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Objet 

: note conséquence de l’incident

Mr Schmitter,

Suite à la tentative de suicide du salarié Hervé Landry au sein des locaux, vous souhaitez
faire le point sur la question de la faute inexcusable.
Permettez-moi de vous informer dans un premier temps sur l’état du droit, puis de voir s’il y
lieu de retenir la faute inexcusable et donc de relever les conséquences liées.

Aucun salarié ne peut faire l’objet d’une mesure discriminatoire en matière de reclassement,
d’affectation. De même qu’aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de
harcèlement moral ayant pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible
de porter atteinte à ses droits et à sa dignité. De ce fait l’employeur doit prendre toutes les
dispositions nécessaires en vue de prévenir les agissements de harcèlement moral, ainsi tout
salarié ayant procédé à des agissements de harcèlement moral est passible d’une sanction
disciplinaire.
Selon l’arrêt de la cour de cassation du 20 juin 2012, peuvent caractériser un harcèlement
moral les méthodes de gestion mises en œuvre par un supérieur hiérarchique.

L’entreprise Renault a été condamné par le tribunal des affaires de sécurité sociale de
Nanterre pour faute inexcusable à l’origine du suicide d’un employé. L’entreprise doit veiller
à la santé psychique de ses salariés et se voit donc reprocher de ne pas avoir évalué les
risques de stress et de ne pas avoir pris les mesures appropriées. Le harcèlement peut
également résulter de certaines formes de management.
L’entreprise Renault a été condamné par le tribunal des affaires de sécurité sociale de
Nanterre pour faute inexcusable à l’origine du suicide d’un employé.

Suite au plan de restructuration, l’intégration de Henry Landry dans une nouvelle équipe a
été difficile. Nombreuses sont les fois où il a subi des remarques concernant son âge mais
aussi ses difficultés à égaler les performances des autres. De plus la direction lui a clairement
préciser qu’il était chargé des secteurs les plus difficiles et des clients les plus réticents.
Revenant de congé maladie pour état dépressif, un de ses collaborateurs vous a informé de
son inquiétude de l’état de santé de Mr Landry.

Aucune mesure ou disposition n’a été émise de votre part à la suite de cet avertissement
concernant la santé mentale de votre employé. En tant qu’employeur et ayant conscience
du danger auquel était exposé votre salarié, vous n’avez pas pris les mesures nécessaires
pour l’en préserver. Le manquement à cette obligation a le caractère d’une faute
inexcusable.

Si vous n’êtes pas assuré voici les conséquences d’une faute inexcusable.
La faute inexcusable donne droit à une indemnisation complémentaire à l’employé dans
certaines conditions. Mr Landry reçoit une majoration des indemnités qui lui est due. Le
montant de la majoration ne peut dépasser le montant de l’indemnité. Si une rente est
attribuée, la rente majorée ne doit pas excéder la fraction du salaire annuel correspondant la
réduction de capacité ou le montant de ce salaire dans le cas d’incapacité totale.

Mr Landry a le droit de vous demander devant la juridiction de Sécurité sociale à la


réparation de préjudice causé par les souffrances physiques et morales par elle endurées, de
ses préjudices esthétiques et d’agrément.

Cependant si vous êtes assuré pour la faute inexcusable, celle-ci couvre la majoration de
rente accordé à Mr Landry ainsi que les préjudices personnels. Par contre les sanctions
pénales et la majoration du taux de cotisation « accident du travail » et la cotisation spéciale
au fonds de prévention des accidents de travail ne sont pas garanties.
Etant donné qu’une faute inexcusable risque d’être intentée à votre encontre, je vous
conseille de contacter l’Auxiliaire afin d’organiser votre défense devant le tribunal et
d’envisager si possible un accord amiable lors de l’audience de conciliation ; dans le cas où
vous êtes assuré.

Cordialement,

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