Vous êtes sur la page 1sur 7

Chapitre 2 : Notion de suite numérique

I. Définition et vocabulaire

Définition
Une suite numérique u est une fonction qui, à tout entier naturel n, associe un nombre réel, noté un ou
u(n).

On dit aussi : une suite numérique est une fonction définie sur ℕ , à valeurs dans ℝ .

On note cette suite u ou ( u n ) (ou ( u n )n ∈ℕ ou ( u n )n≥0 ).

Exemples :
• Considérons la suite u définie pour tout entier naturel n par : u n=2 n+1 .
On a ainsi : u 0 =2×0 +1 = 1
u 1=2×1+1 = 3
ou encore u 100=2×100+1 = 201

• Considérons la suite v définie pour tout entier naturel n par : v 0=1 et v n +1=2 v n+ 1 .
On a ainsi : v 0=1
v 1 =2×v 0 +1 =2×1+1=3
v 2 =2×v 1 +1 =2×3+1=7
v 3 =2×v 2 +1 = 2×7+1=15

II. Modes de génération d'une suite numérique

Définition
Une suite est une liste de nombres qui peut être définie à l'aide :

• du terme général (ou formule explicite) : u n = f (n) , le terme est fonction de l'indice n.
La formule explicite permet de calculer directement un terme de rang donné.

• d'une relation de récurrence : u n+1= f ( u n) , le terme est fonction du précédent (dans ce cas, il
faut indiquer le terme initial).
Avec la formule de récurrence, pour pouvoir connaître un terme de la suite, on a besoin de
connaître le terme précédent.

Exemples :
• La suite u de l'exemple précédent est définie par une formule explicite : u n=2 n+1 .

• La suite v est définie par une formule de récurrence : v 0=1 et v n +1=2 v n+ 1 .


III. Représentation graphique

Définition
Dans un repère du plan, la représentation graphique d'une suite u est l'ensemble des points de
coordonnées ( n ; un ) où n décrit les entiers naturels.

Oral : On représente une suite numérique généralement (mais pas toujours!) dans le plan,
les indices étant en abscisse et les termes en ordonnée.

Exemple : on considère ( u n )n∈ ℕ , définie par u n=n−22


IV. Suite arithmétique

1) Définition

Définition
Une suite u est dite arithmétique s'il existe un nombre réel r tel que pour tout entier naturel n, on a :

u n+1=u n+ r

Le nombre r est appelé raison de la suite u.

Exemple : Considérons la suite arithmétique u de premier terme u 0=3 et de raison 2, alors :


u 0=3
u 1=u 0 +2 = 3+2=5
u 2 = u 1 +2=5+2=7
Remarque : dire qu'une suite est arithmétique équivaut à dire que la différence entre deux termes
consécutifs u n+1−u n est constante.

2) Formule explicite

Propriété
Si une suite u est arithmétique de raison r, alors pour tous entiers naturels m et n, on a :

u n=u0 + nr et u n =u m +(n−m) r

Démonstrations :
• Soit n un nombre entier naturel, comme u est une suite arithmétique de raison r :

+r +r +r +r +r +r

u0 u1 u2 u3 u4 … … un

+n×r
Pour passer de u0 à un on a ajouté n fois r, d'où : u n =u 0 + n×r

• Si m et n sont deux entiers naturels : u n −u m =(u 0 +nr )−(u 0 + mr)= nr−mr=r ( n−m)
D'où : u n=um +(n−m) r .

Exemple : Considérons la suite arithmétique u de premier terme u 0=3 et de raison 2, alors :


u n =u 0 + nr=3+2 n et u 100=3+2×100 = 203 .
3) Représentation graphique

Propriété
Soit u une suite arithmétique de raison r, alors les points de sa représentation graphique dans un repère
du plan sont alignés sur une droite d'équation y = ax+b, avec a = r et b = u0.

Exemples : Représentations graphiques de deux suites arithmétiques

2 2

1 r =−1 et u 0 =4
r = et u 0=−1
2

4) Somme des termes consécutifs d'une suite arithmétique

Propriété
n (n+1)
Pour tout entier n ≥ 1 : 1+2+3 +...+ n= .
2

Démonstration :
Écrivons : S = 1 + 2 + 3 + 4 + 5 + … + (n – 2 ) + (n – 1) + n
et S = n + (n – 1) + (n – 2) +… + 5 + 4 + 3 + 2 + 1 (on a écrit les termes dans l’ordre inverse)
En ajoutant membre à membre, il vient :
2S = (n + 1) + (n – 1 + 2) + (n – 2 + 3 )… (n – 1 + 2) + (n + 1)
2S = (n + 1) + (n + 1) + (n + 1) + … + (n + 1) + (n + 1)
Il y a n termes tous égaux à n + 1, d’où :
2S = n × (n + 1)
n (n+1)
Finalement : S = .
2

Propriété
Soit u une suite arithmétique de raison r.
La formule suivante donne la somme des termes consécutifs :

Somme des termes consécutifs = (nombre de termes) × (premier terme + dernier terme) / 2

En particulier, pour une suite arithmétique de premier terme u0 :

u 0 +u n
Sn = u0 + u1 + … + un = (n+ 1)
2

Remarque : la propriété n°1 est un cas particulier de la propriété n°2.


V. Suite géométrique

1) Définition

Définition
Une suite u est dite géométrique s'il existe un nombre réel q tel que pour tout entier naturel n, on a :

u n+1=u n×q

Le nombre q est appelé la raison de la suite u.

Exemple : Considérons la suite géométrique u de premier terme u 0=3 et de raison 2, alors :


u 0=3
u 1=u 0×2 = 6
u 2 = 12

Remarque : dire qu'une suite, ne s'annulant pas, est géométrique équivaut à dire que l'évolution
u −u
relative entre deux termes consécutifs n+1 n est constante.
(u n)

2) Formule explicite

Propriété
Si une suite u est géométrique de raison q≠0 , alors pour tous entiers naturels m et n, on a :

u n=u0×q
n
et u n=um ×q
n−m

Démonstrations :
• Soit n un nombre entier naturel, comme u est une suite géométrique de raison q :

×q ×q ×q ×q ×q ×q

u0 u1 u2 u3 u4 … … un

× ........
Pour passer de u0 à un on a multiplié …. fois par ….., d'où : u n=u0×...... .

• Si m et n sont deux entiers naturels : u n=u0×q n=q n−m +m×u0 =q n−m×q... ×u 0=q n−m×u...

Exemples :
• Considérons la suite géométrique u de premier terme u 0=3 et de raison 2, alors :
n n 10
u n=u0×q =3×2 et u 10 =3×2 = 3×1024=3072
• Calculer v8, sachant que (v) est une suite géométrique de raison 3 et que v5 = 2
8−5 3
v 8=v 5×q =243×3 =6561
3) Représentation graphique

Exemples : Représentations graphiques de deux suites géométriques

Pour q > 1 : Pour 0 < q < 1 :

1 1

1
q= et u 0=1
q=2 et u 0=1 2

4) Somme des termes consécutifs d'une suite géométrique

Propriété
n+1
Pour tout réel q≠1 , et tout entier n ≥ 1 : 1+q+ q ²+...+q n = 1−q
1−q

Exemple : Calculer la somme suivante :


S =1+3+9+ 27+...+2187 =3280.
(2187 = 37)

Démonstration :

On sait que : S = 1 + q + q2 + … + qn

En multipliant par q : qS = q + q2 + … + qn + qn+1

En retranchant membre à membre : S – qS = 1 - qn+1

En mettant S en facteur : (1 – q)S = 1 - qn+1

Comme q≠1 on en déduit que : S = (1 - qn+1) / (1 – q)

Propriété
Soit u une suite géométrique de raison q≠1 , alors pour tout entier n, la somme des termes consécutifs
est :
n+1
1−q
S =u0 +u 1 +...+ u n=u 0
1−q
Démonstration :
Posons : S =u0 +u 1 +...+ u n .
2 n
S =u0 +(u 0×q)+(u 0×q )+...+( u0 ×q )
2 n
S =u0 (1+ q+q + ...+ q )
On a : q S =q×u 0 (1+q+ q2 +...+ qn )
2 n
q S =u 0 (q×1+q×q +q×q +...+ q×q )
2 3 n+1
q S =u 0 (q+ q + q +...+q )

Par soustraction :
2 n 2 3 n+1
S −q S =u 0 (1+ q+q + ...+ q )−u0 (q+ q +q +...+ q )
n+1
S −q S =u 0 (1−q )
Mettons S en facteur :
n +1
S (1−q)=u 0 (1−q )
n+1
D'où, puisque q est différent de 1 : S =u0 1−q
1−q

Corollaire
De manière plus générale, si n et m sont deux entiers tels que n < m :
m−n +1 nombre de termes
1−q 1 -raison
S =un + un +1 +u n+2 +...+u m=u n =(premier terme)
1−q 1 - raison

Exercice d'application :
Calculer les sommes suivantes :
S =u0 +u 1 +...+ u 10 et S ' =u 22+ u23 +...+u 53
où u est une suite géométrique de raison 2 et de premier terme 5.

Vous aimerez peut-être aussi