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L’histoire de Windows
Mine de rien, nos PC tournent sous Windows depuis plus de 30 ans. Trois décennies qui ont forgé
le système d’exploitation numéro un du moment. Un OS qui aura profité à parts égales du génie
des développeurs de Microsoft, et de son infinie puissance marketing.
W
indows est né officiellement le
20 novembre 1985. Avec le lan-
cement public de Windows 1,
Microsoft allait révolutionner le
PC dans son usage, et l’industrie informa-
tique tout entière alors en plein boom.
Le développement était fulgurant, principa-
lement emmené par une profusion de déve-
loppeurs de la Silicon Valley pour le software,
et par le géant IBM pour le hardware. On
parlait d’IBM PC et compatibles ; les pre-
miers concurrents commençant à peine à
poindre. Parmi eux, Compaq était le plus
connu (mais pas le premier), fondé par des
anciens de Texas Instruments.
Dans l’industrie du software, Microsoft comp-
tait déjà parmi les grands. Mais la société
n’était pas encore le mastodonte que l’on
connaît aujourd’hui. Au moment de lancer
L’interface qui a séduit tout le monde. Window XP aura eu une durée de vie hors normes
Windows, Microsoft a déjà 10 ans. Au début
de plus de 13 ans, avant que Microsoft ne coupe le cordon. En 2016, l’OS arrivait encore
des années 1980, l’entreprise dominait déjà en troisième place des installations, malgré l’arrêt du support par Microsoft !
le marché du système d’exploitation, avec
MS-DOS. Un nom qui nous est familier d’éteindre le PC et éviter d’endommager les existait déjà depuis 1983 et tournait sur
puisque les commandes DOS sont toujours plateaux ! Une autre époque... MS-DOS et Xenix. Ce n’est qu’en 1989 que
utilisées, entre autres via les fenêtres d’in- Microsoft en publia une version pour Win-
vite de commandes que l’on trouve même
dans les plus récents OS de la marque. Rap-
Windows 1 dows. Son succès sera assuré par celui de
Windows 3, et 3.1 un peu plus tard : plus
pelons-nous qu’à l’époque, des utilitaires DOS plus convivial de lignes de commandes (moins en tout
comme PC Tools étaient indispensables, cas), mais des fenêtres et des graphismes
ne serait-ce que pour parquer manuellement C’est dans ce contexte que Microsoft en 16 bit. À l’époque, dans Windows, on part
les têtes de lecture des disques durs avant a conçu la première mouture de Windows. sur le MS-DOS Executive, sorte de gestion-
Les moniteurs étaient rudimentaires, les inter- naire de fichiers, dans lequel on clique sur
faces de saisie plutôt rustiques, et l’informa- les noms des exécutables à lancer. Ces der-
tique encore assez complexe à pénétrer. Avec niers s’affichent sous forme de fenêtres que
Bill Gates à la manœuvre, Microsoft a donc l’on peut passer dans une sorte de barre des
conçu Windows 1 comme une interface gra- tâches (« icôniser » pour reprendre la termi-
phique superposée à MS-DOS. Le tout tenait nologie de l’époque). Pour rappeler la fenê-
sur cinq disquettes et ne demandait que tre à l’écran, il suffisait de double-cliquer sur
192 Ko de RAM pour opérer. Les disquettes son icône... très moderne en somme. Et pour
étaient dénommées Setup, Build, Utility, Apps les amateurs, on pouvait aussi passer l’ap-
et Write. Apps renfermait de nombreux noms plication en plein écran (zoom d’après la
connus encore aujourd’hui, comme le Note- commande du moment).
pad, Paint, le Terminal, le calendrier, l’hor- Plutôt sommaire si on regarde les premiers
loge, etc. Write quant à lui était le traite- écrans de Windows avec un œil actuel, mais
Les premiers Windows étaient une ment de texte basique fourni avec Windows. diablement nouveau pour l’époque ! Encore
« simple » interface graphique superposée
à DOS... On retrouvait rapidement l’OS Il restera intégré au bundle jusqu’à Windows plus révolutionnaire, Windows 1 reposait
en ligne de commandes sous le graphisme 3.11 et sera remplacé par WordPad dans beaucoup sur un appareil étrange : la souris
encore sommaire. Windows 95. Pour la petite histoire, Word et son curseur. Pour aider les utilisateurs
Des évolutions ser son espace de travail comme on le sou- tée, comme celle des polices True Type dans
haite. Windows 2 n’est pas encore une Windows 3.1. Les fenêtres deviennent le
Microsoft est sûr de lui et continue à amé- rupture, mais une belle évolution de Win- classique mélange gris et blanc que l’on va
liorer Windows avec la sortie de Windows 2 dows 1 qui préfigure déjà de l’avenir. Et on connaître pendant plusieurs années et on
en décembre 1987. Des cinq disquettes de le voit, plusieurs de ses nouveautés ergono- retrouve le tiret et les deux flèches pour les
la première mouture, on passe désormais miques sont toujours d’actualité. Mais à l’é- minimiser/maximiser. Mais surtout, de nom-
à neuf de 360 Ko. Un gain de taille considé- poque les rivaux font mieux... ils ont pour breux outils indispensables font leur appari-
rable, mais on voit débarquer sur les disquet- nom Apple avec Macintosh ou Amiga de tion : le gestionnaire de fichiers, le panneau
tes des drivers divers pour l’affichage, le son, Commodore tournant sous Amiga OS. Chez de configuration... et les deux programmes
et les imprimantes. Côté interface, les cho- Apple surtout, les choses étaient bien plus sur lesquels nous avons été nombreux à per-
ses ont déjà considérablement évolué. abouties, l’interface des Macintosh d’alors dre des heures, le solitaire et le démineur.
On voit apparaître des repères que l’on gar- semblant bien plus moderne que celle de De plus, comme chez Apple, les program-
Windows 2. En 1984, Apple avait déjà les mes utilisent désormais des icônes soignées,
fenêtres redimensionnables et des icônes visuellement plus parlantes que les ébau-
(renommables) au lieu des noms de fichiers ches de Windows 1 et 2. Bref, Microsoft est
abscons issus de l’univers DOS. désormais armé pour faire face à Apple...
et le succès sera enfin au rendez-vous.
Windows 95
en boîte, une
Windows 3 C’est au moment du lancement de Win-
dows 3 que le partenariat IBM/Microsoft
version déjà
convaincante
La révolution sur le développement d’OS2 va commencer
que nombre à battre de l’aile. OS2 est un système consi-
d’assembleurs Bien que novateur et bien huilé, Windows 2 déré aujourd’hui encore comme très en
en herbe n’est pas assez tranchant pour remporter avance sur son temps. À l’époque, il permet-
avaient sur un succès réel. La vraie révolution viendra tait déjà le multithreading et savait faire
leur bureau.
avec la version 3 de l’OS, et surtout la 3.11. tourner plusieurs occurrences d’autres OS
Lancé le 22 mai 1990, Windows 3 marque (y compris Windows 3) dans des fenêtres
un tournant décisif sur plusieurs points. différentes, sous forme de machines virtuel-
D’abord, c’est le premier OS nécessitant un les DOS. Très en avance techniquement sur
disque dur mais, plus important, il est le pre- Windows, OS2 était plombé par un marke-
mier Windows à pouvoir prétendre se mesu- ting IBM bien moins vigoureux que celui de
Windows 3.1 rer au Macintosh d’Apple. L’interface deve- Microsoft. Si Windows était livré en bundle
apportera un nait plus claire, plus « fun », plus grand public. sur énormément de PC (avec DOS), OS2
logo et un De plus, Windows 3 gérait la carte son et était un stand alone à installer soi-même,
écran de boot
déjà moderne... apportait l’audio à Windows. On avait droit onéreux qui plus est. Microsoft avait soigné
repris plus tard aux fichiers MIDI pour le son et AVI pour la la compatibilité de son OS avec le plus grand
dans 95 et 98. vidéo. La gestion des CD-Rom allait être ajou- nombre de périphériques possibles, mais des