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Les Auto Routes Ferroviaires - Hanna HAJJAR
Les Auto Routes Ferroviaires - Hanna HAJJAR
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Le service entre les plates-formes de Bettembourg et du Boulou est assuré par Lorry-Rail
une société luxembourgeoise créée en 2006. Elle maitrise l’ensemble des maillons du
service depuis la remise à la reprise des semi-remorques routières. En gros cette entreprise
possède deux plates-formes de transbordement dédiées, 45 wagons Modalohr, des
conditions optimisées d’acheminement des trains, d’un système d’information Lorry-Rail
performant et convivial, d’une équipe avec des expériences techniques et commerciales
dans le monde du ferroviaire.
Notons que l’itinéraire de l’AF est aujourd’hui entre la France et le Luxembourg, et la route
ne peut être prolongée du coté de l’Espagne dû à l’écartement de la voie espagnole qui
n’est pas standard. Cela pourra changer avec le prolongement de la ligne de TGV entre
Perpignan et Figueras en Espagne.
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Le service dispose de plusieurs innovations : la longueur des trains qui peut arriver à 1000
mètres, la charge augmentée de 17%, la masse maximale acceptée pour les semi-
remorques est de 38 tonnes soit 4 tonnes de plus que la route. Le service est assuré sept
jour sur sept et réduit le temps de parcours de 20 heures à 14 heures environ. Grace à la
souplesse et la rapidité du système Modalohr, l’AF assure une rotation chaque jour ce qui
représente de près de 30000 poids lourds annuels, la fréquence pourra atteindre 10 trajets
quotidiens en 2013 (donc 300 000 remorques annuelles).
En ce qui concerne la tarification, on estime un coût d’environ 90 centimes par km, très
compétitif par rapport à celui de la route de l’ordre d’un euro en moyenne, soit 10%
d’économie. Nombreux sont les projets futurs concernant cette AF comme le
prolongement vers les agglomérations Parisienne et Lilloise, une nouvelle plate-forme à
proximité de Dijon, une mise en réseau avec l’AF alpine autour de Lyon…
De plus avec l’augmentation du baril de pétrole, l’AF sera une très bonne solution
alternative de transport de fret.
En outre, une AF qui pourra aussi être très bénéficiaire pour son environnement est celle
de la façade atlantique qui pourra enlever à la route 1600 poids lourds par jour. Elle sera
développer entre la frontière Espagnole et le nord de la France. Les coûts sont estimés à
plus de 170 millions d’euros, et la fin des travaux sera vers 2013.
Les écartements différents des voies ferroviaires peuvent devenir des freins à leur
progression sur certains itinéraires. Les cinq principaux pavillons, l’Allemagne, l’Espagne, la
France, l’Italie et le Royaume-Uni assurent 70% du transport routier européen des 25. On
peut donc conclure que la route s’internationalise fortement, ce qui est un élément très
positif pour la création de nouvelles autoroutes ferroviaires plus longues que celles du
passé, comme celle de Bettembourg – Le Boulou.
Mais tous ces projets ne pourront voir le jour sans une forte collaboration et coopération
entre le rail et la route, la promotion de la solution Co-modale a été rendue effective
grâce à l’innovation technologique administrative et organisationnelle et à une forte
volonté de réussir de la part des pouvoirs publics. L’intérêt de la route sera de prendre le
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fer si elle constate que le service offert est adapté efficace et fiable. Il n’est nullement
question de remettre en cause le rôle prépondérant du transport routier, l’objectif est
seulement de le stabiliser. De plus les AF, peuvent devenir un facteur d’intégration
européenne.
En effet, l’auteur décrit tout au long de l’article les avantages que peut apporter
l’autoroute ferroviaire au transport de marchandises, mais finalement il admet que la
route sera globalement dominante. Cela est du à plusieurs raisons surtout le coûts des
infrastructures, la gestion et la logistique, et la nécessité de transport de grands volumes et
sur des grandes distances dans le ferroviaire.
Dans sa globalité l’article montre les avantages de l’autoroute ferroviaire, les bénéfices
en temps, en volume qu’elle peut apporter au transport de fret. D’un point de vue
personnel je pense que l’auteur aurait du aussi parler des inconvénients du transport
intermodal surtout dans le cas de l’autoroute ferroviaire avec un coût élevé, enfin ce type
de transport n’est pas toujours « bon » ni toujours « mauvais », tout dépend des conditions
dans lesquelles il est appliqué et exploité.
De plus, une chose très importante que l’auteur n’a pas mentionnée c’est le taux de
remplissage des trains, on est tous d’accord que l’autoroute ferroviaire est l’une des
images très poussée du transport combiné rail-route avec toutes ses économies en temps
en acheminements et en consommation, mais un train qui est remplie à 100% est il
rentable et efficace comme un train remplie à 70% ?
Avec des objectifs environnementaux durs comme celui que se fixe la France : un facteur
4 de réduction d’émissions d’ici 2050, il est plus que nécessaire d’introduire des politiques
gouvernementales visant à diminuer le transport routier, une des sources principales des
émissions polluantes. Des politiques d’investissements dans les infrastructures doivent être
introduites dans un temps proche pour pouvoir accomplir cet objectif, tous cela en
coordination avec les politiques d’urbanisme, de développement technologique de
nouveau mode de transport et de politique de transport de passagers plus « doux » vis-à-
vis de l’environnement. Le transport combiné, l’autoroute ferroviaire et le transport ferré
de fret regagnerons t-il leur places du passé ? On n’a qu’à attendre et voir…