
dépôt de SiO2 entre les deux plans, conduit à un diélectrique extrê- Dans le cas présent, pour w/h > 1, Z0 est défi-
mement mince, donc à une capacité de découplage améliorée (voir nie par la relation empirique suivante [6] :
[E 3 365]).
120π
Z 0 ( εr =1 ) ≈ -----------------------------------------------------------------------------------------
-
   
■ Inconvénient w h h 6
------ + 2,42 – 0,44 ------ + 1 – ------
h w w
Le dépôt de SiO2 qui s’intercale entre le deuxième plan (alimen-
tation) et la première couche de signaux constitue également un L’impédance est exprimée en ohms et les longueurs en
diélectrique, aussi des capacités parasites naissent-elles entre mètres.
chaque piste et le plan métallique (voir encadré 1). Même faibles,
ces capacités sont un frein important vis-à-vis des signaux et doi-
vent être minimisées.
en œuvre reste à la portée d’un hybrideur conventionnel, pour
Exemple : un conducteur de 5 cm de long, 25 µm de large, sur un autant que celui-ci dispose d’un bâti de pulvérisation cathodique
dépôt diélectrique de 5 µm, représente une capacité de plus de 50 pF pour le dépôt des couches conductrices.
avec le plan sous-jacent.
Les inconvénients d’un tel diélectrique existent néanmoins. Ce
Limiter ces capacités parasites à une valeur acceptable conduit sont sa moins bonne stabilité dans le temps et en température, une
donc à épaissir la couche diélectrique correspondante. On admet conductivité thermique plus faible ainsi qu’une résistance moins
généralement que 20 µm (10 µm au minimum, si le circuit n’est pas bonne aux agressions chimiques.
trop rapide) sont nécessaires. Or, on vient de le dire, cette épais- Enfin, une couche organique moins dure qu’une couche miné-
seur de SiO2 , déposée en CVD, engendre des contraintes internes rale peut conduire à des problèmes de câblage, particulièrement
incompatibles, conduisant à la fissuration de la couche. Des procé- aux ultrasons, d’où une attention particulière portée au module
dés complexes et donc chers, faisant appel à un dépôt PECVD de d’élasticité (voir encadré 2). La fiabilité d’un tel système doit donc
SiO2 épais sous contraintes (précambrure du substrat), ont été mis être préalablement éprouvée. Cela ne veut pas pour autant dire
au point et brevetés. Cela a considérablement réduit l’intérêt, par que de bonnes solutions n’existent pas, pour preuve le très large
ailleurs élevé, de cette filière technologique. développement que cette filière technologique a eu.
En effet [11], malgré cela, la technologie MCM-S (également Nota : les utilisateurs de cette technologie sont en effet nombreux de par le monde :
appelée MCM-D inorganic par les Américains) est néanmoins AT&T (PolyHIC), IBM, Hughes-HDMI, MMS, General Electric-HDI, OKI, IMC, Fujitsu, Toshiba,
Thalès (ex Thomson-CSF Microélectronique) en France, à Chateaubourg, mais aussi des
considérée comme plus robuste, plus facile à câbler (en raison de céramistes comme NTK et Kyocera. Plusieurs d’entre eux déjà cités dans le paragraphe
la dureté du diélectrique), plus compatible avec les procédés de précédent possèdent à la fois une technologie MCM-S et une technologie MCM-D. De plus,
réparation et plus fiable sous contraintes thermiques, que la filière il doit être considéré que cette liste n’est pas exhaustive tant les apparitions ou disparitions
sont fréquentes, dues à la fois aux évolutions technologiques qu’aux rachats et regroupe-
technologie MCM-D organique dont la description suit. ments de sociétés.

2.2.2.2 MCM-D ou procédé « par dépôts » ■ Substrats

De ce qui précède, on comprend immédiatement l’intérêt majeur Les types de substrats utilisés en technologie MCM-D sont par-
d’un diélectrique organique polymère. Celui-ci est en effet plus ticulièrement nombreux.
facile à déposer en couches plus épaisses, présentant moins Le silicium reste un matériau de choix assez souvent utilisé,
d’effets capacitifs parasites et générant moins de contraintes cependant les céramiques représentent probablement la majorité
internes. De plus, il présente une meilleure « planarisation » que le des applications. Parmi celles-ci, citons l’alumine haute pureté
SiO2 , lequel reproduit et accentue les reliefs des couches glassivée sur laquelle il est possible de déposer directement un
sous-jacentes plus qu’il ne les efface, ainsi qu’une constante dié- film mince de métal, ou bien l’alumine normale « planarisée » par
lectrique plus faible, favorable aux circuits rapides. Enfin, sa mise dépôt préalable d’une couche mince isolante. Le nitrure d’alumi-

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nium , AIN, recueille de plus en plus de suffrages en raison de son


excellente conductivité thermique. L’oxyde de béryllium n’est que Encadré 2 – Module d’élasticité d’un diélectrique
peu employé en raison de sa dangerosité. Les verres sont moins polymère [11]
utilisés pour les grands substrats, en raison de leur fragilité.
Les substrats métalliques isolés peuvent aussi, parfois, être uti- Les propriétés mécaniques d’un polymère sont pour une
lisés. Dans ce cas, on préfère des matériaux à coefficient de dilata- grande partie déterminées par la relation contrainte (force
tion accordé à celui du silicium et à forte conductivité thermique, appliquée par unité de surface)/déformation, ε = f (σ ) illustrée
Cu-Mo-Cu par exemple. On cite parfois l’usage d’un matériau par la courbe suivante :
composite comme le Cu-SiC-Cu.
σ (Pa)
Enfin, de plus en plus, des « MCM composites », laminés cou- σ 2
E=
ches minces, sont utilisés [2]. Ils consistent à déposer un réseau ε
MCM-D de peu de couches (2 à 3) sur un support de type MCM-C 1
ou MCM-L beaucoup moins dense, mais moins onéreux, qui
contient déjà quelques couches peu exigeantes en termes de den-
sité, les plans de masse et d’alimentation par exemple. Ils bénéfi-
cient ainsi à la fois des avantages de l’un et de l’autre. On les
nomme alors MCM-D/C ou MCM-D/L. Le tableau 1 donne quelques
éléments comparatifs entre les trois filières MCM-L (prise comme
référence dans l’étude), MCM-C haute température (ou HTCC) et
MCM-D polyimide. ε (%)

(0) avec ε déformation, exprimée en pourcentage d’allonge-


ment du matériau, par rapport à sa longueur initiale,
σ force appliquée, ou contrainte, en pascals,
Tableau 1 – Comparaison MCM-L/MCM-C/MCM-D
E module d’élasticité, rapport de la contrainte à la
(d’après [2])
déformation dans la zone élastique ; module dit « de
MCM-C MCM-D Young » dans la région linéaire des faibles déforma-
Paramètre comparatif MCM-L tions, s’exprime en pascals,
(HTCC) (polyimide)
1 point de fléchissement, ou limite entre la zone des
déformations élastiques et la zone des déformations
Largeur de ligne (µm) 100 100 25
plastiques,
2 point de cassure, limite de la région plastique.
Pas des lignes ..... (µm) 250 200 50
Plus le module d’élasticité est élevé, plus grande est la force
nécessaire pour déformer le polymère. Le module d’élasticité
Taille des vias ..... (µm) 150 100 25 (ou de Young) sert ainsi à mesurer la raideur et la dureté d’un
polymère.
Pas des vias ........ (µm) 300 250 75
● BCB (benzocyclobutène) : monosources, commercialisés par
Constante diélectrique 4,5 9,5 3,5 Dow Chemical sous le nom Cyclotene, les BCB plus récents sont
livrés sous forme de résine « état-B », c’est-à-dire prépolymérisés,
puis cuits à température plus basse, 210 à 250 oC. Leurs avantages
 -----------
250   -----------
75 
Densité relative 300 2 300 2
d’interconnexion 1 ≈ 1,4 ≈ 16 incontestables sont une meilleure « planarisation » ainsi qu’une
constante diélectrique et une absorption d’eau plus faibles. Ils
Longueur relative 250 75 existent également en version photo-imageable.
d’interconnexion 1 -----------
300
≈ 0,8 -----------
300
≈ 0,3 ● Cyanate esters (CE) : moins utilisées, les résines cyanate ester
consistent en des mélanges propriétaires à base de résine triazine et
Temps de propagation 250 9,5 75 3,5 d’autres matériaux acryliques.
relatifs
1 ----------- ---------- ≈ 1,2 ----------- ---------- ≈ 0,2
300 4,5 300 4,5 ■ Conducteurs
Les conducteurs compatibles sont entre autres choisis parmi les
métaux suivants.
■ Diélectriques ● Aluminium : très courant, bon marché et bien maîtrisé dans les
techniques semi-conducteurs, ce métal a de bonnes propriétés élec-
Les diélectriques les plus courants sont les suivants. triques et une bonne résistance à l’oxydation. Il souffre néanmoins
● Polyimides (Pl) : le polyimide résulte de la réaction d’un dianhy- de ne pas pouvoir être rechargé par voie électrolytique.
dride aromatique (PMDA) avec un diamine aromatique (ODA), les- ● Cuivre : le cuivre présente des caractéristiques électriques
quels donnent en première réaction l’acide polyamique soluble meilleures que l’aluminium ainsi qu’une plus grande résistance à
(PAA), lequel peut être considéré comme le monomère du poly- l’électromigration. Il est facilement déposé sous vide ou par électro-
imide. La polymérisation à 350 ou 400 oC du PAA donne le poly- déposition mais s’oxyde rapidement. Une barrière de chrome ou de
imide, mais le PAA réagit avec le cuivre, ce qui complique le titane est nécessaire avec le polyimide (en effet, le cuivre est attaqué
procédé. De très nombreuses variantes existent : Pyralin, PIQ, par l’acide polyamique, monomère du polyimide), ce qui n’est pas
Syntorg (ou PPQ), Probamide, Ultradel, etc., dont certaines à nécessaire avec le BCB.
faible CTE ou d’autres avec agent photosensible incorporé, les PID ● Or : de coût plus élevé, l’or présente de bonnes propriétés élec-
ou diélectriques photo-imageables. triques ainsi qu’un dépôt relativement aisé (dépôt sous vide, par
Les polyimides sont multisources, ce qui est un énorme avan- voie électrolytique ou chimique). Idéal pour les finitions en raison de
tage. son inertie vis-à-vis de la corrosion, il nécessite cependant une
Nota : DuPont, Hitachi Chemical, Cemota/IFP, Ciba Geigy, Amoco, Toray sont les princi- couche d’accrochage et une barrière, généralement en nickel,
paux fabricants de polyimides. chrome, titane ou alliage titane/tungstène.

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2.2.3 Procédés de dépôt réduits puis déposés sur les zones libres (au travers des ouvertures
d’une laque photosensible) de la sous-couche d’accrochage.
2.2.3.1 MCM-S Rapide, le procédé est néanmoins dynamique et doit être parfai-
tement surveillé pour une bonne reproductibilité. En particulier,
■ Conducteurs
l’appauvrissement du bain tout comme les conditions d’agitation
Les dépôts se font par sputtering. Une couche mince d’alumi- modifient les conditions de dépôt. La présence d’impuretés dans le
nium de 1 à 2 µm est déposée par pulvérisation cathodique bain peut conduire à des problèmes de pollution, d’adhérence, de
(§ 2.2.1.2 de [E 3 365]) sur la surface du substrat. Après gravure contraintes résiduelles et de fissurations. De même, une bonne
puis dépôt de la couche isolante diélectrique, une nouvelle couche homogénéité des motifs à déposer est conseillée car des variations
mince d’aluminium est déposée. Le procédé se répète autant de dimensionnelles conduisent à des densités de courant différentes,
fois qu’il doit y avoir de niveaux conducteurs (généralement de donc à des épaisseurs déposées différentes d’un motif à un autre,
2 à 5 niveaux). les lignes les plus fines recevant les épaisseurs les plus fortes.
■ Isolants Chrome, cuivre, or et nickel peuvent être déposés de cette
● CVD et PECVD : les couches minces intermédiaires de SiO2 sont
manière, ce qui permet de réaliser par ce moyen toute architecture
déposées en CVD ou PECVD (§ 2.2.1.3 de [E 3 365]). Le PECVD [8] complexe utilisant plusieurs de ces métaux.
peut être assimilé au sputtering mais il s’agit d’un procédé chimique ● Dépôt chimique : à l’opposé de la méthode précédente, un
qui ne nécessite pas de cible. Seul un gaz est nécessaire. Dans le cas dépôt chimique ne nécessite pas de sous-couche conductrice
présent, l’isolant SiO2 est obtenu par réaction du gaz silane SiH4 continue. Seule une couche de germination catalytique sans contact
avec du N2O dans un plasma RF, dont le principal avantage est qu’il électrique est requise, laquelle peut être prégravée selon le motif à
est obtenu à température modérée (~ 300 oC), en dessous de la tem- réaliser. Le dépôt métallique s’effectue par réduction des ions métal-
pérature de fusion de la couche mince d’aluminium. liques dans une solution aqueuse et par dépôt sélectif de ceux-ci sur
● Anodisation : dans certains cas, lorsque la technique d’implan-
la base de germination catalytique.
tation utilise plan de masse et plan d’alimentation, il peut être avan- Une solution de cuivre chimique est habituellement formulée de
tageux de réduire l’épaisseur de la couche isolante diélectrique pour la manière suivante [10] [11] :
favoriser la capacité de découplage entre les deux. Dans ces condi- — le sulfate de cuivre constitue la source d’ions cuivre ;
tions, une technique d’anodisation du premier plan métal déposé — le formaldéhyde agit comme agent réducteur ;
est préférée au dépôt PECVD d’une couche isolante. L’anodisation, — l’hydroxyde de sodium constitue la source d’ions hydroxyles.
principalement celle de l’aluminium, est bien connue puisque déjà
largement utilisée dans la fabrication des condensateurs en alumi- La réaction qui prend naissance lors du dépôt est la suivante :
nium électrolytique. Par anodisation, la couche naturelle d’alumine à l’anode : 4OH– + 2HCHO → 2HCOO– + 2H2O + H2 + 2e–
(~ 0,01 µm) présente à la surface d’un film d’aluminium non traité à la cathode : Cu++ + 2e– → Cu
peut être suffisamment épaissie pour présenter les caractéristiques Le procédé fonctionne naturellement bien sur l’or et le nickel
voulues, en particulier une tension de tenue satisfaisante. L’anodisa- mais peu sur les surfaces inertes telles que les diélectriques poly-
tion est généralement opérée dans un bain d’acide sulfurique, le mères et SiO2 . Ces dernières surfaces doivent alors être activées
film d’aluminium constituant l’anode. Le potentiel appliqué entre par un sel de palladium pour initialiser le dépôt.
anode et cathode se retrouve alors en quasi-totalité sur la mince
couche d’alumine. L’aluminium agressé migre alors au travers de ■ Isolants
cette couche, permettant ainsi à l’oxydation de se poursuivre. La
Deux méthodes de dépôt des couches diélectriques polymères
décroissance du courant produit permet de maîtriser l’épaisseur de
coexistent : le dépôt dit « à la tournette » et le dépôt par aspersion.
la couche déposée [1] [3] [10]. Dans certains cas, l’oxydation d’une
couche très mince de tantale est préférée à celle d’une couche ● Dépôt dit « à la tournette » (« spin coating ») : ce mode
mince d’aluminium, l’oxyde de tantale Ta2O5 présentant une d’enduction très commun est hérité du dépôt des laques photosen-
constante diélectrique supérieure à celle de l’alumine Al2O3 . sibles. Le polymère en solution est déposé au centre du substrat en
rotation. Sous l’influence de la force centrifuge résultant de la rota-
tion, le liquide se répand uniformément du centre vers la périphérie
2.2.3.2 MCM-D du substrat (figure 1). Vitesse et temps de rotation sont les para-
■ Conducteurs mètres essentiels qui guident épaisseur, planéité et régularité de la
Les conducteurs utilisés en MCM-D sont plus variés qu’en couche déposée. La mouillabilité du substrat doit être préalable-
MCM-S. Le plus courant est incontestablement le cuivre, mais ment assurée par un excellent nettoyage qui en chasse toute impu-
l’aluminium, l’or ainsi que des alliages cuivre/aluminium sont éga- reté. Un primaire d’accrochage étant nécessaire, celui-ci est souvent
lement utilisés. Du fait des problèmes d’adhérence ou de suscepti- inclus dans la solution polymère elle-même.
bilité de certains d’entre eux, des métaux intermédiaires comme le ● Dépôt par aspersion (« spray coating ») : une rampe dispense
nickel, le chrome, le titane ou le titane/tungstène sont également un brouillard constitué du polymère en solution, vaporisé, au-des-
utilisés en couches très minces (50 à 500 nm). sus du substrat, lequel se translate sous la rampe. Deux translations
● Sputtering : le mode de dépôt est quasi exclusivement la pulvé-
orthogonales du substrat sous la rampe assurent une bonne couver-
risation cathodique pour toutes les couches d’accrochage ainsi que ture ainsi qu’une bonne homogénéité du dépôt. Pression d’asper-
pour l’aluminium. Les couches à base de cuivre ou d’or peuvent éga- sion et vitesse de déplacement guident les paramètres du dépôt.
lement être obtenues par recharge électrolytique ou par dépôt chi- Mais la viscoélasticité du polymère ainsi que sa concentration dans
mique (electroless plating ), pour autant qu’une sous-couche de la solution sont aussi des paramètres influents essentiels.
métal préexiste. Dans le cas de la recharge électrolytique, ou galva- ● Polymérisation et réticulation (« curing ») : quel que soit le
noplastie, une sous-couche conductrice doit être prévue pour la mode de dépôt du polymère en solution, celui-ci doit être « cuit »,
mise de l’ensemble des équipotentielles au même potentiel. c’est-à-dire polymérisé et réticulé, pour donner une couche dure et
● Galvanoplastie : l’avantage essentiel de la galvanoplastie est la
stable. La « cuisson » des polyimides s’opère de 350 à 400 oC ou
rapidité de dépôt (> 1 µm · min–1), mais une contrainte est la néces- plus, suivant les produits. Celle des BCB s’opère plus bas, entre
sité de disposer d’une sous-couche conductrice, ou « germe », qu’il 210 et 250 oC.
faut ensuite éliminer des zones d’isolation. Cela augmente le Lors de la polymérisation de l’acide polyamique en polyimide, le
nombre d’étapes du procédé (voir procédés additif et semi-additif, solvant N-méthyl pyrrolidone (NMP) est évaporé. La réticulation
§ 2.2.2 de [E 3 365]). En galvanoplastie, le substrat joue le rôle des chaînes polyimides s’opère quant à elle en libérant deux molé-
d’anode et les ions métalliques issus du bain électrolytique sont cules d’eau par unité de polymère formé. La perte de masse en sol-

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2.2.4 Obtention des motifs et perçage des vias

2.2.4.1 Motifs conducteurs


Si dans le cas des couches minces monocouches, la méthode
soustractive par insolation et attaque chimique est largement la
plus utilisée et reste utilisée en MCM-S aluminium, les couches
minces multicouches MCM-D demandent des performances que
cette méthode a un peu de mal à offrir : gravure fine, planarisation,
etc.
Dans ces conditions, les procédés additifs et semi-additifs déjà
décrits (§ 2.2.2 de [E 3 365]) lui sont préférés. Un de leurs intérêts
est entre autres qu’ils font appel à une méthode de recharge sélec-
tive, plus rapide que le dépôt sous vide. Ceci est particulièrement
avantageux pour les couches d’or et de cuivre.
La méthode de lift-off (également décrite § 2.2.2 de [E 3 365]) est
utilisée par les fabricants qui recherchent une extrême densité et
une haute définition. Ce type de dépôt, particulièrement apprécié
dans le monde du semi-conducteur compte tenu de la finesse
recherchée pour les conducteurs (traits de moins de 0,1 µm de
large), a conduit aux procédés modernes de métallisation cuivre
multicouches dénommés « procédés Damascène » (figure 2), en
Figure 1 – Dépôt à la tournette ou spin coating référence aux méthodes d’incrustation métalliques d’art dans les
armes anciennes, en usage quelques siècles avant notre ère dans
ce qui allait devenir la Syrie actuelle. Cette méthode reste néan-
moins plus utilisée dans le monde du semi-conducteur que dans
celui du MCM.

2.2.4.2 Motifs diélectriques et formation des vias


Dans le cas des circuits multicouches, les couches isolantes
doivent aussi être ouvertes aux points d’interconnexion (ou vias)
entre la couche métallique inférieure et la couche métallique supé-
rieure. Ces vias constituent le motif de la couche diélectrique. Plu-
sieurs méthodes permettent d’ouvrir ces vias dans la couche :
gravure sèche, gravure humide, diélectrique photosensible, abla-
tion laser.
■ Gravure sèche (ou par plasma). RIE
Le procédé est dit sec en ce sens qu’il ne nécessite pas de bain
d’attaque chimique liquide. L’attaque, selon les cas, chimique ou
mécanique et chimique, se déroule dans un plasma chargé
d’espèces très actives (radicaux et atomes ionisés réactifs) [8]
[17] [18].
La gravure plasma, ou PE, fait partie des procédés dits « de gra-
vure sèche ». Elle est obtenue en plaçant le substrat dans une
chambre à vide maintenue à une pression de 130 à 1 300 Pa, en
présence d’un gaz, par exemple un fluorocarbure tel que le
Fréon 14 (CF4) ou bien le Fréon 116 (C2F6).
Un champ électrique de type radiofréquence, appliqué perpendi-
culairement à la surface du substrat, entraîne l’ionisation des molé-
cules du gaz. L’état de plasma dit « réactif », ou RIE, est atteint
Figure 2 – Métallisation « Damascène » à six niveaux
lorsque la présence de radicaux libres hautement réactifs vis-à-vis
de la couche à graver est obtenue. Ces radicaux réagissent avec,
par exemple, les zones découvertes de SiO2 pour donner des pro-
duits de décomposition gazeux, alors éliminés par ventilation. Des
ouvertures sont ainsi réalisées. L’ensemble du procédé peut se
vant et en eau est de 20 à 30 % pour le produit totalement décrire ainsi [19] (figure 3) :
polymérisé. La rémanence de solvant et d’eau dans le cas d’un pro- — génération des espèces chimiques dans le plasma ;
duit non totalement polymérisé peut conduire à des difficultés — transfert de ces espèces vers la surface du substrat ;
significatives telles que : — adsorption par la couche à graver ;
— contraintes internes après retour à température ambiante ; — réaction avec le matériau de surface ;
— modification du CTE du polymère ; — désorption du produit de réaction ;
— modification de sa constante diélectrique ; — diffusion dans l’environnement gazeux et extraction.
— existence de résidus d’acide polyamique susceptibles de réagir Sans polarisation particulière, BPE (ou plasma au tonneau),
avec le métal du système conducteur. l’attaque est en général très isotrope, comme dans le cas d’une
Il est donc particulièrement important de parfaitement maîtriser attaque chimique par voie humide. Il peut s’ensuivre un problème
et surveiller cette étape délicate qu’est la polymérisation d’une de sous-gravure. L’application d’une polarisation continue dans la
résine diélectrique. chambre permet d’accélérer les ions réactifs dans une direction

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X hν Diélectrique polymère

+ A Substrat
A + +
A Espèces neutres A
A a dépôt, polymérisation du diélectrique
+ (H ; H* ; H*2 ...)
+
e– A Espèces chargées
+ + Couche de masquage
électriquement
+ A + (H+ ; H+2 ; e– ...)
e– Autres espèces
X (rayons X ; h ν ...)

a plasma
b dépôt du masque « dur »
Plasma gazeux
Photorésist
Génération d’espèces réactives

Diffusion n Diffusion
Diffusion
à la Diffusion
vers
à la
surface levers
gaz
surface Gaine legaz
du Gaine
plasma n c dépôt, révélation du masque photorésist
n* du plasma
Adsorption Désorption
Adsorption
n* Désorption

Réaction Film mince


d gravure du masque « dur »
b mécanisme

Figure 3 – Plasma gazeux et mécanisme d’attaque (d’après [17] [18])

préférentielle, généralement perpendiculaire au substrat. La gra-


e gravure plasma isotrope ; anisotrope
vure devient alors anisotrope. On a ajouté une composante méca-
nique, ou bombardement, à la composante attaque chimique pure.
En raison de la forte anisotropie possible du procédé de gravure
par plasma réactif, un taux de gravure important dans la direction
perpendiculaire au substrat est atteint. Par ce procédé (figure 4), de
très petites fenêtres (de l’ordre de 0,5 µm) peuvent être obtenues.
Les méthodes d’attaque par plasma nécessitent en général l’usage
d’un masque métallique plus résistant, dit « dur », donc d’opéra- f ablation du masque
tions supplémentaires [7].

■ Gravure humide Figure 4 – Procédé de gravure sèche, sous plasma (d’après [7])
La gravure par voie humide se fait par attaque chimique dans
une solution, généralement aqueuse. Par exemple, SiO2 est gravé
par une solution partiellement diluée d’acide fluorhydrique HF, ■ Diélectrique photosensible
tamponnée par du fluorure d’ammonium NH4F [19]. Simple à Dans ce cas, le polymère utilisé comme diélectrique contient
mettre en œuvre et de grosse capacité, elle est majoritairement uti- lui-même les éléments photosensibles habituellement rencontrés
lisée. Cependant, elle présente plusieurs inconvénients [19] : dans un photorésist. La gravure du polymère consiste donc tout
— elle est isotrope, donc génère des effets d’attaque latérale ou simplement à exposer celui-ci puis à le révéler, avant de le poly-
sous-gravure, qui limitent la résolution du motif ; mériser. Dans le cas d’un polymère de type négatif, les zones non
— la vitesse est éminemment variable et dépend de plusieurs exposées ne sont pas durcies et sont donc éliminées lors du net-
paramètres dont la charge en substrats traités ; toyage qui accompagne son développement.
— le point de fin de gravure reste difficile à contrôler. Polyimides et BCB existent en version photosensible (PSPI et
Un rinçage parfait est nécessaire après gravure. Son contrôle se PSBCB). Ils ont une durée de vie bien définie avant utilisation et
fait par mesure de la résistivité de l’eau désionisée utilisée. On nécessitent un stockage réfrigéré, afin de réduire les risques de
considère qu’à 0,16 MΩ · m, le rinçage est suffisant (résistivité de préréticulation et de prévenir l’augmentation de viscosité qui
l’eau ultrapure = 0,18 MΩ · m). s’ensuit.

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Laser UV Homogénéiseur
XeCl à 308 nm

e e e
0,7 e 0,5 e 0,2 e
Lentille de champ

Masque
Lentilles transfert
Substrat

Contrôle
Table X-Y

X Y

Figure 6 – Vias étagés (d’après [6])

Figure 5 – Ablation laser par projection (d’après [2])


2.2.4.3 Remplissage des vias
Le remplissage des vias est un autre élément de difficulté. En
effet, un trou est ouvert dans le diélectrique jusqu’à la couche
En raison du fait que l’opération de révélation est réalisée sur un métallique sous-jacente. Pour qu’un contact électrique s’établisse
produit non encore polymérisé, des variations dimensionnelles entre ce métal et la couche métallique suivante, le métal doit épou-
existent entre le sommet et le fond des motifs, dues à la fois au ser les formes du trou. Deux méthodes se présentent alors : les
nappage du produit et à l’angle d’attaque du révélateur. Il faut donc vias étagés (staggered vias ou conformal vias) ou les vias empilés
en tenir compte et cela limite la résolution du procédé. (stacked vias ).

■ Ablation laser ■ Vias étagés


L’ablation de matière pour la formation des vias par laser est un Il s’agit de la méthode généralement utilisée avec les procédés
procédé bien reconnu [20]. Suivant le type de laser utilisé (plutôt soustractifs (ou à enlèvement de métal). La couche de métal est
infrarouge ou bien ultraviolet), la nature de l’ablation est différente déposée sur toute la surface du diélectrique et descend donc dans
(fusion, évaporation dans le premier cas, et plutôt chimique dans les trous en épousant la forme de leur contour. Après gravure, une
le second cas). Il s’ensuit des différences d’apparence des trous couche de diélectrique est à nouveau déposée, laquelle suit aussi
formés et de leurs flancs, plus propres et plus abrupts dans le le contour de la cavité. Dans ces conditions, pour qu’un nouveau
second cas. via puisse être formé sur le même nœud, il doit être décalé pour
Les lasers utilisés pour percer les vias dans les couches minces ne pas amplifier les déformations dues à la cavité. En effet, pour
polymères sont donc préférentiellement choisis dans le domaine que le contact soit bon et l’épaisseur de métal sur les flancs du trou
des ultraviolets. Ce peuvent être des lasers Nd : YAG dont on n’uti- suffisante, ces flancs doivent présenter un angle pas trop élevé
lise que les troisième, quatrième ou cinquième harmoniques (figure 6).
(355 nm, 266 nm ou 212 nm), mais les lasers à excimères (XeF à Si un via présente plusieurs niveaux, chaque trou est implanté
351 nm, XeCl à 308 nm, KrF à 248 nm et surtout ArF à 193 nm), décalé du précédent, parfois en spirale, ce qui fait alors ressembler
bien que plus onéreux, sont les outils de prédilection pour ce type la structure à celle d’un escalier en colimaçon. L’impact sur le rou-
d’applications. tage et sur les règles d’implantation n’est pas négligeable.
Deux modes d’ablation peuvent être utilisés.
■ Vias empilés
● Ablation par balayage (ou globale), SLA : un laser de faisceau
large balaye la surface totale du substrat. Un masque protecteur doit L’utilisation d’une méthode additive (§ 2.2.2 de [E 3 365]) permet
donc être préalablement déposé sur le diélectrique. Le percement de faire croître le métal dans un trou aménagé dans le diélectrique.
des vias s’opère en regard des ouvertures du masque, sur toute la De cette manière, la planarisation est bien meilleure et plusieurs
surface soumise au faisceau. vias peuvent parfaitement être superposés (ou empilés).
● Ablation par projection (ou discrète) : un masque disposé sur le La contrepartie est que des étapes supplémentaires sont requises.
chemin optique du laser définit un faisceau de la forme du motif (le La figure 7 montre un procédé assez répandu en MCM-D polyimide
via) à graver. Le percement des vias s’opère donc unitairement, cuivre, dans lequel des couches minces de chrome cuivre assurent
motif par motif (figure 5). de surcroît l’isolement entre le conducteur rechargé cuivre et la
Les grandes capacités de focalisation d’un faisceau laser couche diélectrique polyimide, pour les raisons de fiabilité déjà évo-
permettent l’obtention de motifs fins et très bien délimités, de quées (risques liés à l’action éventuelle de l’acide polyamique sur
flancs quasi verticaux, sans gravure latérale. Des vias de 75 µm le cuivre). Dans le cas où la planarisation n’est pas encore suffisante,
sont aisément percés dans des couches de polyimide de 20 µm une étape de polissage mécanique et chimique (CMP) est ajoutée.
d’épaisseur avec un laser à 308 nm. L’utilisation de lasers à 193 nm Il est évident que ce procédé, par ailleurs plus compliqué, facilite
améliore encore la résolution du perçage jusqu’à des vias de 25 µm l’implantation et le routage, et améliore la densité d’inter-
et moins. connexion.

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Polymère
Flash chimique de Ni
Couche d'accrochage Cr/Cu
a percement des vias
Substrat dans le diélectrique

Ni
chimique

b croissance chimique
du via

Cr/Cu (pulvérisation cathodique)

c pulvérisation de la
couche d’accrochage
Cr/Cu
Figure 8 – Boîtier cofritté en AIN, type LGA, bicavité,
960 entrées-sorties recto verso (doc. Astrium)

Photorésist

2.2.5 Packaging
On ne revient pas ici sur l’assemblage des composants. Celui-ci
d masquage a été décrit dans [E 3 365] (§ 2.2.4) et il n’y pas de différences fon-
du photorésist damentales entre l’assemblage sur couches minces monocouches
et l’assemblage sur substrats multicouches MCM-S ou D. La plu-
part des composants sont collés, parfois brasés. Leurs inter-
Cuivre électrodéposé connexions sont réalisées par câblage filaire or ou aluminium. De
plus en plus, cependant, pour des raisons de densité et de vitesse,
le flip-chip est préféré au câblage filaire.
Au plan du packaging lui-même, la différence essentielle réside
dans le type de fonctions intégrées en technologies MCM-S ou D.
e dépôt électrolytique Pour la plupart, ces fonctions sont numériques et complexes. Cela
de cuivre veut dire que de nombreuses et grandes pastilles de semi-conduc-
teur sont implantées, avec comme corollaires principaux une aug-
mentation du nombre des entrées-sorties et, lorsque le circuit est
destiné à fonctionner à fréquence élevée, une augmentation de la
puissance dissipée.
Exemple : un boîtier hermétique actuel pour MCM peut présenter
f ablation du une cavité de 6 à 8 cm de côté (parfois jusqu’à 10 cm), plusieurs cen-
photorésist et taines d’entrées-sorties et doit permettre de dissiper jusqu’à 10 W
gravure du métal (parfois même 20 W).

Flash Ni chimique Il n’y a pas énormément de solutions à ces exigences. Le boîtier


type pour MCM-S ou D se présente comme suit (figure 8) :
— corps céramique multicouche (4 à 8 couches) cofritté, pour :
• la protection et la robustesse,
• l’interconnectabilité interne qu’il autorise ;
— système d’entrées-sorties sophistiqué :
• flatpack au pas de 0,635 ; 0,5 et même parfois 0,4 mm,
g dépôt de la barrière • PGA, CBGA ou CCGA,
de diffusion
• LGA destiné à recevoir billes ou colonnettes, ou bien destiné à
être interconnecté par pression au travers d’interposeurs ;
— matériau adapté :
• couramment, alumine Al2O3 ,
• matériau conducteur thermique : AIN, SiC,
• matériau à plus faible permittivité, comme cocuit basse tem-
h structure de vias pérature, pour les circuits rapides.
empilés
Une évolution récente est le boîtier dit à fond intelligent. Le fond
de ce boîtier cofritté multicouche reprend tout ou partie des fonc-
tions d’interconnexion du substrat MCM. S’agissant alors d’un
Figure 7 – Procédé et structure de vias empilés (d’après [6]) MCM-C dont l’interconnectabilité en surface peut s’avérer insuffi-

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sante, une ou plusieurs couches MCM-D peuvent lui être adjointes.


Il devient donc substrat de type MCM-D/C. Pour en faire un boîtier

· cm–2)
hermétique, un cadre métallique est brasé à la périphérie du MCM-L MCM-C
substrat.
4

Coût (
2.3 Performances et limitations
3
On a vu que deux domaines d’application particuliers se
partagent l’utilisation des couches minces en électronique : celui MCM-D
des capteurs, des passifs de hautes performances, des régimes de 2
fonctionnement particuliers (UHF)... et celui, plus récent, dans
lequel la couche mince utilisée en tant que substrat retrouve ses
lettres de noblesse, grâce en particulier au multicouche.
Les circuits en couches minces, utilisés dans les techniques 1
MCM, représentent donc une avancée majeure dans les techniques
hybrides, et concurrencent les techniques ASIC monolithiques tou-
jours en bute aux problèmes de taille de puce, de rendement de
0
fabrication et d’investissement à amortir. 0 100 200 300 400
Cependant, les techniques MCM sont multiples et se font, Densité d'interconnexion (cm · cm–2)
elles-mêmes, concurrence. En particulier, les MCM-C et les MCM-L,
moins coûteux que les MCM-S ou que les MCM-D, répondent de Autre estimation :
plus en plus aux exigences de l’électronique professionnelle et MCM-L  0,2 · cm–2
grand public, ne laissant aux couches minces que les applications MCM-C  0,3 · cm–2
de très hautes performances ou les applications de très haute fia-
MCM-D  1,5 · cm–2
bilité. (par couche conductrice)
Devant les exigences actuelles en matière de packaging :
— faible coût ;
Figure 9 – Coût comparatif des filières MCM
— mince, léger, portable ;
— performances élevées (rapidité) ;
— multifonctionnalité (nombre élevé de puces) ;
— ergonomie, facilité d’utilisation, attrait, différentiation, on a vu (tableau 4 de [E 3 365]) que la résistance de feuille des
conducteurs, dans des épaisseurs de 1 à 2 µm, avoisine 15 à
il apparaît que de nombreuses limitations viennent grever l’intérêt
35 mΩ · –1. Cela peut donc conduire à des résistances de lignes
des couches minces utilisées en tant que substrats multicouches,
de 120 à 280 Ω, ce qui est parfaitement excessif tant vis-à-vis de la
par rapport aux techniques MCM concurrentes déjà citées ou à
puissance propre dissipée que de la dégradation des signaux et
d’autres techniques naissantes. Quelles sont ces limitations ?
des retards apportés.
Il y a donc un risque à faire trop petit, sur des surfaces trop
2.3.1 Limitations actuelles grandes (expression d’un rapport de dimensions raisonnable,
lequel ne devrait pas excéder 1 000 à 2 000).
■ Coût
De plus, d’autres risques fonctionnels existent à faire cohabiter
Il est clair qu’après le monolithique (ASIC, SOC), les MCM-S et trop près des pistes trop longues. Ces risques se nomment :
les MCM-D (rassemblées sous la désignation MCM-D) représentent — couplages, inductifs et capacitifs, donc diaphonie ;
la solution technologique la plus onéreuse. Comme l’atteste la
— selfs parasites des alimentations et bruits de commutation ;
figure 9, elle reste cependant la seule solution viable pour des den-
— diminution de l’immunité aux bruits, induite par la diminution
sités d’interconnexion élevées.
des tensions d’alimentation.
■ Dimensions, légèreté, portabilité
■ Multifonctionnalité
Du fait de leur fragilité, tant celle des couches minces que celle
des puces nues rapportées, les MCM-S et D nécessitent un boîtier La multifonctionnalité des circuits numériques modernes conduit
(§ 2.2.5 de [E 3 365]). Ce boîtier procure malheureusement un à l’intégration d’un nombre élevé de circuits intégrés sur un même
encombrement et une masse supplémentaires (indépendamment substrat. Le corollaire en est un nombre élevé d’entrées-sorties qui
du coût), peu compatibles avec les exigences de légèreté et de por- devient difficile à gérer si l’intégration du circuit n’est pas totale.
tabilité des équipements grand public. Une tendance est donc à L’impact sur le boîtier est important.
l’abandon de ce boîtier, malheureusement incompatible vis-à-vis ■ Ergonomie
de ces filières.
Ce même boîtier s’avère peu compatible avec les exigences
■ Performances actuelles d’ergonomie et d’attrait, essentiellement demandées aux
Les performances actuelles des MCM-S et D en termes de den- applications grand public. Cette filière reste donc cantonnée à des
sité d’intégration sont bonnes. Les capacités actuelles de perçage applications professionnelles et Hi-Rel (high reliability ) qui n’ont
des vias (frein essentiel à l’intégration) sont de : pas ce genre d’exigences.
— 25, 50 et 50 µm de diamètre, en technique photovias ;
— 5, 10 et 10 µm de diamètre, en techniques RIE et laser ; 2.3.2 Intégration des composants passifs
pour des diélectriques respectivement de 10, 15 et 20 µm d’épais-
seur. Mais il faut se défier de ces valeurs. En effet, la réduction de Il apparaît clairement que l’un des facteurs actuels essentiels de
section des pistes conductrices et l’augmentation de la taille des perte d’intégration est la place occupée par les très nombreux élé-
substrats sont antagonistes. Une piste de 20 cm de long et de ments passifs nécessités par l’électronique numérique. En effet, il
25 µm de large représente 8 000 (en langage d’implanteur). Or faut garder présent à l’esprit que des résistances de pull-up ou de

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pull-down sont associées à chaque entrée de signal d’un circuit — recherche de solutions de packaging non hermétiques, moins
intégré. De même, une capacité de découplage est associée à cha- onéreuses que les grands boîtiers hermétiques ;
que entrée d’alimentation du même circuit. Quand on sait que les — utilisation de puces de type KGD (known good die ) pour
circuits intégrés numériques complexes dépassent aujourd’hui apporter une solution au problème du rendement de première
1 000 entrées- sorties et qu’un ratio de 1/8 à 1/6 de ces entrées-sor- passe lors de l’assemblage de puces multiples.
ties est dévolu aux alimentations et aux masses, on se rend
Mais cela suffira-t-il ? Rien n’est moins sûr et il reste probable
compte du nombre de composants passifs qui peuvent être asso-
que les techniques de couches minces multicouches continueront
ciés à ces puces actives. Ces passifs peuvent occuper aujourd’hui
à s’adresser à des marchés haut de gamme. C’est que des
la moitié de la surface d’un substrat.
concurrents sérieux s’annoncent. En particulier, l’apparition des
Heureusement, les exigences de performances sont faibles. Des composants type CSP est à même de changer le panorama de
composants passifs à ± 10 % ou même à ± 20 % sont suffisants. l’assemblage de haute densité. De la taille de la puce nue, le CSP
Nous sommes loin des exigences des fonctions analogiques ou de n’en est cependant pas une et reste compatible avec des solutions
conversion A/N. Cela laisse donc une possibilité à leur intégration d’assemblage type TMS. De plus, ses exigences de protection sont
dans le substrat pour un coût qui ne soit pas trop prohibitif. bien moindres et il est acheté, contrôlé et testé unitairement.
Ce problème est probablement celui qui génère actuellement le Cela laisse à penser que les technologies MCM, même dans
plus d’études et de développements. Tous les fabricants de MCM leurs versions les moins onéreuses, MCM-C et surtout MCM-L, ne
travaillent sur le sujet. De nombreuses solutions pour l’intégration représentent sans doute plus l’avenir des produits de masse. L’uti-
des capacités, des résistances et même parfois des inductances, lisation de CSP sur des substrats SBU à microvias, pas très éloi-
sont proposées. gnés des substrats MCM-L, pourrait bien répondre aux exigences
à la fois de dimensions, de taille, de légèreté et de coût, des élec-
Mais le problème est difficile car, à la différence des couches troniques grand public, du moins pour les fonctions convention-
minces monocouches dans lesquelles le passif est la dernière nelles ne requérant pas de performances particulières.
étape, dans les couches minces multicouches, la réalisation du
passif est la première étape si l’on veut qu’il soit enterré. Dans ces
conditions, il doit subir toutes les opérations et toutes les cuissons
relatives au dépôt des couches conductrices et diélectriques. Sa 2.4 Contraintes industrielles
qualité et sa stabilité peuvent en être altérées, d’où la difficulté du
procédé. Le choix d’un diélectrique comme le BCB, à température
de cuisson plus faible que celle du polyimide, peut être un élément Les contraintes industrielles liées aux procédés MCM couches
déterminant. minces sont pour l’essentiel dues au fait que ces technologies
n’ont jamais vraiment percé dans le domaine des fabrications de
Les solutions retenues pour la réalisation des couches résistives masse. De ce fait, le développement des outils industriels n’a pas
sont diverses, entre autres : NiCr, TaN et Ta2N, CrSi, TaSi, TiW. Des suivi la demande, ce qui conduit aujourd’hui à un coût de substrats
résistances de feuille de quelques ohms par carré à 100 Ω · –1 inacceptable pour des applications de grande diffusion. Ainsi, on
sont obtenues par sputtering puis gravure RIE de ces matériaux. considère [2] qu’un cinq couches, solution topologique assez tradi-
tionnelle qui associe deux niveaux de signaux à un niveau de
Pour la réalisation des capacités, on propose des diélectriques
masse, un niveau d’alimentation et un niveau d’assemblage, éla-
tels que : SiO2 , Si3N4 , TaxOy , BaTiOx , Ba (Zr, Ti) O3 (ou BZT), (Pb,
boré dans une filière MCM à 400 cm · cm–2 ou plus, revient à envi-
La) (Zr, Ti) O3 (ou PLZT), BCB chargé de poudre de BaTiOx , ou poly-
ron 8 à 16 € · cm–2, ce qui en limite l’usage aux applications pour
imide chargé de poudre de PbMgTiOx , etc. Des capacités spéci-
lesquelles la densité atteinte et les performances sont absolument
fiques de 22 nF · cm–2 ont ainsi été obtenues. En MCM-S,
prioritaires (cas des supercalculateurs par exemple). Un objectif
l’utilisation de plans conducteurs aluminium dont l’un est anodisé
d’environ 0,5 € · cm–2 semblerait en effet plus raisonnable.
par une couche de 0,15 µm d’alumine [2] permet d’atteindre
50 nF · cm–2. Pour tenir cet objectif ambitieux, des améliorations importantes
doivent être apportées au procédé. La première voie consiste à
Pour la réalisation des inductances, on propose des matériaux augmenter la taille des panneaux de manière à augmenter le
comme NiFe-Cu ou Al, NiFe constituant le noyau magnétique et le nombre de substrats et ainsi diminuer le coût unitaire de fabrica-
cuivre ou l’aluminium le conducteur. Une inductance spécifique de tion. La deuxième voie consiste à diminuer l’investissement en
35 nH · mm–2 mesurée à 1 MHz a été obtenue par le Georgia Tech infrastructure (salles blanches) et en équipements de fabrication.
Institute [2]. Parvenir à fabriquer des substrats acceptables dans une salle blan-
Mais le problème des passifs demeure encore. En effet, si l’incor- che de classe inférieure et réduire le coût des équipements par une
poration de ces éléments dans les couches du substrat MCM plus large diffusion, sont la solution. Le coût élevé des polymères
répond à une attente évidente en matière de densité d’intégration diélectriques (actuellement ~ 1 000 € · kg–1) et de leurs procédés
et de performances, le coût de réalisation de ces éléments reste de mise en œuvre doivent être révisés à la baisse, par la recherche,
notablement plus élevé que l’achat et le report de composants dis- par exemple, d’autres matériaux. Enfin, un effort doit être fait sur
crets. Cette technologie reste donc encore aujourd’hui limitée à des les temps de cycle. Le tableau 2 (d’après [2]) illustre cette réflexion.
applications de haut niveau.

2.5 Comparaison avec les couches


2.3.3 Tendances futures
épaisses et autres techniques
De ce qui précède, on comprend aisément dans quelles direc- à couches
tions les développements futurs doivent s’opérer pour que le
MCM-S ou le MCM-D pénètre les marchés de masse à bas coût : La différence principale entre couches minces et couches
— recherche de matériaux passifs moins onéreux à déposer ; épaisses réside dans le fait que les premières correspondent à un
— élaboration des couches minces sur des surfaces plus procédé soustractif dans lequel l’essentiel de la précision est
grandes ; obtenu par une opération de photolithogravure, alors que les
— utilisation de la haute densité seulement là où cela est néces- secondes sont issues d’un procédé additif dans lequel la perte de
saire, mixage avec des technologies moins onéreuses : MCM-D/C et précision est pour l’essentiel due à la mise en œuvre d’un produit
D/L ; non encore dur lorsque le motif est élaboré.

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Tableau 2 – Difficultés et améliorations proposées (d’après [2])


Paramètre de procédé Situation actuelle Évolution proposée Facteur d’amélioration

Taille de substrat...................................................................(cm) 12,7 × 12,7 ou ∅ 15,24 40,6 × 40,6 10 ×

Coût d’infrastructure .....................................................(€ · m–2) 11 000 (classe 100) 2 200 (classe 1 000) 5×

Coût des équipements.........................................................(M€) 20 à 150 4 à 20 5×

Coût des matériaux....................................................... (€ · kg–1) 1 000 100 10 ×

Type de mise en œuvre ..........................................................(%) 20 (spin) 80 (non spin) 4×

Durée brute de process ...........................................................(h) 200 100 2×

Coût de substrat pour 5 couches................................ (€ · cm–2) 8 à 16 0,3 à 0,8 50 ×

On a vu que la précision assez facilement atteinte en gravure de


couches minces est de l’ordre de 10 µm, alors que les problèmes
de sérigraphie, de nappage des couches épaisses et de leur cuis- Sérigraphie uniforme de couche épaisse
son, limitent la taille des ouvertures à quelque 250 µm et la largeur
des pistes à 125 µm environ.
Substrat
Mais les couches épaisses restent néanmoins sympathiques car
moins onéreuses à obtenir, bien maîtrisées par de nombreux fabri- a sérigraphie du diélectrique
cants, et ne nécessitant ni bâtis de dépôt sous vide, ni salles
blanches de classe 100. C’est pourquoi des tentatives intéressantes
de développement de filières couches épaisses de haute précision
sont-elles apparues dès le début des années 1990. Le concept de
base réside dans l’idée d’utiliser le procédé couche épaisse pour
déposer uniformément la couche, diélectrique ou conductrice, puis Substrat
d’utiliser un procédé de gravure pour obtenir le motif souhaité. Le
procédé couche épaisse devient alors soustractif, l’intérêt étant que
b sérigraphie des plots de définition, ou patterning
ce n’est plus la sérigraphie, opération de précision modeste, qui
définit le motif, mais une opération de gravure, a priori plus pré-
cise. Certains ont d’ailleurs baptisé ce procédé « sérigravure ».
Trois développements principaux partent de cette idée :
— Diffusion Patterning (procédé DuPont) ;
— gravure sur pâte non cuite, ou procédé Fodel (de DuPont) ;
Zones diffusées dans le diélectrique
— gravure sur pâte cuite (procédé Astrium), ou couche épaisse
photodéfinissable. c séchage, diffusion dans le diélectrique

H2O
2.5.1 Diffusion Patterning

Essentiellement utilisé pour la réalisation des vias dans les


couches épaisses diélectriques, le procédé passe par deux étapes
successives de sérigraphie. La première, uniforme, dépose la cou- Substrat
che diélectrique. La deuxième suit immédiatement la première et
dépose des plots, de la taille des vias et à l’endroit où ils doivent
être formés dans la couche diélectrique. Le séchage des couches d lavage à l’eau
suit.
Le matériau utilisé pour la sérigraphie des plots contient un Film diélectrique après cuisson
agent qui, lors du séchage, diffuse dans la couche diélectrique
sous-jacente et rend celle-ci soluble dans l’eau. Une opération de
Vias
lavage à l’eau permet alors d’éliminer le diélectrique correspon-
dant aux vias. La couche peut alors être cuite (figure 10).
e cuisson
Des vias de 125 µm, au pas de 250 µm, sont couramment obte-
nus par ce procédé, lequel ne prétend donc pas rivaliser avec la
résolution atteinte par les couches minces. Figure 10 – Procédé dit Diffusion Patterning (DuPont)

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2.5.2 Couche épaisse photo-imageable Fodel 


Le procédé Fodel, également développé par DuPont, consiste à
utiliser des pâtes couches épaisses, conductrices ou diélectriques,
photo-imageables.
L’agent dit photo-initiateur, contenu dans la couche, réticule le
polymère de couplage de la couche sous UV, le rendant résistant
au solvant de développement.
Après sérigraphie d’une couche uniforme, puis insolation aux
UV au travers d’un écran, pour définir lignes conductrices ou vias,
la pâte sèche est développée par une solution aqueuse de Na2CO3 .
Elle est ensuite cuite de manière conventionnelle (figure 11).
La seule limitation est due au fait que l’opération de gravure
ayant lieu sur pâte sèche mais non cuite, une légère dégradation
des motifs peut se manifester lors de la cuisson. Cela limite quel-
que peu les ouvertures des vias à 75 µm, au pas de 125 µm, sur
diélectrique de 40 à 45 µm d’épaisseur. Lignes conductrices et iso-
lements peuvent être gravés à 25 µm, mais le standard est 40 à
50 µm de largeur et d’espacement.

Sérigraphie uniforme de couche épaisse


Figure 12 – Application spatiale des couches épaisses
photodéfinissables (doc. Astrium)
Substrat

a sérigraphie du diélectrique et séchage


DuPont annonce ainsi des performances proches des couches
Collimateur
minces pour un coût réduit de moitié.

UV collimatés 2.5.3 Couche épaisse photodéfinissable

Écran Le procédé ne présente en lui-même aucune originalité particu-


lière mais nécessite une mise au point délicate du système
d’encres utilisé. Présenté par Astrium et homologué en environne-
Film épais exposé
ment spatial, il consiste à déposer une couche épaisse uniforme,
conductrice ou diélectrique, puis à faire cuire celle-ci. De cette
manière, il est possible d’obtenir un dépôt plus mince (< 10 µm) et
Substrat
plus dense que normalement. En particulier, la présence de poro-
sités dans le diélectrique doit être minimisée car c’est elle qui
b exposition aux UV limite la résolution des vias.
Les couches conductrices cuites sont traitées comme des
H2O+Na2CO3 couches minces, par insolation photolithographique, puis gravure
chimique humide. Des motifs de moins de 10 µm ont été obtenus
mais une largeur de lignes et d’isolements de 25 à 50 µm est en
Film épais révélé
général bien suffisante.
Les couches diélectriques peuvent être gravées de la même
Substrat manière. Cependant, le perçage par laser à excimère de cette
couche donne d’excellents résultats et des vias de 25 µm sont cou-
c développement ramment obtenus. Ceux-ci sont remplis de métal lors du dépôt de
la couche conductrice suivante (technique des vias étagés).

Film épais après cuisson Au plan du coût, cette dernière technique n’est certes pas opti-
mum mais elle se justifie par les performances atteintes, exac-
tement celles des couches minces, et par l’usage d’un procédé
Vias couche épaisse relativement peu modifié, donc déjà disponible
dans de nombreux ateliers.
d cuisson La figure 12 montre le plan supérieur de report et de câblage,
ainsi que les deux niveaux de signaux X et Y d’un circuit calcula-
teur complexe de 33 mm × 45 mm, comprenant quelque 2 500 vias
Figure 11 – Procédé diélectrique photo-imageable Fodel (DuPont) percés par laser, sur conducteurs de 50 µm.

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2.5.4 LTCC problème qui subsiste est celui de la recharge en cuivre des trous
ainsi formés. Réalisée généralement par dépôt chimique, cette
Le LTCC, ou cocuit basse température, a largement pris le pas recharge suppose que le trou puisse être balayé par le liquide de
sur le HTCC (cofritté haute température) pour toutes les applica- recharge. Cela est aisé dans des trous traversants mais difficile
tions de masse. Il est en effet d’un coût plus abordable grâce à une dans des trous borgnes de faible diamètre. On estime qu’un fac-
industrialisation plus à la porté des hybrideurs et plus favorable teur de forme de 1 à 1,5 est un maximum à ne pas dépasser,
aux applications RF grâce à un matériau de permittivité plus faible c’est-à-dire que la profondeur du trou ne doit pas excéder 1 à 1,5
que la céramique conventionnelle. fois son diamètre. De cette manière, le perçage d’une feuille de
50 µm impose un trou de 50 µm et le perçage de deux feuilles
Les performances du LTCC en termes de densité d’intégration impose un trou de 100 µm. Cela limite la densité en surface.
restent très en deçà de celles des couches minces. L’explication
réside dans le fait que le procédé de dépôt métallique (générale- Lorsqu’un tel substrat imprimé de haute densité est destiné au
ment argent ou argent/palladium) est du type couche épaisse et report de puces nues plutôt qu’au brasage conventionnel de
que sa complexité et son imprécision sont accrues par l’empilage composants, on lui donne le nom de MCM-L. Il reste loin des per-
et la compression des feuilles de matériau LTCC avec les risques formances en densité des couches minces.
de mauvaise superposition et de glissement qui s’ensuivent. On
considère aujourd’hui qu’un pas de 175 µm en standard est le
mieux que l’on puisse atteindre avec cette technologie, même si
150 µm est parfois possible. Les vias les plus fins sont percés au
diamètre de 75 µm. La résistance de feuille des pistes réalisées 3. Applications
(> 2 mΩ · –1 pour 10 µm d’épaisseur) n’est pas extrêmement
bonne et impose parfois la mise en parallèle et en superposition de
plusieurs motifs identiques, ce qui explique le nombre élevé de Il n’est pas très aisé de déterminer un domaine particulier pour
couches conductrices souvent rencontré dans un substrat LTCC ou l’utilisation des couches minces en électronique, tant les applica-
HTCC complexe. tions peuvent être variées mais aussi, comme on l’a déjà dit, tant
la notion de couches minces s’estompe elle-même parmi d’autres
Exemple : IBM met en œuvre des substrats à plus de 60 (par- filières plus ou moins proches. On peut néanmoins tenter la clas-
fois 80) couches conductrices. sification des applications typiques des couches minces :
— le domaine « traditionnel » des couches minces, à savoir cer-
Une des plus grosses difficultés du LTCC (comme du HTCC) est tains circuits analogiques, les codeurs ainsi que toutes sortes de
l’important retrait en X, Y et en Z (~ 30 à 40 %) qui apparaît lors de capteurs, senseurs, jauges, etc. (voir [E 3 365]) ;
l’opération de cofrittage ou de cocuisson. Cela nuit fortement à la — le domaine très particulier des applications hyperfréquences et
résolution qu’il est possible d’atteindre avec cette technique, parti- radiofréquences, pour lequel dans bien des cas, seules les couches
culièrement sur des substrats de grande taille. La société Thalès minces apportent les performances nécessaires (voir [E 3 365]) ;
Microelectronics (ex Sorep-Érulec) met actuellement au point un — le domaine actuel des applications basses fréquences, à haute
procédé de cocuisson sans retrait en X et en Y, grâce à la mise en densité d’interconnexion, essentiellement celui des circuits numé-
compression des feuilles du matériau LTCC cru entre deux plaques riques complexes, dits MCM ;
d’alumine crue à plus haute température de frittage, lors de cette — le domaine le plus récent, celui encore embryonnaire des
opération critique. Après cocuisson, les plaques d’alumine sont éli- applications optoélectroniques ;
minées par abrasion. — enfin, l’ensemble des autres applications qui n’entrent pas
dans les domaines précédents, comme la robustification.
Le tableau 3 donne un aperçu de l’ensemble des applications
2.5.5 Build-up et MCM-L possibles des couches minces.
Mais surtout, il convient ne pas oublier que dans chacun de ces
Le circuit imprimé reste le substrat privilégié des applications de domaines, les circuits en couches minces peuvent autant se pré-
masse. Mais il reste peu dense pour des applications portables, en senter sous la forme de sous-ensembles ou modules multipuces,
raison essentiellement de la technique de stratification et des pro- que sous la forme de composants unitaires. Nous avons déjà lar-
blèmes de fluage et de glissement qui lui sont liés. gement évoqué les composants passifs réalisés en couches minces
La technique dite build-up, qui se traduit par « stratification et pensons que ceux-ci ne constituent pas un domaine particulier
séquentielle progressive », tente de remédier à cet état de fait. mais entrent dans la classification précédente, en fonction de leurs
caractéristiques particulières.
Sur un cœur conventionnel (FR4 à 2 ou à 4 niveaux de métal par
exemple), des niveaux haute densité sont ajoutés sur chaque face
par une technique proche de la technique MCM-D, c’est-à-dire par
dépôts successifs de couches isolantes et métalliques, gravure de 3.1 Interconnexion et applications
celles-ci et perçage de vias par laser. basses fréquences
Une option de plus en plus répandue consiste à laminer sur le
substrat une feuille souple, le RCC ou RCCF, constituée d’un sand-
wich de résine organique prépolymérisée et de cuivre en feuille 3.1.1 Substrats d’interconnexion
mince. Après polymérisation de cette feuille sur le substrat, celle-ci MCM-S et MCM-D
est gravée, percée, puis rechargée en cuivre. Un autre niveau peut
alors être déposé. La seule contrainte est l’obligation de déposer le Comme il a été montré précédemment, le renouveau des cou-
RCC sur chaque face du substrat de manière à conserver la symé- ches minces est arrivé avec les applications d’interconnexion haute
trie en matière de coefficient de dilatation. densité, autrement appelées MCM.
Cette technique sans « prépreg », élément de collage de la stra- Cela donne des substrats extrêmement denses, avec des lignes
tification conventionnelle, permet de réaliser des substrats plus conductrices de faible largeur (25 à 50 µm en général), sur un
minces et plus denses en surface. Des lignes et espacements de nombre de niveaux relativement faible puisqu’en raison de la den-
75 µm sont réalisables assez facilement sur un ou deux niveaux sur sité d’interconnexion atteinte, seuls les croisements et les risques
chaque face du substrat. Les vias peuvent être percés jusqu’à de couplages, capacitifs ou inductifs, imposent au moins deux
25 µm grâce à l’usage de plus en plus répandu du laser, mais le plans de signaux croisés.

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Tableau 3 – Applications des couches minces

RF et hyperfréquences
Capteurs, senseurs

basses fréquences

Optoélectronique
Interconnexion
Monolithiques
Applications

analogiques

Autres
MEMS, MOEMS X
Capteurs infrarouges, bolomètres X
Cellules solaires X
Senseurs biologiques X
Capteurs de pression, température X
Senseurs de gaz X
Magnétomètres X
Capteurs médicaux X
Conditionneurs de signaux X
Terminaisons, lignes à retard X
Convertisseurs de données X
Figure 13 – Circuit MCM-D test, Cu/Au/PPQ, de 10 × 10 mm2
Amplificateurs et réseaux X (doc. Hightec MC, ex Contraves)
Interconnexion haute densité (hybrides, X
MCM)
Modules 3D X
Boîtiers composants haute densité X
Circuits radiofréquences X
Ondes acoustiques de surface X
Circuits hyperfréquences X
Circuits optroniques X
Protection, robustification X
Composants de haute performance X X
MEMS : micro-electronic mechanical system.
MOEMS : micro-optical and electronic mechanical system.

La figure 13 illustre cette capacité d’interconnexion. On y voit


deux couches conductrices en cuivre croisées, isolées par une cou-
che de diélectrique en PPQ transparente. Dans ce cas, la surface
disponible permet largement de distribuer les alimentations et les Figure 14 – Conception suivant le concept IMPS (doc. Sheldahl)
masses (lignes larges), sans avoir à recourir à un ou à deux plans
supplémentaires.
Cette performance a d’ailleurs donné récemment lieu à l’appa- 3.1.2 Macrocomposants MCM-S et MCM-D
rition d’un concept nouveau allant dans le sens de l’économie du
nombre de niveaux, le concept IMPS (integrated mesh power Dès son apparition, le concept de MCM-S ou D a permis de
system ). considérablement augmenter la densité d’intégration déjà atteinte
Essentiellement basé sur les capacités de CAO et de routage par les techniques hybrides à puces nues. Un exemple est donné
associées, le concept IMPS consiste à utiliser la surface de substrat par la photographie de la figure 15. On y voit une carte de station
laissée libre après tracé des lignes conductrices de signaux, pour SPARC conventionnelle (figure 15a ), constituée essentiellement de
distribuer alimentations et masses. Celles-ci sont donc distribuées cinq composants numériques complexes dont trois en PGA et deux
sous forme de lignes fines imbriquées, sur chaque niveau de en PLCC. La photographie de la figure 15b montre la même fonc-
signaux. Comme il est visible sur la figure 14, ces lignes sont lar- tion réalisée à la fin des années 1980 par nCHIP (actuellement Flex-
gement interconnectées par une multitude de vias et de ce fait, les tronic), en technologie MCM-S, pour des stations portables.
éventuels effets résistifs et selfiques de ce type d’interconnexion Les cinq puces des mêmes composants sont rassemblées sur un
sont quasiment éliminés. Ainsi, un maximum de matière conduc- substrat MCM-S qui, après intégration en boîtier QFP, constitue un
trice est laissé sur la surface du substrat (figure 14). macrocomposant dont la taille n’excède pas celle de l’un des PGA

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a b

Figure 15 – Station SPARC pour portable (doc. nCHIP)

précédents. Cela est néanmoins obtenu au prix d’un substrat de


coût relativement élevé, soit 75 à 80 € pour une taille d’environ
3 cm × 2 cm de silicium et un millier de câblages par fil.
MCM-S et MCM-D sont largement utilisés dans les domaines qui
requièrent à la fois une densité d’intégration élevée, un niveau de
fiabilité élevé, mais un degré d’innovation limité en raison des Figure 16 – DSP MCM-D pour application militaire
contraintes de qualification et d’homologation qui leur sont (doc. Matra BAe Dynamics)
propres. Ces domaines sont par exemple le spatial et le militaire.
L’exemple de la figure 16 représente un macrocomposant pour
applications militaires embarquées, soit un DSP complexe réalisé
à partir d’une puce Texas Instruments et d’un ASIC, traités sous
forme de KGD de manière à garantir un niveau de qualité raison-
nable en premier assemblage, ainsi que de puces mémoires et de
composants passifs, le tout assemblé sur substrat MCM-D réalisé
par Thalès Microelectronics.

3.1.3 Substrats MCM-S et MCM-D actifs

Dans la course incessante à la miniaturisation, certains eurent


l’idée d’utiliser le substrat silicium MCM-S ou MCM-D pour y réin-
tégrer des composants actifs diffusés. Ainsi, le substrat silicium
redeviendrait ASIC. Il serait alors complété d’une ou de plusieurs
couches conductrices supplémentaires de câblage destinées à
recevoir d’autres puces et à les interconnecter au substrat ASIC.
On a appelé « substrat actif » cette option encore relativement
peu utilisée. Il est un fait que concevoir un substrat silicium actif
revient à concevoir un ASIC, ce qui relève d’un autre niveau de dif-
ficulté.
La réalisation montrée figure 17 part du principe que très sou-
vent, les fonctions numériques complexes font appel à de nom-
breuses mémoires standard de type SRAM ou DRAM. Or, ces
mémoires de grande diffusion sont réalisées avec d’assez bons Figure 17 – Processeur complexe pour application avionique,
rendements pour qu’il soit envisageable de trouver sur une tranche sur substrat actif MCM-D
de silicium un grand nombre de mémoires adjacentes bonnes. (doc. GEC-Marconi Avionics, division Systèmes radars)
Dans ces conditions, pourquoi les découper ?
L’idée de GEC-Marconi Avionics consiste donc à utiliser un subs-
trat silicium (~ 76 mm × 50 mm) constitué d’une portion de tranche
de mémoires SRAM non découpée (ici 64 mémoires), d’ajouter à 3.1.4 Modules dits 3D
ce substrat sous forme de couches MCM-D les niveaux d’intercon-
nexion requis supplémentaires et d’y rapporter puis d’y intercon- L’électronique, en général, utilise mal les volumes. En effet, le
necter le reste de la fonction (29 circuits intégrés ainsi que des câblage d’une carte s’effectue à plat, occupant une surface impor-
composants passifs). On rejoint ainsi le concept de COC (chip-on- tante et peu d’épaisseur, d’où l’idée d’accroître le « facteur de
chip). mérite packaging » en augmentant la surface de silicium actif inté-

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Figure 19 – MCM-D en 3D (doc. Leti)

Figure 18 – Bloc de puces empilées en technique 3D surmoulée


(doc. 3D-Plus)

grée dans une surface de module donnée. Pour cela, la solution


consiste à superposer les composants dans une technique d’em-
pilage dite 3D.
La figure 18 montre une solution française qui consiste à empi-
ler des puces les unes sur les autres par l’intermédiaire d’un film
TAB associé à chaque puce, indispensable pour tester préalable-
ment chacune d’elles et en faire un KGD. Après surmoulage de
l’ensemble des puces sur TAB, le bloc est découpé puis rodé, au
plus près des puces. Les connexions filaires de celles-ci apparais-
sent donc, à nu, sur les tranches du bloc.
Le dépôt de couches minces, par exemple nickel puis or, sur
chaque face du bloc met en court-circuit l’ensemble des
connexions. Il ne reste alors plus qu’à découper par laser ce revê-
tement couche mince selon des sillons prédéterminés (visibles sur
la figure 18), pour réaliser l’interconnexion des puces entre elles. Figure 20 – CSP ou  BGA™ redistribué par dépôt de couches
Le rajout d’un système d’interconnexion externe, soit QFP, soit minces sur un ruban « interposeur » (doc. Tessera)
BGA, permet de faire de ce bloc de puces un macrocomposant.
Des blocs de 8, 16 puces et parfois plus, sont ainsi réalisés. Une
telle organisation de 8 puces est particulièrement intéressante
pour des puces SRAM de n Mbit, faisant de celles-ci un bloc de n Un exemple est donné par le µBGA de Tessera (figure 20). La
Mbytes (ou n Moctets). puce est équipée d’un ruban souple, genre TAB, sur lequel un rou-
Une autre option de l’intégration 3D consiste à superposer non tage réalisé en couche mince assure la redistribution des signaux
pas les puces elles-mêmes mais des substrats MCM équipés de vers l’intérieur de la puce. À sa périphérie, le ruban est câblé à la
plusieurs puces. La figure 19 illustre ce propos en montrant une puce. À l’intérieur (solution dite fan-in ), des microbilles « dures »
étude du Leti qui consiste à superposer des MCM-D équipés cha- de 250 µm de diamètre environ sont associées à chaque
cun de huit puces mémoires. L’interconnexion verticale entre les conducteur, faisant de ce composant un mini ou micro BGA.
substrats MCM s’effectue par perçage de ceux-ci et métallisation L’interposition d’un « matelas » en élastomère entre la puce et le
des trous. ruban de redistribution permet en outre d’amortir en partie les
contraintes d’origine thermomécanique susceptibles d’apparaître
après report du CSP sur carte PCB traditionnelle. Une protection
3.1.5 Couches minces pour encapsulation élastomérique est également déposée à la périphérie du compo-
de composants haute densité sant, pour protéger les zones de connexion fragiles.
Cette technologie en pleine expansion permet de produire des
Grâce à la haute densité d’interconnexion qu’elles permettent composants encapsulés, donc protégés, et munis d’un système
d’atteindre, les couches minces ouvrent également la voie à un d’interconnexion compatible avec les techniques de montage en
domaine nouveau, celui de l’encapsulation des composants de surface, qui de surcroît permet de les tester et de les « déver-
prochaine génération, les CSP, ou composants à la taille de la puce. miner » comme tout composant traditionnel.

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Dans ces conditions, temps de commutation et temps de propa-


gation dans les lignes deviennent voisins, le fonctionnement d’un
circuit entre alors dans le domaine des ondes stationnaires. Le lec-
teur sait bien ce que cela veut dire. L’implantation du circuit ne
peut plus se faire selon les règles de routage simples habituelles.
En effet, comme on vient de le dire, tout conducteur présente une
impédance caractéristique Z0 et il doit se refermer sur la même
impédance au risque de voir apparaître dans le circuit des phéno-
mènes d’ondes stationnaires qui viennent se superposer aux
signaux et les perturber. La notion de stub, entre autres, apparaît
alors.
Une approche simpliste consiste à dire qu’à la frontière entre ces
deux modes de fonctionnement, il y a un rapport 2,5 à 5 entre les
temps de commutation tc et de propagation tp . Entre ces deux
valeurs, le régime est incertain, un peu flou :
tc > 5 tp ⇒ circuit dit « lent »
tc < 2,5 tp ⇒ circuit dit « rapide »
Connaissant la relation qui lie propagation et caractéristiques de
lignes et de matériaux diélectriques (§ 1.4.3 de [E 3 365]) :

d
c- ε r
t p = ----

Figure 21 – PSGA ou CSP injecté en LCP (doc. Siemens) on peut immédiatement en tirer un enseignement vis-à-vis du
matériau le mieux approprié, en fonction des temps de commu-
tation tc des signaux à transmettre et des longueurs d de lignes
présentes sur le circuit.
Il est probable que le CSP va représenter une étape majeure
dans l’assemblage électronique, particulièrement pour toutes les Exemple : soit un circuit présentant des conducteurs de 10 cm de
applications portables, comme l’a été dans les années 1970-1980 long et devant transmettre des signaux de 2 ns. Dans l’alumine
l’apparition du montage en surface. (MCM-C par exemple), avec un εr de 9, on sera en régime de circuit
La figure 21 représente une autre option de CSP développée par rapide, donc avec une conception faisant appel à des lignes adaptées.
l’IMEC et industrialisée par Siemens sous le nom de PSGA (poly- Dans le polyimide ou mieux le BCB (MCM-D), avec un εr de 2,5 à 3, on
mer stud grid array ), laquelle fait appel aux techniques dites MID sera en régime de circuit lent, donc sans précaution particulière au
(moulded interconnection devices ) utilisées dans la réalisation des niveau de la conception.
cartes imprimées moulées en 3D.
Le support du composant, à la fois substrat et base d’encapsu-
lation, est injecté en LCP, protubérances (ou studs ) incluses. 3.2 Applications optoélectroniques
L’ensemble est ensuite cuivré chimiquement recto et verso puis
rechargé électrolytiquement. Une recharge d’étain est ensuite
« structurée » par laser afin de servir de masque pour l’attaque chi-
mique du cuivre. Le cuivre résidant est enfin rechargé d’or par gal- 3.2.1 Affichage
vanoplastie.
Les couches minces sont utilisées en optoélectronique depuis
La puce est montée câblée sur la face supérieure puis elle est que les panneaux d’affichage ou les écrans plats existent. Les LCD
surmoulée. Les liaisons recto et verso entre la puce et les protu- à matrice active sont probablement aujourd’hui les plus répandus.
bérances métallisées sont obtenues soit par métallisation et struc- Ils comportent deux lames de verre gravées de sillons à 90o desti-
turation de la tranche du substrat, soit plus récemment par perçage nés à recevoir les cristaux liquides en sandwich et à leur permettre
et métallisation de ce même substrat. de prendre deux orientations différentes. La rotation de la matière
Le corps de composant ainsi obtenu est particulièrement peu organique est commandée par un système d’électrodes déposées
onéreux et de plus, il est relativement adapté en CTE au montage ainsi que par un transistor de commutation associé à chaque pixel.
sur carte imprimée. Les transistors sont réalisés en couches minces, d’où le nom de
matrice active donné à cette technique d’écran plat. Cela constitue
une limite pour la dimension et le nombre de pixels des écrans
3.1.6 Cas particulier des électroniques plats (plus de 1,3 million de transistors pour un écran plat SXGA,
numériques, dites rapides au format 1 280 × 1 024 par exemple), lesquels dépassent rarement
21 ou 22 pouces.
Une des particularités de l’électronique numérique moderne est Le marché des écrans plats est énorme et touche tous les
son mode de fonctionnement sur signaux de transition, ou fronts domaines : télécommunications, informatique portable, télévision,
de montée et de descente, très « raides ». Ainsi, une CPU moderne électronique grand public, terminaux, industrie, navigation auto-
peut ne fonctionner qu’avec une horloge cadencée à quelques cen- mobile, militaire, avionique, transport, médical, instrumentation,
taines de mégahertz, mais avec des temps de commutation de etc. Le volume est estimé à plusieurs centaines de millions d’unités
l’ordre de la nanoseconde et moins. annuelles, soit plusieurs dizaines de milliards d’euros ou de dollars
Bien que ne pouvant pas parler de radiofréquences ni d’hyper- américains.
fréquences avec un fonctionnement qui n’est pas de type analogi- De nombreuses technologies tentent de concurrencer le LCD à
que, la propagation et l’intégrité de ces signaux rapides répondent matrice active, en particulier pour les écrans de grande taille. Le
à des contraintes quelque peu similaires. PDP, ou écran plasma, est l’une d’elles. Il n’y a plus de transistor

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Lumière

Électrode supérieure –
Couche émissive
Couche de transport
ITO +
Verre

Lumière

Figure 22 – Utilisation des couches minces pour la réalisation


de LED organiques transparentes (TOLED)

déposé et il semble que les électrodes puissent être sérigraphiées


en couches épaisses. Les PALC sont une variante, dans laquelle la
cellule gazeuse plasma est destinée à remplacer le transistor de
commutation. Les FED, ou écrans à effet de champ, ne sont pas Figure 23 – Puce nue sur hybride couche épaisse,
encore mâtures. Ils utilisent un système d’électrodes déposées et robustifiée selon procédé Isobar (doc. Matra Cap Systèmes)
de micropointes dont il est difficile de dire si elles entrent ou non
dans la catégorie des couches minces.
La technologie de remplacement la plus prometteuse est proba-
blement celle des écrans électroluminescents organiques. L’une
des raisons à cela est leur émissivité, nettement supérieure à celle
Couche minérale (SiOx ) Couche organique
des LCD (5 000 à 6 000 cd · m–2 contre moins de 100 cd · m–2 pour (acrylique, époxy)
un LCD d’ordinateur portable), mais aussi leur coût de fabrication Boîtiers à piquer
plus faible et leur faculté à être déposés sur supports plastiques
souples. Ce sont les OLED ou mieux encore les TOLED.
La TOLED représentée figure 22 est en fait un dispositif monoli-
thique semi-conducteur constitué d’une série de couches minces
de matériaux organiques de faible masse atomique, empilées entre
deux couches minces conductrices transparentes ou ITO.
Circuit Boîtiers Couche organique
imprimé montables supérieure
3.2.2 Applications optoélectroniques à venir à plat (parylène)

Comme on le voit, l’optoélectronique sera probablement la pro-


chaine étape majeure en électronique.
Figure 24 – Principe de la robustification organique/minérale
Toutes les étapes de réalisation d’un module électronique sont (doc. 3D Plus)
concernées par cette évolution : le composant lui-même, tels
certains composants optoélectroniques intégrés ou telles ces
nouvelles diodes électroluminescentes organiques transparentes
ou TOLED (figure 22) précédemment citées ; de nouveaux types de Le procédé est connu depuis longtemps sous le nom de tropica-
substrats, les SLIM du Georgia Institute par exemple, incluant à la lisation pour les équipements marins, et il consiste à ajouter à une
fois de l’interconnexion traditionnelle, des composants RF enfouis circuiterie conventionnelle des revêtements organiques supplé-
et des guides d’ondes optiques intégrés ; des éléments d’assem- mentaires type vernis. Cependant, outre des exigences de protec-
blage ou de packaging imposés par l’assemblage de haute préci- tion plus sévères, les applications spatiales requièrent également
sion (parfois le dixième de micromètre) entre composants et de ne pas ajouter de masse excessive, ce qui est généralement
guides d’ondes ou fibres optiques. incompatible avec une robustification organique.
L’idée d’utiliser un revêtement à base de dépôts minéraux,
connus pour leur faible perméabilité, n’est pas nouvelle. Le pro-
3.3 Autres applications cédé est déjà largement utilisé dans l’alimentation pour imperméa-
biliser des sachets plastiques destinés à recevoir de la nourriture et
Parmi les autres applications possibles des couches minces, on en automobile pour durcir des réflecteurs plastiques de phares de
peut citer la robustification, ou imperméabilisation. voiture. Il restait donc à l’appliquer à l’électronique ! [21].
La robustification consiste à appliquer sur une circuiterie a priori Vis-à-vis des applications électroniques, la difficulté majeure est
non protégée, telle qu’un circuit à puces nues (figure 23), ou insuf- de réaliser à la fois cette couche imperméable a priori dure, et
fisamment protégée telle que peut l’être un ensemble constitué de d’assurer une bonne adaptation en dilatation entre la couche et le
composants encapsulés plastiques (figure 24), un niveau de pro- matériau sous-jacent. Différentes solutions à ce problème ont vu le
tection supplémentaire qui l’amène au niveau d’herméticité (équi- jour depuis une bonne dizaine d’années mais n’ont pas eu le suc-
valente) requis par l’application, généralement militaire ou spa- cès escompté, soit que le besoin ne se soit alors pas fait suffisam-
tiale. ment sentir, soit pour des raisons d’industrialisation difficile.

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Depuis quelques années cependant, le sujet revient à l’honneur. sinon les millions, de transistors que les techniques de diffusion
Les raisons pour cela sont essentiellement financières et en liaison permettent aujourd’hui d’intégrer sur quelques centimètres carrés
directe avec la baisse des budgets des donneurs d’ordres. de silicium.
Dès la mise en route des études du char Leclerc, l’armée fran- Mais au-delà de l’électronique monolithique et des circuits
çaise, au travers de la DGA, s’est vue confrontée au double pro- intégrés, toute l’électronique est concernée. Une majorité de cap-
blème d’une part de budgets en réduction, et d’autre part de teurs, de senseurs, aujourd’hui en couches minces, sont le point de
composants militaires de plus en plus rares et difficiles à obtenir. départ de nombreuses fonctions électroniques. Les couches
De la même manière, l’apparition des « constellations de satel- minces interviennent également dans la conversion des signaux
lites » a conduit les responsables du spatial à imaginer des solu- analogiques en signaux numériques. Dotées d’une grande stabilité,
tions moins onéreuses pour des satellites de moindre coût, réalisés d’une très haute précision et d’un coefficient de température faible,
en « grandes séries » (parfois jusqu’à 300). elles sont enfin la composante de choix des systèmes radio-
fréquences et surtout hyperfréquences.
C’est ainsi que les solutions de robustification, minérales pour le
Mais la récente nouveauté des couches minces réside dans
spatial (essentiellement pour des raisons de masse) et organiques
l’interconnexion de haute densité. Les couches minces avaient
pour le militaire reviennent au devant de la scène électronique.
tenu le terrain de l’interconnexion, principalement dans le cas des
hybrides à puces nues, pendant de nombreuses années, jusqu’à ce
■ Robustification minérale que les couches épaisses, plus faciles à mettre en œuvre et moins
Matra Cap Systèmes, au début des années 1990, a proposé le coûteuses n’apparaissent début 1980 et ne s’emparent de ce
dépôt d’un sandwich constitué de parylène/Si3N4 /parylène sous le domaine. Mais cette perte d’influence n’aura duré qu’une dizaine
nom de procédé Isobar. Le résultat est remarquable (figure 23) car d’années. En effet, les couches minces réapparaissent au début des
excessivement mince, transparent et particulièrement spectacu- années 1990 avec une capacité d’interconnexion nouvelle, induite
laire, telle cette puce nue, câblée par fils et globalement protégée par la possibilité d’empiler plusieurs niveaux les uns sur les autres,
par ce procédé. La photographie montre bien la gangue de protec- donc de proposer du multicouche. Cela donne un second souffle
tion qui enrobe de manière « quasi hermétique » tant la puce que au circuit hétérolithique, le « bon vieux circuit hybride » qui, du
ses fils et le substrat. coup, devient circuit multipuce ou MCM et introduit la notion de
macrocomposant, ou de macrofonction complexe.
■ Robustification organique/minérale Le calcul, avec toutes les applications qui en découlent, s’est
rapidement emparé de cette nouvelle capacité d’intégration pour
Aujourd’hui, la société 3D Plus Electronics propose une solution intégrer ce qui ne l’est plus en monolithique, en particulier les
industrielle pour la robustification d’ensembles électroniques plus supercalculateurs ainsi que les mémoires de masse à l’état solide
industriels, du composant plastique seul, jusqu’à des cartes qui leur sont nécessaires. L’informatique, le militaire embarqué, le
complexes [21]. spatial, mais aussi le médical au travers des très gros équipements
Le principe repose sur un enrobage époxy préalable (à moins que sont scanners et autres dispositifs à base de calculateurs, sont
que celui-ci n’existe déjà), suivi d’un dépôt minéral de SiOx en les grands domaines utilisateurs de ces techniques nouvelles appe-
couche mince et, si l’application l’exige, d’une couche organique lées multichips modules, parfois rendues encore plus denses par
protectrice (figure 24). l’utilisation de techniques d’empilage dites 3D.
Dans les deux cas de figure qui précèdent, c’est la couche mince Pour d’évidentes raisons de coût, les applications grand public
minérale, Si3N4 ou SiOx , qui assure la « quasi herméticité ». De sont plus frileuses quant à l’emploi de ces techniques sophisti-
l’ordre du micromètre d’épaisseur, elle est déposée par procédé quées, et le MCM-L n’a pas encore le succès que certains lui
PECVD. avaient prédit. Mais avec la « pervasion » de l’électronique dans les
applications grand public et en particulier dans les applications
La couche organique de base n’intervient que comme élément portables, la densité d’interconnexion devient néanmoins l’une des
intermédiaire assurant à la fois une bonne planarisation préalable premières exigences demandées à l’électronique. Si les MCM-L et
et une adaptation vis-à-vis des coefficients de dilatation. La couche les techniques à base de puces nues n’y sont effectivement guère
organique finale intervient essentiellement comme élément de pro- utilisées, les couches minces y trouvent cependant une ouverture
tection mécanique. nouvelle, dans le packaging des composants miniatures nouveaux
tels que les CSP. Sans aucun doute, cela constituera probablement
une application majeure des années à venir.
L’optoélectronique, qui constitue encore à l’heure actuelle la
branche la moins développée de l’électronique et reste quasiment
4. Conclusion aujourd’hui cantonnée aux applications d’affichage, prépare selon
toute vraisemblance une large gamme d’applications nouvelles
pour les couches minces. Composants, mais aussi substrats à
Ceux d’entre nos lecteurs qui ont lu l’article dédié aux couches guides de lumière enfouis, tireront probablement un grand béné-
minces dites « traditionnelles » [E 3 365] se sont rendus compte fice des capacités d’intégration liées aux techniques couches
que celles-ci sont encore irremplaçables pour de nombreuses minces. Les SLIM du Georgia Institute en sont les prémisses.
applications et dans la réalisation de nombreux composants pas- Loin de se cantonner à des applications anciennes, l’utilisation
sifs. des couches minces reste donc encore pleine d’avenir et de poten-
Sans elles, il n’y aurait pas non plus de circuits intégrés monoli- tialité. Celles-ci n’ont certainement pas fini de nous étonner par
thiques car il ne serait pas possible d’interconnecter les milliers, leurs capacités d’adaptation et d’évolution.

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Sigles et abréviations
A/N Analogique/numérique ODA Oxydianiline diamine
ADN Acide désoxyribonucléique OLED Organic light-emitting device (ou diode)
ASIC Application specific integrated circuit (monolithique) PAA Polyamic acid
BCB Benzocyclobutène ou bis-benzocyclobutène PALC Plasma adressed liquid crystal
BGA Ball grid array PCB Printed board circuit
BPE Barrel plasma etching PDP Plasma display panel
BZT Ba(Zr, Ti)O3 barium zirconium titanate PE Plasma etching
CAO Conception assistée par ordinateur PECVD Plasma enhanced chemical vapor deposition
CBGA Ceramic ball grid array PGA Pin grid array
CCGA Ceramic column grid array PI Polyimide
CE Cyanate ester PID Photo imageable dielectric
CMP Chemical mechanical polishing (ou planarization) PLCC Plastic leaded chip carrier
COC Chip-on-chip PLZT (Pb, La) (Zr, Ti)O3 lead lanthanum zirconium titanate
CPU Central processing unit PMDA Pyromellitic acid dianhydride
CSP Chip size (ou scale) package PPQ Polyphénylquinoxaline
CTE Coefficient of thermal expansion PSBCB Photosensitive BCB
CVD Chemical vapor deposition PSGA Polymer stud grid array
DGA Délégation générale à l’armement PSPI Photosensitive polyimide
DRAM Dynamic random access memory QFP Quad flat package
DSP Digital signal processor RCC Resin coated copper
FED Field emission device RCCF Resin coated copper foil
FR4 Flamme retardant (type 4) RF Radiofréquence (13,56 MHz)
HTCC High temperature cofired ceramic RIE Reactive ion etching
IMPS Integrated mesh power system SBU Sequential build-up
ITO Indium tin oxide SLA Scanning laser ablation
KGD Known good die SLIM Single-level integrated module
LCD Liquid crystal display SOC System-on-chip
LCP Liquid crystal polymer SOP System-on-package
LGA Land grid array SRAM Static random access memory
LTCC Low temperature cofired ceramic SXGA Super extended graphics array
MCM Multi chip module TAB Tape automated bonding
MCM-C Multi chip module cofired (ou ceramic) TAB Transfert automatique sur bande
MCM-D Multi chip module deposited TMS Technique de montage en surface
MCM-L Multi chip module laminated TOLED Transparent organic light emitting device
MCM-S Multi chip module all silicon UHF Ultra haute fréquence
MID Moulded interconnection device µBGA MicroBGA
NMP N-méthyl pyrrolidone

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