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un mail à Mohamed pour lui demander de retirer instamment

sa story, ou de s’excuser platement, ce qu’il ne fit pas — du


reste, les stories s’effacent spontanément en 24 heures. Je
n’eus plus aucune nouvelle de lui. Mais je n’oubliais pas que
Mohamed avait repris un tweet de Nathan, qui me vomissait
dessus.

Je repérais sur Twitter le message de Peiffer, posté le


15 novembre à 22 heures et des brouettes. @nathanpsmad
(mad, c’est lui-même qui se définissait ainsi) me traitait de
raciste et de sexiste, dans le plus grand des calmes. Non
content de son forfait, le Nathan « Mad » en rajoutait, se
prenant, à l’instar d’un Wargon, pour un leader qui serait
entendu et suivi, à chacune de ses fatwas, par l’ensemble de la
communauté médicale. Il lançait un appel très solennel au
boycott de What’s up Doc :

« J’en appelle aux médecins de twitter : ne relayons plus


ce magazine honteux, ne les encourageons pas avec leurs
“bad buzz” qui leur amènent des clics et jetez le quand vous
le croisez en version papier. Plus de lecteurs y compris sur le
net, plus de whatsup doc. »

Ce sur quoi un lecteur averti lui faisait remarquer que WUD,


sous ma férule, s’était plutôt fait remarquer pour son
antiracisme radical :

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« Je suis étonné par cette réflexion car je voyais What’s up
doc avec une orientation politique assez gauchiste et
antiraciste. Ils avaient fait leur une il y a quelques mois sur
une dénonciation du “racisme” des médecins. »

Un autre médecin lui rappelait son devoir, qui est de soigner,


et non pas de prononcer des fatwas sur Twitter :

« Et si vous consacriez votre temps à traiter vos patients


plutôt que d’attaquer en permanence vos collègues ? Votre
comportement de petit Fouquier-Tinville de la dictature
sanitaire est scandaleux et ne semble pas être conforme avec
vos fonctions. »

D’autres, des fans de « Mad » Nathan, s’en prenaient


ouvertement à moi, et élaboraient déjà des stratégies pour me
faire tomber :

« On ne pourrait pas s’adresser à la @Groupe_MACSF ?


Faire de la pub dans une publi qui relaie des complotistes
(Fouché) et qui dénigre des médecins, c’est pas top. Et qui

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autorise la distribution à l’hosto ? Directeurs ? Chefs de
services ? Faut leur en toucher un mot. »

Ils imitaient en cela Wargon et ses potes, qui s’étaient déjà


posé la question du financement du canard12. Nathan Mad
max était allé jusqu’au bout du raisonnement et avait appelé à
la cancellisation de WUD et de votre humble serviteur. Une
sorte de génocide pour une seule personne : moi-même.

Contre toute attente, chatouiller le nerf de la guerre, à savoir


les annonceurs de WUD, allait faire paniquer mes employeurs,
et décider de ma révocation....

Mais pourquoi tant de haine de la part de ce jeune interne en


infectiologie, Twittos Mad à ses heures perdues, et
coordinateur du Réseau des jeunes infectiologues français ?
De fait, nous nous connaissions avec le jeune Nathan depuis
quelques mois, et nous étions en froid. Il me boudait.
Pourquoi ? Encore une fois, une histoire de susceptibilité
toute médicale. Au cœur de l’été, en août 2020, l’une de nos
stagiaires l’avait interviewé. Au détour d’une question, Smadja
n’avait pu s’empêcher de tacler le professeur Raoult, en
rappelant qu’il n’est pas infectiologue, mais microbiologiste.
Nous avions repris sa citation en titre, ce qui avait provoqué

12 https://twitter.com/Bruitdessabots/status/1328093687759450113

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sa fureur (à Nathan, et non au Pr Raoult). De mauvaise foi et
sur un ton autoritaire, le jeune interne nous avait demandé de
l’enlever (sa citation en titre), ce que nous n’avions pas fait,
bien évidemment. Depuis, Peiffer-Smadja nous vouait aux
gémonies. D’où son appel au boycott, motivé en partie par sa
rancune. Mais pas seulement.

Ce n’est pas par hasard que le futur chef de clinique en


infectiologie s’en était pris au professeur Raoult, dans
l’interview qu’il nous avait donnée. Peiffert était devenu, en
quelques semaines, le plus fervent opposant au traitement
contre la Covid du professeur marseillais. Auto-proclamé
chasseur de fakenews sur les réseaux sociaux, émissaire de
l’ONU au sein de la team Halo qui réunissait de par le monde
des experts médicaux chargés de propager sur les réseaux
sociaux les BONNES pratiques et les BONNES infos,
Nathan était aussi le co-auteur d’une méta-analyse13 qui
semblait prouver que, non seulement l’hydroxychloroquine
associée à l’azithromycine n’avait pas d’effet curatif prouvé sur
la Covid 19, mais était aussi responsable d’une surmortalité
hospitalière. Cette étude avait été publiée en août (au moment
même où Smadja nous donnait un entretien) et faisait l’objet
de critiques vives : ne nous cachons pas la face, le petit Nathan

13 https://www.clinicalmicrobiologyandinfection.com/article/S1198-
743X(20)30505-X/fulltext

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