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PROJET DE FIN D’ETUDES

en vue de l’obtention
du diplôme de Licence Fondamentale
en
SCIENCES DE LA TERRE ET DE L’UNIVERS
Thème
EXTRACTION PAR TÉLÉDÉTECTION ET
ANALYSE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE
DU CRETACE AU EOCENE DANS LE BASSIN DE
SAOUAF, TUNISIE

Préparé par : Encadré par :


AIT HSAINE Zakaria M. Mohammed SAADI
EL GHANI Hamza M. Amine TALIH

Membre de jury :
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-
-

SEPTEMBER 2, 2020
Faculté des Sciences de Rabat
4 Avenue Ibn Batouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38
Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma
Dédicace

A nos chers parents qui ont toujours été près de nous,


pour nous écouter, nous soutenir et qui n’ont jamais
épargné un effort pour nous aider et nous encourager.
Veuillez trouver dans ce travail la consolation et le témoin
de la patience et de l’amour.
A nos soeurs, et nos frères, à qui nous souhaitons tout le
bonheur du monde. Vous nous avez été toujours d’une
aide très précieuse.
A nos familles, veuillez trouver ici l’expression de notre
dévouement, notre reconnaissance et notre grand
respect.
A tous nos chers amis, on vous remercie sincèrement pour
tout ce que vous nous avez apporté et appris.
A tous nos collègues, que ce projet soit le témoignage de
notre respect.
A toute la famille du département de la géologie, veuillez
trouver ici l’expression de notre dévouement, notre
reconnaissance et mon vif attachement.
Rémerciement

Nous adressons notre remerciement les plus distingués à tous les Enseignants du
Département des Sciences de la terre de la Faculté des Sciences de Rabat, et plus
particulièrement au Professeur SAADI Mohamed, de nous avoir accpteé de nous
encadrer et de nous appuyer tout le long de ce projet de fin d’études.

Nos remérciement vont particulièrement aux membres de jury qui ont bien voulu
faire l’honneur d’évaluer et d’apprécier ce travail.

Nous tenons à remercier très vivement TALIH Amine qui a déployé beaucoup
d’efforts afin de nous assurer une meilleure formation, et pour nous avoir apporté
l’assistance tout le long de ce travail.

Nous exprimons notre gratitude à.BENYAHYA Idriss d’avoir eu la gentillesse de


répondre à nos questions et nous fournir les explications nécessaires à la com-
préhension et à l'approfondissement de nos connaissances en imagerie satelli-
taire et cartographie assistée par télédétection.

Nous tenons à exprimer toute notre reconnaissance envers M. AMRANI, pour ses
sincères conseils et son aide.

Enfin, il est pratiquement impossible d’énumérer tous ceux qui ont apporté leurs
aides, nous remercions tous ceux qui ont aidé de près ou de loin à la réalisation
de ce travail.
Résumé

Les éléments de base de cette étude sont l’analyse et l’interprétation d’une image satellitaire
Landsat en vue de la cartographie géologique. L’apport essentiel de la télédétection est la vue
synoptique. Dans cette analyse on a fait la comparaison entre les différents documents (Carte
et image traitée).
L’objectif est de mieux cibler et repérer géographiquement les structures identifiées.
La télédétection est donc un outil important dans le domaine de la cartographie géologique.
On peut grâce à son évolution rapide envisager plus de possibilités d’extraction d’information
à travers une meilleure résolution spectrale et spatiale des nouveaux capteurs.
L’analyse tectono-sédimentaire des séries méso-cénozoïques permet de remonter les
acciddents majeurs qui ont controlé l’évolution structuro-sédimentaire des bassins de la
Tunisie centro-orientale. Il s’agit d’une plate-forme structurée en un ensemble de bassins
sublosangiques, à subsidence différentielle, limités par des accidents en relais de
décrochement de direction N140 et des accidents N040 ou N-S. L’évolution géodynamique de
ces bassins est marquée par deux phases distinctes séparées par une inversion de subsidence
durant le passage cénomano-campanien.
Le secteur d’étude a connu deux phases tectoniques principales. Une tectonique décrochante
compressive pendant l’intervalle Cénomanien supérieur-Santonien, elle s’est manifestée par
le jeu dextre d’accidents NW-SE agencés en relais gauche de décrochement, il s’agit à des
bassins localisés à l’extérieur des zones de relais qui ont enregistré le maximum de subsidence.
Puis une tectonique distensif au cours du Campanien-Yprésien, s’est manifestée par un jeu
senestre des decrochements, les bassins subsidents seront plutôt localisés à l’intérieur des zones
de relais.

Mots clés : Télédétéction, carte géologique, analyse tectono-sédimentaire, Tunisie


centro- orientale.
Abstract

The basic elements of this study are the analysis and interpretation of a Landsat satellite
image for geological mapping. The essential contribution of remote sensing is the synoptic
view. In this analysis we made the comparison between the different documents (Map and
processed image).
The objective is essentially target and geographically locate the structures identified.
Remote sensing is therefore an important tool in the field of geological mapping. Due to its
rapid evolution, we can envisage more extraction possibilities information through better
spectral and spatial resolution of the new sensors.
The tectono-sedimentary analysis of the meso-cenozoic series allow to trace the major
acciddents which controlled the structural-sedimentary evolution of the basins of the
Central-eastern Tunisia. It is a platform structured into a set of basins sublosangiques, with
differential subsidence, limited by accidents in relay of strike-slip faults with directions N140
and N040 or N-S accidents.
The geodynamic evolution of these basins is marked by two distinct phases separated by
an inversion of subsidence during the Cenomano-Campanian passage.
The study area experienced two main tectonic phases. A compressive strike-slip faults tectonics
during the Upper Cenomanian-Santonian, it manifested by a dextral accidents NW-SE
arranged as a left relay of strike-slip faults, these basins are located outside the relay zones
which recorded the maximum subsidence.Then a distensive tectonics during the Campanian-
Ypresian, manifested by a senestral strike-slip faults, rather, the subsidents basins will be
located inside the relay zones.

Key words : Remote sensing, geological map, tectono-sedimentary analysis, central-eastern


Tunisie.
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE _______________________________________________ 1
1. Généralités ________________________________________________________________ 2
2. Aperçu sur les zones structurales tunisiennes____________________________________ 2
3. Cadre géographique ________________________________________________________ 4
4. Cadre géologique ___________________________________________________________ 5
5. Méthodologie du travail _____________________________________________________ 9
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAEMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE ___________________________________ 11
1. Aperçus sur la télédétection _________________________________________________ 12
1.1. Notion de la télédétection _______________________________________________________ 12
1.2. Définition ___________________________________________________________________ 12
2. Données et matériels _______________________________________________________ 12
2.1. Données utilisées ______________________________________________________________ 12
2.2. Logiciels informatiques _________________________________________________________ 13
2.3. Méthodologie ________________________________________________________________ 13
3. Traitement des images _____________________________________________________ 15
3.1. Pré-traitements d’image landsat 8 _________________________________________________ 15
3.2. Les traitements numériques des images pour la cartographie des accidents géologiques _______ 17
4. Cartographie des accidents géologiques _______________________________________ 21
4.1. Extraction des linéaments _______________________________________________________ 21
4.2. Résultats et validation des linéaments ______________________________________________ 22
Conclusion ___________________________________________________________________ 25
PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU
CRETACE - EOCENE EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE ____________________ 26
Introduction __________________________________________________________________ 27
1. Généralités sur les modèles géométriques et les modèle analogiques _______________ 30
1 .1 . Les modèles géométriques ______________________________________________________ 30
1 .2 . Les modèles analogiques ________________________________________________________ 31
2. Tectonique décrochante compressive de l’intervalle Cénomanien supérieur-Santonien 34
2.1. Répartition des épaisseurs : ______________________________________________________ 34
2.2. Indices tectoniques de l’intervalle Cénomanien supérieur-Santonien _____________________ 36
2.3. Synthèse et proposition d’un modèle géodynamique __________________________________ 38
3. Tectonique décrochante distensive de l’intervalle Campanien-Yprésien ____________ 39
3.1. Répartition des épaisseurs _______________________________________________________ 40
3.2. Indices tectoniques de l’intervalle Campanien-Yprésien _______________________________ 44
3.3. Synthèse et proposition d’un modèle géodynamique __________________________________ 46
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE-EOCENE 48
Introduction __________________________________________________________________ 49
1. Région de Jebel Nassir _____________________________________________________ 50
1.1. Stratigraphie du crétacé supérieur ________________________________________________ 50
1.2. Stratigraphie du Paléocène et de l’éocène inférieur ( Paléogène inférieur) __________________ 52
2. Région de Jebel Fadloun ____________________________________________________ 54
2.1. Stratigraphie du crétacé supérieur ________________________________________________ 54
2.2. Stratigraphie du Paléocène et de l’éocène ( Paléogène inférieur) _________________________ 56
3. Région de Jebel Ejehaf _____________________________________________________ 58
3.1. Stratigraphie du crétacé supérieur ________________________________________________ 58
3.2. Stratigraphie du Paléocène et de l’éocène ( Paléogène inférieur) _________________________ 59
Conclusion ___________________________________________________________________ 61
CONCLUSON GENERALE _________________________________________________ 64
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE ________________________________________ 66
Liste des figures

Situation géographique de la Tunisie à l’extrême pointe du continent africain et


sur la bordure Sud de la Méditerranée occidentale (via google earth,2020). _____ 2
Domaines structuraux de la Tunisie. ____________________________________ 3
Coupe schématique NW-SE montrant la succession des differents domaines
structuraux, (BENSALEM Habib). _____________________________________ 4
Domaines structuraux de la Tunisie. ____________________________________ 4
Carte géologique du secteur d’étude ( le cadre en rouge montre la localisation des
feuilles de Djebibina et Aïn Jelloula), d’aptès SAADI (modifié). _____________ 5
Carte géologique numérique digitalisée de la zone d’étude (Djebibina et Aïn
Jelloula). _________________________________________________________ 6
Carte d’altitude de la zone d’étude réalisée d’après le modèle Numérique de la
Terrain (MNT). ____________________________________________________ 7
Modélisation morphologique en 3D de la zone de Djebibina et Ain Jelloula. ____ 8
Schéma général de fonctionnement du système de télédétection (E. Chuvico,
1990). __________________________________________________________ 12
Image satellitaire Landsat de 11/05/2020. ______________________________ 13
Organigramme de la Méthodologie appliquée. __________________________ 14
Découpage de la zone d’étude d’apres l’image satellitare Landsat 8 brute. ____ 15
Image avec les corrections radiométrique et sa comparaison avec l’image
brute. __________________________________________________________ 16
Images résultantes de la correction atmosphérique. ______________________ 17
Image satellitaire mise en haute résolution (15m) à l’aide de la bande
panchromatique et sa comparaison avec l’image brute. ___________________ 18
Diagramme de résolution des bandes obtenues par l’ACP._________________ 18
Résultat d’une image réhaussé avec traitement d’ACP ( 1ère bande). _________ 19
Différents filtres appliquées à la première composante principale CP1. _______ 20
Carte des linéaments extrait par la télédétection dans toutes les directions. ____ 21
Carte de fracturation extraite par la télédétection . _______________________ 22
carte de fracturation validés sur le terrain. _____________________________ 23
Carte de combinaison entre les linéaments extraits sur le terrain et les
linéaments extraits par la télédétection. _______________________________ 24
Rosace directionnelle de la carte de fracturation validée sur le terrain. _______ 25
Rosace directionnelle de la carte de fracturation extraite par la télédétection. __ 25
Carte structurale très schématique montrant les accidents majeurs et les
structures plicatives le long du secteur d’étude. _________________________ 27
Localisation des accidents majeurs N-140 à travers l’image satellitaire (via
google earth,2020). _______________________________________________ 28
Localisation des accidents majeurs N-040 à travers l’image satellitaire (via
google earth,2020). _______________________________________________ 29
Localisation des accidents majeurs N-S à travers l’image satellitaire (via google
earth,2020).). ____________________________________________________ 29
Types de bassins sur décrochement d’après Crowell (1974/1976). __________ 30
Modéles de bassins sur décrochement de Aydin et Nurr (1982). ____________ 31
Notion de relais. __________________________________________________ 31
Modèle microtectonique de Rispoli (1981). ____________________________ 32
Modèle microtectonique de Liu Xiohan. _______________________________ 33
Moèle de rodges (1980). ___________________________________________ 34
Corrélation latérale NE-SW de la série du Cénomanien supérieur-Santonien,
d’aptès SAADI (modifié). __________________________________________ 35
Carte géologique schématique du Jebel Mdeker (dans cette carte seul l’Yprésien
est représenté). ___________________________________________________ 36
Répartition de la subsidence au cours du Cénomanien supérieur-Santonien,
d’aptès SAADI (modifié). __________________________________________ 36
Tectonique synsédimentaire de l’intervalle Coniacien-Santonien, d’aptès SAADI
(modifié). _______________________________________________________ 37
Failles décrochantes dextres à inverses syn-coniacien dans la région de Jebel
Nassir, d’aptès SAADI (modifié). ____________________________________ 37
Modèle géodynamique des dépôts du Cénomanien supérieur-Santonien et sa
comparaison avec le modèle analogique de Liu Xiaohan (1983), d’aptès SAADI
(modifié). _______________________________________________________ 38
Shéma structural du secteur d’étude au cours du Cénomanien supérieur-
Santonien, d’aptès SAADI (modifié). _________________________________ 39
Modèle analogique sur un relais gauche de décrochement de Liu Xiaohan
(1983). _________________________________________________________ 39
Tectonique Campano-Yprésienne dans les régions des Jebels Nassir-Bou Hajar et
du Jebel Ejehaf, d’aptès SAADI (modifié). ____________________________ 40
Contrôle de la sédimentation par la faille sub-méridienne d’Oued oum Hachem
au cours du Campanien-Yprésien dans le massif du Jebel Fadloun, d’aptès
SAADI (modifié). ________________________________________________ 41
Corrélation latérale des coupes de la série du Campanien-Yprésien, d’aptès
SAADI (modifié). ________________________________________________ 42
Contrôle de la sédimentation par des failles sub-méridiennes au cours du
Campanien-Yprésien dans la région du Jebel Mdeker, d’aptès SAADI
(modifié). _______________________________________________________ 43
Répartition de la subsidence au cours du Campanien-Yprésien, d’aptès SAADI
(modifié). _______________________________________________________ 44
Schéma structural du secteur d’étude au cours du Campanien-Yprésien. ______ 46
Modèle géodynamique des depôts campano-yprésien et sa comparaison avec les
modèles analogiques de Liu Xiaohan (1983) et de Rodgers (1983), d’aptès
SAADI (modifié). ________________________________________________ 47
Carte de localisation des coupes, d’aptès SAADI (modifié). _______________ 49
Albien supérieur-Campanien inférieur p.p de Jebel Nassir, d’aptès SAADI
(modifié). _______________________________________________________ 51
Campanien inférieur pp.-Yprésien de Jebel Nassir, d’aptès SAADI (modifié). _ 53
Albien moyen à supérieur-Campanien Inférieur du Jebel Fadloun, d’aptès
SAADI (modifié). ________________________________________________ 55
La série Campanien-Yprésien du Jebel Fadloun, d’aptès SAADI (modifié). ___ 57
Cénomanien supérieur- Yprésien de la région de Jebel Ejehaf, d’aptès SAADI
(modifié). _______________________________________________________ 60
Corrélation latérale de la série de l’Albien-Santonien, d’aptès SAADI
(modifié). _______________________________________________________ 61
Corrélation latérale du Campanien-Yprésien, d’aptès SAADI (modifié). _____ 63
Log synthétique de la tectonique méso-cénozoïque. ______________________ 65
INTRODUCTION GENERALE

INTRODUCTION GENERALE

1|Page
INTRODUCTION GENERALE

1. Généralités
La Tunisie qui forme l’extrême pointe nord-orientale du continent africain, se situe entre
7° et 12° de Latitude Nord et 30° et 38° de Longitude Est. Sa superficie totale est de l’ordre de
164.000 Km². Elle borde au Nord et à l’Est la marge sud de la Mer Méditerranéenne, avec une
côte qui s’étend sur près de 1.200 km. Vers l’Ouest et le Sud-Ouest, elle est limitée par l’Algérie
sur une frontière de près de 1000 km et vers le Sud, par la Libye, avec une frontière de l’ordre
de 450 km. Vers le Nord-Est, elle n’est distante du Sud de l'Europe (La Sicile) que de près de
140 km.
La Tunisie est soulignée par un grand alignement de failles, qui se relayent sur plus de 2000 km,
depuis Agadir, au Maroc, jusqu’a` la région du golfe de Gabes, en Tunisie. Cette faile sud atlasique
sépare la tunisie en deux domaines, méridional et séptentrional.

Situation géographique de la Tunisie à l’extrême pointe du continent


africain et sur la bordure Sud de la Méditerranée occidentale (via google earth,2020).

2. Aperçu sur les zones structurales tunisiennes

La zonation structurale de la Tunisie traduit sa position de transition entre les unités


charriées issues de l'orogène alpin au Nord et le bâti africain au Sud. On peut y distinguer du
Nord au Sud cinq zones structurales :

• La zone des nappes de charriage caractérisée par l'empilement d'unités telliennes et numi-
diennes, largement allochtones. Elle représente l’équivalent du rif marocain et du tell
algérien.

• La zone des plis atlasiques, occupée par des anticlinaux décakilomètriques, allongés selon
une direction N 30 à N 60, souvent coffrés, séparés par de vastes cuvettes synclinales. C’est
le prolongement oriental de l'Atlas saharien en Algérie et du Haut-Atlas Marocain.

• La zone des structures liées aux grands accidents, cette zone correspond à la limite entre la
zone des plis atlasiques et les plates-formes orientale et saharienne qui la bordent à l'Est et
au Sud. Elle est affectée par d'importants couloirs de décrochement dextre à dextre-inverse
de direction moyenne N120 à N130, et par montre des anticlinaux étroit de direction E-W.

2|Page
INTRODUCTION GENERALE

Elle est affectée par d'importants couloirs de décrochement dextre à dextre-inverse de di-
rection moyenne N 120-130. Cette zone structurale corresponde à l’équivalent tunisien du
Haut-Atlas marocain et de l’Atlas Saharien.

• la plate-forme orientale caractérisée par une subsidence lente au cours du Mésozoïque et


plus active au cours du Cénozoïque. Le style de sa déformation est marqué essentiellement
par des jeux de horsts et de grabens, associés à des plis à grands rayons de courbure.

• La plate-forme saharienne est une zone stable dont les sédiments ne sont que légèrement
basculés, tabulaires et très tectonisées. C'est une plate-forme demeurée stable pendant tout
le Mésozoïque et le Cénozoïque (Busson 1961). Elle représente l’équivalent du Sahara au
Sud du Maroc et le Sahara Algérien.

A : Le domaine tellien ou la zone des nappes


de charriage.
B : Le domaine Atlasique (l’Atlas Tunisien).
C : La plateforme orientale (le Sahel et le
bloc pélagien).
D : La plateforme Saharienne.

Domaines structuraux de la Tunisie.

Ainsi et sur le plan géodynamique, la Tunisie constitue un maillon de transition entre les
structures géologiques fortement plissées et charriées issues de l’orogène alpin de l’Europe,
située plus au Nord et des structures tabulaires relativement stables de la marge nord du Craton
africain, qui s’étend plus au Sud.
En effet, une coupe schématique a un parcours depuis l'extrême pointe septentrionale
de la chaîne tellienne (Rass Engéla, Bizerte) jusqu’à l'extrême pointe méridionale

3|Page
INTRODUCTION GENERALE

(Borj El Khadhra) de la plateforme saharienne et sur une distance de près de 1000 km, on peut
suivre l’évolution spaciale de toutes ces différentes structures géologiques.

Coupe schématique NW-SE montrant la succession des differents


domaines structuraux, (BENSALEM Habib).

Notre secteur d’étude est situé, sur la figure 5, dans la zone des structures liées aux grands
accidents (le domaine atlasique orientale).

3. Cadre géographique
La zone d'étude est localisée à l'est du centre de la Tunisie, à l'ouest de la ville d'Enfida et
au nord de la ville de Kairaouan (Figure 4), avec une superficie d'environ 2500 km² , elle com-
prise les terrains des jebels: Bou Dabbous, Bou Hajar, Nasir, Ejehaf, Rouissat, Fadloun , El
Garci, Mdeker et le syncline de Saouaf.

Domaines structuraux de la Tunisie.

4|Page
INTRODUCTION GENERALE

4. Cadre géologique
De point de vue géologique, le secteur d’étude se manifeste par une série importante qui
s’étant du Crétacé supérieur jusqu’à l’Yprésien. Cette série est affectée par des axes de plis de
direction NE-SW qui est une direction atlasique, et de directions E-W et suméridienne, ces
derniers liées au raccourcissements suivi de la phase Atlasique.

Les séries géologiques d’âge Miocène sont recouvertes localement, dans les plaines, par
des dépôts mio-plio-quaternaires. Celles qui affleurent au niveau des chaînes de montagnes sont
d’âge éocène et oligocène essentiellement. La phase tectonique d’âge Miocène moyen à
supérieur, a donnée naissance, au sein de la chaîne atlasique, à des plis dits « atlasiques »,
orientés globalement NE-SW.

Carte géologique du secteur d’étude ( le cadre en rouge montre la localisation des


feuilles de Djebibina et Aïn Jelloula), d’aptès SAADI (modifié).

5|Page
INTRODUCTION GENERALE

Carte géologique numérique digitalisée de la zone d’étude (Djebibina et Aïn


Jelloula).

6|Page
INTRODUCTION GENERALE

La morphologie du bassin est remontée par le modèle numérique du terrain, qui est une
représentation numérique du relief en 3 dimensions donc des valeurs d'altitude de la zone de
Djebibina et Ain Jelloula qui est limitée entre 717 et 31 mètres d’altitude.

Carte d’altitude de la zone d’étude réalisée d’après le modèle Numérique de la Terrain


(MNT).

7|Page
INTRODUCTION GENERALE

Modélisation morphologique en 3D de la zone de Djebibina et Ain Jelloula.

8|Page
INTRODUCTION GENERALE

5. Méthodologie du travail
La méthodologie suivie au cours de ce travail repose sur l'utilisation de données satelli-
taires, topographiques.Ces données ont ensuite été intégrées et analysées à l’aide d’outils de
télédétection et de Systèmes d'Information Géographique (SIG) permettant de cartographier la
zone d’étude.

• Géoreferencement
Dans la cartographie de 1/50000 élaborée par Mr. SAADI des feuilles 48 et 55 de Jebibina
et Aïn Jelloula en 2000 et 20002, les coordonées utilisés étaient exprimées en grade. lors des
transformation de ces derniers du grade vers le degré, nous pris en considération l’addition de
la valeur de 2,337172 au niveau des latitudes se trouvant entre Greenwich-Paris.
Nous avons adoptés pour le géoréférencement de ces cartes, le système de progection des
coordonnées de Carthage / UTM zone 32N, et le système géodésique mondial WGS-84.

• Digitalisation
Après avoir les cartes géoréférencées, nous avons calé les deux cartes à fin d’avoir un
mosaïquage. D’après le résultat obtenu, nous avons commencé la digitalisation numérique de
la carte géologique (Figure 6). Ce travail est réalisé à l’aide de l’ArcGis.
Le modèle numérique du terrain (MNT) de type STRM nous a permis d’élaborer une carte
d’altitude de la zone d’étude ( Figure 7), ainsi un modèle de relief en 3D (Figure 8).
Nous avons ainsi numérisé les coupes et les cartes élaborées par Mr. SAADI à l’aide du
logiciel Adobe Illustrator, qui permet de dessiner et d’intégrer les motifs du facies et les cou-
leurs à fin d’obtenir des figures bien présentées.

• Cartographie des linéaments


Dans la cartographie linéamentaire, nous nous sommes basés principalement sur l’image
satellitaire Landsat Oli 8 dont on a exercé plusieurs traitements sur cette dernière en utilisant
le logiciel ENVI . Après nous avons passé a l’extraction automatique des linéaments avec le
logiciel Geomatica PCI ,puis nous avons passé à la validation manuelle des resultats avec le
logiciel Google earth . Finalement d’après les linéaments validés, on est arrivé d’élaborer les
rosaces directionnelles avec le logiciel RockWorck.

• Logiciels adpotés
ArcGIS: logiciel SIG permettant de visualiser, de localiser, d’analyser et de combiner les
données spatiales. Il est utilisé pour le traitement des données vectorielles et pour l’établisse-
ment de cartes.
Envi : logiciel de télédétection et de traitement d’images permettant d’avoir une bonne
résolution des images et dont l’une des principales applications est la classification par maxi-
mum de vraisemblance. Il a aussi été utilisé pour le prétraitement des images satellitaire.
PCI Geomatica : est un télédétection logiciel de bureau pour le traitement d’observation
de la Terre données et l’analyse géo-spatiale d’image. vise principalement à un traitement plus
rapide des données et permet aux utilisateurs de charger des images satellites et aériennes où l'
on peut se faire une analyse avancée.

9|Page
INTRODUCTION GENERALE

Adobe Illustrator : est un logiciel de création graphique vectorielle. Il fait partie de la


gamme Adobe, offre des outils de dessin vectoriel puissant. Les images vectorielles sont cons-
tituées de courbes générées par des formules mathématiques. L'un des outils principaux d'Illus-
trator étant « la plume » qui permet de tracer des courbes à l'aspect parfait grâce au placement
de points d'ancrage et de tangentes qui vont en modifier la courbure.
RockWorck : Fournit aux géologues et ingénieurs des outils indispensables pour visuali-
ser leurs données de surface et de profondeur.

• Matériels utilisés
Cartes géologiques :
o La feuille N° 48 Djebibina.
o la feuille N°55 Aïn Jelloula.
MNT : Le modèle numérique du terrain de la zone d’étude.
Image satéllitaire : Image Landsat Oli 8.

10 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION
DANS L’EXTRACTION DES LINEAEMENTS SUR
LA ZONE D’ETUDE

11 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

1. Aperçus sur la télédétection


1.1. Notion de la télédétection
La télédétection est utilisée de manière croissante dans différents domaines, des dizaines
de satellites d’observation de la Terre sont en orbite et fournissent en permanence des milliers
d’images pour des applications militaires mais aussi de plus en plus pour des applications ci-
viles telles que la gestion des ressources naturelles, la climatologie, l'océanographie, la géogra-
phie ou la cartographie …etc. Alors de quoi s’agit-t-il ?

1.2. Définition
La télédétection est l’ensemble des techniques qui permettent, par l’acquisition d’images,
d’obtenir de l’information sur la surface de la Terre, sans contact direct avec celle-ci. La télé-
détection englobe tout le processus qui consiste à capter et enregistrer l’énergie d’un rayonne-
ment électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et analyser l’information qu’il représente,
pour ensuite mettre en application cette information.

Schéma général de fonctionnement du système de télédétection (E. Chuvico, 1990).

2. Données et matériels
2.1. Données utilisées
• LES IMAGES LANDSAT 8
Les images utilisées dans cette étude sont les images LANDSAT 8 Oli. Ce sont des images
multispectrales de la famille de Landsat dont beaucoup sont disponibles gratuitement sur un
certain nombre de sites web ainsi que : https://earthexplorer.usgs.gov/ .

12 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

Cette étude s’appuie sur le traitement et l’interprétation d’une image Landsat 8 OLI
multispectrale couvrant la région où se situe le secteur d’étude, et qui date du 11/05/2020. Cette
image Landsat 8 contient 11 bandes spectrales dont la plupart ont une résolution spatiale de 30
m, la bande spéctrale panchromatique 8 a une résolution de 15m.

Image satellitaire Landsat de 11/05/2020.

2.2. Logiciels informatiques


➢ ENVI : Ce logiciel est utilisé pour faire les pré-traitements de corrections géométriques,
radiométriques, de démixage radiométrique, et les traitements a fin d’obtenir une carte li-
néamentaire.
➢ PCI Geomatica : à travers son module LINE a été utilisé pour l'extraction automatique
des linéaments.
➢ ArcGIS : On a utilisé ce logiciel pour extraire les paramètres statistiques des linéaments
(nombre et longueur).
➢ Rockwork : Ce logiciel sert à réaliser les rosaces à l’aide des résultats des paramètres sta-
tistique linéamentaire obtenus par ArcGIS.

2.3. Méthodologie
Dans cette étude, le traitement de télédétection a été subdivisé en deux étapes: la première
est liés à l'extraction de différents linéaments à partir d'images Oli et DEM. La deuxième étape
était basée sur la correction, la validation et l'interprétation de la carte de fracture. la figure 11
résume les différentes étapes du traitement de l'image et des données auxiliaires utilisées dans
ces travaux pour établir la carte de fracturation.

13 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

Image Landsat 8 OLI Cartes géologiques au 1/50 000

Géoreférencement

Carte numérique géoreférencée

Extraction de la zone
d’intérêt
Images de la zone d’études

Correction atmosphérique
et radiométrique
Image corrigée

ACP

Amélioration
Image brute Image tranformée du contrast

Compositions colorées

Filtrage spatial (filtre directionnel de


sobel)
Images filtrées

N-00 N-45 N-90 N-135

Extraction automatique du reseau


de linéaments
Carte de linéaments
Validation à l’aide de la carte des
accidents majeurs et des données de
terrain
Carte de fracturation

Organigramme de la Méthodologie appliquée.

14 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

3. Traitement des images


Avant d’entamer notre travail nous devons appliquer des modifications nécessaires pour
l’image satéllitaire. Ainsi, il est important d’extraire de cette dernière notre zone d’étude afin
d'alléger les traitements à venir, (Image brute).

Découpage de la zone d’étude d’apres l’image satellitare Landsat 8 brute.

3.1. Pré-traitements d’image landsat 8


Le prétraitement d’image est une étape importante dans la télédétection, il vise à obtenir
des bonnes valeurs de l'énergie réfléchie ou émise sur un point quelconque de la surface
terrestre. Les traitements les plus fréquents sont :
• Correction radiométrique.
• Correction atmosphérique.
Les corrections radiométriques et atmosphériques, aussi appelés étalonnage d’image, vi-
sent à obtenir un paramètre physique indépendant des conditions d'éclairage et même des con-
ditions atmosphériques.
Pour traiter l’image obtenue nous avons utilisé le logiciel ENVI.

15 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

a. les corrections radiométriques


Les corrections radiométriques comprennent entre autres, la correction des données à
cause des irrégularités du capteur, des bruits dus au capteur ou à l’atmosphère, et de la
conversion des données afin qu’elles puissent représenter précisément le rayonnement réfléchi
ou émis mesuré par le capteur.

Image avec les corrections radiométrique et sa comparaison avec l’image brute.

b. les corrections atmosphériques


Les capteurs installés à bord des satellites d’observation de la Terre opérant dans le
domaine spectral de l’émission solaire (longueurs d’onde de 0,24 μm) sont des radiomètres qui
mesurent la luminance réfléchie par l’ensemble terre + l’atmosphère éclairée par le soleil. En
atmosphère non-nuageuse, le signal radiométrique dépend de la réflectance de la surface ter-
restre mais aussi des effets de l’atmosphère qui interviennent au cours des deux trajets (descen-
dant, du Soleil vers la surface, et montant, de la surface vers le capteur) effectués par le rayon-
nement solaire à travers l’atmosphère.
Nous avons basés à des corrections par réflectance et QUAC (Quick Atmospheric
Correction) à fin d’extraire de ce signal une information indépendante des effets de
l’atmosphère, variables dans le temps et dans l’espace, et concernant la seule surface terrestre,
qui est l’objet à étudier.

16 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

Images résultantes de la correction atmosphérique.

A gauche : correction par QUAC.


A droite : correction par réflectance.

3.2. Les traitements numériques des images pour la cartographie des


accidents géologiques

a. Traitement avec Gram schmidt Pan Sharpening


Ce traitement est utilisé pour affiner une image multi bandes à résolution spatiale basse
(30m) en utilisant une bande panchromatique à résolution spatiale élevée (15m). L'algorithme
suppose que les bandes spectrales de faible résolution spatiale correspondent à la bande
panchromatique à résolution spatiale élevée. Si les deux ensembles de données sont géo-
référencées (c’est le cas de nos images), ENVI les co-enregistre en outre à la volée.

17 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

Image satellitaire mise en haute résolution (15m) à l’aide de la bande panchromatique


et sa comparaison avec l’image brute.

A gauche : image brute.


A droite : image à haute résolution.

b. Traitement de l’analyse en composante principale (ACP)


Ce traitement consiste à transformer les données d'image en un ensemble de variables non
corrélées à l'aide de méthodes statistiques. Le résultat de l'ACP est donc un jeu d'images dans
lequel chaque bande est non corrélée avec les autres bandes, en d’autres termes : chacune
présente des informations uniques, Ainsi l'ACP révèle souvent un bruit systématique dans les
données que nous pouvons alors supprimer. Cette analyse est utilisée dans la télédétection
hyperspectrale pour réduire le nombre de bandes dans l'analyse d'image sans réduire le contenu
de l'information en réduisant la redondance.
Nous allons utilisé dans le filtrage directionnel
seulement la première bande (CP1) car c’est celle qui
présente une bonne résolution et qui va nous servir
beaucoup d’informations dans l’extraction
linéamentaire.

Diagramme de résolution des bandes obtenues par l’ACP.

18 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

Résultat d’une image réhaussé avec traitement d’ACP ( 1ère bande).

c. Filtrage de convolution
Les filtres directionnels peuvent être, ensuite, appliqués aux différentes bandes spectrales
et aux néo-canaux (CP, et band ratios) en vue d’obtenir les cartes linéamentaires.
Filtrer une image c’est lui appliquer une fonction mathématique qui modifie les valeurs du
gris de tout ou une partie des pixels. Si la fonction est linéaire on parle de filtrage linéaire, si
elle prend en compte les valeurs du gris au voisinage de chaque pixel transformé, elle est dite
fonction de convolution.
En effet, Les filtres directionnels améliorent la perception des linéaments, correspondants
à des discontinuités lithologiques ou structurales, en provoquant un effet optique d’ombre
portée sur l’image.

19 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

Filtre directionnel N-00 Filtre directionnel N-45

Filtre directionnel N-90 Filtre directionnel N-135

Différents filtres appliquées à la première composante principale CP1.

20 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

4. Cartographie des accidents géologiques


4.1. Extraction des linéaments
Les images issues des traitements par les filtres directionnels sont ensuite importées dans
Géomatica pour dresser automatiquement une carte linéamentaire de la région d’étude. Celle
qui fait ressortir le plus de discontinuités images est la CP1, elle permet de déterminer des
linéaments tracés comme étant des filons, panneaux, dykes et failles incluant. L’extraction
automatique fait appel à des méthodes totalement assistées par ordinateur pour une extraction
des linéaments, à l’aide des logiciels appropriés, dont le plus utilisé est PCI Géomatica, via son
algorithme LINE.

Carte des linéaments extrait par la télédétection dans toutes les directions.

21 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

4.2. Résultats et validation des linéaments


a. Contrôle et vérification
L’éxtraction automatique des linéaments dans notre zone d’étude a servi de confronter
tous ce qui est linéaments non structuraux, nous avons controlé ces résultats manuellement à
travers google earth, en éliminant tous ce qui est hors discontinuités structurales (routes, pistes,
limites des forêts ou de surfaces cultuvées,etc…).

Carte de fracturation extraite par la télédétection .

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PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

b. Linéaments validés sur le terrain


La carte des accidents majeurs qui sert de référence est extraite des cartes géologiques
élaborées par Mr. Saadi.

carte de fracturation validés sur le terrain.

23 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

c. Bilan
Sur la base de l'interprétation des images satellites et de cartographie structurelle et de
l'existant cartes géologiques, une nouvelle carte de fracturation a été établie pour le secteur
d’étude. La comparaison entre les failles numérisées à partir d'une carte géologique au 1/50 000
(figure 21) et les fractures extraites à la même localité de notre zone d'étude montrent une degré
élevé de superposition avec les failles numérisées à partir des cartes géologiques précédentes.
Beaucoup plus de défauts ont été révélés par ce réseau nouvellement généré que ceux existant
dans les cartes géologiques précédentes.

Carte de combinaison entre les linéaments extraits sur le terrain et les


linéaments extraits par la télédétection.

24 | P a g e
PARTIE I : APPLICATION DE LA TELEDETECTION DANS L’EXTRACTION DES
LINEAMENTS SUR LA ZONE D’ETUDE

La comparaison entre le diagramme rose des fractures extraites et ceux des failles
présentent une similitude d'orientation remarquable (Fig.23 et 24). En résumé, les résultats
suggèrent des nouvelles failles majeures en précisant leurs continuités, qui seront utiles aux
interprétations.
Ainsi, les rosaces directionnelles issues du résultats des linéaments des deux cartes de
fracturation présentent des directions préférentielles NW-SE qui sont en conformité avec les
travaux antérieurs et les événements tectonique de la zone d'étude.

Rosace directionnelle de la carte de fracturation validée sur le terrain.

Rosace directionnelle de la carte de fracturation extraite par la télédétection.

Conclusion
A la fin des traitements, il est claire que la zone étudiée a été sollicitée par des
événements tectoniques. L'analyse détaillée des fractures extraites de l'image en relief ombré
créée à partir du modèle numérique du terrain (MNT) qui permet de mettre en évidence de
nombreuses failles régionales et leur continuités. L'analyse du diagramme en rose de ces failles
montre une dominance de la diréction NW-SE dans le secteur étudié.

25 | P a g e
PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU
BASSIN DU CRETACE SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR
EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Introduction
En termes de distribution directionnelle et de relation avec l’âge des roches faillées, la
carte des fractures résultante par la télédétection montre plusieurs systèmes à savoirs :

Carte structurale très schématique montrant les accidents majeurs et les


structures plicatives le long du secteur d’étude.

➢ Accidents décrochants de direction N140


C’est la direction prédominante dans le secteur d’étude (fig. 25). Ces décrochements
majeurs vont contrôler, avec un jeu simultané des failles N040 et N-S, la hiérarchisation des
séries méso-cénozoïques.

• L’accident de l’Oued Drija-Bou Dabbous


Présente une direction qui varie entre N120 et N160, avec un pendage de 70° à 90° vers le
NE selon les localités. Il s’étend du nord-ouest du Jebel Bargou jusqu’au sud du Jebel Dkhila.
Le jeu synsédimentaire de cet accident a été démontré au moins depuis l’Aptien (Turki, M.M,
1985 et Saadi, 1997).

• L’accident de l’Oued Bel Assoud


A été décrit pour la première fois par Castany G. (1951). Cet accident décrochant à une
direction variable de N120 à N140, il s’étend sur 42 km de long en présentant un pendage
subvertical de 75° à 85° à regard vers NE au sein de la série crétacée et un pendage plus faible
(45- 55° vers le NE) au sein de la série aquitanienne. Sa continuité sud-orientale disparaît sous

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

la plaine quaternaire de Jebibina pour apparaître plus à l’Est, dans le monoclinal d’Ouled el
Abed.

• L’accident du Jebel el Garci


Ddirection N140 à N90 dans sa plus grande partie orientale, il se prolonge sur 28 km regard
SW. Il décale en dextre la série du Crétacé- Tertiaire de la région d’Enfida. Le jeu synsédimen-
taire de cet accident a été démontré depuis au moins l’Aptien (Jauzein A., 1967 et Saadi M. et
al., 1988).

Localisation des accidents majeurs N-140 à travers l’image satellitaire (via google earth,2020).

➢ Accidents décrochants de direction N-040


Cet accident est matérialisé par la faille de Safhat Aïcha (faille appelée FSA par Turki
M.M., 1985) et la faille d’El Ménassir El Kemkine (Faille appelée FMK par Turki M.M., 1985)
(fig. 25).
• Faille FSA
Présente une direction variable entre N-035 et N-050, et se prolonge sur 23 km. Cette
faille, à regard NW, affecte certaines séries du Crétacé-Yprésien du flanc SE de l’anticlinorium
de Jebel Bargou. Elle montre un jeu synsédimentaire depuis le Crétacé supérieur (Turki M.M.,
1985) et un jeu décro-chevauchant alpin.

• Faille FMK
Cet accident, à jeu synsédimentaire au cours du Crétacé supérieur-Yprésien (Turki M.M.,
1980 et 1985) et de direction N040, est localisé dans le prolongement SW de l’accident de
Zaghouan.

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Localisation des accidents majeurs N-040 à travers l’image satellitaire (via google earth,2020).

➢ Accidents décrochants de direction N-S


Ce sont des failles normales subméridiennes sont associés à des accidents N140, limitent
généralement les flancs orientaux des structures anticlinales (fig. 25).
• Faille d’Aïn el Hammam :
C’est une faille de direction subméridienne qui se présente sur 13 km de longueur avec un
regard vers l’ouest. Elle longe le flanc oriental de l’anticlinal du Jebel Bou Hajar.
• Faille de l’Oued Oum Hachem :
Cette faille présente également une direction subméridienne, elle affecte le flanc oriental
de la structure de Jebel Fadloun.
• Faille de Sidi Ferhatt :
C’est une faille de direction N-S. Elle affecte la série oligocène et se prolonge vers le sud
à proximité du flanc oriental de l’anticlinal du Jebel Dkhila.

Localisation des accidents majeurs N-S à travers l’image satellitaire ((via google earth,2020).).

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

1. Généralités sur les modèles géométriques et les modèle


analogiques
On distingue deux types de modèles de déformations synsédimentaires, les modèles
analogiques et les modèles numériques.

1.1. Les modèles géométriques

a) Modèles de Crowell (1974)


Ces modèles se basent sur la géométrie que présente un accident et sa disposition par rap-
port aux autres accidents (Quewoll, 1958; Crowell, 1976).

• Bassins de type 1
Sont des petits bassins formés au seins d’un décrochement rectiligne avec deux légères
courbures droite et gauche. Le jeu dextre provoque une ouverture sur la première et un soulè-
vement sur la deuxième (Figure 29 a).

• Bassins de type 2 ou bassins en pull-apart


Le jeu dextre du décrochement rectiligne commence sur la forte courbure droite, afin d’ob-
tenir une grande ouverture à une échelle plurikilométriques qui correspond à un bassin en pull-
apart (Figure 29 b).

Types de bassins sur décrochement d’après Crowell (1974/1976).

b) Modèles de Aydin et Nurr (1982)


Aydin et Nur (1982) ont lié la géométrie d’un bassin « pullapart » à deux /aramètres:
• La largeur de séparation entre les deux failles en échelons contrôle la largeur du bassin.

• Le déplacement horizontal sur la faille qui, lorsqu'il croît, fait augmenter la longueur du
bassin

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Modéles de bassins sur décrochement de Aydin et Nurr (1982).

On obtient deux formes de bassins, les bassins en ‘S’ compris entre deux décrochements
senestres et les bassins en 'Z’ compris entre deux décrochements dextres (Mann et al., 1983).

1.2. Les modèles analogiques

On note deux types de modèles analogiques :


• Les modèles microtectoniques, ils sont basés sur des observations de déformation sur le
terrain.
• Les modèles mathématiques, ils sont inspirés de la théorie d'élasticité.
Les modèles analogiques sont des modèles qui s'intéressent généralement à la déformation
et à la perturbation du champ de contraintes liées au développement de relais de décrochements.
Le relais désigne la zone située entre deux décrochements en échelon. Cette zone prend
le nom de « recouvrement ».

Notion de relais.

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

a. Les modèles microtectoniques


Il s'agit de modèles de déformations qui permettent de remonter aux contraintes. On dis-
tingue 3 modèles à titre d'exemple, Rispoli (1981), Garnier (1982) et Liu Xiaohan (1983).

• Modèle de Rispoli (1981)


C’est un modèle qui s'applique aux terminaisons d'accidents en décrochements. Il montre,
à l'aide de l'analyse des fentes et des stylolites, comment la déformation se concentre aux deux
extrémités d'un décrochement.

Modèle microtectonique de Rispoli (1981).

• Modèle de Liu Xiaohan (1983)


❖ Modèle microtectonique d'un relais compressif

A l'intérieur du relais, on note une forte densité de stylolites dont les pics deviennent
subparallèles aux décrochements, marquant, ainsi une zone, de surcompression et attestant
d'une déviation de la contrainte régionale σ1. A l'extérieur du relais, se développent des fentes
de tension suborthogonales ou obliques aux décrochements qui marquent une distension locale
d'ordre secondaire (fig. 33A).

❖ Modèle microtectonique d'un relais distensif


Contrairement aux relais compressifs, on note une accumulation de stylolites aux extrémi-
tés de deux décrochements. A l'intérieur du relais se manifestent d'abord des fentes de tensions
puis des bassins en forme losangique attestant ainsi d'une distension secondaire subparallèle
aux deux décrochements (fig. 33B).

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Modèle microtectonique de Liu Xiohan.

b. Les modèles microtectoniques :

• Modele de rodgers
Pour définir l'état de contraintes et les différentes structures qui se développent dans une
zone de relais de décrochements, Rodgers (1980) a essayé d'appliquer des modèles de simula-
tions mathématiques. Ainsi, dans une zone initialement horizontale, il a pu identifier des dé-
pressions à l'intérieur du relais et des soulèvements à l'extérieur des zones de relais (fig. 64a).
La profondeur des dépressions et l'intensité des soulèvements sont contrôlées essentiellement
par le taux de recouvrement et de séparation. Cette profondeur peu atteindre 15% du rejet
horizontal des décrochements.

A l'intérieur du relais, se développent une ou deux zones de failles normales et à


l'extérieur, sur l'extrémité de chaque décrochement, des failles inveses (fig. 64b).
En outre, ce modèle montre que la forme d'un bassin en pull-apart et le réseau de fractures
dépendent de deux paramètres (fig. 64c):
• taux de recouvrement et de séparation entre deux décrochements;
• la proximité du décrochement avec la surface du bassin,

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Moèle de rodges (1980).

a: déplacement vertical en cm de la surface originale horizontale pour l m de


déplacement sur chaque décrochement.
1/ le recouvrement est nul, la séparation égale à 10km.
2/ la séparation (10km) égale le recouvrement.
3/ la séparation (10km) égale la moitié de recouvrement.
b:représentation du réseau de fractures secondaires.
N: aire de failles normales.
R: aire de failles inverses:
Les lignes continues représentent les trajectoires de σ1 ; les lignes en
tirets, les directions de failles.
c: développement d'un bassin pull-apart.
les chiffes I et 2 sont placés à titre de référence pour illustrer l'évolution
des terminaisons de décrochements.
N: aire de failles normales.

2. Tectonique décrochante compressive de l’intervalle Cénoma-


nien supérieur-Santonien :

2.1. Répartition des épaisseurs :


• Massif du Jebel Bargou
Le flanc nord-ouest de u massif du Jebel Bargou, la série du Cénomanien supérieur-
Santonien est réduite et lacuneuse (fig. 35, coupe 1).
En effet, la série du Cénomanien supérieur-Coniacien ne dépasse pas 150 m, par contre le
Santonien est complètement absent (Turki M.M., 1985).
En revanche, au nord-est du massif du Jebel Bargou, dans la région des Saba Koudiat
(localisée au nord-est de l’accident de l’Oued Drija-Bou Dabbous), le Cénomanien supérieur-
Santonien présente une série relativement complète (Jauzein A., 1967) (fig.35, coupe 2).

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

• Massif des jebels Nassir-Ejehaf


La région du Jebel Nassir (fig. 25), présente une série sédimentaire du Cénomanien
supérieur-Santonien d’épaisseur de 260 m, les dépôts dans cette région sont accompagnés par
des alternances marno-calcaires, et des niveaux gréso-carbonatés, au cours du Coniacien
(fig. 35, coupe 3).
Le massif du Jebel Ejehaf montre une série du Cénomanien supérieur-Santonien bien
développée avec une épaisseur de 530m (fig. 35, coupe 4).

• Massif du Jebel Fadloun


Ce massif est caractérisé par une sédimentation très réduite au cours du Cénomanien su-
périeur-Santonien (fig. 35, coupe 5), avec des variations d’épaisseurs entre les dépôts du flanc
oriental et ceux du flanc occidental.
Ces variations d’épaisseur sont liées vraisemblablement à des soulèvements engendrés par
le jeu de la faille de l’Oued Oum Hachem, de direction subméridienne, au cours de cette
période.

• Massif du Jebel Mdeker :


Ce massif présente une série de l’intervalle Cénomanien supérieur-Santonien plus réduite
par rapport à celle décrite dans les régions du Jebel Ejehaf et des Saba Koudiat. Ainsi, sur le
flanc occidental de cette structure, le Cénomanien supérieur-Santonien ne dépasse pas 50 m.

1 : coupe du flanc NW du Jebel Bargou


2 : coupe de la région de Saba Koudiat
3 : coupe du Jebel Nassir
4 : coupe du Jebel Ejehaf
5 : coupe du Jebel Fadloun

Corrélation latérale NE-SW de la série du Cénomanien supérieur-Santonien, d’aptès


SAADI (modifié).

Cette réduction d’épaisseur est due au soulèvement des blocs dus aux jeux des accidents
subméridiens qui coupent l’anticlinal du Jebel Mdeker (fig. 36).

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Carte géologique schématique du Jebel Mdeker (dans cette carte seul l’Yprésien
est représenté).

La répartition des épaisseurs le long du secteur étudié montre que les zones subsidentes
sont localisées à l’extérieur des relais et les zones relativement moins subsidentes à l’intérieur
et aux bordures des relais (fig. 37).

Répartition de la subsidence au cours du Cénomanien supérieur-Santonien,


d’aptès SAADI (modifié).

2.2. Indices tectoniques de l’intervalle Cénomanien supérieur-Santonien :


• Massif du Jebel Ejehaf :
Au coeur de l’anticlinal de Jebel Ejehaf, dans la région de l’Oued Saadine (fig. 25), la série
du Cénomanien supérieur est affectée par deux familles de décrochements conjugués synsédi-
mentaires :
o la direction N160 à N010 senestre.
o la direction N120 dextre.
Ces décrochements d’âge cénomanien supérieur indiquent une direction de raccourcisse-
ment NNW-SSE

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Les axes de contraintes σ1 et σ3 sont horizontaux, ils indiquent un régime décrochant à


proximité des accidents majeurs, de direction NW-SE, au cours de cet intervalle.
Sur le flanc sud-est de l’anticlinal du Jebel Ejehaf (région du Jebel Zbidine) au sein de la
série santonienne, se trouve deux failles normales de direction N150. La première est scellée
par un niveau carbonaté (fig. 38).

Tectonique synsédimentaire de l’intervalle Coniacien-Santonien, d’aptès SAADI


(modifié).

a : faille normale N150 scellée dans le Santonien du Jebel Ejehaf.


b : failles normales N150 scellées dans le Santonien du Jebel Ejehaf.

• Massif du Jebel Nassir :


Au sud-est de l’accident Nassir-El Kemkine (faille FMK) et au nord-ouest de l’accident
de l’Oued Drija-Bou Dabbous, dans la région du Jebel Nassir (fig. 25 et fig. 39) une faille
métrique de direction N120 affecte la série coniacienne.

Des variations notables de faciès enregistrées de part et d’autre de Jebel Nassir, le com-
partiment NE montre un calcaire fin, et le compartiment SW est caractérisé par des alternances
de marnes et de calcaires gréseux dans. Cette faille est scellée par un niveau calcaire d’âge
coniacien.

L’analyse des stries portées sur le miroir de cette faille scellée (à pitch de 40°) montre que
cet accident synsédimentaire a joué en décrochement dextre à inverse au cours de la sédimen-
tation coniacienne.

Failles décrochantes dextres à inverses syn-coniacien dans la région de Jebel


Nassir, d’aptès SAADI (modifié).

37 | P a g e
PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

• Massif du Jebel Fadloun :


Le flanc oriental de l’anticlinal de Jebel Fadloun au sein de la série du Cénomanien
supérieur, montre, dans la région de Kef el Asfar, une faille de direction N020, synsédimentaire
et à jeu sénestre à inverse.
2.3. Synthèse et proposition d’un modèle géodynamique
L’intervalle Cénomanien supérieur-Santonien est caractérisé par une direction de
raccourcissement NNW-SSE et d’allongement ENE-WSW. Ces directions de raccourcissement
et d’allongement sont associées à un régime décrochant dextre sur les accidents majeurs de
direction N120-140 (accidents des Oueds Drija-Bou Dabbous, Bel Assoud, des Jebels el Garci,
el Ataria et Aïn el Ksiba).

En Tunisie centro-orientale, le jeu en dextre des accidents majeurs orientés N120-140 et


agencés en relais gauche a engendré, à l’intérieur des zones de relais, des soulèvements liés à
une tectonique décrochante compressive responsable de la réduction de la série, pendant le
Cénomanien supérieur-Santonien. C’est le cas des massifs des Jebels Nassir, Fadloun et Mdeker
(Saadi M., 1997) (fig. 40). Ces soulèvements sont mis en évidence dans d’autres régions de la
Tunisie.

Modèle géodynamique des dépôts du Cénomanien supérieur-Santonien et sa


comparaison avec le modèle analogique de Liu Xiaohan (1983),
d’aptès SAADI (modifié).

A l’extérieur des zones de relais, on assiste à une subsidence active associée au jeu normal
des failles NNW-SSE. C’est le cas du massif du Jebel Ejehaf et des Saba Koudiat (fig. 41).

En résumé, les variations d’épaisseur et la répartition des structures compressives à l’inté-


rieur des zones de relais et des structures distensives à l’extérieur des zones de relais renseigne
sur le modèle d’un relais compressif de Liu Xiaohan, 1983 (fig. 41) .Ce modèle montre une
forte densité de stylolites à l’intérieur de la zone du relais soulignant ainsi, une concentration

38 | P a g e
PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

de la compression, et des fentes de tension à l’extérieur de la zone du relais qui marquent une
distension secondaire locale.

Shéma structural du secteur d’étude au cours du Cénomanien supérieur-San-


tonien, d’aptès SAADI (modifié).

3. Tectonique décrochante distensive de l’intervalle Campanien-


Yprésien :
Les accidents majeurs de direction N120-140 qui ont les bassins du Cénomanien supérieur
au Santonien seront engagés encore cette fois au cours de la période du Campanien-Yprésien,
avec un relais gauche va limiter des zones à subsidence différentielle.

Modèle analogique sur un relais gauche de décrochement de Liu Xiaohan (1983).

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

3.1. Répartition des épaisseurs


• Massif du Jebel Bargou :
Les bordures nord-ouest et sud-est du massif de Jebel Bargou ont enregistré des séries
réduites pendant l’intervalle Campanien- Yprésien (Turki M.M., 1985 ; El Ouardi H., 1992 ;
Rami A., 1992 ; Rami et al., 2014).
Sur la bordure nord occidentale, une série campano-yprésienne de 150 m d’épaisseur
seulement (fig. 45, coupe 1) est localisée. Cette région montre des des lacunes sédimentaires
qui correspondent au Campanien, au Maastrichtien et au Thanétien basal.

Dans le flanc sud-oriental de cette structure anticlinale, la série ne dépasse pas 50 m avec
des discontinuités sédimentaires pour la période du Maastrichtien (fig. 45, coupe 3).

Plus au Nord, la région des Saba Koudiat (située au NE de l’accident d’Oued Drija-Bou
Dabbous) est marquée par des dépôts marno-calcaires de 210m d’épaisseur (fig. 45, coupe 2).
Cette localité renseigne sur une lacune sédimentaire du Thanétien basal.
• Massif du Jebel Bou Dabbous :
Cette région qui se localise au nord-est de l’accident de l’Oued Drija-Bou Dabbous, a
connue une sédimentation bien développée (fig. 45, coupe 4). C’est l’accident d’Aïn el
Hammam, de direction subméridienne, qui contrôle la subsidance de cette région. Ce dernier
borde le massif du Jebel Bou Dabbous le long de son flanc oriental.

• Massif des jebels Nassir-Bou Hajar :


Ces bassins sont limités au NW par la faille FMK et à l’Est par la faille d’Aïn el Hammam
(fig. 25). Ils sont marqués par une série campano-yprésienne de 900 m d’épaisseur (fig. 45,
coupe 5), avecune sédimentation turbiditique particulière de 1.5 m d’épaisseur qui revient au
Campanien moyen.

Cette sédimentation est controlé par le jeu à composante normale des failles subméri-
diennes (faille d’Aïn el Hammam et faille FMK) qui ont engendré un graben subméridien, le
jeu de ces failles est associé au jeu décrochant des accidents majeurs de direction N120-140
(fig. 43).

Tectonique Campano-Yprésienne dans les régions des Jebels Nassir-Bou Hajar


et du Jebel Ejehaf, d’aptès SAADI (modifié).

A : Géométries des bassins des Jebels Nassir-Bou Hajar et du massif d’Ejehaf suivant la
direction N-S.
B : Graben subméridien des Jebels Nassir-Bou Hajar.

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Dans le compartiment oriental de la faille d’Aïn el Hammam, le Campanien-Yprésien (fig.


45, coupe 6) fait uniquement 30 m d’épaisseur.
• Massif du Jebel Ejehaf :
La série du Campanien-Yprésien est très réduite et lacuneuse (fig. 45, coupe 7). Elle pré-
sente une série qui ne dépasse pas 75 m sur le flanc SE de ce massif et montre des lacunes
sédimentaires du Maastrichtien supérieur et du Paléocène. Le flanc NW de ce massif est marqué
par une réduction beaucoup plus imprtante, là où l’Yprésien est transgressif et repose directe-
ment sur le Santonien (Turki M.M., 1985).

• Massif du Jebel Fadloun :


Ce bassin est bordé vers l’Est par l’accident subméridien d’Oued Oum Hachem (fig. 25).
Il est réprésenté, sur le flanc oriental, par série épaisse de 520 m (fig. 45, coupe 9), d’âge cam-
panien-yprésien. Comme au Jebel Nassir, la sédimentation du Campanien moyen contient aussi
des intercalations turbiditiques.
Sur le flanc ouest de ce massif, la série yprésienne ne dépasse pas 80 m d’épaisseur et le
Campanien est absent (fig. 45, coupe 8).
Ces variations d’épaisseur sont associés au jeu normale de la faille de l’Oued Oum
Hachem au cours du Campanien-Yprésien, en engendrant un demi-graben de direction
subméridienne (fig. 44).

Contrôle de la sédimentation par la faille sub-méridienne d’Oued oum Hachem au


cours du Campanien-Yprésien dans le massif du Jebel Fadloun, d’aptès SAADI (modifié).

a : corrélation latérale E-W de la série du Campanien-Yprésien.


b : demi-graben sub-méridien du Jebel Fadloun.

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

A l’est de l’accident d’Oued Oum Hachem, l’Yprésien est caractérisé par une série sédi-
mentaire relativement plus réduite de 40 m (fig. 45, coupe 10).

• Massif du Jebel el Garci :


Ce massif est limité au SW par l’accident du Jebel el Garci. Il est marqué par une sédi-
mentation campano-yprésienne très réduite de 75m (Meddeb S., 1986) (fig. 45, coupe 11).

Corrélation latérale des coupes de la série du Campanien-Yprésien, d’aptès


SAADI (modifié).

• Massif du Jebel Mdeker :


La structure anticlinale du Jebel Mdeker, de direction subméridienne, est limitée vers le
nord par l’accident du Jebel el Ataria et vers le sud par l’accident d’Aïn el Ksiba.

Le flanc oriental de cette structure, est marqué par une épaisse série sédimentaire de 415
m, d’âge campanien-yprésien. Vers l’Ouest de ce massif, la série se réduite progressivement.
Ces variations d’épaisseur sont liées au jeu normal des accidents subméridiens qui affectent le
massif du Jebel Mdeker en engendrant un demi-graben subméridien à subsidence croissante
vers l’Est (fig. 46).

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Contrôle de la sédimentation par des failles sub-méridiennes au cours du


Campanien-Yprésien dans la région du Jebel Mdeker, d’aptès SAADI (modifié).

BILAN
Ainsi, au cours du Campanien-Yprésien, les massifs, localisés à l’intérieur des zones de
relais, ont montré une subsidence active. En revanche, à l’extérieur et en bordures des zones de
relais, la sédimentation était très réduite et lacuneuse.
Cette répartition de la subsidence (fig. 47) témoigne du jeu synsédimentaire des accidents
majeurs de direction N120-140, lui-même associé au jeu des accidents subméridiens.

43 | P a g e
PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Répartition de la subsidence au cours du Campanien-Yprésien, d’aptès SAADI (modifié).

3.2. Indices tectoniques de l’intervalle Campanien-Yprésien


• Massif du Jebel Ejehaf :
Sur le flanc SE de l’anticlinal du Jebel Ejehaf, au sein des dépôts marno-calcaires du
Campanien inférieur à moyen, une structure synclinale décamétrique, de direction axiale N160,
scellée par les calcaires du Campanien supérieur (formation Abiod). Les niveaux calcaires su-
bissent un biseautage progressif en s’éloignant de part et d’autre de la charnière du pli.
Une faille inverse NW-SE décimétrique décrite sur la proximité SW de cette même struc-
ture synclinale, affecte les alternances marno-calcaires du Campanien inférieur à moyen est
scellée par les calcaires du Campanien supérieur.
Une autre structure plicative antiforme métrique et de direction NW-SE affecte les cal-
caires campaniens de la formation Abiod. Les niveaux calcaires situés sur les flancs de cette
structure subissent un biseautage progressif en s’approchant de la charnière du pli.
L’existence des structures plicatives au sein de la série du Campanien, dans le massif du
Jebel Ejehaf, localisées à l’extérieur de la zone du relais, témoigne d’une transpression locale
dans cette région.

• Massif des jebels Nassir-Bou Hajar :


Dans cette région, la sédimentation a été influencée par deux directions d’accidents :
N120-140 et N-S à N040.
Dans la région d’Aïn el Hammam, localisée sur le flanc oriental de l’anticlinal du Jebel
Bou Hajar, une faille hectométrique, normale à composante senestre, de direction N130 et
localement E-W, a mis en contact les calcaires du Campanien avec les marnes du Paléocène.
Cette faille est scellée par la barre calcaire de l’Yprésien. Ainsi on note une variation
d’épaisseur au niveau de la série Campanien-Yprésie de part et d’autre des accidents N-S (faille

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

d’Aïn el Hammam) et N040 (faille FMK). Cela peut être traduit par un jeu synsédimentaire de
ces accidents.
L’analyse microtectonique montre qu’au cours du Campanien-Yprésien, la faille FMK a
joué en sens normal (fig. 48) et la faille d’Aïn el Hammam en normal à composante dextre avec
une direction d’extension NW-SE (fig. 48).
Alors, on conclut que la région des jebels Nassir-Bou Hajar, localisée à l’intérieur de la
zone du relais, marquée par une tectonique transtensive, caractérisée par une extension de di-
rection NW-SE matérialisée par le jeu de nombreuses failles normales de direction subméri-
dienne à N40. A ces failles, sont associées des micro-relais gauche et des structures de glisse-
ment ou « slumps ».

• Massif du Jebel Fadloun :


Comme pour le massif des Jebels Nassir-Bou Hajar, les dépots la région du Jebel Fadloun
était contrôlée par deux directions principales d’accidents : N120-140 et N-S.
De part et d’autre de l’accident du Jebel el Garci, des variations importantes d’épaisseur
et de faciès sont marqués, affectant la série du Campanien-Yprésien (fig. 47). Cela renseigne
sur un jeu synsédimentaire de cet accident.
Au cours du Campanien-Yprésien, la sédimentation a été controlée par la faille subméri-
dienne d’Oued Oum Hachem qui longe le flanc oriental de l’anticlinal du Jebel Fadloun.. En
effet, une épaisse série campano-yprésienne a été déposée dans le compartiment occidental de
cette faille. En revanche, dans le compartiment oriental, cette même série est très réduite avec
lacunes du Thanétien supérieur et de l’Yprésien.
L’analyse des stries portées par le miroir de la faille de l’Oued Oum Hachem montre que
cette dernière a joué au cours de l’intervalle Campanien-Yprésien en normal à dextre avec une
extension de direction WNW-ESE (fig. 48).

• Massif des jebels el Garci et Mdeker :


Sur le flanc oriental de l’anticlinal du Jebel Mdeker (région de Guessat en Nsoura), la série
du Campanien supérieur montre une faille métrique de direction N-S scellée par les calcaires
du Campanien supérieur. L’analyse des stries et des structures d’entraînement (crochons)
portées par cette faille et ses conjuguées renseigne en un jeu normal au cours du Campanien
supérieur.

Sur le flanc oriental du Jebel Mdeker (région du Jebel el Ouaker), une faille normale,
scellée, de direction subméridienne, affecte les alternances marno-calcaires du Maastrichtien.
Dans cette région, la direction subméridienne a engendré une extension NW-SE à WNW-ESE
(fig. 48).

45 | P a g e
PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Schéma structural du secteur d’étude au cours du Campanien-Yprésien.

3.3. Synthèse et proposition d’un modèle géodynamique


Les analyses et les mesures effectuées sur les accidents qui ont controlés la sédimentation
pendant le Campanien-Yprésien dénotent sur une direction d’extension NW-SE à WNW-ESE,
sur les failles subméridiennes, associée à un jeu senestre sur les failles orientées N120-140.
En effet, deux types de bassins de forme sub-losangique peuvent se former à l’intérieur
des zones de relais :
• Des bassins en demi-grabens de direction subméridienne, c’est le cas des anticlinaux de
Jebel Fadloun et de Jebel Mdeker.
• Des bassins en grabens de direction subméridienne, c’est le cas de l’anticlinal de Jebel Nas-
sir- Bou Hajar.
Ces bassins sont toujours limités, sur leur flanc oriental, par un accident subméridien à jeu
normal au cours du Campanien-Yprésien. En bordure de ces bassins, on note une sédimentation
réduite et lacuneuse.
L’extérieur des relais est marqué par une sédimentation réduite associée généralement à
des structures plicatives, c’est le cas du massif de Jebel Ejehaf.

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PARTIE II : ETUDE TECTONIQUE ET GEODYNAMIQUE DU BASSIN DU CRETACE
SUPERIEUR-EOCENE INFERIEUR EN TUNISIE CENTRO-ORIENTALE

Modèle géodynamique des depôts campano-yprésien et sa comparaison avec les


modèles analogiques de Liu Xiaohan (1983) et de Rodgers (1983), d’aptès
SAADI (modifié).

a : Modèle de Rodgers ( 1983).


b : Modèle de Liu Xiuhan (1983).

En résumé, les zones subsidentes, à l’intérieur du relais, associées à des failles normales
et des zones à sédimentation réduite, à l’extérieur des zones de relais, associées à des structures
plicatives, font rappelle au modèle de Rodgers (1980). Ce modèle, appliqué aux relais disten-
sifs, montre, après un déplacement senestre sur les fractures agencées en relais gauche, des
affaissements à l’intérieur de la zone du relais et des soulèvements à l’extérieur.

47 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES
BASSINS DU CRETACE-EOCENE

PARTIE I : STRATIGRAPHIE DES BASSINS CRETACES


SUPERIEUR- EOCENES INFERIEUR

PARTIE I : STRATIGRAPHIE DES BASSINS CRETACES


SUPERIEUR- EOCENES INFERIEUR

PARTIE I : STRATIGRAPHIE DES BASSINS CRETACES


SUPERIEUR- EOCENES INFERIEUR

48 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Introduction
Sur le plan stratigraphique, la Tunisie est occupée par des affleurements des terrains méso-
cénozoïques et quaternaires, à l’exception du petit affleurement du Permien de Tébaga
(Médenine).
Les terrains plus anciens du pétroliers profonds, réalisés au niveau de la plateforme
saharienne. Il s’agit d’une succession régulière de dépôts correspondant aux Cambrien Paléo-
zoïque n’existent pas à l’affleurement. Ils sont recoupés uniquement par les sondages, Ordovi-
cien,
Silurien, Dévonien et Carbonifère.
Les terrains du Mésozoïque (Secondaire) sont très bien développés en Tunisie et
correspondent successivement au Trias, Jurassique et Crétacé.
Les terrains du Cénozoïque (Tertiaire) sont également bien développés en Tunisie et
correspondent à la partie supérieure de la série de transition du Crétacé-Tertiaire, à l’Eocène, à
l’Oligocène, au Miocène et au Pliocène.
Le Quaternaire est caractérisé par une importante érosion post-orogénique et des
rajeunissements des structures anciennes. Une transgression tyrrhénienne est limitée à la frange
côtière.
Dans notre secteur d’étude, nous allons s’intéresser à remonter la stratigraphie sur
l’intervalle Crétacé supérieur-Eocène inférieur, qui se localise sur les formations des Jebels
Fadloun, Nassir et Jebel Ejehaf.

Carte de localisation des coupes, d’aptès SAADI (modifié).

49 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

1. Région de Jebel Nassir


La coupe du Jebel Nassir, localisée dans la région du monoclinal de ce dernier (fig. 50),
montre une série continue qui s'étend de l'Albien supérieur à l'Yprésien (fig. 51 et 52).

1.1. Stratigraphie du crétacé supérieur


La région du Jebel Nassir est présenté par un log stratigraphique qui remonte une litholo-
gie et des biozones indicateurs d’âge, depuis l’Albien supérieur -Campanien inférieur.
Après les marnes noirs à intercalation des calcaires noirs de l’Albien supérieur se superpose
le Cénomanien moyen et supérieur, présenté par des calcaires massifs, noirâtres à intercalation
de calcaires noirs cartonnées. Ces calcaires sont marquées par l’existance de Rotalipora cush-
mani. La sédimentation au cours de cette période aurait lieu dans un milieu profond à énergie
modérée.

Le Turonien dans cette région est indiqué à la base par des alternances de marnes grises et
de niveaux de calcaires grisâtres. La présence de Whiteinella archaeocretacea montre le pas-
sage Cénomano-Turonien, puis Marginotruncana schneegansi qui apparait sur la barre calcaire
indique le Turonien supérieur. Ce facies indique une diminution progressive de l’énérgie des
courants marins au cours du Turonien supérieur.

Par la suite, le Coniacien se succède avec une altérnance de marnes gris et de calcaires
gréseux, marqués par la biozone Dicarinella concavata. Ce faciès marque un milieu de dépôt
profond.

La base du Santonien montre une série d'alternances de marnes grises, hémimétriques et


de calcaires gréseux en bancs métriques qui passent progressivement à des niveaux décimé-
triques de calcaires fins et grisâtres. Puis vers le sommet, la série est caractérisée par des marnes
verdâtres à rares intercalations de niveaux centimétriques à décimétriques de calcaires grisâtres.
Ces marnes marque la présence de la zone à Dicarinella asymetrica associée à la sous-zone
à Ventillabrella decoratissima indique un âge santonien moyen à supérieur.

Elle constitue le sommet de la formation Kef (142m) est caractérisée par des alternances
de marnes gris-noir et de calcaires gris. Les niveaux calcaires deviennent de plus en plus fré-
quents et puissants vers le haut de la série (fig.11). Ces marnes contiennent des foraminifères
(dét. Zaghbib-Turki et Rami) Globotruncanita elevata (BROTZEN) qui indiquent le Campa-
nien inférieur. Ce faciès traduit une sédimentation dans une mer profonde, ensuite vers le
sommet, la zone est devenue relativement moins profonde.

50 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Albien supérieur-Campanien inférieur p.p de Jebel Nassir, d’aptès SAADI (modifié).

1 : Vraconien 3 : Turonien inférieur à moyen


2 : Passage cénomano-turonien 4 : Coniacien inférieur

51 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Le campanien inférieur est caractérisé par une barre de calcaires en bancs décimétriques à
métriques, blanchâtres ou gris. Parfois, une intercalation de niveaux décimétriques de calcaires
légèrement gréseux , Au niveau des calcaires blanchâtres, on rencontre l'espèce
Globotruncana arca marqueur du Campanien inférieur. Les niveaux de calcaires gréseux sont
liés, probablement, à des chutes épisodiques du niveau relatif de la mer.
Le campanien moyen est caractérisé par une base constituée par une barre massive de
calcaires gris-vert à base ravinante et microbréchique, cette série est marquée par la présence
de l'espèce Globotruncana ventricosa marqueur du Campanien moyen. La sédimentation
s’effectuait dans un milieu turbiditique puis un milieu moins profond.
Puis vient le campanien sup qui commence par une barre de calcaires blanchâtres
surmontée, par des alternances de calcaires blanchâtres bioturbés et de calcaires gréseux , Cette
série marquée par la présence de l'espèce Globotruncanita calcarata . la sédimentation
est effectué dans un milieu turbiditique .
Arrivant au maastrichtien inf qui se constitue d’une partie inférieure, qui est formée par
une barre de calcaires en bioturbations , La partie supérieure, est marquée par des alternances
de marnes verdâtres et de calcaires verdâtres , Cette série renferme l'espèce Globotruncana
falsostuarti qui est un indicateur d’âge Maastrichtien inférieur. la sédimentation s’effectue dans
un milieu marin profond et calme.
Arrivant au Maastrichtien moyen à supérieur montre au début des alternances décimé-
triques de marnes et de calcaires légèrement gréseux , et se termine par l’alternances de marnes
verdâtres et de calcaires vert-beige, en bancs décimétriques. La présence de l'espèce Gansserina
gansseri indique le Maastrichtien moyen. La sédimentation marno-calcaire renseigne sur une
sédimentation dans une mer profonde. L'individualisation de niveaux de calcaires gréseux à
fraction détritique, à la base de la liée à une chute du niveau marin.

1.2. Stratigraphie du Paléocène et de l’éocène ( Paléogène inférieur)


Le Thanétien, repose directement sur le Maastrichtien moyen à supérieur , formée par des
alternances marno-calcaires. Les marnes sont gris-noir . La présence de Planorotalla
pseudomenardil indique un âge thanétien.
L’Yprésien est marqué par une barre de calcaires gris-clair à rares intercalations
marneuses. Les couches supérieures de la formation Bou Dabbous sont caractérisées par
Globorotalia aragonensis caractère de l’Yprésien. La sédimentation s’est faite dans une zone
profonde.

52 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Campanien inférieur pp.-Yprésien de Jebel Nassir, d’aptès SAADI (modifié).

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

2. Région de Jebel Fadloun


La coupe du Jebel Fadloun, localisée dans l’extrême Est de la zone d’étude ( Fig 50),
montre une série continue qui s'étend de l'Albien supérieur à l'Yprésien (Fig. 53 et 54).

2.1. Stratigraphie du Crétacé supérieur


Après l’Albien moyen a supérieure qui se caractérise par des marnes-noirs a intercalations
de calcaire gris-noirs vient le Le passage Albien - Cénomanien correspond à une lacune
d'observation . Le Cénomanien moyen à supérieur constitue la plus grande partie d'une barre
calcaire épaisse grisâtres et riches en concrétions d'oxydes de fer; présente des intercalations
décimétriques.la présence de Rotalipora cushmani (MORROW) indique le Cénomanien
moyen à supérieur. La sédimentation s’effectue durant des périodes de bathycroissance
épisodique de la marine résultante de la transgression cénomanienne.
Passant au passage cénomano-turonien qu’est mal défini lithologiquement. Au sein de
cette série on rencontre une association microfaunistique décrite par Zaghbib-Turki et Rami.
Constituée des Whiteinella archaeocretacea. Cette dernière indique le passage cénomano-
turonien.
Arrivant au Turonien inférieur à moyen s'étend sur de la barre calcaire qui a initié dans le
Cénomanien. Il se constitue par (Dét. Zaghbib- Turki et Rami) : Helvetoglobotruncana
helvetica (BOLLI) qui indique le Turonien inférieur à moyen.
Puis vient le Turonien supérieur qui montre une série réduite , développée sous le même
faciès de calcaires grisâtres à intercalations de niveaux décimétriques de calcaires cartonnés qui
ont démarrés au Cénomanien et au Turonien inférieur . Les calcaires grisâtres sont reconnus
par Marginotruncana Shneegansi (SIGAL) (dét. Zaghbib-Turki et Rami), c’est un indicateur
du Turonien supérieur.

Le Coniacien du est marqué par un faciès condensé. Formé d'alternances de calcaires


marneux décimétriques et de calcaires jaunâtres décimétriques à hémimétriques . la présence
de Dicarinella concavata (dét. Zaghbib-Turki et Rami), indique le Cénomanien moyen à
supérieur. La sédimentation s’effectue dans un milieu marin profond très calme et peu
subsident.

Le Santonien est marqué par une série marno-calcaire, débute par des bancs calcaires
jaune-verdâtre décimétriques, à intercalations de marnes verdâtres. Vers le sommet, on passe à
des marnes verdâtres à intercalations de calcaires jaune – verdâtre.La présence dans les marnes
verdâtres de (Dét. Zaghbib-Turki et Rami) : Dicarinella asymetrica (SIGAL), indiquant le
Santonien.

Le Campanien inférieur est localisé dans les derniers mètres de la formation Kef, formée
par alternances de marnes vertes à intercalations de calcaires jaune-verdâtre. La présence de
Globotruncanita elevata (dét. Zaghbib- Turki et Rami), indique le Campanien inférieur. La
sédimentation s’effectue dans une mer profonde à caractère régressif.

54 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Albien moyen à supérieur-Campanien Inférieur du Jebel Fadloun, d’aptès SAADI


(modifié).

1 : Passage cénomano-turonien
2 : Turonien inférieur à moyen
3 : Turonien supérieur
4 : Campanien inférieur p.p

55 | P a g e
PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

2.2. Stratigraphie du Paléocène et de l’éocène ( Paléogène inférieur)

Le Campanien supérieur est identifié à la base par des calcaires blanchâtres légèrement
érosifs et à stratifications obliques, renfermée par des sections de l'espèce Globotruncana arca
(CUSHMAN)(dét. Zaghbib-Turki et Rami) qui date du Campanien inférieur. Vers le sommet,
ces calcaires montrent des intercalations de calcaires blanchâtres, bioturbés à la surface, et de
calcaires gréseux de plus en plus épais. Ces dérniers contient contient des Globotruncana
falsostuarti SIGAL (dét. Zaghbib-Turki et Rami) du Maastrichtien inférieur. la région du Jebel
Fadloun a été le siège d'une sédimentation turbiditique relativement distale. Il s’agit à des lobes
turbiditiques.

Le Maastrichtien inférieur succède le Companien avec des calcaires blanchâtres. Puis la


série passe, vers le sommet, à des alternances marno-calcaires verdâtres. Le Maastrichtien
supérieur est représenté par des alternances marno-calcaires de couleur verte aussi, et a une
association microfaunistique index du Maastrichtien moyen à supérieur tel que Gansserina
gansseri (BOLLI), Globotruncana ventricosa WHITE, Globotruncana linneiana (d'ORBI-
GNY). Les dépôts des calcaires ont lieu dans un milieu marin profond et calme, puis ont passe
à une sédimentation dans une mer profonde pour déposer les marnes et les calcaires verdâtres.

Une partie du Danien a pu être mise en évidence sur un mètre d’épaisseur matérialisée par
marnes verdâtres, très dures à organismes microfaunistiques suivant : Globigerina
pseudôbuloides PLUMMER et Morozovella trinidadensis (BOLLI) (dét. Karoui).
Le Thanétien inférieur à moyen est absent dans le massif de Fadloun, seule la partie
supérieure du Thanétien présente 4m de marnes gris-verdâtre indurées. Ces marnes renferment
des Planorotalites pseudomenardii (dét. Karoui).
La série est représentée par une barre de calcaires gris-clair à Globigérines et à rares
intercalations marneuses. A la base, cette barre montre, parfois, un niveau décimétrique de cal-
caires glauconieux.

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

La série Campanien-Yprésien du Jebel Fadloun, d’aptès SAADI (modifié).

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

3. Région de Jebel Ejehaf


La coupe du Jebel Ejehaf, localisée l’Est de Jebel Bergou (Fig.50), montre une série con-
tinue qui s'étend du Cénomanien à l'Yprésien (Fig. 55)

3.1. Stratigraphie du Crétacé supérieur

le Cénomanien supérieur est constitué par une série de des alternances de calcaires massifs
gris-clair, et de calcaires feuilletés gris-noir. Ces calcaires massifs, renferment de nombreuses
sections de (dét. Zaghbib-Turki et Rami) : Rotalipora cushmani qui indiquent le Cénomanien
supérieur. la sédimentation du Cénomanien supérieur est effectuée dans une zone profonde.
Le passage cénomano-turonien est relativement, plus développé . Il constitué par des
alternances de calcaires gris-clair et de calcaires noirs. La présence de l'espèce Wheiteinella
archaeocretacea indique le passage cénomano-turonien.
le Turonien inférieur à moyen est indistinct du Cénomanien supérieur, constitué pardes
cacaires gris-clair et de calcaires noirs, au sein desquels on marque la présence de l'espèce
Ilelvetoglobotruncana helvetica (BOLLI) (dét. Zaghbib-Turki et Rami) du Turonien inférieur
à moyen .
Le Turonien supérieur, montre le même faciès que celui du Turonien inférieur . Il a été
mis en évidence par la présence en section de Marginotruncan,a schneegansi (SIGAL)
(dét. Zaghbib-Turki et Rami) qui marque le Turonien supérieur.
Le Coniacien inférieur représenté par une barre de calcaires jaunâtres massifs, et de
calcaires feuilletés noirâtres , au niveau de la série du coniacien inférieur, on marque la présance
de l'espèce Dicarinella primitiva (DALBIEZ) qui indique cet âge . Le Coniacien supérieur
formé à la base par des alternances de calcaires marneux et de calcaires gris-clair , et renfermant
des boules centimétriques d'oxydes . au niveau de la série du coniacien supérieur, on marque la
présance de l'espèce Dicarinella concavata (BROTZEN), qui marque cet age .(dét. Zaghbib-
Turki et Rami).
Le Coniacien est caractérisé par une sédimentation pélagique, déposé dans une zone rela-
tivement profonde. Vers le sommet du Coniacien, le milieu de dépôt devient relativement plus
agité attesté par la présence de bioclastes.
Le Santonien est représenté par une série , matérialisée par des alternances de marnes
verdâtres et de niveaux de calcaires jaune-verdâtre . la présence de Dicarinella asymetrica (SI-
GAL), indique l’age du Santonien .
Le Campanien succède le santonien avec une altérnance marno-calcaire, Vers le sommet,
les niveaux calcaires deviennent de plus en plus nombreux et épais. La présence de
Globotruncana arca indique le Campanien inférieur. Les calcaires montre une richesse en
foraminifères ce qui renseigne sur une sédimentation dans une mer profonde et calme.
Le Campanien moyen et supérieur est de type condensé, marqué par une barre de calcaires
blanchâtres organisés en bancs métriques. Ces calcaires montrent une texture wackestones à
foraminifères planctoniques et à rares bioclastes. Cela indique un milieu de dépôt peu subsident
et moins profond que celui du Jebel Nassir, La sédimentation est donc turbiditique de pente
sous-marine.

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Le Maastrichtien inférieur est présenté par des alternances de marnes gris-noir et de


niveaux calcaires. Ces calcaires ont une texture wackestone à foraminifères planctoniques,
décimétriques et de couleur gris-clair. Cette série est renfermée par la biozone à Globotruncana
falsostuarti qui indique le Maastrichtien inférieur.

Le Maastrichtien moyen est constitué par des marnes gris-noir, à rares intercalations de
niveaux décimétriques de calcaires gris-clair. Cette série marque la présence de : Rosita cantusa
(CUSHMAN), Pseudotextularia nuttalli (VOORWIJK). Cette association microfaunistique est
typique du Maastrichtien moyen. Dans la région du Jebel Ejehaf, le reste du Maastrichtien est
lacuneux.

3.2. Stratigraphie du Paléocène et de l’éocène ( Paléogène inférieur)

Le Paléocène dans cette région est totalement lacuneux et le Maastrichtien inférieur à


moyen est directement surmonté par la barre calcaire de I 'Yprésien.
La série Yprésienne est représentée, comme dans toutes les régions, par une barre de
calcaires gris-clair à Globigérines et à rares intercalations marneuses. Un niveau décimétrique
de calcaires glauconieux apparait parfois à la base de cette barre.
La présence de la zone à Globorotalia. simulatilis indique la partie inférieure de l'Yprésien.
Les niveaux marneux de la partie intermédiaire de cette barre ont livré Globorotalia formosa
de l'Yprésien (Mencik et al., 1978).
La sédimentation s’effectuait dans un milieu vraisemblablement profond.

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Cénomanien supérieur- Yprésien de la région de Jebel Ejehaf, d’aptès SAADI (modifié).

1 : Cénomanien supérieur
2 : Turonien inférieur à moyen
3 : Maastrichtien inférieur
M.A.M : Maastrichtien moyen

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Conclusion
Dans le secteur d'étude, le Cénomanien moyen à supérieur est caractérisé par des
alternances de calcaires gris-clair et de calcaires feuilletés ou cartonnés, organisées en parasé-
quences de types « deepening-up » liées avec la transgression cénomanienne. Les dépôts de
calcaires cartonnés sont dus aux périodes d'anoxie en relation avec un maximum d'inondation
marine.
Le Turonien est constitué par deux types de faciès : au Jebel Ejehaf un faciès calcaire là
où la série est épaisse mesurant 84m, par contre, la série est réduite au niveau de Jebel Ejehaf
(42m) et au Jebel Fadloun (10m), formée par un faciès marno-calcaire condensé. Cette variation
d'épaisseur et de faciès est liée à une subsidence différentielle caractérisant les différentes
régions. Cette subsidence différentielle est controlée par le jeu combiné des accidents de
directions N 140 à E-W (accident d'Oued Bel Assoud et accident du Jebel el Garci) et submé-
ridienne (failles d'Ain el Hammam, d'el Ménassir el Kemkine et d'Oued oum Ilachem) (fig. 25).
La sédimentation et la répartition de la subsidence au cours du Coniacien sont identiques à
ceux du Turonien. La sédimentation est donc développée dans la région du Jebel Ejehaf (en
domaine subsident) et réduite dans les régions du Jebel Nassir et du Jebel Fadloun (en domaine
résistant) (fig. 56).
Pendant le Santonien, la région du Jebel Ejehaf est située en domaine subsident, caractérisé
par une sédimentation pélagique développée, tandis qu'au Jebel Nassir et Jebel Fadloun,
localisés en domaine résistant, la sédimentation est condensée. Ces variations de subsidence
sont toujours liées avec le jeu des accidents N 140 et subméridiens.

Corrélation latérale de la série de l’Albien-Santonien, d’aptès SAADI (modifié).

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Comme pour le Santonien, le Campanien inférieur est représenté par un faciès pélagique
de mer profonde, avec cette fois ci une inversion de subsidence au niveau du Jebel Nassir qui
devient plus importante qu'au Jebel Ejehaf (fig. 56 et 57). La région du Jebel Fadloun montre
toujours une sédimentation plus réduite (fig. 56 et 57).

On note que le reste du Campanien est caractérisé par trois types de faciès : un faciès
turbiditique (au Jebel Nassir), un faciès de lobes sous-marins (au Jebel Fadloun) et un faciès de
plate-forme peu profonde (au Jebel Ejehaf). Cette distribution différentielle de faciès est liée à
la géométrie du bassin, résultant du jeu en décrochement des accidents majeurs de direction
N140 à E-W.

Le Maastrichtien inférieur, étaient individualisés en deux domaines différents de


sédimentation : un domaine subsident à sédimentation pélagique, de calcaires blanchâtres
épaisse des alternances marno-calcaires verdâtres d’épaisseur de 50m à Jebel Fadloun et de
70m à Jebel Nassir. Un domaine peu subsident au Jebel Ejehaf, la série est présenté par des
alternances de marnes gris-noir et de niveaux calcaires sur 5m d’épaisseur.

Le Maastrichtien supérieur a connu une sédimentation marno-calcaire, à riche faune


planctonique, qui renseigne sur une sédimentation dans une mer profonde dans les régions de
Jebel Nassir (152m d’épaisseur) et de Jebel Fadloun (182m). Dans la région de Jebel Ejehaf, il
est constitué par 12m d’épaisseur des marnes gris-noir, à rares intercalations de niveaux
décimétriques de calcaires gris-clair.

Après la lacune du Danien,le Thanétien supérieur par une transgression généralisée dans
toute la Tunisie centrale et orientale (Salaj 1980; Karoui), Au cours de cette période,
s’accumulaient des marnes et des calcaires mudstones à wackestones riches en foraminifères
planctoniques. Le maximum de cette transgression (MFS) est matérialisé par un niveau
glauconieux qui marque la base de I 'Yprésien.

La sédimentation Yprésienne est constitué par des calcaires gris-clairs avec des
intercalations marneuses, elle marque une variation d l’épaisseur d’une région à l’autre : 300m
à la région du Jebel Nassir, 200m au Jebel et 40m au Jebel Ejehaf.

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PARTIE III : ETUDE STRATIGRAPHIQUE DES BASSINS DU CRETACE SUP.-
EOCENE INF.

Corrélation latérale du Campanien-Yprésien, d’aptès SAADI (modifié).

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CONCLUSON GENERALE

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CONCLUSION GENERALE

L’approche de la télédétection a permis de réaliser une carte de la géométrie des structures


qui complètent les travaux anciens réalisés dans le secteur d’étude par Mr.SAADI.
Les différents traitements réalisés lors de cette étude ont permis d’extraire de manière
directe et automatique les différents linéaments présents. En effet, nous avons obtenu une car-
tographie numérique, précise et plus détaillée, qui peut être à chaque fois corrigée de manière
plus souple et facile à manipuler. Ceci grâce aux logiciels SIG utilisés dans ce travail.
Pour ce qui est du domaine structural, la nouvelle carte présente un réseau de fractures
beaucoup plus dense et qui donne, suivant les directions dominantes obtenues, une cohérence
avec les interprétations des études antérieures. Nous avons pu répertorier plusieurs linéaments
avec une direction NW-SE prédominante tel que l’a montré l’étude statistique de ces derniers.
Les accidents majeurs orientés NW-SE et agencés en relais gauche, sont mobilisés en
décrochements dextres du Cénomanien supérieur au Santonien. L’intérieur des zones de relais
ont enregistré des réductions et des lacunes stratigraphiques dans la couverture sédimentaire.
Ces dernières sont le résultat de soulèvements guidés par le jeu d’accidents subméridiens.
La réorganisation de l’ouverture mésogéenne, au cours du passage Santonien-Campanien,
est marquée en Tunisie par l’inversion de la subsidence. Ainsi, les accidents majeurs NW-SE,
auparavant à jeu dextre, rejouent en senestre pendant l’intervalle Campanien-Yprésien.
Les déplacements latéraux le long de ces accidents s’accompagnent de l’ouverture en gra-
bens et demi-grabens, de direction subméridienne, des bassins localisés à l’intérieur des zones
de relais. Des structures plicatives, associées à des réductions dans la série campano-yprésienne,
sont préférentiellement localisées à l’extérieur des zones de relais.
La structuration de cette région dont l’évolution géodynamique est caractérisée par une
phase extensive au Mésozoïque et une phase compressive au Cénozoïque.

Log synthétique de la tectonique méso-cénozoïque.

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